Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 29 juillet 1923 29 juillet 1923
Description : 1923/07/29 (A4,N146)-1923/08/04. 1923/07/29 (A4,N146)-1923/08/04.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604676w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
^*W6.— M» 146. PUBLICATION HBBDOMAPAIBB .* |* Ktimir» t 20 Centimes V" ïft's /Dimanche 29 Juillet 1923.
Polémique avant, polémique après.
Il n'y à pas de paix pour les gens qui
tiennent à se battre:
^oici, paraît-il, qu'une organisation
politique cherche à émouvoir l'opinion
en déclarant que l'amnistie du dernier
marin de la mer Noire est un geste de
défi aux anciens combattants.
Que chacun parle pour soL L'Union
Fédérale sait pourquoi elle a depuis
quatre ans préconisé le vote et l'usage
d'une loi de pardon. Il y a eu Souain,
Vingréj -Plirëy; Il y a eu FhOmme-fu-
sillé pour une histoire dé pantalon.
Quel "châtiment ont subi les respOiiT
sablés (Jes tragédies- du front?
Puisqu'on ne pouvait pas faire la jus-
tice par une égale, sévérité, il. fallait la
iaire par ,une égale spitié; .Ge qui. nlem^
pêche que lès uns ont payé pour leurs
fautes et que les autres ont échappé à
toute punition^ La mesure ne sera ja-
mais égalé.pour tous/ .'.:'.
Les anciens combattants de l'Union
Fédérale ont été unanimes dans tous
leurs Congrès pour demander une large
amnistie, dont ils ont voulu que soient
exceptés les traîtres et les déserteurs à
l'ennemi. Ils savent ce que c'est que Ja
guerre. Leur geste fut inspiré par l'es-
prit de fraternité. D'autres gestes sont
soudoyés par l'esprit de parti. L'un ne
vaut pas l'autre.
L'affaire est close;
Mais si certaines gens, poussées. oar
la passion politique ou aveuglés par la
haine tentaient dé défigurer notre ac-
tion, nous saurionSj quels qu'ils soient,
lès remettre à leur place.
Et surtout, que tous les gens qui ont
fait la guerre dans des salles de rédac-
tion et repris l'Alsace et la Lorraine sur
la Concorde, sauf par les nuits de
Gothas, soient assez sages.pour ne parler
qu'en leur propre nom. Qu'ils ne nous
mêlent'pas'-à' toutes leurs histoires. Ils
auraient à le regretter.
Henri Piohot,
Président de l'Union Fédérale.
> —♦— < —
LA DÉFENSE DES PENSIONS
UN GESTEJÉCESSAIRE
Lore de la discussion du budget des dé-
- penses recouvrables, la défense de la
charte du 31 mars 1919 a été excellemment
présentée par notre ami Ricolfi, député
des Alpes-Maritimes, qui a d'ailleurs cité
à la tribune de longs* passages extraits
d'articles de notre journal.
NoUs noue faisons un agréable devoir
dé le remercier publiquement.
€e n'est pas la première fois que Ricolfi
ee fait notre défenseur et le porte-parolei
autorisé -de notre Union Fédérale. Nous
n'oublions pas sa vigoureuse intervention
de novembre 1921, qui mit fin à une dan-
gereuse ingérence du Ministère des Fi-
nances dans le domaine du Ministère des
Pensions.
Nous nous emploierons dès la rentrée
parlementaire à resserreir et à rendre plus
régulières et méthodiques nos relations
avec nos camarades du groupe des députés
mutilés et du groupe des députés anciens
combattants.
Nous avons besoin du dévouement de
tous ceux qui, comme Ricolfi et nombre
de ses collègues, veulent servir une cause
qui est la leur autant que la-nôtre.
H. P.
> ~tt* <
Les Mutuelles de Combattants
Nos camarades Charles Bertrand, député
et président de l'U. N. C. et Tisseyre, dé-
puté et administrateur de l'U. N. C. ont
fait adopter une intéressante proposition
de loi concernant les Mutuelles de com-
battants.
Nous reviendrons en temps opportun sui
la question.
Dès maintenant, nous tenons à remercie)
nos camarades Bertrand et Tisseyre. Nom*
sommes convaincus que la loi dont ils sont
les auteurs sera grosse de conséquences
heureuses, si les anciens combattante veu-
lent s'en servir. H. P.
LA GRACE AMNISTIANTE
A l'occasion de la fête nationale do
14 juiMet dernier, le Président de la Repu
bliquie, sur la proposition do M. Maginot
mihùatre de la Guerre et des Pensions, i
accordé 4.690 mesures gracieuses (remise,
itotalea et partielles ou commutations di
peines) ; dams ce inombre, figurent 582 me
euros gracieuses entraînant l'amnistie.
Parmi les grâces amniistiantea, qui on
été soumises à la signature du Présiden'
de la République, en application do la lo
du 17 iuiûlet 1922, figure celle de l'cx-offi
cier mécanicien de 2" classe Marty.
Par application do. l'artiofle 17 de la lo
du 29 nvrtt 1921, l'ex-offleier de 2" class*
Marty ne sera pas réintégré dan» son an
cien grade.
BILAN SOMMAÏBE
Le Congrès de Marseille s'est .clos,
voici bientôt quatre mois et déjà il nous
est possible d'affirmer que, comme lés
précédents Congrès de l'Union Fédérale,
il aura eu une sérieuse répercussion sur
la vie parlementaire et les mesures ad-
ministratives intéressant les victimes de
là guerre. Sans doùtei un certain nom-
bre de satisfactions récemment acquises
remonte a upe action bien antérieure.
II. n'en reste -pas. moins que la continuité
et l'esprit ;, de suite qui ont dirigé nos
travaux depuis ' sïxr ans donnent! des
fruits inséparables de l'effet moral pro-
duit par chacune de nos grandes assises
annuelles.
Parcourons successivement les ques-
tions des pensions et soins, dé travail,
de la prévoyance sociale et dé l'activité
économique^ enfin les grandes questions
générales qui sont surtout d'ordre
moral.
: *
* *
I. — PENSIONS ET SOINS
Deux faits dominent tout en ce qui
concerne la législation des pensions.
D'une part, notre camarade Thoumyre
s'est mis en plein accord avec l'Union
Fédérale au sujet de l'adaptation des
pensions d'invalides au. coût moyen de
la vie, et une importante proposition dte
loi de M. Auriol est venue donner corps
à nos revendications concernant les as-
cendants. D'autre part, une proposition
Petitfils que LEHMANN a déjà étudiée
soigneusement et critiquée, apparaît
comme la première tentative de mise en
oeuvre d'une révision générale des pen-
sionnés, tout en se flattant d'améliorei
la condition de ceux-ci. Tout l'effort d(
nos groupements doit donc porter en
faveur de l'admission dtes propositions
Thoumyre et Auriol et du rejet de la
proposition Pefitfils.
D'ores et déjà, enregistrons comme
des résultats définitivement acquis : ls
loi du 17 avril 1923, étendant le béné
fice de nos lois sur les pensions aus
Alsacienls-LoiTains (voeux du iGongrès
de Tours) ;■■';'.
La loi du 13 avril 1923, accordant è
la mère séparée de corps le bénéfice dt
l'allocation d'ascendants ;
La loi du 14 juillet, dispensant les
pensionnés de guerre français de l'an
torisation de résider à l'étranger poui
conserver le bénéfice de leur pension
L'importante loi de même date, qui
modifiant l'article 71 de la loi des pen
sions, est venue régler le sort des majo
rations d'enfants d'invalides, au cas d«
divorce de leurs parents, ou au cas
d'indignité de ceux-ci ;
Les circulaires ministérielles relatives
aux trépanés et à l'appareillage de!
désarticulés, qui couronnent l'actior
menée par Grasset depuis les Congrèi
de Tours et Nancy ;
Enfin, celle du 27 juin 1923, sur le
soins gratuits qui trace avec précisioi
aux préfets et aux Commissions tripar
tites de l'article 64, les règles qu'elle
ont à suivre pour accomplir leur mis
sion. L'U. P. s'est employée et s'em
ploiera de toutes ses forces à faire exé
cuter la loi conformément à son espri
généreux, à prévenir et réprimer tou
les abus susceptibles de menacer no
droits par répercussion.
La proposition de loi sur les forclu
sions, que notre ami Ricolfi a déposé
à la demande de l'Union Fédérale aprè
le Congrès de Clermont-Ferrand, c
qu'il a soutenue avec tant de ténacité,
été votée par la Chambre le 28 juin 192£
elle est maintenant, en instance au Se
nat. Dès le 3 juillet, notre camarade
déposé d'ailleurs une nouvelle proposi
tion tendant à réparer, au profit des ir
firmières pensionnées, une déplorabl
lacune de l'article 64.
Il faut signaler enfin certaines prorx
sitions de loi récentes et importante
concernant les anciens prisonniers d
guerre, les aliénés et les veuves d
guerre des mutilés de 80 % ; et celle d
notre camarade Thoumyre concernar
les anciens combattants'gazés.
Tel est le bilan sommaire des mesure
définitives acquises depuis quatre mois
ou bien des projets de loi en instanc
concernant les pensions et les soins.
Il va do, soi que tout cela s'est accon
pli sans préjudice de notre action cor
tentieuse ou administrative en vue d'un
application satisfaisante de notre chart<
L'interprétation de la loi du 31 mat
1919 et des textes qui en sont le compU
ment fait l'objet, des préoccupation
continuelles de l'Union Fédérale d
31 mars 1919 (majorations dues aux or
fants indigènes algériens pensionnés
remise de titres provisoires après jug<
"ment de tribunaux dé pensions, simplifi-
cation des formalités exigées des ascen-
dants pour l'impôt sur le revenu, etc.).
t
II; —. TRAVAIL, PRÉVOYANCE SOCIALE
ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
L'activité du siège de -l'Union- Fédé-
rale a été particulièrement grande à cet
:■ égard;,, '.- ,..-..■ ". . ..
Le règlement d'administration publi-
que sur l'application de la loi des em-
plois réservés du 30 janvier 1923 a. été
^signé le 13 juillet par le Président de la
République, et certes, cette préparation
a été laborieuse. D'ores et déjà nous sa-
vons que la loi des emplois réservés né
rendra pas tout ce que l'on avait le droit
d'en attendre* Veillons à ce qu'elle ne
soit pas tournée.
Le projet de loi sur remploi obliga-
toire a été voté par la Ghambrê lé
21 juin 1923 conformément aux voeux
de l'Union Fédérale, renouvelés par des
télégrammes efficaces - de nos Fédérai
tions. L'adoption de l'amendement Tau-
rines, permettra aux victimes de la
guerre auxiliaires des administrations
publiques d'être maintenues, et même
titularisées dans leurs fonctions. C'est
au Sénat que nous devons franchir
bientôt l'étape décisive. Il faut qu'avant
la fin de l'année le travail de nos cama-
rades d'ans l'industrie^ privée soit as-
suré.
La réunion des experts qui va se tenir
à Genève le 31 juillet au. B. I. T. au
sujet du placement dfcs invalides, ne
peut (est-il besoin de le dire à nos ca-
marades '?) être la cause d'un retard
quelconque dans la discussion et lé vote
de notre loi. Penser le contraire serait
prêter à l'Union Fédérale comme au
Gouvernement Français une attitude
contradictoire et inexplicable.
La rééducation professionnelle conti-
nue à faire l'objet des préoccupations
attentives de l'Office national des mu-
tilés. Les résultats des mesures (propa-
gande, allocations familiales) prises de-
puis un an sont des plus satisfaisants.
La fin de la session n'a guère été heu-
reuse pour les fonctionnaires anciens
combattants, car le Sénat n'a pas dis-
cuté le rapport Sari sur leur reclasse-
ment. Or, si l'on songe que ies fonction-
naires Alsaciens-Lorrains sont déjà re-
classés et que leurs services de guerre
qui n'ont pas été tous accomplis dans
l'armée française, entrent en ligne de
compte, l'injustice de ce retard appa-
. raîtra d'autant plus criante. Il y a là
comme un symbole fâcheux ! De vives
protestations ont déjà été formulées
contre le rapporteur et la Commission
négligente : nous joindrons la nôtre avec
vigueur.
Dans l'ordre de la prévoyance sociale,
la plus importante des mesures votées
par le Parlement est incontestablement
la loi qui, sur la proposition de Ch. Ber-
trand et Tisseyre, est venue donner, le
12 juillet, un statut spécial aux Asso-
ciations de secours mutuels composées
d'anciens combattants ou de victimes de
la grande guerre. Cette loi extrêmement
importante pour l'avenir des anciens
combattants (elle constitue en effet le
premier acte législatif concernant leur
retraite) mérite un commentaire spécial
que nous tâcherons de faire bientôt.
Dans l'ordre économique, nous devons
citer encore les différentes mesures
prises récemment par l'Office national
au profit des acquéreurs d'habitations à
bon marché ; du budget des prêts d'hon-
neur, des familles de tuberculeux ; de
même la formation de « La Masse » qui
permettra aux artisans et artistes vie
limes de la guerre, de participer au pro
chain concours Lépine (26 août 1923) el
à l'Exposition internationale des Arts
décoratifs (1924).
Rappelons enfin que la loi du budget
insuffisante il est vrai, mais tangible
quand même, est intervenue au suje
des bénéfices de guerre réalisés par les
invalides, les anciens combattants, de
puis leur démobilisation, ou par leurs
veuves et orphelins.
Une dernière loi, celle du 6 juille
1923, a accordé un droit do priorité au?
pensionnés ou combattants pour l'exa
men de leurs dossiers des dommages d»
guerre.
• *
* *
III. — QUESTIONS D'OHMIE MOIUI.
Passons sur les décorations. 11 n'es
pas-cependant indifférent que désormais
la Légion d'honneur soit accordée ai»
grands mutilés à « titre militaire »,
îonformément aux Voeux de nos Con-
grès.
Depuis le Congrès de Marseille, ont
ÎU lieu les élections prévues par la nou-
velle loi du 26 octobre 1922, sur les PU-
jilies dé la Nation et la méthode d'action
préconisée par l'U. F. vient de faire ses.
preuves une fois de plus. Aussi bien en
se-qui concerne les élections au Conseil
Supérieur que les élections aux. Comités
lépàrtementaux, la forte discipliné de
ros groupements et la vigilance de leurs
lirigeàhts ont permis de parer, sur
presque tous les points, aux insuffi-
sances des décrets en vigueur. Un suc-
;ès complet,, précédé le plus souvent
l'èntentes, a couronné nos efforts de
sinq années et permis l'entrée des vic-
,imes de la guerre dans la grande mai-
son des pupilles.
Les élections des Côtes-du-Nord et de
a Haute-Garonne, viciées par des ma-
îoeuvres, ont, été annulées par le Mi-
nistre de l'Instruction publique, sur le
-ecours des Fédérations intéressées ap-
puyées par l'Union Fédérale, et un pro-
jet de décret a été étudié au Conseil
supérieur pour, dorénavant, donner aux
associations de victimes de la guerre
mtant de voix qu'elles ont de membres.
L'entrée de nos; représentants s'est
?ffectuée dans toutes les Sections per-
manentes avec un plein succès ; tout
nous permet d'espérer que la vie va cir-
;ùler dans des institutions où trop nom-
breux étaient les dormeurs. Le travail
i accomplir est immense dans tous les
>rdres et la session du Conseil supérieur
tenue les 28 et 29 juin, n'a fait qu'amor-
:er bien des réformes nécessaires.
La Chambre vote la proposition de loi
Picot sur les « enfants à naître », la
représentation des combattants, la com-
position des Sections cantonales.
La Commission extra-parlementaire
pour la réforme du Code de justice mili-
taire a terminé ses travaux récemment
3ans des conditions extrêmement satis-
faisantes pour les soldats citovens : sur
les points essentiels, les principes pré-
conisés par nos Congrès sont consacrés
dans les textes proposés. Sans vaine
démagogie, mais avec une inflexible
ténacité, l'Union Fédérale a seule veillé
'i ce que les sacrifices du passé servent,
pour l'avenir, à en éviter d'autres. Notre
camarade Héraud a dignement soutenu
?t fait triompher les conclusions de ses
rapports dans nos Congrès. Il a d'ail-
leurs trouvé un solide appui dans le Mi-
nistre des Pensions et de la Guerre qui
:i pleinement tenu la parole Sonnée au
Congrès de Marseille. Nous comptons
5iir notre ami Ricolfi qui était membre
ie cette. Commission et qui est, à la
Chambre, le rapporteur du projet sur
la justice militaire, pour que le Parle-
ment fasse siennes les réformes pro-
posées par la Commission.
Dans l'ordre international, l'U. F. a
continué à pratiquer la politique de la
présence. Non seulement elle a été re-
présentée à Vienne au Congrès des As-
sociations pour la Société des Nations,
mais elle a répondu par écrit à la lettre
des mutilés allemands pour leur faire
connaître notre point de vue pacifique,
mais immuablement ferme sur les ré-
parations.
Enfin, saluons l'acte de clémence du
Gouvernement qui, à l'occasion du
14 juillet, a édicté 582 grâces amnis-
tiantes, parmi lesquelles, celle de Marty.
Ici encore, les combattants avaient vu
juste qui, depuis 1919, réclamaient un
large pardon sans préoccupations po-
litiques et qui, depuis l'année dernière,
insistaient particulièrement pour réa-
liser l'égalité dans l'indulgence après
les erreurs de la guerre. Bien du temps
a été perdu pour cet apaisement néces-
saire et nous souhaitons que les mesures
actuelles ne se révèlent pas « tardives »
et fassent vraiment l'apaisement. Mais
les aveugles passions des partis ont fini
par passer au second plan et rien ne peut
être plus réconfortant pour nos cama-
rades que d'apprendre qu'à côté de leurs
revendications matérielles, leurs reven-
dications morales ont été écoutées par
les Pouvoirs publics.
Kn vérité, les quatre derniers mois
n'ont été perdus ni.pour les victimes de
la guerre et les anciens combattants que
nous représentons, ni pour l'intérêt gé-
néral du pays dans les domaines qui
nous intéressent le plus. Il nous appar-
tient de continuer notre action, de ré-
conforter les hésitants, de défondre ]cs
faibles. La route est encore longue !
Mais suivons toujours la ligne droite el
nous arriverons immanquablement ni:
but 1
René Casein.
Les Victimes de ia Guerre
de l'Afrique du Nord et l'Union Fédérale
J'ad eu l'hoimeur d'assister au Conseil
d'administration de l'Union Fédérale du
30 juin 1923. Excellente réunioni au cours
de laquelle a régné la plus frameh!© cama-
raderie. Je dois tout d'abord, remercier
les menroreis du Conseil de l'U. F. qui
nous ont réservé, à PmeSli et à moi, le
meiMeur accueil.
Grâce à la- tournée de propagande de
Nicolaï, les dirigeants de l'U. F. savent
combien %s peuvent compter sur nous et
sur l'Interfédératlion Nord-Africaine qui
doit grouper avant un an, une trentaine de
mille membres. Us savent aussi combien
sont importantes les Associations des! vic-
times de la. guerre de l'Afrique du Nond :
combien elies travaîllent .daiis> l'intérêt de
DOS camarades et suivent les principes de
leuir Fédération mère qu'est l'Union Fédé-
rale.
J'ai présenté cinq rapports cooïceirnjaiit
L'Algérie (sanatoria, trainspoiritsi ein com-
aï.un, cumul' des emplois, Centres 1 d'appa-
reillage et augmentation des pansions.' aux
orphelins indigènes).
Notoe recomiialissance va à tous les' mem-
bres du Conseil qui en omit voté à runiani-
tnité les conclusions. Nous' pouvons comp-
ter sur l'activité des Piclhot, Gassin, Leli-
m.ann, Rogé, Viala, Héraud, Rrousmiche,
Nicolaï et des aiitres camarades du Con-
seil pour obtenir satisfaction suir Lesi queis-
t-ions algériennes.
Propagande
La tournée, de Nicolaï a été fructueuse
en résultats. Notre camarade, connaît au-
jourd'hui nos desiderata. C'est ainsi que,
le 24 juin dernier, il a fait paraître sur le
Matin un article concernant spécialement
l'Algérie où il traite des sanatoria, de là
coloniiisation et du Crédit agricole. Grâce
à sa propagande, le Comité fédérai d'Oran
a demandé son adaéslion à l'U. F. Aujour-
d'hui, nous pouvons être fiers et satisfaits ;
les trois Fédérations algériennes sont af-
filiées.
La tâche n'est cependant pas achevée ;
il reste même encore beaucoup à faire. Il
faut arriver à décider les Associations dis-
sidentes, à demander leur affiliatlion à l'U.
F. Pdus nous serons! nombreux, plus facile-
ment nous obtiendrons satisfaction. Fai-
sons de la propagande chacun dans notre
sphère pour augmenter l'effectif de chaque
Association, par conséquent de chaque
Fédération. Il faut qu'avant un an, l'Algé-
rie ait un effectif de 30.000 membres. C'est
grâce à cette force que nous aurons deux
délégués de l'Afrique du Nord au Conseil
de l'U. F.
C'est cette masse qui contraindra les
Pouvoirs publics à traiter les victimes de
la guerre de la Colonie sur le même pied
d'égalité que leurs camarades de la Mé-
tropole, surtout au point de vue de l'ap-
plication des lois.
Politique
Au Comilé fédéral du lor juillet, l'Union
Fédérale a. voté un ordre du jour bannis-
sant toute politique pour les prochaines
életeions. C'est, là, une très sage décision
car, la solidarité qui existait entra nous
au front ne subira aucun assaut et nos
forces dans les Associations demeureront
intactes.
Camarades Algériens !
Pour que nos Associations conservent
leur puissance suivons, aux prochaines
élections, les décisions de l'U. F. Pas de
poùitique. C'est ainsi que nos groupemeaits
seront toujours forte et que nous éviterons
le spectacîe navrant d'Associations pla-
cées sous la tutelle des partis, ce qui est
la mort d'un groupement. Continuons à ne
faire que de la Mutualité et occupons-nous
des questions plais intéressantes telles que
les habitations à bon marché, assurances
sociales, etc., etc. Laissons les amhitieux
monter sur l'estrade des réunions électo-
rales ; de grâce, nous, Mutualistes, restons
à notre place et n'introduisons pas de
ferment de discorde chez nous.
Je pense et j'espère que le prochain Con-
grès interfédéral de Blida prendra la même
décision que l'Union Fédérale au polint de
vue politique. Il scellera davantage les
liens do camaraderie et de solidarité qui
existent déjà entre les Associations Afri-
caines de l'Union FédéraJe.
Si l'année dernière, par suite d'empê-
chement, aucun membre de d'Uniion Fédé-
rale n'a pu assister au Congrès de Cons-
ta.nt.ine, celui de Blida, de 1924, recevra
des membres particulièrement autorisés
de cette grande Fédération ; la promesse
nous on. a été faite le 30 juin, à PiineMi el
à moi.
D'avance, nous leur disons : « Merci ».
Kt ce n'est pas sans raison que je re-
garde l'avenir avec confiance. Groupées
sous la bannière de l'Union Fédérale,
étroitement solidaires, les Fédérations al-
gériennes ne tarderont, à recuoiiMAr le fruit
de leurs offorls méritoires, de leur désir
d'union et de concorde.
Albert Lellouohc,
Secrétaire général de la Fédération
du département, de Conetantinc.
Polémique avant, polémique après.
Il n'y à pas de paix pour les gens qui
tiennent à se battre:
^oici, paraît-il, qu'une organisation
politique cherche à émouvoir l'opinion
en déclarant que l'amnistie du dernier
marin de la mer Noire est un geste de
défi aux anciens combattants.
Que chacun parle pour soL L'Union
Fédérale sait pourquoi elle a depuis
quatre ans préconisé le vote et l'usage
d'une loi de pardon. Il y a eu Souain,
Vingréj -Plirëy; Il y a eu FhOmme-fu-
sillé pour une histoire dé pantalon.
Quel "châtiment ont subi les respOiiT
sablés (Jes tragédies- du front?
Puisqu'on ne pouvait pas faire la jus-
tice par une égale, sévérité, il. fallait la
iaire par ,une égale spitié; .Ge qui. nlem^
pêche que lès uns ont payé pour leurs
fautes et que les autres ont échappé à
toute punition^ La mesure ne sera ja-
mais égalé.pour tous/ .'.:'.
Les anciens combattants de l'Union
Fédérale ont été unanimes dans tous
leurs Congrès pour demander une large
amnistie, dont ils ont voulu que soient
exceptés les traîtres et les déserteurs à
l'ennemi. Ils savent ce que c'est que Ja
guerre. Leur geste fut inspiré par l'es-
prit de fraternité. D'autres gestes sont
soudoyés par l'esprit de parti. L'un ne
vaut pas l'autre.
L'affaire est close;
Mais si certaines gens, poussées. oar
la passion politique ou aveuglés par la
haine tentaient dé défigurer notre ac-
tion, nous saurionSj quels qu'ils soient,
lès remettre à leur place.
Et surtout, que tous les gens qui ont
fait la guerre dans des salles de rédac-
tion et repris l'Alsace et la Lorraine sur
la Concorde, sauf par les nuits de
Gothas, soient assez sages.pour ne parler
qu'en leur propre nom. Qu'ils ne nous
mêlent'pas'-à' toutes leurs histoires. Ils
auraient à le regretter.
Henri Piohot,
Président de l'Union Fédérale.
> —♦— < —
LA DÉFENSE DES PENSIONS
UN GESTEJÉCESSAIRE
Lore de la discussion du budget des dé-
- penses recouvrables, la défense de la
charte du 31 mars 1919 a été excellemment
présentée par notre ami Ricolfi, député
des Alpes-Maritimes, qui a d'ailleurs cité
à la tribune de longs* passages extraits
d'articles de notre journal.
NoUs noue faisons un agréable devoir
dé le remercier publiquement.
€e n'est pas la première fois que Ricolfi
ee fait notre défenseur et le porte-parolei
autorisé -de notre Union Fédérale. Nous
n'oublions pas sa vigoureuse intervention
de novembre 1921, qui mit fin à une dan-
gereuse ingérence du Ministère des Fi-
nances dans le domaine du Ministère des
Pensions.
Nous nous emploierons dès la rentrée
parlementaire à resserreir et à rendre plus
régulières et méthodiques nos relations
avec nos camarades du groupe des députés
mutilés et du groupe des députés anciens
combattants.
Nous avons besoin du dévouement de
tous ceux qui, comme Ricolfi et nombre
de ses collègues, veulent servir une cause
qui est la leur autant que la-nôtre.
H. P.
> ~tt* <
Les Mutuelles de Combattants
Nos camarades Charles Bertrand, député
et président de l'U. N. C. et Tisseyre, dé-
puté et administrateur de l'U. N. C. ont
fait adopter une intéressante proposition
de loi concernant les Mutuelles de com-
battants.
Nous reviendrons en temps opportun sui
la question.
Dès maintenant, nous tenons à remercie)
nos camarades Bertrand et Tisseyre. Nom*
sommes convaincus que la loi dont ils sont
les auteurs sera grosse de conséquences
heureuses, si les anciens combattante veu-
lent s'en servir. H. P.
LA GRACE AMNISTIANTE
A l'occasion de la fête nationale do
14 juiMet dernier, le Président de la Repu
bliquie, sur la proposition do M. Maginot
mihùatre de la Guerre et des Pensions, i
accordé 4.690 mesures gracieuses (remise,
itotalea et partielles ou commutations di
peines) ; dams ce inombre, figurent 582 me
euros gracieuses entraînant l'amnistie.
Parmi les grâces amniistiantea, qui on
été soumises à la signature du Présiden'
de la République, en application do la lo
du 17 iuiûlet 1922, figure celle de l'cx-offi
cier mécanicien de 2" classe Marty.
Par application do. l'artiofle 17 de la lo
du 29 nvrtt 1921, l'ex-offleier de 2" class*
Marty ne sera pas réintégré dan» son an
cien grade.
BILAN SOMMAÏBE
Le Congrès de Marseille s'est .clos,
voici bientôt quatre mois et déjà il nous
est possible d'affirmer que, comme lés
précédents Congrès de l'Union Fédérale,
il aura eu une sérieuse répercussion sur
la vie parlementaire et les mesures ad-
ministratives intéressant les victimes de
là guerre. Sans doùtei un certain nom-
bre de satisfactions récemment acquises
remonte a upe action bien antérieure.
II. n'en reste -pas. moins que la continuité
et l'esprit ;, de suite qui ont dirigé nos
travaux depuis ' sïxr ans donnent! des
fruits inséparables de l'effet moral pro-
duit par chacune de nos grandes assises
annuelles.
Parcourons successivement les ques-
tions des pensions et soins, dé travail,
de la prévoyance sociale et dé l'activité
économique^ enfin les grandes questions
générales qui sont surtout d'ordre
moral.
: *
* *
I. — PENSIONS ET SOINS
Deux faits dominent tout en ce qui
concerne la législation des pensions.
D'une part, notre camarade Thoumyre
s'est mis en plein accord avec l'Union
Fédérale au sujet de l'adaptation des
pensions d'invalides au. coût moyen de
la vie, et une importante proposition dte
loi de M. Auriol est venue donner corps
à nos revendications concernant les as-
cendants. D'autre part, une proposition
Petitfils que LEHMANN a déjà étudiée
soigneusement et critiquée, apparaît
comme la première tentative de mise en
oeuvre d'une révision générale des pen-
sionnés, tout en se flattant d'améliorei
la condition de ceux-ci. Tout l'effort d(
nos groupements doit donc porter en
faveur de l'admission dtes propositions
Thoumyre et Auriol et du rejet de la
proposition Pefitfils.
D'ores et déjà, enregistrons comme
des résultats définitivement acquis : ls
loi du 17 avril 1923, étendant le béné
fice de nos lois sur les pensions aus
Alsacienls-LoiTains (voeux du iGongrès
de Tours) ;■■';'.
La loi du 13 avril 1923, accordant è
la mère séparée de corps le bénéfice dt
l'allocation d'ascendants ;
La loi du 14 juillet, dispensant les
pensionnés de guerre français de l'an
torisation de résider à l'étranger poui
conserver le bénéfice de leur pension
L'importante loi de même date, qui
modifiant l'article 71 de la loi des pen
sions, est venue régler le sort des majo
rations d'enfants d'invalides, au cas d«
divorce de leurs parents, ou au cas
d'indignité de ceux-ci ;
Les circulaires ministérielles relatives
aux trépanés et à l'appareillage de!
désarticulés, qui couronnent l'actior
menée par Grasset depuis les Congrèi
de Tours et Nancy ;
Enfin, celle du 27 juin 1923, sur le
soins gratuits qui trace avec précisioi
aux préfets et aux Commissions tripar
tites de l'article 64, les règles qu'elle
ont à suivre pour accomplir leur mis
sion. L'U. P. s'est employée et s'em
ploiera de toutes ses forces à faire exé
cuter la loi conformément à son espri
généreux, à prévenir et réprimer tou
les abus susceptibles de menacer no
droits par répercussion.
La proposition de loi sur les forclu
sions, que notre ami Ricolfi a déposé
à la demande de l'Union Fédérale aprè
le Congrès de Clermont-Ferrand, c
qu'il a soutenue avec tant de ténacité,
été votée par la Chambre le 28 juin 192£
elle est maintenant, en instance au Se
nat. Dès le 3 juillet, notre camarade
déposé d'ailleurs une nouvelle proposi
tion tendant à réparer, au profit des ir
firmières pensionnées, une déplorabl
lacune de l'article 64.
Il faut signaler enfin certaines prorx
sitions de loi récentes et importante
concernant les anciens prisonniers d
guerre, les aliénés et les veuves d
guerre des mutilés de 80 % ; et celle d
notre camarade Thoumyre concernar
les anciens combattants'gazés.
Tel est le bilan sommaire des mesure
définitives acquises depuis quatre mois
ou bien des projets de loi en instanc
concernant les pensions et les soins.
Il va do, soi que tout cela s'est accon
pli sans préjudice de notre action cor
tentieuse ou administrative en vue d'un
application satisfaisante de notre chart<
L'interprétation de la loi du 31 mat
1919 et des textes qui en sont le compU
ment fait l'objet, des préoccupation
continuelles de l'Union Fédérale d
31 mars 1919 (majorations dues aux or
fants indigènes algériens pensionnés
remise de titres provisoires après jug<
"ment de tribunaux dé pensions, simplifi-
cation des formalités exigées des ascen-
dants pour l'impôt sur le revenu, etc.).
t
II; —. TRAVAIL, PRÉVOYANCE SOCIALE
ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
L'activité du siège de -l'Union- Fédé-
rale a été particulièrement grande à cet
:■ égard;,, '.- ,..-..■ ". . ..
Le règlement d'administration publi-
que sur l'application de la loi des em-
plois réservés du 30 janvier 1923 a. été
^signé le 13 juillet par le Président de la
République, et certes, cette préparation
a été laborieuse. D'ores et déjà nous sa-
vons que la loi des emplois réservés né
rendra pas tout ce que l'on avait le droit
d'en attendre* Veillons à ce qu'elle ne
soit pas tournée.
Le projet de loi sur remploi obliga-
toire a été voté par la Ghambrê lé
21 juin 1923 conformément aux voeux
de l'Union Fédérale, renouvelés par des
télégrammes efficaces - de nos Fédérai
tions. L'adoption de l'amendement Tau-
rines, permettra aux victimes de la
guerre auxiliaires des administrations
publiques d'être maintenues, et même
titularisées dans leurs fonctions. C'est
au Sénat que nous devons franchir
bientôt l'étape décisive. Il faut qu'avant
la fin de l'année le travail de nos cama-
rades d'ans l'industrie^ privée soit as-
suré.
La réunion des experts qui va se tenir
à Genève le 31 juillet au. B. I. T. au
sujet du placement dfcs invalides, ne
peut (est-il besoin de le dire à nos ca-
marades '?) être la cause d'un retard
quelconque dans la discussion et lé vote
de notre loi. Penser le contraire serait
prêter à l'Union Fédérale comme au
Gouvernement Français une attitude
contradictoire et inexplicable.
La rééducation professionnelle conti-
nue à faire l'objet des préoccupations
attentives de l'Office national des mu-
tilés. Les résultats des mesures (propa-
gande, allocations familiales) prises de-
puis un an sont des plus satisfaisants.
La fin de la session n'a guère été heu-
reuse pour les fonctionnaires anciens
combattants, car le Sénat n'a pas dis-
cuté le rapport Sari sur leur reclasse-
ment. Or, si l'on songe que ies fonction-
naires Alsaciens-Lorrains sont déjà re-
classés et que leurs services de guerre
qui n'ont pas été tous accomplis dans
l'armée française, entrent en ligne de
compte, l'injustice de ce retard appa-
. raîtra d'autant plus criante. Il y a là
comme un symbole fâcheux ! De vives
protestations ont déjà été formulées
contre le rapporteur et la Commission
négligente : nous joindrons la nôtre avec
vigueur.
Dans l'ordre de la prévoyance sociale,
la plus importante des mesures votées
par le Parlement est incontestablement
la loi qui, sur la proposition de Ch. Ber-
trand et Tisseyre, est venue donner, le
12 juillet, un statut spécial aux Asso-
ciations de secours mutuels composées
d'anciens combattants ou de victimes de
la grande guerre. Cette loi extrêmement
importante pour l'avenir des anciens
combattants (elle constitue en effet le
premier acte législatif concernant leur
retraite) mérite un commentaire spécial
que nous tâcherons de faire bientôt.
Dans l'ordre économique, nous devons
citer encore les différentes mesures
prises récemment par l'Office national
au profit des acquéreurs d'habitations à
bon marché ; du budget des prêts d'hon-
neur, des familles de tuberculeux ; de
même la formation de « La Masse » qui
permettra aux artisans et artistes vie
limes de la guerre, de participer au pro
chain concours Lépine (26 août 1923) el
à l'Exposition internationale des Arts
décoratifs (1924).
Rappelons enfin que la loi du budget
insuffisante il est vrai, mais tangible
quand même, est intervenue au suje
des bénéfices de guerre réalisés par les
invalides, les anciens combattants, de
puis leur démobilisation, ou par leurs
veuves et orphelins.
Une dernière loi, celle du 6 juille
1923, a accordé un droit do priorité au?
pensionnés ou combattants pour l'exa
men de leurs dossiers des dommages d»
guerre.
• *
* *
III. — QUESTIONS D'OHMIE MOIUI.
Passons sur les décorations. 11 n'es
pas-cependant indifférent que désormais
la Légion d'honneur soit accordée ai»
grands mutilés à « titre militaire »,
îonformément aux Voeux de nos Con-
grès.
Depuis le Congrès de Marseille, ont
ÎU lieu les élections prévues par la nou-
velle loi du 26 octobre 1922, sur les PU-
jilies dé la Nation et la méthode d'action
préconisée par l'U. F. vient de faire ses.
preuves une fois de plus. Aussi bien en
se-qui concerne les élections au Conseil
Supérieur que les élections aux. Comités
lépàrtementaux, la forte discipliné de
ros groupements et la vigilance de leurs
lirigeàhts ont permis de parer, sur
presque tous les points, aux insuffi-
sances des décrets en vigueur. Un suc-
;ès complet,, précédé le plus souvent
l'èntentes, a couronné nos efforts de
sinq années et permis l'entrée des vic-
,imes de la guerre dans la grande mai-
son des pupilles.
Les élections des Côtes-du-Nord et de
a Haute-Garonne, viciées par des ma-
îoeuvres, ont, été annulées par le Mi-
nistre de l'Instruction publique, sur le
-ecours des Fédérations intéressées ap-
puyées par l'Union Fédérale, et un pro-
jet de décret a été étudié au Conseil
supérieur pour, dorénavant, donner aux
associations de victimes de la guerre
mtant de voix qu'elles ont de membres.
L'entrée de nos; représentants s'est
?ffectuée dans toutes les Sections per-
manentes avec un plein succès ; tout
nous permet d'espérer que la vie va cir-
;ùler dans des institutions où trop nom-
breux étaient les dormeurs. Le travail
i accomplir est immense dans tous les
>rdres et la session du Conseil supérieur
tenue les 28 et 29 juin, n'a fait qu'amor-
:er bien des réformes nécessaires.
La Chambre vote la proposition de loi
Picot sur les « enfants à naître », la
représentation des combattants, la com-
position des Sections cantonales.
La Commission extra-parlementaire
pour la réforme du Code de justice mili-
taire a terminé ses travaux récemment
3ans des conditions extrêmement satis-
faisantes pour les soldats citovens : sur
les points essentiels, les principes pré-
conisés par nos Congrès sont consacrés
dans les textes proposés. Sans vaine
démagogie, mais avec une inflexible
ténacité, l'Union Fédérale a seule veillé
'i ce que les sacrifices du passé servent,
pour l'avenir, à en éviter d'autres. Notre
camarade Héraud a dignement soutenu
?t fait triompher les conclusions de ses
rapports dans nos Congrès. Il a d'ail-
leurs trouvé un solide appui dans le Mi-
nistre des Pensions et de la Guerre qui
:i pleinement tenu la parole Sonnée au
Congrès de Marseille. Nous comptons
5iir notre ami Ricolfi qui était membre
ie cette. Commission et qui est, à la
Chambre, le rapporteur du projet sur
la justice militaire, pour que le Parle-
ment fasse siennes les réformes pro-
posées par la Commission.
Dans l'ordre international, l'U. F. a
continué à pratiquer la politique de la
présence. Non seulement elle a été re-
présentée à Vienne au Congrès des As-
sociations pour la Société des Nations,
mais elle a répondu par écrit à la lettre
des mutilés allemands pour leur faire
connaître notre point de vue pacifique,
mais immuablement ferme sur les ré-
parations.
Enfin, saluons l'acte de clémence du
Gouvernement qui, à l'occasion du
14 juillet, a édicté 582 grâces amnis-
tiantes, parmi lesquelles, celle de Marty.
Ici encore, les combattants avaient vu
juste qui, depuis 1919, réclamaient un
large pardon sans préoccupations po-
litiques et qui, depuis l'année dernière,
insistaient particulièrement pour réa-
liser l'égalité dans l'indulgence après
les erreurs de la guerre. Bien du temps
a été perdu pour cet apaisement néces-
saire et nous souhaitons que les mesures
actuelles ne se révèlent pas « tardives »
et fassent vraiment l'apaisement. Mais
les aveugles passions des partis ont fini
par passer au second plan et rien ne peut
être plus réconfortant pour nos cama-
rades que d'apprendre qu'à côté de leurs
revendications matérielles, leurs reven-
dications morales ont été écoutées par
les Pouvoirs publics.
Kn vérité, les quatre derniers mois
n'ont été perdus ni.pour les victimes de
la guerre et les anciens combattants que
nous représentons, ni pour l'intérêt gé-
néral du pays dans les domaines qui
nous intéressent le plus. Il nous appar-
tient de continuer notre action, de ré-
conforter les hésitants, de défondre ]cs
faibles. La route est encore longue !
Mais suivons toujours la ligne droite el
nous arriverons immanquablement ni:
but 1
René Casein.
Les Victimes de ia Guerre
de l'Afrique du Nord et l'Union Fédérale
J'ad eu l'hoimeur d'assister au Conseil
d'administration de l'Union Fédérale du
30 juin 1923. Excellente réunioni au cours
de laquelle a régné la plus frameh!© cama-
raderie. Je dois tout d'abord, remercier
les menroreis du Conseil de l'U. F. qui
nous ont réservé, à PmeSli et à moi, le
meiMeur accueil.
Grâce à la- tournée de propagande de
Nicolaï, les dirigeants de l'U. F. savent
combien %s peuvent compter sur nous et
sur l'Interfédératlion Nord-Africaine qui
doit grouper avant un an, une trentaine de
mille membres. Us savent aussi combien
sont importantes les Associations des! vic-
times de la. guerre de l'Afrique du Nond :
combien elies travaîllent .daiis> l'intérêt de
DOS camarades et suivent les principes de
leuir Fédération mère qu'est l'Union Fédé-
rale.
J'ai présenté cinq rapports cooïceirnjaiit
L'Algérie (sanatoria, trainspoiritsi ein com-
aï.un, cumul' des emplois, Centres 1 d'appa-
reillage et augmentation des pansions.' aux
orphelins indigènes).
Notoe recomiialissance va à tous les' mem-
bres du Conseil qui en omit voté à runiani-
tnité les conclusions. Nous' pouvons comp-
ter sur l'activité des Piclhot, Gassin, Leli-
m.ann, Rogé, Viala, Héraud, Rrousmiche,
Nicolaï et des aiitres camarades du Con-
seil pour obtenir satisfaction suir Lesi queis-
t-ions algériennes.
Propagande
La tournée, de Nicolaï a été fructueuse
en résultats. Notre camarade, connaît au-
jourd'hui nos desiderata. C'est ainsi que,
le 24 juin dernier, il a fait paraître sur le
Matin un article concernant spécialement
l'Algérie où il traite des sanatoria, de là
coloniiisation et du Crédit agricole. Grâce
à sa propagande, le Comité fédérai d'Oran
a demandé son adaéslion à l'U. F. Aujour-
d'hui, nous pouvons être fiers et satisfaits ;
les trois Fédérations algériennes sont af-
filiées.
La tâche n'est cependant pas achevée ;
il reste même encore beaucoup à faire. Il
faut arriver à décider les Associations dis-
sidentes, à demander leur affiliatlion à l'U.
F. Pdus nous serons! nombreux, plus facile-
ment nous obtiendrons satisfaction. Fai-
sons de la propagande chacun dans notre
sphère pour augmenter l'effectif de chaque
Association, par conséquent de chaque
Fédération. Il faut qu'avant un an, l'Algé-
rie ait un effectif de 30.000 membres. C'est
grâce à cette force que nous aurons deux
délégués de l'Afrique du Nord au Conseil
de l'U. F.
C'est cette masse qui contraindra les
Pouvoirs publics à traiter les victimes de
la guerre de la Colonie sur le même pied
d'égalité que leurs camarades de la Mé-
tropole, surtout au point de vue de l'ap-
plication des lois.
Politique
Au Comilé fédéral du lor juillet, l'Union
Fédérale a. voté un ordre du jour bannis-
sant toute politique pour les prochaines
életeions. C'est, là, une très sage décision
car, la solidarité qui existait entra nous
au front ne subira aucun assaut et nos
forces dans les Associations demeureront
intactes.
Camarades Algériens !
Pour que nos Associations conservent
leur puissance suivons, aux prochaines
élections, les décisions de l'U. F. Pas de
poùitique. C'est ainsi que nos groupemeaits
seront toujours forte et que nous éviterons
le spectacîe navrant d'Associations pla-
cées sous la tutelle des partis, ce qui est
la mort d'un groupement. Continuons à ne
faire que de la Mutualité et occupons-nous
des questions plais intéressantes telles que
les habitations à bon marché, assurances
sociales, etc., etc. Laissons les amhitieux
monter sur l'estrade des réunions électo-
rales ; de grâce, nous, Mutualistes, restons
à notre place et n'introduisons pas de
ferment de discorde chez nous.
Je pense et j'espère que le prochain Con-
grès interfédéral de Blida prendra la même
décision que l'Union Fédérale au polint de
vue politique. Il scellera davantage les
liens do camaraderie et de solidarité qui
existent déjà entre les Associations Afri-
caines de l'Union FédéraJe.
Si l'année dernière, par suite d'empê-
chement, aucun membre de d'Uniion Fédé-
rale n'a pu assister au Congrès de Cons-
ta.nt.ine, celui de Blida, de 1924, recevra
des membres particulièrement autorisés
de cette grande Fédération ; la promesse
nous on. a été faite le 30 juin, à PiineMi el
à moi.
D'avance, nous leur disons : « Merci ».
Kt ce n'est pas sans raison que je re-
garde l'avenir avec confiance. Groupées
sous la bannière de l'Union Fédérale,
étroitement solidaires, les Fédérations al-
gériennes ne tarderont, à recuoiiMAr le fruit
de leurs offorls méritoires, de leur désir
d'union et de concorde.
Albert Lellouohc,
Secrétaire général de la Fédération
du département, de Conetantinc.
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