Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 17 septembre 1922 17 septembre 1922
Description : 1922/09/17 (A3,N101)-1922/09/23. 1922/09/17 (A3,N101)-1922/09/23.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604628t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
3* Alliée. — H" 101.
?£« ©yeiilCRTION HHeOOMHDflmB. — IicKamétfo : 20 Centimes
/ Dimanche 17 Septembre 1922.
BUt-LËTIN DE L'UNION FÉDÉRALE DES ASSOCIATIONS FRANÇAISES
de Blessés, Mutilés, Réformés, Anciens Combattants de lit Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants
\_^ Siège Sosiai: 16, Hqe de l'fibbaye, PARIS (6e). « ABONNEMENT : 8 ffftANGS* « flédSetion ètgdministgatioïi : •« La FRANGE MUTIItÉE " Ogléans-Centoal, 21
GOlTVOCiiTIOl^S
i_€ Conseil;d^administration se réunira au , siège social, 16, rue de l'Abbaye, le
30 ée^teml»rJé: prochain - -
Le Comité fédéral se réunira à la Sorbonne (amphithéâtre Michelet), le l*'r oc-
tobre prochain; à 9.heures. - ,.;..:.
. ORDBE DU JJIBtt •--,--. J ;. .. . ..
1"°"- Action. administrative. —' ■'-. Conten- ; de guerre,. -Fédâi'atioii- interalliée éee ân-
tietrx; ■remises' ; gracieuses', •"■ appàirèililage, \ ciens combattants, ; -È^eair ; mternaitâoiiial
-at-tiék 64,-MçfenciieMéifttS;" ■ •. ':-'■*' .; -du ■ TravaiJv'-SbeiiBt^a«s;-^*iioâî6, Comité'
2? Action-'parleMéiïMixè.;' ■• •
Puipiilles déla-Natiô^
social. ..v..-■--• ■ .:.-■■ ■•-v.\:!::•:«>■: ■.;- -'.-..r •;• i*:;dùJii%tfâiiv.:éiafe^
3° Action interfédérale, — Office n&tio- grée,
nal, Fédération: interalliée- des invalidés .5° Questions diverses.
A mes correspondants. — Voeux additionnels du Congrès de
Glgpmpnt. — lies employés auxiliaires de l'xîifeafe. — Dans
igânjanufactures. " Heureux résultats de la collaboration
.^avfee les parlementaires.
Le yoluiMdneux -courrier que je reçois
toutes les/;Î3ema!ines au sujet des eniplois
« dits réservés' » me prouverait, s'il en
«tait ■béiâoin,, combien cette. question pas-
sionae, à'juste titre,uni grand nombre de
cania.r.aijhes. Que mes correspondants soient
rassurés :4 pour que leurs légitimes désirs soient pris
en, çoiisidération 'par les Pouvoirs puMics..
Pour peu, en effet, que nos Fédérations,
-départementales consentent' à Tfaire l'édu-
cation' de inos parlemieiitaiires — oeuvre que
jidus «è casseiroaîs'.idè' recommander —
nous obtiendrons, à la rentrée prochaine,
le vote du projet établi par le Congrès de
Clerruoh'tTFe^rrajid^:^ : • "' - ;i
A ce propos, .je. reproduis ici les-voeux
addition.nels adoptés par la 3° Commission
et qu'un fâcheux oubli a. empêché d'être
insérés dan® le comptie rendu officiel :
I
iLe temps d'auxiliaire passé ilans une
Administration, comptera pour la. retraite
et pour l'avancement, même au cas où le
mutilé serait titularisé au titre de la loi
sur las a Emplois réservés » dans une Ad-
ministration autre que celle oit il était
employé' comme auxiliaire.
u
Les victimes de la guerre maintenues
dans leurs emplois, comme auxiliaires,
seront^.titularisées d'office au bout d'un
an de service, avec effet rétroactif depuis
le jour où elles ont atteint ce délai d'un
an.
III
■ Les veuves de guerre actuellement em-
ployées dans'lcs Ministères comme auxi-
liaires temporaires seront nommées d'of-
fice auxiliair.es ■ permanentes sans nouvel
examen, après un an de stage.
Considérant. qUc des mutilés ayant com-
'mis un écart de -conduite dans leur jeu-
rtsesse et ayant été ensuite légalement réha-
bilités par un jugement ou. qui ont été am-
nistiés sont exclus des « Emplois ré-
servés »•,.;.
Considérant que ces mutilés sont élee-
qu'il est inadmissible qu'après avoir subi
teurs et par conséquent éligiblcs,
Estime qu'il est inadmissible qii'uprès
avoir subi des examens pour l'emploi qu'ils
ont postulé, ils reçoivent celle réponse :
« Voire'dossier judiciaire a fourni des rc7i-
seignements défavorables ».
V
.Les -fonctionnaires des Administrations
de l'Etat, does départements, des com-
munes, etc., seront mis à la retraite d'of-
fice à 65 ans.
*
-•■ *
L'Union des. mutilés et réformés pen-
sionnés de guerre employés auxiliaires de
l'Etat.vient do,salisir l'Office national, par"
un rapport, très documenté, de la. question
de la titularisation des modestes servi-
teurs dont culte défend les droite. Argu-
ments de faits, de raison et de sentiments,
tout, concordie à démontrer le bien fondé
de leur revendication.
Sur un effectif do 60.370 auxiliaires tem-
poraires, il n'y a que 6.834 victimes de la
guerre. Le total des mutilés, réformés et
pensionnés compris dans le personnel des
Administrations permanentes est de 2.624.
En réalité, 4.210 camarades sont, employés
dans des Administrations temporaires. Ce
sont donc ceux-ci les plus menacés actuel-
lement par la. loi de finances du 31 dé-
cembre 1921. 11 est facile de donner satis-
faction, aux victimes de la guerre, puisque
malgré la suppression, on. 1022, de 50.000
fonctionnaires, il restera encore, le 1"r jan-
vier 1023, 10.370 auxiliaires. 11 suffit, en
conséquence, de. titulariser immédiatement
les victimes de. la guerre employées dans
des Administrations permanentes et d'ap-
pliquer pour celles d'entre, elles qui sont
utilisées dans des Administration tempo-
raires le jeu d£s mutations que M. Magi- j
not Vient d'inaugurer dans ses'deux Miixis- |
tères.'
D'ailleurs, la iiitùilarisatioii Jaiiisi récla-
mée n'-est quei la réalisation d'un ordre du
joui' voté par la. Chambre,.lé27 avril 1921 ;
« La Chambre, approuvant les déclara-
tions'du. Ministre des Pensions et confiante
dans le Gouyèrneiiient pour hâter la réa-
lisation de toutes les x-éparations dues aux
victimes de la guerre et notamment en ce
qui .conce-rhia les emplois réservés et leur
maintien dans les emplois qu'elles occu-
pent, passe à l'ordre du. jour. »
Ajoutons qu'en dehors de l'indemnité de
résidence que seuls quelques auxiliaires
temporaires peuvent toucher, les traite-
ments des employés pe ri panent s sont sen-
siblement les mêmes que ceux dei leurs col-
lègues occupés provisoirement. Enfin, le
licenciement de ces derniiers augmenterait
l'armée des chômeurs d'un contingent con-
sidérable et qui trouverait 'difficilement
à s'employer par suite de la. ■situation par-
ticulière de ceux qui lé e.onstitueraiein.t.
Ce plaidoyer ne peut pas laisser insen-
sibles ceux qui ont la. charge des intérêts
des victimes de la guerre. L'U. F. v veil-
lera..
*
■•• *•
Jo disais dans un de mes précédents ar-
ticles que nous trouvions des adversaires
jusque dans les rangs des fonctionnaires
recrutés par la voie du concours civil.
Je ne croyais pas sii bien dire, puisque
j'apprends que des employés .entrés, :e
plus souvent, dans certaines Administra-
tions par la voie des « recommandations »,
s'insurgeait contre le projet —: pourtant
si anodin — voté par le Sénat.
C'est ainsi que la Fédération des tabacs
demande le « maintien intégral du privi-
lège concédé au personnel des manufac-
turas de l'Etat ». Ce privilège, explique ce
groupement, « consiste à. accorder un cer-
tain pourcentage des emplois vacants à
son personne! dans le ibut de l'encourager
et, l'inciter à apporter tout le soin dési-
rable dans la préparation et la. bonne con-
fection des produits du monopole ».
Goùlez-vous tonte la saveur de cette...
définition ? D'un trait de pi'unnc, les diri-
geants do cetite organisation effacent les
130 années qu'i se sont écoulées depuis
l'abolition des corporations. Bien mieux :
ils ignorent superbement qu'une guerre de
5 ans a, fait de nombreuses veuves dont la
situation est misérable. Et, d'une main
ferme, sans que- leur coeur trahisse la
moindre défaillance, ces messieurs et, ces
daines de 'la. « Commission executive » de-
mandent: que le pourcentage des emplois
réservés a.uix victimes de la. guerre soit
ramené de 3/4 à. 1/3. Nous verrons s'il se
trouvera un rapporteur pour défendre
une telle prétentlion, des députés pour la
soutenir et. un Parlement pour la « léga-
liser ».
Les Licenciements
Nos" camarades emip.loyés dans les Ser-
vices des Pensions, que la circulaire du
22 aoxit menace d'un prochain licencie-
ment,, vcirronit que le Président, de l'U. F.
a porté la question qui les intéresse, devant
jl-e prochain Conseil d'administration.
- Qu'ils. veuillent donc-, bien. patienter pors-
.. que: leur situation''fera, r.ohj'eit. d'unie dis-.
- cnssioiL approfondie, ,©t -que les ,mesures
, îiéG-essaires à la .sauvegaircie de leurs drp,iill5
> seront, .prises. . . . ....,.:.. ..
Le. Secrétaire, -général ■ ; de . VU. F. est
d'aiiteurs in.tai'veina au Ministèi-e da la
Guerre en fa.veur de»s veuves et des mu-
tilés licencies en bloc d'un Centre de ré-
forme récEiriiineait dissous.
11 ne peut évidemment préjuger du ré--
sui}tat qu'auiroait ses démiarches. Mais' nous
ne pouvons oroii-e,. qulant à. nous, que le
Ministre de la Guerre se refusera à preni-
dre à son service ceux que le Ministre des
Pensions aura licenciée.
Car les argiunients « des droite acquis »
. et de la « spécialisation » n'ont aucune va-
leu.1- en ijegard de l'oeuvre die justice dont
; nous réclamons la réailisation. — M. R.
^.13. Congrès de Olemcioixt
l^,ek Séance pleniere clo«vërturë
Il juin 1922. Va matin ensoleillé... Sur la place de Jaude, devant le Cinéma Gergovia, les dèlêynés, heureuxde se-
rencontrer et d'évoquer de vieux souvenirs, bavardeni à là porte, malgré les pressantes invitations Uès'Coinniissairtg.
Au premier plan, le sympathique directeur des services de VU. F-., notre camaradi Plateau, collectionne déjà lei
ordres du jour.
TZRI:BTrnsrE LIBRE
Les Combattants Français et Alliés (do Continent) se battront-ils pour NI. Lioyd leorge ?
De quelque côté que nous nous tour-
nions, nous rencontrons des détracteurs,
des ennemis sournois ou déclarés, A nous
de les démasquer publiquement. J'ai pu
me rendre compte qu'avec de la volonté
on peut les rendre inoffensifs. Dans une
réunion privée dû mutilés à laquelle as-
sistaient des parlementaires jouiissant
d'une certaine notoriété, j'ai eu la satis-
faction de voir que les vamx de l'Union
Fédérale étaient considérés comme très
sages et très modérés et, qu'en consé-
quence, ils seraient défendus énergique-
ment au moment de la. dfiscnss'ion publi-
que du projet «levant bs Chambres.
.le reste convaincu plus que Jama'is de la
nécessité d'une collaboration élro'ite entre
nos Associations départomentn,l\s cl les
représentants an Parlement pour faire
aboutir, dans le moindre délai, les déci-
sions du Congrès de C.lermont-Ferrand.
Léon VIAI.A,
Yicc-VrésidenI de l'V. F.
Monsieur Lloyd George nous mène tout
droit à la. guerre ouirqpéennevi Pendant que ,
les événements, se .précLpitont . inexoraibilcr
ment, MM. Robert CecW eit^- Bai'.foun', ses
çoadj.uiteui-s — sinon ses cdanpliociî, l'ave-
nir le dira. — jouent leur"parti* à Genève ;
ainsi misent-ils sur tous lés tableaux ; si
le grand premier rôle a'faute à Londres, à
Berlin, à ÂtJièuiiïs| à Cônôtantinople, à
Moscou, on. tente die ressaisir Ja corde à,
Genève ; car,' il importe de faire l'Europe
solidaire des triipatouiiila.gêe de la politi-
que anglaise. Au bout du compte, l'affaire
est cilaire. Si tout eût bien, marché, l'An-
gleterre dcmciu.ra.it seule et'se gonflait les
poches, déjà pleihi.es à criwiu.or ; tout roiuilc
au pis, on change de tactique : part à
tous, puisqu'il n'y a, plus que des coups à
encaisser !
Ce n'est pas que nous isoyons adveirsaires
des propositions appariées à la. S. D. N. par
cos messieuic- les amis d.u cabotin de Lon-
dres ; on sait quelles isont nos vues et Viaila
vient de les rappeler avec la fermeté et sur
le ton qaii conviennent : mais nous ne vou-
lons pas être dupes et « remettre ça, » au
soirvice de M. Lloyd George et de l'impé-
rialisme anglais.
L'Angleterre est impérialiste. Elle s'est
gavée par le moyen 1 dit Traité ; soit. Cela,
ne lui suffit pas.'Ël'lê a fetité de •noyer 1er-
antre* et la. France d'abo'rd: Politique anti-
française dans la. quiciîtion des réiia.ra.tions
et des dettes de. l'Allemagne, poiiti<]ue ;inti-
fra.nçaise lors de la conférence'de Washing-
ton, politique amtifrança.isc des campagnes
de cailoanni.es menées pa,r la presse qui sti-
pendie la coa.lition ba.ncalre Lloydgeor-
gienne, politique antifrançaise da.ns Je Le-
vant : le bilan e.st connu. Politique anti-
j'uiwiçaise enfin à CbiKStaintinople ; uoni-
avions là-bas des gens eana.bles, bien en
cour, et qui n'avaient pas pour mandat
d'évincer les forces alliées ; pourquoi notre
Gouvernement, les a-t-il rappelle»; ? MM. les
militaires anglais, forts sans doute des lau-
riers de GaMipoli, ont. pris le dessus du
pavé, commandé en maîtres' et tout piano,
pianissimo, annexé les 'détroits. L'Angle-
terre, « jn-otège » les détroits.
Ceila ne su.ffi.sa.it encore pas. M. Lloyd
George, protecteur de Constantin le victo-
rieux — Co)>:-1an.tin battu en 1897 par les
Turcs, Constantin traître à «es alliés bal-
kaniques de 1912, Constantin, assassin, des
marins français en 1917 — M.' Lloyd George
a, lancé les Grecs sur Ma. Turquie d'Asie.
Tristes Gi^ecs. Quand il était de leur de-
voir de se battre contre les. Bulgares, ils
étaient pacifistes. Quand enfin Venizcf.os
les entraîne avec nous, à peine récollont-
ils le fruit somptaieaix de la vicloliiie des
Alliiis, qu'ils jettent bas le seul grand
, homme de leur histoiie depuis deux niiille
I ans, et. —tas de faire la, guerre, disent-ils
— ramènent Constantin. Ce n'est pas sans
dériKion que lions nous rap])elons à l'heure
]vréisente que certains journaux français
applaudirent'stupidement à la défaite de
abomine d'iitat. comme à une victoire de
l'idée de paix ! Constantin revenu, c'est, la,
guerre dans l'Orient européen.
I-à- France raisonnablement fait, la. paix
' avec la Turquie ; la Grèce, soutenue par
l'Angleterre, fait la. gne.r-re. Le traité de
Sèvres lui a. donné Smynne et «on terri-
toire ; il lui faut la Turquie d'Asie. Plus
, folle entreprise, plus llagrante agression
| à la vie d'un peuple ne iw peut concevoir
I depuis celle 1 que si le coup iér|sil, cY.it l'Angleterre
qui gouverne le© Détroits et r Archipel par
personne interposée. Car M. L-loyd George
fait 'battre: les autres, mais ne se bat pas
lui-même. Excellente méthode, si elle peut
am.porteir le succès, !
E,l!|e ne l'emporte pas. Il y a. plus d'un, an
que Foch a dit dans une conversation avec
un journaliste : « Les Grecs seront battus.
Leur désastre est fatal. » M. Lloyd George
se moque bieai des prévisions de Focli ! Il
se moque bien que des gens meurent pour
sa politique ! La paix lui convient assuré-
ment et l'on sait si ce prédicant en gonfle
son verbe et s'en fait l'apôtre ; mais, il
n'est pas d'hésitation possible, ei l'intérêt
anglais — tel que ce méigailomanc le con-
çoit, s'entend — doit se servir par le feu
et par le sang. La plus abominante preuve
s'en administre sur les cliainps de bataille
de l'Anatolie.
A l'heure qu'il est, l'armée grecque
n'existe plus. La Turquie a soufflé dcissui?
et l'a escamotée. Unités anéanties, régi-
ments capturas, éta.ls-majors pipés (géné-
ralissime en tête), mitrailleuses, canons,
avions, parcs, train)!, tout le « bazar »
guerrier passe, aux Turcs ; le reste est en
fuite, en débandade, « pagaïe » insensée
qui à travers les siècles fera crever de rire
ies écoliers apprenant l'histoire. L'armée
Unique est. aux bords de l'Egée. Cette ar-
mée, c'est la Tuirquic croyante, frémis-
sante, revenant comme en 1453 à l'assaut
du pays d'or et de la. mer merveilleuse !
Cette armée vent refaire l'unité " de la
Turquie, •rentrai- à Stamboul, y faire res-
p'.endir la, gloire du Croissant et de l'Is-
lam.
Qui l'arrêtera. ? El faut-il l'arrêter ?
C'est ici, combattants français et alliés,
que je vous attends.
Si les Turcs avancent et que M. Lloyd
George iiista.llé à Constantinople veuille
les tenir en respect, que va-t-.il se j>a,sser ?
M. Lloyd George vaA-U, mobiliser 400.000
citoyens anglais et les transporter là-bas ?
Camarades anglais, comment trouvez-vous
le cadeau ? Mais non, le pacifiste guerrier
Lloyd George va tâcher de faire battre
des gftii!- qui ne soient pas des Angila.is.
Il en trouvera..
Ce ne seront pas des Français, dites-
vous, .le l'espère, sans le Bavoir. Car voici
ce qui va, arriver :
— les Balkaniques, dont les Turcs sont
les ennemis, ne voudront pas laisser ceux-
ci figurer à nouveau an rang des puis-
sances européennes ■— c'est du moitié
assez probable. Ils ne tulcrerunt pas une
année turque à Confilantinople.
— en tout état de cause, le traité de
Sèvres qui a. fait deux Tnrqnies est dé-
chiré ; la carte dus Bail.ka.ns est à ii-eilou-
cher.
— la. question d'Orient, paradis des his-
toriens, est réouverte, la, question des Dé-
troits -est à revoir. Toute l'Europe s'y iuté-
rfisse. Personne n'est, hors de la question.
— déjà Moscou a. féiliciié les Turcs ;
no); bolehevicks rêvent d'un bloc oriental
européen nisso-tnrc ; la victoire turque
les enthousiasme. Vont-ils ^e lancer sur
la Roumanie ?
— si les Balkaniques font la guerre aux
Turcs, qui peut, prédire quel sera le re-
tenti.sisftiiii'nt de l'événenient '? Que fera la
Hongrie. '? Que fera l'Ukraine ? Que fera
la Bulgarie ? Que fera la. Pologne ?
— si la. guerre s'allume sur les Détroits,
qui maintiendra, la paix da.UK l'Europe
centrale ? I.'année du Rhin assurant l'im
mobilité dé l'Allemagne, '1-'Angleterre sera--
t-eille.à Constantinople pour surv^fililer! la
bataille et brasser las cartes ? Réussi.ixi-
t-eille ce coup doublé : la gucrre'fnilc- par
les Balkaniques, la, Fiaiice'• montant la
garde à Cobl.enz, l'Angleterre arbitrant cl
grugeant, tout le monde ? Quel rôle sera'
dévolu à l'Italia ?
— si la France — comme c'est fartai! —
est contrainte de prendre une part-diplo-
matique de premier plan à l'affaire, y
jn'endira-t-e.l'!e une part -militaire ? Si oui,
nous y sommes"':''allons-nous nous battre
par la faute de M. Lloyd George et pour
les Anglais ? ALLONS-NOUS REFAIRE
LA GUERRE A LA TURQUIE SUR L'OR-
DRE DE M. LLOYD GEORGE ET DES
ANGLAIS ? ALLONS-NOUS ÊTRE JETÉS
DANS UNE MÊLÉE EUROPÉENNE ?
Nous sommes en présence de l'inconnu.
Ou. ibiien la conférence de Venise (ou d'ail-
leurs) acceptera, les Turcs à Constantino-
ple. Leur laisse.ra-t-eJlle la garde des Dé-
troits qu'ils ont livrés aux Boches en 1914 ?
A moins que la. paix ne se faisant — com-
me de juste — sur le dc(; de la Grèce, les
Anglais n'abandonnent leurs amis -et ne
•s'arrangent pour duper leurs ennemis et
leurs alliés et devenir maîtres d.es lisaix
sous lus apparences d'um gouvernement
turc. Si les Kéma.listes sont plus ambi-
tieux de prestige que de réalité, c'est mie
chose possible. La. France et ses alliés se
laisseront-ils joiveir '?
Ou bien rentrée de l'Europe est refaisée
aux Turcs. • Alors, c'est la guerre en
Orient, immédiatement, en Europe cen-
trale ensuite, et peut-être jusqu'à nous
pour finir.
Mais ces ailler-natives supposent un ac-
cord préaikiiblc des grands aillés -sur la
question ; nous n'en sommes pas là. Il
reste, entre ce?? positions toute la gamnte
des compromis et des coUs mal taillées
qui ne résolvent rien, font des mécontents
dans tous les camps et conserv.eait des
germes de conflits futurs.
Et si l'accord des Allias ne s'établit pas,
le conflit dit certain.
M. Lloyd George, archétype de l'inipé-
rhilisme anglais, a déchaîné la. guirre
dans l'Orient européen ; il a ébranlé les.
assises de la paix européenne, dissocié
les alliances, semé entre les Anglais et
les Français l'aigreur et la. métia.nc.',
amené, aux portes de Constantinople une
armée victorieuse dont nul hè petit dire
encore jusqu'où elle prétend porter ses
pas.
Nous voulons croire (pie le Gouverne-
ment français saura parler haut, refaire
le bloc victorieux de 101S, servir le droit.
— celui des Turcs y compris — et crier
« bas les jifiltes » à M. Lloyd George et à
sa coterie !
Quant aux combattants français <>t al-
lies, l'heure à leurs gouvernements qu'ils se sont bat-
tus parce qu'ils étaient attaqués, qu'ils
ve.irlent (pie chacun ait sa place, au soleil,
mais qu'ils n'entendent, pas se laisser
lancer dans une nouvelle tuerie pour ser-
vir la politique impérialiste de M. l.b.iyd
George, que le peuple anglais — >;'il ne
l'approuve pas unanimement — n'a, pas
encore désavouée.
Camarades anglais, si tel est votre plai-
sir, bouclez vos tacs !
Henri Pir.nor.
Président honoraire
■ ri Administrateur de l'Ftiion Fédérale,
?£« ©yeiilCRTION HHeOOMHDflmB. — IicKamétfo : 20 Centimes
/ Dimanche 17 Septembre 1922.
BUt-LËTIN DE L'UNION FÉDÉRALE DES ASSOCIATIONS FRANÇAISES
de Blessés, Mutilés, Réformés, Anciens Combattants de lit Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants
\_^ Siège Sosiai: 16, Hqe de l'fibbaye, PARIS (6e). « ABONNEMENT : 8 ffftANGS* « flédSetion ètgdministgatioïi : •« La FRANGE MUTIItÉE " Ogléans-Centoal, 21
GOlTVOCiiTIOl^S
i_€ Conseil;d^administration se réunira au , siège social, 16, rue de l'Abbaye, le
30 ée^teml»rJé: prochain - -
Le Comité fédéral se réunira à la Sorbonne (amphithéâtre Michelet), le l*'r oc-
tobre prochain; à 9.heures. - ,.;..:.
. ORDBE DU JJIBtt •--,--. J ;. .. . ..
1"°"- Action. administrative. —' ■'-. Conten- ; de guerre,. -Fédâi'atioii- interalliée éee ân-
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-at-tiék 64,-MçfenciieMéifttS;" ■ •. ':-'■*' .; -du ■ TravaiJv'-SbeiiBt^a«s;-^*iioâî6, Comité'
2? Action-'parleMéiïMixè.;' ■• •
Puipiilles déla-Natiô^
social. ..v..-■--• ■ .:.-■■ ■•-v.\:!::•:«>■: ■.;- -'.-..r •;• i*:;dùJii%tfâiiv.:éiafe^
3° Action interfédérale, — Office n&tio- grée,
nal, Fédération: interalliée- des invalidés .5° Questions diverses.
A mes correspondants. — Voeux additionnels du Congrès de
Glgpmpnt. — lies employés auxiliaires de l'xîifeafe. — Dans
igânjanufactures. " Heureux résultats de la collaboration
.^avfee les parlementaires.
Le yoluiMdneux -courrier que je reçois
toutes les/;Î3ema!ines au sujet des eniplois
« dits réservés' » me prouverait, s'il en
«tait ■béiâoin,, combien cette. question pas-
sionae, à'juste titre,uni grand nombre de
cania.r.aijhes. Que mes correspondants soient
rassurés :4
en, çoiisidération 'par les Pouvoirs puMics..
Pour peu, en effet, que nos Fédérations,
-départementales consentent' à Tfaire l'édu-
cation' de inos parlemieiitaiires — oeuvre que
jidus «è casseiroaîs'.idè' recommander —
nous obtiendrons, à la rentrée prochaine,
le vote du projet établi par le Congrès de
Clerruoh'tTFe^rrajid^:^ : • "' - ;i
A ce propos, .je. reproduis ici les-voeux
addition.nels adoptés par la 3° Commission
et qu'un fâcheux oubli a. empêché d'être
insérés dan® le comptie rendu officiel :
I
iLe temps d'auxiliaire passé ilans une
Administration, comptera pour la. retraite
et pour l'avancement, même au cas où le
mutilé serait titularisé au titre de la loi
sur las a Emplois réservés » dans une Ad-
ministration autre que celle oit il était
employé' comme auxiliaire.
u
Les victimes de la guerre maintenues
dans leurs emplois, comme auxiliaires,
seront^.titularisées d'office au bout d'un
an de service, avec effet rétroactif depuis
le jour où elles ont atteint ce délai d'un
an.
III
■ Les veuves de guerre actuellement em-
ployées dans'lcs Ministères comme auxi-
liaires temporaires seront nommées d'of-
fice auxiliair.es ■ permanentes sans nouvel
examen, après un an de stage.
Considérant. qUc des mutilés ayant com-
'mis un écart de -conduite dans leur jeu-
rtsesse et ayant été ensuite légalement réha-
bilités par un jugement ou. qui ont été am-
nistiés sont exclus des « Emplois ré-
servés »•,.;.
Considérant que ces mutilés sont élee-
qu'il est inadmissible qu'après avoir subi
teurs et par conséquent éligiblcs,
Estime qu'il est inadmissible qii'uprès
avoir subi des examens pour l'emploi qu'ils
ont postulé, ils reçoivent celle réponse :
« Voire'dossier judiciaire a fourni des rc7i-
seignements défavorables ».
V
.Les -fonctionnaires des Administrations
de l'Etat, does départements, des com-
munes, etc., seront mis à la retraite d'of-
fice à 65 ans.
*
-•■ *
L'Union des. mutilés et réformés pen-
sionnés de guerre employés auxiliaires de
l'Etat.vient do,salisir l'Office national, par"
un rapport, très documenté, de la. question
de la titularisation des modestes servi-
teurs dont culte défend les droite. Argu-
ments de faits, de raison et de sentiments,
tout, concordie à démontrer le bien fondé
de leur revendication.
Sur un effectif do 60.370 auxiliaires tem-
poraires, il n'y a que 6.834 victimes de la
guerre. Le total des mutilés, réformés et
pensionnés compris dans le personnel des
Administrations permanentes est de 2.624.
En réalité, 4.210 camarades sont, employés
dans des Administrations temporaires. Ce
sont donc ceux-ci les plus menacés actuel-
lement par la. loi de finances du 31 dé-
cembre 1921. 11 est facile de donner satis-
faction, aux victimes de la guerre, puisque
malgré la suppression, on. 1022, de 50.000
fonctionnaires, il restera encore, le 1"r jan-
vier 1023, 10.370 auxiliaires. 11 suffit, en
conséquence, de. titulariser immédiatement
les victimes de. la guerre employées dans
des Administrations permanentes et d'ap-
pliquer pour celles d'entre, elles qui sont
utilisées dans des Administration tempo-
raires le jeu d£s mutations que M. Magi- j
not Vient d'inaugurer dans ses'deux Miixis- |
tères.'
D'ailleurs, la iiitùilarisatioii Jaiiisi récla-
mée n'-est quei la réalisation d'un ordre du
joui' voté par la. Chambre,.lé27 avril 1921 ;
« La Chambre, approuvant les déclara-
tions'du. Ministre des Pensions et confiante
dans le Gouyèrneiiient pour hâter la réa-
lisation de toutes les x-éparations dues aux
victimes de la guerre et notamment en ce
qui .conce-rhia les emplois réservés et leur
maintien dans les emplois qu'elles occu-
pent, passe à l'ordre du. jour. »
Ajoutons qu'en dehors de l'indemnité de
résidence que seuls quelques auxiliaires
temporaires peuvent toucher, les traite-
ments des employés pe ri panent s sont sen-
siblement les mêmes que ceux dei leurs col-
lègues occupés provisoirement. Enfin, le
licenciement de ces derniiers augmenterait
l'armée des chômeurs d'un contingent con-
sidérable et qui trouverait 'difficilement
à s'employer par suite de la. ■situation par-
ticulière de ceux qui lé e.onstitueraiein.t.
Ce plaidoyer ne peut pas laisser insen-
sibles ceux qui ont la. charge des intérêts
des victimes de la guerre. L'U. F. v veil-
lera..
*
■•• *•
Jo disais dans un de mes précédents ar-
ticles que nous trouvions des adversaires
jusque dans les rangs des fonctionnaires
recrutés par la voie du concours civil.
Je ne croyais pas sii bien dire, puisque
j'apprends que des employés .entrés, :e
plus souvent, dans certaines Administra-
tions par la voie des « recommandations »,
s'insurgeait contre le projet —: pourtant
si anodin — voté par le Sénat.
C'est ainsi que la Fédération des tabacs
demande le « maintien intégral du privi-
lège concédé au personnel des manufac-
turas de l'Etat ». Ce privilège, explique ce
groupement, « consiste à. accorder un cer-
tain pourcentage des emplois vacants à
son personne! dans le ibut de l'encourager
et, l'inciter à apporter tout le soin dési-
rable dans la préparation et la. bonne con-
fection des produits du monopole ».
Goùlez-vous tonte la saveur de cette...
définition ? D'un trait de pi'unnc, les diri-
geants do cetite organisation effacent les
130 années qu'i se sont écoulées depuis
l'abolition des corporations. Bien mieux :
ils ignorent superbement qu'une guerre de
5 ans a, fait de nombreuses veuves dont la
situation est misérable. Et, d'une main
ferme, sans que- leur coeur trahisse la
moindre défaillance, ces messieurs et, ces
daines de 'la. « Commission executive » de-
mandent: que le pourcentage des emplois
réservés a.uix victimes de la. guerre soit
ramené de 3/4 à. 1/3. Nous verrons s'il se
trouvera un rapporteur pour défendre
une telle prétentlion, des députés pour la
soutenir et. un Parlement pour la « léga-
liser ».
Les Licenciements
Nos" camarades emip.loyés dans les Ser-
vices des Pensions, que la circulaire du
22 aoxit menace d'un prochain licencie-
ment,, vcirronit que le Président, de l'U. F.
a porté la question qui les intéresse, devant
jl-e prochain Conseil d'administration.
- Qu'ils. veuillent donc-, bien. patienter pors-
.. que: leur situation''fera, r.ohj'eit. d'unie dis-.
- cnssioiL approfondie, ,©t -que les ,mesures
, îiéG-essaires à la .sauvegaircie de leurs drp,iill5
> seront, .prises. . . . ....,.:.. ..
Le. Secrétaire, -général ■ ; de . VU. F. est
d'aiiteurs in.tai'veina au Ministèi-e da la
Guerre en fa.veur de»s veuves et des mu-
tilés licencies en bloc d'un Centre de ré-
forme récEiriiineait dissous.
11 ne peut évidemment préjuger du ré--
sui}tat qu'auiroait ses démiarches. Mais' nous
ne pouvons oroii-e,. qulant à. nous, que le
Ministre de la Guerre se refusera à preni-
dre à son service ceux que le Ministre des
Pensions aura licenciée.
Car les argiunients « des droite acquis »
. et de la « spécialisation » n'ont aucune va-
leu.1- en ijegard de l'oeuvre die justice dont
; nous réclamons la réailisation. — M. R.
^.13. Congrès de Olemcioixt
l^,ek Séance pleniere clo«vërturë
Il juin 1922. Va matin ensoleillé... Sur la place de Jaude, devant le Cinéma Gergovia, les dèlêynés, heureuxde se-
rencontrer et d'évoquer de vieux souvenirs, bavardeni à là porte, malgré les pressantes invitations Uès'Coinniissairtg.
Au premier plan, le sympathique directeur des services de VU. F-., notre camaradi Plateau, collectionne déjà lei
ordres du jour.
TZRI:BTrnsrE LIBRE
Les Combattants Français et Alliés (do Continent) se battront-ils pour NI. Lioyd leorge ?
De quelque côté que nous nous tour-
nions, nous rencontrons des détracteurs,
des ennemis sournois ou déclarés, A nous
de les démasquer publiquement. J'ai pu
me rendre compte qu'avec de la volonté
on peut les rendre inoffensifs. Dans une
réunion privée dû mutilés à laquelle as-
sistaient des parlementaires jouiissant
d'une certaine notoriété, j'ai eu la satis-
faction de voir que les vamx de l'Union
Fédérale étaient considérés comme très
sages et très modérés et, qu'en consé-
quence, ils seraient défendus énergique-
ment au moment de la. dfiscnss'ion publi-
que du projet «levant bs Chambres.
.le reste convaincu plus que Jama'is de la
nécessité d'une collaboration élro'ite entre
nos Associations départomentn,l\s cl les
représentants an Parlement pour faire
aboutir, dans le moindre délai, les déci-
sions du Congrès de C.lermont-Ferrand.
Léon VIAI.A,
Yicc-VrésidenI de l'V. F.
Monsieur Lloyd George nous mène tout
droit à la. guerre ouirqpéennevi Pendant que ,
les événements, se .précLpitont . inexoraibilcr
ment, MM. Robert CecW eit^- Bai'.foun', ses
çoadj.uiteui-s — sinon ses cdanpliociî, l'ave-
nir le dira. — jouent leur"parti* à Genève ;
ainsi misent-ils sur tous lés tableaux ; si
le grand premier rôle a'faute à Londres, à
Berlin, à ÂtJièuiiïs| à Cônôtantinople, à
Moscou, on. tente die ressaisir Ja corde à,
Genève ; car,' il importe de faire l'Europe
solidaire des triipatouiiila.gêe de la politi-
que anglaise. Au bout du compte, l'affaire
est cilaire. Si tout eût bien, marché, l'An-
gleterre dcmciu.ra.it seule et'se gonflait les
poches, déjà pleihi.es à criwiu.or ; tout roiuilc
au pis, on change de tactique : part à
tous, puisqu'il n'y a, plus que des coups à
encaisser !
Ce n'est pas que nous isoyons adveirsaires
des propositions appariées à la. S. D. N. par
cos messieuic- les amis d.u cabotin de Lon-
dres ; on sait quelles isont nos vues et Viaila
vient de les rappeler avec la fermeté et sur
le ton qaii conviennent : mais nous ne vou-
lons pas être dupes et « remettre ça, » au
soirvice de M. Lloyd George et de l'impé-
rialisme anglais.
L'Angleterre est impérialiste. Elle s'est
gavée par le moyen 1 dit Traité ; soit. Cela,
ne lui suffit pas.'Ël'lê a fetité de •noyer 1er-
antre* et la. France d'abo'rd: Politique anti-
française dans la. quiciîtion des réiia.ra.tions
et des dettes de. l'Allemagne, poiiti<]ue ;inti-
fra.nçaise lors de la conférence'de Washing-
ton, politique amtifrança.isc des campagnes
de cailoanni.es menées pa,r la presse qui sti-
pendie la coa.lition ba.ncalre Lloydgeor-
gienne, politique antifrançaise da.ns Je Le-
vant : le bilan e.st connu. Politique anti-
j'uiwiçaise enfin à CbiKStaintinople ; uoni-
avions là-bas des gens eana.bles, bien en
cour, et qui n'avaient pas pour mandat
d'évincer les forces alliées ; pourquoi notre
Gouvernement, les a-t-il rappelle»; ? MM. les
militaires anglais, forts sans doute des lau-
riers de GaMipoli, ont. pris le dessus du
pavé, commandé en maîtres' et tout piano,
pianissimo, annexé les 'détroits. L'Angle-
terre, « jn-otège » les détroits.
Ceila ne su.ffi.sa.it encore pas. M. Lloyd
George, protecteur de Constantin le victo-
rieux — Co)>:-1an.tin battu en 1897 par les
Turcs, Constantin traître à «es alliés bal-
kaniques de 1912, Constantin, assassin, des
marins français en 1917 — M.' Lloyd George
a, lancé les Grecs sur Ma. Turquie d'Asie.
Tristes Gi^ecs. Quand il était de leur de-
voir de se battre contre les. Bulgares, ils
étaient pacifistes. Quand enfin Venizcf.os
les entraîne avec nous, à peine récollont-
ils le fruit somptaieaix de la vicloliiie des
Alliiis, qu'ils jettent bas le seul grand
, homme de leur histoiie depuis deux niiille
I ans, et. —tas de faire la, guerre, disent-ils
— ramènent Constantin. Ce n'est pas sans
dériKion que lions nous rap])elons à l'heure
]vréisente que certains journaux français
applaudirent'stupidement à la défaite de
abomine d'iitat. comme à une victoire de
l'idée de paix ! Constantin revenu, c'est, la,
guerre dans l'Orient européen.
I-à- France raisonnablement fait, la. paix
' avec la Turquie ; la Grèce, soutenue par
l'Angleterre, fait la. gne.r-re. Le traité de
Sèvres lui a. donné Smynne et «on terri-
toire ; il lui faut la Turquie d'Asie. Plus
, folle entreprise, plus llagrante agression
| à la vie d'un peuple ne iw peut concevoir
I depuis celle 1 que si le coup iér|sil, cY.it l'Angleterre
qui gouverne le© Détroits et r Archipel par
personne interposée. Car M. L-loyd George
fait 'battre: les autres, mais ne se bat pas
lui-même. Excellente méthode, si elle peut
am.porteir le succès, !
E,l!|e ne l'emporte pas. Il y a. plus d'un, an
que Foch a dit dans une conversation avec
un journaliste : « Les Grecs seront battus.
Leur désastre est fatal. » M. Lloyd George
se moque bieai des prévisions de Focli ! Il
se moque bien que des gens meurent pour
sa politique ! La paix lui convient assuré-
ment et l'on sait si ce prédicant en gonfle
son verbe et s'en fait l'apôtre ; mais, il
n'est pas d'hésitation possible, ei l'intérêt
anglais — tel que ce méigailomanc le con-
çoit, s'entend — doit se servir par le feu
et par le sang. La plus abominante preuve
s'en administre sur les cliainps de bataille
de l'Anatolie.
A l'heure qu'il est, l'armée grecque
n'existe plus. La Turquie a soufflé dcissui?
et l'a escamotée. Unités anéanties, régi-
ments capturas, éta.ls-majors pipés (géné-
ralissime en tête), mitrailleuses, canons,
avions, parcs, train)!, tout le « bazar »
guerrier passe, aux Turcs ; le reste est en
fuite, en débandade, « pagaïe » insensée
qui à travers les siècles fera crever de rire
ies écoliers apprenant l'histoire. L'armée
Unique est. aux bords de l'Egée. Cette ar-
mée, c'est la Tuirquic croyante, frémis-
sante, revenant comme en 1453 à l'assaut
du pays d'or et de la. mer merveilleuse !
Cette armée vent refaire l'unité " de la
Turquie, •rentrai- à Stamboul, y faire res-
p'.endir la, gloire du Croissant et de l'Is-
lam.
Qui l'arrêtera. ? El faut-il l'arrêter ?
C'est ici, combattants français et alliés,
que je vous attends.
Si les Turcs avancent et que M. Lloyd
George iiista.llé à Constantinople veuille
les tenir en respect, que va-t-.il se j>a,sser ?
M. Lloyd George vaA-U, mobiliser 400.000
citoyens anglais et les transporter là-bas ?
Camarades anglais, comment trouvez-vous
le cadeau ? Mais non, le pacifiste guerrier
Lloyd George va tâcher de faire battre
des gftii!- qui ne soient pas des Angila.is.
Il en trouvera..
Ce ne seront pas des Français, dites-
vous, .le l'espère, sans le Bavoir. Car voici
ce qui va, arriver :
— les Balkaniques, dont les Turcs sont
les ennemis, ne voudront pas laisser ceux-
ci figurer à nouveau an rang des puis-
sances européennes ■— c'est du moitié
assez probable. Ils ne tulcrerunt pas une
année turque à Confilantinople.
— en tout état de cause, le traité de
Sèvres qui a. fait deux Tnrqnies est dé-
chiré ; la carte dus Bail.ka.ns est à ii-eilou-
cher.
— la. question d'Orient, paradis des his-
toriens, est réouverte, la, question des Dé-
troits -est à revoir. Toute l'Europe s'y iuté-
rfisse. Personne n'est, hors de la question.
— déjà Moscou a. féiliciié les Turcs ;
no); bolehevicks rêvent d'un bloc oriental
européen nisso-tnrc ; la victoire turque
les enthousiasme. Vont-ils ^e lancer sur
la Roumanie ?
— si les Balkaniques font la guerre aux
Turcs, qui peut, prédire quel sera le re-
tenti.sisftiiii'nt de l'événenient '? Que fera la
Hongrie. '? Que fera l'Ukraine ? Que fera
la Bulgarie ? Que fera la. Pologne ?
— si la. guerre s'allume sur les Détroits,
qui maintiendra, la paix da.UK l'Europe
centrale ? I.'année du Rhin assurant l'im
mobilité dé l'Allemagne, '1-'Angleterre sera--
t-eille.à Constantinople pour surv^fililer! la
bataille et brasser las cartes ? Réussi.ixi-
t-eille ce coup doublé : la gucrre'fnilc- par
les Balkaniques, la, Fiaiice'• montant la
garde à Cobl.enz, l'Angleterre arbitrant cl
grugeant, tout le monde ? Quel rôle sera'
dévolu à l'Italia ?
— si la France — comme c'est fartai! —
est contrainte de prendre une part-diplo-
matique de premier plan à l'affaire, y
jn'endira-t-e.l'!e une part -militaire ? Si oui,
nous y sommes"':''allons-nous nous battre
par la faute de M. Lloyd George et pour
les Anglais ? ALLONS-NOUS REFAIRE
LA GUERRE A LA TURQUIE SUR L'OR-
DRE DE M. LLOYD GEORGE ET DES
ANGLAIS ? ALLONS-NOUS ÊTRE JETÉS
DANS UNE MÊLÉE EUROPÉENNE ?
Nous sommes en présence de l'inconnu.
Ou. ibiien la conférence de Venise (ou d'ail-
leurs) acceptera, les Turcs à Constantino-
ple. Leur laisse.ra-t-eJlle la garde des Dé-
troits qu'ils ont livrés aux Boches en 1914 ?
A moins que la. paix ne se faisant — com-
me de juste — sur le dc(; de la Grèce, les
Anglais n'abandonnent leurs amis -et ne
•s'arrangent pour duper leurs ennemis et
leurs alliés et devenir maîtres d.es lisaix
sous lus apparences d'um gouvernement
turc. Si les Kéma.listes sont plus ambi-
tieux de prestige que de réalité, c'est mie
chose possible. La. France et ses alliés se
laisseront-ils joiveir '?
Ou bien rentrée de l'Europe est refaisée
aux Turcs. • Alors, c'est la guerre en
Orient, immédiatement, en Europe cen-
trale ensuite, et peut-être jusqu'à nous
pour finir.
Mais ces ailler-natives supposent un ac-
cord préaikiiblc des grands aillés -sur la
question ; nous n'en sommes pas là. Il
reste, entre ce?? positions toute la gamnte
des compromis et des coUs mal taillées
qui ne résolvent rien, font des mécontents
dans tous les camps et conserv.eait des
germes de conflits futurs.
Et si l'accord des Allias ne s'établit pas,
le conflit dit certain.
M. Lloyd George, archétype de l'inipé-
rhilisme anglais, a déchaîné la. guirre
dans l'Orient européen ; il a ébranlé les.
assises de la paix européenne, dissocié
les alliances, semé entre les Anglais et
les Français l'aigreur et la. métia.nc.',
amené, aux portes de Constantinople une
armée victorieuse dont nul hè petit dire
encore jusqu'où elle prétend porter ses
pas.
Nous voulons croire (pie le Gouverne-
ment français saura parler haut, refaire
le bloc victorieux de 101S, servir le droit.
— celui des Turcs y compris — et crier
« bas les jifiltes » à M. Lloyd George et à
sa coterie !
Quant aux combattants français <>t al-
lies, l'heure
tus parce qu'ils étaient attaqués, qu'ils
ve.irlent (pie chacun ait sa place, au soleil,
mais qu'ils n'entendent, pas se laisser
lancer dans une nouvelle tuerie pour ser-
vir la politique impérialiste de M. l.b.iyd
George, que le peuple anglais — >;'il ne
l'approuve pas unanimement — n'a, pas
encore désavouée.
Camarades anglais, si tel est votre plai-
sir, bouclez vos tacs !
Henri Pir.nor.
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