Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 30 septembre 1923 30 septembre 1923
Description : 1923/09/30 (A4,N151)-1923/10/06. 1923/09/30 (A4,N151)-1923/10/06.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56046816
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
4* Année. — MM 51.
PUBLICATION HBBDOMADAUtB «j» tê ISvmêr* i 10 Centimes
Dimanche 30 Septembre 1923.
Décidément, il n'est pas' eommoidê dé
sortir des ornières, et l'adage qui veut
qu'en'suivant:lès voies .droites on mécon-
tente les extrêmes est toujours vrai.
'Les dirigeants de l'Union Fédérale et
l'Union FMéfaîei elle-même .l'éprouvent
quotidiennement. Témoin la manière dont
est appréoiéeij - en ce-moment notre atti^
tudë visrà-vis. du Bureau international du
Travail et dé 3a Société ides Nations.
Les unis; n'hésitent pas à nous flétrir
pour avoir osé; discuter*-,: à ■Genève* des
questions concernantle travail des muti-
lés, en; iàce' d'un 7 délégué des mutilés alle-
mands, d'un représentant du gouver-
nement àHemand, et awssi. pour avoir
pris part, à Vienne, au Congrès des Asso-
ciations pour la Société des Nations, en
face, du comte Beriistorff. On. ne dit pas,
mais on laisse deviner que ces conféren-
ces isont des pièges dans lesquels les Fran-
çais-tomberont immanquablement, victi-
mes éternelles de la duplicité allemande,
qu'elles sont contraires à l'intérêt natio-
nal, si même élleis ne constituent pas des
empiétements sur 1* autorité du gouverne-
ment. .-■..-
D'autres considèrent ;.les dirigeante de
l'Union Fédérale comme, des « réaction-
naires » à la remorque: et même à la,
.solde du Gouvernement* qui ne soutien-
nent la- Société des Nations qu'à contre-
coeur, et du bout des lèvres, sous la pres-
sion'irrésistible de troupes plus sincère-
ment démocrates qu'eux-mêmes. Cela ne
les. empêche pas, d'ailleurs, de s'appro-
prier; lés; articles, les rapports ou les
compte rendus de ceux qu'ils critiquent
presque toujours sans donner leurs noms.
Traîtres ou dupes, (révoltés ou pleutres,
voilà les épithètes répondant le mieux aux
qualités qu'on nous prête.
Ces feux croisés, dirigés par rafales sur
. nos têtes ne doivent pas nous émouvoir et
ne nous émeuvent pas !
Nous savons que nous ne pouvons pas
plaire à tout le monde, et qu'on n'attaque
que les forts. Il mous suffit de traduire
fidèlement la pensée et lete sentiments
intimes de ceux qui ont faiit leur devoir
pendant la guerre, qui luttent avec' nous
depuis tant d'années pour que Jes leçons
de la guerre né soient pas perdues, et qui
nous renouvellent incéslsamment leur con-
fiance dans des scrutinis publics ou se-
crets. Ils savent que nous n'avons pas la
prétention de nous substituer au gouver-
nement, mais qu'en revanche nous rem-
plissons avec indépendance le mandat
qu'ils, nous ont remis : assurer la justice
qui répare et la paix qui fortifie.
A ceux qui nous reprochent notre action
à l'étranger, nous répondrons : « Il n'y a
que celui qui agit qui est critiqué, et
celui qui ne fait rien ne risque rien. Mais,
il faut plus de courage — pour se rendre
au, dehors, dans des milieux souvent, hos-
tiles à la cause de la France, pour déjouer
la propagande germanique, appuyer,
comme nous l'avons fait à Vienne, nos
amis des' nouveaux Etats de l'Europe cen-
trale : Tchèques, Polonais, Yougo-Slaves, •
Estoniens, Lettoniehs, contre les empié-
tements et les manoeuvres obliques des
pangermanistes, — qu'il n'en faut pour
rester les pieds sur les chenets, pour pé-
rorer dans 'des cénacles composés \mique-
ment de concitoyens et pour démontrer
victorieusement notre bon droit à des gens
qui en sont déjà surabondamment con-
vaincus ?»
Précisément, ceux qui furent h Genève
et à Vienne cette année, ne sont ils pas
les mêmes qui ont les premiers, au Con-
grès d'Orléans (1919), puis à Tours (1920).
Nancy (1921) et lors de la conférence de
Cannes (1922), lié le problème des répara-
tions et celui des dettes interalliées à un
moment où presque personne n'y son-
geait ?
Ne sont-ils pais les mêmes qui, dans la
grande crise d'égoïsme traversée par le
monde, ont, par des mémoires, des let-
tres, des articles, des congrès, des démar-
ches, proclamé et défendu le droit à
réparation privilégié des victimes de la
guerre vis-à-vîe de leurs concitoyens, dans
l'ordre national, et dans l'ordre interna-
tional ; celui des pays dévastés con'.rs
les peuples agresseurs, par préférence à
ceux ayant moins souffert que le peupla
Français ?
Qui donc a répandu à l'étranger des
arguments précis et clairs, destinas à
contre-balancer les légendes représen-
tant notre peuple comme avide d'an-
nexions ou. de guerres nouvelles, comme
une sorte de u Shy'.ock » prêt, pour se
payer son dû, 4 prendre la chair de son
débiteur ? Qui s'est efforcé de consolider
nos liens d'amitiés avec nos camarades des
armées alliées et de nouer avec leurs or-
ganisations des ententes solides ?
Qui a fait triompher à Vienne dans
l'opinion d'un Congres international,
le principe de la priorité des répara-
lions pour les pay6 ayant des régions dé-
vastées ? Qui donc a cherché dans sa
sphère à créer en Allemagne, celte vo-
lonté de payer qu'elle eut peut-être eu
plus tôt si chaque catégorie sociale alle-
mande avait été pénétrée de la •détermina-
tion de se faire 1 payer existant dans cha-
que catégorie française correspondante ?
Qui»donc; s'est enfin préoccupé de lutter
contre le bourrage de crâne par lequel
les ■ nationalistes allemands f âiEaient
croire au peuple des; victimes de la- guer-
re et des petits rentiers allemands, . que
ia « résistance passive »-auirait raison des
prétentions : scandaleuses de la France et
que la bataille des réparations serait ga-
gnée, complètement par le débiteur parce
que le créancier; .était isolé dans le
monde ? . ., . '■■.,...
Mais à quoi bon prolonger les réponses
qui se pressent sous notre plume ? Ne nous
laissons pas entraîner à rappeler des
faits dont les acteurs n'ont guère sujet
d'être fiers.
D'ailleurs ; le passé • parle pour l'avenir.
Nous fûmes considérés, il y a peu de
tempe encore* comme des traîtres parce
que, eh dehors de toutes les polémiques
de partis* l'Union Fédérale avait demandé
T amnistie pour toutes les infractions mi-
litaires n'ayant pas un mobile déshono-
rant ? Pendant bien longtemps elle n'a
reçu en réponse à ses démarcheis,, que des
rebuffades. On agitait devant elle le
spectre de l'ordre public, le souvenir de
nos morts ! Mais nos camarades qui n'ont
pas perdu le souvenir de nois morts étaient
bien sûrs d'eux-mêmes et les faits leur ont
donné raison : l'amnistie a été édictée et
du même coup, un© agitation qui mena-
çait de fausser complètement le caractère
de notre demande, a cessé par enchante-
ment. La loi de pardon a. porté ises pre-
miers fruits. U y en aura d'autres. ,
Et la justice militaire V Là aussi il a.
fallu du courage ! N'a-t-on pas été sur le.
point de frapper . un fonctionnaire pour
avoir, à Nancy, participé à la discussion
sur la réforme des Conseils de guerre ?
N'y a-t-il pas eu des résistances à vain-
cre ? Et pourtant l'Union Fédérale, qui
n'est composée que de bons citoyens atta-
chés à leurs devoir/s comme à la justice,
a fini par obtenir une représentation dans
la commission de réforme du code de la
justice militaire, et l'essentiel de ses con-
clusions si humaines, si raisonnables a
été entériné par celle-ci.
Il en isera, pouf la Société des Nations,
comme pour le reste. En dépit des obsta^
clés multipliés, des déceptions inévita-
bles et même d&> retours en arrière, la
vérité fera irrésistiblement son chemin et
on ne verra pas toujours triompher ceux
qui tournent en dérision l'impuissance de
là Société des Nations, alors qu'en même
temps ils font tout pour lui refuser et
puissance matérielle, et moyens finan-
cierts, et prestige moral, ou encore ceux
qui se plaignent que la Société des Na-
tions soit aux mains d'autres puissances
alors qu'ils refusent de s'intéresser à ce
qui s'y passe.
Mails notre assurance n'est pas moins
grande, lorsque nous nous retournons
vers les autres, vers ceux qui nous accu-
sent d'être des pleutres, bons tout au plus
à endiguer le mouvement démocratique,
et les revendications pacifiques des an-
cienis combattants, et à les faire avorter.
U est facile, en effet, maintenant que ;
des résultats essentiels ont été acquis pé-
niblement, de se glorifier soi-même de ces
résultats. Mais pouvons-nous oublier les
heures graves où nous n'étions que quel-
ques-uns pour réclamer obstinément la
reconnaissance du droit à réparation, et
la charte de 1919 dont la majorité de nos'
camai'ades né pouvait pas encore se faire
une conception, et dont les Assemblées
législatives, effrayées par les administra-
tions routinières, ne voulaient pas enten-
dre parler ?
Où sont en vérité ceux qui préconisèrent
la politique de la présence et la participa-
tion directe des victimes de la guerre à la
gestion de leurs intérêts ? Qui assume la
charge chaque jour plus écrasante de cette
participation ?
Est-ce à nous que viendront faire la le-
çon, ceux qui sont entrés à l'Office na-
tional des mutilés et dans les Comités dé-
partementaux comme leo élus de leurs ca-
marades, alors que loin d'y aider, ils lut-
taient aveuglément contre les propositions
de l'Union Fédérale favorables à l'élargis-
sement de. notre représentation élective ?
Faut-il rappeler les luttes héroïques
pour l'article 64, le temps où on nous pré-
disait la ruine de l'Union Fédérale parce
qu'elle s'était interposée dans le conflit
entre les médecins et le Ministère ? Faut-
il rappeler encore les batailles pour la
loi des Pupilles où ces mômes « pleutres »
étaient souvent seuls à combattre ? Et si
certains projets de loi, actuellement en
instance devant la Chambre, semblent de-
voir nous donner satisfaction, est-ce bien
ceux qui se seraient contentés de vérita-
bles caricatures qui seront qualifiés pour
venir nous reprocher de ne pas défendre
avec assez d'énergie le droit de nos ca-
marades ?
Enfin convient-il à ceux qui réclament
avec nou|* l'augmentation des portions,
d'affaiblir les ^chances pour la Krance,
d'arracher la part des réparations quai lui
est due par une Allemagne de mauvaise
foi, dont le génie:a été de prendre pour
appui toute la finance internationale du-
pée par l'escroquerie du mark ? Ne sen-
tent-ils pas* ceux-là, que ié bon droit n'est
pas vainqueur par sa seule force mystique
de semblables intérêts coalisés, niais que
pour son avènement, une énergie et une
lutte de tous les instants sont nécessaires
dans les •relations entre Etats, comme à
l'intérieur des Nations ? .
Et qui, d'adlléurlî, parmi ceux-jà pour-
fait sérieusement. affirmer, avec un. sem-
blant de preuve à l'appui que lés dirr-
géants dé l'Unioiï Fédérale ; ont dû être
contraints et forcés pair leurs troupes 1,
pour appuyer lé Bureau international dû.
Travail et la Société des Nations, alors
quia fin Ï920 ce sont ces mêmes' dirigeants
qui ont révélé .à-"leurs camarades la com-
pétence du B> I. T. pour: les questions In-
téressant lé travail des mutilés, qui* en
1921, leur ont révélé, l'existence de ; l'As-
sociation Française pour la Société* des
Nations, provoqué l'adhésion de nos As-
sociations, et conçu ce plan d'une action
concertée, organisée et d'autant plus puis-
sante, des anciens combattants en faveur
d'une'paix durable, 'digne des sacrifices'
consentis pendant la' guerre ?
' En vérité* il.est bien délicat de créer un
mouvement. Quand ceux qui y participent
s'imaginent d'avoir déclanché* c'est le si-
gne d'une conviction sincère de laquelle
lef, initiateurs ne peuvent,s'offenser et se
réjouissent au contraire; Mais quand les
mêmes qui vous ont entravés et vilipendés
au moment de la naissance d'un mouve-
ment* prétendent, une fois que les résul-'
tats'sont acquis'iou que les fruiKs sont
mûrs, vous expulser de votre oeuvre en
vous désignant comme des traîtres alors,
tout de môme la mesure est comble ! .
Mais, ne regardons plus le patesé. Il faut
tirer les leçons pour l'avenir impérieux.
Il y en a deux :
' La .première, c'est qu'il faut en finir
avec les ménagements et les demi-me-
sures. Coup sur coup, et à chaque atta-
que : riposte I Nous pensions, jusqu'ici
mieux employer notre teinp>> en agissant,
qu'en parlant et nous n'avons jamais sa-
crifié à la mise en scène. Mais ceux qui
parlent plus qu'ils n'agissent, finiraient
trop par avoir raison. Il faut donc que
nous, nous fassions double tâche : agir et
nouj> montrer !
Et voici maintenant la seconde leçon :
Jamais les victimes de la guerre ne me-
sureront assez l'importance de la presse
et la nécessité d'un organe indépendant
qui, à la veille des' prochaines consulta-
tions électorales, exprime réellement leurs
volontés. Tous les journaux non spécia-
lisés.la grosse presse comme la presse
dite d'opinion, qui donnent souvent à nofe
articles une hospitalité dont nous les re-
mercions, s'emparent des voeux deis vic-
times de la guerre, quand cela peut ser-
vir les intérêts d'un organe ou d'un parti.
Cela est naturel, cela est forcé. Mais sou-
vent ils ne craignent pas d'insérer en pre-
mière page des articles qui sont manifes-
tement incompa.tibkis avec ce que l'on
approuve chez nous dans la troisième
page. « Embrassez-moi ou je vous étouffe »,
voilà à peu près le langage qu'on voudrait
nous tenir si nous n'étions pas les indé-
pendants que nous sommes. Mais il faut
croire que nous le sommes puisque de tous
côtés on nous attire et on nous repousse.
Les, feux croisés sont aussi des oeillades
croisées !
Restons donc nous-mêmes, les yeux
fixés sur ce qui est le double but de nos
groupements ; la réparation de nos droits
lésés, individuels ou nationaux, et le
souci d'un avenir de paix. Nous serions
voués à la faillite, Bi nous cessions, com-
me le fit le parti socialiste allemand
d'avant 1914 de nous intéresser' aux ques-
tions morales, pour ne conquérir que des
avantages matériels et noua sombrerions
dans l'impuissance, si nous partions à la
recherche de la paix en oubliant dé réa-
liser d'abord la justice pour les hommes
et les peuples victimes de la guerre.
En 3ious serrant bien les coudes, tous,
les mutilés, les anciens combattants, les
vieux parents, les veuves et les orphelins
de nos morts, nous formerons un bloc sur
lequel on se brisera les dents. Mais pour
que la bloc soit solide U faut l'unité de
pensées, il faut que nombreux, -plus nom-
breux soient les abonnés cl les lecteurs à
nos organes indépendants.
Avec dix, nous avons déjà mené de mé-
morables campagnes et nous avons eu rai-
son de bien des obstacles ; avec eux nous
avons encore de belles campagnes à mener
et bien des otetaclcs à renverser. Par eux,
et eux sente, nous empêcherons que la
voix des victimes de la guerre -soit étouffée
sous les clameurs des hisfrioias, dans lo
vacarme de la prochaine foire électorale !
W«né OaMin,
Président honoraire de 17/. V.
Les Pupilles de la IVatlon
LES OFFICES DEPARTEMENTAUX
Dépuis notre participation, encore ré-
cente, au fonctionnement des Offices de
Pupilles d€ la Nation, nous avons montré
notre désir et notre volonté de collaborer
effectivement et avec activité à une' oeuvre
qui nous; est particulièrement chère.
Nos camarades élus à l'Office national
ont su démontrer qu'on ; pourrait ' faire
fond sur nous, sur notre collaboration.
Dams les Offices départementaux il en
sera de même. On reconnaîtra vite le dé-
vouement .absolu qui nous anime et, si
nous faisons parfois preuve d'un esprit
civique un peu aiguisé, ce n'est nullement
dans l'intention de; trouver à Redire sur
ce qui a été fait avant nous et sans nous ;
c'est uniquement dans 1 le but d'améliorer
sans cesse le sort des O'rphelinis de la
guèrrei, tout comme nous nous efforçons
quotidiennement d'améliorer nos propres
oeuvres.
Je crois donc utile — et nos camarades.
membres des- Offices départementaux de-
vraient-ils suivre cet exempte —■ de tra-
duire ici desimpressions et dés suggestions
sur le fonctionnement des Offices dépar-
tementaux avec l'espoir que les solutions
'd'opïrôe général, présentées, seront appli-
cables à tous les Offices, que nos cama-
rades membres des Offices départemen-
taux en feront leur.,profit.. Je suis certain
aussi que nos délégués à l'Office national,
"Mm°.s ; Callarec, Cassou, Pujol et Cassin, Pi-
chot, Richard, etc., s'inspireront de ces-,
suggestions pour les faire passer dans la
réglementation officielle car pour une
oeuvre semblable le concours de tous est
nécessaire. Et n'est-ce point* au surplus,
noitoë méthode de travail à l'Union
Fédérale; ?
BUDGETS ET COMPTES
DES OFFICES DÉPARTEMENTAUX
Tout dernièrement les Offices départe-
mentaux ont eu à examiner les comptes
de l'exercice 1922 et le budget pour 1924. ;
Chacun a; pu faire des remarques inté- '
Fessantes et, pour notre part, ces docu-
ments ont vivement retenu notre atten-
tion. Ces remarques sont d'ailleurs d'ordre
particulier. M en est une cependant qui
est d'ordre très général.
Les Offices ne conservent pas la libre
disposition des subventions qui leur ont
été accordées et qui n'ont pas été em-
ployées durant l'année budgétaire. Ces
disponibilités sont inscrites d'office à un
article hors budget. « Fonds de réserve »,
elles font ensuite l'objet d'un reversement
direct au Trésor ou servent à alimenter le
budget voté par voie de prélèvement auto-
risé par le Ministère.
Cependant, les Offices départementaux
peuvent procéder en propre certaines
ressources. Ils sont, notamment, autorisés
à recevoir des libéralités 1 : dons, legs, sub-
ventions, etc., et ils conservent le bénéfice
des économies réalisées sur le fonctionne-
ment administratif de l'Office.
Or, rien dans le cadre des budgets et
des comptes ne permet de faire ressortir
les ressources personnelles de l'Office, qui
peuvent être parfois l'objet d'une affecta-
tion spéciale bien définie ; elles demeurent
confondues avec les autres disponibilités
à l'article « fonds de réserve ».
Ceci est choquant. Evidemment, il n'est
pas impossible d'obtenir le chiffre exact
des ressources propres à l'Office, mais on
ne l'obtient que par des moyens officieux
et non pas toujours avec la clarté qui doit
éclairer toutes les opérations financières.
Cela; s'impose d'autant plus que des prélè-
vements sont prescrits sur le « fonds de
réserve ». Il y ,a tout intérêt à séparer
des disponibilités d'ordre différent et qui
doivent être diversement employées.
C'est d'ailleurs une règle financière
usuelle à laquelle bien: des budgets sont
soumis. Elle n'est pas appliquée ici, peut-
être parce que là structure des budgets
et comptes de l'Office a été strictement
calquée sur celle des Lycées. Elle s'impose
maintenant que les Offices départemen-
taux commencent à posséder un patri-
moine particulier.
L'Office départemental de la Gironde à
donc émis, sur notre proposition, un voeu
tendant à créer dans les services hors
budgets un article d'ordre, en recettes et
en dépenses, sous la rubrique « Fonds
■propres de l'Office départemental » ce qui
permettra., à la fois, de suivre le mouve-
ment desdits fonds et de faire disparaître
leur confusion avec les. autres disponibi-
lités qui figurent au « fonds de réserve ».
Nous espérons que l'Office national sanc-
tionnera cette proposition, conforme on
tort* points aux règles générales do la
comptabilité publique.
LE PAIEMENT DES SUBVENTIONS
Hormis pour la ville chef-lieu du dépar-
tement, siège de l'Office, toutes les sub-
ventions mensuelles d'entretien, d'appren-
tissage, etc., no sont payées que par tri-
mestres échus, sui' présentation d'un titre
d'admifVion. au percepteur, nanti lui-
même défais collectifs de paiement. Les
avis d'admission ne sont pas toujours très
régulièrement remis par les maires aux
bénéficiaires. D'où de nombreux restes à
payer en fin d'exercice malgré le besoin
•qu'ont de la isubvention ceux qui l'ont ré-
clamée;
: Le paiement des subventions entraîne
donc des réclamations très justifiées, que
nous connaissons tous. Comment peut-on
y remédier ?
On objecte le travail considérable qu'oc-
casionnerait la délivrance d'états trimes-
triels et davantage encore la délivrance
de mandate individuels.
A notre avis, la délivrance d'étate men-
suels laisserait subsister les plus impor-
tants inconvénients et il faut recourir au
mandat individuel;
L'obj.ectipn signalée n'est pas très solide.
On peut répondre que si un personnel plus
nombreux est nécessaire il faut le créer.
Mais, nous estimons 1 au conta-aire qu'on
diminuerait le travail des Offices si' on
consentait à une mesure pratique, celle
de se servir de mandats à coupons établis,
soit sur le modèle des titres P, soit .sur le
modèle des titres au porteur mais dont la
partie principale contiendrait tout libellé
utile.
On voit les avantages ; le titre de paie-
ment serait émis en une seule fois pour
toute la durée de la subvention (trois mois,
six mois, un an) sans dépasser la clôture
de l'exercice. Un seul état à faire pour lo
percepteur, plus chaque mois un état com-
plémentaire. Le percepteur ■"détacherait
chaque mois le coupon échu sauf au der-
nier paiement où il conserverait le titre.
Ce n'est pas tout. La transmission des
mandats est, elle aussi, des plus défec-
tueuse actuellement.
Le bénéficiaire doit perdre une demi-
journée pour aller retirer son mandat à
l'Office.
La transmission par la polste serait pré-
férable à tous égard6. Mais, on a objecté,
ici encore, que l'envoi, par la poste ne
peut être admis par raison d'économie,
l'Office n'ayant la franchise postale qu'avec
les maires. On ne peut imposer un service
de distribution aux administrations com-
munales ; on ne peut envoyer un titre de
paiement que sous, enveloppe fermée à
0' fr. 25 et les ressources financières do
l'Office ne pourraient suffire à ces dé-
penses postales.
Ces objections, dont on ne peut nier la
valeur, perdraient cependant beaucoup de.,
leur force avec les mandats à coupons. Ce
qu'on ne peut faire douze fois, on peut le.
faire une.
Mais aussi, sans nul doute, nous pou-
vons certifier que le bénéficiaire préfére-
rait, encore acquitter la taxe postale que do
perdre une dem-journée de travail. On
pourrait, d'ailleurs réclamer pour l'Office,
l'admission à la simple taxe. On sait
qu'un certain nombre d'administrations,
sans jouir de la franchise poislale, peu-
vent envoyer leurs plis non affranchis. Le
correspondant n'acquitte que la simple
taxe et non la double taxe.
Ces améliorations pratiques s'imposent.
Nos camarades de l'Office national et des
Offices départementaux devraient faire
adopter le voeu suivant :
Des mandats individuels à coupons se-
ront délivres pour toute la durée de la.
subvention sans toutefois dépasser la da.tc
de clôture de Vexcrcice.
Les mandats de paiement, seront envoyés
aux bénéficiaires par l'intermédiaire de la
poste, sons plis fermés, non affranchis par
l'Office. Ces envois ne seront soumis qu'à
la. taxe simple à acquitter par le lorres-
pondanl.
Critiquer ne serait rien. Apporter des
solutions pratiques est beaucoup mieux.
Nous nous y efforcerons tous.
Fernand Oreiiî,
Administrateur de l'Union. Fédérale,
Membre de la Commission permanente
des Pupilles de la Gironde.
Légion d'honneur
Nous avons on le plaisir de relever dans
les dernièreiî promotions les noms de nos
camarades :
— Le docteur Alfred Rivr.s, président, drt
la Fédération des Pyrénées-Orientales et;
de l'Association de Perpignan, — un des
fidèles ouvriers de 1TJ. F.' — qui voit, au-
jourd'hui récompensés, avec ses services
de guerre, son inlassable dévouement à
notre cause commune,
— Et Jean ROSAY, directeur d'école à
Thonon-los-Bains, président de la Section
des mutilés de Saint-Jnlie.n-on-Gé.nevoi.*,
dont la participation aux travaux dc-
TU. F. date des Congres d'Orléans ot, do
Tours et, qui fut, dans lo département de-
là Hante-Savoie, un do ses plus zélés pro-
pagandiste*.
Nous présentons n.ux doux nouveaux
chovalioi-s nos plus sincères félicitations.
PUBLICATION HBBDOMADAUtB «j» tê ISvmêr* i 10 Centimes
Dimanche 30 Septembre 1923.
Décidément, il n'est pas' eommoidê dé
sortir des ornières, et l'adage qui veut
qu'en'suivant:lès voies .droites on mécon-
tente les extrêmes est toujours vrai.
'Les dirigeants de l'Union Fédérale et
l'Union FMéfaîei elle-même .l'éprouvent
quotidiennement. Témoin la manière dont
est appréoiéeij - en ce-moment notre atti^
tudë visrà-vis. du Bureau international du
Travail et dé 3a Société ides Nations.
Les unis; n'hésitent pas à nous flétrir
pour avoir osé; discuter*-,: à ■Genève* des
questions concernantle travail des muti-
lés, en; iàce' d'un 7 délégué des mutilés alle-
mands, d'un représentant du gouver-
nement àHemand, et awssi. pour avoir
pris part, à Vienne, au Congrès des Asso-
ciations pour la Société des Nations, en
face, du comte Beriistorff. On. ne dit pas,
mais on laisse deviner que ces conféren-
ces isont des pièges dans lesquels les Fran-
çais-tomberont immanquablement, victi-
mes éternelles de la duplicité allemande,
qu'elles sont contraires à l'intérêt natio-
nal, si même élleis ne constituent pas des
empiétements sur 1* autorité du gouverne-
ment. .-■..-
D'autres considèrent ;.les dirigeante de
l'Union Fédérale comme, des « réaction-
naires » à la remorque: et même à la,
.solde du Gouvernement* qui ne soutien-
nent la- Société des Nations qu'à contre-
coeur, et du bout des lèvres, sous la pres-
sion'irrésistible de troupes plus sincère-
ment démocrates qu'eux-mêmes. Cela ne
les. empêche pas, d'ailleurs, de s'appro-
prier; lés; articles, les rapports ou les
compte rendus de ceux qu'ils critiquent
presque toujours sans donner leurs noms.
Traîtres ou dupes, (révoltés ou pleutres,
voilà les épithètes répondant le mieux aux
qualités qu'on nous prête.
Ces feux croisés, dirigés par rafales sur
. nos têtes ne doivent pas nous émouvoir et
ne nous émeuvent pas !
Nous savons que nous ne pouvons pas
plaire à tout le monde, et qu'on n'attaque
que les forts. Il mous suffit de traduire
fidèlement la pensée et lete sentiments
intimes de ceux qui ont faiit leur devoir
pendant la guerre, qui luttent avec' nous
depuis tant d'années pour que Jes leçons
de la guerre né soient pas perdues, et qui
nous renouvellent incéslsamment leur con-
fiance dans des scrutinis publics ou se-
crets. Ils savent que nous n'avons pas la
prétention de nous substituer au gouver-
nement, mais qu'en revanche nous rem-
plissons avec indépendance le mandat
qu'ils, nous ont remis : assurer la justice
qui répare et la paix qui fortifie.
A ceux qui nous reprochent notre action
à l'étranger, nous répondrons : « Il n'y a
que celui qui agit qui est critiqué, et
celui qui ne fait rien ne risque rien. Mais,
il faut plus de courage — pour se rendre
au, dehors, dans des milieux souvent, hos-
tiles à la cause de la France, pour déjouer
la propagande germanique, appuyer,
comme nous l'avons fait à Vienne, nos
amis des' nouveaux Etats de l'Europe cen-
trale : Tchèques, Polonais, Yougo-Slaves, •
Estoniens, Lettoniehs, contre les empié-
tements et les manoeuvres obliques des
pangermanistes, — qu'il n'en faut pour
rester les pieds sur les chenets, pour pé-
rorer dans 'des cénacles composés \mique-
ment de concitoyens et pour démontrer
victorieusement notre bon droit à des gens
qui en sont déjà surabondamment con-
vaincus ?»
Précisément, ceux qui furent h Genève
et à Vienne cette année, ne sont ils pas
les mêmes qui ont les premiers, au Con-
grès d'Orléans (1919), puis à Tours (1920).
Nancy (1921) et lors de la conférence de
Cannes (1922), lié le problème des répara-
tions et celui des dettes interalliées à un
moment où presque personne n'y son-
geait ?
Ne sont-ils pais les mêmes qui, dans la
grande crise d'égoïsme traversée par le
monde, ont, par des mémoires, des let-
tres, des articles, des congrès, des démar-
ches, proclamé et défendu le droit à
réparation privilégié des victimes de la
guerre vis-à-vîe de leurs concitoyens, dans
l'ordre national, et dans l'ordre interna-
tional ; celui des pays dévastés con'.rs
les peuples agresseurs, par préférence à
ceux ayant moins souffert que le peupla
Français ?
Qui donc a répandu à l'étranger des
arguments précis et clairs, destinas à
contre-balancer les légendes représen-
tant notre peuple comme avide d'an-
nexions ou. de guerres nouvelles, comme
une sorte de u Shy'.ock » prêt, pour se
payer son dû, 4 prendre la chair de son
débiteur ? Qui s'est efforcé de consolider
nos liens d'amitiés avec nos camarades des
armées alliées et de nouer avec leurs or-
ganisations des ententes solides ?
Qui a fait triompher à Vienne dans
l'opinion d'un Congres international,
le principe de la priorité des répara-
lions pour les pay6 ayant des régions dé-
vastées ? Qui donc a cherché dans sa
sphère à créer en Allemagne, celte vo-
lonté de payer qu'elle eut peut-être eu
plus tôt si chaque catégorie sociale alle-
mande avait été pénétrée de la •détermina-
tion de se faire 1 payer existant dans cha-
que catégorie française correspondante ?
Qui»donc; s'est enfin préoccupé de lutter
contre le bourrage de crâne par lequel
les ■ nationalistes allemands f âiEaient
croire au peuple des; victimes de la- guer-
re et des petits rentiers allemands, . que
ia « résistance passive »-auirait raison des
prétentions : scandaleuses de la France et
que la bataille des réparations serait ga-
gnée, complètement par le débiteur parce
que le créancier; .était isolé dans le
monde ? . ., . '■■.,...
Mais à quoi bon prolonger les réponses
qui se pressent sous notre plume ? Ne nous
laissons pas entraîner à rappeler des
faits dont les acteurs n'ont guère sujet
d'être fiers.
D'ailleurs ; le passé • parle pour l'avenir.
Nous fûmes considérés, il y a peu de
tempe encore* comme des traîtres parce
que, eh dehors de toutes les polémiques
de partis* l'Union Fédérale avait demandé
T amnistie pour toutes les infractions mi-
litaires n'ayant pas un mobile déshono-
rant ? Pendant bien longtemps elle n'a
reçu en réponse à ses démarcheis,, que des
rebuffades. On agitait devant elle le
spectre de l'ordre public, le souvenir de
nos morts ! Mais nos camarades qui n'ont
pas perdu le souvenir de nois morts étaient
bien sûrs d'eux-mêmes et les faits leur ont
donné raison : l'amnistie a été édictée et
du même coup, un© agitation qui mena-
çait de fausser complètement le caractère
de notre demande, a cessé par enchante-
ment. La loi de pardon a. porté ises pre-
miers fruits. U y en aura d'autres. ,
Et la justice militaire V Là aussi il a.
fallu du courage ! N'a-t-on pas été sur le.
point de frapper . un fonctionnaire pour
avoir, à Nancy, participé à la discussion
sur la réforme des Conseils de guerre ?
N'y a-t-il pas eu des résistances à vain-
cre ? Et pourtant l'Union Fédérale, qui
n'est composée que de bons citoyens atta-
chés à leurs devoir/s comme à la justice,
a fini par obtenir une représentation dans
la commission de réforme du code de la
justice militaire, et l'essentiel de ses con-
clusions si humaines, si raisonnables a
été entériné par celle-ci.
Il en isera, pouf la Société des Nations,
comme pour le reste. En dépit des obsta^
clés multipliés, des déceptions inévita-
bles et même d&> retours en arrière, la
vérité fera irrésistiblement son chemin et
on ne verra pas toujours triompher ceux
qui tournent en dérision l'impuissance de
là Société des Nations, alors qu'en même
temps ils font tout pour lui refuser et
puissance matérielle, et moyens finan-
cierts, et prestige moral, ou encore ceux
qui se plaignent que la Société des Na-
tions soit aux mains d'autres puissances
alors qu'ils refusent de s'intéresser à ce
qui s'y passe.
Mails notre assurance n'est pas moins
grande, lorsque nous nous retournons
vers les autres, vers ceux qui nous accu-
sent d'être des pleutres, bons tout au plus
à endiguer le mouvement démocratique,
et les revendications pacifiques des an-
cienis combattants, et à les faire avorter.
U est facile, en effet, maintenant que ;
des résultats essentiels ont été acquis pé-
niblement, de se glorifier soi-même de ces
résultats. Mais pouvons-nous oublier les
heures graves où nous n'étions que quel-
ques-uns pour réclamer obstinément la
reconnaissance du droit à réparation, et
la charte de 1919 dont la majorité de nos'
camai'ades né pouvait pas encore se faire
une conception, et dont les Assemblées
législatives, effrayées par les administra-
tions routinières, ne voulaient pas enten-
dre parler ?
Où sont en vérité ceux qui préconisèrent
la politique de la présence et la participa-
tion directe des victimes de la guerre à la
gestion de leurs intérêts ? Qui assume la
charge chaque jour plus écrasante de cette
participation ?
Est-ce à nous que viendront faire la le-
çon, ceux qui sont entrés à l'Office na-
tional des mutilés et dans les Comités dé-
partementaux comme leo élus de leurs ca-
marades, alors que loin d'y aider, ils lut-
taient aveuglément contre les propositions
de l'Union Fédérale favorables à l'élargis-
sement de. notre représentation élective ?
Faut-il rappeler les luttes héroïques
pour l'article 64, le temps où on nous pré-
disait la ruine de l'Union Fédérale parce
qu'elle s'était interposée dans le conflit
entre les médecins et le Ministère ? Faut-
il rappeler encore les batailles pour la
loi des Pupilles où ces mômes « pleutres »
étaient souvent seuls à combattre ? Et si
certains projets de loi, actuellement en
instance devant la Chambre, semblent de-
voir nous donner satisfaction, est-ce bien
ceux qui se seraient contentés de vérita-
bles caricatures qui seront qualifiés pour
venir nous reprocher de ne pas défendre
avec assez d'énergie le droit de nos ca-
marades ?
Enfin convient-il à ceux qui réclament
avec nou|* l'augmentation des portions,
d'affaiblir les ^chances pour la Krance,
d'arracher la part des réparations quai lui
est due par une Allemagne de mauvaise
foi, dont le génie:a été de prendre pour
appui toute la finance internationale du-
pée par l'escroquerie du mark ? Ne sen-
tent-ils pas* ceux-là, que ié bon droit n'est
pas vainqueur par sa seule force mystique
de semblables intérêts coalisés, niais que
pour son avènement, une énergie et une
lutte de tous les instants sont nécessaires
dans les •relations entre Etats, comme à
l'intérieur des Nations ? .
Et qui, d'adlléurlî, parmi ceux-jà pour-
fait sérieusement. affirmer, avec un. sem-
blant de preuve à l'appui que lés dirr-
géants dé l'Unioiï Fédérale ; ont dû être
contraints et forcés pair leurs troupes 1,
pour appuyer lé Bureau international dû.
Travail et la Société des Nations, alors
quia fin Ï920 ce sont ces mêmes' dirigeants
qui ont révélé .à-"leurs camarades la com-
pétence du B> I. T. pour: les questions In-
téressant lé travail des mutilés, qui* en
1921, leur ont révélé, l'existence de ; l'As-
sociation Française pour la Société* des
Nations, provoqué l'adhésion de nos As-
sociations, et conçu ce plan d'une action
concertée, organisée et d'autant plus puis-
sante, des anciens combattants en faveur
d'une'paix durable, 'digne des sacrifices'
consentis pendant la' guerre ?
' En vérité* il.est bien délicat de créer un
mouvement. Quand ceux qui y participent
s'imaginent d'avoir déclanché* c'est le si-
gne d'une conviction sincère de laquelle
lef, initiateurs ne peuvent,s'offenser et se
réjouissent au contraire; Mais quand les
mêmes qui vous ont entravés et vilipendés
au moment de la naissance d'un mouve-
ment* prétendent, une fois que les résul-'
tats'sont acquis'iou que les fruiKs sont
mûrs, vous expulser de votre oeuvre en
vous désignant comme des traîtres alors,
tout de môme la mesure est comble ! .
Mais, ne regardons plus le patesé. Il faut
tirer les leçons pour l'avenir impérieux.
Il y en a deux :
' La .première, c'est qu'il faut en finir
avec les ménagements et les demi-me-
sures. Coup sur coup, et à chaque atta-
que : riposte I Nous pensions, jusqu'ici
mieux employer notre teinp>> en agissant,
qu'en parlant et nous n'avons jamais sa-
crifié à la mise en scène. Mais ceux qui
parlent plus qu'ils n'agissent, finiraient
trop par avoir raison. Il faut donc que
nous, nous fassions double tâche : agir et
nouj> montrer !
Et voici maintenant la seconde leçon :
Jamais les victimes de la guerre ne me-
sureront assez l'importance de la presse
et la nécessité d'un organe indépendant
qui, à la veille des' prochaines consulta-
tions électorales, exprime réellement leurs
volontés. Tous les journaux non spécia-
lisés.la grosse presse comme la presse
dite d'opinion, qui donnent souvent à nofe
articles une hospitalité dont nous les re-
mercions, s'emparent des voeux deis vic-
times de la guerre, quand cela peut ser-
vir les intérêts d'un organe ou d'un parti.
Cela est naturel, cela est forcé. Mais sou-
vent ils ne craignent pas d'insérer en pre-
mière page des articles qui sont manifes-
tement incompa.tibkis avec ce que l'on
approuve chez nous dans la troisième
page. « Embrassez-moi ou je vous étouffe »,
voilà à peu près le langage qu'on voudrait
nous tenir si nous n'étions pas les indé-
pendants que nous sommes. Mais il faut
croire que nous le sommes puisque de tous
côtés on nous attire et on nous repousse.
Les, feux croisés sont aussi des oeillades
croisées !
Restons donc nous-mêmes, les yeux
fixés sur ce qui est le double but de nos
groupements ; la réparation de nos droits
lésés, individuels ou nationaux, et le
souci d'un avenir de paix. Nous serions
voués à la faillite, Bi nous cessions, com-
me le fit le parti socialiste allemand
d'avant 1914 de nous intéresser' aux ques-
tions morales, pour ne conquérir que des
avantages matériels et noua sombrerions
dans l'impuissance, si nous partions à la
recherche de la paix en oubliant dé réa-
liser d'abord la justice pour les hommes
et les peuples victimes de la guerre.
En 3ious serrant bien les coudes, tous,
les mutilés, les anciens combattants, les
vieux parents, les veuves et les orphelins
de nos morts, nous formerons un bloc sur
lequel on se brisera les dents. Mais pour
que la bloc soit solide U faut l'unité de
pensées, il faut que nombreux, -plus nom-
breux soient les abonnés cl les lecteurs à
nos organes indépendants.
Avec dix, nous avons déjà mené de mé-
morables campagnes et nous avons eu rai-
son de bien des obstacles ; avec eux nous
avons encore de belles campagnes à mener
et bien des otetaclcs à renverser. Par eux,
et eux sente, nous empêcherons que la
voix des victimes de la guerre -soit étouffée
sous les clameurs des hisfrioias, dans lo
vacarme de la prochaine foire électorale !
W«né OaMin,
Président honoraire de 17/. V.
Les Pupilles de la IVatlon
LES OFFICES DEPARTEMENTAUX
Dépuis notre participation, encore ré-
cente, au fonctionnement des Offices de
Pupilles d€ la Nation, nous avons montré
notre désir et notre volonté de collaborer
effectivement et avec activité à une' oeuvre
qui nous; est particulièrement chère.
Nos camarades élus à l'Office national
ont su démontrer qu'on ; pourrait ' faire
fond sur nous, sur notre collaboration.
Dams les Offices départementaux il en
sera de même. On reconnaîtra vite le dé-
vouement .absolu qui nous anime et, si
nous faisons parfois preuve d'un esprit
civique un peu aiguisé, ce n'est nullement
dans l'intention de; trouver à Redire sur
ce qui a été fait avant nous et sans nous ;
c'est uniquement dans 1 le but d'améliorer
sans cesse le sort des O'rphelinis de la
guèrrei, tout comme nous nous efforçons
quotidiennement d'améliorer nos propres
oeuvres.
Je crois donc utile — et nos camarades.
membres des- Offices départementaux de-
vraient-ils suivre cet exempte —■ de tra-
duire ici desimpressions et dés suggestions
sur le fonctionnement des Offices dépar-
tementaux avec l'espoir que les solutions
'd'opïrôe général, présentées, seront appli-
cables à tous les Offices, que nos cama-
rades membres des Offices départemen-
taux en feront leur.,profit.. Je suis certain
aussi que nos délégués à l'Office national,
"Mm°.s ; Callarec, Cassou, Pujol et Cassin, Pi-
chot, Richard, etc., s'inspireront de ces-,
suggestions pour les faire passer dans la
réglementation officielle car pour une
oeuvre semblable le concours de tous est
nécessaire. Et n'est-ce point* au surplus,
noitoë méthode de travail à l'Union
Fédérale; ?
BUDGETS ET COMPTES
DES OFFICES DÉPARTEMENTAUX
Tout dernièrement les Offices départe-
mentaux ont eu à examiner les comptes
de l'exercice 1922 et le budget pour 1924. ;
Chacun a; pu faire des remarques inté- '
Fessantes et, pour notre part, ces docu-
ments ont vivement retenu notre atten-
tion. Ces remarques sont d'ailleurs d'ordre
particulier. M en est une cependant qui
est d'ordre très général.
Les Offices ne conservent pas la libre
disposition des subventions qui leur ont
été accordées et qui n'ont pas été em-
ployées durant l'année budgétaire. Ces
disponibilités sont inscrites d'office à un
article hors budget. « Fonds de réserve »,
elles font ensuite l'objet d'un reversement
direct au Trésor ou servent à alimenter le
budget voté par voie de prélèvement auto-
risé par le Ministère.
Cependant, les Offices départementaux
peuvent procéder en propre certaines
ressources. Ils sont, notamment, autorisés
à recevoir des libéralités 1 : dons, legs, sub-
ventions, etc., et ils conservent le bénéfice
des économies réalisées sur le fonctionne-
ment administratif de l'Office.
Or, rien dans le cadre des budgets et
des comptes ne permet de faire ressortir
les ressources personnelles de l'Office, qui
peuvent être parfois l'objet d'une affecta-
tion spéciale bien définie ; elles demeurent
confondues avec les autres disponibilités
à l'article « fonds de réserve ».
Ceci est choquant. Evidemment, il n'est
pas impossible d'obtenir le chiffre exact
des ressources propres à l'Office, mais on
ne l'obtient que par des moyens officieux
et non pas toujours avec la clarté qui doit
éclairer toutes les opérations financières.
Cela; s'impose d'autant plus que des prélè-
vements sont prescrits sur le « fonds de
réserve ». Il y ,a tout intérêt à séparer
des disponibilités d'ordre différent et qui
doivent être diversement employées.
C'est d'ailleurs une règle financière
usuelle à laquelle bien: des budgets sont
soumis. Elle n'est pas appliquée ici, peut-
être parce que là structure des budgets
et comptes de l'Office a été strictement
calquée sur celle des Lycées. Elle s'impose
maintenant que les Offices départemen-
taux commencent à posséder un patri-
moine particulier.
L'Office départemental de la Gironde à
donc émis, sur notre proposition, un voeu
tendant à créer dans les services hors
budgets un article d'ordre, en recettes et
en dépenses, sous la rubrique « Fonds
■propres de l'Office départemental » ce qui
permettra., à la fois, de suivre le mouve-
ment desdits fonds et de faire disparaître
leur confusion avec les. autres disponibi-
lités qui figurent au « fonds de réserve ».
Nous espérons que l'Office national sanc-
tionnera cette proposition, conforme on
tort* points aux règles générales do la
comptabilité publique.
LE PAIEMENT DES SUBVENTIONS
Hormis pour la ville chef-lieu du dépar-
tement, siège de l'Office, toutes les sub-
ventions mensuelles d'entretien, d'appren-
tissage, etc., no sont payées que par tri-
mestres échus, sui' présentation d'un titre
d'admifVion. au percepteur, nanti lui-
même défais collectifs de paiement. Les
avis d'admission ne sont pas toujours très
régulièrement remis par les maires aux
bénéficiaires. D'où de nombreux restes à
payer en fin d'exercice malgré le besoin
•qu'ont de la isubvention ceux qui l'ont ré-
clamée;
: Le paiement des subventions entraîne
donc des réclamations très justifiées, que
nous connaissons tous. Comment peut-on
y remédier ?
On objecte le travail considérable qu'oc-
casionnerait la délivrance d'états trimes-
triels et davantage encore la délivrance
de mandate individuels.
A notre avis, la délivrance d'étate men-
suels laisserait subsister les plus impor-
tants inconvénients et il faut recourir au
mandat individuel;
L'obj.ectipn signalée n'est pas très solide.
On peut répondre que si un personnel plus
nombreux est nécessaire il faut le créer.
Mais, nous estimons 1 au conta-aire qu'on
diminuerait le travail des Offices si' on
consentait à une mesure pratique, celle
de se servir de mandats à coupons établis,
soit sur le modèle des titres P, soit .sur le
modèle des titres au porteur mais dont la
partie principale contiendrait tout libellé
utile.
On voit les avantages ; le titre de paie-
ment serait émis en une seule fois pour
toute la durée de la subvention (trois mois,
six mois, un an) sans dépasser la clôture
de l'exercice. Un seul état à faire pour lo
percepteur, plus chaque mois un état com-
plémentaire. Le percepteur ■"détacherait
chaque mois le coupon échu sauf au der-
nier paiement où il conserverait le titre.
Ce n'est pas tout. La transmission des
mandats est, elle aussi, des plus défec-
tueuse actuellement.
Le bénéficiaire doit perdre une demi-
journée pour aller retirer son mandat à
l'Office.
La transmission par la polste serait pré-
férable à tous égard6. Mais, on a objecté,
ici encore, que l'envoi, par la poste ne
peut être admis par raison d'économie,
l'Office n'ayant la franchise postale qu'avec
les maires. On ne peut imposer un service
de distribution aux administrations com-
munales ; on ne peut envoyer un titre de
paiement que sous, enveloppe fermée à
0' fr. 25 et les ressources financières do
l'Office ne pourraient suffire à ces dé-
penses postales.
Ces objections, dont on ne peut nier la
valeur, perdraient cependant beaucoup de.,
leur force avec les mandats à coupons. Ce
qu'on ne peut faire douze fois, on peut le.
faire une.
Mais aussi, sans nul doute, nous pou-
vons certifier que le bénéficiaire préfére-
rait, encore acquitter la taxe postale que do
perdre une dem-journée de travail. On
pourrait, d'ailleurs réclamer pour l'Office,
l'admission à la simple taxe. On sait
qu'un certain nombre d'administrations,
sans jouir de la franchise poislale, peu-
vent envoyer leurs plis non affranchis. Le
correspondant n'acquitte que la simple
taxe et non la double taxe.
Ces améliorations pratiques s'imposent.
Nos camarades de l'Office national et des
Offices départementaux devraient faire
adopter le voeu suivant :
Des mandats individuels à coupons se-
ront délivres pour toute la durée de la.
subvention sans toutefois dépasser la da.tc
de clôture de Vexcrcice.
Les mandats de paiement, seront envoyés
aux bénéficiaires par l'intermédiaire de la
poste, sons plis fermés, non affranchis par
l'Office. Ces envois ne seront soumis qu'à
la. taxe simple à acquitter par le lorres-
pondanl.
Critiquer ne serait rien. Apporter des
solutions pratiques est beaucoup mieux.
Nous nous y efforcerons tous.
Fernand Oreiiî,
Administrateur de l'Union. Fédérale,
Membre de la Commission permanente
des Pupilles de la Gironde.
Légion d'honneur
Nous avons on le plaisir de relever dans
les dernièreiî promotions les noms de nos
camarades :
— Le docteur Alfred Rivr.s, président, drt
la Fédération des Pyrénées-Orientales et;
de l'Association de Perpignan, — un des
fidèles ouvriers de 1TJ. F.' — qui voit, au-
jourd'hui récompensés, avec ses services
de guerre, son inlassable dévouement à
notre cause commune,
— Et Jean ROSAY, directeur d'école à
Thonon-los-Bains, président de la Section
des mutilés de Saint-Jnlie.n-on-Gé.nevoi.*,
dont la participation aux travaux dc-
TU. F. date des Congres d'Orléans ot, do
Tours et, qui fut, dans lo département de-
là Hante-Savoie, un do ses plus zélés pro-
pagandiste*.
Nous présentons n.ux doux nouveaux
chovalioi-s nos plus sincères félicitations.
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