Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-12-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 27 décembre 1925 27 décembre 1925
Description : 1925/12/27 (A6,N264)-1926/01/02. 1925/12/27 (A6,N264)-1926/01/02.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604810t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
6e Annéo • No 264
IfELmS!
Or donc, îé 13 décembre* « Pierre u
ît Paul », alias le direelëur politique 1
3e la « Dépêche dé Toulouse », ayant
liguise sa bonne plûirié et enfourché son e
;heVal dé labour, écrivit ces lignés më-
riofablès : p
« Le paysan se sent voléquand on ^
X lui demande de remplacer^ au moyen '
[(de son bel argent, des espèces déjà a
((engouffrées dans des poches à qui
X elles irétâient pas dues. On n'imâ- "
K gine pas à quel point tant d'injusti-
« ces l'indigne. Demandez-lui* par c
((exemple, s'il est utile que la veuve,
rc d'uii combattant palpe, au sein d'un J-
ii second mariage, la pension d'un pre^ ç
« rnier mai-L Le paysan saura vous dire c
<( que cette pensionnai c'est lui-même *
« qui en fait lès frais et qu'il la trouve r
<< mauvaise. Dé même, il est offusqué
jK lorsqu'il remarque et constate que; -
SX' revenus de la guerre, certains combat- *
j(( tants ont repris leur ancienne -prof.es-' c
jc< sion, y retrouvant leur gagne-pain,
;<( mais qu'ils en cumulent les revenus
jt( avec une prime « d'invalidité ». !
!« Comme on peut être mutilé sans
]« avoir été un héros, la prime du mu- !
jî tiïé n'est pas une récompense, mais
it( une compensation. Or, la compensa-
is tion est inutile quand rien n'est à
JK. compenser. »
'. Ah ! Monsieur le rédacteur, nous
Irvons beau être habitués depuis sept
Mtii.&iiyL pires désillusions; lyoici tout de
ïïjême qui dépassé lesbornes !
Nous avions pris l'habitude, à l'U. F.,
oe considérer le grand journal du Sud-
Ouest comme une maison amie et nous
îaîmions revoir, à chacune de nos assi-
ses nationales, l'aimable et sympathique
Chalot, votre rédacteur et notre frère
ifTarmes.
Je crois bien que vous ne lavez pas
consulté avant d'écrire les phrases que
je viens de rélever.
Mais quelle rage ont donc les gens
jtjui n'ont pas fait la guerre et probable-
ment n'en ont souffert à aucun titre, à
.vouloir se mêler de nos affaires. Cros'ez-
moi, Monsieur le Journaliste, si la presse
fet les pouvoirs publics apportaient dans
Ha gestion des. intérêts généraux, cha-
cun dans leur sphère, la même loyauté
jque nous mettons à défendre la cause
cie la Justice, il y a longtemps sans
doute que la France serait remise sur
pied.
Hélas ! Inconscience ou rnalveil-
ïance. Il ne peut y avoir autre chose
dans votre esprit.
Vous osez écrire que la pension que
'<( palpe » la veuve remariée est inutile
et que c'est le paysan qui en fait les
frais. Que touche-t-elle cette affreuse
profiteuse : 800 francs. Mais la veuve
du fonctionnaire qui se Vemarie ne con-
tinue-t-elle pas à percevoir la pension
ide son mari ? Cette pension vaut bien,
à votre avis, trente années de service.
Mais le service suprême du soldat mort
pour la France ne compte pas pour vous.
Il m'étonne que vous n'ayez pas aussi
parlé des ascendants qui touchent des
allocations que leurs fils ne leur auraient
certes pas versées. ÏI est vrai qu'à Tou-
louse, cela vous aurait peut-être gêné,
car c'est Vincent Auriol, avec nous tous,
qui demande une amélioration au soit
c!e ces vieux parents. Dans le temps
même où je m'apprêtais à vous répon-
dre, j'entendais la plainte d'un vieillard
de 75 ans, il est de Toulouse encore !
qui a perdu tous « ses fils à la guerre »,
cl qui, dans la misère, c'est un profes-
seur libre, sans retraite, ne reçoit que
4 francs par jour pour vivre, puisqu'une
législation abominable empêche même
le cumul de l'allocation aux vieillards
indigents avec celle de la loi du 31 mars:
19Î9. ; ^ \
Profiteur aussi êélui4à ! Paysan, tu |
c; vplé !•-
— Vous osez écrire qu'il est aussi ôf- <
fusqyi, l'homme dé la terre, de voir
cerkiris combattants qui ont retrouve
leur gagne-pain, cumuler leurs revenus
avec Une « prime d'invalidité ».
C'est lé Comble ! Mais, Monsieur, vous
n'êtes donc pas bien aise, assis aans "o^-
tre fauteuil directorial, de vous sentir
deux bras, deux jambes et le ventre in-
tact, de né pas cracher chaque jour un
peu dé vos poumonsj pai-èe que pendant
quatre ans et plus* vous n'avez connu
de la tourmente que le métier de bour-
reùr de crâne que vous avez certaine-
ment pratiqué ! Cela vous semble si na-
turel que vous n'admettez pas sans doute
le (( droit à réparation » qui est inscrit
depuis 1919 'au frontispice de nôtre
charte.
Une prime d'invalidité, mot charmant,
vous ne trouvez pas ? Comment, ils ne
sont pas tous morts, ils veulent gagner
leur vie, et par surcroît, ces insatiables,
ils veulent encore grignoter ton argent.
Tu leur donnes une prime. Paysan, tu
es volé !
Et bien non, mon cher Monsieur, ce
n'est pas le paysan qui sera volé. Ce sera
vous. Vous commencez à l'être. Pensez!
Vous avez inséré (en bien petits carac-
tères cèp'èhdâfit), la fièrê réponse de
Marcel. Mass6n> au nom. de là Fédéra-
tion dés Mutiles dé la Hàùté-Gàronnè»
et cela vous a fait une colonne dé moins
de publicité !
Quant à reconnaître qu'il y à des pen-
sions abusives, d'accord. Il y a des bre-
bis galeuses partout, mais moins dans
nos rangs qu'ailleurs; il y a aussi
200.000 blessés et malades de guerre
qui mourront probablement sans pen-
sion parce que le Sénat, fidèle gardien,
sans doute, de votre doctrine, garde
dans ses cartons, le projet abolissant la
prescription de cinq ans. Et savez-vous
aussi que l'U. F. a pris l'initiative de de-
mander au ministre des Pensions, un
texte de loi permettant, sans toucher aux
principes de la loi, de revoir certaines de
ces pensions dont nous sommes plus cho-
qués que vous, et si j'étais votre confi-
dent, ce qu'à Dieu ne plaise, je vous di-
rais tous bas* bien bas, dans le creux de
l'oreille, qu'un des plus beaux exemples
que je connaisse de ces fraudeurs de no-
tre loi, se trouve dans votre clientèle,
et que c'est malgré vos amis et sur no-
tre initiative que sa pension, scandaleuse,
celle-là, va être probablement suppri-
mée. Paul BROUSMICHE,
Président de. VU. P.
P.-S. — Et puis, j'y pense ? Que vou-
lez-vous faire ? Nous séparer des pay-
sans ? Nous ? Allons donc! Plus de
50 0/0 des mutilés sont des paysans, et
presque tous sont dans nos rangs,
, >_«»»_< .
L'Attaque Concentrique?
*OI
Le Rappel cl La Lanterne, organes
1 jumeaux, viennent de publier contre
; l'Office National des Mutilés un article
c perfide dont une équivoque, voulue ne
dissimule pas les intentions.
Alors, c'est l'attaque concentrique ?
, Nous saurons 1/ faire, face. Nous revien-
drons sur cet article dès notre prochain
' numéro. (.Y. 1). /,. Ii.).
" Nous rappelons aux dé'
■ légués départementaux qui
, par décision du conseil d'ad-
- ministration du 29 novembn
e dernier, le prochain Comiti
l Fédéral aura lieu le 7 février
s « lieu du 10 janvier»
Le Billet de la Semaine
■01 •>-
Quei tapage, et combien discordant, au-
tour de r offre des Industriels du Nord !
. Nous nous garderons bien d'en juger ici
le mérite, par prudence naturelle et parce
quei réellement, i! est impossible de voir clair
parmi lès appréciations contradictoires que
suscite cette initiative.
Laissons donc aller la controverse, avec ses
approbations enthousiastes, ses doutes et ses
critiques, u II n'est point de raisonnement,
à dit le sage Montaigne, auquel on n'oppose
un raisonnement contraire. iiÉt noifs trou-
verions même nati!relis cette agïtatîorï dans -
une opinion que l'anxiété rend trépidante,
si la politique, par la vertu de ses: malé-
fices secrets, ne semblait troubler -sîn-
gulièrement les esprits et déformer lés juge-
ments.
Il faut s'y résigner, Ja politiquèj à l'élàt
aigu, est une maladie dont le symptôme est
un constant délire.
Mais le plus grand mal, c'est qu'elle nour-
rit et engraisse une bande de requins qui es-
cortent, la mâchoire ouverte, le vaisseau de
l'Etat; il, y a; dés gens çjjùi;, ne considèrent les
événements intéressant la vie de la Nation que
par rapport à leur répercussion slir le cours
dés valeurs ou de la monnaie. Comme ils di-
sent dans leur-jàiigOnj Jls-fsbiltt-plâçés'■-'"&■ là
hausse;3iù a*là baissé.--' : " . -r* *K i-*-,-^ï- w-v
Toutes propositions, toutes mesures suscep-
tibles de provoquer l'espoir ou l'appréhen-
sion, de créer des « mouvements » dans l'opi-
nion, ils ne sont pas longs à les amplifier,
à les étouffer, à les fausser par des rumeurs
savamment propagées, pour les faire servir'
à leur jeu abominable.
C'est ce qui est arrivé clans l'affaire des
filàteurs de Tourcoing. Elle n'A, jusqu'à pré-
sent donné lieu., qu'à un coup dé bourse
qui, parait-il, lut monté de main de maître,
contre les détenteurs de livres et de dollars.
Consolons-nous un peu en songeant que si ces
malheureuse victime n'avaient eu en poche
que de pauvres francs dépréciés, comme vous'
et moi, pareil malheur ne les curait pas ac-
cablées.
Et maintenant, pour rafraîchir notre coeur,
làissez-moi vous transcrire le court passage
djune lettre d'une veuve de guerre gagnant
500 francs par mois, dont le fils n'avait pu
entrer dans un établissement de pupilles et
à qui, en dédommagement, on offrait une
subvention :
n Je gagne ma vie et celle de
mon enfant. Il y en a de plus
malheureuses que moi, c'est à
cllet; qu'il faut d'abord songer. »
. Allez donc répéter, ce mot-là
à la Bourse, vous aurez du
succès. / .,
La Crise Financière et les Anciens'
Combattants
UNE QUESTION DE PRINCIPE
La -motion "tin Conseil d'administration
île l'Union 'Fédérale, au sujet de la crise
financière (France Mutilée du 13.décem-
bre)'est une preuve nouvelle de la per'sis:
tance de l'esprit combattant et des servi-
ces que cet- esprit 'peut, vendre à la, France.
Cette motion-est. par sa hauteur de vues*
sa. netteté, son indépendance, toute à l'hon-
neur de l'Union Fédérale.
La crise financière, dit-elle, menace,
l'existence du pays, 'et, à. plus forie rai-
son les pensions, droits et intérêts des vic-
times de la. guerre." Les Anciens Combat-
tants ont donc le droit et le devoir d'in-
tervenir.
Mais comment peut se faire cette inter-
vention ?
Que les Anciens Combattants entrent in-
dividuellement dans les; partis politiques
ou qu'ils s'entendent pour former tels or-
ganismes politiques nouveaux, c'est légi-
time et la. motion n'envisage pas'cet aspect
de la question. Mois (pie l'Union Fédé-
rale, en tant que telle s'inféode à un parti,
c'est ce qu'elle ne doit, ni ne veut faire.
Sa neutralité politique —.il vaudrait
mieux dire sa. nature non politique — va-
f-c!ie, dès lors, Ja'.réduire à l'impuissance'
Un esprit superficiel l'affirmerait. Oui vem
réfléchir doit juger autrement.
L'Union Fédérale est une sorte de cor-
poration des victimes de la guérie, insti
tuée pour roorésenier et. défendre leur;
droits -'moraux' et sociaux en. tant que vie
tunes de la guerre. Ces droits sont mena
ces par la. crise financière. L'Union Fédé-
rale se doit d'e l'aire effort pour eonjurei
la crise. Elle ne peut ni. ne vent se subs
tuner au Gouvernement ni an pays. Mai.'
s'adressnnt à. l'un et à. l'auire, elle donn<
: conseil et avertissemenl.
Avant foule solution, fliî-elle, posons nm
' question de principe. Le principe admis
les solutions pourront valoir qnelqui
chose : le principe repoussé, aucune solu
' lion ne sera eîlî'.-.a.ce. C'ef-'t nu fait que 1.'
politique de parti â pris en Franco h
place de la politique, tout, courf, celle, qu
règle tout selon le bien commun. Et, e'es
précisément pour cela, que les Ancien,
>' Combattants sont, dégoûtés du Forum..
: 11 s'agit de savoir si Ton veut continue
! à décider d'une, loi on d'une mesure paro
» qu'elle plaît à. un parti et: non parc
qu'elle est, juste : oir si l'on vent persiste
} à. affirmer qu'elle est juste parce qn'ell
figure an programme du parti, ce qn
" revient au même. Si oui, il est, inniil
». de chercher une solution quelconque à. 1
crise financière. .
Mais si l'on veut, se mettre à. gouverne
'4 selon le bien commun et, pour cela, s
l'on renouvelle le personnel politique. !
. l'on réforme les nxeurs politiques, si l'o
réorganise les inst.iin.'ions : alors, on soi
2 tira de la crise financière qui n'est qu'un
forme de la crise politique. Et, on en 90
• tira parce qu'on pourra demander à toi
les cilovens un effort fiscal éqnilablemei
B proportionné aux capacités contributif
f de chacun, d'eux ; parce qu'on aura Vaut
B vite voulue pour réprimer le moreant
lisme, la spéculation et le bénéfice ill
i cite ; parce qu'on aura, par la ju.stic
I rétabli la confiance.
.4 cette 1:ïçho les Anciens f.ombflltaii
As M!ii!sfèr« tfes Pensions
Le Comité d'Entente a été reçu lundi I
lernier par M. le ministre des Pensions. |
l'était.la pemière prise officielle de con-
act, et, âpi-ès la présentation des délégués,
e ministre s'est immédiatement enquis
les questions que le Comité considère com-
ne devoir être traitées d'urgence. •
En premier rang de celles-ci se trouve
a suppression du délai de cinq ans. M.
rou-rotai-ti iious ss. indiqué qu'il s'en était (
sntretenu avec le" rapporteur au Sénat, M,
Sth'ul. On sait que la cause du retard pro- 1
'ient, en grande partie, de l'initiative pri- r
;ë par le rapporteur, d'ajouter aux béné- ]
iieiaires du projet voté, par ' la Chambre, ^
es veuves, les ascendants et les victimes .
SiÂa-les'i~"Poij.f'compenser-cette' extension, la '
suppression' totale du délai serait rempln- ]
3ee par une simple prorogatioii de deux
ms (doiit.il faut le remarquer, un an est
léjà écoulé,!)- Ôiv étant donné que les veù- .'
l'es et les ascendants bénéficient indiree- ■' '
fceniënt du projet dé'Ia Gbanibre_; puisque j
leur: droit est subordonné à celui du Can-
Etidàt à: .pensionj ïé Golnité d'Ëentente ..a,..
dBiûàiïà&a^ tout nou-..
reair retard^ d'insister pour que te: texte dé"
la Chambre, soit adopte sans"inodilication
par le Sénat. Les autres points seraient re-
pris pa voie de proposition séparée.
Le ministre a également confirmé son
intention de réunir, dans le courant de
janvier, la Commission qui a déjà siégé ,
en ce qui concerne rôîfiee du combattant,
Son: attention a été aussi appelée sûr les
retards apportés à la, publication des rè^
glements d'adininistration puhlique de la
loi sur l'einploi obligatoire. Un représeii-
tant de l'U. F., lui, a remarqué à quel
point, la. situation actuelle était intoléra-
ble, et il a promis de s'en entretenir au
plus tôt avec son collègue, M. Durafour. :
La question des emplois réservés, celle des
loyers;' en ce qui touche les intérêts des
victimes'de la■-guerre, ont,été ensuite abor.
dée's.-';'--"- - -: '
Enfin M.. Jourdain a déclaré à-nouveau,
qu'il comptait sur la collaboration dés As-
sociations pour la tâche qui lui a -été dé-
volue. "'■ . ■
;« Triste nouvelleL..J!ai failli /«.perdre... .
Je i'iii vCÔ/iHHc à Stiiitgqri, en captivité, ini
liiatin de juin 1915, et depuis clic ne m'a
jeûnais quitte ; elle est ma compagne quo-
tidienne et fidèle ; elle me suit dans tous
mes déplacements, et tous les vieux mili-
tants de l'U-F- la connaissent, cite, a fait
avec moi tous les Congrès depuis Orféans...
—- De qui parlc-l-il douer.' De quelle
compagne ? De quelle amie ? Nous l'avons
toujours vu seul, seul avec, sa petite va-
lise qiii ne semble pas plus peser à sa main
qu'un .mensonge à une conscience politi-
cienne .'...
« Non, je ne suis jamais seul, je. suis .
avec elle, et c'est elle que, dans cette nuit
d'hiver où d'autres réveillonnent, je veux
chanter...
« Je t'aime, ma vieille canne'.'... Oh,'
sans doute, tu n'us ni l'élégance de la ba-
dine, ni la grâce souple'de la cravache, ni
la majesté de. la crosse... Tu as la simpli-
cité d'un gourdin rustique; in en as aussi
la rigidité, et je m'appuie sur toi comme
sur un principe. Tu es d'un bois dur et
solide, non pas du bois vulgaire dont on
fait les flûtes, mais du bois choisi dont on
ne fait que tes cannes. Tir es du bois aussi
dont on fait, autour de soi tes grands mou-
linets protecteurs, qui sifflent comme des
courants d'air. Peut-être même es-tu du
bois dont on (ail les grands mouvements
de foule !... Tn peux être, une arme, une
arme précieuse et non prohibée. ; et je
m'étonne de. ne l'avoir pas encore cassée
sur quelque gueule ! U g en a tant, in sais,
des grimaçantes on d'horriblement sou-
riantes, qui le provoquent'!...
« Je t'aime, à ma vieille canne toujours
jeune: la ne changes pas, toi, mais moi,
je vieillis : hélas ! plus je. vieillirai, plus
j'aurai besoin de. toi ; et après avoir été, à
lu fin de. ma carrière, militaire, mon bâton
de maréchal, tu seras, au soir de ma vie,
mon bidon de vieillesse !
« Bâton, oui, tn n'est qu'un bâton, et
peut-être l'ai-je déjà mis dans quelques
roues, qui roulaient trop mal à mon gré'!
« Tn n'est qu'un bâton, mais il me sem-
ble que si j'avais le. fameux point d'appui,
je pourrais, avec un levier comme toi, sou-
lever le monde !
« Je. l'aime, comme on aime un vieux
serviteur, un fidèle collaborateur. Tn es
ma tranquillité, ma sauvegarde. :
« Je. le dois de n'être, jamais tombé ; il
g en a trop, des hommes, qui tombent, —
ei. bien bas !
« Je. t'aime, ma vieille amie, avec beau-
coup de. gratitude, avec un peu de. respect:
tu es l'une des consolations et la seule joie
de mon infirmité ! »
B. GONIA.
sont.-prêts à collaborer. Us ne veulent ni
supprimer, ni remplacer l'autorité, mais
l'aider. Us rappellent que « l'autorité,
qirallo soit, législative ou executive, doit
désormais s'éclairer et se discipliner si
elle veiil. être efficace et légitimement, res-
pectée. »
U me semble que voilà, do graves et. sa-
ges paroles, .le sais bien qu'on peut, repro-
cher à. ces principes de n'être que des
,' principes. Autant reprocher à la. vérité
' de n'être que la vérité ! Ei qu'est-ce qu'une
action qui ne serait pas fondée sur elle?
Poup réformer, il faut d'abord penser et,
pour guérir, discerner la. cause du mal.
Bernard SECRET,
; Président fondateur, l'cdératinu de. Sarcle
Pour la défense de nos Droits
UNE NOUVELLE ARME
ENTRE NOS MAINS
■ ' ' .101
Lès éditions de l'Union Fédérale viennent
de s'enrichir d'un nouvel ouvrage sur lequel
je dois appeler spécialement l'attention des
militants drAssociations et dé tous nos lecteurs.
Il s'agit du Contentieux des Victimes de la
Guerre, étude sur la jurisprudence concernant
les pensions de guerre et les adoptions de
Pupilles, par René Cassin.
Cette étude avait été préparée par notre
ami en vue du rapport dont il était chargé au
Congrès de Bordeaux. Il l'a, depuis, mise au
point et munie d;une table des matières qui
permet de la consulter plus facilement et qui
montre le labeur considérable auquel il a dû
se livrer. Songez qu'il M a fallu examiner
minutieusement des centaines et des centaines
de décisions, presque toutes provenant d'ail-
leurs des archives du Contentieux de l'U. F.
C'est un véritable tour de force que d'avoir
renfermé dans ces quelque quarante pages, un
tableau aussi précis et aussi substantiel de l'ap-
plication de la loi du 31 mars 1919 et de la
loi des Pupilles. Mais René Cassin est cou-
tumier de ces gageures. Pour ma part, je n'ai
jamais eu encore entre les mains, d'ouvrage
qui puisse rendre plus de services pratiques.
Lorsqu'il s'agit de guider nos camarades
dans les affaires qu'ils nous soumettent, à nous
militants, ce n'est pas une discussion doctri-
nale, si intéressante soit-elle, qu'ils attendent
de nous, c'est un conseil immédiat, une indi-
cation précise sur la solution éventuelle de
leur cas. Le travail de René Cassin nous ap-
porte les réponses qu'on sollicite de nous sur
toutes ces questions litigieuses car les tribu-
naux . en ont, à l'heure actuelle, fait le tour
, à peu près complet.
Eclairer, conseiller' à bon escient nos ca-
marades, c'est notre premier devoir, mais René
Cassin a eu un autre but. Il a voulu four-
nir aux magistrats qui ont à connaître des
contestations en matière de pensions ou d'adop-
tions de pupilles, en première instance ou en
appel, aux procureurs de la République, aux
commissaires, du Gouvernement, .aux mutilés
juges, et enfin aux avocats qui soutiennent
les intérêts des victimes de la guerre, les élé-
ments nécessaires à une saine appréciation de
notre législation.
Que dans ces matières spéciales, les ma-
gistrats de carrière aient besoin de renseigne-
ments d'ensemble sur les données de la juris-
prudence, quoi de plus naturel ! Jusqu'ici, ils
n'en avaient guère, ce qui a, sans doute, été
la cause d'un manque fâcheux d'unité dans
les décisions judiciaires. A certains d'entre
eux, il est même utile d'offrir, sous une forme
condensée et méthodique, l'essence des prin-
cipes avec les grands traits de leur applica-
tion. C'est à quoi René Cassin s'est efforcé,
en ne se contentant pas d'analyser succincte-
ment, l'un après l'autre, arrêts ou jugements,
mais en en faisant une critique brève qui pro-
jette sur chaque question les lumières d'une
discussion logique.
Un de nos camarades écrivait, il y a quel-
ques jours, à l'Union Fédérale que le prési-
dent du Tribunal de son arrondissement s'était
refusé jusqu'ici à prononcer l'adoption comme
Pupilles de la Nation, des enfants de mutilés,
parce qu'il estimait que c'était contraire à
la loi. Il ne faut plus que de telles erreurs
soient possibles, et le moyen de les empê-
cher, c'est de répandre très largement, no-
tamment dans les milieux judiciaires, la nou-
velle brochure de René Cassin. Il appartient
aux Associations de procéder à sa diffusion,
facilitée par son prix modique qui est, je crois,
de deux francs.
Maurice RANDOUX,
£f(-ït'!aire né ni-rai de UU.1\
—>-• • •-< ■
Le Chemin de la Paix
KM
D'après la Wctsmir.&lcr Cazcltc, les études qui
, sont faites en Angleterre au sujet de la guerre;
chimique se poursuivent dans le plus grand se-
cret et avec un redoublement d'activité. Plus do
cinq cents officiers et soldats ont été employés
à ce travail pendant les douze derniers mois.
La somme dépensée annuellement à cet effet
5 atteint 150.000 livres f.terling environ,
i Le laboratoire a découvert notamment deux
[' nouveaux gaz toxiques : l'un produit un état co^
1 ir.ateux dont on ne sort qu'après plusieurs heu-
res ; i'autré constitue un poison mortel qui se ré-
pand très rapidement. (Havas.)
*'*
; Washington, 20 décembre. — Le. major-
- général Frics, chef du service américain de.
? la chimie de guerre, a déclaré que les ga/.
empoisonnés étaient une arme parfaitement hu-
maine, puissante et peu coûteuse. En consé-
quence, il demande que l'on en continue la
■ I production aux Etats-Unis.
IfELmS!
Or donc, îé 13 décembre* « Pierre u
ît Paul », alias le direelëur politique 1
3e la « Dépêche dé Toulouse », ayant
liguise sa bonne plûirié et enfourché son e
;heVal dé labour, écrivit ces lignés më-
riofablès : p
« Le paysan se sent voléquand on ^
X lui demande de remplacer^ au moyen '
[(de son bel argent, des espèces déjà a
((engouffrées dans des poches à qui
X elles irétâient pas dues. On n'imâ- "
K gine pas à quel point tant d'injusti-
« ces l'indigne. Demandez-lui* par c
((exemple, s'il est utile que la veuve,
rc d'uii combattant palpe, au sein d'un J-
ii second mariage, la pension d'un pre^ ç
« rnier mai-L Le paysan saura vous dire c
<( que cette pensionnai c'est lui-même *
« qui en fait lès frais et qu'il la trouve r
<< mauvaise. Dé même, il est offusqué
jK lorsqu'il remarque et constate que; -
SX' revenus de la guerre, certains combat- *
j(( tants ont repris leur ancienne -prof.es-' c
jc< sion, y retrouvant leur gagne-pain,
;<( mais qu'ils en cumulent les revenus
jt( avec une prime « d'invalidité ». !
!« Comme on peut être mutilé sans
]« avoir été un héros, la prime du mu- !
jî tiïé n'est pas une récompense, mais
it( une compensation. Or, la compensa-
is tion est inutile quand rien n'est à
JK. compenser. »
'. Ah ! Monsieur le rédacteur, nous
Irvons beau être habitués depuis sept
Mtii.&iiyL pires désillusions; lyoici tout de
ïïjême qui dépassé lesbornes !
Nous avions pris l'habitude, à l'U. F.,
oe considérer le grand journal du Sud-
Ouest comme une maison amie et nous
îaîmions revoir, à chacune de nos assi-
ses nationales, l'aimable et sympathique
Chalot, votre rédacteur et notre frère
ifTarmes.
Je crois bien que vous ne lavez pas
consulté avant d'écrire les phrases que
je viens de rélever.
Mais quelle rage ont donc les gens
jtjui n'ont pas fait la guerre et probable-
ment n'en ont souffert à aucun titre, à
.vouloir se mêler de nos affaires. Cros'ez-
moi, Monsieur le Journaliste, si la presse
fet les pouvoirs publics apportaient dans
Ha gestion des. intérêts généraux, cha-
cun dans leur sphère, la même loyauté
jque nous mettons à défendre la cause
cie la Justice, il y a longtemps sans
doute que la France serait remise sur
pied.
Hélas ! Inconscience ou rnalveil-
ïance. Il ne peut y avoir autre chose
dans votre esprit.
Vous osez écrire que la pension que
'<( palpe » la veuve remariée est inutile
et que c'est le paysan qui en fait les
frais. Que touche-t-elle cette affreuse
profiteuse : 800 francs. Mais la veuve
du fonctionnaire qui se Vemarie ne con-
tinue-t-elle pas à percevoir la pension
ide son mari ? Cette pension vaut bien,
à votre avis, trente années de service.
Mais le service suprême du soldat mort
pour la France ne compte pas pour vous.
Il m'étonne que vous n'ayez pas aussi
parlé des ascendants qui touchent des
allocations que leurs fils ne leur auraient
certes pas versées. ÏI est vrai qu'à Tou-
louse, cela vous aurait peut-être gêné,
car c'est Vincent Auriol, avec nous tous,
qui demande une amélioration au soit
c!e ces vieux parents. Dans le temps
même où je m'apprêtais à vous répon-
dre, j'entendais la plainte d'un vieillard
de 75 ans, il est de Toulouse encore !
qui a perdu tous « ses fils à la guerre »,
cl qui, dans la misère, c'est un profes-
seur libre, sans retraite, ne reçoit que
4 francs par jour pour vivre, puisqu'une
législation abominable empêche même
le cumul de l'allocation aux vieillards
indigents avec celle de la loi du 31 mars:
19Î9. ; ^ \
Profiteur aussi êélui4à ! Paysan, tu |
c; vplé !•-
— Vous osez écrire qu'il est aussi ôf- <
fusqyi, l'homme dé la terre, de voir
cerkiris combattants qui ont retrouve
leur gagne-pain, cumuler leurs revenus
avec Une « prime d'invalidité ».
C'est lé Comble ! Mais, Monsieur, vous
n'êtes donc pas bien aise, assis aans "o^-
tre fauteuil directorial, de vous sentir
deux bras, deux jambes et le ventre in-
tact, de né pas cracher chaque jour un
peu dé vos poumonsj pai-èe que pendant
quatre ans et plus* vous n'avez connu
de la tourmente que le métier de bour-
reùr de crâne que vous avez certaine-
ment pratiqué ! Cela vous semble si na-
turel que vous n'admettez pas sans doute
le (( droit à réparation » qui est inscrit
depuis 1919 'au frontispice de nôtre
charte.
Une prime d'invalidité, mot charmant,
vous ne trouvez pas ? Comment, ils ne
sont pas tous morts, ils veulent gagner
leur vie, et par surcroît, ces insatiables,
ils veulent encore grignoter ton argent.
Tu leur donnes une prime. Paysan, tu
es volé !
Et bien non, mon cher Monsieur, ce
n'est pas le paysan qui sera volé. Ce sera
vous. Vous commencez à l'être. Pensez!
Vous avez inséré (en bien petits carac-
tères cèp'èhdâfit), la fièrê réponse de
Marcel. Mass6n> au nom. de là Fédéra-
tion dés Mutiles dé la Hàùté-Gàronnè»
et cela vous a fait une colonne dé moins
de publicité !
Quant à reconnaître qu'il y à des pen-
sions abusives, d'accord. Il y a des bre-
bis galeuses partout, mais moins dans
nos rangs qu'ailleurs; il y a aussi
200.000 blessés et malades de guerre
qui mourront probablement sans pen-
sion parce que le Sénat, fidèle gardien,
sans doute, de votre doctrine, garde
dans ses cartons, le projet abolissant la
prescription de cinq ans. Et savez-vous
aussi que l'U. F. a pris l'initiative de de-
mander au ministre des Pensions, un
texte de loi permettant, sans toucher aux
principes de la loi, de revoir certaines de
ces pensions dont nous sommes plus cho-
qués que vous, et si j'étais votre confi-
dent, ce qu'à Dieu ne plaise, je vous di-
rais tous bas* bien bas, dans le creux de
l'oreille, qu'un des plus beaux exemples
que je connaisse de ces fraudeurs de no-
tre loi, se trouve dans votre clientèle,
et que c'est malgré vos amis et sur no-
tre initiative que sa pension, scandaleuse,
celle-là, va être probablement suppri-
mée. Paul BROUSMICHE,
Président de. VU. P.
P.-S. — Et puis, j'y pense ? Que vou-
lez-vous faire ? Nous séparer des pay-
sans ? Nous ? Allons donc! Plus de
50 0/0 des mutilés sont des paysans, et
presque tous sont dans nos rangs,
, >_«»»_< .
L'Attaque Concentrique?
*OI
Le Rappel cl La Lanterne, organes
1 jumeaux, viennent de publier contre
; l'Office National des Mutilés un article
c perfide dont une équivoque, voulue ne
dissimule pas les intentions.
Alors, c'est l'attaque concentrique ?
, Nous saurons 1/ faire, face. Nous revien-
drons sur cet article dès notre prochain
' numéro. (.Y. 1). /,. Ii.).
" Nous rappelons aux dé'
■ légués départementaux qui
, par décision du conseil d'ad-
- ministration du 29 novembn
e dernier, le prochain Comiti
l Fédéral aura lieu le 7 février
s « lieu du 10 janvier»
Le Billet de la Semaine
■01 •>-
Quei tapage, et combien discordant, au-
tour de r offre des Industriels du Nord !
. Nous nous garderons bien d'en juger ici
le mérite, par prudence naturelle et parce
quei réellement, i! est impossible de voir clair
parmi lès appréciations contradictoires que
suscite cette initiative.
Laissons donc aller la controverse, avec ses
approbations enthousiastes, ses doutes et ses
critiques, u II n'est point de raisonnement,
à dit le sage Montaigne, auquel on n'oppose
un raisonnement contraire. iiÉt noifs trou-
verions même nati!relis cette agïtatîorï dans -
une opinion que l'anxiété rend trépidante,
si la politique, par la vertu de ses: malé-
fices secrets, ne semblait troubler -sîn-
gulièrement les esprits et déformer lés juge-
ments.
Il faut s'y résigner, Ja politiquèj à l'élàt
aigu, est une maladie dont le symptôme est
un constant délire.
Mais le plus grand mal, c'est qu'elle nour-
rit et engraisse une bande de requins qui es-
cortent, la mâchoire ouverte, le vaisseau de
l'Etat; il, y a; dés gens çjjùi;, ne considèrent les
événements intéressant la vie de la Nation que
par rapport à leur répercussion slir le cours
dés valeurs ou de la monnaie. Comme ils di-
sent dans leur-jàiigOnj Jls-fsbiltt-plâçés'■-'"&■ là
hausse;3iù a*là baissé.--' : " . -r* *K i-*-,-^ï- w-v
Toutes propositions, toutes mesures suscep-
tibles de provoquer l'espoir ou l'appréhen-
sion, de créer des « mouvements » dans l'opi-
nion, ils ne sont pas longs à les amplifier,
à les étouffer, à les fausser par des rumeurs
savamment propagées, pour les faire servir'
à leur jeu abominable.
C'est ce qui est arrivé clans l'affaire des
filàteurs de Tourcoing. Elle n'A, jusqu'à pré-
sent donné lieu., qu'à un coup dé bourse
qui, parait-il, lut monté de main de maître,
contre les détenteurs de livres et de dollars.
Consolons-nous un peu en songeant que si ces
malheureuse victime n'avaient eu en poche
que de pauvres francs dépréciés, comme vous'
et moi, pareil malheur ne les curait pas ac-
cablées.
Et maintenant, pour rafraîchir notre coeur,
làissez-moi vous transcrire le court passage
djune lettre d'une veuve de guerre gagnant
500 francs par mois, dont le fils n'avait pu
entrer dans un établissement de pupilles et
à qui, en dédommagement, on offrait une
subvention :
n Je gagne ma vie et celle de
mon enfant. Il y en a de plus
malheureuses que moi, c'est à
cllet; qu'il faut d'abord songer. »
. Allez donc répéter, ce mot-là
à la Bourse, vous aurez du
succès. / .,
La Crise Financière et les Anciens'
Combattants
UNE QUESTION DE PRINCIPE
La -motion "tin Conseil d'administration
île l'Union 'Fédérale, au sujet de la crise
financière (France Mutilée du 13.décem-
bre)'est une preuve nouvelle de la per'sis:
tance de l'esprit combattant et des servi-
ces que cet- esprit 'peut, vendre à la, France.
Cette motion-est. par sa hauteur de vues*
sa. netteté, son indépendance, toute à l'hon-
neur de l'Union Fédérale.
La crise financière, dit-elle, menace,
l'existence du pays, 'et, à. plus forie rai-
son les pensions, droits et intérêts des vic-
times de la. guerre." Les Anciens Combat-
tants ont donc le droit et le devoir d'in-
tervenir.
Mais comment peut se faire cette inter-
vention ?
Que les Anciens Combattants entrent in-
dividuellement dans les; partis politiques
ou qu'ils s'entendent pour former tels or-
ganismes politiques nouveaux, c'est légi-
time et la. motion n'envisage pas'cet aspect
de la question. Mois (pie l'Union Fédé-
rale, en tant que telle s'inféode à un parti,
c'est ce qu'elle ne doit, ni ne veut faire.
Sa neutralité politique —.il vaudrait
mieux dire sa. nature non politique — va-
f-c!ie, dès lors, Ja'.réduire à l'impuissance'
Un esprit superficiel l'affirmerait. Oui vem
réfléchir doit juger autrement.
L'Union Fédérale est une sorte de cor-
poration des victimes de la guérie, insti
tuée pour roorésenier et. défendre leur;
droits -'moraux' et sociaux en. tant que vie
tunes de la guerre. Ces droits sont mena
ces par la. crise financière. L'Union Fédé-
rale se doit d'e l'aire effort pour eonjurei
la crise. Elle ne peut ni. ne vent se subs
tuner au Gouvernement ni an pays. Mai.'
s'adressnnt à. l'un et à. l'auire, elle donn<
: conseil et avertissemenl.
Avant foule solution, fliî-elle, posons nm
' question de principe. Le principe admis
les solutions pourront valoir qnelqui
chose : le principe repoussé, aucune solu
' lion ne sera eîlî'.-.a.ce. C'ef-'t nu fait que 1.'
politique de parti â pris en Franco h
place de la politique, tout, courf, celle, qu
règle tout selon le bien commun. Et, e'es
précisément pour cela, que les Ancien,
>' Combattants sont, dégoûtés du Forum..
: 11 s'agit de savoir si Ton veut continue
! à décider d'une, loi on d'une mesure paro
» qu'elle plaît à. un parti et: non parc
qu'elle est, juste : oir si l'on vent persiste
} à. affirmer qu'elle est juste parce qn'ell
figure an programme du parti, ce qn
" revient au même. Si oui, il est, inniil
». de chercher une solution quelconque à. 1
crise financière. .
Mais si l'on veut, se mettre à. gouverne
'4 selon le bien commun et, pour cela, s
l'on renouvelle le personnel politique. !
. l'on réforme les nxeurs politiques, si l'o
réorganise les inst.iin.'ions : alors, on soi
2 tira de la crise financière qui n'est qu'un
forme de la crise politique. Et, on en 90
• tira parce qu'on pourra demander à toi
les cilovens un effort fiscal éqnilablemei
B proportionné aux capacités contributif
f de chacun, d'eux ; parce qu'on aura Vaut
B vite voulue pour réprimer le moreant
lisme, la spéculation et le bénéfice ill
i cite ; parce qu'on aura, par la ju.stic
I rétabli la confiance.
.4 cette 1:ïçho les Anciens f.ombflltaii
As M!ii!sfèr« tfes Pensions
Le Comité d'Entente a été reçu lundi I
lernier par M. le ministre des Pensions. |
l'était.la pemière prise officielle de con-
act, et, âpi-ès la présentation des délégués,
e ministre s'est immédiatement enquis
les questions que le Comité considère com-
ne devoir être traitées d'urgence. •
En premier rang de celles-ci se trouve
a suppression du délai de cinq ans. M.
rou-rotai-ti iious ss. indiqué qu'il s'en était (
sntretenu avec le" rapporteur au Sénat, M,
Sth'ul. On sait que la cause du retard pro- 1
'ient, en grande partie, de l'initiative pri- r
;ë par le rapporteur, d'ajouter aux béné- ]
iieiaires du projet voté, par ' la Chambre, ^
es veuves, les ascendants et les victimes .
SiÂa-les'i~"Poij.f'compenser-cette' extension, la '
suppression' totale du délai serait rempln- ]
3ee par une simple prorogatioii de deux
ms (doiit.il faut le remarquer, un an est
léjà écoulé,!)- Ôiv étant donné que les veù- .'
l'es et les ascendants bénéficient indiree- ■' '
fceniënt du projet dé'Ia Gbanibre_; puisque j
leur: droit est subordonné à celui du Can-
Etidàt à: .pensionj ïé Golnité d'Ëentente ..a,..
dBiûàiïà&a^ tout nou-..
reair retard^ d'insister pour que te: texte dé"
la Chambre, soit adopte sans"inodilication
par le Sénat. Les autres points seraient re-
pris pa voie de proposition séparée.
Le ministre a également confirmé son
intention de réunir, dans le courant de
janvier, la Commission qui a déjà siégé ,
en ce qui concerne rôîfiee du combattant,
Son: attention a été aussi appelée sûr les
retards apportés à la, publication des rè^
glements d'adininistration puhlique de la
loi sur l'einploi obligatoire. Un représeii-
tant de l'U. F., lui, a remarqué à quel
point, la. situation actuelle était intoléra-
ble, et il a promis de s'en entretenir au
plus tôt avec son collègue, M. Durafour. :
La question des emplois réservés, celle des
loyers;' en ce qui touche les intérêts des
victimes'de la■-guerre, ont,été ensuite abor.
dée's.-';'--"- - -: '
Enfin M.. Jourdain a déclaré à-nouveau,
qu'il comptait sur la collaboration dés As-
sociations pour la tâche qui lui a -été dé-
volue. "'■ . ■
;« Triste nouvelleL..J!ai failli /«.perdre... .
Je i'iii vCÔ/iHHc à Stiiitgqri, en captivité, ini
liiatin de juin 1915, et depuis clic ne m'a
jeûnais quitte ; elle est ma compagne quo-
tidienne et fidèle ; elle me suit dans tous
mes déplacements, et tous les vieux mili-
tants de l'U-F- la connaissent, cite, a fait
avec moi tous les Congrès depuis Orféans...
—- De qui parlc-l-il douer.' De quelle
compagne ? De quelle amie ? Nous l'avons
toujours vu seul, seul avec, sa petite va-
lise qiii ne semble pas plus peser à sa main
qu'un .mensonge à une conscience politi-
cienne .'...
« Non, je ne suis jamais seul, je. suis .
avec elle, et c'est elle que, dans cette nuit
d'hiver où d'autres réveillonnent, je veux
chanter...
« Je t'aime, ma vieille canne'.'... Oh,'
sans doute, tu n'us ni l'élégance de la ba-
dine, ni la grâce souple'de la cravache, ni
la majesté de. la crosse... Tu as la simpli-
cité d'un gourdin rustique; in en as aussi
la rigidité, et je m'appuie sur toi comme
sur un principe. Tu es d'un bois dur et
solide, non pas du bois vulgaire dont on
fait les flûtes, mais du bois choisi dont on
ne fait que tes cannes. Tir es du bois aussi
dont on fait, autour de soi tes grands mou-
linets protecteurs, qui sifflent comme des
courants d'air. Peut-être même es-tu du
bois dont on (ail les grands mouvements
de foule !... Tn peux être, une arme, une
arme précieuse et non prohibée. ; et je
m'étonne de. ne l'avoir pas encore cassée
sur quelque gueule ! U g en a tant, in sais,
des grimaçantes on d'horriblement sou-
riantes, qui le provoquent'!...
« Je t'aime, à ma vieille canne toujours
jeune: la ne changes pas, toi, mais moi,
je vieillis : hélas ! plus je. vieillirai, plus
j'aurai besoin de. toi ; et après avoir été, à
lu fin de. ma carrière, militaire, mon bâton
de maréchal, tu seras, au soir de ma vie,
mon bidon de vieillesse !
« Bâton, oui, tn n'est qu'un bâton, et
peut-être l'ai-je déjà mis dans quelques
roues, qui roulaient trop mal à mon gré'!
« Tn n'est qu'un bâton, mais il me sem-
ble que si j'avais le. fameux point d'appui,
je pourrais, avec un levier comme toi, sou-
lever le monde !
« Je. l'aime, comme on aime un vieux
serviteur, un fidèle collaborateur. Tn es
ma tranquillité, ma sauvegarde. :
« Je. le dois de n'être, jamais tombé ; il
g en a trop, des hommes, qui tombent, —
ei. bien bas !
« Je. t'aime, ma vieille amie, avec beau-
coup de. gratitude, avec un peu de. respect:
tu es l'une des consolations et la seule joie
de mon infirmité ! »
B. GONIA.
sont.-prêts à collaborer. Us ne veulent ni
supprimer, ni remplacer l'autorité, mais
l'aider. Us rappellent que « l'autorité,
qirallo soit, législative ou executive, doit
désormais s'éclairer et se discipliner si
elle veiil. être efficace et légitimement, res-
pectée. »
U me semble que voilà, do graves et. sa-
ges paroles, .le sais bien qu'on peut, repro-
cher à. ces principes de n'être que des
,' principes. Autant reprocher à la. vérité
' de n'être que la vérité ! Ei qu'est-ce qu'une
action qui ne serait pas fondée sur elle?
Poup réformer, il faut d'abord penser et,
pour guérir, discerner la. cause du mal.
Bernard SECRET,
; Président fondateur, l'cdératinu de. Sarcle
Pour la défense de nos Droits
UNE NOUVELLE ARME
ENTRE NOS MAINS
■ ' ' .101
Lès éditions de l'Union Fédérale viennent
de s'enrichir d'un nouvel ouvrage sur lequel
je dois appeler spécialement l'attention des
militants drAssociations et dé tous nos lecteurs.
Il s'agit du Contentieux des Victimes de la
Guerre, étude sur la jurisprudence concernant
les pensions de guerre et les adoptions de
Pupilles, par René Cassin.
Cette étude avait été préparée par notre
ami en vue du rapport dont il était chargé au
Congrès de Bordeaux. Il l'a, depuis, mise au
point et munie d;une table des matières qui
permet de la consulter plus facilement et qui
montre le labeur considérable auquel il a dû
se livrer. Songez qu'il M a fallu examiner
minutieusement des centaines et des centaines
de décisions, presque toutes provenant d'ail-
leurs des archives du Contentieux de l'U. F.
C'est un véritable tour de force que d'avoir
renfermé dans ces quelque quarante pages, un
tableau aussi précis et aussi substantiel de l'ap-
plication de la loi du 31 mars 1919 et de la
loi des Pupilles. Mais René Cassin est cou-
tumier de ces gageures. Pour ma part, je n'ai
jamais eu encore entre les mains, d'ouvrage
qui puisse rendre plus de services pratiques.
Lorsqu'il s'agit de guider nos camarades
dans les affaires qu'ils nous soumettent, à nous
militants, ce n'est pas une discussion doctri-
nale, si intéressante soit-elle, qu'ils attendent
de nous, c'est un conseil immédiat, une indi-
cation précise sur la solution éventuelle de
leur cas. Le travail de René Cassin nous ap-
porte les réponses qu'on sollicite de nous sur
toutes ces questions litigieuses car les tribu-
naux . en ont, à l'heure actuelle, fait le tour
, à peu près complet.
Eclairer, conseiller' à bon escient nos ca-
marades, c'est notre premier devoir, mais René
Cassin a eu un autre but. Il a voulu four-
nir aux magistrats qui ont à connaître des
contestations en matière de pensions ou d'adop-
tions de pupilles, en première instance ou en
appel, aux procureurs de la République, aux
commissaires, du Gouvernement, .aux mutilés
juges, et enfin aux avocats qui soutiennent
les intérêts des victimes de la guerre, les élé-
ments nécessaires à une saine appréciation de
notre législation.
Que dans ces matières spéciales, les ma-
gistrats de carrière aient besoin de renseigne-
ments d'ensemble sur les données de la juris-
prudence, quoi de plus naturel ! Jusqu'ici, ils
n'en avaient guère, ce qui a, sans doute, été
la cause d'un manque fâcheux d'unité dans
les décisions judiciaires. A certains d'entre
eux, il est même utile d'offrir, sous une forme
condensée et méthodique, l'essence des prin-
cipes avec les grands traits de leur applica-
tion. C'est à quoi René Cassin s'est efforcé,
en ne se contentant pas d'analyser succincte-
ment, l'un après l'autre, arrêts ou jugements,
mais en en faisant une critique brève qui pro-
jette sur chaque question les lumières d'une
discussion logique.
Un de nos camarades écrivait, il y a quel-
ques jours, à l'Union Fédérale que le prési-
dent du Tribunal de son arrondissement s'était
refusé jusqu'ici à prononcer l'adoption comme
Pupilles de la Nation, des enfants de mutilés,
parce qu'il estimait que c'était contraire à
la loi. Il ne faut plus que de telles erreurs
soient possibles, et le moyen de les empê-
cher, c'est de répandre très largement, no-
tamment dans les milieux judiciaires, la nou-
velle brochure de René Cassin. Il appartient
aux Associations de procéder à sa diffusion,
facilitée par son prix modique qui est, je crois,
de deux francs.
Maurice RANDOUX,
£f(-ït'!aire né ni-rai de UU.1\
—>-• • •-< ■
Le Chemin de la Paix
KM
D'après la Wctsmir.&lcr Cazcltc, les études qui
, sont faites en Angleterre au sujet de la guerre;
chimique se poursuivent dans le plus grand se-
cret et avec un redoublement d'activité. Plus do
cinq cents officiers et soldats ont été employés
à ce travail pendant les douze derniers mois.
La somme dépensée annuellement à cet effet
5 atteint 150.000 livres f.terling environ,
i Le laboratoire a découvert notamment deux
[' nouveaux gaz toxiques : l'un produit un état co^
1 ir.ateux dont on ne sort qu'après plusieurs heu-
res ; i'autré constitue un poison mortel qui se ré-
pand très rapidement. (Havas.)
*'*
; Washington, 20 décembre. — Le. major-
- général Frics, chef du service américain de.
? la chimie de guerre, a déclaré que les ga/.
empoisonnés étaient une arme parfaitement hu-
maine, puissante et peu coûteuse. En consé-
quence, il demande que l'on en continue la
■ I production aux Etats-Unis.
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