Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-11-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 19 novembre 1922 19 novembre 1922
Description : 1922/11/19 (A3,N110)-1922/11/25. 1922/11/19 (A3,N110)-1922/11/25.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604637s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
'■^.péM^'-pT'^t^iéé'd^i'-lii^^issiiMià'^ an-
■eiens-combattantsont célébré,.cette.année,
r.îuniliversàar« dû H/novembre 1918 I
Brauêmiche. rend coimpte, ici mêmej. de
la; cérémonie de U Arc-de Triomphe d'où les
poilus ont été vii^ueaiemeht; exclus et qui
d'aàMëxurs 1 ut pléimêmént ratée par le
manque de r^urèiilleïntpnt dé .certains -pf-.'
ficiéls aumoment voulu.;-Là lectûÈe.de-.la
grandéi presse jpàa^siennB. .montre.' .assez ;
ôonïBjiieft-:^^
' tfOu-rnéé dfe son-Véritable .caractère:
Cependant lé religieux silence observé
à H heures par nos Associations massées
sur l'avenue des Champs-Elysées, la piété
des ja^itee que firent nos délégations au
"« F£ilu Inconnu »> après les drapeaux ef-
flloehés et noircis dioe régiments dissous,
l'éclat solennel des cérémonies présddéeis;
dans tous les départements par les mu-
tilés et -anciens combattants, montrent
que rénorme majorité du- pays a médité
et retenu les. raisons profondes qui im-
priment à cette grande journée une si-
gnification unique.
... Le 11 novembre fut d'abord le jour de
la libération •
Libération des millions d'hommes vail-
lants,; soustraite, après cinquante-deux
mois, -à l'effroyable tuerie qui les avait ar-
rachés à leurs foyeifc paisibles et dé-
cimés 1
Libération de nos chères provinces
d'Alsace et de lorraine, échappant à l'em-
pire dont elles étaient les . otageô, . pour
jientrer dans la patrie mutilée durant un
demi-siècle, et cependant pacifique 1
JLibéNttiondiuj. monde enfin, victorieux
.d'une,, monetrueufee • entreprise, d'oppres-
sion conçue et conduite par l'impérialisme
et l'orgueil dé rjac© I
Si, le 14 juillet est pour là France e
bien d'autres pays, le symbole des, liberté!
! conquises par les citoyens, le 11 novembre
• marque l'écroulement du militarisme ty
rajnniqUé sous l'effort conjugue des peu
pies, libres. Tel à: été le sens de la céré
mônie dé Hethondesioù, l'on a pu voir le
Alsaciens et .Lorraine ; Offrir à la Franci
le ^monument. commémoratif. en grès dei
, ^~ge§ J: éi.eyè PS? le Malin et ■ où en pré
"isenice~xï#3; r^céseâtajas; ;de-:tous Jas-^)eu
': pies alliés et des délégations de nos Fédé
rations, fut évoqué par Foch lui-même
en termes fort sobres, l'acte capital qu
scella la victoire.
Le 11 novembre a été et sera un four- d
souvenir reconnaissant.
Les survivants deé hommes de la guerre
les vieux parentSj les veuves et les orphe
lins de ceux qui ont donné leur vie ai
pays ont ce jour-là porté l'hommage pieu
. dé leurs blessures et de leuns misères^ cou
fié leurs espérances aux compagnon
d'armes, aux amis, aux parents dont 1
sacrifice suprême a assuré le salut d
tOU|3>
En termes impressionnants, Maginot
juré devant le monument de Compiègn<
en notre nom à tous» que nous maintier
» drons intacte cette France pour laquell
les héros ont affronté les souffrances et 1
mort, le Pays unique qui symbolise 1
Droit sur la terre, comme le disait encpr
récemment un délégué de l'Inde à G<
nève, celui dont le sang a coulé partox
pour.les nations opprimées et pour qui s
sont levés, avant les Etats eux-mêméi
les volontaires de vingtrsix nations !
Le, XX novembre enfin a été, le jour à
l'espérance en. un avenir meilleur !
Toute rouge du sang versé, une aube d
t lumière et dé.paiit s'est lëyéé dont; les :'
s Hommes de laGuerrevont salué l'appari- _
2 tion avec joie ! . ;'"
- j: Noue. ii'avons pas voulu deKoutiin, inais ■■■.
- ! nous Voudons- que; dans chaque^ pays, ,
- riiinnolatto ,
s .nous; en particulier^ là-^at^nsa^e; veiil-
î: ;; 1er suif les faniiMes.privées déiéur^iitien '
3 et sur les invalidés de .^èfiçe. ,
- '- Nous voulons qnie*, pour iout .ch&timeintj
- Iles' peuplesagresseurs\[i^è^^^.^ï^riàk&r^ '
!- ; sures les plus effroyableEC paiïmi" oeflles;
, reçues.par les peuples agressée. Sans la !
i justice^ toute paixsera précaire. ]
Enfin, ayant lutté contre la guerre, '
? nous voulons aussi fermement et en dépit ■*
de toutes les einbucnesoii Réceptions, enibs^ ''
i, tituer à 1* anarchie une organisation pro- !
- pre à' faire régner le droit-entre les Na-
î tiôns. Nous sommes.les serviteurs ardents ]
s de la Société des NatipîiBi cadré néces- ';
saire de l'humanité medûléuré pour la-
s quelle nous nous sommes battus,
e . Le 11 novembre, nous fûmes victorieux.
e Ne pas célébrer cette journée,' même im-
parfaitement, eût été renier notre vic-
a toire, renier nos morts^ renier notre idéal
s, de Justice et de Droit.
i- Les Hommes de la Guerre et tous les
e peuples épris de liberté devront donc tou-
a jours célébrer en cette anniversairei le
e jour de la libération, le jour-de la recon-
e naissance^ le jour de l'espérance,
i- ... ,,-'-.'•
'+ René CXSSIN.
I* ■'■•■.. ., '.i. .■•',."0\l' ■"■', .■■■ •' . '
;e Président de l'Union Fédérale.
»i
Note de la Rédactigm* .-*" A Theure. de la:
'e niisé en'pagés* l'artitile^dè Brousmiche ne! '
nous est pas parvenu;, Noms-le.publierons;
le dans huit jours.
L'armistice est la fête de Foch. C'est
lui qui terrassa la bête et lui cassa les
relinë.
L'armistice est la fête de* Poilus. Ils
furent le corps magnifique dont Foch fut
la tète étincelante.
La fête des Poilus ?... Peut-il être une
fête, pour des : hommes qui portent dans
leur coeur le deuil dt» tant: de camarades
tombés à leurs côtés, le deuil de tant de
santés détruites, le deuil de tant d'illu-
sions dispersées ?
. Reg-ardez-les. Voyez cette gravité aux
frJMits même des plus jeunes. Voyez ce
pli amer de leurs bouches.
A quQi donc pensent-us, ces vain-
queurs ?
On croit connaître l'état d'esprit des
coubattants quand on entend parler la
douzaine de poilus que chacun a dans
son entourage. On croit bien plus le con-
naître . quand on a été combattant soi-
même. On ne le connaît pas si l'on n'est
pas un familier des Associations d'an-
ciens combattants; si l'on ne suât pas
leurs- réunions, leuirs assemblées, leurs
congrès, si Ton ne lit pas d'une façon as-
sidue iîurs revues et leurs journaux.
Car le monde des anciens combattants
est vraiment un monde, avec ses moeurs,
ses traditions, son langage, sa presse, ses
passions, ses enthousiasmes, ses colères.
Un monde de quatre millions d'habitants.
*
* *
Les anciens combattants que l'on ren-
contre dans la rue, au café, dans un sa-
lon, dans un bureau, sont apprivoisés.
Ils cachent leurs griffes. Ils doivent
compter avec leurs familles, leurs rela-
tions, leurs amis, leurs intérêts d'ache-
teurs ou de vendeurs, d'employés ou de
patrons. Ils ne reculent pas à serrer la
main d'un embusqué, d'un mercanti no-
toire.
Une fois entre eux, ils redeviennent eux- , •
mêmes, i8s montrent lé fond de leur na- t
ture. c
Ils ont conscience orgueilleusement de
leurs sacrifices. Ils ont peiné, lutté, ex- {
posé leur vie,, versé leur sang et dala dans t
des' conditions épouvantables. Quand, -\
pour leur plaire, on les compare aux sol- c
dats d'Alexandre ou de Napoléon, on les
irrite. Ils savent qu'aucune guerre dans c
le passé, ni par sa durée, ni par son in- t
tensité, ni par son horreur, ne peut être 1
mise en parallèle avec la Grande Guerre. ]
Quand a-t-on vu ligués contre de pauvres ;
hommiîs, non seulement des hommes, <
mais l'Eau, l'Air, la Terre et le Feu, les
quatre éléments ? Quand a-t-on vu une ba-
taille durer quatre ans et demi de jours,
quatre ans et demi de nuits ?...
Ils sont des désillusionnés. Ils avaient |
conçu des espoirs, exagérés peut-être '
étant donné la situation financière du '
pays, et cependant légitimes. Ils ont sauvé |
la France. Il n'y aurait plus de fortunes, '
ni anciennes, ni nouvelles. En justice ab- '
solue, les champs, les maisons, les va-
leurs mobilières, l'argent liquide de la
France leur appartient, puisque sans eux
ces biens auraient été perdus par leurs
possesseurs.
Ils n'en demandent pas tant. Ils ne de-
mandaient qu'un peu de justice et sur-
tout qu'un peu d'amour. On leur a mar-
chandé les pensions, les emplois, les in-
demnités, le morceau de pain, mais sur-
tout — honte suprême ! — on leur a mar-
chandé le morceau de reconnaissance !
On sait à quel point la passion de la
gloire est vivace au coeur du Français
Au front, un soldat se trouvait largement
payé d'unfô jambe ou d'un bras coupé,
par un ruban jaune ou rouge. L'espoir de
défiler sous l'Arc de Triomphe, la paix
gagnée, éclairait les tranchées les plus
sombres.
On l'a vu, le grand défilé. On lés a en-
tendues, les acclamations d'une capitale en
délire. Triomphe d'un jour !
— Quoi donc, ils sont si,, doux, si rési-
gnés, ces hommes qu'on nous représen-
tait comme si terribles ? JJs devaient re-
venir les mains pleines de grenades et
c'est des suppliques qu'ils' nous tendent '
Et les embusqués, un instant interdits,
de relever la tête.. Et les mercantis, quit-
tant leur cramte, die majorer leurs écri-
teaux. Otiez-vous du chemin, les estro-
piats ! Vous avez fait votre • tache. Il ne
s'agit plus de gagner des -batailles, mais
de l'argent !
.' * -? ■ ; ' ;..
"* *' ■*. ...
Mais plus mie de la misère; c'fest de l'in-
gratitude du paysv que souffrent les poi-
lus. Sentir que ce pays se détache d'eux
de jour en jour, qu'aucune différence n'est
faite >entre les vaillants et les lâches, que
les décorations sont profanées, que: le titre
de poilu cesse peu à peu d)être un titre...
On est arrivé à cette monstruosité de
dégoûter de la gloire les anciens combat-
tants. Nombreux ceux qui,.parlant de la
guerre, disent : « Nous avons été des
poires ! » (Ils ne le pensent pas, maie c'est
déjà trop qu'ils le disent). Nombreux ceux
quii ne portent plus leurs rubans.
Vous, que l'âge, un corps débile, des cir-
constances propices éloignèrent de la tour-
mente, si cette fête de l'Armistice n'est
pas pour vous l'occasion de rentrer en
vous-mêmes, si vou6 ne ..prenez pas le
ferme propos de vous montrer à l'avenir
plus justes envers vos sauveurs, vous ne
méritiez pas de prendre part aux réjouis-
sances, vous ne méritiez pas d'être sauvés
de la griffe du Boche, vous n'êtes pas de
la famille !
Jacques PÊRICAHB.
{L'Intransigeant, 11 nov. 1922.)
LES OBSÈQUES DE BÉNASSY
Notre camarade Benassy, administra-
teur-délégué des Associations résidant à
l'étranger, est décédé le 2 novembre der-
nier, à Genève, après une douloureuse
maladie contractée au front.
Notre Président, se faisant l'interprète
de tous les camarades de l'Union Fédé-
rale, a adressé, dès réception de cette
triste nouvelle, le télégramme suivant :
« DouBoureùsement frappé par perte
« irréparable camarade au grand coeur,
« Léon Benassy, envoie profondes condo-
« léances à famille et Association au nom
u Union Fédérale ein deuil. Regrets si
« parvenons pas à la faire représenter
« cérémonie. — CASSIN. »
Nous avons demandé à notre camarade
Tixier do prendre la parole sur la tombe
au nom de l'Union Fédérale, mais noue
ne savons pas encore s'il a reçu à temps
le télégramme qui lui exprime ce désir.
IMIISE -A.TJ FOlKtO?
« Orléans, le 14 novembre 1922. « Permettez-moi de vous dire que oe
n'est pas parce qu'une fois par an vous
« M. Exquerre, secrétaire général de la assistez à un Congrès, que vous connais-
Fédération des anciens combat- eez l'Union Fédérale ; c'est justement
tants, Tarbts. parce que vous la connaiasez imparfaite-
ment que vous vous permettez de nier ses
« MON CHIR CAMARADE, efforts en vue d'une action commune des
T„ _»„•!„ • JI . anciens combattants.
« Je reçois la circuflaire que vous en-
voyez à toutes les Associations, en vue de « Quant à moi, puisque vous me mettez
la création d'une Semaine du Combattant. cn cause, j'estime que si les groupements
Sans discuter le fond de In proposition, français d'anciens combattants réussissent
je proteste contre les propos que vous me un Jour à s'unir dans une action com-
primez ; je ne les discuterai môme pas ; m une, certains de mre travaux auront
j'ajoute seulement que voua commettez contribué à leur ouvrir la voie,
également une erreur, en disant que c'est « Veuillez agréer, je vous prie, mon cher
la collaboration momentanée des grandes Camarade, l'expression de mes meilleurs
Associations qui a fait nommer Cnsain an (;ent,imo.i)ts.
Conseil d'administration de l'Association
française pour la Société des Nations. « \\c\xr\ Pio.noT. »
!ur les Majorations D
de fractionnaires '
anciens Combattants
Un an a déjà ^presque passé depuis le
aoment où là Chambre des députés a voté
in projet de loi qui, devant permettre le C(
eelassement des..anciens combattants dés n
tdministràtiôns publiques^ a obligé la a.
France entière ou à peu près à attendre de p
a bonne volonté du Sénat qu'il n'autorise ^
>as un pareil défi - à la justice et à la ^
aoralîitié. Dé partout, depuis janviler 1922, yi
es fonctionnaires combattants, — et eux
»eulénies%qui oint voix au chapitre, parce ^
[u'eux seuls ont souffert de la guerrèj
Lans leurs corps, leurs professions, leuàs g.
htéréts, et en souffriront encore, — les ^
amicales ou Syndicats de fonctionnaires p
înglobant des membres de tous les âges e
* dé toutes les "opinions, les Associations d
le vrais combattants et non pas- de com-. e
jattants de désir ou de persuasion, ont v
jrotesté contre un projet de « charte » qui "3
«irait une injure à la collectivité des n
victimes de la guerre. Le Congrès de p
Clermorit-Ferrandj cette année, a adopté „
ï l'unanimité nos conclusions ; le rap- e
porteur au Sénat, notre camarade. Sari,
1 bien voulu faire siennes nos idées qui g
disent seulement à reclasser et à classer E
l'ancien combattant fonctionnaire dans y
les cadres des Administrations publiques, ^
3ompte étant tenu surtout de l'impossibir ^
lité matérielle née de la blessure ou de 0
la maladie d'exercer pendant 30 ou 35 ans j
comme le veulent jusqu'à présent les 1
règlements en vigueur. .Notre projet, pour /
lequel IIOUB avons dû consulter des j
Syndicats, même des représentants de la £
Fédération, nationale des Fonctionnaire? <
et de la C. G. T., les représentants de ç
l'Administration gardiens'4- juste tïbre des '.'j
intérêts de l'Etat, aura au moins ce mérite ,
de reposer sur le passé. Que l'on applique
les lois de recrutement de 1905 et 1916 qui j
permettent le reclassement des simples (
« mobilisés » et même dés « immobilisés », j
comme ce fonctionnaire des Vosges que nos \
camarades d'Epinal n'ont pas voulu assez \
tôt signaler au ' mépris public. En ou- .
tre, et! notre pensée ici renouvelle celle (
que nous disions à Clermont, le succès ;
de notre projet devant le Sénat est l'avant- ]
coureuir de la victoire que devront rem- (
porter les Associations de combattants ,
pour la Retraite du combattant avant ,
les élections de 1924. Vouloir noyer
la possibilité d'enlever, par nos efforts
et notre discipline, la décision que ;
nous souhaitons sous l'amas des avan- j
tages qui font sourire : nombre de palmes,
décorations, blessures, etc., c'est déjà ;
préparer la défaite des vrais combattants
qui ont payé jusqu'à présent die leur sang -
et. de leur argent pour faire la solide j
retraite des non-combattants et des non-
mobilisés. j
Le Sénat, gardien de la Constitution et .
des intérêts vitaux du pays, saura très ,
prochainement, à la demande de notre ,
camarade Sari, nous donner raison et |
rendre justice seulement à ceux qui quatre
ans ou moins longtemps, parce qu'ils fu-
rent avant 1916 mutilés, ont combattu '
contre l'injustice et l'oubli de l'honneur.
LOUis FONTENAUXE,
Administrateur de l'Union. Fédérale.
N. B. — Notre camarade Bernard verra
dans l'Almanacft du Combattant que, nous
autorisant dès promesses faites en 1920,
nous avons su protester contre le maiique
de parole du service des Sépultures mili-
taires. L. F.
our le Repos de nos IM$|
Histoires lamentables
Sous prétexte de regroupement des
aps, des faits navrante ont lieu dans
os régions libérées. Ils me sont contés
ree une émotion simple, sans éclat, où
îrce une indignation contenue,; par une
e nos plus dévouées militantes, Mu" Ber-
agsujer, • présidente de l'Association des
mves de Labruguière (Tarn). Je ne sau-
ids mieux dira qu'en lui laissant là pa-
yle :
« Les familles, écrit Mme Be*Sa£*Miir,
liaient en droit de penser que les eorjps
ihumés d)ans lés cimetières nationaux
^poseraient définitivement en paix. H en
>t rien, hélas ! Je reçois tous les jours
es réclamations à ce suget. Des famillles
atreprennent de longs et pénibles
oyages pour se rendre sur la tombe d'un
e leurs parents mort aiu champ d'hon-
rauir. Arrivées sur les lieux indiqués, ces
ersonnes iconetateint dkxulowevisement
ue la tombe sur laquelle elles comptaient
'agenouiller, se recueillir, a disparu t »
Et l^àme généreuse qu'est Mmo Be^a»'
nier, me signalé le cas d'aine dé ses;.-, pa-
larades, M""' Vignaud, présidente ide
Association des veuves de Castres (Tarn)
ont le dévouement n'a d'égal que la tao-
Lestie. Le coips du sergent Vignaud,.'ôér-
;ent au 416" R.. L, tué eii ehampag?ne le
8 septembre 1915, avait été innuriié,dans
e cimetière national de Sommes-Suappes
11e rangée, n° 694). La tombé de notre
nalheureux camarade était pieueement
ntretenue par des mains amies. Or, sans
pie Mmo Vignaud ait été ùiformée, le
:orps.,def6on in,ari,.a...é^./déjpié^.^.,tr.an^
)orté (?j'à un autre éniplacenlent îi&onhii
le l'intéressée:' .''■"'""
Mais voici mieux encoa-e. Une veuve,
tfm» Cazals, reçoit un télégramme de
Zreil l'avisant qu'on allait procéder à
'exhumation du corps de son mari aux
ins de restitution. Après. liiUit jours d*at>
,ente \-aine à la gare de Créai, MiM Cazàfa
îpprend officiellement que l'adjudant
Gazais (Emile), dui 324e ,R. I., tué le
ri mai 1917, est inhumé au cimetière de
Vlourmelon. La veaiye jgnare absoluiment
JÙ répose le corps de 6on miard,. attendu
railleurs que celui-ci avait été primàti-
rement déposé au cùnetière. du boi)S.. de '
Baconnes (Marne).
D'autres affaires me sont exposées par
Mm" Berdaguer. Elles sont de nature à
nettre nettement en cause la responsabi-
lité de l'officier chef du secteur, de
Suippes.
Pour l'instant, je me borne à livrer aux
méditations de M. Maginot, tout ce qui
précède.
Je 6uis sûr qu'il ressentira une im-
aression pénible qui se traduira par la
volonté très ferme de faire respecter le-
iernier sommeil de ceux qui reposent là
DÛ ils sont tombés.
Léon VIALA,
Vice-Président de VU. F.
PROPAGANDE
II arrive que des abonnés reçoivent pen-
dant quelques semaines deux journaux
à leur adresse. Qu'ils veuillent bien alors
en remettre un exemplaire à un eama*.
rade qui ne lit pas « La France Mutilée »,
et qu'ils fassent ainsi pour notre cause
une propagande utile.
PROPOS D'UN SAUVAGE
Celui que M. Léon Bérard, le 2 novem-
bre, à. la Sorbonne, appelait le « fade mé-
morialiste dont les confidences ont récem-
ment déçu et puni la curiosité du monde »
— [ça, c'est rudement bien fait pour la
curiosité du monde .'] — V ex-Guillaume H
affirme qu'il est le plus heureux des
hommes depuis qu'il est aimé par une
femme comme celle qui va devenir la
sienne.
Je ne puis que mal aisément imaginer
l'intimité amoureuse de ces gens-là, et les
mots tendres que le vieux tourtereau
murmure à sa tourterelle : je nu figure
néanmoins que son roucoulement doit se
ressentir de la guerre : » Mon petit gaz
asphyxiant chéri ! Mon gros canon, à
longue portée en sucre ! » 71 peut bien,
d'ailleurs, lui dire ce qu'il voudra, je
m'en moque.
Ce que je sais bien, c'est que depuis
qu'il aime, je le hais plus encore, car je
pense à ces hommes sains et vigoureux,
plus jeunes que lui et mieux faits que
lui, et quii par son crime, sont mainte-
nant des morts, ■— ou des dcmi-7twrts. Il
aime, lui, — et des petits qui avaient à
peine entrevu l'amour ne le connaîtront
jamais. Il aime, lui, — et les meurtris de
la face, ie,s défigurés, les « gueules
cassées », ceux qui font peur, ceux qui,
font pitié, mais qui ne font pas envie,
ceux-là n'entendront jamais les mots ca-
ressants. Il est. aimé, lui, — et je sais de
pauvres bougre*, de qui se détournent les
regards féminins. Il aime, U est aimé, —
quand, par sa faute, tant d'autres, -perdus
dans la mort, ou, solitude plus atroce en-
core, en pleine vie, sont condamnés à
l'éternel délaissement.',
Ah ! vieil assassin, tu prétends être le
plus heureux des hommes ? Sais-tu, du
moins, que ça n'est pas de la faute du
soldai français ? Sais-tu que si les poilus
de 1914 avaient pu rapporter à leur fa-
mille le petit souvenir qu'ils s'étaient
promis de prendre à ta misérable per-
sonne, mon viettx, tu. aurais Hé inapte au.,
remariage ? Sais-tu que si les poilus de
1918, qui avaient fait la guerre, avaient
été cliargés, au lieu des civils qui n'y con-
naissaient rien, de faire la paix, Us
t'auraient apprit leur nom de baptême,
commt dit Courtcline, avec les trente-
deux manières de s'en servir ? Ah ! oui,
ils t'en auraient fichu de l'amour, eux.
et delà belle, — au bout d'une corde, ca-
naille, et en haut d'Un poteau i
B. GOSIA.
■eiens-combattantsont célébré,.cette.année,
r.îuniliversàar« dû H/novembre 1918 I
Brauêmiche. rend coimpte, ici mêmej. de
la; cérémonie de U Arc-de Triomphe d'où les
poilus ont été vii^ueaiemeht; exclus et qui
d'aàMëxurs 1 ut pléimêmént ratée par le
manque de r^urèiilleïntpnt dé .certains -pf-.'
ficiéls aumoment voulu.;-Là lectûÈe.de-.la
grandéi presse jpàa^siennB. .montre.' .assez ;
ôonïBjiieft-:^^
' tfOu-rnéé dfe son-Véritable .caractère:
Cependant lé religieux silence observé
à H heures par nos Associations massées
sur l'avenue des Champs-Elysées, la piété
des ja^itee que firent nos délégations au
"« F£ilu Inconnu »> après les drapeaux ef-
flloehés et noircis dioe régiments dissous,
l'éclat solennel des cérémonies présddéeis;
dans tous les départements par les mu-
tilés et -anciens combattants, montrent
que rénorme majorité du- pays a médité
et retenu les. raisons profondes qui im-
priment à cette grande journée une si-
gnification unique.
... Le 11 novembre fut d'abord le jour de
la libération •
Libération des millions d'hommes vail-
lants,; soustraite, après cinquante-deux
mois, -à l'effroyable tuerie qui les avait ar-
rachés à leurs foyeifc paisibles et dé-
cimés 1
Libération de nos chères provinces
d'Alsace et de lorraine, échappant à l'em-
pire dont elles étaient les . otageô, . pour
jientrer dans la patrie mutilée durant un
demi-siècle, et cependant pacifique 1
JLibéNttiondiuj. monde enfin, victorieux
.d'une,, monetrueufee • entreprise, d'oppres-
sion conçue et conduite par l'impérialisme
et l'orgueil dé rjac© I
Si, le 14 juillet est pour là France e
bien d'autres pays, le symbole des, liberté!
! conquises par les citoyens, le 11 novembre
• marque l'écroulement du militarisme ty
rajnniqUé sous l'effort conjugue des peu
pies, libres. Tel à: été le sens de la céré
mônie dé Hethondesioù, l'on a pu voir le
Alsaciens et .Lorraine ; Offrir à la Franci
le ^monument. commémoratif. en grès dei
, ^~ge§ J: éi.eyè PS? le Malin et ■ où en pré
"isenice~xï#3; r^céseâtajas; ;de-:tous Jas-^)eu
': pies alliés et des délégations de nos Fédé
rations, fut évoqué par Foch lui-même
en termes fort sobres, l'acte capital qu
scella la victoire.
Le 11 novembre a été et sera un four- d
souvenir reconnaissant.
Les survivants deé hommes de la guerre
les vieux parentSj les veuves et les orphe
lins de ceux qui ont donné leur vie ai
pays ont ce jour-là porté l'hommage pieu
. dé leurs blessures et de leuns misères^ cou
fié leurs espérances aux compagnon
d'armes, aux amis, aux parents dont 1
sacrifice suprême a assuré le salut d
tOU|3>
En termes impressionnants, Maginot
juré devant le monument de Compiègn<
en notre nom à tous» que nous maintier
» drons intacte cette France pour laquell
les héros ont affronté les souffrances et 1
mort, le Pays unique qui symbolise 1
Droit sur la terre, comme le disait encpr
récemment un délégué de l'Inde à G<
nève, celui dont le sang a coulé partox
pour.les nations opprimées et pour qui s
sont levés, avant les Etats eux-mêméi
les volontaires de vingtrsix nations !
Le, XX novembre enfin a été, le jour à
l'espérance en. un avenir meilleur !
Toute rouge du sang versé, une aube d
t lumière et dé.paiit s'est lëyéé dont; les :'
s Hommes de laGuerrevont salué l'appari- _
2 tion avec joie ! . ;'"
- j: Noue. ii'avons pas voulu deKoutiin, inais ■■■.
- ! nous Voudons- que; dans chaque^ pays, ,
- riiinnolatto ,
s .nous; en particulier^ là-^at^nsa^e; veiil-
î: ;; 1er suif les faniiMes.privées déiéur^iitien '
3 et sur les invalidés de .^èfiçe. ,
- '- Nous voulons qnie*, pour iout .ch&timeintj
- Iles' peuplesagresseurs\[i^è^^^.^ï^riàk&r^ '
!- ; sures les plus effroyableEC paiïmi" oeflles;
, reçues.par les peuples agressée. Sans la !
i justice^ toute paixsera précaire. ]
Enfin, ayant lutté contre la guerre, '
? nous voulons aussi fermement et en dépit ■*
de toutes les einbucnesoii Réceptions, enibs^ ''
i, tituer à 1* anarchie une organisation pro- !
- pre à' faire régner le droit-entre les Na-
î tiôns. Nous sommes.les serviteurs ardents ]
s de la Société des NatipîiBi cadré néces- ';
saire de l'humanité medûléuré pour la-
s quelle nous nous sommes battus,
e . Le 11 novembre, nous fûmes victorieux.
e Ne pas célébrer cette journée,' même im-
parfaitement, eût été renier notre vic-
a toire, renier nos morts^ renier notre idéal
s, de Justice et de Droit.
i- Les Hommes de la Guerre et tous les
e peuples épris de liberté devront donc tou-
a jours célébrer en cette anniversairei le
e jour de la libération, le jour-de la recon-
e naissance^ le jour de l'espérance,
i- ... ,,-'-.'•
'+ René CXSSIN.
I* ■'■•■.. ., '.i. .■•',."0\l' ■"■', .■■■ •' . '
;e Président de l'Union Fédérale.
»i
Note de la Rédactigm* .-*" A Theure. de la:
'e niisé en'pagés* l'artitile^dè Brousmiche ne! '
nous est pas parvenu;, Noms-le.publierons;
le dans huit jours.
L'armistice est la fête de Foch. C'est
lui qui terrassa la bête et lui cassa les
relinë.
L'armistice est la fête de* Poilus. Ils
furent le corps magnifique dont Foch fut
la tète étincelante.
La fête des Poilus ?... Peut-il être une
fête, pour des : hommes qui portent dans
leur coeur le deuil dt» tant: de camarades
tombés à leurs côtés, le deuil de tant de
santés détruites, le deuil de tant d'illu-
sions dispersées ?
. Reg-ardez-les. Voyez cette gravité aux
frJMits même des plus jeunes. Voyez ce
pli amer de leurs bouches.
A quQi donc pensent-us, ces vain-
queurs ?
On croit connaître l'état d'esprit des
coubattants quand on entend parler la
douzaine de poilus que chacun a dans
son entourage. On croit bien plus le con-
naître . quand on a été combattant soi-
même. On ne le connaît pas si l'on n'est
pas un familier des Associations d'an-
ciens combattants; si l'on ne suât pas
leurs- réunions, leuirs assemblées, leurs
congrès, si Ton ne lit pas d'une façon as-
sidue iîurs revues et leurs journaux.
Car le monde des anciens combattants
est vraiment un monde, avec ses moeurs,
ses traditions, son langage, sa presse, ses
passions, ses enthousiasmes, ses colères.
Un monde de quatre millions d'habitants.
*
* *
Les anciens combattants que l'on ren-
contre dans la rue, au café, dans un sa-
lon, dans un bureau, sont apprivoisés.
Ils cachent leurs griffes. Ils doivent
compter avec leurs familles, leurs rela-
tions, leurs amis, leurs intérêts d'ache-
teurs ou de vendeurs, d'employés ou de
patrons. Ils ne reculent pas à serrer la
main d'un embusqué, d'un mercanti no-
toire.
Une fois entre eux, ils redeviennent eux- , •
mêmes, i8s montrent lé fond de leur na- t
ture. c
Ils ont conscience orgueilleusement de
leurs sacrifices. Ils ont peiné, lutté, ex- {
posé leur vie,, versé leur sang et dala dans t
des' conditions épouvantables. Quand, -\
pour leur plaire, on les compare aux sol- c
dats d'Alexandre ou de Napoléon, on les
irrite. Ils savent qu'aucune guerre dans c
le passé, ni par sa durée, ni par son in- t
tensité, ni par son horreur, ne peut être 1
mise en parallèle avec la Grande Guerre. ]
Quand a-t-on vu ligués contre de pauvres ;
hommiîs, non seulement des hommes, <
mais l'Eau, l'Air, la Terre et le Feu, les
quatre éléments ? Quand a-t-on vu une ba-
taille durer quatre ans et demi de jours,
quatre ans et demi de nuits ?...
Ils sont des désillusionnés. Ils avaient |
conçu des espoirs, exagérés peut-être '
étant donné la situation financière du '
pays, et cependant légitimes. Ils ont sauvé |
la France. Il n'y aurait plus de fortunes, '
ni anciennes, ni nouvelles. En justice ab- '
solue, les champs, les maisons, les va-
leurs mobilières, l'argent liquide de la
France leur appartient, puisque sans eux
ces biens auraient été perdus par leurs
possesseurs.
Ils n'en demandent pas tant. Ils ne de-
mandaient qu'un peu de justice et sur-
tout qu'un peu d'amour. On leur a mar-
chandé les pensions, les emplois, les in-
demnités, le morceau de pain, mais sur-
tout — honte suprême ! — on leur a mar-
chandé le morceau de reconnaissance !
On sait à quel point la passion de la
gloire est vivace au coeur du Français
Au front, un soldat se trouvait largement
payé d'unfô jambe ou d'un bras coupé,
par un ruban jaune ou rouge. L'espoir de
défiler sous l'Arc de Triomphe, la paix
gagnée, éclairait les tranchées les plus
sombres.
On l'a vu, le grand défilé. On lés a en-
tendues, les acclamations d'une capitale en
délire. Triomphe d'un jour !
— Quoi donc, ils sont si,, doux, si rési-
gnés, ces hommes qu'on nous représen-
tait comme si terribles ? JJs devaient re-
venir les mains pleines de grenades et
c'est des suppliques qu'ils' nous tendent '
Et les embusqués, un instant interdits,
de relever la tête.. Et les mercantis, quit-
tant leur cramte, die majorer leurs écri-
teaux. Otiez-vous du chemin, les estro-
piats ! Vous avez fait votre • tache. Il ne
s'agit plus de gagner des -batailles, mais
de l'argent !
.' * -? ■ ; ' ;..
"* *' ■*. ...
Mais plus mie de la misère; c'fest de l'in-
gratitude du paysv que souffrent les poi-
lus. Sentir que ce pays se détache d'eux
de jour en jour, qu'aucune différence n'est
faite >entre les vaillants et les lâches, que
les décorations sont profanées, que: le titre
de poilu cesse peu à peu d)être un titre...
On est arrivé à cette monstruosité de
dégoûter de la gloire les anciens combat-
tants. Nombreux ceux qui,.parlant de la
guerre, disent : « Nous avons été des
poires ! » (Ils ne le pensent pas, maie c'est
déjà trop qu'ils le disent). Nombreux ceux
quii ne portent plus leurs rubans.
Vous, que l'âge, un corps débile, des cir-
constances propices éloignèrent de la tour-
mente, si cette fête de l'Armistice n'est
pas pour vous l'occasion de rentrer en
vous-mêmes, si vou6 ne ..prenez pas le
ferme propos de vous montrer à l'avenir
plus justes envers vos sauveurs, vous ne
méritiez pas de prendre part aux réjouis-
sances, vous ne méritiez pas d'être sauvés
de la griffe du Boche, vous n'êtes pas de
la famille !
Jacques PÊRICAHB.
{L'Intransigeant, 11 nov. 1922.)
LES OBSÈQUES DE BÉNASSY
Notre camarade Benassy, administra-
teur-délégué des Associations résidant à
l'étranger, est décédé le 2 novembre der-
nier, à Genève, après une douloureuse
maladie contractée au front.
Notre Président, se faisant l'interprète
de tous les camarades de l'Union Fédé-
rale, a adressé, dès réception de cette
triste nouvelle, le télégramme suivant :
« DouBoureùsement frappé par perte
« irréparable camarade au grand coeur,
« Léon Benassy, envoie profondes condo-
« léances à famille et Association au nom
u Union Fédérale ein deuil. Regrets si
« parvenons pas à la faire représenter
« cérémonie. — CASSIN. »
Nous avons demandé à notre camarade
Tixier do prendre la parole sur la tombe
au nom de l'Union Fédérale, mais noue
ne savons pas encore s'il a reçu à temps
le télégramme qui lui exprime ce désir.
IMIISE -A.TJ FOlKtO?
« Orléans, le 14 novembre 1922. « Permettez-moi de vous dire que oe
n'est pas parce qu'une fois par an vous
« M. Exquerre, secrétaire général de la assistez à un Congrès, que vous connais-
Fédération des anciens combat- eez l'Union Fédérale ; c'est justement
tants, Tarbts. parce que vous la connaiasez imparfaite-
ment que vous vous permettez de nier ses
« MON CHIR CAMARADE, efforts en vue d'une action commune des
T„ _»„•!„ • JI . anciens combattants.
« Je reçois la circuflaire que vous en-
voyez à toutes les Associations, en vue de « Quant à moi, puisque vous me mettez
la création d'une Semaine du Combattant. cn cause, j'estime que si les groupements
Sans discuter le fond de In proposition, français d'anciens combattants réussissent
je proteste contre les propos que vous me un Jour à s'unir dans une action com-
primez ; je ne les discuterai môme pas ; m une, certains de mre travaux auront
j'ajoute seulement que voua commettez contribué à leur ouvrir la voie,
également une erreur, en disant que c'est « Veuillez agréer, je vous prie, mon cher
la collaboration momentanée des grandes Camarade, l'expression de mes meilleurs
Associations qui a fait nommer Cnsain an (;ent,imo.i)ts.
Conseil d'administration de l'Association
française pour la Société des Nations. « \\c\xr\ Pio.noT. »
!ur les Majorations D
de fractionnaires '
anciens Combattants
Un an a déjà ^presque passé depuis le
aoment où là Chambre des députés a voté
in projet de loi qui, devant permettre le C(
eelassement des..anciens combattants dés n
tdministràtiôns publiques^ a obligé la a.
France entière ou à peu près à attendre de p
a bonne volonté du Sénat qu'il n'autorise ^
>as un pareil défi - à la justice et à la ^
aoralîitié. Dé partout, depuis janviler 1922, yi
es fonctionnaires combattants, — et eux
»eulénies%qui oint voix au chapitre, parce ^
[u'eux seuls ont souffert de la guerrèj
Lans leurs corps, leurs professions, leuàs g.
htéréts, et en souffriront encore, — les ^
amicales ou Syndicats de fonctionnaires p
înglobant des membres de tous les âges e
* dé toutes les "opinions, les Associations d
le vrais combattants et non pas- de com-. e
jattants de désir ou de persuasion, ont v
jrotesté contre un projet de « charte » qui "3
«irait une injure à la collectivité des n
victimes de la guerre. Le Congrès de p
Clermorit-Ferrandj cette année, a adopté „
ï l'unanimité nos conclusions ; le rap- e
porteur au Sénat, notre camarade. Sari,
1 bien voulu faire siennes nos idées qui g
disent seulement à reclasser et à classer E
l'ancien combattant fonctionnaire dans y
les cadres des Administrations publiques, ^
3ompte étant tenu surtout de l'impossibir ^
lité matérielle née de la blessure ou de 0
la maladie d'exercer pendant 30 ou 35 ans j
comme le veulent jusqu'à présent les 1
règlements en vigueur. .Notre projet, pour /
lequel IIOUB avons dû consulter des j
Syndicats, même des représentants de la £
Fédération, nationale des Fonctionnaire? <
et de la C. G. T., les représentants de ç
l'Administration gardiens'4- juste tïbre des '.'j
intérêts de l'Etat, aura au moins ce mérite ,
de reposer sur le passé. Que l'on applique
les lois de recrutement de 1905 et 1916 qui j
permettent le reclassement des simples (
« mobilisés » et même dés « immobilisés », j
comme ce fonctionnaire des Vosges que nos \
camarades d'Epinal n'ont pas voulu assez \
tôt signaler au ' mépris public. En ou- .
tre, et! notre pensée ici renouvelle celle (
que nous disions à Clermont, le succès ;
de notre projet devant le Sénat est l'avant- ]
coureuir de la victoire que devront rem- (
porter les Associations de combattants ,
pour la Retraite du combattant avant ,
les élections de 1924. Vouloir noyer
la possibilité d'enlever, par nos efforts
et notre discipline, la décision que ;
nous souhaitons sous l'amas des avan- j
tages qui font sourire : nombre de palmes,
décorations, blessures, etc., c'est déjà ;
préparer la défaite des vrais combattants
qui ont payé jusqu'à présent die leur sang -
et. de leur argent pour faire la solide j
retraite des non-combattants et des non-
mobilisés. j
Le Sénat, gardien de la Constitution et .
des intérêts vitaux du pays, saura très ,
prochainement, à la demande de notre ,
camarade Sari, nous donner raison et |
rendre justice seulement à ceux qui quatre
ans ou moins longtemps, parce qu'ils fu-
rent avant 1916 mutilés, ont combattu '
contre l'injustice et l'oubli de l'honneur.
LOUis FONTENAUXE,
Administrateur de l'Union. Fédérale.
N. B. — Notre camarade Bernard verra
dans l'Almanacft du Combattant que, nous
autorisant dès promesses faites en 1920,
nous avons su protester contre le maiique
de parole du service des Sépultures mili-
taires. L. F.
our le Repos de nos IM$|
Histoires lamentables
Sous prétexte de regroupement des
aps, des faits navrante ont lieu dans
os régions libérées. Ils me sont contés
ree une émotion simple, sans éclat, où
îrce une indignation contenue,; par une
e nos plus dévouées militantes, Mu" Ber-
agsujer, • présidente de l'Association des
mves de Labruguière (Tarn). Je ne sau-
ids mieux dira qu'en lui laissant là pa-
yle :
« Les familles, écrit Mme Be*Sa£*Miir,
liaient en droit de penser que les eorjps
ihumés d)ans lés cimetières nationaux
^poseraient définitivement en paix. H en
>t rien, hélas ! Je reçois tous les jours
es réclamations à ce suget. Des famillles
atreprennent de longs et pénibles
oyages pour se rendre sur la tombe d'un
e leurs parents mort aiu champ d'hon-
rauir. Arrivées sur les lieux indiqués, ces
ersonnes iconetateint dkxulowevisement
ue la tombe sur laquelle elles comptaient
'agenouiller, se recueillir, a disparu t »
Et l^àme généreuse qu'est Mmo Be^a»'
nier, me signalé le cas d'aine dé ses;.-, pa-
larades, M""' Vignaud, présidente ide
Association des veuves de Castres (Tarn)
ont le dévouement n'a d'égal que la tao-
Lestie. Le coips du sergent Vignaud,.'ôér-
;ent au 416" R.. L, tué eii ehampag?ne le
8 septembre 1915, avait été innuriié,dans
e cimetière national de Sommes-Suappes
11e rangée, n° 694). La tombé de notre
nalheureux camarade était pieueement
ntretenue par des mains amies. Or, sans
pie Mmo Vignaud ait été ùiformée, le
:orps.,def6on in,ari,.a...é^./déjpié^.^.,tr.an^
)orté (?j'à un autre éniplacenlent îi&onhii
le l'intéressée:' .''■"'""
Mais voici mieux encoa-e. Une veuve,
tfm» Cazals, reçoit un télégramme de
Zreil l'avisant qu'on allait procéder à
'exhumation du corps de son mari aux
ins de restitution. Après. liiUit jours d*at>
,ente \-aine à la gare de Créai, MiM Cazàfa
îpprend officiellement que l'adjudant
Gazais (Emile), dui 324e ,R. I., tué le
ri mai 1917, est inhumé au cimetière de
Vlourmelon. La veaiye jgnare absoluiment
JÙ répose le corps de 6on miard,. attendu
railleurs que celui-ci avait été primàti-
rement déposé au cùnetière. du boi)S.. de '
Baconnes (Marne).
D'autres affaires me sont exposées par
Mm" Berdaguer. Elles sont de nature à
nettre nettement en cause la responsabi-
lité de l'officier chef du secteur, de
Suippes.
Pour l'instant, je me borne à livrer aux
méditations de M. Maginot, tout ce qui
précède.
Je 6uis sûr qu'il ressentira une im-
aression pénible qui se traduira par la
volonté très ferme de faire respecter le-
iernier sommeil de ceux qui reposent là
DÛ ils sont tombés.
Léon VIALA,
Vice-Président de VU. F.
PROPAGANDE
II arrive que des abonnés reçoivent pen-
dant quelques semaines deux journaux
à leur adresse. Qu'ils veuillent bien alors
en remettre un exemplaire à un eama*.
rade qui ne lit pas « La France Mutilée »,
et qu'ils fassent ainsi pour notre cause
une propagande utile.
PROPOS D'UN SAUVAGE
Celui que M. Léon Bérard, le 2 novem-
bre, à. la Sorbonne, appelait le « fade mé-
morialiste dont les confidences ont récem-
ment déçu et puni la curiosité du monde »
— [ça, c'est rudement bien fait pour la
curiosité du monde .'] — V ex-Guillaume H
affirme qu'il est le plus heureux des
hommes depuis qu'il est aimé par une
femme comme celle qui va devenir la
sienne.
Je ne puis que mal aisément imaginer
l'intimité amoureuse de ces gens-là, et les
mots tendres que le vieux tourtereau
murmure à sa tourterelle : je nu figure
néanmoins que son roucoulement doit se
ressentir de la guerre : » Mon petit gaz
asphyxiant chéri ! Mon gros canon, à
longue portée en sucre ! » 71 peut bien,
d'ailleurs, lui dire ce qu'il voudra, je
m'en moque.
Ce que je sais bien, c'est que depuis
qu'il aime, je le hais plus encore, car je
pense à ces hommes sains et vigoureux,
plus jeunes que lui et mieux faits que
lui, et quii par son crime, sont mainte-
nant des morts, ■— ou des dcmi-7twrts. Il
aime, lui, — et des petits qui avaient à
peine entrevu l'amour ne le connaîtront
jamais. Il aime, lui, — et les meurtris de
la face, ie,s défigurés, les « gueules
cassées », ceux qui font peur, ceux qui,
font pitié, mais qui ne font pas envie,
ceux-là n'entendront jamais les mots ca-
ressants. Il est. aimé, lui, — et je sais de
pauvres bougre*, de qui se détournent les
regards féminins. Il aime, U est aimé, —
quand, par sa faute, tant d'autres, -perdus
dans la mort, ou, solitude plus atroce en-
core, en pleine vie, sont condamnés à
l'éternel délaissement.',
Ah ! vieil assassin, tu prétends être le
plus heureux des hommes ? Sais-tu, du
moins, que ça n'est pas de la faute du
soldai français ? Sais-tu que si les poilus
de 1914 avaient pu rapporter à leur fa-
mille le petit souvenir qu'ils s'étaient
promis de prendre à ta misérable per-
sonne, mon viettx, tu. aurais Hé inapte au.,
remariage ? Sais-tu que si les poilus de
1918, qui avaient fait la guerre, avaient
été cliargés, au lieu des civils qui n'y con-
naissaient rien, de faire la paix, Us
t'auraient apprit leur nom de baptême,
commt dit Courtcline, avec les trente-
deux manières de s'en servir ? Ah ! oui,
ils t'en auraient fichu de l'amour, eux.
et delà belle, — au bout d'une corde, ca-
naille, et en haut d'Un poteau i
B. GOSIA.
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