Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-03-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 05 mars 1922 05 mars 1922
Description : 1922/03/05 (A3,N73)-1922/03/11. 1922/03/05 (A3,N73)-1922/03/11.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604587b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
3' Année. — N» 73. PUÔMtf ATIOfl HEfifcOMftîmmB. — lie HatnéPO : 20 Centimes _____ | ^flLggfe^_J I Dimanche 5 Mars 1922.
Quaiïd riôùs disons qu'il n'est pas* posr
sihîe aux veuves de là guerre de subvenir
aux besoins de ,leurs enfants au. moyen ;
de dixr&ept sous; parjour, iioUs exprimons
une vérité indiscutabiei . criantèi cruelle.
Si nous étions gens à rechercher lés occa-
sions de battage, si nous avions besoin dé :
tremplins électoraux, si nos groupements
^vivaient d'ans cette erreur, çomipune à:
^tant d'autres qui n'ont . pour bût, que
de revendiquer, que la satisfaction de
leurs revendications détruira leur,, raison
d'exister, nous né pourrions que sournois
sèment nous réjouir, d'avoir une occasion
de critiquer'le Pailement, Mais il n'en, est
pas ainsi. Tout Je monde le sait, aussi
bien l'opinion publique que ces Mossieurs
du faElement,/et maigre cela, il est in-
dispensable' de le répéter. Les hommes*
mêmes les. meilleurs, même les plus sin-
cères, finissent toujours par être Victimes
du milieu dans lequel- ils vivent. Com-
bien pourrait-on compter aujourd'hui de
députés ou de sénateurs élus pour la pre-
mière lois en 1919 et qui ont protégé
contre l'influence du milieu, leur spon-
tanéité de pensée, i"alacrité' de leur Vo^
lonté, l'élasticité de leur courage. Qn se
fai.it à tout ; on s'habitue à tout ; on finit
par Jouit mettre sur le même plan et par
perdre la faculté d'appréciation,; le sens
dé la meisuré, qui doit-permêT.tre de classer
les actions-, de les hiérarchiser. C'est
ainsi que la guerre étant loin et aussi les
élection®, nos représentants paraissent
s'être faits a cette idée que tout finit par
aboutir, qu'il n'est nul .besoin de s'émou-
voir et qu'en définitive ce qui n'aboutit
pas tombe dans l'oubli. Si nous, pouvions
expliquer ainsi l'indifférence des Pouvoirs
publics au regard de" la pluls légitime, de
la, plus modérée de nos rewndications, ce
nous serait matière à regret. Je crains
bien que cette explication, qui ne prend
d'ailleurs figure ni d'une justification, ni
d'une excuse, ne soit pas suffisante. On
pourra lire, dans le compte rendu^de la
séance du Conseil d'administration de
l'Union Fédérale, la lettre de M. Barillet,
député de Blois et président de la Commis-
sion des pensions, dans laquelle il dé-
clare qu'il n'en -peut mais, le sort des
orphelins de la guerre étant depuis quatre
mois confié à la Commission des finances.
On trouvera à la suite de cette lettre la
liste des députcts faisant partie de cette
Commission. Le Conseil d'administration
de l'Union Fédérale sera-t-il obligé,
comme il le fut en. 1919, de prévoir des re-
présailles électorales ? Si nous y sommes
acculés, tant pis ; nous ne le souhaitonis
pas, mais rien ne nous retiendra. Les
élections de 1919 paraissent loin, mais
celles de 1924 sont déjà là. Croyez bien
que les élus y songent déjà. Si vous avez
le loisir de lire un certain nombre de
journaux d'opinion, comme nous sommes
obligés de, le faire, vous serez frappé des
^appels lancés en ce moment par tous les
partis aux victimes de la guerre et aux
anciens combattans. Ceci n'ojst pas pour
nous déplaire. L'esprit combattant n'est
ddnc pas mort ; "il se pourrait même qu'il
ne fut, au contraire, qu'en gestation. Si,
en 1919, des anciens combattants se sont
individuellement lancés dans la mêlée des
affaires du pays, on ne saurait dire qu'ils
aient été à ce moment animés par un es-
prit propre à la masse combattante. J'in-
cline à croire que c'est maintenant que
les groupements de combattants s'orien-
tent vers une pensée commune, une disT
cipline commune; un idéal commun, et je
reviendrai au moment voulu, sur ce fait.
Pour aujourd'hui, je m'en tiens à aver-
tir les tenants de tous IOB partis que
nous ne. nous laisserons pas manoeuvrer
par eux. Il est parfaitement inutile do
nous crier que si nous n'obtenons pas sa-
tisfaction, la, faute en est à tel oui tel parti.
Cette malice coittsue de fil blanc ne vaut
pas mieux qu'un mensonge. Quand il
s'agit de savoir si une femme peut nour-
rir un enfant avec dix-sept sous par jour,
i\ ny a, pas besoin d'appeler à son se-
cours les elueubrations de la politique.
Nous ne sommes pas dupes d'une telle fa-
çon d'agir.
En l'espèce, nous tenons la Chambre
pour responsable do ce qu'elle fait et de
ce qu'elle ne fait pas. Nous constatons que
les 600 francs des orphelins ne 6ont pas
votés, que laUoi de» Pupilles de la Natior
est engloutie dans les sombres profon
deurs du portefeuille de M. Anselm<
Patureàu-Min»iwà\ <|ue l'article &i n'est
pas voté, que les soins chirurgicaux n<
fonctionnent pas et que les médecins n<
sont pan payés.
Nous constatons au Sénat que la lo
des emplois réservée ne vient pas en dis
cussion, que la loi du cumul, accepté*
par l'ancien Ministre, M. Downer, mal
gré l'avis de M. Chéron, paraît oubliée.
Nous répétons, saiw- aucune espèce d
forme littéraire où autre, mais brutale-
ment, que les victimes de la guerre et; les
anciens combattants né jugeront députés
et sénateurs qu'à leur action. Lé temps
est passé pour nouis où 'l'on cataloguait
un homme parce qu'il affichait, .tantôt
loyalement, tantôt hypocritement, telle
ou teàle pensée, telle bu telle doctrine. 11
n'y a que les actions^qui comptent; Aussi
longtemps qu'on n'agit pas, la dispute dés
idées est vaine,- et dangereuse; . Nous
sonimms des; gfens de réalisation. Il y a
lôaigtenips que nous sommes fatigués de
toutes les promesses qu'on nous a débitées
alors que nous ne les avons jamaiB solli-
citées, de tous les discours, de tous les
compliments dont on nous a gratifiés et
dont nous n'ayons pas besoin, ayant payé
suffisamment pour savoir ce que nous
valons. .Nous voulons des actes. QUetlles
que soient nos opinions, si nouts avons
une préférence pour certaines méthodes
d'action sociale, politique ou autre, nous
serons toujours unanimes pour condam-
ner et exécuter les gens qui n'auront, pas
agi.
Agir et n'accorder créance qu'aux
hommes d'action, voilà le premier point
de notre programme ; nous n'y faillirons
pas.
On nous offre de temps à autre dans la
presse que, sans doute par antiphrase,
on appelle « la Grande Presse », le régal
ironique, je suppose, de quelques articles
dans ie»:«quels des députés et des séna-.
leurs supplient le Parlement de se réfor-
mer et d'adopter- une méthode de travail.
L'un veut que le Parlement dresse un
ordre de priorité ...; l'autre qu'il établisse
un programme trimestriel ; l'autre qu'on
réduise le temps accordé à la parole.
Hélas 1 les hommes de nos âges connais-
sent cette antienne depuis vingt ans. Les
hommes qui ont aujourd'hui la quaran-
taine sont arrivés à la vie publique à
l'aurore du siècle.. Ils étaient pleins de
foi, pleins d'espoir, pleins de candeur,
pleins de naïveté, pleins de courage,
pleins d'enthousiasme. Ils étaient prête
à servir "par l'action, et même dans
le risque, la démocratie, et tout d'un
coup devant leurs yeux le voile s'est
déchiré. Déjà il y avait des menteurs,
des profiteurs, des gens qui monnayaient
toutes les idées, toutes les doctrines, qui
se servaient de tout et qui ne servaienl
rien, ni personne. -Nos illusions ne renaî-
tront jamais, mais notre rancoeur eut pu
s'éteindre. Nous avons donné assez pour
avoir le droit dont personne ne nous em-
pêchera d'user, de vouloir que l'après-
guerre vaille mieux que l'avant-guerre.
On ne nous trompera plus, on ne nous
entraînera plus avec des mots. L'empire
de la rhétorique a croulé ; on ne nou*
étonnera plus ; les amuseur» de l'esprit
les jongleurs d'arguments, les empileun
de raisonnements, tous ceux qui, malades
incapables, jaloux, sournois, n'enfanten'
"que le doute et l'hésitation s'attaquerom
vainement à nous. Ils se casseront les on
g]es et les dents.
Il n'y a pas de plus terrible maladu
que celle de ces esprits débiles et faux qu
sont sans cesse à la recherche de l'actioi
à accomplir, ne' la rencontrent jamais
qui feignent de chercher partout le che
min à suivre et s'efforcent en même temp;
de le barrer.
Il faudra, se débarraas&r do tous ce
gens qui gaspillent le temps, qui préten
dent courir à la rencontre, du devoir, qu
se lamentent de ne pas le découvrir c
finalement ne l'accomplissent pas quans
sa vérité éclate aux yeux. Nous avon
fait la preuve depuis quatre ans du c:
visme de nos groupements, tant pis pou
ceux qui n'ont pavs vu clair et qui ne nou
connaissent pas.
Les droits que nous défendons soi:
inattaquables. Nous nous sommes promi
de les faire triompher et si besoin est nojq
pajsserons aux, représailles nécessaires.
Il y a encore en France une opinion pi
blique ; il y a encore en France quelque
millions de gens qui ont fait la guerre i
qui ont vu mourir leurs camarades. Il
a donc des gens qui se souviennent et qi
assistent chaque jour à la vie îamcntab
qui est celle des enfants des tués. Nov
las mettrons en mouvement. Il faut qi
toutes nos Associations regardent la t
tuatïon en face. Ou le Parlement, à qi
quelques heures suffiraient, donnera ai
i victimes de la guerre et dans un br
délai les lois qu'il lour doit, ou bien
■ perdra la confiance de quelques inillioi
: do. citoyens. Il n'est rien de plus dnng
roux da.i«* une démocratie, dans un pa;
de liberté et d'opinion, que de lais»;
éclater la. coilévc et le désespoir qui ma
i che de pair avec elle.
Si telle est la situation que les Ponvoi
publics veulent bien préparer, qu'ils <
>. prennent ht responsabilité.
Henri Pir.unr.
SOMMAIRE :
Le droit de vote aux veuves de guerre
(suite et fïii)> -i Le rôle social de la
femme : son influence probable dans
les luttes politiques. — Les veuves de
la guerre sont devenues les seuls repré-
sentants qualifiés"de la famille, privée
de son chef. — Qu'on le veuille ou nonj
une telle revendication 'est essentielle
ment d'ordre politique, sinon par son
inspiration du moins par ses effets cer-
tains. --Prévoir afinde'pouryoïr : telle
doit être plus que jamais la maxime de
nôtre action.
Je tiens a rassurer définitivement notre
collègue Mmo Landrin : je -voterai, à Clér-
mont-Ferrand, la motion, qui sera pré-
sentée . une fois de plus et qui tend à
faire obtenir H'électorat aux veuves, de
guerre. Sous réserve bien entendu -—pour
les motifs que j'ai exposés ici il y a
quinze jours —- qu'il ne; peut s'agir que
des veuves non remariées;
Ce vote je l'émettrai, quoiqu'il soit en
opposition avec la notion générale,:: que
j'ai du rôje social de la femme., à la con-
dition qu'il soit formellement (spécifié
que la revendication - présentée par
l'Union Fédérale est strictement limitée
aux victimes de la guerre et uniquement
parce que victime»; de la guerre, et qu'elle
ne saurait être interprétée comme • une
adhésion implicite à la doctrine féministe.
Je n'hésite pas, en effet, à réconnaître
que je ne suis pas féministe, au. sens po-
litique de ce mot. Et pourtant j'ai de la
femme la plus haute idée^ Je n'héeite pas
à la considérer comme ayant du point de
vue moral une valeur-supérieure à celle
de l'homme. .
En effet, dans le domaine du sentiment,
elle possède une puissance d'éniotivité —
génératrice des plus nobles qualités indi-
viduelles et sociales — à laquelle l'homme
n'atteint que rarement.
Mais, par contre, c'est précisément en
raison de la richesse de cette sensibilité,
que la femme est à peu prèîs incapable
de raisonner de sang-froid. Avec elle, la
passion l'emporte toujours sur la raison
pure et fausse fatalement son jugement.
La faculté d'abstraction, l'esprit de géné-
ralisation sont chez elle en général faussés
isoit par des préoccupations personnelles,
soit par des influences extérieures, soi!
enfin par l'obsession des cas d'espèce.
Par suite, on ne peut appeler les
femmes à prendre part aux luttes politi-
ques, sanis être assuré d'en accroître in
définiment le facteur passionnel, alors
que c'est par l'excès de passion que ces
luttes ont, toujours été viciées. -
Ainsi, la puissance de sensibilité, qu
fait la. valeur sociale de la. femme er
dehors de la. politique, ne peut manquer
une fois transportée dans ce domaine, d<
se transformer en une force négative e
d'augmenter la somme déjà bien suffi
j santé de troublé, dé désordre et d'incohé-
! l'énce.
I: J'ai donc la conviction que; dans les
i pàyts latins, l'Etat n'a ..rien-à gagner à
I l'influence des femmes dans ja politique ;
\ que, d'aillèuTS^ la majorité d'entre elles-
j s'abstiendrait d'user du droit qui leur se^
':> ràit conféré, mais que la plupart de celles
"' qui l'exerceraient le feraient sous l'em-
; pire des passions les plus diverses, niais
■"; les moins ràisonnèes.
I Je ne parle que pour mémoire de l'igho.-
I rahee fondamentale où elles sont en gé-
; iiéral des plus élémentaires notions re-
; latives à nos institution^ politiques.
En tout caSî Une révolution aussi pro-
fonde de notre Constitution ne peut être
opérée brutalement et d'un seul coup. Il
. faut ménager des transitions et s'élever
à la conception d'un enseig'nement civi-
que approprié aux réformes projetées^
*
* *
Quelle que soit d'une façon absolue la
force —• décisive à. mes- yeux —. de ces ar-
guments, ils doivent fléchir, mais en tant
qu'exception à la. règle, devant la reven-
dication des veuves de guerre, non pas
considérées comme femmes, mais parce
qu'elles remplacent désormais le chef,
dont la. guerre a privé la famille, et que
la famille ne peut demeurer sanis repré-
sentant légal, eu égard notamment au
caractère sacré des droits à sauvegarder.
Ainsi présentée et dépouillée de tout ca-
ractère spécifiquement féministe, une
telle revendication me paraît contenir une
incontestable force de vérité juridique.
Je n'en dirai pas autant de son effica-
cité pratique. Les veuves de guerre
croient qu'armées de bulletins de vote,
cllus seront mieux écoutées et entendues.
J'en accepte l'augure. Mais les "résultats
obtenus jusqu'ici par les combattants et
les mutilés — qui sont pourtant dee élec-
teurs — ne sont pas, quant à présent,
d'une importance telle qu'ils autorieent
les veuves à concevoir, du fait de leur
accession aux droits politiques/ de bien
vastes espoirs.
Il est vrai que cette influence décrois-
sante des anciens combattants en dépit
de la prospérité de leurs groupements est
facile à expliquer. Mais cette explication
sort dû cadre de mon sujet.
Quoi qu'il en Soit, il est incontestable,
et c'est ce que j'ai tenu à bien préciser au
Comité fédéral, que quelque dépourvue
qu'elle soit de tout arrière-pensée politi-
que étroite, une telle revendication a,
. par ses effets, un caractère ' essentielle-
ment politique, en ce sens qu'elle tend à
augmenter le corps électoral d'un contin-
gent, très important au point de vue nu-
mérique, susceptible de modifier d'une
façon très notable, mais imprévisible, les
l'ôsultats des élections.
Le nier, c'est, nier l'évidence même. Il
ne suffit pas, en effet, que nous donnions
à-nos désirs une interprétation conforme
à nos. desseins pour que, de ce fait, une
fois devenus des réalités ils demeurent
ce que nous voulions qu'ils fussent.
C'est pourquoi, avant de nous décider
à eiitreprenare une action, nous avons le
devoir d'en mesurer toutes les consé-
quences même lointaineSj de façon que
nous ne puissions nous voir, justement re-
procher de nous être prononcés à la lé-
gère et sans: réflexion suffisante. Ce qui,
diminuant iconsidéraiblenient île prestige
de nos groupements, serait de nature à
en compromettre, et peut-être d'une façon
irrémédiable, l'influence et le crédit.
Citoyens dans une démocratie et par
suite solidairement responsables de- ka
gestion, nous ne pouvons nous comporter
comme les sujets irresponsables d'un Sou-
verain absolu, qui s'en remettraient à sa
sagesse du soin de discerner le vrai du
faux et de réduire à de raisonnables pro-
portions les requête*; excessives.
Si nous voulons que le pays nous fasse
confiance, nous ne devons pas nous com-
porter comme des enfants prodigues qui
formuleraient des exigences .arbitraires,
«ans se soucier des moyens dont dispose
l'Etat pour y faire face.
Et iqnlcore bien moins, pouvoins^noup
tolérer d'être les jouets d'influences, qui
s'exerceraient à notre insU.
Quand désormais nous prendrons un
parti, il est indispensable que nous en -
ayons calculé toutes lois répercussions,
qu'aucune objection ne nous laisse dé-
sarmés et que nous soyons capables d'op-
poser argument contre argument.
Ce fut notre méthode pendant toute la
discussion de la loi des pensions. Et nous
nous en sommes bien trouvés puisque le
succès a. couronné notre effort. Ainsi,
notre conduite passée doit dicter notre
conduite future.
— Faire le geste de Ponoe-Pilate ou se
prévaloir d'une insuffisante expérience
serait indigne du rôle que nous avons
jusqu'à présent joué depuis 1914. C'est
une question de conscience civique et de
dignité et je suis certain que tous mes
lecteurs le comprendront.
Si longuement motivées que soient mes
explications, j'ose espérer qu'elles ne pa-
raîtront pas superflues et qu'elles seront,
de nature à renforcer une thèse acceptée
par nos Congrès successifs et dont, à tort,
on avait pu croire que j'étais devenu
l'adversaire.
Et qu'on se rendre bien compte qu'un
débat né gagne jamais à être étouffé.
Plus la question est importante, plus les
antagonistes ont intérêt, de part et d'au-
tre, à lui laisser prendre le maximum
. d'ampleur sous réserve bien entendu de
ne pas ressasser les mêmes arguments.
Le succès définitif de la doctrine qui
l'emporte n'en est que mieux assuré.
Marcel LEHMANN.
3 Nos Associations s'organisent avec une
activité métao.diq|ue pour l'amélioration
s des intérêts dos victimes de la guerre.
- Une action féconde semble préconiser
i ' d'heureux résultats, en vue de notre pro-
t chain Congrès national.
1 Dans nos groupements, nous nous de-
s vons entièrement aux légitimes revendi-
- cations des foyers affligée par la. guerre,
r à la suite de la disparition de nos grands
s morts. Pour cela, un impérieux devoir
nous commande d'agir avec efficftcitô,
t pour seconder les efforts considérables
s accomplis par l'Union Fédérale qui a. be-
s soin de la. plus parfaite cohésion de nofc
Associations.
»- Vouloir c'est. pouvoir, dit un vieil
s adage. A nous tous de le démontrer.
it
y ' * l
11
le Aujourd'hui, je signale une situation
is qui intéresse les ascendants. La charte
ie des victimas de la guerre n'a pas été suffi-
i- sament établie en ce qui concerne l'attri-
îi bution de l'allocation provisoire d'attente
ix aux ascendants. Il ne peut y avoir doux
e.f poids et deux mesures ! Ici, je cause en
il toute sincérité, car nous devons prendre
îs en considération une revendication qui
e- n'est pas trop prématurée, et soulève de,
rs nombreuse» et légitimes protestations
sr depuis l'application de la loi du 31 mars
r- 1019.
N'oublions pas qu'une lacune velou-
rs taire — ou involontaire — du texte de la
:>n loi doit retenir toute notre attention, sur
une question de régime, fiscal". Prochaine
ment nous causerons sur la question
d'âge.
Parmi les ascendants, les petits com-
merçantjâ ou industriels, les petits et
moyens propriétaires, les fonctionnaires,
sont en grande partie éliminés de la
règle commune, parce qu'ils sont assu-
jettis (la plupart.) au régime fiscal, qui
leur enlève toute jouissance de l'alloca-
tion provisoire d'attente, alors que d'au-
tres, souvent plut; aisés, jouissent de tous
les privilèges que leur confère la loi.
Pourquoi cette ' inégalité ? Pourtant, ils
ont tous accompli les mêmes sacrifices.
Cette situation a besoin" d'être étudiée
sérieusement dans notre prochain Con-
grès national. Ne nous laissons pasvabuser
où endormir par divers projets do loi, qui
dorment dans les cartoms parlementaires
et qu'on agite à tout référendum en nous
disant : « Cela va être examiné très pro-
chainement par le Parlement, n'ayez au-
cune crainte, vous aurez satisfaction. »
Malheureusement, ce refrain nous le con-
naissons depuis fort longtemps et il re-
flète bien le vers d'Ovide : « Vcrba et
voecs proUcrcaqiic nihil », qui nous dit
en le traduisant ; « Des mots, des pa-
roles et rien de plus ! »
Pendant ce temps, grand nombre de
malheureux ascendants, parfois très né-
cessiteux malgré la profession qu'ils exer-
cent, qui est leur gagne-pain, sont obligé.*
do rosier depuis quelques années dan?
une cruelle angoisse, en se demandant si
un jour ils finiront par obtenir justice.
Le mol de justice r.e doit pas être un
vain mot, dans un pays aussi démocra-
tique que le nôtre, où l'égalité doit exister
« priori, quand il s'agit du droit à répa-
ration.
Nos grands morts ont. fait le noble sa-
crifice de leu vie. N'oublions pas que
leurs vieux parents comptent beaucoup
sur nous, pour défendre des droits qui
sont sacrés. Nous 'saurons y veiller.
Agissons, travaillons avec plus d'ardeur
au sein de nos groupements. Faisons
abouti)' nos légitimes revendications, en
faisant appel a une parfaite équité, avec
cette vieille devise française : « Tous pour
un et un pour tous ! »
Notre dévouement, doit, se résumer par
ces mois : « Le devoir par l'action ! »
Léonce NKGRET,
Administrateur d*\ l'Union. Fédé-
rale, Président de la. Fédération
départementale dt l'Hérault.
LA SEMAINE PROCHAINE :
■A-rticles de
— Mme K|. CASSOII.
- I.ouisFONTlïNAIlJLK.
- SAIÎVAIUK I»K H VltTllll K>1V.
que, l'abondance des matières ne nous a pas
i ' prrmis d'insfrrr dans et numéro.
Quaiïd riôùs disons qu'il n'est pas* posr
sihîe aux veuves de là guerre de subvenir
aux besoins de ,leurs enfants au. moyen ;
de dixr&ept sous; parjour, iioUs exprimons
une vérité indiscutabiei . criantèi cruelle.
Si nous étions gens à rechercher lés occa-
sions de battage, si nous avions besoin dé :
tremplins électoraux, si nos groupements
^vivaient d'ans cette erreur, çomipune à:
^tant d'autres qui n'ont . pour bût, que
de revendiquer, que la satisfaction de
leurs revendications détruira leur,, raison
d'exister, nous né pourrions que sournois
sèment nous réjouir, d'avoir une occasion
de critiquer'le Pailement, Mais il n'en, est
pas ainsi. Tout Je monde le sait, aussi
bien l'opinion publique que ces Mossieurs
du faElement,/et maigre cela, il est in-
dispensable' de le répéter. Les hommes*
mêmes les. meilleurs, même les plus sin-
cères, finissent toujours par être Victimes
du milieu dans lequel- ils vivent. Com-
bien pourrait-on compter aujourd'hui de
députés ou de sénateurs élus pour la pre-
mière lois en 1919 et qui ont protégé
contre l'influence du milieu, leur spon-
tanéité de pensée, i"alacrité' de leur Vo^
lonté, l'élasticité de leur courage. Qn se
fai.it à tout ; on s'habitue à tout ; on finit
par Jouit mettre sur le même plan et par
perdre la faculté d'appréciation,; le sens
dé la meisuré, qui doit-permêT.tre de classer
les actions-, de les hiérarchiser. C'est
ainsi que la guerre étant loin et aussi les
élection®, nos représentants paraissent
s'être faits a cette idée que tout finit par
aboutir, qu'il n'est nul .besoin de s'émou-
voir et qu'en définitive ce qui n'aboutit
pas tombe dans l'oubli. Si nous, pouvions
expliquer ainsi l'indifférence des Pouvoirs
publics au regard de" la pluls légitime, de
la, plus modérée de nos rewndications, ce
nous serait matière à regret. Je crains
bien que cette explication, qui ne prend
d'ailleurs figure ni d'une justification, ni
d'une excuse, ne soit pas suffisante. On
pourra lire, dans le compte rendu^de la
séance du Conseil d'administration de
l'Union Fédérale, la lettre de M. Barillet,
député de Blois et président de la Commis-
sion des pensions, dans laquelle il dé-
clare qu'il n'en -peut mais, le sort des
orphelins de la guerre étant depuis quatre
mois confié à la Commission des finances.
On trouvera à la suite de cette lettre la
liste des députcts faisant partie de cette
Commission. Le Conseil d'administration
de l'Union Fédérale sera-t-il obligé,
comme il le fut en. 1919, de prévoir des re-
présailles électorales ? Si nous y sommes
acculés, tant pis ; nous ne le souhaitonis
pas, mais rien ne nous retiendra. Les
élections de 1919 paraissent loin, mais
celles de 1924 sont déjà là. Croyez bien
que les élus y songent déjà. Si vous avez
le loisir de lire un certain nombre de
journaux d'opinion, comme nous sommes
obligés de, le faire, vous serez frappé des
^appels lancés en ce moment par tous les
partis aux victimes de la guerre et aux
anciens combattans. Ceci n'ojst pas pour
nous déplaire. L'esprit combattant n'est
ddnc pas mort ; "il se pourrait même qu'il
ne fut, au contraire, qu'en gestation. Si,
en 1919, des anciens combattants se sont
individuellement lancés dans la mêlée des
affaires du pays, on ne saurait dire qu'ils
aient été à ce moment animés par un es-
prit propre à la masse combattante. J'in-
cline à croire que c'est maintenant que
les groupements de combattants s'orien-
tent vers une pensée commune, une disT
cipline commune; un idéal commun, et je
reviendrai au moment voulu, sur ce fait.
Pour aujourd'hui, je m'en tiens à aver-
tir les tenants de tous IOB partis que
nous ne. nous laisserons pas manoeuvrer
par eux. Il est parfaitement inutile do
nous crier que si nous n'obtenons pas sa-
tisfaction, la, faute en est à tel oui tel parti.
Cette malice coittsue de fil blanc ne vaut
pas mieux qu'un mensonge. Quand il
s'agit de savoir si une femme peut nour-
rir un enfant avec dix-sept sous par jour,
i\ ny a, pas besoin d'appeler à son se-
cours les elueubrations de la politique.
Nous ne sommes pas dupes d'une telle fa-
çon d'agir.
En l'espèce, nous tenons la Chambre
pour responsable do ce qu'elle fait et de
ce qu'elle ne fait pas. Nous constatons que
les 600 francs des orphelins ne 6ont pas
votés, que laUoi de» Pupilles de la Natior
est engloutie dans les sombres profon
deurs du portefeuille de M. Anselm<
Patureàu-Min»iwà\ <|ue l'article &i n'est
pas voté, que les soins chirurgicaux n<
fonctionnent pas et que les médecins n<
sont pan payés.
Nous constatons au Sénat que la lo
des emplois réservée ne vient pas en dis
cussion, que la loi du cumul, accepté*
par l'ancien Ministre, M. Downer, mal
gré l'avis de M. Chéron, paraît oubliée.
Nous répétons, saiw- aucune espèce d
forme littéraire où autre, mais brutale-
ment, que les victimes de la guerre et; les
anciens combattants né jugeront députés
et sénateurs qu'à leur action. Lé temps
est passé pour nouis où 'l'on cataloguait
un homme parce qu'il affichait, .tantôt
loyalement, tantôt hypocritement, telle
ou teàle pensée, telle bu telle doctrine. 11
n'y a que les actions^qui comptent; Aussi
longtemps qu'on n'agit pas, la dispute dés
idées est vaine,- et dangereuse; . Nous
sonimms des; gfens de réalisation. Il y a
lôaigtenips que nous sommes fatigués de
toutes les promesses qu'on nous a débitées
alors que nous ne les avons jamaiB solli-
citées, de tous les discours, de tous les
compliments dont on nous a gratifiés et
dont nous n'ayons pas besoin, ayant payé
suffisamment pour savoir ce que nous
valons. .Nous voulons des actes. QUetlles
que soient nos opinions, si nouts avons
une préférence pour certaines méthodes
d'action sociale, politique ou autre, nous
serons toujours unanimes pour condam-
ner et exécuter les gens qui n'auront, pas
agi.
Agir et n'accorder créance qu'aux
hommes d'action, voilà le premier point
de notre programme ; nous n'y faillirons
pas.
On nous offre de temps à autre dans la
presse que, sans doute par antiphrase,
on appelle « la Grande Presse », le régal
ironique, je suppose, de quelques articles
dans ie»:«quels des députés et des séna-.
leurs supplient le Parlement de se réfor-
mer et d'adopter- une méthode de travail.
L'un veut que le Parlement dresse un
ordre de priorité ...; l'autre qu'il établisse
un programme trimestriel ; l'autre qu'on
réduise le temps accordé à la parole.
Hélas 1 les hommes de nos âges connais-
sent cette antienne depuis vingt ans. Les
hommes qui ont aujourd'hui la quaran-
taine sont arrivés à la vie publique à
l'aurore du siècle.. Ils étaient pleins de
foi, pleins d'espoir, pleins de candeur,
pleins de naïveté, pleins de courage,
pleins d'enthousiasme. Ils étaient prête
à servir "par l'action, et même dans
le risque, la démocratie, et tout d'un
coup devant leurs yeux le voile s'est
déchiré. Déjà il y avait des menteurs,
des profiteurs, des gens qui monnayaient
toutes les idées, toutes les doctrines, qui
se servaient de tout et qui ne servaienl
rien, ni personne. -Nos illusions ne renaî-
tront jamais, mais notre rancoeur eut pu
s'éteindre. Nous avons donné assez pour
avoir le droit dont personne ne nous em-
pêchera d'user, de vouloir que l'après-
guerre vaille mieux que l'avant-guerre.
On ne nous trompera plus, on ne nous
entraînera plus avec des mots. L'empire
de la rhétorique a croulé ; on ne nou*
étonnera plus ; les amuseur» de l'esprit
les jongleurs d'arguments, les empileun
de raisonnements, tous ceux qui, malades
incapables, jaloux, sournois, n'enfanten'
"que le doute et l'hésitation s'attaquerom
vainement à nous. Ils se casseront les on
g]es et les dents.
Il n'y a pas de plus terrible maladu
que celle de ces esprits débiles et faux qu
sont sans cesse à la recherche de l'actioi
à accomplir, ne' la rencontrent jamais
qui feignent de chercher partout le che
min à suivre et s'efforcent en même temp;
de le barrer.
Il faudra, se débarraas&r do tous ce
gens qui gaspillent le temps, qui préten
dent courir à la rencontre, du devoir, qu
se lamentent de ne pas le découvrir c
finalement ne l'accomplissent pas quans
sa vérité éclate aux yeux. Nous avon
fait la preuve depuis quatre ans du c:
visme de nos groupements, tant pis pou
ceux qui n'ont pavs vu clair et qui ne nou
connaissent pas.
Les droits que nous défendons soi:
inattaquables. Nous nous sommes promi
de les faire triompher et si besoin est nojq
pajsserons aux, représailles nécessaires.
Il y a encore en France une opinion pi
blique ; il y a encore en France quelque
millions de gens qui ont fait la guerre i
qui ont vu mourir leurs camarades. Il
a donc des gens qui se souviennent et qi
assistent chaque jour à la vie îamcntab
qui est celle des enfants des tués. Nov
las mettrons en mouvement. Il faut qi
toutes nos Associations regardent la t
tuatïon en face. Ou le Parlement, à qi
quelques heures suffiraient, donnera ai
i victimes de la guerre et dans un br
délai les lois qu'il lour doit, ou bien
■ perdra la confiance de quelques inillioi
: do. citoyens. Il n'est rien de plus dnng
roux da.i«* une démocratie, dans un pa;
de liberté et d'opinion, que de lais»;
éclater la. coilévc et le désespoir qui ma
i che de pair avec elle.
Si telle est la situation que les Ponvoi
publics veulent bien préparer, qu'ils <
>. prennent ht responsabilité.
Henri Pir.unr.
SOMMAIRE :
Le droit de vote aux veuves de guerre
(suite et fïii)> -i Le rôle social de la
femme : son influence probable dans
les luttes politiques. — Les veuves de
la guerre sont devenues les seuls repré-
sentants qualifiés"de la famille, privée
de son chef. — Qu'on le veuille ou nonj
une telle revendication 'est essentielle
ment d'ordre politique, sinon par son
inspiration du moins par ses effets cer-
tains. --Prévoir afinde'pouryoïr : telle
doit être plus que jamais la maxime de
nôtre action.
Je tiens a rassurer définitivement notre
collègue Mmo Landrin : je -voterai, à Clér-
mont-Ferrand, la motion, qui sera pré-
sentée . une fois de plus et qui tend à
faire obtenir H'électorat aux veuves, de
guerre. Sous réserve bien entendu -—pour
les motifs que j'ai exposés ici il y a
quinze jours —- qu'il ne; peut s'agir que
des veuves non remariées;
Ce vote je l'émettrai, quoiqu'il soit en
opposition avec la notion générale,:: que
j'ai du rôje social de la femme., à la con-
dition qu'il soit formellement (spécifié
que la revendication - présentée par
l'Union Fédérale est strictement limitée
aux victimes de la guerre et uniquement
parce que victime»; de la guerre, et qu'elle
ne saurait être interprétée comme • une
adhésion implicite à la doctrine féministe.
Je n'hésite pas, en effet, à réconnaître
que je ne suis pas féministe, au. sens po-
litique de ce mot. Et pourtant j'ai de la
femme la plus haute idée^ Je n'héeite pas
à la considérer comme ayant du point de
vue moral une valeur-supérieure à celle
de l'homme. .
En effet, dans le domaine du sentiment,
elle possède une puissance d'éniotivité —
génératrice des plus nobles qualités indi-
viduelles et sociales — à laquelle l'homme
n'atteint que rarement.
Mais, par contre, c'est précisément en
raison de la richesse de cette sensibilité,
que la femme est à peu prèîs incapable
de raisonner de sang-froid. Avec elle, la
passion l'emporte toujours sur la raison
pure et fausse fatalement son jugement.
La faculté d'abstraction, l'esprit de géné-
ralisation sont chez elle en général faussés
isoit par des préoccupations personnelles,
soit par des influences extérieures, soi!
enfin par l'obsession des cas d'espèce.
Par suite, on ne peut appeler les
femmes à prendre part aux luttes politi-
ques, sanis être assuré d'en accroître in
définiment le facteur passionnel, alors
que c'est par l'excès de passion que ces
luttes ont, toujours été viciées. -
Ainsi, la puissance de sensibilité, qu
fait la. valeur sociale de la. femme er
dehors de la. politique, ne peut manquer
une fois transportée dans ce domaine, d<
se transformer en une force négative e
d'augmenter la somme déjà bien suffi
j santé de troublé, dé désordre et d'incohé-
! l'énce.
I: J'ai donc la conviction que; dans les
i pàyts latins, l'Etat n'a ..rien-à gagner à
I l'influence des femmes dans ja politique ;
\ que, d'aillèuTS^ la majorité d'entre elles-
j s'abstiendrait d'user du droit qui leur se^
':> ràit conféré, mais que la plupart de celles
"' qui l'exerceraient le feraient sous l'em-
; pire des passions les plus diverses, niais
■"; les moins ràisonnèes.
I Je ne parle que pour mémoire de l'igho.-
I rahee fondamentale où elles sont en gé-
; iiéral des plus élémentaires notions re-
; latives à nos institution^ politiques.
En tout caSî Une révolution aussi pro-
fonde de notre Constitution ne peut être
opérée brutalement et d'un seul coup. Il
. faut ménager des transitions et s'élever
à la conception d'un enseig'nement civi-
que approprié aux réformes projetées^
*
* *
Quelle que soit d'une façon absolue la
force —• décisive à. mes- yeux —. de ces ar-
guments, ils doivent fléchir, mais en tant
qu'exception à la. règle, devant la reven-
dication des veuves de guerre, non pas
considérées comme femmes, mais parce
qu'elles remplacent désormais le chef,
dont la. guerre a privé la famille, et que
la famille ne peut demeurer sanis repré-
sentant légal, eu égard notamment au
caractère sacré des droits à sauvegarder.
Ainsi présentée et dépouillée de tout ca-
ractère spécifiquement féministe, une
telle revendication me paraît contenir une
incontestable force de vérité juridique.
Je n'en dirai pas autant de son effica-
cité pratique. Les veuves de guerre
croient qu'armées de bulletins de vote,
cllus seront mieux écoutées et entendues.
J'en accepte l'augure. Mais les "résultats
obtenus jusqu'ici par les combattants et
les mutilés — qui sont pourtant dee élec-
teurs — ne sont pas, quant à présent,
d'une importance telle qu'ils autorieent
les veuves à concevoir, du fait de leur
accession aux droits politiques/ de bien
vastes espoirs.
Il est vrai que cette influence décrois-
sante des anciens combattants en dépit
de la prospérité de leurs groupements est
facile à expliquer. Mais cette explication
sort dû cadre de mon sujet.
Quoi qu'il en Soit, il est incontestable,
et c'est ce que j'ai tenu à bien préciser au
Comité fédéral, que quelque dépourvue
qu'elle soit de tout arrière-pensée politi-
que étroite, une telle revendication a,
. par ses effets, un caractère ' essentielle-
ment politique, en ce sens qu'elle tend à
augmenter le corps électoral d'un contin-
gent, très important au point de vue nu-
mérique, susceptible de modifier d'une
façon très notable, mais imprévisible, les
l'ôsultats des élections.
Le nier, c'est, nier l'évidence même. Il
ne suffit pas, en effet, que nous donnions
à-nos désirs une interprétation conforme
à nos. desseins pour que, de ce fait, une
fois devenus des réalités ils demeurent
ce que nous voulions qu'ils fussent.
C'est pourquoi, avant de nous décider
à eiitreprenare une action, nous avons le
devoir d'en mesurer toutes les consé-
quences même lointaineSj de façon que
nous ne puissions nous voir, justement re-
procher de nous être prononcés à la lé-
gère et sans: réflexion suffisante. Ce qui,
diminuant iconsidéraiblenient île prestige
de nos groupements, serait de nature à
en compromettre, et peut-être d'une façon
irrémédiable, l'influence et le crédit.
Citoyens dans une démocratie et par
suite solidairement responsables de- ka
gestion, nous ne pouvons nous comporter
comme les sujets irresponsables d'un Sou-
verain absolu, qui s'en remettraient à sa
sagesse du soin de discerner le vrai du
faux et de réduire à de raisonnables pro-
portions les requête*; excessives.
Si nous voulons que le pays nous fasse
confiance, nous ne devons pas nous com-
porter comme des enfants prodigues qui
formuleraient des exigences .arbitraires,
«ans se soucier des moyens dont dispose
l'Etat pour y faire face.
Et iqnlcore bien moins, pouvoins^noup
tolérer d'être les jouets d'influences, qui
s'exerceraient à notre insU.
Quand désormais nous prendrons un
parti, il est indispensable que nous en -
ayons calculé toutes lois répercussions,
qu'aucune objection ne nous laisse dé-
sarmés et que nous soyons capables d'op-
poser argument contre argument.
Ce fut notre méthode pendant toute la
discussion de la loi des pensions. Et nous
nous en sommes bien trouvés puisque le
succès a. couronné notre effort. Ainsi,
notre conduite passée doit dicter notre
conduite future.
— Faire le geste de Ponoe-Pilate ou se
prévaloir d'une insuffisante expérience
serait indigne du rôle que nous avons
jusqu'à présent joué depuis 1914. C'est
une question de conscience civique et de
dignité et je suis certain que tous mes
lecteurs le comprendront.
Si longuement motivées que soient mes
explications, j'ose espérer qu'elles ne pa-
raîtront pas superflues et qu'elles seront,
de nature à renforcer une thèse acceptée
par nos Congrès successifs et dont, à tort,
on avait pu croire que j'étais devenu
l'adversaire.
Et qu'on se rendre bien compte qu'un
débat né gagne jamais à être étouffé.
Plus la question est importante, plus les
antagonistes ont intérêt, de part et d'au-
tre, à lui laisser prendre le maximum
. d'ampleur sous réserve bien entendu de
ne pas ressasser les mêmes arguments.
Le succès définitif de la doctrine qui
l'emporte n'en est que mieux assuré.
Marcel LEHMANN.
3 Nos Associations s'organisent avec une
activité métao.diq|ue pour l'amélioration
s des intérêts dos victimes de la guerre.
- Une action féconde semble préconiser
i ' d'heureux résultats, en vue de notre pro-
t chain Congrès national.
1 Dans nos groupements, nous nous de-
s vons entièrement aux légitimes revendi-
- cations des foyers affligée par la. guerre,
r à la suite de la disparition de nos grands
s morts. Pour cela, un impérieux devoir
nous commande d'agir avec efficftcitô,
t pour seconder les efforts considérables
s accomplis par l'Union Fédérale qui a. be-
s soin de la. plus parfaite cohésion de nofc
Associations.
»- Vouloir c'est. pouvoir, dit un vieil
s adage. A nous tous de le démontrer.
it
y ' * l
11
le Aujourd'hui, je signale une situation
is qui intéresse les ascendants. La charte
ie des victimas de la guerre n'a pas été suffi-
i- sament établie en ce qui concerne l'attri-
îi bution de l'allocation provisoire d'attente
ix aux ascendants. Il ne peut y avoir doux
e.f poids et deux mesures ! Ici, je cause en
il toute sincérité, car nous devons prendre
îs en considération une revendication qui
e- n'est pas trop prématurée, et soulève de,
rs nombreuse» et légitimes protestations
sr depuis l'application de la loi du 31 mars
r- 1019.
N'oublions pas qu'une lacune velou-
rs taire — ou involontaire — du texte de la
:>n loi doit retenir toute notre attention, sur
une question de régime, fiscal". Prochaine
ment nous causerons sur la question
d'âge.
Parmi les ascendants, les petits com-
merçantjâ ou industriels, les petits et
moyens propriétaires, les fonctionnaires,
sont en grande partie éliminés de la
règle commune, parce qu'ils sont assu-
jettis (la plupart.) au régime fiscal, qui
leur enlève toute jouissance de l'alloca-
tion provisoire d'attente, alors que d'au-
tres, souvent plut; aisés, jouissent de tous
les privilèges que leur confère la loi.
Pourquoi cette ' inégalité ? Pourtant, ils
ont tous accompli les mêmes sacrifices.
Cette situation a besoin" d'être étudiée
sérieusement dans notre prochain Con-
grès national. Ne nous laissons pasvabuser
où endormir par divers projets do loi, qui
dorment dans les cartoms parlementaires
et qu'on agite à tout référendum en nous
disant : « Cela va être examiné très pro-
chainement par le Parlement, n'ayez au-
cune crainte, vous aurez satisfaction. »
Malheureusement, ce refrain nous le con-
naissons depuis fort longtemps et il re-
flète bien le vers d'Ovide : « Vcrba et
voecs proUcrcaqiic nihil », qui nous dit
en le traduisant ; « Des mots, des pa-
roles et rien de plus ! »
Pendant ce temps, grand nombre de
malheureux ascendants, parfois très né-
cessiteux malgré la profession qu'ils exer-
cent, qui est leur gagne-pain, sont obligé.*
do rosier depuis quelques années dan?
une cruelle angoisse, en se demandant si
un jour ils finiront par obtenir justice.
Le mol de justice r.e doit pas être un
vain mot, dans un pays aussi démocra-
tique que le nôtre, où l'égalité doit exister
« priori, quand il s'agit du droit à répa-
ration.
Nos grands morts ont. fait le noble sa-
crifice de leu vie. N'oublions pas que
leurs vieux parents comptent beaucoup
sur nous, pour défendre des droits qui
sont sacrés. Nous 'saurons y veiller.
Agissons, travaillons avec plus d'ardeur
au sein de nos groupements. Faisons
abouti)' nos légitimes revendications, en
faisant appel a une parfaite équité, avec
cette vieille devise française : « Tous pour
un et un pour tous ! »
Notre dévouement, doit, se résumer par
ces mois : « Le devoir par l'action ! »
Léonce NKGRET,
Administrateur d*\ l'Union. Fédé-
rale, Président de la. Fédération
départementale dt l'Hérault.
LA SEMAINE PROCHAINE :
■A-rticles de
— Mme K|. CASSOII.
- I.ouisFONTlïNAIlJLK.
- SAIÎVAIUK I»K H VltTllll K>1V.
que, l'abondance des matières ne nous a pas
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