Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-10-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 07 octobre 1923 07 octobre 1923
Description : 1923/10/07 (A4,N152)-1923/10/13. 1923/10/07 (A4,N152)-1923/10/13.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604682m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
4* Année. — N° 152
PUBLICATION HEBDOMADAIRE
TJk VflinlfÉ t 9A (VntiniP
Dimanche 7 Octobre 1923.
LA MAWertiBE
Le Gomité fédéral s'est réuni diMan-
clié dernier 30 sëiiteîaabre. De tous les ,'
rouages dé l'TIIniO'n Fédérale, le Gomité
trimestriel est le plus heureusement
conçu. Il rassemble lés délégués des Pé- |
dërâtiôns départèmentalesi qui ne sont ;
pas toujours: les mêïnes gens, en sorte
que depuis-plus de cinq ans, il n'est pas
exagéré de penser que plusieurs cen-
taines de militants ont concouru au
gouvernement dé l'Union, non compris
ceux qui ont assisté aux Congrès natio- -
naiix. Si l'on veut bien remarquer que'V
le Conseil d'administration de. FU/ F, \
reçoit ainsi tous lés trois mois lés or-
dres du Comité, on sera convaincu une
fois de plus, s'il en était besoin, du ca-
ractère sagement démocratique de notre
constitution.
On aurabeau chercher, on n'inventera
pas mieux.
Devant cette preuve vivante, toute
appréhension de bonne foi tombe, toute
accusation d'oligarchie apparaît ridi-
cule. Oui, cela explique bien des choses,
et au premier rang de toutes la parfaite ;
indifférence avec laquelle les dirigeants
de TU. F. supportent les attaques me-
nées du dehors contre leurs personnes
et contre l'oeuvre.
Les personnes n'ont pas besoin d'être
défendues et l'oeuvre se défend elle-
même.
Le Comité fédéral a eu la satisfaction
de coristater qu'une récente manifesta-
tion, ourdie contre les grandes Fédéra-
tions, n'avait réussi à débaucher per-
sonne dans l'Union Fédérale. Bombar-
dées d'appels, de tracts, d'invitations et
d'avertissements, nos Associations n'ont
pas bouger Or, qu'on le sache : le Bu-
reau fédéral ne s'est livré à aucun geste
pour les mettre en garde contre la ma-
noeuvre ou pour les prier de respecter
la discipline. Les décisions prises par
le Comité fédéral du 7 janvier et par le
Congrès de Marseille ont été. unanime-
ment respectées. Voilà qui dit avec assez
d'éloquence la solidité de l'Union Fé-
dérale.
Le Comité a posé les principes de l'ac-
tion fédérale pour i924. Une assemblée
extraordinaire qui se tiendra le 6 jan-
vier établira en vue des élections sé-
natoriales et législatives le cahier de nos
revendications. Les moyens d'interven-
tion en période électorale sont prévus,
sinon mis au point. Si nos camarades
des autres Fédérations le veulent, ce
sera toute la masse des anciens combat-
tants fédérés qui procédera, uniquement
pour"'la défense de nos droits, à l'action
nécessaire. Action simple : il s'agit de
savoir si ceux qui ont fait la guerre
paieront les frais de la paix.
Le présent immédiat réclame le vote
de la loi sur l'emploi obligatoire, de la.
loi sur le reclassement des fonction-
naires anciens combattants, de la loi
consacrant l'entrée des délégués des an-
ciens combattants dans les Offices de
pupilles.
L'accord est fait sur la question de
l'Office du Combattant et sur celle de
la Retraite.
Et ne serait-il pas temps de faire voter
les veuves de la guerre ?
La journée du 30 septembre est une
bonne journée, journée de travail et de
calme.
Une saine et forte tradition de liberté,
et de discipline, le souci de voir juste et
de faire oeuvre utile, une amicale con-
fiance, dans le respect mutuel des tem-
péraments et des personnalités demeu-
rent l'apanage de l'Union Fédérale.
L'Union Fédérale est une maison en
ordre et une maison claire.
Henri Pichot,
Président de l'Union Fédérale.
f w ÏÏLIS DE mwàmm
La SurveiMance des Établissements
La grande presse & fait grand bruit
autour du scandale dès .Sables. d'Oloniné,
Un certain « marchand 1 de soupe » r.ë- :
cueillait les Pupilles dé la NaiÉs^ envoyés : ■
pour passer âui grand air: les vacances,
pour faire provision dé santé. Or, ledit: :
nions'ieurj qjii'ânîâiâit un esprit dief lucre
quelque peu outré, répondait à toutes 1 les :
demandés.. Il s'est trotivé; a un moment, '.
lxospitaliser 1s doTÛ>fe d'enfents qu'il n'en „
pouvait recevoir nomialèmeht. ïl lies a :
entassés ies:.uns su* les autries; sans souci
des règles élémentaires d'hygiène et a >
niêmé transformé en dortoir une' por? '.
chérie. Si- hiéri qù'au-liëui de saturer leurs ;
poumons d'air vivifiant, les pauvres en- j.
fants furent atteints par une épidémie.
Unie' enquête a été ouverte. Dés saife
tiohs se|r.ont évîMennnent 'eKigéies, i* le \
faut: Laissons l'affaire se dérouler.
Mais, on'veut tirer quelque .enseigne. :
ment de ces faits.
D'abord on constaté que l'appâit d'un
gain peut entraîner des cliefs d'étanlisse.
ments à commettre de petites vileniles.
Il convi&ndraiifc donc de les en empêcheir ;
dans l'intérêt des enfants. Préveniir vaut
toujours mieux que réprimer.
Avant d'autoriser un établissement à
recevoir dés ' PùplMes de la Naitidn, on
devrait procéder à une enquêté sérieuse,
exiger que la demande d'autorisation con-
tienne des renseignements précis sur le ;
nombre des' enfants à recevoir et soit acr
compagnéa d'un plan des lieux indiquant
la' capacité d'air des dortoirs» etc. La
Commission d'enquête désignée par la
Commission permanente de rQffiee dépari
lemental du lieu de l'établissement serait
obligatoirement' composé© pour moitié des
membres élus des Associations de mutilés
et anciens combattants.
Un© copie exacte du plan'-approuvé par
l'Office national ainsi que copie de l'auto-
risation seraient affichés dans la salle de
visite de .chaque établissement. Ce. serait
un avertissement permanent.
On a. critiqué le. contrôle actuel, réelle-
ment inexistant — en fait, H est évidem-
ment des personnes qui, même devant un
semblable.devoir accepté : celui de veiller
sur des orphelins de lai guerre, agiront
légèrement. Mais la, création d'inspecteurs
officiels donnerait-elile de bien meilleurs
résultats ? Pourraiient-ils voir partout et
à tout moment ?
Le. contrôle par les membres! des Offices
peut et doit être beaucoup plus efficace.
Des membres) de l'Office national et des
Offices départementaux devraient être
munis d'une carte leur donnant accès
dans tons les établissements de la. France
entière où sont, ou peuvent être des Pu-
pilles de la Nation.
Les membres' des Commissions canto-
nales pourraient avoir, de même, accès
dans les établissements de leur départe-
ment. Ce droit de visite serait consacré
par les contrats. Un registre contenant les
observations des visiteurs sera.'it présenté.
Les observations seraient envoyéies à
l'Office national pair le visitant Jui-même.
Sous le coup d'un, contrôle permanent
et imprévu, m'est.avis que nos « mar-
chands de soupe » se itiendraienifc dans les
justes (limites, tandis que. les chefs d'éta-
blissements consciencieux verraient avec
plaisir leurs efforts pour bien faire si-
gnalés et retenus.
Le contrôle ainsi prévu fonctionnerait
réellement et très souvent nous en sommes
certains, car chacun au cours de ses dé-
placements visiterait les établissements
placés sur sa route qui se trouveraient
même plus souvent contrôlés par les
étrangers nui. département que par les
membres 1 de l'Office départemental.
En tous cas nous savons que les mem-
bres de nos Associations, exerceront, vail-
lamment ce devoir si on, leur en donne les
moyens.
La parole est à l'Office national.
Fcmand Orelli,
Secrétaire général de la. Fédéra-
tion girondine, Administrateur
de l'Union Fédérale, Membre de
la Commission permanente des
Pupilles de la Gironde.
Vers l'établissement des cahiers généraux de la France combattante
L'approche des élections- législatives de;-.;
1924détermine eii ce niomént une- reçfù-
descencèi d'activité dans, tous' Ieti groupe- " ;
ments politîquieé . et cbrpqrfttif s, et parti- \
culièrement dans les Aiseociations dë-rnU-
tilés et anciens: comliàttants. Noii pas que
les dirigeants dcjsi grosses: Ùiiiohs nâtio- :,
naleàj c^omme l'Uniorn Fédérale-et rUnion
:Natïohâlë dés Gdintoattants, où' d^.Àsso- :
ciation&- locales, .prétendent imposer leurs ■
volontés, au. pays et' « faire les élections ».
pair un mouvement comparable au. ■' -fafei
çîsme italien ! il né) s'agit pas pour nous '..
dé conquérir dès si%esr;'ôu. de fôrinèr un
nouveau parti politique ;:loin dé nous cette
idée ! Mais les mutilés et anciens' combat-
tante senteait tous l'impérieuse nécessité .
de réunir toutes leurs;; forcés pour utili&er ,j,
au mieiuxr dé - ieurs intérêts la. dernière ,
Consultation électorale; du ils puissent en- j
core prétendre, par léiir nonitorey jouer un
rôle important et peser sur les destinées ,
du pays. Nous na 'pouvons oubHer eh effet
qu'en 1919, noUlv n'étions pas organisés;
faute de temps et d'argent, et que nous
ii?ayons.^Tiien--'f^t'.'oii:-'''.,'^résqu.e,. dans la
grande confusion du 16: novembre ; nous,
ne pouvons pas ignorer; non plus, que, '
depuis cette date, les conséquences dé' la
guerre ont considérablement éclairer nos
rangs, et que, isi nous sommes encore une
masse de quelques millions' d'hommes au-
jourd'hui, nous hé serons: déjà plus, en
1928, qu'une minorité ^importance assez
relative en face des autres groupements i
nationaux. De là, l'importance énorme
que prennent particulièrement à nos yeux
lés prochaines élections qui décideront de
notre avenir.
Mais où est aujourd'hui la masse des
combattants et des mutilés ? quel est l'or-
gane qui exprime leurs volontés, quels
sont les, hommes qui puissent prétendre
parler en leur nom ? Hélas, cette masse
n'existe pas, la Légion ^Française des an-
ciens combattants est encore à créer, les
hommes sont dispersés dans une foule
d'Associations locales ou régionales, les
unes complètement murées dans un re-
grettable isolement, les antres fédérées
dans quatre oU cinq Unions nationales
(lï.N.a, U.F., U.N.M.R., A.G.M.G., etc.)
qui se trouvent parfois en rivalité d'inté-
rêts ou d'idées. Les journaux sont à foi-
son, et les articles des uns répètent les ar-
ticles des autres, quand ne naissent pas
des incidents fâcheux ou des polémiques
encore plus regrettables, entre les cama-
rades d'hier qui devraient rester les amis
d'aUijpurd/hUi pour mieux préparer la fra-
ternité'de demain.
La; première ; condition pour aghv *st
d-&hCj tout d'abo.rdj de créer l'entente entre
"toutes, ces Associations, et de naettre de
•ïbrdré dans lé chaos. Cette nééessitè est
si bien comprise par tous, que depuis quel-
ques moisi se muiltipliént les mahifesta-
tions de ce besoin: d'union, avec Une force
qu'elles n'avaient encore jamais revêtue.
C'est l'Union Fédérale dés Associations
françaises de mutilés et d'anciens com^
tettânts, qitii groulpe! 300v000 nièmbres, of^
fiant, au Congrès de Marseilie, la disso-
lution de tous les Comités directeurs ou
Conseils d'àdministratidn des Fédérations
actuelles, pour une fusion cohaplète des
forces actuellement dispersées. 'C'est
l'Union Nationale des Combattants, sen-
siblement égale en effectifs, décidant au
Çongreis de Vichy, d'établir un cahier de
revendications en accord 1 avec les grandes
Associatldns. C'est encore l'A.G.M.G., à
son Congrès de Lille, décidant de recher-
cher une: entente dans lé même but.. G'est
enfin la; tentative de « La Semaine du
Combattant »> au Havre, dont Je principal
mérite aura été de réunir dans un Con-
grès national, des Associations qui jus-
que-là "s'étaient refusées à tout effort de
groupement, et ont enfin compris, pour lels
raisons que j'indiquads au début, la, né-
cessité dei l'union en dehors des cadres de
leurs cantons ou 1 de leurs départements.
Que dohVil sortir de ce beau mouvement
vers l'Unité nationale ? Je m'en suis ou-
vert aux camarades des différentes Asso-
ciations françaises qui se trouvaient dé-
légués en même temps que moi, au. Con-
grès de la Fédération interalliée des an-
ciens combattants, à Bruxelles, au début
de septembre. Il y avait là des représen-
tants de l'Union Nationale des Combat-
tants, de l'Union Fédérale, de l'Union de|;
Mutilés et RéforméSj de l'Association Gé-
nérale des Mutilée, et do la Ligue des
Chefs de Section. Je dois noter en passant
que nous nous sommes trouvés unanime*
sur toutes les résolutions proposées, et
que le plus complet accord et la plus fran-
che camaraderie n'ont cessé de régner
entre noue pendant les dix jours du Con-
grès. Et tout naturellement nous venait
à l'esprit que l'unité réalisée en face des
alliés et des étrangers pouvait tout aussi
bien s'obtenir sua- le sol de notre paye.
Mais sous quelle forme peut-on aboutir à
ce résultat ? Voilà le problème.
L'Union Fédérale croit pouvoir le ré-
soudre de la manière suivante : chaque
groupement national, dans ses Congrès
annuels, dresse une listé de revendica-
tions et établit son programmé d'action,
Pourquoi rie pas réunir, aprèft les Cori-
grèSj une Commission nationale, compre-
nant des délégués de ces grandes Fédéra-
tions, apportant pour Chacune le plan de
ses travaux ? Ces délégués réunis confron-
teraient, pour un certain nombre de ques-
tions, les résolutions adoptées 1 par leurs
Congrès respectifs, et verraient dé suite
que, sur beaucoup de points, il n'existe-
rait que dés divergences dé formé plutôt
que dé fond. P serait alors aisé de dresser
un programme commun de revendica-
tions, que chacune dés Fédérations s'en-
gagerait à soutenir à fond, et qui, repré-
sentant vraiment l'opinion des millions
de mutilés et anciens combattants, pour-
rait prendre le nom des « Cahiers géné-
raux de la France combattante ». Ce pro-
jet a déjà l'appui de l'Union Nationale des
Combattants, qui l'avait conçir d'une fa-
çon presque analogue. Ii a été soumis aux
autres gràndeU Fédérations aussitôt après
le Congrès de Marseille par l'Union Fé-
dérale. Seule, l'U. N. C. a donné jusqu'à
présent son adhésion. Les autres n'ont
même pas répondu.. Le Comité fédéral dur
30 septembre/ nous a donné mandat de
poursuivre les pourparlers engagés. NoUs
verrons les résultattj, résolus à présenter
seuls, s'il le faut, notre programme, au
pays.
Cependant, le temps presse "; tout le
mondé comprend là nécessité de l'Union
que nous préconisons et d'une action in>
médiate pour que, à la faveur des pro-
chaines élections, une charte définitive des
victimes de la guerre puisse être .obtenue.
Aux bonnes volontés qui s'affirment par-
tout, d'Union Fédérale offre un terrain
possible d'entente. J'ai l'espoir que- son
appel sera entendu, et que leu nommes dé
la guerre, qui conservent tous, au fond
de leur coeur, une fraternité indéfectible
les uns pour les autres, sauront s'unir
bientôt afin que triomphent leurs revendi-
cations légitimes, en même temps que
leur idéal de justice et de paix.
Paul Vaillant,
Administrateur de rUnion Fédérale,
Membre de l'Office national
des mutilés et réformés.
P. S. — Le caractère général de cette
étude s'explique par le fait que cet article
était destiné a VIntransigeant, dans lequel
il a. paru cette semaine.
BBS ELECTIONS AUX CONGRES
J'aime VUnion Fédérale, personne mo-
rale, pour sa constitution démocratique
que je considère comme très nettement
supérieure à celle de la France. Se»
Conseils d'administration, élus, pour un
an seulement, par les Congrès, lesquels
sont l'émanation directe des adhérents,
n'ont pas le pouvoir, de gaffer aussi long-
temps que nos parlementaire» et, si les
Associations ou Fédérations n'appi-ou-
vaient pas leur action, le prochain Con-
grès les balayerait comme fétus de paille.
Jusqu'à présent il n'y a que la différence
de durée de mandat entre. l'U. F. et le
suffrage universel de notre République,
puisque les citoyens seront appelé»*, en
1924, à sanctionner, par leur réêlectioai,
la politique des représentants que la
Nation s'est, donnée le 16 novembre 1919
on: à flageller, en renvoyant les candidats
sortants à leurs occupations normales,
l'action de nos élui5 d'après-guerre.
Mais où la supériorité incontestable de
notre Union Fédérale sur la représenta-
tion du peuple apparaît, c'est dans le
fonctionnement de ses Comités fédéraux :
Dans notre pays (qu'on appelle quel-
quefois une Démocratie !) les électeurs
n'ont, pendant la durée du mandat de
leurs élus, aucun contrôle .'sur ceux qu'ils
ont jugés dignes de gérer les intérêts gé-
néraux de la. France ;
A l'U. F. c'est le contraire que nous
trouvons et la formule adoptée est uno
des meilleures applications du droit de
regard et de contrôle des usagem, puis-
que les Comités fédéraux, qui se tiennent,
on principe trimestriellement, réunissent
les délégués des Associations oui Fédéra-
tions composant TU. F. pour voir quelle
a été l'action du C. A. et de son Bureau
depuis le dernier Congrès ou le dernier
Comité et lui donner des directives pour
l'action à venir.
En admettant que l'attitude générale et
continue du Conseil d'administration de
l'U. F. soit, en désaccord avec la volonté
des troupes et amène; un vote très net de
défiance d'un. Comité fédéral, il est hors
de doute que le C.# A. serait, moralement,
obligé de donner s'a démission, car il n'a
de force que par la confiance des adhé-
rents et ne pourrait gouverner, jusqu'au
prochain Congrès, contre la volonté, si
nettement, manifestée, des troupes de
VUnion Fédérale.
Cette constitution démocratique, si ad-
mirable rla.ns son ensemble, a pourtant
un défaut : la façon de procéder adoptée
pour les élections du Conseil d'adminis-
tration. Je vais examiner ce qui, à mon
avis, né va pas et essayer d'indiquer les
remèdes à apporter :
A Marseille les bulletins de vote pour
les élections au C. A. et à la Commission
de contrôle ont été distribués le deuxième
jour du Congrès, de 13 à li heures, si
.mes souvenirs sont exacts... et le vote
avait lieu aux mûmes heures ! De cela il
a résulté un vote qui n'était pas ce qu'il
devait être, parce que les noms des can-
didats n'étaient pas connus assez tôt pour
que les délégations puiaïent étudier,
pendant les travaux des Commissions, les
militants qui briguaient leur confiance.
La vote, a été faussé, également, parce
que les Commissions siégeaient pendant
qu'il avait lieu, d'où nécessité d'établir,
ultra, rapidement, un bulletin, en rayant,
bien souvent au hasard, des noms de
candidats ; et d'où impossibilité, pour les
délégations, de se consulter, le délégué
PRINCIPAL VOTANT SEUL, alors que ses cama-
rades rejoignaient les Communions pour y
travailler. Cet inconvénient, TRÈS IMPOR-
TANT, a amené, bon gré mal gré, une action
PERSONNELLE des délégués PRINCIPAUX qui,
bien souvent sans le vouloir, votaient
contre le désir de la majorité de leur délé-
gation, parce que leur point de vue per-
sonnel était opposé à ce désir. Ce petit fait,
aboutissant à uno sorte de dictature des
délégués principaux, est en opposition
avec lo caractère démocratique de l'U. F.,
tout comme, d'ailleurs, la façon dei pro-
céder qui consiste à rayer les derniers
inscrits, lorsque les bulletins de vote
comportent plus de noms qu'il n'y a de
candidats à élire. Si j'en crois notre ca-
marade Brousmisclie, qui me confirmait,
aux Essarts, la pratique dont je parle ci-
dessus, pour les noms en surnombre, je
me demande ; « Pourquoi les derniers
noms ? Pourquoi pas les premiers ou ceux
du anilieu^de la liste ? Les militants der-
niers inscrits comme candidats ont-ils dé-
mérité ? »
Je crois fermement que certaines modi-
fications s'imposent : en premier lieu obli-
ger les Associations et Fédérations à
avoir payé leurs cotisations au plus tard
un mois avant le Congres ; deuxièmement,
recevoir les déclarations do candidatures
jusqu'au jour précédant de cinq semaines
le Congrès ; faire imprimer, de suite, les
bulletins de vote et les envoyer aux
groupements un mois avant lo Congrès,
ceux adhérant par la suite, mais avant lo
Congrès, les recevant de la permanence
du Congrès, en même temps que les bulle-
tins de vote pour les Commissions et
séances plénières ;
Troisièmement, accepter les candida-
tures de dernière heure jusqu'au premier
jour du Congrès inclus et les afficher, de
bon matin le deuxième jour, en les plaçant
convenablement, de façon que tous les dé-
légués puissent les voir et en tenir compte,
s'ils le jugent utile, dans leur vote ;
Quatrièmement, fixer le vote au
deuxième joui- du Congrès, de 18 heures à
21 heures, en lo retardant s'il y a séance
de nuit. Dans ce dernier cas, les délégués
devraient êtret avisés de la décision qui
serait, également, affichée, de façon très
apparente.
Cet ensemble de mesures permettrait
aux délégués d'étudier, pendant le pre- •
mier joiir, les candidats ; d'échanger le
soir, à leur hôtel, leurs impressions ; de
voir, pendant les travaux du deuxième
jour aux Commissions, si elles se con-
firment et d'établir, définitivement et posé-
ment, au dîner, leurs bulletins de vote,
ceci après avoir discuté avec leurs cama-
rades de délégation. Ainsi les délégués
principaux apporteraient des votes que
connaîtraient leurs camarades, délégués
aux Commissions.
En pratiquant comme je lo préconise,
nous pourrions déterminer, puisque les
délégués auraient le temps d'établir leurs
bulletins de vote, que ceux qui dépose-
raient dans les urnes plus de- noms qu'il
ne faudrait d'élus, seraient incapables de
voter et, comme suite, décider que tes
bulletins do vote ainsi établis seraient con-
sidérés comme NULS. On me rétorquera
que la façon de procéder habituelle est,
PAnTOtiT, de rayer, dans ce cas, les der-
niers noms en surnombre, mais que nous
importe, à nous, victimes de la guerre-, la.
coutume !... No sommes-nous pas décidés
à. être des gens de Progrès et, à ce titre, à.
supprimer les injustices partout où elles
se présentent et, SURTOUT, lorsqu'elles
sont consacrées par un long passé d'er-
reurs ?
A. FumadeiJea,
Président de VA. M. R. A. C. V. 0.
et A. de Tlvonars et dos onvirons ;
délégué a la 3" Commission et
délégué PRINCIPAL aux Congrès
de C.lermont-Forrmid et. dé Mar-
seille.
•mm
PUBLICATION HEBDOMADAIRE
TJk VflinlfÉ t 9A (VntiniP
Dimanche 7 Octobre 1923.
LA MAWertiBE
Le Gomité fédéral s'est réuni diMan-
clié dernier 30 sëiiteîaabre. De tous les ,'
rouages dé l'TIIniO'n Fédérale, le Gomité
trimestriel est le plus heureusement
conçu. Il rassemble lés délégués des Pé- |
dërâtiôns départèmentalesi qui ne sont ;
pas toujours: les mêïnes gens, en sorte
que depuis-plus de cinq ans, il n'est pas
exagéré de penser que plusieurs cen-
taines de militants ont concouru au
gouvernement dé l'Union, non compris
ceux qui ont assisté aux Congrès natio- -
naiix. Si l'on veut bien remarquer que'V
le Conseil d'administration de. FU/ F, \
reçoit ainsi tous lés trois mois lés or-
dres du Comité, on sera convaincu une
fois de plus, s'il en était besoin, du ca-
ractère sagement démocratique de notre
constitution.
On aurabeau chercher, on n'inventera
pas mieux.
Devant cette preuve vivante, toute
appréhension de bonne foi tombe, toute
accusation d'oligarchie apparaît ridi-
cule. Oui, cela explique bien des choses,
et au premier rang de toutes la parfaite ;
indifférence avec laquelle les dirigeants
de TU. F. supportent les attaques me-
nées du dehors contre leurs personnes
et contre l'oeuvre.
Les personnes n'ont pas besoin d'être
défendues et l'oeuvre se défend elle-
même.
Le Comité fédéral a eu la satisfaction
de coristater qu'une récente manifesta-
tion, ourdie contre les grandes Fédéra-
tions, n'avait réussi à débaucher per-
sonne dans l'Union Fédérale. Bombar-
dées d'appels, de tracts, d'invitations et
d'avertissements, nos Associations n'ont
pas bouger Or, qu'on le sache : le Bu-
reau fédéral ne s'est livré à aucun geste
pour les mettre en garde contre la ma-
noeuvre ou pour les prier de respecter
la discipline. Les décisions prises par
le Comité fédéral du 7 janvier et par le
Congrès de Marseille ont été. unanime-
ment respectées. Voilà qui dit avec assez
d'éloquence la solidité de l'Union Fé-
dérale.
Le Comité a posé les principes de l'ac-
tion fédérale pour i924. Une assemblée
extraordinaire qui se tiendra le 6 jan-
vier établira en vue des élections sé-
natoriales et législatives le cahier de nos
revendications. Les moyens d'interven-
tion en période électorale sont prévus,
sinon mis au point. Si nos camarades
des autres Fédérations le veulent, ce
sera toute la masse des anciens combat-
tants fédérés qui procédera, uniquement
pour"'la défense de nos droits, à l'action
nécessaire. Action simple : il s'agit de
savoir si ceux qui ont fait la guerre
paieront les frais de la paix.
Le présent immédiat réclame le vote
de la loi sur l'emploi obligatoire, de la.
loi sur le reclassement des fonction-
naires anciens combattants, de la loi
consacrant l'entrée des délégués des an-
ciens combattants dans les Offices de
pupilles.
L'accord est fait sur la question de
l'Office du Combattant et sur celle de
la Retraite.
Et ne serait-il pas temps de faire voter
les veuves de la guerre ?
La journée du 30 septembre est une
bonne journée, journée de travail et de
calme.
Une saine et forte tradition de liberté,
et de discipline, le souci de voir juste et
de faire oeuvre utile, une amicale con-
fiance, dans le respect mutuel des tem-
péraments et des personnalités demeu-
rent l'apanage de l'Union Fédérale.
L'Union Fédérale est une maison en
ordre et une maison claire.
Henri Pichot,
Président de l'Union Fédérale.
f w ÏÏLIS DE mwàmm
La SurveiMance des Établissements
La grande presse & fait grand bruit
autour du scandale dès .Sables. d'Oloniné,
Un certain « marchand 1 de soupe » r.ë- :
cueillait les Pupilles dé la NaiÉs^ envoyés : ■
pour passer âui grand air: les vacances,
pour faire provision dé santé. Or, ledit: :
nions'ieurj qjii'ânîâiâit un esprit dief lucre
quelque peu outré, répondait à toutes 1 les :
demandés.. Il s'est trotivé; a un moment, '.
lxospitaliser 1s doTÛ>fe d'enfents qu'il n'en „
pouvait recevoir nomialèmeht. ïl lies a :
entassés ies:.uns su* les autries; sans souci
des règles élémentaires d'hygiène et a >
niêmé transformé en dortoir une' por? '.
chérie. Si- hiéri qù'au-liëui de saturer leurs ;
poumons d'air vivifiant, les pauvres en- j.
fants furent atteints par une épidémie.
Unie' enquête a été ouverte. Dés saife
tiohs se|r.ont évîMennnent 'eKigéies, i* le \
faut: Laissons l'affaire se dérouler.
Mais, on'veut tirer quelque .enseigne. :
ment de ces faits.
D'abord on constaté que l'appâit d'un
gain peut entraîner des cliefs d'étanlisse.
ments à commettre de petites vileniles.
Il convi&ndraiifc donc de les en empêcheir ;
dans l'intérêt des enfants. Préveniir vaut
toujours mieux que réprimer.
Avant d'autoriser un établissement à
recevoir dés ' PùplMes de la Naitidn, on
devrait procéder à une enquêté sérieuse,
exiger que la demande d'autorisation con-
tienne des renseignements précis sur le ;
nombre des' enfants à recevoir et soit acr
compagnéa d'un plan des lieux indiquant
la' capacité d'air des dortoirs» etc. La
Commission d'enquête désignée par la
Commission permanente de rQffiee dépari
lemental du lieu de l'établissement serait
obligatoirement' composé© pour moitié des
membres élus des Associations de mutilés
et anciens combattants.
Un© copie exacte du plan'-approuvé par
l'Office national ainsi que copie de l'auto-
risation seraient affichés dans la salle de
visite de .chaque établissement. Ce. serait
un avertissement permanent.
On a. critiqué le. contrôle actuel, réelle-
ment inexistant — en fait, H est évidem-
ment des personnes qui, même devant un
semblable.devoir accepté : celui de veiller
sur des orphelins de lai guerre, agiront
légèrement. Mais la, création d'inspecteurs
officiels donnerait-elile de bien meilleurs
résultats ? Pourraiient-ils voir partout et
à tout moment ?
Le. contrôle par les membres! des Offices
peut et doit être beaucoup plus efficace.
Des membres) de l'Office national et des
Offices départementaux devraient être
munis d'une carte leur donnant accès
dans tons les établissements de la. France
entière où sont, ou peuvent être des Pu-
pilles de la Nation.
Les membres' des Commissions canto-
nales pourraient avoir, de même, accès
dans les établissements de leur départe-
ment. Ce droit de visite serait consacré
par les contrats. Un registre contenant les
observations des visiteurs sera.'it présenté.
Les observations seraient envoyéies à
l'Office national pair le visitant Jui-même.
Sous le coup d'un, contrôle permanent
et imprévu, m'est.avis que nos « mar-
chands de soupe » se itiendraienifc dans les
justes (limites, tandis que. les chefs d'éta-
blissements consciencieux verraient avec
plaisir leurs efforts pour bien faire si-
gnalés et retenus.
Le contrôle ainsi prévu fonctionnerait
réellement et très souvent nous en sommes
certains, car chacun au cours de ses dé-
placements visiterait les établissements
placés sur sa route qui se trouveraient
même plus souvent contrôlés par les
étrangers nui. département que par les
membres 1 de l'Office départemental.
En tous cas nous savons que les mem-
bres de nos Associations, exerceront, vail-
lamment ce devoir si on, leur en donne les
moyens.
La parole est à l'Office national.
Fcmand Orelli,
Secrétaire général de la. Fédéra-
tion girondine, Administrateur
de l'Union Fédérale, Membre de
la Commission permanente des
Pupilles de la Gironde.
Vers l'établissement des cahiers généraux de la France combattante
L'approche des élections- législatives de;-.;
1924détermine eii ce niomént une- reçfù-
descencèi d'activité dans, tous' Ieti groupe- " ;
ments politîquieé . et cbrpqrfttif s, et parti- \
culièrement dans les Aiseociations dë-rnU-
tilés et anciens: comliàttants. Noii pas que
les dirigeants dcjsi grosses: Ùiiiohs nâtio- :,
naleàj c^omme l'Uniorn Fédérale-et rUnion
:Natïohâlë dés Gdintoattants, où' d^.Àsso- :
ciation&- locales, .prétendent imposer leurs ■
volontés, au. pays et' « faire les élections ».
pair un mouvement comparable au. ■' -fafei
çîsme italien ! il né) s'agit pas pour nous '..
dé conquérir dès si%esr;'ôu. de fôrinèr un
nouveau parti politique ;:loin dé nous cette
idée ! Mais les mutilés et anciens' combat-
tante senteait tous l'impérieuse nécessité .
de réunir toutes leurs;; forcés pour utili&er ,j,
au mieiuxr dé - ieurs intérêts la. dernière ,
Consultation électorale; du ils puissent en- j
core prétendre, par léiir nonitorey jouer un
rôle important et peser sur les destinées ,
du pays. Nous na 'pouvons oubHer eh effet
qu'en 1919, noUlv n'étions pas organisés;
faute de temps et d'argent, et que nous
ii?ayons.^Tiien--'f^t'.'oii:-'''.,'^résqu.e,. dans la
grande confusion du 16: novembre ; nous,
ne pouvons pas ignorer; non plus, que, '
depuis cette date, les conséquences dé' la
guerre ont considérablement éclairer nos
rangs, et que, isi nous sommes encore une
masse de quelques millions' d'hommes au-
jourd'hui, nous hé serons: déjà plus, en
1928, qu'une minorité ^importance assez
relative en face des autres groupements i
nationaux. De là, l'importance énorme
que prennent particulièrement à nos yeux
lés prochaines élections qui décideront de
notre avenir.
Mais où est aujourd'hui la masse des
combattants et des mutilés ? quel est l'or-
gane qui exprime leurs volontés, quels
sont les, hommes qui puissent prétendre
parler en leur nom ? Hélas, cette masse
n'existe pas, la Légion ^Française des an-
ciens combattants est encore à créer, les
hommes sont dispersés dans une foule
d'Associations locales ou régionales, les
unes complètement murées dans un re-
grettable isolement, les antres fédérées
dans quatre oU cinq Unions nationales
(lï.N.a, U.F., U.N.M.R., A.G.M.G., etc.)
qui se trouvent parfois en rivalité d'inté-
rêts ou d'idées. Les journaux sont à foi-
son, et les articles des uns répètent les ar-
ticles des autres, quand ne naissent pas
des incidents fâcheux ou des polémiques
encore plus regrettables, entre les cama-
rades d'hier qui devraient rester les amis
d'aUijpurd/hUi pour mieux préparer la fra-
ternité'de demain.
La; première ; condition pour aghv *st
d-&hCj tout d'abo.rdj de créer l'entente entre
"toutes, ces Associations, et de naettre de
•ïbrdré dans lé chaos. Cette nééessitè est
si bien comprise par tous, que depuis quel-
ques moisi se muiltipliént les mahifesta-
tions de ce besoin: d'union, avec Une force
qu'elles n'avaient encore jamais revêtue.
C'est l'Union Fédérale dés Associations
françaises de mutilés et d'anciens com^
tettânts, qitii groulpe! 300v000 nièmbres, of^
fiant, au Congrès de Marseilie, la disso-
lution de tous les Comités directeurs ou
Conseils d'àdministratidn des Fédérations
actuelles, pour une fusion cohaplète des
forces actuellement dispersées. 'C'est
l'Union Nationale des Combattants, sen-
siblement égale en effectifs, décidant au
Çongreis de Vichy, d'établir un cahier de
revendications en accord 1 avec les grandes
Associatldns. C'est encore l'A.G.M.G., à
son Congrès de Lille, décidant de recher-
cher une: entente dans lé même but.. G'est
enfin la; tentative de « La Semaine du
Combattant »> au Havre, dont Je principal
mérite aura été de réunir dans un Con-
grès national, des Associations qui jus-
que-là "s'étaient refusées à tout effort de
groupement, et ont enfin compris, pour lels
raisons que j'indiquads au début, la, né-
cessité dei l'union en dehors des cadres de
leurs cantons ou 1 de leurs départements.
Que dohVil sortir de ce beau mouvement
vers l'Unité nationale ? Je m'en suis ou-
vert aux camarades des différentes Asso-
ciations françaises qui se trouvaient dé-
légués en même temps que moi, au. Con-
grès de la Fédération interalliée des an-
ciens combattants, à Bruxelles, au début
de septembre. Il y avait là des représen-
tants de l'Union Nationale des Combat-
tants, de l'Union Fédérale, de l'Union de|;
Mutilés et RéforméSj de l'Association Gé-
nérale des Mutilée, et do la Ligue des
Chefs de Section. Je dois noter en passant
que nous nous sommes trouvés unanime*
sur toutes les résolutions proposées, et
que le plus complet accord et la plus fran-
che camaraderie n'ont cessé de régner
entre noue pendant les dix jours du Con-
grès. Et tout naturellement nous venait
à l'esprit que l'unité réalisée en face des
alliés et des étrangers pouvait tout aussi
bien s'obtenir sua- le sol de notre paye.
Mais sous quelle forme peut-on aboutir à
ce résultat ? Voilà le problème.
L'Union Fédérale croit pouvoir le ré-
soudre de la manière suivante : chaque
groupement national, dans ses Congrès
annuels, dresse une listé de revendica-
tions et établit son programmé d'action,
Pourquoi rie pas réunir, aprèft les Cori-
grèSj une Commission nationale, compre-
nant des délégués de ces grandes Fédéra-
tions, apportant pour Chacune le plan de
ses travaux ? Ces délégués réunis confron-
teraient, pour un certain nombre de ques-
tions, les résolutions adoptées 1 par leurs
Congrès respectifs, et verraient dé suite
que, sur beaucoup de points, il n'existe-
rait que dés divergences dé formé plutôt
que dé fond. P serait alors aisé de dresser
un programme commun de revendica-
tions, que chacune dés Fédérations s'en-
gagerait à soutenir à fond, et qui, repré-
sentant vraiment l'opinion des millions
de mutilés et anciens combattants, pour-
rait prendre le nom des « Cahiers géné-
raux de la France combattante ». Ce pro-
jet a déjà l'appui de l'Union Nationale des
Combattants, qui l'avait conçir d'une fa-
çon presque analogue. Ii a été soumis aux
autres gràndeU Fédérations aussitôt après
le Congrès de Marseille par l'Union Fé-
dérale. Seule, l'U. N. C. a donné jusqu'à
présent son adhésion. Les autres n'ont
même pas répondu.. Le Comité fédéral dur
30 septembre/ nous a donné mandat de
poursuivre les pourparlers engagés. NoUs
verrons les résultattj, résolus à présenter
seuls, s'il le faut, notre programme, au
pays.
Cependant, le temps presse "; tout le
mondé comprend là nécessité de l'Union
que nous préconisons et d'une action in>
médiate pour que, à la faveur des pro-
chaines élections, une charte définitive des
victimes de la guerre puisse être .obtenue.
Aux bonnes volontés qui s'affirment par-
tout, d'Union Fédérale offre un terrain
possible d'entente. J'ai l'espoir que- son
appel sera entendu, et que leu nommes dé
la guerre, qui conservent tous, au fond
de leur coeur, une fraternité indéfectible
les uns pour les autres, sauront s'unir
bientôt afin que triomphent leurs revendi-
cations légitimes, en même temps que
leur idéal de justice et de paix.
Paul Vaillant,
Administrateur de rUnion Fédérale,
Membre de l'Office national
des mutilés et réformés.
P. S. — Le caractère général de cette
étude s'explique par le fait que cet article
était destiné a VIntransigeant, dans lequel
il a. paru cette semaine.
BBS ELECTIONS AUX CONGRES
J'aime VUnion Fédérale, personne mo-
rale, pour sa constitution démocratique
que je considère comme très nettement
supérieure à celle de la France. Se»
Conseils d'administration, élus, pour un
an seulement, par les Congrès, lesquels
sont l'émanation directe des adhérents,
n'ont pas le pouvoir, de gaffer aussi long-
temps que nos parlementaire» et, si les
Associations ou Fédérations n'appi-ou-
vaient pas leur action, le prochain Con-
grès les balayerait comme fétus de paille.
Jusqu'à présent il n'y a que la différence
de durée de mandat entre. l'U. F. et le
suffrage universel de notre République,
puisque les citoyens seront appelé»*, en
1924, à sanctionner, par leur réêlectioai,
la politique des représentants que la
Nation s'est, donnée le 16 novembre 1919
on: à flageller, en renvoyant les candidats
sortants à leurs occupations normales,
l'action de nos élui5 d'après-guerre.
Mais où la supériorité incontestable de
notre Union Fédérale sur la représenta-
tion du peuple apparaît, c'est dans le
fonctionnement de ses Comités fédéraux :
Dans notre pays (qu'on appelle quel-
quefois une Démocratie !) les électeurs
n'ont, pendant la durée du mandat de
leurs élus, aucun contrôle .'sur ceux qu'ils
ont jugés dignes de gérer les intérêts gé-
néraux de la. France ;
A l'U. F. c'est le contraire que nous
trouvons et la formule adoptée est uno
des meilleures applications du droit de
regard et de contrôle des usagem, puis-
que les Comités fédéraux, qui se tiennent,
on principe trimestriellement, réunissent
les délégués des Associations oui Fédéra-
tions composant TU. F. pour voir quelle
a été l'action du C. A. et de son Bureau
depuis le dernier Congrès ou le dernier
Comité et lui donner des directives pour
l'action à venir.
En admettant que l'attitude générale et
continue du Conseil d'administration de
l'U. F. soit, en désaccord avec la volonté
des troupes et amène; un vote très net de
défiance d'un. Comité fédéral, il est hors
de doute que le C.# A. serait, moralement,
obligé de donner s'a démission, car il n'a
de force que par la confiance des adhé-
rents et ne pourrait gouverner, jusqu'au
prochain Congrès, contre la volonté, si
nettement, manifestée, des troupes de
VUnion Fédérale.
Cette constitution démocratique, si ad-
mirable rla.ns son ensemble, a pourtant
un défaut : la façon de procéder adoptée
pour les élections du Conseil d'adminis-
tration. Je vais examiner ce qui, à mon
avis, né va pas et essayer d'indiquer les
remèdes à apporter :
A Marseille les bulletins de vote pour
les élections au C. A. et à la Commission
de contrôle ont été distribués le deuxième
jour du Congrès, de 13 à li heures, si
.mes souvenirs sont exacts... et le vote
avait lieu aux mûmes heures ! De cela il
a résulté un vote qui n'était pas ce qu'il
devait être, parce que les noms des can-
didats n'étaient pas connus assez tôt pour
que les délégations puiaïent étudier,
pendant les travaux des Commissions, les
militants qui briguaient leur confiance.
La vote, a été faussé, également, parce
que les Commissions siégeaient pendant
qu'il avait lieu, d'où nécessité d'établir,
ultra, rapidement, un bulletin, en rayant,
bien souvent au hasard, des noms de
candidats ; et d'où impossibilité, pour les
délégations, de se consulter, le délégué
PRINCIPAL VOTANT SEUL, alors que ses cama-
rades rejoignaient les Communions pour y
travailler. Cet inconvénient, TRÈS IMPOR-
TANT, a amené, bon gré mal gré, une action
PERSONNELLE des délégués PRINCIPAUX qui,
bien souvent sans le vouloir, votaient
contre le désir de la majorité de leur délé-
gation, parce que leur point de vue per-
sonnel était opposé à ce désir. Ce petit fait,
aboutissant à uno sorte de dictature des
délégués principaux, est en opposition
avec lo caractère démocratique de l'U. F.,
tout comme, d'ailleurs, la façon dei pro-
céder qui consiste à rayer les derniers
inscrits, lorsque les bulletins de vote
comportent plus de noms qu'il n'y a de
candidats à élire. Si j'en crois notre ca-
marade Brousmisclie, qui me confirmait,
aux Essarts, la pratique dont je parle ci-
dessus, pour les noms en surnombre, je
me demande ; « Pourquoi les derniers
noms ? Pourquoi pas les premiers ou ceux
du anilieu^de la liste ? Les militants der-
niers inscrits comme candidats ont-ils dé-
mérité ? »
Je crois fermement que certaines modi-
fications s'imposent : en premier lieu obli-
ger les Associations et Fédérations à
avoir payé leurs cotisations au plus tard
un mois avant le Congres ; deuxièmement,
recevoir les déclarations do candidatures
jusqu'au jour précédant de cinq semaines
le Congrès ; faire imprimer, de suite, les
bulletins de vote et les envoyer aux
groupements un mois avant lo Congrès,
ceux adhérant par la suite, mais avant lo
Congrès, les recevant de la permanence
du Congrès, en même temps que les bulle-
tins de vote pour les Commissions et
séances plénières ;
Troisièmement, accepter les candida-
tures de dernière heure jusqu'au premier
jour du Congrès inclus et les afficher, de
bon matin le deuxième jour, en les plaçant
convenablement, de façon que tous les dé-
légués puissent les voir et en tenir compte,
s'ils le jugent utile, dans leur vote ;
Quatrièmement, fixer le vote au
deuxième joui- du Congrès, de 18 heures à
21 heures, en lo retardant s'il y a séance
de nuit. Dans ce dernier cas, les délégués
devraient êtret avisés de la décision qui
serait, également, affichée, de façon très
apparente.
Cet ensemble de mesures permettrait
aux délégués d'étudier, pendant le pre- •
mier joiir, les candidats ; d'échanger le
soir, à leur hôtel, leurs impressions ; de
voir, pendant les travaux du deuxième
jour aux Commissions, si elles se con-
firment et d'établir, définitivement et posé-
ment, au dîner, leurs bulletins de vote,
ceci après avoir discuté avec leurs cama-
rades de délégation. Ainsi les délégués
principaux apporteraient des votes que
connaîtraient leurs camarades, délégués
aux Commissions.
En pratiquant comme je lo préconise,
nous pourrions déterminer, puisque les
délégués auraient le temps d'établir leurs
bulletins de vote, que ceux qui dépose-
raient dans les urnes plus de- noms qu'il
ne faudrait d'élus, seraient incapables de
voter et, comme suite, décider que tes
bulletins do vote ainsi établis seraient con-
sidérés comme NULS. On me rétorquera
que la façon de procéder habituelle est,
PAnTOtiT, de rayer, dans ce cas, les der-
niers noms en surnombre, mais que nous
importe, à nous, victimes de la guerre-, la.
coutume !... No sommes-nous pas décidés
à. être des gens de Progrès et, à ce titre, à.
supprimer les injustices partout où elles
se présentent et, SURTOUT, lorsqu'elles
sont consacrées par un long passé d'er-
reurs ?
A. FumadeiJea,
Président de VA. M. R. A. C. V. 0.
et A. de Tlvonars et dos onvirons ;
délégué a la 3" Commission et
délégué PRINCIPAL aux Congrès
de C.lermont-Forrmid et. dé Mar-
seille.
•mm
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.27%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.27%.
- Auteurs similaires France Constitution 1791 France Constitution 1791 /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "France Constitution 1791 "Parallèle entre la Constitution faite par l'Assemblée nationale, et la Constitution demandée par les Cahiers du peuple, dédié aux trois ordres du royaume ([Reprod.]) / par M. Th. A. B. D. C. ******* /ark:/12148/bpt6k78666x.highres Quelques considérations sur l'organisation sociale en général, et particulièrement sur la nouvelle constitution : séance du 25 frimaire an 8 ([Reprod.]) / [du Conseil des Cinq-cents] ; par Cabanis /ark:/12148/bpt6k417975.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5604682m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5604682m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5604682m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5604682m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5604682m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5604682m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5604682m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest