Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 01 janvier 1922 01 janvier 1922
Description : 1922/01/01 (A3,N64)-1922/01/07. 1922/01/01 (A3,N64)-1922/01/07.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56045665
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
3Uknnée. — N° 64.
PUBLICATION HEBDOMADAIRE. — lie flciméf*o : 20 Centimes
Dimanche h Janvier 1922.
B#li>yËtlN DE L'UNION FÉDÉRALE DES ASSOCIATIONS FRANÇAISES
,;^~:x-^Mé Blessés, Mutilés, Réformés, Anciens Combattants de la Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants
Siège Social : 34* Hue Godot-de-IHactf oy, PARIS (9e> « ABONNEMENT : S FRMGS; « Uédaetion et JWministïation : «* IiA FRANGE MUTILcÉE " Orléans-Ceûtral, 21
19 2 2
OU SOÏÏ LES HOMMES DE LA GUERRE î
Je cherché partout'.les hommes de la
guerre et je ne les rencontre nulle part,
lisdevaient faire la paix, relever le pays,'
instaurer Ta justice, être.les hommes nou-
veaux des temps nouveaux. Où donc sont
les hommes de la .guérite ■?■
Les peuples demeurent sous lés armes.
L'Allemand ruse avec sa signature et
800.000" Français sont aux armées. La. pro-
messe de désarmement naval tourne à la
comédie ; la liberté, pour les uns, est le
droit assuré de régenter les autres. Où
donc sont les hommes de la guerre ?
Le sol allemand est intact ; les moyens
de travail de F Allemagne ne sont pas
mutilés ; les usines, allemandes sont de-
bout ; l'Allemagne travaille, produit, ex-
porte ; les citoyens allemands s'enrichis-
sent ; mais la nation allemande nous me-
nace de faire banqueroute.; elle nargue
les vainqueurs et ne paye pas. Où donc
sont les hommes de la guerre ?
Les criminels de 1914 coulent de pai-
sible- jours ; celui qui a fait tuer dix
'-m!ii|^i!uÇ..:à'lipmmes' songe "à l'idylle. Où
donc: sont tes hommes de la guerre ?
'Quatre ■■■^isvdJ&'BU*â^ relit''co'ûlé à la
France 143 'milliards. Trois ans de paix
lui coûtent 146 nnlliàrds. Où donc sont les
hommes de là guerre ?
Dix départements ont été ravagés,
632:944 maisons'.détruites,. 3.062 -vil]âges,
20.602 usines, 7.985 km. de chemins de 1er,
4.875 ponts, 52:754 km, de routes ; 380 mil-
lions d'hectares de terrain ont été sac-
cagés (1). L'Allemagne ne répare pas ; la
France paye ; une nuée de bureaucrates
"jetés sur, les pays meurtris y ont gas-
pillé des milliards ! Où donc sont les
hommes de la guerre ?
La dette de la France atteindra sous
peu' 400 milliards. Lo combattant fran-
çais sue en impôts ce que lui doit l'agres-
seur allemand. Où donc sont les hommes
de la guerre ?
Le change français s'effondre. Anglais
et Américains s'enricliisserit. La pègre de
la finance internationale ricane. Le com-
battant français travaille, peine, et paye.
Où donc sont les hommes de la guerre ?
Les profiteurs de la guerre spéculent et
digèrent en sécurité ; mais où sont les
hommes de la guerre ?
(1) D'après le général Pcrcin : Le Massacre de rmfanlcrii.
Les enfants dont les pères sont tués
touchent pour vivre 17 sous par jour. Ils
sont donc tous tués, les hommes de la
guerre ?
L'Office national des Pupilles de la Na-
tion a « économisé » plus de deux mil-
lions depuis deux ans ! Quel pur exemple
de civisme ! Où donc sont les hommes de
la guerre ?
Les égoïstes, ceux qui gagnent de l'ar-
gent et jamais assez à leur gré, ont in-
venté que les mutilés et les veuves rui-
nent le budget. Où donc sont les hommes
de la guerre ?
Ceux qui veulent jouir de la vie grima-
cent devant les infirmes de la guerre.
Pourquoi des gens survivent-ils dont la
laideur rappelle l'horreur de la guerre ?
Au diable les hommes qui ont fait la
guerre !
Les beaux parleurs de l'arrière, les
chevaliers de lai plume, les bquirreurs de
crânes ne se sont pas-tus. Où donc sont
les. hommes dç la guerre ?
La vraie politique, celle qui se moque
de la politique, devait Hîeurir ; et les
mares stagnantes recommencent à puer.
Où .donc sont les hommes de la guerre ?
La troupe politicienne s'en donné à
coeur joie : ambition, hypocrisie, mépris
du bien public, la.«sale politique ressuscite,
les coteries se déchirent. Qui donc avait
dit que cela changerait, quand nous se-
rions gouvernés par des hommes de la
guerre ? Mais sont-ils les hommes de la
guerre t
On devait restaurer la liberté de la.
pensée, le privilège de l'intelligence, faire
renaître l'amour des quelques grandes
idées dont la flamme suffit à animer les
peuples. Qui donc ose parler de foi, de
vertu, d'honneur, de droiture, de loyauté,
d'indépendance ? Mais où donc sont les
hommes de la guerre ?
Cinquante-deux mois durant,'des hom-
mes ont compté pour rien leur temps, kurs
efforts, leurs biens, leurs misères, leurs
vies. Au prix de ce qu'il fallait sauver,
qu'était-ce que nous-mêmes ?
Après trois ans "de paix, où donc sont
les hommes de la. guerre ?
Henri PICUOT,
Président, de VUnion. Fédérale.
A L'OFFICE NATIONAL
L'Office national est un de ces orga-
nismes qui gagne à être mieux connu et
qui ne l'est vraiment pas assez des di-
verses Sociétés de mutilés, réformés,
veuves de guerre, dont il est un des pivofs
-principaux.
Les nombreuses Associations dissémi-
nées sur tout le territoire national et
dans nos colonies de protectorat ne savent
pas que c'est à l'Office qu'elles doivent
l'application de beaucoup de lois et me-
sures édictées par le Parlement et par le
Ministre des Pensions, qui eux.: connais-
sent bien l'application heureuse que ce
Service sait tirer des „.plus mauvaises
choses.
Dans cet Office, l'esprit du personnel
est largement, imprégné des idées géné-
rales do nos Associations ; il ne saurait,
d'ailleurs, en être autrement : chefs et em-
ployés subalternes sont tous des cama-
rades ; ils sont, comme nous le disons vul-
gairement,, des « syndiqués du créneau
qu'ils ont gardé jusqu'au bout » ou qu'ils
ont abandonné pour la partie do billard,
jouée sous l'ivresse anesthésiante de
l'éther ou du chloroforme.
C'est donc de la façon la plus cons-
cienciieuse que le travail s'accomplii'dans
la maison. Hélas ! toutes les chinoi-
series administratives n'ont pu être
laissées dehors, il en est malheureuse-
ment encore trop qui s'imposent et c'est à
celles-ci quo nos camarades doivent des
retards que le personnel impuissant ne
peut (nie déplorer sans y apporter le re-
mède nécessaire.
Cependant, l'Office ne t néglige rien
pour améliorer ses services, il ne néglige
rien pour donner aux Associations de mu-
tilés, et même aux mutilés indépendants,
une satisfaction plus prompte, plus effi-
cace, plue opérante. La délivrance rapide
des cartes aux réformés de 25 à 45 %,
permet d'ailleurs à nos «uwrndcs de
constater avec quelle célérité '.'Office s'est
occupé de la tâche que lui a dévolue le
Parlement.
Depuis un certain temps, une nouvelle
sous-section a été organisée par l'Office
national, mais nos Associations ne la
connaissent pas, et le but de cet article
est précisément de la leur faire connaître.
11 s'agit de la sous-section dite d^ docu-
mentation et classement de tous les pro-
jets, vote de lois, décrets, réponses écrites
aux députés, etc., etc., que l'Office classe,
réunit et condense dans un petit volume
qu'il publie sous le titre de Bulletin de
VOffice national des Mutilés et Jîéformés
de la Guerre.
Sous la direction intelligente et habile
de M. Possos, secrétaire général de
l'Office, notre camarade Richard, ici trop
connu pour que j'aie à en faire l'éloge,
accomplit avec sa conscience habituelle le
travail délicat de la composition de ce
Bulletin, et le caractère méticuleux de
notre ami se retrouve à la façon do l'or-
dre de classement des différentes ques-
tions.
Nos Associations ont donc toutes grand
intérêt à recevoir ce Bulletin, elles y
trouveront toutes choses utiles qu'elles
ig-norent ou qu'elles perdent un temps
précieux à chercher. Qu'elles adressent
donc une demande au Secrétaire général
de l'Office, et en recevant le petit
fascicule à couverture bleue, elles se ren-
dront compte qu'il y a encore des établis-
sements qui savent travailler utilement,
quoique sans brait. L'Office national est
de ceux-là et pour l'édifice qu'il a. su ins-
taller et mettre au point, pour les ser-
vices si nombreux et si désintéressés qu'il
sait rendre aux victimes de la guerre, nos
camarades diront un grand merci à
l'homme infatigable et plein de dévoue-
ment, qui, malgré sa lourde tAehe. de
rapporteur général du budget au Sénat.,
continue à travailler et à présider aux
destinées de l'Office, j'ai nommé M. le
j Sénateur, ancien, et nous espérons bien
| futur Ministre, M. Henri Cliéron.
E. LONr.EitON, administ' de VU. F.
COMITÉ _FIEDER AL
Le Comité fédéral est convoqué en
session ordinaire pour le dimanche 8 jan-
vier prochain, à .9 heures du matin, à la
Sorbonne (amphithéâtre. Michelet); L'en-
trée aura lieu par le n° 46 de la rue Saint-
Jacques, escalier A, à l'entresol. :
PROGRAMME DES TRAVAUX
Compte rendu moral du Président ' sur
l'action de l'Union Fédérale pendant le
trimestre écoulé.
Première 'partie
Affaires courantes emplois réservés ;
•loi des Pupilles de la Nation ; pensions des
orphelins : Bureau international du tra-
vail, etc.
Deuxième partie
Travaux en cours décidés par le Comité
fédéral du 9; octobre ;; crédit 'agricole' ;
rente du combattant ; : revision des ba-
rèmes.
Troisième partie
PRÉPARATION DU COMGRÈS DE 1922
1" Proposition de la Fédération des
Bouches-du-Rhône concernant la date du
Congrès ;
2° Programme limitatif du Congrès et
organisation des Commissions ;
3° Désignation des rapporteurs et fixa-
tion des délais d'envois de travaux ;
4° Questions diverse*' (toutes les ques-
tions concernant les interventions qui
peuvent être effectuées directement par le
Bureau fédéral ou les services ne pour-
ront être mises en disi unsion).
Réunion du Conseil
Le Conseil d'administration se réunira
le 7 janvier au siège soc-;jt, à 20 h. 30.
L'ordre du jour est le' même'' que celui
du Comité fédéral.
Le Président,
Henri PICUOT.
> —♦—<
TRANSPORTS EN COMMUN
A peine le régime nouveau des chemins
de fer d'intérêt général est-il mis en ap-
plication, qu'à la faveur d'une proposi-
tion do tarifs soumis à l'homologation du
Ministre, las Compagnies prennent un texte
qui met, entre les mains des chefs de gare
le droit de refuser les billets à tarif ré-
duit aux mutilés et aux familles nom-
breuses.
C'est toute l'application des articles 8
et 9 do la loi mise en jeu.
Aussi le Bureau fédéral a.-t-il estimé de-
voir adresser la protestation ci-dessous
au Ministre des Travaux publics :
<( MONSIEUR LE MINISTRE,
« Au Journal officiel du 21 novembre
1921, est insérée une proposition de tarifs
soumis à. l'homologation:' par les Compa-
gnies d'Alsacc-Lorraine, de l'Est, de
l'Etat, du Midi, du Nord, de Paris à Or-
léans, do Paris à Lyon :et à la Méditer-
ranée et des Ceintures de Paris.
.«Sous le tit-re'c Dispositions communes
aux paragraphes I et II », je relève, page
12.825, 2° colonne, la "mention suivante :
« Sous ré^orve des dispositions de l'ali:
« néai 6 du paragrajihe I, la délivrance des
« billets a lieu dans les mêmes condi-
« tions que celle" des billets simples ou
« d'aller et retour ordinaires dans la limite
« des voyageurs à place entière. ».
« L'alinéa 6 du paragraphe I, précise :
« Les Administrations de chemins de fer
« peuvent exiger, si la bonne marche du
« service le rend nécessaire, que les billets
« du présent tarif (tarif réduit en faveur
« des familles nombreuses et des mutilés
« et réformés de la guerre prévu-par les
« articles 8 et 9 de la loi du 29 octobre
« 1921) seront demandés à l'avance, dans
«certaines gares ou à certaines, époques,
« sur simple avis porté à la connaissance
« du public par la voie d'affiches. »
« Cette disposition, qui paraît répondre
à une nécessité de simple police, eist de
nature, cependant, à restreindre la portée
des avantages concédés par la loi aux fa-
it des relations établies pour le transport-
milles nombreuses et aux pensionnés de
guerre.
« Il importe, en effet, de prévoir que les
bénéficiaires de réductions de tarifs sont
appelés à voyager aux époques où l'af-
fluence aux gares est générale. Dans cette
éventualité, les porteurs de cartes de ré-
ductions seront dans l'impossibilité de bé-
néficier du tarif prévu en leur faveur
chaque fois qu'un fonctionnaire aura jugé
utile d'appliquer la disposition précitée.
<( En effet, dans la pratique, ces catégo-
ries de voyageurs se verront refuser la dé-
livrance de billets à prix, réduit et dès
ïors contraints ou de laisser partir seules
leurs familles ou de prendre un billet à
plein tarif. Quant à l'apposition dans les
gares d'affichés signalant la nécessité de
se présenter à l'avance pour obtenir la dé-
livrance de Jiilljts à prix réduits, il est à
craindre que les intéressés n'en aient con-
naissance qu'au moment où ils se présen->
feront au guichet.
« J'ai l'honneur, en conséquence, en si-
gnalant à votre bienveillante attention
l'inconvénient qui résulterait de l'applica-
tion de cette mesure, de vous demander
de vouloir bien faire préciser dans le
texte, qu'elle ne devra être qu'exception-
nellement mise en pratique.
<> Veuillez agréer, Monsieur le Ministre
des Travaux publics, l'assurance de nia
haute considération.
« Pour le Conseil d'administration
do l'U. F :
« Le Trésorier général,
« R. RICHARD. »
POUR LES TUBERCULEUX
La mission Rockefeller, venue en
France pour engager une lutte active
contre la tuberculose, a fait, en maintes
circonstances, parler d'elle et il n'est pas
besoin de rappeler ici ison histoire. Il
suffit de dire, car c'est l'absolue vérité,
qu'elle a été le premier organisme luttant
efficacement contre la tuberculose dans
notre pays.
Avec un plan d'ensemble, un personnel
averti et des moyens financiers considé-
rables, l'oeuvre Rockefeller va chercher lès
tuberculeux chez eux, -les soigne, .veille
sur leur famille -qu'elle préserve autant
que faire se peut, améliore les conditions
du logement, bref, met tout eh oeuvre pour
combattre le mal et préserver de la con-
tagion.
Connaissant cela, j'ai pensé que l'Union
Fédérale pouvait aider à l'oeuvre entre-
prise en lui donnant l'a plus large publi- '
cité et j'ai, dans ce but, demandé à la
mission Rockefeller de 'vouloir- bien faire
parvenu.- à l'Union Fédérale tous docu-
ments susceptibles d'être reproduits, lus
et commentés dams journaux et réunions.
Voici la réponse que j'ai reçue :
« MONSIEUR LE TRÉSORIER GÉNÉRAL,
« J'ai l'honneur de vous accuser récep-
tion de votre lettre du 14 ..novembre au
sujet de la possibilité de faire parvenir
quelques-uns de nos: tracts et brochuz'es
de propagande àr votre Fédération.
« Depuis quelque temps, nous nous
sommes rendu compte que le but que
nous avions tracé à nos efforts en ce qui
se rapporte à la propagande avait été
atteint, puisqu'un mouvement d'opinion
publique avait été créé en faveur de la
lutte anti-tuberculeuse en France. Nous
avons également pensé qu'il était temps
de limiter notre activité à ce sujet et de
trouver d'autres oeuvres susceptibles de
nous remplacer. Nous avons "cru que la
seule solution possible était de. centra-
liser le travail autant que possible et de
faire distribuer ces brochures de propa-
gande ppr les Comités départementaux.
Dans la plupart des départements il exis-
tait un Comité d'assistance aux anciens
militaires réformés tuberculeux, h eau-
coup de ces derniers ont été tranformés
en Comités départementaux de lutte anti-
tuberculeuse et ont assumé le soin de
cette distribution. Je regrette donc de ne
pouvoir vous donner le concours que votre
Fédération mérite à tous égards, et je
lui souhaite le plus vif succès dans la
noble tâche qu'elle a entreprise ; celle
d'apporter une aide efficace aux malheu-
reuses victimes de la grande guerre.
« Veuillez agréer, Monsieur le Tréso- '
rier général, l'expression de ma considé-
ration distinguée.
« Signe .- LINSLY, R. WILLIAMS. »
Tout en regrettant que la réponse ci-
dassus ne donne pas satisfaction à ma de-
mande, je suis heureux d'enregistrer le
fait qu'un mouvement d'opinion est en-
fin créé en France en faveur de la lutte
contre le fléau qui nous coûte en vies
humaines infiniment plus cber que la
plus meurtrière des guerres.
Le Trésorier général de VU. F.
R. RICHARD.
A la Trésorerie Générale de Lyon
Le Président de l'Union Fédérale est in-
tervenu, à plusieurs reprises, auprès de
M. le Ministre des Finances pour lui signa-
ler les faits très regrettables qui se passent
journellement à la Trésorerie générale de
Lyon, Un seul guichet assure, dans cet
établissement, le paiement des" pensions ;
à 8 heures du matin, une foule compacte
sation.no sur le trottoir ; la porte s'ouvre
en entraînant une bousculade. A 3 heures
de l'après-midi, des agents de police em-
pêchent les arrivants d'entrer,, en. les
priant, do repasser le lendemain. Nos ca-
marades mutilés et veuve de guerre sont
obligés de se présenter plusieurs fois à la
Trésorerie avant de pouvoir se faire- payer.
La semaine dernière, une veuve de
guerre s'y est rendue sept fois sans avoir
pu atteindre le guichet. Par lettre du
21 octobre. M. le Ministre des Finances a
déchiré au Président de l'Union Fédérale
qu'il allait faire cesser cet état de choses.
Nous sommes obligés de déclarer que si,
dans le plus bref délai, la situation n'est
pas totalement changée par l'ouverture de
guichets spéciaux, nous déclinons tonte
espèce de responsabilité qurml à ce qui
pourra se passer.
M. Donmer. Ministre des Finances, ne
peut certes pas s'occuper de pareils dé-
tails ; miïia, de même que l'unanime pro-
testation que nous avons soulevée il y a
un mois lui a fait mettre bon ordre aux in-
cartades do son Directeur de la Comptabi-
lité publique, de même fandra-t-il qu'il in-
tervienne personnellement pour que le
service du paiement des pensions à la Tré-
sorerie générale de Lyon ne soit plus une
pétaudière.
L'Almanach du Combattant
II vient de paraître. Il est bien présenté, j
très intéressant, et connaîtra le succès.
Notre camarade Péricard, qui en a rédigé
la publication, le présente en ces termes :
Bonjour les amis !
C'est moi, l'Almanach du Combattant,
votre almanach à vous, les culs-terreux,
les pousse-cailloux, les traîne-godasses,
les poux de créneau, les vers île sape.
Vous allez trouver ici d'autres poijus, de
vrais copalin.s qui portèrent votre même I
uniforme de, boue, luirent votre, même, pi-
nard., rirent à vos mômes plaisanteries, j
frémirent de vos mêmes frissons. i
Regardez-vous les yeux dans les yeux j
et soyez tiers. Car, la guerre que vous
avez faite — non par un vain désir de con-
quêtes, non par une vaine soif de gloriole
— cette guerre juste, cette guerre sainte,
fut la. plus atroce des guerres qui ai: t. ja-
mais ensanglanté l'humanité. Jamais, -en
aucun lieu du monde, en aucun temps de-;
siècles, on ne réclama de pauvres hommes
pareilles vertus de renoncement, d'abné-
gation, de sacrifice, de dédain de. la souf-
france, de mépris de la mort.
Les anciens ? Ah i qu'on nous fiche la
paix avec les anciens !
1-es Mède.s ont-ils subli le supplice des
bombardements ? les Grées d'Alexandre
furent-ils exposés aux gaz asphyxiants e:
aux liquides enflammés ? les Romains eu-
rent-ils à se défendre à la l'ois contre |e-
mines jaillissant de l'abîme et contre les
bombes dégringolant des étoiles ?
Quant aux soldats de. Napoléon, ceux
qui ne craignent pas de dire (pie vous avez
été aussi grands qu'eux, ignorent-ils donc
comment se battaient les soldats de Napo-
léon *? Leurs batailles duraient un jour,
deux jours au plus, ei parfois une bataille
terminait la campagne. Votre campagne à
vous a duré ciuatrc années et pendant
quatre années ce fut la bataille nuit et
jour.
Soyez fiers cl aimez-vous.
N'ètes-vous pas des frères d'armes ?
N'avez-vous pas, cent fois, mille fois, ex-
pose votre vie pour vos camarades ? Vos
camarades n'ont-Us pas, cent, fois, mille
fois, exposé leur v.e pour sauver la vôtre'.
Ali ! quelle parenté, selon la chair, vaut
cette fraternité-là !
Soyez tiers, aimez-vous et serrez-vous
les coudes.
Les politiciens vous ignorent. ? Les em-
busqués vous méprisent ? Les mercamis
vous grugent V
A qui la faute ? A vous.
A vous qui ignorez votre force. A vous
qui. marcher éparpillés. A vous qui, après
avoir regardé la, mort, en face, tremblez
maintenant, devant les puissances de, l'or.
Pourtant, vous demeurez fidèles à l'ami-
tié. A peine, eu s'-je fait appel à cette ami-
tié' que, de Paris et de province, des colo-
nies et de l'étranger, membres groupés
par d'Associations puissantes ou isolés,
vous m'avez répondu :« Présents ! »
lvieu n'es!, perdu, puisque le coiur de-
meure intact.
C'est pour \ons rappeler vos titres de.
nol>':e:->,\ e'e-=f pour vous prêcher la loule-
puissauee de l'union., que je suis Sorti de
l'ombre.
Pour vous et vos familles, pour vo-î
morts et les avants droit, de vos morts,
Ralliement, Camarades !
PUBLICATION HEBDOMADAIRE. — lie flciméf*o : 20 Centimes
Dimanche h Janvier 1922.
B#li>yËtlN DE L'UNION FÉDÉRALE DES ASSOCIATIONS FRANÇAISES
,;^~:x-^Mé Blessés, Mutilés, Réformés, Anciens Combattants de la Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants
Siège Social : 34* Hue Godot-de-IHactf oy, PARIS (9e> « ABONNEMENT : S FRMGS; « Uédaetion et JWministïation : «* IiA FRANGE MUTILcÉE " Orléans-Ceûtral, 21
19 2 2
OU SOÏÏ LES HOMMES DE LA GUERRE î
Je cherché partout'.les hommes de la
guerre et je ne les rencontre nulle part,
lisdevaient faire la paix, relever le pays,'
instaurer Ta justice, être.les hommes nou-
veaux des temps nouveaux. Où donc sont
les hommes de la .guérite ■?■
Les peuples demeurent sous lés armes.
L'Allemand ruse avec sa signature et
800.000" Français sont aux armées. La. pro-
messe de désarmement naval tourne à la
comédie ; la liberté, pour les uns, est le
droit assuré de régenter les autres. Où
donc sont les hommes de la guerre ?
Le sol allemand est intact ; les moyens
de travail de F Allemagne ne sont pas
mutilés ; les usines, allemandes sont de-
bout ; l'Allemagne travaille, produit, ex-
porte ; les citoyens allemands s'enrichis-
sent ; mais la nation allemande nous me-
nace de faire banqueroute.; elle nargue
les vainqueurs et ne paye pas. Où donc
sont les hommes de la guerre ?
Les criminels de 1914 coulent de pai-
sible- jours ; celui qui a fait tuer dix
'-m!ii|^i!uÇ..:à'lipmmes' songe "à l'idylle. Où
donc: sont tes hommes de la guerre ?
'Quatre ■■■^isvdJ&'BU*â^ relit''co'ûlé à la
France 143 'milliards. Trois ans de paix
lui coûtent 146 nnlliàrds. Où donc sont les
hommes de là guerre ?
Dix départements ont été ravagés,
632:944 maisons'.détruites,. 3.062 -vil]âges,
20.602 usines, 7.985 km. de chemins de 1er,
4.875 ponts, 52:754 km, de routes ; 380 mil-
lions d'hectares de terrain ont été sac-
cagés (1). L'Allemagne ne répare pas ; la
France paye ; une nuée de bureaucrates
"jetés sur, les pays meurtris y ont gas-
pillé des milliards ! Où donc sont les
hommes de la guerre ?
La dette de la France atteindra sous
peu' 400 milliards. Lo combattant fran-
çais sue en impôts ce que lui doit l'agres-
seur allemand. Où donc sont les hommes
de la guerre ?
Le change français s'effondre. Anglais
et Américains s'enricliisserit. La pègre de
la finance internationale ricane. Le com-
battant français travaille, peine, et paye.
Où donc sont les hommes de la guerre ?
Les profiteurs de la guerre spéculent et
digèrent en sécurité ; mais où sont les
hommes de la guerre ?
(1) D'après le général Pcrcin : Le Massacre de rmfanlcrii.
Les enfants dont les pères sont tués
touchent pour vivre 17 sous par jour. Ils
sont donc tous tués, les hommes de la
guerre ?
L'Office national des Pupilles de la Na-
tion a « économisé » plus de deux mil-
lions depuis deux ans ! Quel pur exemple
de civisme ! Où donc sont les hommes de
la guerre ?
Les égoïstes, ceux qui gagnent de l'ar-
gent et jamais assez à leur gré, ont in-
venté que les mutilés et les veuves rui-
nent le budget. Où donc sont les hommes
de la guerre ?
Ceux qui veulent jouir de la vie grima-
cent devant les infirmes de la guerre.
Pourquoi des gens survivent-ils dont la
laideur rappelle l'horreur de la guerre ?
Au diable les hommes qui ont fait la
guerre !
Les beaux parleurs de l'arrière, les
chevaliers de lai plume, les bquirreurs de
crânes ne se sont pas-tus. Où donc sont
les. hommes dç la guerre ?
La vraie politique, celle qui se moque
de la politique, devait Hîeurir ; et les
mares stagnantes recommencent à puer.
Où .donc sont les hommes de la guerre ?
La troupe politicienne s'en donné à
coeur joie : ambition, hypocrisie, mépris
du bien public, la.«sale politique ressuscite,
les coteries se déchirent. Qui donc avait
dit que cela changerait, quand nous se-
rions gouvernés par des hommes de la
guerre ? Mais sont-ils les hommes de la
guerre t
On devait restaurer la liberté de la.
pensée, le privilège de l'intelligence, faire
renaître l'amour des quelques grandes
idées dont la flamme suffit à animer les
peuples. Qui donc ose parler de foi, de
vertu, d'honneur, de droiture, de loyauté,
d'indépendance ? Mais où donc sont les
hommes de la guerre ?
Cinquante-deux mois durant,'des hom-
mes ont compté pour rien leur temps, kurs
efforts, leurs biens, leurs misères, leurs
vies. Au prix de ce qu'il fallait sauver,
qu'était-ce que nous-mêmes ?
Après trois ans "de paix, où donc sont
les hommes de la. guerre ?
Henri PICUOT,
Président, de VUnion. Fédérale.
A L'OFFICE NATIONAL
L'Office national est un de ces orga-
nismes qui gagne à être mieux connu et
qui ne l'est vraiment pas assez des di-
verses Sociétés de mutilés, réformés,
veuves de guerre, dont il est un des pivofs
-principaux.
Les nombreuses Associations dissémi-
nées sur tout le territoire national et
dans nos colonies de protectorat ne savent
pas que c'est à l'Office qu'elles doivent
l'application de beaucoup de lois et me-
sures édictées par le Parlement et par le
Ministre des Pensions, qui eux.: connais-
sent bien l'application heureuse que ce
Service sait tirer des „.plus mauvaises
choses.
Dans cet Office, l'esprit du personnel
est largement, imprégné des idées géné-
rales do nos Associations ; il ne saurait,
d'ailleurs, en être autrement : chefs et em-
ployés subalternes sont tous des cama-
rades ; ils sont, comme nous le disons vul-
gairement,, des « syndiqués du créneau
qu'ils ont gardé jusqu'au bout » ou qu'ils
ont abandonné pour la partie do billard,
jouée sous l'ivresse anesthésiante de
l'éther ou du chloroforme.
C'est donc de la façon la plus cons-
cienciieuse que le travail s'accomplii'dans
la maison. Hélas ! toutes les chinoi-
series administratives n'ont pu être
laissées dehors, il en est malheureuse-
ment encore trop qui s'imposent et c'est à
celles-ci quo nos camarades doivent des
retards que le personnel impuissant ne
peut (nie déplorer sans y apporter le re-
mède nécessaire.
Cependant, l'Office ne t néglige rien
pour améliorer ses services, il ne néglige
rien pour donner aux Associations de mu-
tilés, et même aux mutilés indépendants,
une satisfaction plus prompte, plus effi-
cace, plue opérante. La délivrance rapide
des cartes aux réformés de 25 à 45 %,
permet d'ailleurs à nos «uwrndcs de
constater avec quelle célérité '.'Office s'est
occupé de la tâche que lui a dévolue le
Parlement.
Depuis un certain temps, une nouvelle
sous-section a été organisée par l'Office
national, mais nos Associations ne la
connaissent pas, et le but de cet article
est précisément de la leur faire connaître.
11 s'agit de la sous-section dite d^ docu-
mentation et classement de tous les pro-
jets, vote de lois, décrets, réponses écrites
aux députés, etc., etc., que l'Office classe,
réunit et condense dans un petit volume
qu'il publie sous le titre de Bulletin de
VOffice national des Mutilés et Jîéformés
de la Guerre.
Sous la direction intelligente et habile
de M. Possos, secrétaire général de
l'Office, notre camarade Richard, ici trop
connu pour que j'aie à en faire l'éloge,
accomplit avec sa conscience habituelle le
travail délicat de la composition de ce
Bulletin, et le caractère méticuleux de
notre ami se retrouve à la façon do l'or-
dre de classement des différentes ques-
tions.
Nos Associations ont donc toutes grand
intérêt à recevoir ce Bulletin, elles y
trouveront toutes choses utiles qu'elles
ig-norent ou qu'elles perdent un temps
précieux à chercher. Qu'elles adressent
donc une demande au Secrétaire général
de l'Office, et en recevant le petit
fascicule à couverture bleue, elles se ren-
dront compte qu'il y a encore des établis-
sements qui savent travailler utilement,
quoique sans brait. L'Office national est
de ceux-là et pour l'édifice qu'il a. su ins-
taller et mettre au point, pour les ser-
vices si nombreux et si désintéressés qu'il
sait rendre aux victimes de la guerre, nos
camarades diront un grand merci à
l'homme infatigable et plein de dévoue-
ment, qui, malgré sa lourde tAehe. de
rapporteur général du budget au Sénat.,
continue à travailler et à présider aux
destinées de l'Office, j'ai nommé M. le
j Sénateur, ancien, et nous espérons bien
| futur Ministre, M. Henri Cliéron.
E. LONr.EitON, administ' de VU. F.
COMITÉ _FIEDER AL
Le Comité fédéral est convoqué en
session ordinaire pour le dimanche 8 jan-
vier prochain, à .9 heures du matin, à la
Sorbonne (amphithéâtre. Michelet); L'en-
trée aura lieu par le n° 46 de la rue Saint-
Jacques, escalier A, à l'entresol. :
PROGRAMME DES TRAVAUX
Compte rendu moral du Président ' sur
l'action de l'Union Fédérale pendant le
trimestre écoulé.
Première 'partie
Affaires courantes emplois réservés ;
•loi des Pupilles de la Nation ; pensions des
orphelins : Bureau international du tra-
vail, etc.
Deuxième partie
Travaux en cours décidés par le Comité
fédéral du 9; octobre ;; crédit 'agricole' ;
rente du combattant ; : revision des ba-
rèmes.
Troisième partie
PRÉPARATION DU COMGRÈS DE 1922
1" Proposition de la Fédération des
Bouches-du-Rhône concernant la date du
Congrès ;
2° Programme limitatif du Congrès et
organisation des Commissions ;
3° Désignation des rapporteurs et fixa-
tion des délais d'envois de travaux ;
4° Questions diverse*' (toutes les ques-
tions concernant les interventions qui
peuvent être effectuées directement par le
Bureau fédéral ou les services ne pour-
ront être mises en disi unsion).
Réunion du Conseil
Le Conseil d'administration se réunira
le 7 janvier au siège soc-;jt, à 20 h. 30.
L'ordre du jour est le' même'' que celui
du Comité fédéral.
Le Président,
Henri PICUOT.
> —♦—<
TRANSPORTS EN COMMUN
A peine le régime nouveau des chemins
de fer d'intérêt général est-il mis en ap-
plication, qu'à la faveur d'une proposi-
tion do tarifs soumis à l'homologation du
Ministre, las Compagnies prennent un texte
qui met, entre les mains des chefs de gare
le droit de refuser les billets à tarif ré-
duit aux mutilés et aux familles nom-
breuses.
C'est toute l'application des articles 8
et 9 do la loi mise en jeu.
Aussi le Bureau fédéral a.-t-il estimé de-
voir adresser la protestation ci-dessous
au Ministre des Travaux publics :
<( MONSIEUR LE MINISTRE,
« Au Journal officiel du 21 novembre
1921, est insérée une proposition de tarifs
soumis à. l'homologation:' par les Compa-
gnies d'Alsacc-Lorraine, de l'Est, de
l'Etat, du Midi, du Nord, de Paris à Or-
léans, do Paris à Lyon :et à la Méditer-
ranée et des Ceintures de Paris.
.«Sous le tit-re'c Dispositions communes
aux paragraphes I et II », je relève, page
12.825, 2° colonne, la "mention suivante :
« Sous ré^orve des dispositions de l'ali:
« néai 6 du paragrajihe I, la délivrance des
« billets a lieu dans les mêmes condi-
« tions que celle" des billets simples ou
« d'aller et retour ordinaires dans la limite
« des voyageurs à place entière. ».
« L'alinéa 6 du paragraphe I, précise :
« Les Administrations de chemins de fer
« peuvent exiger, si la bonne marche du
« service le rend nécessaire, que les billets
« du présent tarif (tarif réduit en faveur
« des familles nombreuses et des mutilés
« et réformés de la guerre prévu-par les
« articles 8 et 9 de la loi du 29 octobre
« 1921) seront demandés à l'avance, dans
«certaines gares ou à certaines, époques,
« sur simple avis porté à la connaissance
« du public par la voie d'affiches. »
« Cette disposition, qui paraît répondre
à une nécessité de simple police, eist de
nature, cependant, à restreindre la portée
des avantages concédés par la loi aux fa-
it des relations établies pour le transport-
milles nombreuses et aux pensionnés de
guerre.
« Il importe, en effet, de prévoir que les
bénéficiaires de réductions de tarifs sont
appelés à voyager aux époques où l'af-
fluence aux gares est générale. Dans cette
éventualité, les porteurs de cartes de ré-
ductions seront dans l'impossibilité de bé-
néficier du tarif prévu en leur faveur
chaque fois qu'un fonctionnaire aura jugé
utile d'appliquer la disposition précitée.
<( En effet, dans la pratique, ces catégo-
ries de voyageurs se verront refuser la dé-
livrance de billets à prix, réduit et dès
ïors contraints ou de laisser partir seules
leurs familles ou de prendre un billet à
plein tarif. Quant à l'apposition dans les
gares d'affichés signalant la nécessité de
se présenter à l'avance pour obtenir la dé-
livrance de Jiilljts à prix réduits, il est à
craindre que les intéressés n'en aient con-
naissance qu'au moment où ils se présen->
feront au guichet.
« J'ai l'honneur, en conséquence, en si-
gnalant à votre bienveillante attention
l'inconvénient qui résulterait de l'applica-
tion de cette mesure, de vous demander
de vouloir bien faire préciser dans le
texte, qu'elle ne devra être qu'exception-
nellement mise en pratique.
<> Veuillez agréer, Monsieur le Ministre
des Travaux publics, l'assurance de nia
haute considération.
« Pour le Conseil d'administration
do l'U. F :
« Le Trésorier général,
« R. RICHARD. »
POUR LES TUBERCULEUX
La mission Rockefeller, venue en
France pour engager une lutte active
contre la tuberculose, a fait, en maintes
circonstances, parler d'elle et il n'est pas
besoin de rappeler ici ison histoire. Il
suffit de dire, car c'est l'absolue vérité,
qu'elle a été le premier organisme luttant
efficacement contre la tuberculose dans
notre pays.
Avec un plan d'ensemble, un personnel
averti et des moyens financiers considé-
rables, l'oeuvre Rockefeller va chercher lès
tuberculeux chez eux, -les soigne, .veille
sur leur famille -qu'elle préserve autant
que faire se peut, améliore les conditions
du logement, bref, met tout eh oeuvre pour
combattre le mal et préserver de la con-
tagion.
Connaissant cela, j'ai pensé que l'Union
Fédérale pouvait aider à l'oeuvre entre-
prise en lui donnant l'a plus large publi- '
cité et j'ai, dans ce but, demandé à la
mission Rockefeller de 'vouloir- bien faire
parvenu.- à l'Union Fédérale tous docu-
ments susceptibles d'être reproduits, lus
et commentés dams journaux et réunions.
Voici la réponse que j'ai reçue :
« MONSIEUR LE TRÉSORIER GÉNÉRAL,
« J'ai l'honneur de vous accuser récep-
tion de votre lettre du 14 ..novembre au
sujet de la possibilité de faire parvenir
quelques-uns de nos: tracts et brochuz'es
de propagande àr votre Fédération.
« Depuis quelque temps, nous nous
sommes rendu compte que le but que
nous avions tracé à nos efforts en ce qui
se rapporte à la propagande avait été
atteint, puisqu'un mouvement d'opinion
publique avait été créé en faveur de la
lutte anti-tuberculeuse en France. Nous
avons également pensé qu'il était temps
de limiter notre activité à ce sujet et de
trouver d'autres oeuvres susceptibles de
nous remplacer. Nous avons "cru que la
seule solution possible était de. centra-
liser le travail autant que possible et de
faire distribuer ces brochures de propa-
gande ppr les Comités départementaux.
Dans la plupart des départements il exis-
tait un Comité d'assistance aux anciens
militaires réformés tuberculeux, h eau-
coup de ces derniers ont été tranformés
en Comités départementaux de lutte anti-
tuberculeuse et ont assumé le soin de
cette distribution. Je regrette donc de ne
pouvoir vous donner le concours que votre
Fédération mérite à tous égards, et je
lui souhaite le plus vif succès dans la
noble tâche qu'elle a entreprise ; celle
d'apporter une aide efficace aux malheu-
reuses victimes de la grande guerre.
« Veuillez agréer, Monsieur le Tréso- '
rier général, l'expression de ma considé-
ration distinguée.
« Signe .- LINSLY, R. WILLIAMS. »
Tout en regrettant que la réponse ci-
dassus ne donne pas satisfaction à ma de-
mande, je suis heureux d'enregistrer le
fait qu'un mouvement d'opinion est en-
fin créé en France en faveur de la lutte
contre le fléau qui nous coûte en vies
humaines infiniment plus cber que la
plus meurtrière des guerres.
Le Trésorier général de VU. F.
R. RICHARD.
A la Trésorerie Générale de Lyon
Le Président de l'Union Fédérale est in-
tervenu, à plusieurs reprises, auprès de
M. le Ministre des Finances pour lui signa-
ler les faits très regrettables qui se passent
journellement à la Trésorerie générale de
Lyon, Un seul guichet assure, dans cet
établissement, le paiement des" pensions ;
à 8 heures du matin, une foule compacte
sation.no sur le trottoir ; la porte s'ouvre
en entraînant une bousculade. A 3 heures
de l'après-midi, des agents de police em-
pêchent les arrivants d'entrer,, en. les
priant, do repasser le lendemain. Nos ca-
marades mutilés et veuve de guerre sont
obligés de se présenter plusieurs fois à la
Trésorerie avant de pouvoir se faire- payer.
La semaine dernière, une veuve de
guerre s'y est rendue sept fois sans avoir
pu atteindre le guichet. Par lettre du
21 octobre. M. le Ministre des Finances a
déchiré au Président de l'Union Fédérale
qu'il allait faire cesser cet état de choses.
Nous sommes obligés de déclarer que si,
dans le plus bref délai, la situation n'est
pas totalement changée par l'ouverture de
guichets spéciaux, nous déclinons tonte
espèce de responsabilité qurml à ce qui
pourra se passer.
M. Donmer. Ministre des Finances, ne
peut certes pas s'occuper de pareils dé-
tails ; miïia, de même que l'unanime pro-
testation que nous avons soulevée il y a
un mois lui a fait mettre bon ordre aux in-
cartades do son Directeur de la Comptabi-
lité publique, de même fandra-t-il qu'il in-
tervienne personnellement pour que le
service du paiement des pensions à la Tré-
sorerie générale de Lyon ne soit plus une
pétaudière.
L'Almanach du Combattant
II vient de paraître. Il est bien présenté, j
très intéressant, et connaîtra le succès.
Notre camarade Péricard, qui en a rédigé
la publication, le présente en ces termes :
Bonjour les amis !
C'est moi, l'Almanach du Combattant,
votre almanach à vous, les culs-terreux,
les pousse-cailloux, les traîne-godasses,
les poux de créneau, les vers île sape.
Vous allez trouver ici d'autres poijus, de
vrais copalin.s qui portèrent votre même I
uniforme de, boue, luirent votre, même, pi-
nard., rirent à vos mômes plaisanteries, j
frémirent de vos mêmes frissons. i
Regardez-vous les yeux dans les yeux j
et soyez tiers. Car, la guerre que vous
avez faite — non par un vain désir de con-
quêtes, non par une vaine soif de gloriole
— cette guerre juste, cette guerre sainte,
fut la. plus atroce des guerres qui ai: t. ja-
mais ensanglanté l'humanité. Jamais, -en
aucun lieu du monde, en aucun temps de-;
siècles, on ne réclama de pauvres hommes
pareilles vertus de renoncement, d'abné-
gation, de sacrifice, de dédain de. la souf-
france, de mépris de la mort.
Les anciens ? Ah i qu'on nous fiche la
paix avec les anciens !
1-es Mède.s ont-ils subli le supplice des
bombardements ? les Grées d'Alexandre
furent-ils exposés aux gaz asphyxiants e:
aux liquides enflammés ? les Romains eu-
rent-ils à se défendre à la l'ois contre |e-
mines jaillissant de l'abîme et contre les
bombes dégringolant des étoiles ?
Quant aux soldats de. Napoléon, ceux
qui ne craignent pas de dire (pie vous avez
été aussi grands qu'eux, ignorent-ils donc
comment se battaient les soldats de Napo-
léon *? Leurs batailles duraient un jour,
deux jours au plus, ei parfois une bataille
terminait la campagne. Votre campagne à
vous a duré ciuatrc années et pendant
quatre années ce fut la bataille nuit et
jour.
Soyez fiers cl aimez-vous.
N'ètes-vous pas des frères d'armes ?
N'avez-vous pas, cent fois, mille fois, ex-
pose votre vie pour vos camarades ? Vos
camarades n'ont-Us pas, cent, fois, mille
fois, exposé leur v.e pour sauver la vôtre'.
Ali ! quelle parenté, selon la chair, vaut
cette fraternité-là !
Soyez tiers, aimez-vous et serrez-vous
les coudes.
Les politiciens vous ignorent. ? Les em-
busqués vous méprisent ? Les mercamis
vous grugent V
A qui la faute ? A vous.
A vous qui ignorez votre force. A vous
qui. marcher éparpillés. A vous qui, après
avoir regardé la, mort, en face, tremblez
maintenant, devant les puissances de, l'or.
Pourtant, vous demeurez fidèles à l'ami-
tié. A peine, eu s'-je fait appel à cette ami-
tié' que, de Paris et de province, des colo-
nies et de l'étranger, membres groupés
par d'Associations puissantes ou isolés,
vous m'avez répondu :« Présents ! »
lvieu n'es!, perdu, puisque le coiur de-
meure intact.
C'est pour \ons rappeler vos titres de.
nol>':e:->,\ e'e-=f pour vous prêcher la loule-
puissauee de l'union., que je suis Sorti de
l'ombre.
Pour vous et vos familles, pour vo-î
morts et les avants droit, de vos morts,
Ralliement, Camarades !
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