Titre : Le Libre penseur de France et de libre pensée universelle : journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Date d'édition : 1910-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32807104c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1910 01 août 1910
Description : 1910/08/01 (A6,N14)-1910/08/14. 1910/08/01 (A6,N14)-1910/08/14.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604595w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86454
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2011
SIXIEME AN NE t. — N» 14.
Mi^ÈHéi^^^Ê^i^^
j !« AOUT I9IO
BULLËTIMPOLITiaUB
Les consultations électorales se suc-
cédant à quelques mous chez nous il est
util© d'en suivre les manifestations et de
souligner les progrès faits par la Libre
Pons éc
- -T0U&-HOUS savons, que le renouvel-
lement des conseils" généraux et d ar-
rondissement ne sont eni général, à pro-
prement dire, une question politique.
Les personnalités cantonales, les in-
fluences de situations, l'amour propre
du clocher, jouant un principal rôle, ce
qui d'ailleurs, ne devrait pas être, les
citoyens devraient s'élever au-dessus de
■tout cela et affirmer chaque fois qu'ils
sont consultés, leur foi et leurs concep-
tions sociales. Mais pour la plupart du
temps, il n'en est pas ainsi. Pendant
toute la compagne électorale- de ses der-
niers temps, la réaction cléricale a chan-
té partout et sur tous les tons, ces espé-
rances. -Elle profitait d~*inic|dents der-
niers, "qui malheureusement ont divisé
les républicains. Elle s'ingénie égale-
ment à cacher son drapeau et ses candi-
dats vont au milieu des électeurs, pro-
nonçant deis tirades enflammées, essa-
yant de leur faire gober un faux démo-
A cette tactique trop de républicains
répondent par une mollesse d'action dé-
cevante atténuant même la teinte d'un
programme avancé, n'osant pas dare ca-
rément ce qu'ils pensent, ce qu'ils sont,
ce qu'ils feront une fois élus. Dans ces
conditions la statistique ne peut être
que faussée.
Malgré cette défaillance laissant de
côté certains cas où les réactionnaires
furent appâtés par des politiciens, que
la République devrait répudier, exami-
nons d'après les comptes rendus offi-
ciels 'la situation électorale du pays.
Comparativement aux élections légis-
latives, elle n'a pas changé. La consul-
tation s'est affirmée toujours un peu
plus vers la gauche puisque les partis
de droites perdent quelques-unes de
leurs positions. Cette marche vers le
progrès démocratique est faite pour en-
courager notre propagande et nos ef-
forts, elle est pour nous la récompen-
se du travail si ardu que nous accom-
plissons à travers le pays et nous lais-
se espérer que la marche de l'évolution
dans les idées rendront le prolétariat
maître de ses destinées. ,
De tous les partis, celui, de la Démo-
cratie Sociale gagne le plus de sièges, la
cause en est dans la dépense de ses ef-
forts à rencontre de certaine catégorie
de républicains qui dorment,' larme aux
pieds sous le prétexte que quelques-uns
de leurs chefs sont au pouvoir : ceux-ld,
il n'est pas besoin d© le proclamer per-
dent de la confiance populaire Leur
presse, quelques-uns de leurs militants,
au lendemain des scrutins jettent Dien le
cri d'alarme mais c'est tout, ils rentrent
sous l'orme, attendant de* défaites nou-
velles. Le gros de leur cadre semble être
.poussif, ne peut plus avancer, ne sait
pas réagir. C'est de la poltronnerie po-
MSMls' n'ont pas l'audace d'être, qu'ils
disparaissent, car leur figuration sur la
scène lait tenir haletants leurs cla-
queurs et comme ils ne font plus aucun
- effet les troupes adverses ont toutes les
audaces et auraient vite raison de leur
tailler des croupières. Le conatervantis-
me à l'annonce du réveil démocratique
et populaire, semble rendre aveugle des
hommes qui ont cependant mérité de la
République ; s'ils continuent cette poli-
tique stérile, elle leur sera funeste :
qu'ils descendent dans l'arène publique',
qu'ils se mêlent davantage aux mouve-
ments des foules, qu'ils se retrempent
de leurs besoins, qu'ils discutent-et ba-
taillent alors ils gagneront dans l'esprit
public mais, s'ils restent inertes, tant
pis pour eux, la Libre Pensée Sociale
fera seule le travail, elle mettra plus
longtemps mais viendra quand même
à bout de ses ennemis.
Emile NOËL.
L'INFAILLIBILITE PAPALE
C'est dans le mois de juillet, le 19 de
ramonée 1870, que le pape Pmie IX fit dé-
clarai' par un concile, tenu au Vatican,
l'infaillibilité papale ; cejçoncile se com-
posait de plus de 600 membres, des cardi-
naux, -des évêques, des archevêques, des
abbés généraux et des supérieurs de tout
ordres religieux. .
Que penser d'un homme aussi ridàcute,
qui, il v a quarante ans, alors que jamais
ses prédécesseurs aux époques même les
plus barbares et les plus fanatisées, n'a-
vaient osés lancer au visage du monde de
semblables inepties ; car, que peut penser
une personne qui .veut se donner la peine
de réfléchir et de jeter un coup d'oeil sur
l'histoire des papes ; les Borgia, Alexan-
dre, étant cardinal-évêque de Porto, avait
pris pour sa maîtresse la Vanuzza,
de la famille Cattanci, dont il eut cinq
.enfants, et, à la mort d'Innocent VIII, se
fit nommer pape sous le nom d'Alexandre
VI ; il ne fut jamais dépassé en débauches
et en cuimes.
Et François d'Albescola de la Rovère,
pape isouis le nom de Sixte IV, qui nen
cède'guère à Boxgia ; il fit nommer car-
dinaux- Pierre et Jérôme Preiro, qu'il
avait élevés et dont le dernier lui servait,
diit-on, à ses infâmes passions. Agrippa
nous apprend que ce pape avait fait cons-
truire usne superbe maison publique, et
qu'il fournissait des Mes à tous ses amis,
et permettait d'exercer la sodomie pendant
les trois mois les plus .chauds de l'année :
juin, juillet et août.
Combien sont nombreux les détails que
l'on aurait à faire SUT les moeurs des pa-
pes tel que Jean XII, qui le fut à 18 ans,
était le plus grand festoyeur que l'histoire
nous mentionne ; avait pour maîtresse la
veuve Preinier et Etiennette, qui mourut
en mettant au monde l'enfant qu'elle avait
eu de lui. Et Benoit IX que les Romains
►indignés .chassèrent par rapport à ses in-
famies.
L'histoire de la papauté toute entière,
telle qu'elle ressort nettement tracée des
milliers de sources, dignes de foi et de do-
cuments historiques aVune évidence pal-
pables, apparaît à tout juge impartial
comme un tissu de mensonges et d'impu-
dences, comme un effort sans scrupule,
pour conquéflir l'absolue dominationi intel-
lectuelle. Si l'on appliquait un examen à
la longue série des papes et des princes de
l'église, lesquels étaient choisis pour re-
présenter la morale' chrétienne, on verrait
* clairement que la plupart de ces hommes-
1 là étaient de sales et fourbes charlatans
et, beaucoup d'entre eux, des cijiminels
méprisables.
Dès les premiers siècles du christianis-
me, le pape était toiuit simplement un fonc-
tionnaire ecclésiastique étant parvenu au
grade d'évêque et après la séparation des
églises d'Orient et d'Occident, la primatoe
des évêques romains fut acceptée dans
l'Europe occidentale, et ce n'est que vers
cette époque, 860, que l'évêque de Rome
prit le titre de pape et c'est près de XIX
siècles plus tard que Pie IX, confiant dans
la crédulité et l'ignorance de ses ouailles,
eût l'audace de faire voter à ses subordon-
nés «cette fameuse infaillibilité. Et dire
qu'aïf XXe sjèele il existe encore une foule
de bons bigots qui tiennent debouts et qui
ont l'esprit assez malade pour croire à tou-
tes-ces sornettes.
Quand est-ce donc que nos représen-
tants, nos ministres d'instruction publi-
que, tout en laissant la liberté à nos bons
prêtres d'enseigner leur belle morale, au-
toriseront nos uistituteurs laïques, au lieu
de les laisser neutres, à enseigner la mo-
rale comparée et de commander à leurs
élèves d'ouvrir les yeux, de voir, de com-
■prendre et de juger. De sorte que si le
prêtre à la liberté d'atrophier le cerveau
des enfants, l'instituteur laïque, ait le de-
voir de le guérir
L. FAVATJD.
Les Défunts
L'hypothèse spiritualiste aboutit à cette
ccmcteion inattendue : la justice posthu-
me n'a pas de sanction !
Nom allouais le démontrer.
Les premiers Pères de l'Eglise regar-
daient l'âme comme une matière éthérée
qui survivait à la matière grossière du
corps ; et l'on comprend qu'ils aient pu
imaginer le supplice du, feu et les jouis-
sances du Paradjis.
Mais l'Eglise romaine, en proclamant,
avec le néo-platonicisme, l'immatérialité
des âmes, doit renoncer au feu de son en-
fer et aux fourches de ses diables.
L'âme catholique n'a pas d'étendue : on
ne peut ni l'apercevoir au microscope, ni
la diviser par un procédé chimique, ni la
représenter par un point géométrique, niD
se la figurer d'aucune façon.
Vous pouvez avaler mille trillions die
ces âmes dans une gosatte. d'eau, sans voiuis
en douter ; vous pouvez en placer autant
dans le verre en fusion, d'un) fouir à bas-
sins, ,sians qu'elles s'en doutent ! « L'âme,
dit S. Augustini, ne sent que par son coirps,
et les puissances senisdtàvea ne demeurent
pas en elle après la mort ».
Et comme tes flammes de l'enfer sont de
même nature qiufe le feu terrestre, selon
Judith (XVI) Job (XX), S. Mathieu (V),
S. Maire (VI et XIII), S. Jean Chrysostome,
S. Augustin, S. Grégoire et d'autres, il est
évident qu'aucun défunt ne peut en souf-
frir.
Les démons, « purs esprits » q.ui habi-
tent depuis des siècles les souterrains in-
femaïujx, jouissent de tla même immunité ;
et bien que, d'après les pères récollets, ils
1 circullent dans nos appartements en jetant
feu et flammes, les sociétés d'assurances
ne demandent pas de surtaxe à cette oc-
, casion.
Le feu, dit S. Grégoire (Dialog. 4), n'at-
teint pas en réalité les âmes, mais elles
craignent d'en être atteintes, et cette
I anaànte produit la même douleur qu'une
crémation effective, « qui a anima cremari
se conspicit, crematur ! » (puisque l'âme
croit brûler, elle brûle).
Comment l'âme catholique, incapable de
sentiir, d'imaginer, de penser et, consé-
qmemment, de se mettre en rapport avec
la anatfcère, connaîtrait-elle l'existence du
feu et tremblerait-elle d'être brûlée ?
S. Thomas croit que le feu ne supplicie
pas les âmes dans l'intelligence, mais
dans l'imagination': elles rêvent qu'elles
sont plongées dans une meir de flammes,
et ce cauchemar éternel est la pumâtp'osn de
.leurs péchés.
L'enfer ne différerait d'une névrose gan-
glionnaire qu'en ce que la sensation iilus-
soiire d'une compression de l'épigastre du-
rerait éternellement : mays, ô grand saint
Thomas, les âmes n'ont pas d'épigastre, et
elles ne peuvnt connaître les angoisses
du irêve pa,rce que le rêve présuppose la
sensation et l'imagination !
Certains théologiens assurent que Dieu
remplace, dans d'âme des défunts, les
idées d'oifgine organique par des idées
abstraites dlpiiigiii^ divine.
Dans cette hypothèse, le fidèle, tient la
foi. les vei'tus ou le repentir auraient con-
duit l'âme au ciel du Pape, serait nourri
de plats creux comme l'incrédule loge au
palais -de _Sata**as : la notion abstraite
d'un bien ne peut pas plus causer de. joie
que la notion abstraite d'un mal ne peut
causer de tourments ?
C'est donc en vain que, sous couleur de
« vfsion béatufique », S. Grégoire et S.
Thomas bourrent d'opium ou, de haschich
les âmes des fidèles ; c'est en vain que les
prédicateurs urbains déclament le Para-
dis de Dante dans la chaire des cathédra-
les ; c'est en vain que les prêcheurs de vil-
lage promettent des montagnes de beur-
re, des charretées de tabac et des kermes-
ses flamandes à leurs rustres : le Paradis
des sp/ritualistes est vide de jouissances,
comme leur enfer est exempt die douIeuriS.
Isaï élus » des descriptions détaillées, mais si
peu attrayantes qu'aucun prédicareur ne
s'en eert : les guignols et les baraques fo-
raines sont préférables a,u ciel du prophè-
te et de l'apôtre !
Le manque d'attraits du Paradis papal
fut bnen caractérisé -par Dorât, mourant.
« Quel n'est pas votre bonheur ! lui di- ,
sait son curé. Dans quelques instants,
vous serez au ciel et vous contemplerez |
Dieu face à face. — Toujours... face à fa- 1
ce ? interroge le poète. — Oui, mon frère,
oui, durant toute l'éternité ! — Hélas !
gémit Dorât, je ne le verrai",, donc, jamais
de pirofil ! »
Jules BOSMANS.
LA FEMME
Notre excellent ami Lagarde, président
dé la L, P. de l'arrondissement d'Angou-
lêmie, à la réunion du groupe de Saint-Mi-
chel, a fait une causerie sur ce sujet de
constante actualité, que nous sommes heu-
reux de livrer à nos lecteurs, la divisant
en deux parties obligés que nous sommes
par l'abondance des matières.
C'est, par l'étude, dit notre ami, que se
trouveront résolus ies questions philoso-
phiques et .sociales, par elle nous obtien-
drons plus facilement le bien être que
nous désirons touB, surtout si chaque cito-
yen apporte à l'oeuvre sa facilité travail,
par son intelligence et toutes les facultés
qu'il possède.
Pas un homme digne de ce titre, n'a pas
eu au moins quelques fois, au cours de
son existence, une idée généreuse. Cette
idée mérite d'être transmise à la société
studieuse qui devra en tirer tous les fruits
dont pourra bénéficier l'humanité, car qui
la garderait pour lui seul serait un avare
un égoïste.
La théorie rationaliste est l'interprète de
,1a lumière naturelle de l'intelligence de-
.vant éclairer pour annihiler leurs tristes
effets, des dogmes, croyances et fausses
affirmations énoncées par la doctrine re-
ligieuse. Elle s'oppose avec toute la force
de ses arguments de vérité à la théorie
qui place la Foi avant lai Raison.
A vous de dire, citoyennes et citoyens,
quelle est la' meilleure de la Rationaliste
ou de la Fidéiste, j'ai confiance en votre
. jugement. Le thème que je vais dévelop-
per, repose suc lJuhe et l'autre conception,
comme il" est'à Fordre du jour des travaux
de nos groupes, je vous invite à établir des
rapports afin, de Les joindre au rapport
général, ceci faisant, chacun en le lisant
y trouvera quelque chose de lui-même, .ai-
dera, en quelque ' sorte à la construction
de l'édifice.
Pourquoi la citoyenne a-t-elle tendance
à pencher vers le Fidéïsmé ? Parce que
trop souvent son éducation première por-
te l'empreinte de la croyance en l'au-delà,
sa jeunesse en se développant continue sa
routé vers.le dogme "religieux.
Cet enseignement n'en trouvant aucun
autre sur sa route, il lui était alssez diffi-
cile d'avoir une autre conception.
En est-il de même aujourd'hui ? Non !
Si les «menais des sciences et des arts
condamnent souvent sans des connaître ou
savoir les apprécier nos chefs-d'oeuvre ra-
tionalistes, c'est non seulement par parti
pris, mais aussi par intérêt, car ils opè-
rent dans les générations présentes et cel-
les à venir. Leurs sciences à nos ennemis,
quelles sont elles ? Voyez leur histoire
sainte, lisez-la 1 d'un bout à l'autre, vous
n'y trouverez pas la plus .petite parcelle
de morale humanitaire. Pour moi, mes
amis, j'y vois .de la première à la dernière
page, ni la morale, ni la science raison-
née, établie, mais l'hypocrisie le menson-
ge le vice, qui dira le contraire, je lui pas-
serai la parole ou la plume et on discute-
ra-. - Passons à l'histoire de France à la
leur,' ■ bien entendu, à celle que toute la
gente dogmatique voudrait nous limposer.
Je l'ouvre à la page de la Saint-Barthélé-
my, sous le Tègne de Charles IX, voyez en
cette nuit du 28'->àoût 1572 quels sont les
instigateurs du massacre, ils sont -ceux qui
o-aent proclaiirL€4-Ji>jteii-liaut--l&atiiii
la fraternité et qui de tout temps n'ont
fait qu'aviver les -haines, encourager les
! crimes et brûler ce qui était un obstacle à
leurs ambitions toujours assoiffées de,
I sang, pleins du sentiment de la vengean-
ce. ;
1 A qui dira crue j'exagère, je prouverai
que je suis au-dessous de la vérité, et mon-
trerai le truquage qu'ils ont voulu faire
de l'histoire intégral© d'un Peuple.
Voyez Jeanne, d'Arc brûlée par ordre de
l'église et qui aujourd'hui sert de tremplin
à .ses bourreaux, avec elle ils essaient d'é-
difier leurs fortunes et s'emparer de la
piussance-ai in que ne disparaisse pas leur
suprématie chancelante.
Voyez Ferrer qui fut' la dernière victi-
me de leurs crimes odieux. C'est par ia
crainte qu'ils ont conçu le Fidéïsme, qu'ils
ont préparé à l'usage des cerveaux fémi-
nins et si quelques groupes d'hommes
nous sont hostiles, par contre il y a beau-
coup de femmes qui sans vouloir nous étu-
dier refusent de se joindre à nous, du mo-
ment que le prêtre a dit, pour elles, Dieu ,
a parlé. ' I
Camarades, comme moi, vous direz que
ces histoires fausses et utopiques ne sont
.plus d'u«age de ces temps, par la vérité, la
neTsuasion, la démonstration, nous arri-
verons à éduquer^. à convaincre la femme.
Nous y arriverons en lui demandant de
raisonner avant d'accepter la foi, de se
faire une opinion, de discerner le men-
songe 'de la vérité ; pour cela, donnons lui
les moyens de .pouvoir s'instruire, proté-
geons la contre l'attirail religieux puis sa-
chons la défendre contre les assauts répé-
tés des hommes 1 d'églises, qui en elles
voient leurs .suprêmes ressources dispa-
raître et sentent déjà les maux de leur
proche agonie.
H. LAGARDE.
La suite au prochain numéro.
MENACES M RÉALISÉES
Nous avait on assez menacés, au cours
[ de cette longue préparation électorale de
1910, nos bons catholiques qui travaillè-
rent pendant des, mois, dirions nous des
années que la vérité ne serait pas altérée,
en furent pour leurs frais, A l'idée de la
victoire, leurs âmes s'emplissaient diune
bienheureuse joie et leurs coeurs jouis-
saient de félicités .célestes. Comment en
eut-il été autrement ; n'avait-on pas assez
carressé les masses pieuses ? Enfin 1 di-
saient les chef mitres aux soldats et aussi
aux soldâtes, grâce au ciel et à son pro-
priétaire. Iles liens dont nous ont enserrés
ces maudits Républicains vont être bientôt
brisés et l'Eglise de France dont la tête est
commandée par un Italien, aura enfin
une situation digne d'elle et de son passé
séculaire. Si elle ne sortait pas victorieuse
de la lutte, des événements, les plus gra-
ves surgiraient sur le pays, elle oubliait
de dire, la gueuse que déjà, les terribles
inondations avaient jeté dans le désespoir
et aussi dans la misère, de nombreuses po-
pulations athées ou croyantes, sans que le
terrible fléau ait fait de distinctions. Tous
les bons Français souffrirent profondé-
ment du désastre, seule l'Eglise, par la
voix de ses prêtres,- dont l'un à Montoair-
tre chantait 'la volonté du -Seigneur, sefé-
lîcîtaSent du malheur puMïc.^Mais ;lâicsulia-fion. passe,cet-ie -Féâpfe ^séaVémin',
sans égard pour les robes noire*;'-fie3*ïaà,
une maîtresse raclée aux candidats de
l'autel.
Leurs espérances s'éteignirent avec les
cierges, en même temps que se conti-
nuaient celles de la Démocratie laïque. Et
dire que ces gars de sacristies, ces oiseaux
de confessionnal" prétendent posséder
Dieu. Que -serait-ce s'ils vivaient avec le
diable ?
E. CHAZAUD.
PAS -D'IMPOTS ROUVEAUX
C'était le -refrain de tous les candidats
aux élections légMatiivies dlenroières,- -une
fois élus on ne voit guèredes initiatives se
produire et. les élute semblent déjà avoir
oublié les promesses du candidat. Cepen-
dant les impôts nouveaux ayant ^été coln-
diamnés pa,r la presque unanimité du'
corps électoral, il est permis de douter que
le ministre des finanças puisse en présen-
ter .aux députés sans s'exposer à une- op-
position à peu-près irréductible.- Il serait
témérairie,- de la paTt du gouvernement de
compter sur eux pour équilibrer us bud-
get déjà en déficit etdans lequel-le déficit
prendra des proportions énormes très ra-
-pjMemenl; à moins que l'on ne -renonce -à
l'application des -reformes sociales-déjà
votées et que l'-on abandonne .toute- idee.de
relever nojta'e - marine eu de cehotutwûier
l'armement de nos troupes.
Déjà; les réformes sociales peuvent pa-
raitoe délaissées à -tous ceux
comme devant commencer dès 1 le .début de
l'année 1911. Il est certain, aujounThul,
qu'on ne poulrra guère Vtûpplaçraer avant
1912. Da.n,s les conditions -Où Je .budget
foncti'onoe actuellement, il faudrait, porair
exécuter la loi dtes. retaiaite», créer tout de
suite .pour 150 -ou 200 miUions d'impôts
nouveaux — impôts auxquels s'ajoute-
raient les prélèvement à faire- sur les pa-
trons'et sur les ouvrÇets.- On-oampawnd -que
M. -Cochery ait repoussé de ses lèvres um
calice rempli de tant d'amertume.
De'René Vivlani lui-même, sur l'une de
mes questions posées lors d'une réunion
publiques à Moûrioux (Creuse), je reçus
rafljirmatiom, que dès janvier 1911, les re-
traites ouvrières'et paysannes fonctionne-
raient normalement. D en donna rassu-
rante à ses électeur».
Pour les vieux toravanlJeuirs, nous sou-
haitons qu'il ne se soit pas' trompr pas
plus que pour les engagements qu'il prît
vfs-a-vls .son collège .électoral Et parce
que j'avais des doutes, Vivian! protestait.
Nouls verrons.
E.N.
Société Future
Le mondé international du travail, rêve
l'idéal d'une société où il .trouvera plus de
bonheur et de-sécurité'matérielle dans la
vie. f
Il rave d'un apport de forces-collectives
dans un travail collectif, d'un lendemain
■assuréjqui lui évitera le chômage et l'â-
'coup vdë'W maladie, il rêve d'une retraite
de-vieillesse autre que celle que lui otffre
la loi de 1910.
Ce rêve'peut se réaliser 1 par l'éducation
jinorale, physique et intellectuelle des deux
sexes.
Quel doit être le but de J'homme ? C'est
d'améliorer ses conditions de vie, et d'in-
dépendance, de perfectionner ses moyens
de,,production, de s'émanciper de la force
brutale du capital en lui 'arrachant tout
ce qui constitue .sa puissance ; la richesse,
i la-^grande industrie, les mines, les trans-
pojrts 1. etc., etc. pour en socialiser la pro-
duction' et en répartir, les bénéfices d'un
.labeur commun entre tous ceux qui tri-
ment et qui pétaient.
Le travail dés individus des deux sexes,
ainsi" que les richesses matérielles et intel-
lectuelles ne doivent pas en effet, apparte-
nir à queques-unsîswulement, mais être la
propriété de tous.
Où .sont les .promoteurs dans la société
actuelle du bonheur universel ? H n'en
existe pas ! Cariceux qui préconisent la
mutualité ressemblent à-ceux qui donnent
a l'assistance .ou au bureau ide .bienfaisan-
ce, ^ ce ne sont pas. des- philantrophes,
mais des lorguedlleux qui veulent faire par-
ler d'eux par une offrande dérisoire.
- Si nous regardons la société actuelle,
nous la' trouvons divisée en, deux classes :
capitalistes et prolétaires. Les premiers
possèdent la. richesse et le ..pouvoir ; les
seconds, le joug, les privations, la misère ;
de là. lutte de classe,- lutte qui chaque jour
s'intensifie de plus,en plus, ennoreusant
le fossé que les-sépare. La-.classe capita-
liste, plus que ^aimais'-arBegante parle
nombre de ses parvenus-tient idaas.ses
serres l'énorme richesse >| le prolétariat
Mi^ÈHéi^^^Ê^i^^
j !« AOUT I9IO
BULLËTIMPOLITiaUB
Les consultations électorales se suc-
cédant à quelques mous chez nous il est
util© d'en suivre les manifestations et de
souligner les progrès faits par la Libre
Pons éc
- -T0U&-HOUS savons, que le renouvel-
lement des conseils" généraux et d ar-
rondissement ne sont eni général, à pro-
prement dire, une question politique.
Les personnalités cantonales, les in-
fluences de situations, l'amour propre
du clocher, jouant un principal rôle, ce
qui d'ailleurs, ne devrait pas être, les
citoyens devraient s'élever au-dessus de
■tout cela et affirmer chaque fois qu'ils
sont consultés, leur foi et leurs concep-
tions sociales. Mais pour la plupart du
temps, il n'en est pas ainsi. Pendant
toute la compagne électorale- de ses der-
niers temps, la réaction cléricale a chan-
té partout et sur tous les tons, ces espé-
rances. -Elle profitait d~*inic|dents der-
niers, "qui malheureusement ont divisé
les républicains. Elle s'ingénie égale-
ment à cacher son drapeau et ses candi-
dats vont au milieu des électeurs, pro-
nonçant deis tirades enflammées, essa-
yant de leur faire gober un faux démo-
A cette tactique trop de républicains
répondent par une mollesse d'action dé-
cevante atténuant même la teinte d'un
programme avancé, n'osant pas dare ca-
rément ce qu'ils pensent, ce qu'ils sont,
ce qu'ils feront une fois élus. Dans ces
conditions la statistique ne peut être
que faussée.
Malgré cette défaillance laissant de
côté certains cas où les réactionnaires
furent appâtés par des politiciens, que
la République devrait répudier, exami-
nons d'après les comptes rendus offi-
ciels 'la situation électorale du pays.
Comparativement aux élections légis-
latives, elle n'a pas changé. La consul-
tation s'est affirmée toujours un peu
plus vers la gauche puisque les partis
de droites perdent quelques-unes de
leurs positions. Cette marche vers le
progrès démocratique est faite pour en-
courager notre propagande et nos ef-
forts, elle est pour nous la récompen-
se du travail si ardu que nous accom-
plissons à travers le pays et nous lais-
se espérer que la marche de l'évolution
dans les idées rendront le prolétariat
maître de ses destinées. ,
De tous les partis, celui, de la Démo-
cratie Sociale gagne le plus de sièges, la
cause en est dans la dépense de ses ef-
forts à rencontre de certaine catégorie
de républicains qui dorment,' larme aux
pieds sous le prétexte que quelques-uns
de leurs chefs sont au pouvoir : ceux-ld,
il n'est pas besoin d© le proclamer per-
dent de la confiance populaire Leur
presse, quelques-uns de leurs militants,
au lendemain des scrutins jettent Dien le
cri d'alarme mais c'est tout, ils rentrent
sous l'orme, attendant de* défaites nou-
velles. Le gros de leur cadre semble être
.poussif, ne peut plus avancer, ne sait
pas réagir. C'est de la poltronnerie po-
MSMls' n'ont pas l'audace d'être, qu'ils
disparaissent, car leur figuration sur la
scène lait tenir haletants leurs cla-
queurs et comme ils ne font plus aucun
- effet les troupes adverses ont toutes les
audaces et auraient vite raison de leur
tailler des croupières. Le conatervantis-
me à l'annonce du réveil démocratique
et populaire, semble rendre aveugle des
hommes qui ont cependant mérité de la
République ; s'ils continuent cette poli-
tique stérile, elle leur sera funeste :
qu'ils descendent dans l'arène publique',
qu'ils se mêlent davantage aux mouve-
ments des foules, qu'ils se retrempent
de leurs besoins, qu'ils discutent-et ba-
taillent alors ils gagneront dans l'esprit
public mais, s'ils restent inertes, tant
pis pour eux, la Libre Pensée Sociale
fera seule le travail, elle mettra plus
longtemps mais viendra quand même
à bout de ses ennemis.
Emile NOËL.
L'INFAILLIBILITE PAPALE
C'est dans le mois de juillet, le 19 de
ramonée 1870, que le pape Pmie IX fit dé-
clarai' par un concile, tenu au Vatican,
l'infaillibilité papale ; cejçoncile se com-
posait de plus de 600 membres, des cardi-
naux, -des évêques, des archevêques, des
abbés généraux et des supérieurs de tout
ordres religieux. .
Que penser d'un homme aussi ridàcute,
qui, il v a quarante ans, alors que jamais
ses prédécesseurs aux époques même les
plus barbares et les plus fanatisées, n'a-
vaient osés lancer au visage du monde de
semblables inepties ; car, que peut penser
une personne qui .veut se donner la peine
de réfléchir et de jeter un coup d'oeil sur
l'histoire des papes ; les Borgia, Alexan-
dre, étant cardinal-évêque de Porto, avait
pris pour sa maîtresse la Vanuzza,
de la famille Cattanci, dont il eut cinq
.enfants, et, à la mort d'Innocent VIII, se
fit nommer pape sous le nom d'Alexandre
VI ; il ne fut jamais dépassé en débauches
et en cuimes.
Et François d'Albescola de la Rovère,
pape isouis le nom de Sixte IV, qui nen
cède'guère à Boxgia ; il fit nommer car-
dinaux- Pierre et Jérôme Preiro, qu'il
avait élevés et dont le dernier lui servait,
diit-on, à ses infâmes passions. Agrippa
nous apprend que ce pape avait fait cons-
truire usne superbe maison publique, et
qu'il fournissait des Mes à tous ses amis,
et permettait d'exercer la sodomie pendant
les trois mois les plus .chauds de l'année :
juin, juillet et août.
Combien sont nombreux les détails que
l'on aurait à faire SUT les moeurs des pa-
pes tel que Jean XII, qui le fut à 18 ans,
était le plus grand festoyeur que l'histoire
nous mentionne ; avait pour maîtresse la
veuve Preinier et Etiennette, qui mourut
en mettant au monde l'enfant qu'elle avait
eu de lui. Et Benoit IX que les Romains
►indignés .chassèrent par rapport à ses in-
famies.
L'histoire de la papauté toute entière,
telle qu'elle ressort nettement tracée des
milliers de sources, dignes de foi et de do-
cuments historiques aVune évidence pal-
pables, apparaît à tout juge impartial
comme un tissu de mensonges et d'impu-
dences, comme un effort sans scrupule,
pour conquéflir l'absolue dominationi intel-
lectuelle. Si l'on appliquait un examen à
la longue série des papes et des princes de
l'église, lesquels étaient choisis pour re-
présenter la morale' chrétienne, on verrait
* clairement que la plupart de ces hommes-
1 là étaient de sales et fourbes charlatans
et, beaucoup d'entre eux, des cijiminels
méprisables.
Dès les premiers siècles du christianis-
me, le pape était toiuit simplement un fonc-
tionnaire ecclésiastique étant parvenu au
grade d'évêque et après la séparation des
églises d'Orient et d'Occident, la primatoe
des évêques romains fut acceptée dans
l'Europe occidentale, et ce n'est que vers
cette époque, 860, que l'évêque de Rome
prit le titre de pape et c'est près de XIX
siècles plus tard que Pie IX, confiant dans
la crédulité et l'ignorance de ses ouailles,
eût l'audace de faire voter à ses subordon-
nés «cette fameuse infaillibilité. Et dire
qu'aïf XXe sjèele il existe encore une foule
de bons bigots qui tiennent debouts et qui
ont l'esprit assez malade pour croire à tou-
tes-ces sornettes.
Quand est-ce donc que nos représen-
tants, nos ministres d'instruction publi-
que, tout en laissant la liberté à nos bons
prêtres d'enseigner leur belle morale, au-
toriseront nos uistituteurs laïques, au lieu
de les laisser neutres, à enseigner la mo-
rale comparée et de commander à leurs
élèves d'ouvrir les yeux, de voir, de com-
■prendre et de juger. De sorte que si le
prêtre à la liberté d'atrophier le cerveau
des enfants, l'instituteur laïque, ait le de-
voir de le guérir
L. FAVATJD.
Les Défunts
L'hypothèse spiritualiste aboutit à cette
ccmcteion inattendue : la justice posthu-
me n'a pas de sanction !
Nom allouais le démontrer.
Les premiers Pères de l'Eglise regar-
daient l'âme comme une matière éthérée
qui survivait à la matière grossière du
corps ; et l'on comprend qu'ils aient pu
imaginer le supplice du, feu et les jouis-
sances du Paradjis.
Mais l'Eglise romaine, en proclamant,
avec le néo-platonicisme, l'immatérialité
des âmes, doit renoncer au feu de son en-
fer et aux fourches de ses diables.
L'âme catholique n'a pas d'étendue : on
ne peut ni l'apercevoir au microscope, ni
la diviser par un procédé chimique, ni la
représenter par un point géométrique, niD
se la figurer d'aucune façon.
Vous pouvez avaler mille trillions die
ces âmes dans une gosatte. d'eau, sans voiuis
en douter ; vous pouvez en placer autant
dans le verre en fusion, d'un) fouir à bas-
sins, ,sians qu'elles s'en doutent ! « L'âme,
dit S. Augustini, ne sent que par son coirps,
et les puissances senisdtàvea ne demeurent
pas en elle après la mort ».
Et comme tes flammes de l'enfer sont de
même nature qiufe le feu terrestre, selon
Judith (XVI) Job (XX), S. Mathieu (V),
S. Maire (VI et XIII), S. Jean Chrysostome,
S. Augustin, S. Grégoire et d'autres, il est
évident qu'aucun défunt ne peut en souf-
frir.
Les démons, « purs esprits » q.ui habi-
tent depuis des siècles les souterrains in-
femaïujx, jouissent de tla même immunité ;
et bien que, d'après les pères récollets, ils
1 circullent dans nos appartements en jetant
feu et flammes, les sociétés d'assurances
ne demandent pas de surtaxe à cette oc-
, casion.
Le feu, dit S. Grégoire (Dialog. 4), n'at-
teint pas en réalité les âmes, mais elles
craignent d'en être atteintes, et cette
I anaànte produit la même douleur qu'une
crémation effective, « qui a anima cremari
se conspicit, crematur ! » (puisque l'âme
croit brûler, elle brûle).
Comment l'âme catholique, incapable de
sentiir, d'imaginer, de penser et, consé-
qmemment, de se mettre en rapport avec
la anatfcère, connaîtrait-elle l'existence du
feu et tremblerait-elle d'être brûlée ?
S. Thomas croit que le feu ne supplicie
pas les âmes dans l'intelligence, mais
dans l'imagination': elles rêvent qu'elles
sont plongées dans une meir de flammes,
et ce cauchemar éternel est la pumâtp'osn de
.leurs péchés.
L'enfer ne différerait d'une névrose gan-
glionnaire qu'en ce que la sensation iilus-
soiire d'une compression de l'épigastre du-
rerait éternellement : mays, ô grand saint
Thomas, les âmes n'ont pas d'épigastre, et
elles ne peuvnt connaître les angoisses
du irêve pa,rce que le rêve présuppose la
sensation et l'imagination !
Certains théologiens assurent que Dieu
remplace, dans d'âme des défunts, les
idées d'oifgine organique par des idées
abstraites dlpiiigiii^ divine.
Dans cette hypothèse, le fidèle, tient la
foi. les vei'tus ou le repentir auraient con-
duit l'âme au ciel du Pape, serait nourri
de plats creux comme l'incrédule loge au
palais -de _Sata**as : la notion abstraite
d'un bien ne peut pas plus causer de. joie
que la notion abstraite d'un mal ne peut
causer de tourments ?
C'est donc en vain que, sous couleur de
« vfsion béatufique », S. Grégoire et S.
Thomas bourrent d'opium ou, de haschich
les âmes des fidèles ; c'est en vain que les
prédicateurs urbains déclament le Para-
dis de Dante dans la chaire des cathédra-
les ; c'est en vain que les prêcheurs de vil-
lage promettent des montagnes de beur-
re, des charretées de tabac et des kermes-
ses flamandes à leurs rustres : le Paradis
des sp/ritualistes est vide de jouissances,
comme leur enfer est exempt die douIeuriS.
Isaï
peu attrayantes qu'aucun prédicareur ne
s'en eert : les guignols et les baraques fo-
raines sont préférables a,u ciel du prophè-
te et de l'apôtre !
Le manque d'attraits du Paradis papal
fut bnen caractérisé -par Dorât, mourant.
« Quel n'est pas votre bonheur ! lui di- ,
sait son curé. Dans quelques instants,
vous serez au ciel et vous contemplerez |
Dieu face à face. — Toujours... face à fa- 1
ce ? interroge le poète. — Oui, mon frère,
oui, durant toute l'éternité ! — Hélas !
gémit Dorât, je ne le verrai",, donc, jamais
de pirofil ! »
Jules BOSMANS.
LA FEMME
Notre excellent ami Lagarde, président
dé la L, P. de l'arrondissement d'Angou-
lêmie, à la réunion du groupe de Saint-Mi-
chel, a fait une causerie sur ce sujet de
constante actualité, que nous sommes heu-
reux de livrer à nos lecteurs, la divisant
en deux parties obligés que nous sommes
par l'abondance des matières.
C'est, par l'étude, dit notre ami, que se
trouveront résolus ies questions philoso-
phiques et .sociales, par elle nous obtien-
drons plus facilement le bien être que
nous désirons touB, surtout si chaque cito-
yen apporte à l'oeuvre sa facilité travail,
par son intelligence et toutes les facultés
qu'il possède.
Pas un homme digne de ce titre, n'a pas
eu au moins quelques fois, au cours de
son existence, une idée généreuse. Cette
idée mérite d'être transmise à la société
studieuse qui devra en tirer tous les fruits
dont pourra bénéficier l'humanité, car qui
la garderait pour lui seul serait un avare
un égoïste.
La théorie rationaliste est l'interprète de
,1a lumière naturelle de l'intelligence de-
.vant éclairer pour annihiler leurs tristes
effets, des dogmes, croyances et fausses
affirmations énoncées par la doctrine re-
ligieuse. Elle s'oppose avec toute la force
de ses arguments de vérité à la théorie
qui place la Foi avant lai Raison.
A vous de dire, citoyennes et citoyens,
quelle est la' meilleure de la Rationaliste
ou de la Fidéiste, j'ai confiance en votre
. jugement. Le thème que je vais dévelop-
per, repose suc lJuhe et l'autre conception,
comme il" est'à Fordre du jour des travaux
de nos groupes, je vous invite à établir des
rapports afin, de Les joindre au rapport
général, ceci faisant, chacun en le lisant
y trouvera quelque chose de lui-même, .ai-
dera, en quelque ' sorte à la construction
de l'édifice.
Pourquoi la citoyenne a-t-elle tendance
à pencher vers le Fidéïsmé ? Parce que
trop souvent son éducation première por-
te l'empreinte de la croyance en l'au-delà,
sa jeunesse en se développant continue sa
routé vers.le dogme "religieux.
Cet enseignement n'en trouvant aucun
autre sur sa route, il lui était alssez diffi-
cile d'avoir une autre conception.
En est-il de même aujourd'hui ? Non !
Si les «menais des sciences et des arts
condamnent souvent sans des connaître ou
savoir les apprécier nos chefs-d'oeuvre ra-
tionalistes, c'est non seulement par parti
pris, mais aussi par intérêt, car ils opè-
rent dans les générations présentes et cel-
les à venir. Leurs sciences à nos ennemis,
quelles sont elles ? Voyez leur histoire
sainte, lisez-la 1 d'un bout à l'autre, vous
n'y trouverez pas la plus .petite parcelle
de morale humanitaire. Pour moi, mes
amis, j'y vois .de la première à la dernière
page, ni la morale, ni la science raison-
née, établie, mais l'hypocrisie le menson-
ge le vice, qui dira le contraire, je lui pas-
serai la parole ou la plume et on discute-
ra-. - Passons à l'histoire de France à la
leur,' ■ bien entendu, à celle que toute la
gente dogmatique voudrait nous limposer.
Je l'ouvre à la page de la Saint-Barthélé-
my, sous le Tègne de Charles IX, voyez en
cette nuit du 28'->àoût 1572 quels sont les
instigateurs du massacre, ils sont -ceux qui
o-aent proclaiirL€4-Ji>jteii-liaut--l&atiiii
la fraternité et qui de tout temps n'ont
fait qu'aviver les -haines, encourager les
! crimes et brûler ce qui était un obstacle à
leurs ambitions toujours assoiffées de,
I sang, pleins du sentiment de la vengean-
ce. ;
1 A qui dira crue j'exagère, je prouverai
que je suis au-dessous de la vérité, et mon-
trerai le truquage qu'ils ont voulu faire
de l'histoire intégral© d'un Peuple.
Voyez Jeanne, d'Arc brûlée par ordre de
l'église et qui aujourd'hui sert de tremplin
à .ses bourreaux, avec elle ils essaient d'é-
difier leurs fortunes et s'emparer de la
piussance-ai in que ne disparaisse pas leur
suprématie chancelante.
Voyez Ferrer qui fut' la dernière victi-
me de leurs crimes odieux. C'est par ia
crainte qu'ils ont conçu le Fidéïsme, qu'ils
ont préparé à l'usage des cerveaux fémi-
nins et si quelques groupes d'hommes
nous sont hostiles, par contre il y a beau-
coup de femmes qui sans vouloir nous étu-
dier refusent de se joindre à nous, du mo-
ment que le prêtre a dit, pour elles, Dieu ,
a parlé. ' I
Camarades, comme moi, vous direz que
ces histoires fausses et utopiques ne sont
.plus d'u«age de ces temps, par la vérité, la
neTsuasion, la démonstration, nous arri-
verons à éduquer^. à convaincre la femme.
Nous y arriverons en lui demandant de
raisonner avant d'accepter la foi, de se
faire une opinion, de discerner le men-
songe 'de la vérité ; pour cela, donnons lui
les moyens de .pouvoir s'instruire, proté-
geons la contre l'attirail religieux puis sa-
chons la défendre contre les assauts répé-
tés des hommes 1 d'églises, qui en elles
voient leurs .suprêmes ressources dispa-
raître et sentent déjà les maux de leur
proche agonie.
H. LAGARDE.
La suite au prochain numéro.
MENACES M RÉALISÉES
Nous avait on assez menacés, au cours
[ de cette longue préparation électorale de
1910, nos bons catholiques qui travaillè-
rent pendant des, mois, dirions nous des
années que la vérité ne serait pas altérée,
en furent pour leurs frais, A l'idée de la
victoire, leurs âmes s'emplissaient diune
bienheureuse joie et leurs coeurs jouis-
saient de félicités .célestes. Comment en
eut-il été autrement ; n'avait-on pas assez
carressé les masses pieuses ? Enfin 1 di-
saient les chef mitres aux soldats et aussi
aux soldâtes, grâce au ciel et à son pro-
priétaire. Iles liens dont nous ont enserrés
ces maudits Républicains vont être bientôt
brisés et l'Eglise de France dont la tête est
commandée par un Italien, aura enfin
une situation digne d'elle et de son passé
séculaire. Si elle ne sortait pas victorieuse
de la lutte, des événements, les plus gra-
ves surgiraient sur le pays, elle oubliait
de dire, la gueuse que déjà, les terribles
inondations avaient jeté dans le désespoir
et aussi dans la misère, de nombreuses po-
pulations athées ou croyantes, sans que le
terrible fléau ait fait de distinctions. Tous
les bons Français souffrirent profondé-
ment du désastre, seule l'Eglise, par la
voix de ses prêtres,- dont l'un à Montoair-
tre chantait 'la volonté du -Seigneur, sefé-
lîcîtaSent du malheur puMïc.^Mais ;lâic
sans égard pour les robes noire*;'-fie3*ïaà,
une maîtresse raclée aux candidats de
l'autel.
Leurs espérances s'éteignirent avec les
cierges, en même temps que se conti-
nuaient celles de la Démocratie laïque. Et
dire que ces gars de sacristies, ces oiseaux
de confessionnal" prétendent posséder
Dieu. Que -serait-ce s'ils vivaient avec le
diable ?
E. CHAZAUD.
PAS -D'IMPOTS ROUVEAUX
C'était le -refrain de tous les candidats
aux élections légMatiivies dlenroières,- -une
fois élus on ne voit guèredes initiatives se
produire et. les élute semblent déjà avoir
oublié les promesses du candidat. Cepen-
dant les impôts nouveaux ayant ^été coln-
diamnés pa,r la presque unanimité du'
corps électoral, il est permis de douter que
le ministre des finanças puisse en présen-
ter .aux députés sans s'exposer à une- op-
position à peu-près irréductible.- Il serait
témérairie,- de la paTt du gouvernement de
compter sur eux pour équilibrer us bud-
get déjà en déficit etdans lequel-le déficit
prendra des proportions énormes très ra-
-pjMemenl; à moins que l'on ne -renonce -à
l'application des -reformes sociales-déjà
votées et que l'-on abandonne .toute- idee.de
relever nojta'e - marine eu de cehotutwûier
l'armement de nos troupes.
Déjà; les réformes sociales peuvent pa-
raitoe délaissées à -tous ceux
comme devant commencer dès 1 le .début de
l'année 1911. Il est certain, aujounThul,
qu'on ne poulrra guère Vtûpplaçraer avant
1912. Da.n,s les conditions -Où Je .budget
foncti'onoe actuellement, il faudrait, porair
exécuter la loi dtes. retaiaite», créer tout de
suite .pour 150 -ou 200 miUions d'impôts
nouveaux — impôts auxquels s'ajoute-
raient les prélèvement à faire- sur les pa-
trons'et sur les ouvrÇets.- On-oampawnd -que
M. -Cochery ait repoussé de ses lèvres um
calice rempli de tant d'amertume.
De'René Vivlani lui-même, sur l'une de
mes questions posées lors d'une réunion
publiques à Moûrioux (Creuse), je reçus
rafljirmatiom, que dès janvier 1911, les re-
traites ouvrières'et paysannes fonctionne-
raient normalement. D en donna rassu-
rante à ses électeur».
Pour les vieux toravanlJeuirs, nous sou-
haitons qu'il ne se soit pas' trompr pas
plus que pour les engagements qu'il prît
vfs-a-vls .son collège .électoral Et parce
que j'avais des doutes, Vivian! protestait.
Nouls verrons.
E.N.
Société Future
Le mondé international du travail, rêve
l'idéal d'une société où il .trouvera plus de
bonheur et de-sécurité'matérielle dans la
vie. f
Il rave d'un apport de forces-collectives
dans un travail collectif, d'un lendemain
■assuréjqui lui évitera le chômage et l'â-
'coup vdë'W maladie, il rêve d'une retraite
de-vieillesse autre que celle que lui otffre
la loi de 1910.
Ce rêve'peut se réaliser 1 par l'éducation
jinorale, physique et intellectuelle des deux
sexes.
Quel doit être le but de J'homme ? C'est
d'améliorer ses conditions de vie, et d'in-
dépendance, de perfectionner ses moyens
de,,production, de s'émanciper de la force
brutale du capital en lui 'arrachant tout
ce qui constitue .sa puissance ; la richesse,
i la-^grande industrie, les mines, les trans-
pojrts 1. etc., etc. pour en socialiser la pro-
duction' et en répartir, les bénéfices d'un
.labeur commun entre tous ceux qui tri-
ment et qui pétaient.
Le travail dés individus des deux sexes,
ainsi" que les richesses matérielles et intel-
lectuelles ne doivent pas en effet, apparte-
nir à queques-unsîswulement, mais être la
propriété de tous.
Où .sont les .promoteurs dans la société
actuelle du bonheur universel ? H n'en
existe pas ! Cariceux qui préconisent la
mutualité ressemblent à-ceux qui donnent
a l'assistance .ou au bureau ide .bienfaisan-
ce, ^ ce ne sont pas. des- philantrophes,
mais des lorguedlleux qui veulent faire par-
ler d'eux par une offrande dérisoire.
- Si nous regardons la société actuelle,
nous la' trouvons divisée en, deux classes :
capitalistes et prolétaires. Les premiers
possèdent la. richesse et le ..pouvoir ; les
seconds, le joug, les privations, la misère ;
de là. lutte de classe,- lutte qui chaque jour
s'intensifie de plus,en plus, ennoreusant
le fossé que les-sépare. La-.classe capita-
liste, plus que ^aimais'-arBegante parle
nombre de ses parvenus-tient idaas.ses
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