Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-11-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 26 novembre 1922 26 novembre 1922
Description : 1922/11/26 (A3,N111)-1922/12/02. 1922/11/26 (A3,N111)-1922/12/02.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56046386
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
3'AMéft. — N<>111.
»*JftIilGATK>ft HBft&Ofl!At>ftI*B. — H» flaméfo : 20 Gt&tlffl«s
Dtaanche 26 Novembre 1922.
lies Réunions dm Ge^eseil d'âdÉoiinâstrie^ i
tton et dû) GOiflité fèdëml coinstitùéhtj pour 1
lie Bureau die l'Union Fédérale; une om&r j
siion précaéùse de rëndira compté: à liée ca-
iùàip^dës■■■: die ; l'action exercée dams l'inter^; j
Viàiîl^ deuS'iit^ÈégOEi'eii?. des sentiments' réels <
de la massé dés Associations et, enfin, de i
pudâér daps lies propositions • et dans la j ]
coiManc,ë dé nos mandante, de nouvélllés :■]
foircéspoûr:uiné - lutte die tous ié)s instants ;
et pour un;lAëûç saîùs ;reiâGibè. ; -i
Lé dernier Çonsèilt d'âKMiiïnistoatiOin nous |
a permis de vérifier que si; hélas il nôtre ; ■
action■•'est • encore isosUfusante; que si lies j
résultats ne répondent pàss & tous nos ef-. '
forts, toiùé ;a;iMÈisJffitg siftvoiiB la voie . '
droite; tracée par nos Congrès successifs ; ;
et coiojinandôe par nos traditions/ Nous
ne; déraillons pûe 1 Bien mieux, nous avan- '
çonfe dans lié bon chemin comme des pion- i
niera en abattant les. arbres qui le mas- •
quent.
Trois constatation» principalfe» se déga- ;
gent des dernières réunions : il faut les
cop3ig!noer ici.
La première, c'est que si, comme par le
passé; l'Union Fédérale ne refuse pas de
transiger sur les- questions d'appiioaition
et d'onportunité, elle reste irréductible-
menttenace sur les questions de principe.
Au sujet de la loi dép « pupilles », eÉe.. a
préconisé à la Chambre de voter sans re-
tard, le texte du Sénat qui était pourtant
iaisuifflsant... Pourquoi ? Parce que la dis-
jonction de certaines dispositions ne com-
promettait pas l'avenir. La -proposition
sur lies enfants « à naître » déposée dès le
31 octobre vient d'être rapportée par notre
ami Bovier-Lapieirre et adoptée par la
'Commission d'assurances sociales ■ dès le
14 novembre. Nous comptons sur nos ca-
marades mutilés de la Chambre pour ob-
tenir un vote sans débat d'ici le 31 dé-
cembre.
Au contraire, pour les « emplois; réser-
vés » et pour « l'emploi obligatoire », nous
ne transigeons pas, parce qu'il ne s'agit
pas d'une question de plus ou de moins,
mais bien de questions de principe. Si le
plan directeur de la loi est mauvais, rien
ne sert de la voter quelques mois plus tôt.
L'échec de son application aura des con-
séquences irréparables, provoquera, la ré-
volte des combattants grands invalides
frustrés des emplois sur lesquels ils pou-
vaient compter et, par conséquent, pro-
voquera dans tous le pays une réaction
qui empêchera définitivement de mettre
en chantier une loi complémentaire. C'est
ce que Pichot, Viala et moi avons expli-
qué à la Commii6sion des pensions le
16 novembre et c'est ce que je me propose
d'expliquer à la Commission du travail le
22 novembre.
La même ténacité nous guide dans nos
revendications concernant le « coût moyen
de la vie ». Nous souffrons que ce prin-
cipe, consacré en fait par la loi du 31 mars
1919, n'ait pas été expressément adopté,
malgré les effort» de l'Union Fédérale,
comme a été adopté le principe du droit à
réparation. Toutes les insuffisances que
nous déplorons : violation de la régie, de
proportionnalité, insuffisance, des pen-
sions d'invalides aurdesisous de 85 %, des
veuves, des ascendants et même des or-
phelins, tout cela découle de la non-re-
connaissance ouverte du principe du
« coût moyen de la vie ». Aussi le Bureau
est-il décidé a l'affirmer plu£ que jamais
devant les Commissions compétentes.
Peut-être sa tâche sera-t-eiHe facilitée
par le revirement très net du rapporteur
général, M. Bokanowski. Dans la séance
de la Chambre du 14 novembre, il a re-
connu, publiquement le caractère alimen-
taire des pensions des victimes de la
guerre pour appuyer, d'accord avec les
députés de tous le® partis (depuis M. Josse,
jusqu'à Vaillant-Couturier), la protesta-
tion du Comité fédéral du 1er octobre, faite
au sujet des reversements exigés des mu-
tilés au titre de la loi du 11 octobre 1919
sur les allocations de charges de famille
et des veuves et ascendants dont le droit
à pension a définitivement été repoussé.
Le Ministre des Pensions a fait chorus.
Nous verrons si celui des Finances cédera
enfin à la pression unanime de la Cham-
bre et de nos Associations.
IJC second trait qui caractérise notre
action, c'est que nous ne voulons pas être
ravalés au rôle strict d'un Syndicat d'in-
térêts corporatifs.
L'Union Fédérale doit défendre les in-
térêts matériels de ses membres en tant
que victimes de la guerre et elle y emploie
toutes ses forces, mais c'est aiiasl un or-
ganisme civique
resser aux problème géBérauàt du pays
touchant directement ie» victâmiëe de'liar .
guièrre et les anciens ■con^attanitSi '-.■■]
■S'a uérnière prbtétstation au sujet de la ; =
préparation du Code dé justice miMaaréj i 3
ses ordres du jour répétés en matière ; j
d'amnistie, son; action përséiviérànte pour ;
l'éduioàtion des Pupil!lie&! dé la Nation, sa
participation aux Congirës interÈdiiéis de ; ;
Bruxeiia'êB, - Paris; Bédgradéj au Coiitgres
dé la Nou^éjlie-^éainis où Marcel Herauid - ■
a fait dé, isi; bonnef b^dgné dans là;;,
F; I. B. À. G., au Si L T., a l'Àssbciaitàibn.
pour, lia Société de» Nations, ses voeux ,
concernant la représentation de nos Asso-: : (
ciations dams;lia^délégation française,à là ;\
Société des Nations :: tout-çeia se ramtaie à : ;,
la même .idée, savoir que les Associations
de combattants- et die victimes de |à
guerre sont des facteurs très importants
de l'opinion du peuplie français^ facteurs :
dont les Gouvernements et les Pouvoirs ■
publics no sauraient méconnaîtra lép as- ;
pirations.
Plus qu» jamais l'Union Fédérai» tient
à affirmer, sa voionté de présence ; qu'il
s'agisse;.des manifestations comme celles
du 11 novembre où nos AssociatiioniB ont
heureusement joué un rôle prépondérant
dans toute la province, qu'il s'agisse de
l'Office national des mutilés ou des pu-
pilles, qu'il s'agisse des Conundasions tri-
partîtes ou de-la fondation d'orgiànismes
paipitaux comme la Caisse du combattant,
partout nos militants sont sur la brèche,
partout ils sont les agents de la méthode
et des solutions positives, partout ils re-
présentent ;l*i souvenir des ©acriflees
passéis, l'ardaur à travaillsr pour l'avenir.
Enfin, et, c'est encore là pour nous une
force précieuse, l'U. F. continue comme
par le passé à observer cette indépendance
qui ne commande pas la négation et la
critique systématiques^ mais qui donne à
la collaboration, comme à Vopposition,
une force incomparable.
L'attaque déciauchée à la Chambre
dans la séance du 14 novembre par M.
Anselme PatUreau-Mirand qui se croyait
le tsar de la Commission des assurances
sociales et voulait mener la Chambre et
les Associations à coup d'ukases, cette
attaque soutenue d'ailleurs par quelques
égarés sans prestige é'est effondrée la-
mentablement. « L'Union Fédérale ne
touchait-elle pas des subventions oc-
cultes ? N'étatt-eille pas liée au Gouver-
nement par des liens aussi dorés que se-
crets ?»
La vérité, l'éclatante vérité que La
France Mutilée et l'U. F. s'honorent de
toujours servir, s'est cette fois révélée à la
Chambre.
Oui, le Ministre des Pensions a, en 1921,
accordé à l'U. F. une subvention de
25.000 francs. Mais cette subvention, tout
le monde le.sait, n'est jamais entrée dans
nos caisses, puisqu'elle a servi à l'Exposi-
tion nationale de Nancy où les mutilés de
toutes les Associations et les mutilés non
associés, ainsi que les écoles de rééduca-
tion ont pu montrer au public, avec leurs
travaux, leur volonté de vivre.
Oui, encore, en juillet 1922, le Ministre
des Pensions a attribué 10.000 francs à
l'U. F., avec affectation spéciale. Cette
somme était destinée au Centre interna-
tional de documentation et de prothèse
que le B. I. T. a décidé d'organiser, poul-
ie plus grand bien de tous les mutilés de
France et d'ailleurs et pour lequel un ac*
cord récent a été signé avec le B. I. T.
Je m'en voudrais de rappeler à nos ca-
marades, des faits qu'ils connaissent
déjà depuis longtemps, si ce n'était pour
représenter à tous ceux qui prétendraient
l'ignorer que La France Mutilée a dans
les deux cas, en avril 1921 et juillet 1922,
publiquement annoncé ces subventions
dont l'U. F. n'était que le dépositaire et
le véhicule en faveur d'organismes, l'ex-
position de Nancy et le B. I. T., qui ne
pouvaient pas, à défaut de personnalité
juridique ou à raison de leur nature in-
ternationale, les recevoir.
Nous n'aurons jamais à nous repentir
de notre propreté et nous souhaitons que
pour leur plus grand bien, les critiques
n'aient jamais à manier plue de fonds oc-
cultes que noue.
<( Suivre le droit chemin », tel est le
précepte bien modeste que nous avons
appris tout jeunes à l'école, tel est celui
que les combattants ont observé durant
la guerre. Tel est celui que tous les jouns,
comme citoyens, ils appliquent. Telle est
plus que jamais la règle à laquelle l'U. F.
tout entière et ses mandataires, ont été,
sont «t seront fidèles sans défaillance.
René CASSIN,
Président TU. l'VnUm Fédérale.
, Je viens de iàarie; le tour du monde;
Pas -sur là foute péui^êtBe; puisque je■!
né suis allé, qui-aux Ëtâls^Uiïis; Mais, n'est- :
ce pas çonnaitr-e un; péù tous lés autres.:
pays que: dé voyager pendant ciiiq se-
maanies; avec lés déiégùiéaf dé toutes les Aè-
soeiations ; d'anciens côi^âttànts, alliés '■?■'.
.'■■ Bans c« .voyagéi, il faut dfetmguar deux
parties : les réception®ianticâle® si lés
:séancés-(te'':tfâvaai//-.
: 'Lès .préférés nouai.ont pris ©éaucoup
de temps, majs elie© nduis ont permis
d'avoir de longues' conversations intiniéis.
au cours desquelles nous-^uines faire côn-s
naître la viéritable pensée frëmçaiise, si
souvent igapréëi mémie p'af nos ainfe, ;
Les secondes ont étéj.feîiilés àussli' nom-
breuses et: elle® nous oiit :perniis de cons^ ;
tater qu'il- n'était pas impossible à d'an^
ciéns, combattants de triaitëf lés protolèmies
les plus délieàtSj sans ^jneùrtér, et; d'ob-^
tenir des résultats pratiques lorsqu'ils
étaient animés du désir'véritable dé s'éii^ i
tendiez . . ':"■■ '1). '
- Je. ne vous parlerai; ni dië la tràyeEsée de
rAtlantique, quoique je in'aie pas eu lé
mal de mer, ni dé la visite des grandes
villeiSj quoique je- n'igmoire plus; rien; dés
gratte-ciel, ni des paysages américaipSj
vous lea verrez auissi bien que nioi au cii-
néma. Cela, c'est le plaisiip du voyage. Un
pliaisir qui n'allait du reàte pas sans fa-
tigue, vous pouvez m'en croire, je vous
parlerai simplement de nos travaux.
Il faut d'abord que vous sachiez que la
délégation française a fait de bonne be-
sogne, :que Charles Bertrand, sans oublier
son impartialité dé Président de la, F. I.
D. A. C, lui a. toujours facilité la tëche,
que Jacques Tëutseh, Bdulard et d'Avl-
gneau ont eu à coeur de marcher d'accord
entre eux et avec moi ; qu'en un mot, le
point de vue de l'Union Fédérale n'a ja-
mais eu besoin d'être défendu auprès
d'eux, parce qu'il n'a jamais été attaqué.
Quand nous sommes entre nous, en
France, il nous arrive d'être divisés sur
des questions de détail ou de personne.
Je me suis aperçu, en Amérique, que ces
discussions sont moins graves que nous
ne le pensons. Dès que les Français sont
à l'étranger, il ne voient plus que leurs
idées communes, et c'est tant mieux pour
là France.
Le 'Congrès de'l'a NduvelfeOrléainis grou-
pait lés représentants dé huit nations
adhérentes: a là F. I. D. A. C. : TÀmé-
riqué, la; Belgique, la Frànoé, la Grande-:
BrétagiLej J'ItaJâe, là Roùmàniëj là Séfbieï
et % Tchiéco-Slôvaquiê, p6ur lès crtefj--
ainsi "qu'il convient,r dans rordfé. àlpha^;
bétiquéi ■'..':■■
Il a donc fallu discuter lés grandes qùes-:
tionis: qui; noùis intéressent avec dés caiha- :
rades (tifférénts dé facéj. de culture ou;
d'esprit: Mais ce sont des cànïar.ades. Ils
onty comme nous, isouffert de là guerre.
Geia facilitait singuMèremént; les choses;,
S'il' n'y'avait que des anciens combattants ;
au mondé; je crois- que là diplomatie ne:
séraii plus qu'un jeu-d'enfànti
QUéi qu'il: en soit, c'est dans une atmos- •
phèré d'amitié cordiale que s'est ténu
notre Congrès; En dehors r de questions
cbnoèrnant les mutilés, qui relèvent; à
mon sens; plus du Comité permanent in-
terallié: que de la F. L D. A. G., nous nous
sommés prmçipaleuient occupés du pro-;
blême de la paiix.
J'ai eu la joie d'être désigné par les ca-
marades français pour les représenter à
la Gommision spéciale instituée à cet effet.
La Commission m'a fait l'honneur de me
choisir comme rapporteur, cela m'a per-
mis de soutenir utilement la manière de
voir de l'Union Fédérale et de la faire
triompher presque toujours.
. Je note en passant que Bertrand est ve-
nu m'appuyer à l'une de nos séahceSj où
sa qualité de Président lui donnait droit
d'entrer^ et que Teutech a bien voulu me
donner jpar écrit certaines formules excel-
lentes qui m'ont beaucoup aidé danis ma
rédaction.
Je ne puis mieux faire pour donner l'im-
pression de nos travaux que de recopier
le.rapport que j'ai présenté à la réunion
plénièré du Congrès, au nom de la Com-
mission de la paix.
S;il mérite des observations, c'est à moi
qu'il faut les adresser, car sa rédaction
est de moi-même, et n'a subi qu'une seule
retouche de style qu'un de mes camarades
roumains m'a suggérée et qui indique de
sa part une oennaissance remarquable
des finesses de la langue française.
Je ne cesserai de rappeler, que nous re-
présentons huit nations.
L'Angleterre, par. exemple, réclàine
avec •.insistance la reprisé des relations
commerciales avec l'ÀHëmàgaië. Elle cons-
tate que la baisse du mark favorise le
commerce allemand* empêche les com-
merçants anglais de rien: vendre sur lés
marchés de Hambourg où dé Brème- ; et
elle considère que nos exigences- à regard
des réparations, en maintenant cet état,
de choses, sont là cause du chômage ex-
oeptionnel dont elle souffre;.
-'■ L'Amérique accepterait volontiers l'arbi-
tnage international, mais elle est effrayée
par le mot dé Société des Nations.
La Roumanie craint lé voisinage des
Bolchevistes, la Serbie celui des Tùi'cs, là
France s'inquiète de la propagande ger-
manophile!. Nous réclamons l'observation
des traités. D'autreis peuples les verraient
réviser sans déplaisir.
11 faut donc concilier des idées con-.
teaires. Et lors de la séance de clôturé die
notre Commission, un de nos camarades
américains qui la présidait pouvait me
dire sur le ton. d'une amicale plaisanterie :
« Vous nous. avez promis, lors de notre
première réunion, mon cher Rapporteur,
de nous présenter un texte qui serait vc-fiê
à l'unanimité. Noïus Venons d'avoir six
séances. Chacun a exprimé son point de
vue. Tous ces points de vue sont diffé-
rents. Etes-vous encore persuadé de. pou-
voir tenir votre promesses ? »
Je lui ai répondu que rien n'était im-
possible aux hommes de bonne vol'onté
et que les leçons de la. guerre nous avaient
appris à .résoudre des difficultés..autre-
ment dangereuses.
Le lendemain matin, je lisais mon rap-
port. Il suffit d'un quart d'heure; de dis-
cussion pour, que l'unanimité fut faite;
J'en remercie les délégués alliés, et je
suis sûr que mes camarades français' ra-
tifieront l'approbation que la délégation
française a donnée à mon travail.
Marcel HÉRÀUD,
Vice-Président de l'Union Fédérale.
(Voir en seconde page le texte des voeux
adoptés)..- ■
Maintenant que connues du Parlement
et ayant prouvé la nécessité de leur col-
laboration, nos Associations ont réussi à
faire revenir sur l'oubli de juillet 1917 ;
à présent que nous montrons par de nou-
veaux actes notre désir de travailler
mieux et encore sans arrière-pensée, fai-
sons ensemble des promesses aux petits
dont la Chambre des députés quinze mois
après le Sénat a bien voulu nous confier
la garde. Evoquons les paroles qu'avec
Gaston Vidal nous adressions en juillet
1917 aux « enfants des braves ».
Petits, VOUB ne pouvez êtee pour nous,
pour nos Associations, un but de noue
perpétuer ou mieux, de nous continuer.
Nous savions, dès l'origine, que nos
groupements ne se renouvelleraient plus,
puisque fidèles à la pensée de vos pères
et aux promesses que nous nous étions
faites sua-, les champs de bataille, nous
ne voulions plus que « cela » soit à nou-
veau et que-vos bras prennent à leur tour
la tâche des combats. Nous avons aimé
la paix pour vous et pour les enfants que
nous aurions, et nous la gardons en ces
jours jusqu'au moment où nous vous la
confierons entière et meilleure. Mais nous
vous voulons en retour plus grande ci-
toyens que les enfants qui ont gardé leurs
pères. Nos Associations' veulent vous
« élever », vous grandir dans l'esprit et
un peu l'admiration des hommes qui au
moment de votre majorité et de vos
propres responsabilités auront tout à fait
oublié la guerre et ses désastres. Nous
savons ce que l'on peut attendre de vous
quand on vous protège et vous guide et,
dans les établissements où vous appre-
nez à être ce qu'auraient voulu vos pères,
vous constituez notre orgueil et aussi
notre joie. Vous nous donnez d'avance
raison, nous qui avons toujours tendu à
prouver que les groupements de combat-
tante sont surtout dirigés par le coeur
plus que par la raison qui crée l'ambition
et le deuil. Nous vous citons en exemple
et sur vouis nous nous penchons, nous les
éducateurs du peuple, qui constatons
trop souvent la turpitude et l'abandon
des intérêts de l'avenir. Nous aimons à
vous conseiller et vous nous donnez par
votre affection reconnaissante des raisons
de mieux agir et de peaisévérer. Pour vou<>
nous avons depuis cinq ans fait revivre la.
coutume familiale des Abres do Noôl et
des fête* d'intériaur, où s* montre la
bonté désintéressée. Pour voue nous
avons excité la générosilé de nos contem-
porains, surtout des compagnons de vos
pères, et toujours vous avez compris ce
que voulaient les tuteurs qui s'étaient
levés pour vous avant que la loi fit.d'eux
des protecteurs officiels et moins ignorés
de la masse. Pour vous nos Associations
créeront dés bourses d'études et d'entre-
tien, afin qu'il ne soit plus dit que l'ins-
truction la plus haute sera toujours
donnée à la brigue et à qui ne la mérite
pas. Et vous serez, enfants de nos cama-
rades d'hier, les meilleurs citoyens de
main.
Mais aussi nous voudrions que sensi-
bles au travail des compagnons de vos
pères vous témoigniez aux âmes bonnes
et généreuses qui longtemps ont lutté et
travaillé pour voue tous beaucoup de re-
connaissance et d'affection. Nous vou-
drions que chacun des 195.000 enfants que
la loi va adopter donne un sou seulement
pour offrir à l'admirable M,no Callavec et
à René Cassin le souvenir dee petits qui
comprennent et savent déjà ce qu'etst la
gratitude. Donnez, enfants, pour que ceux
qui ont été à la peine soient par vous à
l'honneur et à la joie, à la certitude
d'avoir bien agi ! Et souvenez-vous tou-
jours que la vie est meilleure quand on y
môle un peu de bonté au labeur, un peu
de reconnaissance avant d'aborder la pé-
nible existence et ses responsabilités.
LOUilS FONTENAILLE,
Administrateur de l'Union Fédérale,
Président de la Fédération
du Pas-de-Calais.
Des Orphelins en exemple
Au lycée de Saint-Omer, sur dix-huit
orphelins de la guerre boursiers de l'Etat
comme Pupilles de la Nation, seize ont.
eu en juillet le prix d'excellence on
l? prix de tableau d'honneur dans leurs
classes. Le lor prix départemental de cer-
tificat d'études a été dans le Pae-de-
Calaiis accordé en juillet 1921 au jeune
Chauvet, de Dcsvres, dont lo-.s deux aines,
élèves du lycée de Saint-Omer, ont ai tous
deux le prix d'excellence en deuxième et
en quatrième. Exemple à méditer pour les
gens qui attribuent )c& bon-rwfts d'Etat'an
mérite électoral d<>* perce et non à la
vertu des enfants.
LÉ 11 NOVEMBRE A PARIS
A. nos axxxlss de xa. JE»arO"w-iic».oe>
Il nous est difficile de dire que nous
avons eu notre journée. ■ -
Nous n'aurions pas mieux demandé que
de le croire- ; mais la lecture des quoti-
diens vous aura suffisamment renseignés.
Il n'y est question que pour mémoire,
si j'ose dire, des milliers de combattants
qui suivaient les drapeaux des régiments
dissous, dans une confraternité parfaite,
sans un drapeau d'Association, sans une
seule mention même des groupements
auxquels ils appartenaient.
L'action de notre Comité d'entente nous
permettait d'espérer mieux. Malgré le dé-
vouement de son Secrétaire qui a fait dé-
marches sur démarches et subi plus d'une '
avarie, LE CORTEGE N'A PAS ETE AD-
MIS A PENETRER SUR LA PLACE DE
L'ETOILE où ne se trouvaient, avec: de
nombreuses troupes, que les personnages
officiels et les Présidents et Secrétaires
généraux des groupements, alignés de-
vant les drapeaux. Ainsi notre geste n'a
pas été suffisant et les' camarades l'ont
bien compris. Nouts avons d'ailleurs, Cas-
sin et moi, marqué sur place au Ministre,
notre opinion à ce sujet.
Il fut donné du moins à nos troupes de
militants d'assister beaucoup mieux que
nous à la minute de recueillement qui fut
pieusement observée le lang de l'avenue,
oit. ils étaient resté massés. Leur témoi-
gnage sur ce point est unanime. Au pied
de l'Arc de Triomphe, au contraire, LE
REMUE - MENAGE DES OFFICIELS
N'ETAIT PAS TERMINE A L'OUVERT
TURE DU BAN et l'impression fut pour
nous pénible.
Ainsi cette journée qui devait être la
nôtre, ne fut. pas complètement ce que nous
avions souhaité.
Il serait vain de récriminer. Nous pou-
vons seulement donner à nos camaradas
la certitude que nout> ferons mieux l'an
prochain, parce que l'expérience aidant,
nous saurons opposer à certaines exi-
gences plus de coliérente volonté.
On s'imagine peut-être dans certaines
sphères qui; Ut-, « Hommes do la Cneiuv. »
sont. dos. enfants ! Qu'on se détrompe.
Quand ite se mettent au garde à vous,
c'est qu'ils le veulent et ce* n'est pas par
parade .L-c garde è vous est. suivi par la
marche on avant. Nous le forons bien
voir. Qu'on se le dis»; dans ce qu'on ap-
po.l.li; los » hauts » Houx.
Paul HifoiisMiciiB,
Secrétaire gén/-ral de l'U. P.
»*JftIilGATK>ft HBft&Ofl!At>ftI*B. — H» flaméfo : 20 Gt&tlffl«s
Dtaanche 26 Novembre 1922.
lies Réunions dm Ge^eseil d'âdÉoiinâstrie^ i
tton et dû) GOiflité fèdëml coinstitùéhtj pour 1
lie Bureau die l'Union Fédérale; une om&r j
siion précaéùse de rëndira compté: à liée ca-
iùàip^dës■■■: die ; l'action exercée dams l'inter^; j
Viàiîl^ deuS'iit^ÈégOEi'eii?. des sentiments' réels <
de la massé dés Associations et, enfin, de i
pudâér daps lies propositions • et dans la j ]
coiManc,ë dé nos mandante, de nouvélllés :■]
foircéspoûr:uiné - lutte die tous ié)s instants ;
et pour un;lAëûç saîùs ;reiâGibè. ; -i
Lé dernier Çonsèilt d'âKMiiïnistoatiOin nous |
a permis de vérifier que si; hélas il nôtre ; ■
action■•'est • encore isosUfusante; que si lies j
résultats ne répondent pàss & tous nos ef-. '
forts, toiùé ;a;iMÈisJffitg siftvoiiB la voie . '
droite; tracée par nos Congrès successifs ; ;
et coiojinandôe par nos traditions/ Nous
ne; déraillons pûe 1 Bien mieux, nous avan- '
çonfe dans lié bon chemin comme des pion- i
niera en abattant les. arbres qui le mas- •
quent.
Trois constatation» principalfe» se déga- ;
gent des dernières réunions : il faut les
cop3ig!noer ici.
La première, c'est que si, comme par le
passé; l'Union Fédérale ne refuse pas de
transiger sur les- questions d'appiioaition
et d'onportunité, elle reste irréductible-
menttenace sur les questions de principe.
Au sujet de la loi dép « pupilles », eÉe.. a
préconisé à la Chambre de voter sans re-
tard, le texte du Sénat qui était pourtant
iaisuifflsant... Pourquoi ? Parce que la dis-
jonction de certaines dispositions ne com-
promettait pas l'avenir. La -proposition
sur lies enfants « à naître » déposée dès le
31 octobre vient d'être rapportée par notre
ami Bovier-Lapieirre et adoptée par la
'Commission d'assurances sociales ■ dès le
14 novembre. Nous comptons sur nos ca-
marades mutilés de la Chambre pour ob-
tenir un vote sans débat d'ici le 31 dé-
cembre.
Au contraire, pour les « emplois; réser-
vés » et pour « l'emploi obligatoire », nous
ne transigeons pas, parce qu'il ne s'agit
pas d'une question de plus ou de moins,
mais bien de questions de principe. Si le
plan directeur de la loi est mauvais, rien
ne sert de la voter quelques mois plus tôt.
L'échec de son application aura des con-
séquences irréparables, provoquera, la ré-
volte des combattants grands invalides
frustrés des emplois sur lesquels ils pou-
vaient compter et, par conséquent, pro-
voquera dans tous le pays une réaction
qui empêchera définitivement de mettre
en chantier une loi complémentaire. C'est
ce que Pichot, Viala et moi avons expli-
qué à la Commii6sion des pensions le
16 novembre et c'est ce que je me propose
d'expliquer à la Commission du travail le
22 novembre.
La même ténacité nous guide dans nos
revendications concernant le « coût moyen
de la vie ». Nous souffrons que ce prin-
cipe, consacré en fait par la loi du 31 mars
1919, n'ait pas été expressément adopté,
malgré les effort» de l'Union Fédérale,
comme a été adopté le principe du droit à
réparation. Toutes les insuffisances que
nous déplorons : violation de la régie, de
proportionnalité, insuffisance, des pen-
sions d'invalides aurdesisous de 85 %, des
veuves, des ascendants et même des or-
phelins, tout cela découle de la non-re-
connaissance ouverte du principe du
« coût moyen de la vie ». Aussi le Bureau
est-il décidé a l'affirmer plu£ que jamais
devant les Commissions compétentes.
Peut-être sa tâche sera-t-eiHe facilitée
par le revirement très net du rapporteur
général, M. Bokanowski. Dans la séance
de la Chambre du 14 novembre, il a re-
connu, publiquement le caractère alimen-
taire des pensions des victimes de la
guerre pour appuyer, d'accord avec les
députés de tous le® partis (depuis M. Josse,
jusqu'à Vaillant-Couturier), la protesta-
tion du Comité fédéral du 1er octobre, faite
au sujet des reversements exigés des mu-
tilés au titre de la loi du 11 octobre 1919
sur les allocations de charges de famille
et des veuves et ascendants dont le droit
à pension a définitivement été repoussé.
Le Ministre des Pensions a fait chorus.
Nous verrons si celui des Finances cédera
enfin à la pression unanime de la Cham-
bre et de nos Associations.
IJC second trait qui caractérise notre
action, c'est que nous ne voulons pas être
ravalés au rôle strict d'un Syndicat d'in-
térêts corporatifs.
L'Union Fédérale doit défendre les in-
térêts matériels de ses membres en tant
que victimes de la guerre et elle y emploie
toutes ses forces, mais c'est aiiasl un or-
ganisme civique
resser aux problème géBérauàt du pays
touchant directement ie» victâmiëe de'liar .
guièrre et les anciens ■con^attanitSi '-.■■]
■S'a uérnière prbtétstation au sujet de la ; =
préparation du Code dé justice miMaaréj i 3
ses ordres du jour répétés en matière ; j
d'amnistie, son; action përséiviérànte pour ;
l'éduioàtion des Pupil!lie&! dé la Nation, sa
participation aux Congirës interÈdiiéis de ; ;
Bruxeiia'êB, - Paris; Bédgradéj au Coiitgres
dé la Nou^éjlie-^éainis où Marcel Herauid - ■
a fait dé, isi; bonnef b^dgné dans là;;,
F; I. B. À. G., au Si L T., a l'Àssbciaitàibn.
pour, lia Société de» Nations, ses voeux ,
concernant la représentation de nos Asso-: : (
ciations dams;lia^délégation française,à là ;\
Société des Nations :: tout-çeia se ramtaie à : ;,
la même .idée, savoir que les Associations
de combattants- et die victimes de |à
guerre sont des facteurs très importants
de l'opinion du peuplie français^ facteurs :
dont les Gouvernements et les Pouvoirs ■
publics no sauraient méconnaîtra lép as- ;
pirations.
Plus qu» jamais l'Union Fédérai» tient
à affirmer, sa voionté de présence ; qu'il
s'agisse;.des manifestations comme celles
du 11 novembre où nos AssociatiioniB ont
heureusement joué un rôle prépondérant
dans toute la province, qu'il s'agisse de
l'Office national des mutilés ou des pu-
pilles, qu'il s'agisse des Conundasions tri-
partîtes ou de-la fondation d'orgiànismes
paipitaux comme la Caisse du combattant,
partout nos militants sont sur la brèche,
partout ils sont les agents de la méthode
et des solutions positives, partout ils re-
présentent ;l*i souvenir des ©acriflees
passéis, l'ardaur à travaillsr pour l'avenir.
Enfin, et, c'est encore là pour nous une
force précieuse, l'U. F. continue comme
par le passé à observer cette indépendance
qui ne commande pas la négation et la
critique systématiques^ mais qui donne à
la collaboration, comme à Vopposition,
une force incomparable.
L'attaque déciauchée à la Chambre
dans la séance du 14 novembre par M.
Anselme PatUreau-Mirand qui se croyait
le tsar de la Commission des assurances
sociales et voulait mener la Chambre et
les Associations à coup d'ukases, cette
attaque soutenue d'ailleurs par quelques
égarés sans prestige é'est effondrée la-
mentablement. « L'Union Fédérale ne
touchait-elle pas des subventions oc-
cultes ? N'étatt-eille pas liée au Gouver-
nement par des liens aussi dorés que se-
crets ?»
La vérité, l'éclatante vérité que La
France Mutilée et l'U. F. s'honorent de
toujours servir, s'est cette fois révélée à la
Chambre.
Oui, le Ministre des Pensions a, en 1921,
accordé à l'U. F. une subvention de
25.000 francs. Mais cette subvention, tout
le monde le.sait, n'est jamais entrée dans
nos caisses, puisqu'elle a servi à l'Exposi-
tion nationale de Nancy où les mutilés de
toutes les Associations et les mutilés non
associés, ainsi que les écoles de rééduca-
tion ont pu montrer au public, avec leurs
travaux, leur volonté de vivre.
Oui, encore, en juillet 1922, le Ministre
des Pensions a attribué 10.000 francs à
l'U. F., avec affectation spéciale. Cette
somme était destinée au Centre interna-
tional de documentation et de prothèse
que le B. I. T. a décidé d'organiser, poul-
ie plus grand bien de tous les mutilés de
France et d'ailleurs et pour lequel un ac*
cord récent a été signé avec le B. I. T.
Je m'en voudrais de rappeler à nos ca-
marades, des faits qu'ils connaissent
déjà depuis longtemps, si ce n'était pour
représenter à tous ceux qui prétendraient
l'ignorer que La France Mutilée a dans
les deux cas, en avril 1921 et juillet 1922,
publiquement annoncé ces subventions
dont l'U. F. n'était que le dépositaire et
le véhicule en faveur d'organismes, l'ex-
position de Nancy et le B. I. T., qui ne
pouvaient pas, à défaut de personnalité
juridique ou à raison de leur nature in-
ternationale, les recevoir.
Nous n'aurons jamais à nous repentir
de notre propreté et nous souhaitons que
pour leur plus grand bien, les critiques
n'aient jamais à manier plue de fonds oc-
cultes que noue.
<( Suivre le droit chemin », tel est le
précepte bien modeste que nous avons
appris tout jeunes à l'école, tel est celui
que les combattants ont observé durant
la guerre. Tel est celui que tous les jouns,
comme citoyens, ils appliquent. Telle est
plus que jamais la règle à laquelle l'U. F.
tout entière et ses mandataires, ont été,
sont «t seront fidèles sans défaillance.
René CASSIN,
Président TU. l'VnUm Fédérale.
, Je viens de iàarie; le tour du monde;
Pas -sur là foute péui^êtBe; puisque je■!
né suis allé, qui-aux Ëtâls^Uiïis; Mais, n'est- :
ce pas çonnaitr-e un; péù tous lés autres.:
pays que: dé voyager pendant ciiiq se-
maanies; avec lés déiégùiéaf dé toutes les Aè-
soeiations ; d'anciens côi^âttànts, alliés '■?■'.
.'■■ Bans c« .voyagéi, il faut dfetmguar deux
parties : les réception®ianticâle® si lés
:séancés-(te'':tfâvaai//-.
: 'Lès .préférés nouai.ont pris ©éaucoup
de temps, majs elie© nduis ont permis
d'avoir de longues' conversations intiniéis.
au cours desquelles nous-^uines faire côn-s
naître la viéritable pensée frëmçaiise, si
souvent igapréëi mémie p'af nos ainfe, ;
Les secondes ont étéj.feîiilés àussli' nom-
breuses et: elle® nous oiit :perniis de cons^ ;
tater qu'il- n'était pas impossible à d'an^
ciéns, combattants de triaitëf lés protolèmies
les plus délieàtSj sans ^jneùrtér, et; d'ob-^
tenir des résultats pratiques lorsqu'ils
étaient animés du désir'véritable dé s'éii^ i
tendiez . . ':"■■ '1). '
- Je. ne vous parlerai; ni dië la tràyeEsée de
rAtlantique, quoique je in'aie pas eu lé
mal de mer, ni dé la visite des grandes
villeiSj quoique je- n'igmoire plus; rien; dés
gratte-ciel, ni des paysages américaipSj
vous lea verrez auissi bien que nioi au cii-
néma. Cela, c'est le plaisiip du voyage. Un
pliaisir qui n'allait du reàte pas sans fa-
tigue, vous pouvez m'en croire, je vous
parlerai simplement de nos travaux.
Il faut d'abord que vous sachiez que la
délégation française a fait de bonne be-
sogne, :que Charles Bertrand, sans oublier
son impartialité dé Président de la, F. I.
D. A. C, lui a. toujours facilité la tëche,
que Jacques Tëutseh, Bdulard et d'Avl-
gneau ont eu à coeur de marcher d'accord
entre eux et avec moi ; qu'en un mot, le
point de vue de l'Union Fédérale n'a ja-
mais eu besoin d'être défendu auprès
d'eux, parce qu'il n'a jamais été attaqué.
Quand nous sommes entre nous, en
France, il nous arrive d'être divisés sur
des questions de détail ou de personne.
Je me suis aperçu, en Amérique, que ces
discussions sont moins graves que nous
ne le pensons. Dès que les Français sont
à l'étranger, il ne voient plus que leurs
idées communes, et c'est tant mieux pour
là France.
Le 'Congrès de'l'a NduvelfeOrléainis grou-
pait lés représentants dé huit nations
adhérentes: a là F. I. D. A. C. : TÀmé-
riqué, la; Belgique, la Frànoé, la Grande-:
BrétagiLej J'ItaJâe, là Roùmàniëj là Séfbieï
et % Tchiéco-Slôvaquiê, p6ur lès crtefj--
ainsi "qu'il convient,r dans rordfé. àlpha^;
bétiquéi ■'..':■■
Il a donc fallu discuter lés grandes qùes-:
tionis: qui; noùis intéressent avec dés caiha- :
rades (tifférénts dé facéj. de culture ou;
d'esprit: Mais ce sont des cànïar.ades. Ils
onty comme nous, isouffert de là guerre.
Geia facilitait singuMèremént; les choses;,
S'il' n'y'avait que des anciens combattants ;
au mondé; je crois- que là diplomatie ne:
séraii plus qu'un jeu-d'enfànti
QUéi qu'il: en soit, c'est dans une atmos- •
phèré d'amitié cordiale que s'est ténu
notre Congrès; En dehors r de questions
cbnoèrnant les mutilés, qui relèvent; à
mon sens; plus du Comité permanent in-
terallié: que de la F. L D. A. G., nous nous
sommés prmçipaleuient occupés du pro-;
blême de la paiix.
J'ai eu la joie d'être désigné par les ca-
marades français pour les représenter à
la Gommision spéciale instituée à cet effet.
La Commission m'a fait l'honneur de me
choisir comme rapporteur, cela m'a per-
mis de soutenir utilement la manière de
voir de l'Union Fédérale et de la faire
triompher presque toujours.
. Je note en passant que Bertrand est ve-
nu m'appuyer à l'une de nos séahceSj où
sa qualité de Président lui donnait droit
d'entrer^ et que Teutech a bien voulu me
donner jpar écrit certaines formules excel-
lentes qui m'ont beaucoup aidé danis ma
rédaction.
Je ne puis mieux faire pour donner l'im-
pression de nos travaux que de recopier
le.rapport que j'ai présenté à la réunion
plénièré du Congrès, au nom de la Com-
mission de la paix.
S;il mérite des observations, c'est à moi
qu'il faut les adresser, car sa rédaction
est de moi-même, et n'a subi qu'une seule
retouche de style qu'un de mes camarades
roumains m'a suggérée et qui indique de
sa part une oennaissance remarquable
des finesses de la langue française.
Je ne cesserai de rappeler, que nous re-
présentons huit nations.
L'Angleterre, par. exemple, réclàine
avec •.insistance la reprisé des relations
commerciales avec l'ÀHëmàgaië. Elle cons-
tate que la baisse du mark favorise le
commerce allemand* empêche les com-
merçants anglais de rien: vendre sur lés
marchés de Hambourg où dé Brème- ; et
elle considère que nos exigences- à regard
des réparations, en maintenant cet état,
de choses, sont là cause du chômage ex-
oeptionnel dont elle souffre;.
-'■ L'Amérique accepterait volontiers l'arbi-
tnage international, mais elle est effrayée
par le mot dé Société des Nations.
La Roumanie craint lé voisinage des
Bolchevistes, la Serbie celui des Tùi'cs, là
France s'inquiète de la propagande ger-
manophile!. Nous réclamons l'observation
des traités. D'autreis peuples les verraient
réviser sans déplaisir.
11 faut donc concilier des idées con-.
teaires. Et lors de la séance de clôturé die
notre Commission, un de nos camarades
américains qui la présidait pouvait me
dire sur le ton. d'une amicale plaisanterie :
« Vous nous. avez promis, lors de notre
première réunion, mon cher Rapporteur,
de nous présenter un texte qui serait vc-fiê
à l'unanimité. Noïus Venons d'avoir six
séances. Chacun a exprimé son point de
vue. Tous ces points de vue sont diffé-
rents. Etes-vous encore persuadé de. pou-
voir tenir votre promesses ? »
Je lui ai répondu que rien n'était im-
possible aux hommes de bonne vol'onté
et que les leçons de la. guerre nous avaient
appris à .résoudre des difficultés..autre-
ment dangereuses.
Le lendemain matin, je lisais mon rap-
port. Il suffit d'un quart d'heure; de dis-
cussion pour, que l'unanimité fut faite;
J'en remercie les délégués alliés, et je
suis sûr que mes camarades français' ra-
tifieront l'approbation que la délégation
française a donnée à mon travail.
Marcel HÉRÀUD,
Vice-Président de l'Union Fédérale.
(Voir en seconde page le texte des voeux
adoptés)..- ■
Maintenant que connues du Parlement
et ayant prouvé la nécessité de leur col-
laboration, nos Associations ont réussi à
faire revenir sur l'oubli de juillet 1917 ;
à présent que nous montrons par de nou-
veaux actes notre désir de travailler
mieux et encore sans arrière-pensée, fai-
sons ensemble des promesses aux petits
dont la Chambre des députés quinze mois
après le Sénat a bien voulu nous confier
la garde. Evoquons les paroles qu'avec
Gaston Vidal nous adressions en juillet
1917 aux « enfants des braves ».
Petits, VOUB ne pouvez êtee pour nous,
pour nos Associations, un but de noue
perpétuer ou mieux, de nous continuer.
Nous savions, dès l'origine, que nos
groupements ne se renouvelleraient plus,
puisque fidèles à la pensée de vos pères
et aux promesses que nous nous étions
faites sua-, les champs de bataille, nous
ne voulions plus que « cela » soit à nou-
veau et que-vos bras prennent à leur tour
la tâche des combats. Nous avons aimé
la paix pour vous et pour les enfants que
nous aurions, et nous la gardons en ces
jours jusqu'au moment où nous vous la
confierons entière et meilleure. Mais nous
vous voulons en retour plus grande ci-
toyens que les enfants qui ont gardé leurs
pères. Nos Associations' veulent vous
« élever », vous grandir dans l'esprit et
un peu l'admiration des hommes qui au
moment de votre majorité et de vos
propres responsabilités auront tout à fait
oublié la guerre et ses désastres. Nous
savons ce que l'on peut attendre de vous
quand on vous protège et vous guide et,
dans les établissements où vous appre-
nez à être ce qu'auraient voulu vos pères,
vous constituez notre orgueil et aussi
notre joie. Vous nous donnez d'avance
raison, nous qui avons toujours tendu à
prouver que les groupements de combat-
tante sont surtout dirigés par le coeur
plus que par la raison qui crée l'ambition
et le deuil. Nous vous citons en exemple
et sur vouis nous nous penchons, nous les
éducateurs du peuple, qui constatons
trop souvent la turpitude et l'abandon
des intérêts de l'avenir. Nous aimons à
vous conseiller et vous nous donnez par
votre affection reconnaissante des raisons
de mieux agir et de peaisévérer. Pour vou<>
nous avons depuis cinq ans fait revivre la.
coutume familiale des Abres do Noôl et
des fête* d'intériaur, où s* montre la
bonté désintéressée. Pour voue nous
avons excité la générosilé de nos contem-
porains, surtout des compagnons de vos
pères, et toujours vous avez compris ce
que voulaient les tuteurs qui s'étaient
levés pour vous avant que la loi fit.d'eux
des protecteurs officiels et moins ignorés
de la masse. Pour vous nos Associations
créeront dés bourses d'études et d'entre-
tien, afin qu'il ne soit plus dit que l'ins-
truction la plus haute sera toujours
donnée à la brigue et à qui ne la mérite
pas. Et vous serez, enfants de nos cama-
rades d'hier, les meilleurs citoyens de
main.
Mais aussi nous voudrions que sensi-
bles au travail des compagnons de vos
pères vous témoigniez aux âmes bonnes
et généreuses qui longtemps ont lutté et
travaillé pour voue tous beaucoup de re-
connaissance et d'affection. Nous vou-
drions que chacun des 195.000 enfants que
la loi va adopter donne un sou seulement
pour offrir à l'admirable M,no Callavec et
à René Cassin le souvenir dee petits qui
comprennent et savent déjà ce qu'etst la
gratitude. Donnez, enfants, pour que ceux
qui ont été à la peine soient par vous à
l'honneur et à la joie, à la certitude
d'avoir bien agi ! Et souvenez-vous tou-
jours que la vie est meilleure quand on y
môle un peu de bonté au labeur, un peu
de reconnaissance avant d'aborder la pé-
nible existence et ses responsabilités.
LOUilS FONTENAILLE,
Administrateur de l'Union Fédérale,
Président de la Fédération
du Pas-de-Calais.
Des Orphelins en exemple
Au lycée de Saint-Omer, sur dix-huit
orphelins de la guerre boursiers de l'Etat
comme Pupilles de la Nation, seize ont.
eu en juillet le prix d'excellence on
l? prix de tableau d'honneur dans leurs
classes. Le lor prix départemental de cer-
tificat d'études a été dans le Pae-de-
Calaiis accordé en juillet 1921 au jeune
Chauvet, de Dcsvres, dont lo-.s deux aines,
élèves du lycée de Saint-Omer, ont ai tous
deux le prix d'excellence en deuxième et
en quatrième. Exemple à méditer pour les
gens qui attribuent )c& bon-rwfts d'Etat'an
mérite électoral d<>* perce et non à la
vertu des enfants.
LÉ 11 NOVEMBRE A PARIS
A. nos axxxlss de xa. JE»arO"w-iic».oe>
Il nous est difficile de dire que nous
avons eu notre journée. ■ -
Nous n'aurions pas mieux demandé que
de le croire- ; mais la lecture des quoti-
diens vous aura suffisamment renseignés.
Il n'y est question que pour mémoire,
si j'ose dire, des milliers de combattants
qui suivaient les drapeaux des régiments
dissous, dans une confraternité parfaite,
sans un drapeau d'Association, sans une
seule mention même des groupements
auxquels ils appartenaient.
L'action de notre Comité d'entente nous
permettait d'espérer mieux. Malgré le dé-
vouement de son Secrétaire qui a fait dé-
marches sur démarches et subi plus d'une '
avarie, LE CORTEGE N'A PAS ETE AD-
MIS A PENETRER SUR LA PLACE DE
L'ETOILE où ne se trouvaient, avec: de
nombreuses troupes, que les personnages
officiels et les Présidents et Secrétaires
généraux des groupements, alignés de-
vant les drapeaux. Ainsi notre geste n'a
pas été suffisant et les' camarades l'ont
bien compris. Nouts avons d'ailleurs, Cas-
sin et moi, marqué sur place au Ministre,
notre opinion à ce sujet.
Il fut donné du moins à nos troupes de
militants d'assister beaucoup mieux que
nous à la minute de recueillement qui fut
pieusement observée le lang de l'avenue,
oit. ils étaient resté massés. Leur témoi-
gnage sur ce point est unanime. Au pied
de l'Arc de Triomphe, au contraire, LE
REMUE - MENAGE DES OFFICIELS
N'ETAIT PAS TERMINE A L'OUVERT
TURE DU BAN et l'impression fut pour
nous pénible.
Ainsi cette journée qui devait être la
nôtre, ne fut. pas complètement ce que nous
avions souhaité.
Il serait vain de récriminer. Nous pou-
vons seulement donner à nos camaradas
la certitude que nout> ferons mieux l'an
prochain, parce que l'expérience aidant,
nous saurons opposer à certaines exi-
gences plus de coliérente volonté.
On s'imagine peut-être dans certaines
sphères qui; Ut-, « Hommes do la Cneiuv. »
sont. dos. enfants ! Qu'on se détrompe.
Quand ite se mettent au garde à vous,
c'est qu'ils le veulent et ce* n'est pas par
parade .L-c garde è vous est. suivi par la
marche on avant. Nous le forons bien
voir. Qu'on se le dis»; dans ce qu'on ap-
po.l.li; los » hauts » Houx.
Paul HifoiisMiciiB,
Secrétaire gén/-ral de l'U. P.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.3%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.3%.
- Auteurs similaires Chapitre cathédral Chapitre cathédral /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chapitre cathédral" or dc.contributor adj "Chapitre cathédral")Manuscrits de l'Université de Montpellier (Bibliothèque Universitaire Historique de médecine). Recueil des manuscrits de Samuel Guichenon. Volume 31 /ark:/12148/bpt6k1557059j.highres Missae pontificales cum notis ad usum ecclesiae Parisiensis [Missel de François de Harlay de Champvallon, archevêque de Paris. — Musique notée] /ark:/12148/btv1b108400685.highresPhilippe Ier Philippe Ier /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Philippe Ier" or dc.contributor adj "Philippe Ier")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k56046386/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k56046386/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k56046386/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k56046386/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k56046386
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k56046386
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k56046386/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest