Titre : Le Libre penseur de France et de libre pensée universelle : journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Date d'édition : 1912-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32807104c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 335 Nombre total de vues : 335
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A8,N13)-1912/07/15. 1912/07/01 (A8,N13)-1912/07/15.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56044714
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86454
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2011
HUITIÈME ANNÉE. — N« i3.
BMVIENSLEL : 10 CENTIMES
i" JUILLEtjigia.
Né en 1866. Apprenti imprimeur litho-
graphe dès l'âge de onze ans, il fréquenta
pendant cinq années, avec grand fruit
étant studieux et avide de savoir, les cours
laïques du soir.
A vingt-trois ans, notre sympathique et. h:
vaillant camarade était secrétaire général ^
du comité central du parti ouvrier borde- §'
lads. L'année suivante il devint secrétaire 3<
général de là Bourse du Travail de Bôr- <-
deaux. puis président de son syndicat pro- c
fessionnel. n
Pour avoir défendu ses frères de labeur I "
et ses opinions socialistes, il passa, em po- I c
lice coiTcctionnelk', à Bordeaux et plus s
tard à Lyon. Conseiller municipal de Li- 31
moges il fut candidat aux élections légis- r
lafiives de 1902. *
Fondateur, administrateur et président s
de coopératives ouvrières, Emile Noël n'a . t
cessé un seul instant, de donner au proie- t
tariat son courage, son travail et son dé- 1
vouement. Jamais l'on ne s'est adressé s
vainement, à son coeur. (
Il fut délégué au premier congrès des 1
Bourses de Travail qui se tint, à Lyon en
189-1. et. à Nantes à celui, de la fédération i
des syndicats ouvrires do France ; délégué J
au congrès international de la Librc-Pen- 1
sée à Paris en 1905 il fut le premier ora- ■ '<
leur qui demanda l'unité de la Libre-Pen- !
sée française ce qui motiva la proposition J
Ferdinand Buisson. Il fut élu le deuxième <
connue membre du comité chaa-gé d'exami-
ner cette question dont il poursuit toujours ;
l'étude avec ténacité. Au congrès de Tours
en 1909, c'est lui qui présenta et fit adop- I
ter la commission d'Union. Aujourd'hui il
assiste au triomphe de l'Union.
Par mi juste retour les délégués au con-
grès national de Paris en 1911 l'ont élu
par acclamation l'un des deux présidents
de l'unique organisation nationale
A chacun des divers congrès nationaux
de Franice il a été réélu au bureau interf é-
déral : c'est lui qui organisa à Limoges —
on sait avec quelle maîtrise — le congrès
national de 1908. Si Emile Noël — et il ne
s'en fait nulle bile — est le point de mire
de la haine des cléricaux et des réaction-
naires de tout acabit, il jouit de l'estime
générale de tous ses concitoyens et de l'a-
mitié la plus sincère de ses amis.
Secrétaire général de la Fédération ré-
gionale de la Libre-Pensée du Centre, il
parcourt villes et bourgades semant par-
tout lés Mées rationalistes,
Pour répondre à la presse cléricale, ;1
a fondé le journal' très combatif et très vi-
vant le Libre Penseur de France dont il a
ensuit© fait remise à la Fédération; Ses
amis l'ont naturellement conservé comme
rédacteur en chef.
La société humanitaire 1" « Universelle »
en, a fait SQP vice-président et c'est avec
conscience et fraternité qu'dl travaille à
l'toeuvre de solidarité de cette grande fa-
. : mille. ■ ■
Toujours sur la brèche, il est l'auteur à
Limoges de la fête de l'Enfance, et en
France; je puis le diir-e de l'Adoption de
l'Enfance! On lira p lus loin l'acte civil
qu'il a conçu.. Cet acte seul prouvera à
ceux qui le liront combien haute et géné-
reuse est chez Noël la conception de la
vraie humanité.
Mais Noëln'est pas seulement un mili-
tant sincère, un conférencier émérite, un
propagandiste ardent C'est aussi un brava
homme.
Ceux qui comme moi, l'aipsproolient jour-
neilemérït. vivent sa vie, peuvent aire com-
bien: cet homme vflipendSé par la presse
1 bourgeoCsey cléricale!, royaliste, est honnête;
simple* modestes et serviable. Dévoué à. la
plus belle des causes, à la' plus généreuse
des idées, il possède les vraies qualités de
coeur. Il agit comme il pense.
Et il ne démentira pas ^adversaire achar-
né des libres penseurs, le magistrat de hau-
te valeur qui disait de Noël, il y a un mois :
«Noël ? Je lr estime. C'est un sincère et un
courageux ! »
MAHCEL DHÉBIC,
Secrétaire de rédaction au L. P. D. F.
Le comité de rédaction, du Libre Penseur
de France a décidé, dans sa dernière réu-
nion du 1"" juin, d'insérer désormais dans
chaque numéro, le portra'it et la biographie
des militants libres penseurs.
Cette insertion sera gratuite.
Les divers groupements et organisations
qui désireraient s'associer à cette oeuvre de
propagande voudront bien s'adresser au
secrétariat de la rédaction, 1, rue Banc-
Légér, pouf" tous renseignements.
Il est utile que nos vaillants chefs de file
soient comius de tous lés libres penseurs,
comme il serait heureux que tous les libres
penseurs se connussent.
M. D.
Droit à la Vie ;
ET '■■']
uwûe Penser;
Droit à la vie, liberté de penser, sont-ce
bien choses compatibles ? Pour moi., elles
sont àndJissolublejnent liées ©t l'un ne peut
être que par l'autre. Cette question, que
je fais niienno, que je vâe-ns dé faire ins- ;
criare en tôt© de Tordre du jour du prochain
congrès national qui) tiendra ses assises au
mois dlaoût prochain^ à. L'île, fut hâtive-
ment regajrdée au congrès d© 1911, à Paris ;
c'est à peine s!i la discussion en effleura la
surface et, dans la précipitation que bon
nombre de délégués avaient d'absorber le
reste d'un ordre du jour, encore très char-
gé, on en final en votant une motion qui' ne
satisfit personne et qui en mettait en con-
tradiction quelques-unies et, pas des moin-
dres, dans le monde cV-iigeant de la Libre
Pensée française. u Délimitez la Libre Pen-
sée», nous disent d'excellents citoyens, qui
ont donné des preuves incontestables de
labeur à la cause rationalistei.
Ce conseiil, plus la motion de Paris, heur-
tent une décision internationale prise à l'u-
nanimité, et par acclamations. ,j?ar les li-
bres penseurs de l'Univers, réunis en 1904
au congres de Borne. Eh quoi ! sept années I
après, comme ça. presque au pied levé, des I
homnnes irréfléchis, et cependant autorisés. I
■ se dresseraient pour élever entre leurs con-
ceptions personnelles et le progrès une bar-
îtcade entre le passé et l'avenir humains î
Ce n'est pas posieble. Et c'est pourquoi,
aiour la valeuir. la noblesse, la beauté de
1 idée que je défends. ave« tout mon coeur
et mon cerveau, j'ai demandé à mes collè-
gues dé la commission de i'Union nationale
qui dressent l'ordre du joua- du prochain
congrès, d'y inscrire cette question, que je
considètiie coman© supèriewrement primor-
diale pour l'avenir et le triomphe 'de l'Hu-
manité. Autour d'elle, se livrera la lutte
: pacifique entre, ceux qui veulent renfermer
la libre pensée dans un cercle étroit, ne la
comprenant que pour la bataille contre les
curés et les seuls dogmes religieux, et les
autres, dont je suis, qui voient en elle la
. méthode régénératrice nous permettant de
propagander sur tous les terrains dans les-'
: quels croit et jiousse l'arbitraire, devant
tenir fatalernient l'homme dans un régime
de soumission constante et d'esclavage per-
: pétuel, qui sont le fait, non pas seulement
elles lois, mais de la. simple expression die la
> volonté de quelques-uns.
Qui est assujetti, gui est restreint, n'a pas
sa liberté. Quelle doctrine, quelle métho-.ie
doit-on employer pour la faire obtenir ?
Bie© autre chose que la Libre Pensée,
i .parce qu'elle n'a aucun© attache et qu'elle
ne doit aucune obligation 1 aux partis qui se
"chicanent la possession du pouvoir.
La motion votée à P-aP-s l'année dernière
a fa iit quelque peu sensation dans les socié-
tés et les milieux die libre pensée ; elle a
dépassé le cadré minuscule d© la nation et
a trouvé son ôclio au delà des frontières
> de notre pays.
La situation économique qui est faite aux
L : travailleurs dans les divers Etats du mon-
■ I die, demandie aux militants que nous som-
L mes, d'étudier plus minutieusement que ja-
mais, avec toute l'attention que nous donn«
unei expérience déjà vieillie, s'il y a lieu ou
î non que la méthode dont nous voulons do-
?. ter l'humanité, se borne seulement et sanï
plusi, à dénoncer un cléricalisme plus or
moins religieux et aussi plus ou moins in
i- ■ téressé die la part die beaucoup de ceux' qu
e le pratiquent ou affectent de le pratiquer
»; cléricalisme qui n'en est pas, moins sectaim
a et oppressif, ou bien, s'il n'y a, pas lieu d'&l
ie 1er plus avant dans le domain© de l'égalité
afin d'y construire la cité qui mettra tous te
les humains à l'abri de la volonté de quel- SE
ques'uns, drautant que nous ne voulons
pas que la Libre Pensée s&rv® de tremplin te
à un parti, à une coterie politique plus ou p>
moins avouée. jt
La politique a ses troupes, ses cadres, 'm
ses chefs ; tous sont absorbés à l'oeuvre de d<
recrutement, et la plupart, pour grossir bi
leurs rangs, ne regardent pas à commettre
un accroc à leurs principes. vi
La politique., c'est le heurt des doctrines, cl
c'est souvent i'hyipocrisie dans l'affirmation n
des opinions, c'est la cuisine des . idées. fi
c'est pourquoi nous n'admettons pas les re- d:
proches que font certains camarades qui g
prétendent que d'autres veulent accaparer
là Libre Pensée pour arriver à leurs fins d
politiques. d
•le suis de ceux, et qu'on veuille bien me d,
croire, ils sont nombreux, qui disent et ci
font Le nécessaire pour que la Libre Pensée C
domine les partis politiques et ne se laisse U
entacher par anicun d'eux. C'est elle qui ci
ddât commander, qui doit préparer le règne si
de l'indépendance intégrale de l'homme <-;
enfin affranchi. Jamais, jamais je ne ces p
serai assez de préciser que ce qui fera ]a. f<
forco de la' méthode rationaliste, ça sera n
de ne pas l'associer a un mouvement des 1:
partis en présence ; si elle a à indiquer à
son année ses préférences pour ceux des <■•
Mligérnnts qui cherchent à atteindre la <■
direction de la nation, elle le fera assez it
habilement pour éviter dans son sein la dé-
sagrégation de ses forces. Elle dira claire- n
ment que ses membres doivent aller du <•
côté républicain, laïque et social, qui don- j ;'i
nera ù ]a masse laborieuse lé plus de ga- ! v
ranties possible, quant à sa situation éco-
nomique et. philosopliiquo. r
La Libre Pensée doit travailler a débar- i
rasser l'ôtiV) humain de ce triple joug : j
asservissement économique ; praùnte de6 re- '
présai'lles politiques. îiestri^ion forcée de '
: Ja. coiisciènw ixia- Je ctroit initerdft de la Ji- ■''
l>erté de parler. *'
Pour en arriver à la disparition de ce tri- y
pie, joug, sans laquelle la liberté n'est que *
mensonge, vers quels horizons naturels --
devons-nous regarder. Vers quel régime ]
social devons-nous tendre, sur çmelles bases !
devons-nous construire les assises de la so- *
ciété qui aura la caipacité do rendre l'iioni- ;
me libre: L'homme libre, celui; que crée mon 1
cou-veau, devra rendre à la. société organi- 1
f.êo les obligations que celle-ci lui de\ra '
ôgalemeait, obligations ind'isi>ensables, mu-
tuelles, basées sur le besoim réciproque. <
Si, pour en. arriver lu. il est utile do briser 1
le moule dans lequel chaque jour se coule , '
le. nouveau monde, brisons-le, mais non au '
■préalable sans savoir comment nous chan-
gerons les vieux usages, flétris et démodés ;
I travaillons en ce cas à la transformation de
l'état social actuel, mais, de griue siiivj
que pei-sonne ne voit dans nos études r af-
filiation à une doctrine quelconque pou-
vant déranger' des a/ppétiis ou des intérêts.
La liberté de ]>enser ne peut être limitée
: à. la pensée d'autrui, car alors la jib-rté
jvexisterait pas.
La Libre Pensée, c'est le progrès. Lais-
sons à ceux qui tremblent pour leurs privi- j
lèges, privilèges fragiles, le soin de uoi.vev I
un titre à la doctrine à laquelle nous fai-
sons appel pour devenir des affranchis ;
travaillons à aboutir, dussions-nous pour
cela rentrer sans autres épithètes dans la
u doctrine de l'humanité ».
Quelques-uns de mes bons camarades ^oi
militent à côté de moi, en me lisant, pour-
ront avoir un haussement d/épaules quel-
que peu dédaigneux ; d'autres, pamii ceux
qui ne nous connaissent pas, se diront que
je suis par trop prétentieux et qu'il est
d'un grand ooeuav mais rêveur Utopique,
que de vouloir atteindre Un tel idéal. Je les
assure tous qu'ils manquent de clairvoyan-
ce, d» jugement, et surtout de confiance en
eux-mêmes et aussi de Taide désintéressée
que nous mettons chaque joua- au service
de l'idé© pour trouver la solution à ce cap-
tivant et émotionnant problème qui est ce-
' lui d'assiirer à chacun sa complète inâfi-
} pendance.
Ne ferions-nous que cela qu'ils devraient
^ nous en Être reteonmaissants.
Ï Mais, peut-être qu© queliqiues esprits cha-
grins ou inquiets iront plus loin et n-'ac-
3 1 cuseromt formellement die reprendre cette
question du « Droit à la Vie » et dé la
i « Li'lyerté de :penser » pour diviser les li-
t bres panseui-s français. A coup sûr, ceux^
s là me connaîtroint mal, car si quelqu'un
; cheueilie à unir, je suis oalui-là. Je leur ré-
x .pondrai que chercher à améliorer, que rai-
L- sonner est loin de vouloir" diviser, et qu'on
L- : peut ne pas être très d'aiccordsur le fond
I- même de la ml&tihode qui rassemble, sans
e -que'pour cela on soit obligé de se désunir,
u Chacun peut posséder ses moyens, ce qui
> ne nous empêche pas dé suivre la même
is route ; lés plus faibles, les; moins coinfiants
u s'arrêteront à l'obstacle, en attendant que
n- les plus osés explorent jusqjU'au delà des
ai frontières de l'action à engager ; mais si
■ ; les premiers essayaient d'arrêter dans sa
ne maîrche l'effort, des derniers, ca ne serait ni
II- fraternel, ni loyal, ça serait aussi pro«ila-
é, mer l'imipoissible, et les libres penseurs sur-
tout doivent être, de ceux quii ne reconnais- 1<
sent à ce mot aucune; valeur. d
La Pensée humaine doit tout envisager, c
tottt embraser et aussi pyramidal que cela e
puisse paraître, elle peut concevoir avec 1'
justesse les limites d'une société rayon- il
nanu duns laquelle l'être humain serait e;
débarrassé de toutes ses cliatnes et du e:
bâillon qui l'opprime. c;
Selon les lois de la nature, l'homme de- n
vrait être entièrement, libre, même ses
charges et devoirs devraient être subordon- ei
nés à sa liberté. Sa procréation, c'est l'af- n
firmation do son droit à l'existence, son
droit à l'existence devrait être le plein usa- c1
ge de sa liberté. u
Si son droit à l'existence est mer.acê ce ji
droit n'existe plus. Il est cependant primor- p
dial et antérieur au « Devoir », au devoir ij
de n'attenter en aucune façon et sous au- a
cime forme à la liberté de ses semblables. j]
Ce <( Droit et ce Devoir » reconnus par la n
législation humaine, seraient l'assurance q
contre tous les maux qui découlent d'une ;.,
société dans laquelle l'homme est le rival- e
ennemi d'un autre homme, ça serait la j,
paix, le bonheur pour la joie de vivre, l'af- \
fection apportée au secours des frêles, des ô
maladifs, CJL serait aussi le relèvement de d
la race. " c
Par le « Droit et le Devoir », plus d'à- -v
coups dans les rapports sociaux et. la mai- f
<:he davantage accélérée vers le progrès \
toujours amélioré. . ; '\
Liberté de penser, pour moi., c'est syno- ; e
nyme de pouvoir agir, parler ; c'est la se- ^
curité matérielle d'assurée, c'est permettre \
à l'homme, dans fous les domaines, de pou- ]
voir se produis. j
Sans Jiberié de penser, on ne peut libre- \ (
mont parler. Sans sécurité matérielle on ne s
peut librement agir. Alors, lo citoyen est ]
réduit à souffrir dans sa conscience, il est
l'esclave des mouvements de son individu. \
Restreindre sa liberté par la volonté cnlciu ,
lée, c'est agir contre sa nature, c'est aussi (
dire au citoyen qu'il est dépendant, et qu'il ,
n'a. pas à chercher la voie de son émancipa- <
t,ion intégrale pair lui même, qu'il est obli- \
gé de supplier un pouvoir occulte — ù
moins qu'il ne devienne violent et qu'il se
révolte a.vec ou sans la certitude du suc-
cès — pour être libéré de toute contrainte
attentatoire à son va et vient. U ne' siifiii
pas. d'arracher des cerveaux l'idée de la-
possession religieuse et de toutes les tares
qui en découlent, si on doit y laisser, ou
faire prendre place à d'autres privilèges
qui deviennent immédiatement redoutables
par la. puissance qu'ils exercent, sur les
meurt de taim et les déshérités. Puissance
de l'or, exaltation chauvine et irraisonnée
de l'idée : Patrie, sont choses qui condui-
sent également à l'adoration et à l'avilis-
sement. C'est pourquoi, bien coupable se-
rait celui qui affmnera.it parce que débar-
rassé de Totnnipotence des moines, non-
nes ou curés, ou, de la croyance en la ver-
tu des pratiques religieuses, que l'a liberté
du droit à la vie et celle de l'expression de
parler, seraient assurées. Pour oser telle
impudence il faudrait ne rien connaître du
mal de vivre dans la Société actuelle, des
misères dont elle est la source la plus abon-
Idante, de l'oppression et de l'exploitation
sur lesquelles elle repose, de la crainte
qu'elle inspire, et aussi de la netteté avec
laquelle elle montre aux pauvres, l'infério-
rité de l'instruction, du rang, de la classe
qu'ils occupent en son sein. Niais sont
ceux qui proclament qu'en ce siècle de lu-
mière, par la Baiiison et par la science, le
prolétaire ne peut être libre penseur qu'au
prix de vives souffrances, et qu'il n'a ni la
liberté de gagner son pain quotidien, ni ce-
lui de la façon dont il pourrait le manget.
Tout esprit critique qui étudie le monde
i actuel,avec son commerce, son industrie,
son échangé, peut voir, doit voir, que le
« Droit à la vie et la liberté de penser »
ne sont qu'un lewre, un mensonge affirmé,
les misérables de la glèbe sont les pre-
1 miers à le savoir. Ne sont-ce pas eux que
les parasites dédaignent et traitent de ré-
sidus besognants et ouvpageants, bons seu-
lement, à leur créer rentes et plaisirs à
jouissances que veux-tu ? Cette religion du
capital individuel non travaillant, mis à
aucun des services généraux desquels le
prolétariat peut retirer une parcelle d'a-
mélioration à son triste sort, n'est-elle pas
i aussi craypuleuse que celles qui se célèbrent
i dans les Eglises, les Temples et les Syna-
- j gogues ? La religion du veau d'or exploi-
- I teur et tyrannique demande égalèrne-it
i notre éternel combat. C'est si vrai, que,
promenons nos regards autour de nos per-
- sonnes, nous verrons des êtres agissants
a qui ne vivent qu'à moitié, nous les .oyons
d courbes sous le poids des ans ; ceux-là, est-
s il besoin de le dire, n'ont jamais eu la li-
berté d'agir et de penser. C'est toujours en
li regardant vers le ciel, qu'on, les a tenus
e faibles et désarmés ; ne leur a,-t-on pas ap-
$ pris que l'attente des bienfaits du Très
e Haut, était la récompense des sages.
>s Cette morale était enseignée par les prê-
si très, démons du moyen-âge, et leurs survi-
;a vants ont toujours agi pareillement. Ces
ii êtres, vivant au milieu des calamités, ih-
1- capables de se défendre, parce que cro-
r- yants et non instruits, se confinaient dans
leur dénuement, à l'attente du Sauveur,
devaait les installer dans la cité future.
Chaque jour éteignait leurs peines, ils
étaient sûrs, innocents et inconscients', qu©
l'au-delà leur réservait une vie meilleure,
ils n'en continuaient pas moins à être des
esclaves dociles^ et les prêtres d'àlofcs les
employaient sur leurs domaines à défri-
cher les forêts, augmentant ainsi les reve-
nus de la compagnie parasitaire.
Ils ont attendu, et, dans leur foi aveugle
et stupide, ils ont faij, le bonheur de leurs
maîtres.
Aujourd'hui, au vingtième siècle, ces es-
claves existent encore, on les voit, vieux et
usés, tels des moribonds ils attendent la
just ice suprême dans la douleur et l'ap-
pauvrissement, causes de tant de maux ;
inscrits au bureau de bienfaisance d'une
administration sociale, ô ironie du destin,
ils ne seront pas inscrits sua* le registre des
meurt de faim tenu à la sacristie, parce
quej jusqu'à la tombe ils n'auront pas leur
liberté d'agir et de pemer. C'est là. pour
eux, les bienfaits d'une société pour laquel-
le ils ont. dépensé tant de courage et d'ac-
tivité débordante pour lui assurer le trésor
des plus inexprimables richesses, société
dont la co'irse folle et désordonnée, empê-
che de voir et do se rappeler ce que de-
viennent, ceux qui pour elle so sont sacri-
fiés. Qu'il serait douloureux et, en même
temps instructif si Ton pouvait voir ces
victimes soulever le voile du passé et leur
entendre raconter toutes les iniquités dont
elles ont eu à souffrir, et aussi, les désil-
lusions amères de leurs espérances non
réalisées. Malheureusement cette histoire
n'est pas seulement vécue, elle est encore
de notre époque et semble vouloir se pour-
suivre bien longtemps, si les Libres Pen-
seurs unis, ne font pas le nécessaire pour
y apporter remède. Qui lira froidement'
dans le Grand Livre de l'Univers se dira
■ aiisîiôt que pas plus dans Je Présent que
dans le Passé, il n'est possible de profiter
d\i « Droit à la vie ni d© la liberté de pen-
ser ». Droit et Liberté d'autant éphémères
en présence do l'immense arsenal de guor-
re dans lequel s'abritent les Souverains
dont la puissance et la solidité de leurs
trônes sont défendus par la mitraille, et
c'est aussi là-dessus que s'appuient tous
les dogmes honteux autant que dangereux
des religions, du capital, do la Patrie, fai-
sant, ainsi des hommes, qui devraient être
tous frères, puisqu'ils no sont que de pas-
sage .sur la terre, des assassins et de mor-
tels ennemis. Aussi, je ne puis me résou-
dre, moi, apôtre d'un idéal humain l>eau-
coup plus élevé, propagandiste de l'Idée de
lustice, de ravaler simplement la Libre
Pensée à la. lutte contre la curie Bornai JC.
Que les Libres Penseurs bataillent coi,ire
les absurdités cléricales, l'instruction con-
gréganiste, l'immoralité religieuse, les dé-
gradations de la nature humaine dont se
rendent coupables les eusoutanés par des
voeux hypocrites qu'ils ne tiennent pas,
soit ; mais qu'on nous dise d'en rester là,
jamais de la vie ; car, triompherioiis-nous
: sur ce terrain, tout en reconnaissant loya-
lement l'immense progrès qu'aurait fait
l'humanité, j'estime qu'il ne serait pas
complet. Et pour le compléter, loin de
moi la pensée de le vouer seulement à l'é-
tude des partis politiques; qui rejettent si
loin les uns des autres ceux qui ne com-
prennent pas paa-êillement la constitution
et les besoins de la société, c'est pourquoi
j'estime que cette oeuvre de délivrance ne
pourra; être i'oeuvre que de; la libre pensée
(par l'inistructioncivique et la morale qu'elle
répand'. Cette Libre Pensée, dont les enne-
mis et les jaloux parlent avec humeur,
mais que nous prônons avec inlassitude et
amour, parce que nous la croyons capable
de rehausser à la place qu'il doit tenir, le
misérable et le réprouvé parce que déten-
teur de la partie de « Droit » que possède
chacun de nous. Ce « Droit » c'est la part
personnelle de la possession de la lumière,
de la pensée, de la vie, de la liberté, enfin,
de Tliarmonie sociale. Est-elle téméraire,
l'entreprise de cette refonte générale de la
société Peut-être ! mais non point impos-
; sible, parce qu'elle n'est pas.sans idéal .
- Suivons donc l'impulsion de tout ce .que
1 possède de bon notre nature, à travailler
au. bien, nous éprouverons des frémisse-
' monts de bonheur qu'aucun métal n'aurait
assez de valeur pour pouvoir lie payer.
Ayons le culte de la, fraternité et allons
■ hardiment dans la voie qui donnera à cha-
1 cuii sa part, intégral* de liberté pour le
> bonheur.
Aussi, je reprends pour mon compte, et
5 comme conclusion de cette étude, le projet
s ; de résolution (adopté a«a; Congrès interna-
tional de Borne par tous les lilbr.es penseurs
du mondé sur la proposition Ferdinand
A Bùisson-Doizié.
s
,_ PROJET DE RÉSOLUTION
s ; Le Congrès de l'Union Nationale des Li-
bres Penseurs de France, tenu à Lille au
î- mois d'août .1912. affirme que la Libre Pen-
i- sée a, pour' but d'émanciper l'esprit hu-
« main de toutes les croyances et préjugés
i-; religieux qui sont en contradiction fla-
3- grànte avec les résultats de la science. Tl
îs affirme également que la Libre Pensée ne
BMVIENSLEL : 10 CENTIMES
i" JUILLEtjigia.
Né en 1866. Apprenti imprimeur litho-
graphe dès l'âge de onze ans, il fréquenta
pendant cinq années, avec grand fruit
étant studieux et avide de savoir, les cours
laïques du soir.
A vingt-trois ans, notre sympathique et. h:
vaillant camarade était secrétaire général ^
du comité central du parti ouvrier borde- §'
lads. L'année suivante il devint secrétaire 3<
général de là Bourse du Travail de Bôr- <-
deaux. puis président de son syndicat pro- c
fessionnel. n
Pour avoir défendu ses frères de labeur I "
et ses opinions socialistes, il passa, em po- I c
lice coiTcctionnelk', à Bordeaux et plus s
tard à Lyon. Conseiller municipal de Li- 31
moges il fut candidat aux élections légis- r
lafiives de 1902. *
Fondateur, administrateur et président s
de coopératives ouvrières, Emile Noël n'a . t
cessé un seul instant, de donner au proie- t
tariat son courage, son travail et son dé- 1
vouement. Jamais l'on ne s'est adressé s
vainement, à son coeur. (
Il fut délégué au premier congrès des 1
Bourses de Travail qui se tint, à Lyon en
189-1. et. à Nantes à celui, de la fédération i
des syndicats ouvrires do France ; délégué J
au congrès international de la Librc-Pen- 1
sée à Paris en 1905 il fut le premier ora- ■ '<
leur qui demanda l'unité de la Libre-Pen- !
sée française ce qui motiva la proposition J
Ferdinand Buisson. Il fut élu le deuxième <
connue membre du comité chaa-gé d'exami-
ner cette question dont il poursuit toujours ;
l'étude avec ténacité. Au congrès de Tours
en 1909, c'est lui qui présenta et fit adop- I
ter la commission d'Union. Aujourd'hui il
assiste au triomphe de l'Union.
Par mi juste retour les délégués au con-
grès national de Paris en 1911 l'ont élu
par acclamation l'un des deux présidents
de l'unique organisation nationale
A chacun des divers congrès nationaux
de Franice il a été réélu au bureau interf é-
déral : c'est lui qui organisa à Limoges —
on sait avec quelle maîtrise — le congrès
national de 1908. Si Emile Noël — et il ne
s'en fait nulle bile — est le point de mire
de la haine des cléricaux et des réaction-
naires de tout acabit, il jouit de l'estime
générale de tous ses concitoyens et de l'a-
mitié la plus sincère de ses amis.
Secrétaire général de la Fédération ré-
gionale de la Libre-Pensée du Centre, il
parcourt villes et bourgades semant par-
tout lés Mées rationalistes,
Pour répondre à la presse cléricale, ;1
a fondé le journal' très combatif et très vi-
vant le Libre Penseur de France dont il a
ensuit© fait remise à la Fédération; Ses
amis l'ont naturellement conservé comme
rédacteur en chef.
La société humanitaire 1" « Universelle »
en, a fait SQP vice-président et c'est avec
conscience et fraternité qu'dl travaille à
l'toeuvre de solidarité de cette grande fa-
. : mille. ■ ■
Toujours sur la brèche, il est l'auteur à
Limoges de la fête de l'Enfance, et en
France; je puis le diir-e de l'Adoption de
l'Enfance! On lira p lus loin l'acte civil
qu'il a conçu.. Cet acte seul prouvera à
ceux qui le liront combien haute et géné-
reuse est chez Noël la conception de la
vraie humanité.
Mais Noëln'est pas seulement un mili-
tant sincère, un conférencier émérite, un
propagandiste ardent C'est aussi un brava
homme.
Ceux qui comme moi, l'aipsproolient jour-
neilemérït. vivent sa vie, peuvent aire com-
bien: cet homme vflipendSé par la presse
1 bourgeoCsey cléricale!, royaliste, est honnête;
simple* modestes et serviable. Dévoué à. la
plus belle des causes, à la' plus généreuse
des idées, il possède les vraies qualités de
coeur. Il agit comme il pense.
Et il ne démentira pas ^adversaire achar-
né des libres penseurs, le magistrat de hau-
te valeur qui disait de Noël, il y a un mois :
«Noël ? Je lr estime. C'est un sincère et un
courageux ! »
MAHCEL DHÉBIC,
Secrétaire de rédaction au L. P. D. F.
Le comité de rédaction, du Libre Penseur
de France a décidé, dans sa dernière réu-
nion du 1"" juin, d'insérer désormais dans
chaque numéro, le portra'it et la biographie
des militants libres penseurs.
Cette insertion sera gratuite.
Les divers groupements et organisations
qui désireraient s'associer à cette oeuvre de
propagande voudront bien s'adresser au
secrétariat de la rédaction, 1, rue Banc-
Légér, pouf" tous renseignements.
Il est utile que nos vaillants chefs de file
soient comius de tous lés libres penseurs,
comme il serait heureux que tous les libres
penseurs se connussent.
M. D.
Droit à la Vie ;
ET '■■']
uwûe Penser;
Droit à la vie, liberté de penser, sont-ce
bien choses compatibles ? Pour moi., elles
sont àndJissolublejnent liées ©t l'un ne peut
être que par l'autre. Cette question, que
je fais niienno, que je vâe-ns dé faire ins- ;
criare en tôt© de Tordre du jour du prochain
congrès national qui) tiendra ses assises au
mois dlaoût prochain^ à. L'île, fut hâtive-
ment regajrdée au congrès d© 1911, à Paris ;
c'est à peine s!i la discussion en effleura la
surface et, dans la précipitation que bon
nombre de délégués avaient d'absorber le
reste d'un ordre du jour, encore très char-
gé, on en final en votant une motion qui' ne
satisfit personne et qui en mettait en con-
tradiction quelques-unies et, pas des moin-
dres, dans le monde cV-iigeant de la Libre
Pensée française. u Délimitez la Libre Pen-
sée», nous disent d'excellents citoyens, qui
ont donné des preuves incontestables de
labeur à la cause rationalistei.
Ce conseiil, plus la motion de Paris, heur-
tent une décision internationale prise à l'u-
nanimité, et par acclamations. ,j?ar les li-
bres penseurs de l'Univers, réunis en 1904
au congres de Borne. Eh quoi ! sept années I
après, comme ça. presque au pied levé, des I
homnnes irréfléchis, et cependant autorisés. I
■ se dresseraient pour élever entre leurs con-
ceptions personnelles et le progrès une bar-
îtcade entre le passé et l'avenir humains î
Ce n'est pas posieble. Et c'est pourquoi,
aiour la valeuir. la noblesse, la beauté de
1 idée que je défends. ave« tout mon coeur
et mon cerveau, j'ai demandé à mes collè-
gues dé la commission de i'Union nationale
qui dressent l'ordre du joua- du prochain
congrès, d'y inscrire cette question, que je
considètiie coman© supèriewrement primor-
diale pour l'avenir et le triomphe 'de l'Hu-
manité. Autour d'elle, se livrera la lutte
: pacifique entre, ceux qui veulent renfermer
la libre pensée dans un cercle étroit, ne la
comprenant que pour la bataille contre les
curés et les seuls dogmes religieux, et les
autres, dont je suis, qui voient en elle la
. méthode régénératrice nous permettant de
propagander sur tous les terrains dans les-'
: quels croit et jiousse l'arbitraire, devant
tenir fatalernient l'homme dans un régime
de soumission constante et d'esclavage per-
: pétuel, qui sont le fait, non pas seulement
elles lois, mais de la. simple expression die la
> volonté de quelques-uns.
Qui est assujetti, gui est restreint, n'a pas
sa liberté. Quelle doctrine, quelle métho-.ie
doit-on employer pour la faire obtenir ?
Bie© autre chose que la Libre Pensée,
i .parce qu'elle n'a aucun© attache et qu'elle
ne doit aucune obligation 1 aux partis qui se
"chicanent la possession du pouvoir.
La motion votée à P-aP-s l'année dernière
a fa iit quelque peu sensation dans les socié-
tés et les milieux die libre pensée ; elle a
dépassé le cadré minuscule d© la nation et
a trouvé son ôclio au delà des frontières
> de notre pays.
La situation économique qui est faite aux
L : travailleurs dans les divers Etats du mon-
■ I die, demandie aux militants que nous som-
L mes, d'étudier plus minutieusement que ja-
mais, avec toute l'attention que nous donn«
unei expérience déjà vieillie, s'il y a lieu ou
î non que la méthode dont nous voulons do-
?. ter l'humanité, se borne seulement et sanï
plusi, à dénoncer un cléricalisme plus or
moins religieux et aussi plus ou moins in
i- ■ téressé die la part die beaucoup de ceux' qu
e le pratiquent ou affectent de le pratiquer
»; cléricalisme qui n'en est pas, moins sectaim
a et oppressif, ou bien, s'il n'y a, pas lieu d'&l
ie 1er plus avant dans le domain© de l'égalité
afin d'y construire la cité qui mettra tous te
les humains à l'abri de la volonté de quel- SE
ques'uns, drautant que nous ne voulons
pas que la Libre Pensée s&rv® de tremplin te
à un parti, à une coterie politique plus ou p>
moins avouée. jt
La politique a ses troupes, ses cadres, 'm
ses chefs ; tous sont absorbés à l'oeuvre de d<
recrutement, et la plupart, pour grossir bi
leurs rangs, ne regardent pas à commettre
un accroc à leurs principes. vi
La politique., c'est le heurt des doctrines, cl
c'est souvent i'hyipocrisie dans l'affirmation n
des opinions, c'est la cuisine des . idées. fi
c'est pourquoi nous n'admettons pas les re- d:
proches que font certains camarades qui g
prétendent que d'autres veulent accaparer
là Libre Pensée pour arriver à leurs fins d
politiques. d
•le suis de ceux, et qu'on veuille bien me d,
croire, ils sont nombreux, qui disent et ci
font Le nécessaire pour que la Libre Pensée C
domine les partis politiques et ne se laisse U
entacher par anicun d'eux. C'est elle qui ci
ddât commander, qui doit préparer le règne si
de l'indépendance intégrale de l'homme <-;
enfin affranchi. Jamais, jamais je ne ces p
serai assez de préciser que ce qui fera ]a. f<
forco de la' méthode rationaliste, ça sera n
de ne pas l'associer a un mouvement des 1:
partis en présence ; si elle a à indiquer à
son année ses préférences pour ceux des <■•
Mligérnnts qui cherchent à atteindre la <■
direction de la nation, elle le fera assez it
habilement pour éviter dans son sein la dé-
sagrégation de ses forces. Elle dira claire- n
ment que ses membres doivent aller du <•
côté républicain, laïque et social, qui don- j ;'i
nera ù ]a masse laborieuse lé plus de ga- ! v
ranties possible, quant à sa situation éco-
nomique et. philosopliiquo. r
La Libre Pensée doit travailler a débar- i
rasser l'ôtiV) humain de ce triple joug : j
asservissement économique ; praùnte de6 re- '
présai'lles politiques. îiestri^ion forcée de '
: Ja. coiisciènw ixia- Je ctroit initerdft de la Ji- ■''
l>erté de parler. *'
Pour en arriver à la disparition de ce tri- y
pie, joug, sans laquelle la liberté n'est que *
mensonge, vers quels horizons naturels --
devons-nous regarder. Vers quel régime ]
social devons-nous tendre, sur çmelles bases !
devons-nous construire les assises de la so- *
ciété qui aura la caipacité do rendre l'iioni- ;
me libre: L'homme libre, celui; que crée mon 1
cou-veau, devra rendre à la. société organi- 1
f.êo les obligations que celle-ci lui de\ra '
ôgalemeait, obligations ind'isi>ensables, mu-
tuelles, basées sur le besoim réciproque. <
Si, pour en. arriver lu. il est utile do briser 1
le moule dans lequel chaque jour se coule , '
le. nouveau monde, brisons-le, mais non au '
■préalable sans savoir comment nous chan-
gerons les vieux usages, flétris et démodés ;
I travaillons en ce cas à la transformation de
l'état social actuel, mais, de griue siiivj
que pei-sonne ne voit dans nos études r af-
filiation à une doctrine quelconque pou-
vant déranger' des a/ppétiis ou des intérêts.
La liberté de ]>enser ne peut être limitée
: à. la pensée d'autrui, car alors la jib-rté
jvexisterait pas.
La Libre Pensée, c'est le progrès. Lais-
sons à ceux qui tremblent pour leurs privi- j
lèges, privilèges fragiles, le soin de uoi.vev I
un titre à la doctrine à laquelle nous fai-
sons appel pour devenir des affranchis ;
travaillons à aboutir, dussions-nous pour
cela rentrer sans autres épithètes dans la
u doctrine de l'humanité ».
Quelques-uns de mes bons camarades ^oi
militent à côté de moi, en me lisant, pour-
ront avoir un haussement d/épaules quel-
que peu dédaigneux ; d'autres, pamii ceux
qui ne nous connaissent pas, se diront que
je suis par trop prétentieux et qu'il est
d'un grand ooeuav mais rêveur Utopique,
que de vouloir atteindre Un tel idéal. Je les
assure tous qu'ils manquent de clairvoyan-
ce, d» jugement, et surtout de confiance en
eux-mêmes et aussi de Taide désintéressée
que nous mettons chaque joua- au service
de l'idé© pour trouver la solution à ce cap-
tivant et émotionnant problème qui est ce-
' lui d'assiirer à chacun sa complète inâfi-
} pendance.
Ne ferions-nous que cela qu'ils devraient
^ nous en Être reteonmaissants.
Ï Mais, peut-être qu© queliqiues esprits cha-
grins ou inquiets iront plus loin et n-'ac-
3 1 cuseromt formellement die reprendre cette
question du « Droit à la Vie » et dé la
i « Li'lyerté de :penser » pour diviser les li-
t bres panseui-s français. A coup sûr, ceux^
s là me connaîtroint mal, car si quelqu'un
; cheueilie à unir, je suis oalui-là. Je leur ré-
x .pondrai que chercher à améliorer, que rai-
L- sonner est loin de vouloir" diviser, et qu'on
L- : peut ne pas être très d'aiccordsur le fond
I- même de la ml&tihode qui rassemble, sans
e -que'pour cela on soit obligé de se désunir,
u Chacun peut posséder ses moyens, ce qui
> ne nous empêche pas dé suivre la même
is route ; lés plus faibles, les; moins coinfiants
u s'arrêteront à l'obstacle, en attendant que
n- les plus osés explorent jusqjU'au delà des
ai frontières de l'action à engager ; mais si
■ ; les premiers essayaient d'arrêter dans sa
ne maîrche l'effort, des derniers, ca ne serait ni
II- fraternel, ni loyal, ça serait aussi pro«ila-
é, mer l'imipoissible, et les libres penseurs sur-
tout doivent être, de ceux quii ne reconnais- 1<
sent à ce mot aucune; valeur. d
La Pensée humaine doit tout envisager, c
tottt embraser et aussi pyramidal que cela e
puisse paraître, elle peut concevoir avec 1'
justesse les limites d'une société rayon- il
nanu duns laquelle l'être humain serait e;
débarrassé de toutes ses cliatnes et du e:
bâillon qui l'opprime. c;
Selon les lois de la nature, l'homme de- n
vrait être entièrement, libre, même ses
charges et devoirs devraient être subordon- ei
nés à sa liberté. Sa procréation, c'est l'af- n
firmation do son droit à l'existence, son
droit à l'existence devrait être le plein usa- c1
ge de sa liberté. u
Si son droit à l'existence est mer.acê ce ji
droit n'existe plus. Il est cependant primor- p
dial et antérieur au « Devoir », au devoir ij
de n'attenter en aucune façon et sous au- a
cime forme à la liberté de ses semblables. j]
Ce <( Droit et ce Devoir » reconnus par la n
législation humaine, seraient l'assurance q
contre tous les maux qui découlent d'une ;.,
société dans laquelle l'homme est le rival- e
ennemi d'un autre homme, ça serait la j,
paix, le bonheur pour la joie de vivre, l'af- \
fection apportée au secours des frêles, des ô
maladifs, CJL serait aussi le relèvement de d
la race. " c
Par le « Droit et le Devoir », plus d'à- -v
coups dans les rapports sociaux et. la mai- f
<:he davantage accélérée vers le progrès \
toujours amélioré. . ; '\
Liberté de penser, pour moi., c'est syno- ; e
nyme de pouvoir agir, parler ; c'est la se- ^
curité matérielle d'assurée, c'est permettre \
à l'homme, dans fous les domaines, de pou- ]
voir se produis. j
Sans Jiberié de penser, on ne peut libre- \ (
mont parler. Sans sécurité matérielle on ne s
peut librement agir. Alors, lo citoyen est ]
réduit à souffrir dans sa conscience, il est
l'esclave des mouvements de son individu. \
Restreindre sa liberté par la volonté cnlciu ,
lée, c'est agir contre sa nature, c'est aussi (
dire au citoyen qu'il est dépendant, et qu'il ,
n'a. pas à chercher la voie de son émancipa- <
t,ion intégrale pair lui même, qu'il est obli- \
gé de supplier un pouvoir occulte — ù
moins qu'il ne devienne violent et qu'il se
révolte a.vec ou sans la certitude du suc-
cès — pour être libéré de toute contrainte
attentatoire à son va et vient. U ne' siifiii
pas. d'arracher des cerveaux l'idée de la-
possession religieuse et de toutes les tares
qui en découlent, si on doit y laisser, ou
faire prendre place à d'autres privilèges
qui deviennent immédiatement redoutables
par la. puissance qu'ils exercent, sur les
meurt de taim et les déshérités. Puissance
de l'or, exaltation chauvine et irraisonnée
de l'idée : Patrie, sont choses qui condui-
sent également à l'adoration et à l'avilis-
sement. C'est pourquoi, bien coupable se-
rait celui qui affmnera.it parce que débar-
rassé de Totnnipotence des moines, non-
nes ou curés, ou, de la croyance en la ver-
tu des pratiques religieuses, que l'a liberté
du droit à la vie et celle de l'expression de
parler, seraient assurées. Pour oser telle
impudence il faudrait ne rien connaître du
mal de vivre dans la Société actuelle, des
misères dont elle est la source la plus abon-
Idante, de l'oppression et de l'exploitation
sur lesquelles elle repose, de la crainte
qu'elle inspire, et aussi de la netteté avec
laquelle elle montre aux pauvres, l'infério-
rité de l'instruction, du rang, de la classe
qu'ils occupent en son sein. Niais sont
ceux qui proclament qu'en ce siècle de lu-
mière, par la Baiiison et par la science, le
prolétaire ne peut être libre penseur qu'au
prix de vives souffrances, et qu'il n'a ni la
liberté de gagner son pain quotidien, ni ce-
lui de la façon dont il pourrait le manget.
Tout esprit critique qui étudie le monde
i actuel,avec son commerce, son industrie,
son échangé, peut voir, doit voir, que le
« Droit à la vie et la liberté de penser »
ne sont qu'un lewre, un mensonge affirmé,
les misérables de la glèbe sont les pre-
1 miers à le savoir. Ne sont-ce pas eux que
les parasites dédaignent et traitent de ré-
sidus besognants et ouvpageants, bons seu-
lement, à leur créer rentes et plaisirs à
jouissances que veux-tu ? Cette religion du
capital individuel non travaillant, mis à
aucun des services généraux desquels le
prolétariat peut retirer une parcelle d'a-
mélioration à son triste sort, n'est-elle pas
i aussi craypuleuse que celles qui se célèbrent
i dans les Eglises, les Temples et les Syna-
- j gogues ? La religion du veau d'or exploi-
- I teur et tyrannique demande égalèrne-it
i notre éternel combat. C'est si vrai, que,
promenons nos regards autour de nos per-
- sonnes, nous verrons des êtres agissants
a qui ne vivent qu'à moitié, nous les .oyons
d courbes sous le poids des ans ; ceux-là, est-
s il besoin de le dire, n'ont jamais eu la li-
berté d'agir et de penser. C'est toujours en
li regardant vers le ciel, qu'on, les a tenus
e faibles et désarmés ; ne leur a,-t-on pas ap-
$ pris que l'attente des bienfaits du Très
e Haut, était la récompense des sages.
>s Cette morale était enseignée par les prê-
si très, démons du moyen-âge, et leurs survi-
;a vants ont toujours agi pareillement. Ces
ii êtres, vivant au milieu des calamités, ih-
1- capables de se défendre, parce que cro-
r- yants et non instruits, se confinaient dans
leur dénuement, à l'attente du Sauveur,
devaait les installer dans la cité future.
Chaque jour éteignait leurs peines, ils
étaient sûrs, innocents et inconscients', qu©
l'au-delà leur réservait une vie meilleure,
ils n'en continuaient pas moins à être des
esclaves dociles^ et les prêtres d'àlofcs les
employaient sur leurs domaines à défri-
cher les forêts, augmentant ainsi les reve-
nus de la compagnie parasitaire.
Ils ont attendu, et, dans leur foi aveugle
et stupide, ils ont faij, le bonheur de leurs
maîtres.
Aujourd'hui, au vingtième siècle, ces es-
claves existent encore, on les voit, vieux et
usés, tels des moribonds ils attendent la
just ice suprême dans la douleur et l'ap-
pauvrissement, causes de tant de maux ;
inscrits au bureau de bienfaisance d'une
administration sociale, ô ironie du destin,
ils ne seront pas inscrits sua* le registre des
meurt de faim tenu à la sacristie, parce
quej jusqu'à la tombe ils n'auront pas leur
liberté d'agir et de pemer. C'est là. pour
eux, les bienfaits d'une société pour laquel-
le ils ont. dépensé tant de courage et d'ac-
tivité débordante pour lui assurer le trésor
des plus inexprimables richesses, société
dont la co'irse folle et désordonnée, empê-
che de voir et do se rappeler ce que de-
viennent, ceux qui pour elle so sont sacri-
fiés. Qu'il serait douloureux et, en même
temps instructif si Ton pouvait voir ces
victimes soulever le voile du passé et leur
entendre raconter toutes les iniquités dont
elles ont eu à souffrir, et aussi, les désil-
lusions amères de leurs espérances non
réalisées. Malheureusement cette histoire
n'est pas seulement vécue, elle est encore
de notre époque et semble vouloir se pour-
suivre bien longtemps, si les Libres Pen-
seurs unis, ne font pas le nécessaire pour
y apporter remède. Qui lira froidement'
dans le Grand Livre de l'Univers se dira
■ aiisîiôt que pas plus dans Je Présent que
dans le Passé, il n'est possible de profiter
d\i « Droit à la vie ni d© la liberté de pen-
ser ». Droit et Liberté d'autant éphémères
en présence do l'immense arsenal de guor-
re dans lequel s'abritent les Souverains
dont la puissance et la solidité de leurs
trônes sont défendus par la mitraille, et
c'est aussi là-dessus que s'appuient tous
les dogmes honteux autant que dangereux
des religions, du capital, do la Patrie, fai-
sant, ainsi des hommes, qui devraient être
tous frères, puisqu'ils no sont que de pas-
sage .sur la terre, des assassins et de mor-
tels ennemis. Aussi, je ne puis me résou-
dre, moi, apôtre d'un idéal humain l>eau-
coup plus élevé, propagandiste de l'Idée de
lustice, de ravaler simplement la Libre
Pensée à la. lutte contre la curie Bornai JC.
Que les Libres Penseurs bataillent coi,ire
les absurdités cléricales, l'instruction con-
gréganiste, l'immoralité religieuse, les dé-
gradations de la nature humaine dont se
rendent coupables les eusoutanés par des
voeux hypocrites qu'ils ne tiennent pas,
soit ; mais qu'on nous dise d'en rester là,
jamais de la vie ; car, triompherioiis-nous
: sur ce terrain, tout en reconnaissant loya-
lement l'immense progrès qu'aurait fait
l'humanité, j'estime qu'il ne serait pas
complet. Et pour le compléter, loin de
moi la pensée de le vouer seulement à l'é-
tude des partis politiques; qui rejettent si
loin les uns des autres ceux qui ne com-
prennent pas paa-êillement la constitution
et les besoins de la société, c'est pourquoi
j'estime que cette oeuvre de délivrance ne
pourra; être i'oeuvre que de; la libre pensée
(par l'inistructioncivique et la morale qu'elle
répand'. Cette Libre Pensée, dont les enne-
mis et les jaloux parlent avec humeur,
mais que nous prônons avec inlassitude et
amour, parce que nous la croyons capable
de rehausser à la place qu'il doit tenir, le
misérable et le réprouvé parce que déten-
teur de la partie de « Droit » que possède
chacun de nous. Ce « Droit » c'est la part
personnelle de la possession de la lumière,
de la pensée, de la vie, de la liberté, enfin,
de Tliarmonie sociale. Est-elle téméraire,
l'entreprise de cette refonte générale de la
société Peut-être ! mais non point impos-
; sible, parce qu'elle n'est pas.sans idéal .
- Suivons donc l'impulsion de tout ce .que
1 possède de bon notre nature, à travailler
au. bien, nous éprouverons des frémisse-
' monts de bonheur qu'aucun métal n'aurait
assez de valeur pour pouvoir lie payer.
Ayons le culte de la, fraternité et allons
■ hardiment dans la voie qui donnera à cha-
1 cuii sa part, intégral* de liberté pour le
> bonheur.
Aussi, je reprends pour mon compte, et
5 comme conclusion de cette étude, le projet
s ; de résolution (adopté a«a; Congrès interna-
tional de Borne par tous les lilbr.es penseurs
du mondé sur la proposition Ferdinand
A Bùisson-Doizié.
s
,_ PROJET DE RÉSOLUTION
s ; Le Congrès de l'Union Nationale des Li-
bres Penseurs de France, tenu à Lille au
î- mois d'août .1912. affirme que la Libre Pen-
i- sée a, pour' but d'émanciper l'esprit hu-
« main de toutes les croyances et préjugés
i-; religieux qui sont en contradiction fla-
3- grànte avec les résultats de la science. Tl
îs affirme également que la Libre Pensée ne
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.26%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.26%.
- Collections numériques similaires Malherbe François de Malherbe François de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Malherbe François de" or dc.contributor adj "Malherbe François de")Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et Le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 2ème livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k1508539f.highres Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 1ère livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k15085403.highresRacan Honorat de Bueil Racan Honorat de Bueil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Racan Honorat de Bueil" or dc.contributor adj "Racan Honorat de Bueil") Moland Louis Moland Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Moland Louis" or dc.contributor adj "Moland Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k56044714/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k56044714/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k56044714/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k56044714/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k56044714
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k56044714
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k56044714/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest