Titre : Le Libre penseur de France et de libre pensée universelle : journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Date d'édition : 1912-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32807104c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 335 Nombre total de vues : 335
Description : 01 mars 1912 01 mars 1912
Description : 1912/03/01 (A8,N5)-1912/03/15. 1912/03/01 (A8,N5)-1912/03/15.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604466t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86454
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2011
HUITIÈME AMNÉB. - M; 5- BfWgWgttt t 10 CENTIMES .-MÀRST9IÏ
BUL IM X3 TIWT
ENCORE UN EFFORT, MES AMIS
Peut-être pairce que la France arrive à I
l'heure où elle va voir "se renouveler les ^
conseils municipaux qui -hdnVin>istr,ent. 1
ses coran-juttes,, il est cliirieux de suivre i
aMentivemlenit la. polémique des pantis. "■
C'est à qui pourrai faire pencher vers lui 1
la btailatncie électorale'.. Celui qui est au 1
pouvoir ne gouverne pas. Qui ne se rap- ■<
ptelie les appels lancés au nom, du parti n
■mïim\ au moment on les ministres des «
■16 et 24 mai tombaient sous la.pression
républidainie' "? Uopportunisme battit
son, ptoimtj las économistes bourgeois,
tels Léon' Sa/y, que j*uii connu ministre
des finances, faisaient les sourds pour
ne pas entienidine les imprécations timi-
des et naissantes d'un prolétariat assoif-
fé d'uni' besaim: de protection. Je me sou-
viens, ixmir les avoir entendues, les pa-
roles pleines d'émotion et d'espérances,
que lançait datns la circonscription île
mon père, 1« pèrn; du ministre de l'inté-
ïiieuir afltweft, M. Steeg. 11 était petit de
tailte,niaisMen 'gmmdfpairle coeuii\et alors,
que je m'étais qu'un gamin, mais déjà
mêlé dams tes rangs die cieux qui batail-
laient pour, plius de justice ; je lui étais
sympathique et le servais à l'occasion
connue type à exemple, pour mieux
frapper ritmatgiitnaibioin' des vieux républi-
cains qui l'entouraient. Lies radicaux
"■ d>"ailOTs étaient d'autres hommes que la
pilus grande pamtlie de ceux d'aujourd'hui
qui ressenrblieuil étirainigement aux op-
portunistes d'hliér ; on pourrait diia-e
qu'ils sont confondus, et comme la mo-
de est d'appartenir à la maijotriité, celle-ci
se retrouve toujours, quel .que 1 soit celui
qui est à sa tôte. M&joirité avec Briarid,
eilile le' M. lavée Monns et C&iillaux, corn- I
mi© elle Test encote avec Poinicaré ; c'est
dliire que damfc la, ,m|éimie législature elle, a,
suivi docâleuiieut — j'ajoute par appétit
un miiinisilfl-e socialiste, UM rartic&iUso-
cViaili&te, un 'radical et en ce moment un
• opportuniste. Que peut-oar attendre d'u-
ne, troupe aussi inconsciente crue domes-
tiquée ? Pas grand enosé qui vaille. Aus-
si, qu'on levieUillie voir ou non, les ad-
versaires de lai République- gagnent du
terrain. ; car il ne faut pas se fier aux éti-
qUieWes qui ctassient tes élus, il faut
surlout mgaaider les lofe.accomplies par
ces méuiies élus.
. Plus que jaimtuis les partis de réaction
relèvent la tète en face de la, faiblesse
goHiverneimieïiitaile ; cette faiblesse — il
faut réerirè, M publier, le crier dte tou-
tes ses. fmriees et biùeu haut — peut cou
dulr© le régiimie; îéppblicaùn à sa p^rle
Déjà, me voit-on) pas les rapprochements
di6 ceux; qui se disputaient lai direct! oï
des affaires publiques se paM3d;uire ? Est
ce que les avances faites par te parti ra
diciail et raèwM-socdailiste au parti de l'Ai
liance républi'caiine n'est pais un sign
marqué, - appapeuit, de cette faiblesse
d'ii'iigier! ? Peuib-on concevoir une politiqu
diolnit le. ooncieirit seauit dirigé par lie tri
Méiliine-Goanbes-Dupjuy ? Et oependiaai
nous eav soimimes à la veille ; l'expérient
Poànciaa'é-Briamd-Bourgeoiiis ©n est-le p^
lotypte. Et en attahidianti, la îéaction r
prend espo'ir, le wériçalismie redresse
été. Je dis que tout (Ma est. un amai- ï
iiatoo, d'ilntéiéts et d'appétits qui. risque il
ions conduBre à la veille de grands êvé- t
îemenils. Leffei-vesoeinwe. se continue et s
/a en s'iaiga-ajnidissain't ; nos enliie'mis sont 1
à debout, prêts à la lutte, tandis que .g
,es aiuiuies se font des maunouns ix>liti- t
luies'en' se comiplalisaint dialus des calculs 1
■«Ritlwnétiquias pour coîijniaître le résultat 1
Jbs i>erlies kil des gaiin's que rai>ix>rte,i';i. 1
la, prochaine coniBultatioln du suffrage I
univenstel. l>i Libre Pensée, qui doit do- <
miaiea' aii-iltessus «.te urnes ù sca-utin, 1
doHt déiKxnicier le p^nil que ferait, à la '
FiKJlnce un -neviKi-onitenit d'opiniiMit en fa- 1
veur de cteux qui, sans.oser le montaier,
ne veau-aiieint pas d!*iuln mauvais oeil un '
uetoiiir vors le rtHginie des moines et ou- '•
rés : aussi, la Libre Pensée fail-elïe le
m'-ceçsa.iïv pour que s'oirgaDiise, en de-
hoins du Parlement, le'régime de défense
sociiu.to, kuqwe eA républicaiitn.
A cette oeuva^e. nous donmons le anot
d'ouxlia». et, autour (r-ellei nous mènerons
activement la plus acdûve propagiande,
quelles que, soieaiil. les attaques dont
•nous serons roibjek rien ne pourra, nous
détourneir du but que noms nous assi-
gnons.
Les aJiimées du ciipitoilismc insatiihble
et ran¥iiC|c, die lai Ixiuingieois'ie sec4aii,e et
égoïste, de ceux qui s'iiutn-oduisent jé-
suitiquieineinit, dons la. place forlle; de la
Répuibliqiue pouir -miieux la trahir et la
liVireir à Pepinemi, toiuiles soute.nues di-
a'ecilenlelnil, pair les soildaits de Rouie et les
ciVuenls dtv co^ifessionniail, et inda,recAe-
.■mieinit i>ar la loun-bte des inconscients,
sliigifont, se pJacent lie; mieux qu'elles
peuvent 'pour suu-pirendlre et. opérer dans
l'oinubre et i^ecouviier a'unsi par un mau-
vais coup, la prépondérance dirigieamte
quie leurs chefs ont depuis longtemps
pcrdlue.
La. Lïblm Pensée ne les laisse,ra pas
vaiimicire aussi facilement qu'ils iwirais-
senit. le eiroiiire, parce qu'elle veille et tient
Ises troupies prèles à toutes éventualités,
piairce qu'elle est en même temps qu'une
| force, niiOimlie une foone. agissante aussi,
I et, dans tes ctaonstonces qui se pnépav
iienit, qui pouinronit ôta-e d'une exceptiop-
îieilte gracié, la, Lilwie Pensée, et ses mi-
liitânts dotùvent dominer tout ce, qu'ils ,pos-
sèdienit en homjinies, en voiloaitié. en émer-
NOs journaux, nos coaifé.reiiîC'iea's doi-
ï vent aller pairtout ; s'il en manque, ils
doùvfeliiit en insitruire, en préparer de
.nouveaux, omi' c'est bien peu que de
tativaille-r pour la démoe-mlie et la liberté.
Un librie i>ea'i6eur doit être prêt poui
., : toiujtes ûles circonstances, toiiites les oc-
casions où le dirolit est attaqué, où il souf
e fre dans lai personne des faibles et de«
^ déshérités ; il doit prévenir le régikm
e; i qui voiuAïraiilti ^ encoiriei î-edeveniïr maître
0 "ann d'étalnir 'dans la; Prtmiice révolution
^ otiaiine, diane ae noble piays qui sei
^ d'exemple à toutes les nations, les ohaS
3. nés d'unei nouvelle servitude.
e- Plug dé quailaln'te ampées '■ d'effonls n
la peuvent être laùmsi peaidues, et ce n'e:
is parce qu'il plaiivuit, à nos dirigeants s
a s'aiûcouitmodei' ix>u,r le partage de la k
iirtine be.uiu'ée,que les obscm-s que nous '
uuuies- dpivB4il les laisser laii;lait d"y ciroupjir, dans les mares sta-
uanites. sachons leur l'appeler que bien-
*t deux gtànérations depuis 1871 ont eu
i courage dé flaire les sac-niJices les plus
)ii;rds pour imposer au monde le res-
ecl cfui est dû à i^n régime auquel par-
icipent les -enfanils du peuple. Tous les t
njicmis de ce rég/itinie se coalisent |>our ï
Î diaiuisiuier. 1» l'aiire abhoiier, c'est là \
3ur plus graaid jeu. Eli bien, nous ne t
L'. peiuiiettiroaie pas, cad- nwii, seulement \
a Réjijublique sei'ait mise en i>éril, mais s
uussti l'avenir tte ceux pour lesquels t
îous nous somiiiues dépensés. *
Quels sont les élénilents des divei's <
xaii-tie puOi tiques qui nous déilaignent ]
reut-ètne pturce qu'ils nous jalousent 7 Î
Les treiniljleai's ! qui craignent nous 4
»roir Iroip wislruire. le peuple, cwr c'est i
oujouiis venw luti que nous IWMUS netour- '
lions. Ceux-là qui tiennent aux foules le
langage laïque de circonstance, paii'ce
que ca sert leiurs auntoitiops, mais qui
dons la vie privée et aussi dans les as-
se;nvblées génémiles trahissent ce même
langage, nous en veulent au fond de la
persévéa~dnee que nous mettons à frap-
per de Ycrilë k\ Mcnsoyujc, à faire que
le Savoir triomphe sur l'ignorance. Mais
qu'à c-ala. ne tienne, rien, ne nous empê-
chera de mettito à nu les honunes et les
oi-g'anismes qui -coniplorteari. conti-e la li-
bei«té de conscience et le régime qui I
tend à l'assurer. I
En îfa'oe de l'odiieux, dressons la beau-
lé; c'est à cela que jfinvite- mes amis à
fai.re eneoaie unv. effort: Cet effoirt doit
avoii" plusieuirs visées. Tout d'ahoa'd dé-
masquer lies trembleuns, ne pas man-
quer de signaûer à raittenlion ixiblique
cieux paiimi les mandlataàjres dont l'axî:-
lion se counmet au moyen d'une gii-ouel-
tte-coaiseiillèiie ; ceux-là, n& cessons de
le daim, sonit plus que néfastes à un gou-
vememient démocratique'.
Agissant tel que je l'indique, c'est le
devoir l'épu.tolica/in et social aocomp-li 2
nos amiis faiiilllii'iaiiieiii'fc s'ils ne dénon-
çaieaiit les « tolunoies pairiemenitaires ».
jLaisBe.r se penpéLuer le mal, c'est con-
duire au p;Lre le iiaitient, et tous, comme
nioii, jjBauseroaiit. que le patient a déjà trop
Iloniguieuuent souffert.
Une aulirfci des visées qui nécessitent
piotire effoii, c'est â&lle qui a trait à l'ins-
truicljioiii! vraiinieairt. publique et laïque de
. tous lés enfante de la. nation, Mise: en
toute indé]>eniilance., sans 'pression au-
cune, au servie© de renÇaince, l'instruc-
tion laïque assurerai le façon|niage com-
■pleli du citoyen ; c'est à ce- moment que
les poiiiitliciiens et lés arrivistes auront
cessé de domiinier, poui' le plus giiam.d
• bien; de Tavemir humain, et les aubek
t seront renversés. !
Le parti 1 prête, les religions, les ad.
vansaiures eoailiisés, les faux itéçpu'blicaini
î sayenlt tout
t 1 btres pienseurs doàvent plus q,u© jamai
.'unrir et tous ■ensemble persister dfcbis
e continuel effort.
EsnLE NOËL,
Président-d«4'ynion Nuiionalv'
lies Libres Penseurs de Fran-
ce.
Dogme et Sociologie
La notion de la loi dans les phénomè- !
nés sociaux, ioki d'être purement indiea- ,
tiv^, et d'exprimer la constance des rap- ]
ports des choses, est devenue une près- ]
cription iraa>érative et intangible de la
P,iwùde,nioe. Il a tollu la dé^iagier de cet aip-
■pauleil inètaphysiique, dissijiier la redouta-
ble fascination des causes finales, et de
la conception, d'uni ordre invariable et ab-
solu tracé par la divinité, restituer aux
phénomènes et aux ilois leur relativité his-
torique, pour faire pénétrer le génie ré-
formateur dajis l'ordre économique. C'est
en s'éloignant de l'action divine préétablie
vention, humaine sahitaire. Tel,'© est l'a
j>oitée que la notion des lois de l'histoire
avait déjà pour Condorcet, le gnuid ini-
tialcur de la sociologie, et c'est pourquoi
en essayant d'étendre la prévision scienti-
fique vers l'avenir en fondant sur ,1a scien-
ce et la provision sociales, l'art sociaj. la
politique scientifique, il a été 1© précur-
seur de tous les réformateurs sociaux du
XIX siècle, du plus modeste au plus radi-
cal, dès lors qu'ils cherchent leur inspira-
tion dans la science. Quoiqu'il taille pen-
ser aujourd'hui de l'oeuvre sociologique do
Comte, il n'&ii a pas moins tracé des voies
lumineuses aux savants et aux réforma-
teurs futur® ; l'ordre qui se réalise spon-
tanément dans les phénomènes sociaux
est d'autant plus impartial qu'ils sont j&his
complexes, c'est par là que loin de repous-
ser l'intervention, ils l'appellent et Comte
y a vu justement la hase de tous nos pro-
grès réfléchis ; c'est sur cette relativité et
cette modificabiUté des faits sociaux, que
reposent toutes les écoles, quelles qii'elles
soient, les espérances rationnelles d'une
I réfonniîutioai de l'humanité, et selon, le mot
I die Oonite, nos destinées actives tout entiè-
I res. C'est en prolongeant ces pensées que
I quarante ans après Comte, Fouillée dans
d'admirables ,pages exposera la, réaction
féconde de l'idéal humain : « A l'airt di-
vin, s'écrierart-il en contenant ses entrai^
nements métaiphysiqùes, à la Providence
divine, secours problématique qui n'a ja-
mais aidé que ceux qui s'aident, eux-mê-
mes la seule peut-être qui. après avoir étiè
sa propre libératrice, puisse espérer d'être
un jour, en une certaine mesure la libéra-
trice du monde. Mais c'est une espérance
métaphysique _; ce qui est positif pour la
I sociologie et pour la philosophie de l'his-
toire, c'est que l'avenir de l'humanité si-
non die la niatua*,e, est aux mains de l'hom-
me. »
Plus près de nous encore, ipour ne citer
que les, •publications d'hier, les oeuvres ré-
centes de Degreef sur la sociologie écono-
mique, de Lester Waird sur la sociologie
pure, justàifient les espéranoes qui (m'a-
niment moi-même ; du concours et du
confht des actions individuelles résultera
pour la société dans son ensemble une
conscience de plus en plus nette des fins
collectives à poursuivre, et dont la science
' sera le grand instrument. L'art social
) prévu par Condorcet atteindra alors tout
son. développement et toute sa puissance.
Si l'Eglise, dans l'interprétation de l'his-
( tpire fiait place au déterminisme.natuiral ides
phénomènes sociaux, elle tend avant tout
- à maintenir l'avenir sous l'empire du dog-
j me absolu, avec elle se rompt l'unité de la
pensée scientifique et de l'action pratiqua
1: que la sociologie positive réalise. L'Egli®«
propose à l'hommie et à l'humanité des
[ fins, et des sanctions suprêmes dans uni or
•" dre surnaturel ; pour elle le sentiment dv
i- devoir moral s'attache à une loi tradescen
I danté, divine. Elle aboutit à consacre:
e chez l'homme l'incapacité de s'élever à h
it justice par ses seuls efforts, c'est-à-dire i
,: la déchéance de l'humanité, et à la néces
" site d'une rédemption surnatuveUio ; e
Is dans les pays soumis, comme la Belgique
a la dHiieMStion spirituelle cette déiohéaiiiic
se traduit par i'interdiiction de tout ense
A ] gnemeixt régulier de la morale qui n'e<
(pas fondé sur les principes et sur les san,
is tions de la religion, elle créée par la m<
i: me un© inégalité monstrueuse des con
ciences. elle rompt dès le début la COE
lis munauté morale égalitaire de l'enfanc
gage de la. communauté fraternelle de l'a-
\,enir. Telle est la double victoire de l'ab-
solu doublement désastreuse, mais c'est
là aussi que Feffort de la pensée moderne
est à la fois unnaiime et décisif.
HECTOR DENIS.
 L'ORI&IflEm'flOMÂnlTÉ
A l'oaiigine l;i. eomiaisSance des dogmes,
cc-nsei-\-és daiiis les temples étaient euve-
■loppés d'initia tions et d"éj)reuves ; la. vieill-
ie ligure de la. vérité sortant dfe la bouche
•d'un puits est une ligure indienne.
C'est une observation constante que les
institutions, tes lois, les moeurs se confor-
ment chez tous les .peuples à leurs crovnai-
ces religieuses. Ecrire l'histoire de Dieu,
die ses successions, de ses métamaiphosies,
de ses renaissances daans l'oidre et la sui-
te des ouïtes, ce sdra.it écrire l'histoire de
rhuînanité-
Ouelques familles sacerdotales, dans l'In-
de, eotimme dans touttes les civ.iilisatinns de
raiitique orient, s'étaient superposées an
gotivernement, à l'administration, aux fi-
nances, à la justilce. Elles tenaient tout
sous îieuir ania'inocculW'e et puiissante. Loou-
ractéi* de ces castes sacendotailes se anoii'-
tre pjytttout invarjailjrleiiieait le même ; elles
ne sangeiaieniti qu'à s'assujettir les intoth-
•"enices. Lies prètlres sac.niiia.ient à rcs,prit
de domination, leur liberté ]>eiistnuiol!le,
tout-, jusqu'aux jouissances de la vie. Sous
un voile d'humilité oi-gueiiheuse. et de dlô-
sintlàress'enieiit, iJs travaillaient à organii-
seir, à agj'an.diiii- souindieanent, et, sans cespe
leur inliiuence, ou mieux l'inlliience de leur
oaiiporatron. Sous quelques ra(pa>orts, leun-
piiissance n'était J>ÏIS usuapée ; ces faufi-
les, déjposiitasiiieB du: dogme, avaient des
comlnaissianices ^uipéràeuii-es à celles de leurs
temps.
I^es tir^dlilîions, l'es sciences, lep inven-
tions, les anis^ toult est sorti du. temple.
Le pilomière foi^ne du pouvoir dans les
sotiétiés- anciennes nj été la. foimne inspirée,
quelques hommes prophètes, ou se don-
nait pour té.ls, se. sont fait là..Providence
dçs peuplies, dcaiit iils conifisquaieiit l'in.itia.-
tive et l'nicfciviit» prop|i pe divin : « Ail) jove princiipiann ». Les
hommes onit évaMà leur autorité sur des
miraicâes, des ,ré\'éilaitiions,, des pi*odiges. Les
aiocusjeir de subterfuge sen-ait méconnaître
leuir ca.riacitèré et la, nature d'es services
qu'ils ont rendus à leur époque. Faut-il,
d'un anltre côté, chercher la cause des
faits merveilleux auxquels ils oait du lemr
influence dams un oiidre de commiinic.ii-
tions inïmédiates de l'homme a^iec la divi-
nité, aidire siïrnatu'rel q,ue la théologie aî-
■ftvnïe 1 que la philosoiphie repousse ? Ces
deux exiptioa'tions étant écartées, les ;phy.
s'iologisites modernes onlt^ cru, trouver tlains
un phénomène du, cerveau no'uveU'ement
obsenvé, l'haliluiciinaitioin,, une in,teapTét«jtaon
plus, (raisonnable de tels mystères. L'hail-
luciinaition fait, en quelque sorte; jaillir du
o&nwîau, la penpée vivante, lui donne unie
-, ftonme,: un coifpts, une voix. Ces grandlsi
' mïuleudes ont été dte bonne foi ; ils" ont cru,
quie Dïeui leur avait panléj, pauvres insen-
i ses, et ce sonlt; sesivîs de ûette cônvictioin
»■ pour révé&eir aux hommes des vérités utiles.
- Ceci s'appliquerait, aus visions de Buddo,
s dé Blrailiimia, et die queJquies autres réveilla^
B I tenais indienis.
i Les refligSons' de l'Inde, de la, Pe,vse, de la
■t Chine, sont toutes emtin'eintes' de n,atura-
lisime. Lai niaiture vajihiicue, forcée dans son
»- saniatufiitue 1 par la, main, de l'homme, se rè-
is fugia dans le teriiiple ou. elle se vengeait de
d Tiisuire des moirtells qui l'avaient àêtlrônée
ï- en Se faisiant adorer. ipar eux. Après la
a grandte î^év.olution qui avait substitué l'acr
ne >tion die l'homme sun- k- gilobe aux lois prl-
« miitlives de la natuirevil ai-riva ce que nous
» verrons arriver après toutes les îévolu-
r- lions.: Le principe nouveau, vainiqueuir: nie
'xL taiida pas:à se laissea-envahiir par le .pîp.ijQ;
a- ciipe ainicifân. À l'ai-dlre iananobile de l'Unn-
&r véïis suiooèdia dans lia société un ordre de
la choses pàrçiiteinienit imlmobile, faibal, néc«s-
à siaia'e,
ss- Ce: qui suirprend Fhilstorien dianis ces ct-
et ^iliilsaltions aniliques, poussées' fort loin a
le, ceftitaibs égardls, c'est le parasiitiBane des
ice hommies et des instituttons. Les premiers
ei- étapes, qui se montrèrent dans la création,
3st aiprèfe le reforoidiSBement du gilolbe, ét,aiemt
ic- des, plantes et des animaux enichaînés à la
lê- nature d'es milieux sous Tinfluenice desquels
as- ills se dével'opp'aiient. Il en est aussi: des i,n^
m- dividuB dans les sociétés de l'antique
ce, orient, soMiout dams l'Inde. Les hoimues
BUL IM X3 TIWT
ENCORE UN EFFORT, MES AMIS
Peut-être pairce que la France arrive à I
l'heure où elle va voir "se renouveler les ^
conseils municipaux qui -hdnVin>istr,ent. 1
ses coran-juttes,, il est cliirieux de suivre i
aMentivemlenit la. polémique des pantis. "■
C'est à qui pourrai faire pencher vers lui 1
la btailatncie électorale'.. Celui qui est au 1
pouvoir ne gouverne pas. Qui ne se rap- ■<
ptelie les appels lancés au nom, du parti n
■mïim\ au moment on les ministres des «
■16 et 24 mai tombaient sous la.pression
républidainie' "? Uopportunisme battit
son, ptoimtj las économistes bourgeois,
tels Léon' Sa/y, que j*uii connu ministre
des finances, faisaient les sourds pour
ne pas entienidine les imprécations timi-
des et naissantes d'un prolétariat assoif-
fé d'uni' besaim: de protection. Je me sou-
viens, ixmir les avoir entendues, les pa-
roles pleines d'émotion et d'espérances,
que lançait datns la circonscription île
mon père, 1« pèrn; du ministre de l'inté-
ïiieuir afltweft, M. Steeg. 11 était petit de
tailte,niaisMen 'gmmdfpairle coeuii\et alors,
que je m'étais qu'un gamin, mais déjà
mêlé dams tes rangs die cieux qui batail-
laient pour, plius de justice ; je lui étais
sympathique et le servais à l'occasion
connue type à exemple, pour mieux
frapper ritmatgiitnaibioin' des vieux républi-
cains qui l'entouraient. Lies radicaux
"■ d>"ailOTs étaient d'autres hommes que la
pilus grande pamtlie de ceux d'aujourd'hui
qui ressenrblieuil étirainigement aux op-
portunistes d'hliér ; on pourrait diia-e
qu'ils sont confondus, et comme la mo-
de est d'appartenir à la maijotriité, celle-ci
se retrouve toujours, quel .que 1 soit celui
qui est à sa tôte. M&joirité avec Briarid,
eilile le' M. lavée Monns et C&iillaux, corn- I
mi© elle Test encote avec Poinicaré ; c'est
dliire que damfc la, ,m|éimie législature elle, a,
suivi docâleuiieut — j'ajoute par appétit
un miiinisilfl-e socialiste, UM rartic&iUso-
cViaili&te, un 'radical et en ce moment un
• opportuniste. Que peut-oar attendre d'u-
ne, troupe aussi inconsciente crue domes-
tiquée ? Pas grand enosé qui vaille. Aus-
si, qu'on levieUillie voir ou non, les ad-
versaires de lai République- gagnent du
terrain. ; car il ne faut pas se fier aux éti-
qUieWes qui ctassient tes élus, il faut
surlout mgaaider les lofe.accomplies par
ces méuiies élus.
. Plus que jaimtuis les partis de réaction
relèvent la tète en face de la, faiblesse
goHiverneimieïiitaile ; cette faiblesse — il
faut réerirè, M publier, le crier dte tou-
tes ses. fmriees et biùeu haut — peut cou
dulr© le régiimie; îéppblicaùn à sa p^rle
Déjà, me voit-on) pas les rapprochements
di6 ceux; qui se disputaient lai direct! oï
des affaires publiques se paM3d;uire ? Est
ce que les avances faites par te parti ra
diciail et raèwM-socdailiste au parti de l'Ai
liance républi'caiine n'est pais un sign
marqué, - appapeuit, de cette faiblesse
d'ii'iigier! ? Peuib-on concevoir une politiqu
diolnit le. ooncieirit seauit dirigé par lie tri
Méiliine-Goanbes-Dupjuy ? Et oependiaai
nous eav soimimes à la veille ; l'expérient
Poànciaa'é-Briamd-Bourgeoiiis ©n est-le p^
lotypte. Et en attahidianti, la îéaction r
prend espo'ir, le wériçalismie redresse
été. Je dis que tout (Ma est. un amai- ï
iiatoo, d'ilntéiéts et d'appétits qui. risque il
ions conduBre à la veille de grands êvé- t
îemenils. Leffei-vesoeinwe. se continue et s
/a en s'iaiga-ajnidissain't ; nos enliie'mis sont 1
à debout, prêts à la lutte, tandis que .g
,es aiuiuies se font des maunouns ix>liti- t
luies'en' se comiplalisaint dialus des calculs 1
■«Ritlwnétiquias pour coîijniaître le résultat 1
Jbs i>erlies kil des gaiin's que rai>ix>rte,i';i. 1
la, prochaine coniBultatioln du suffrage I
univenstel. l>i Libre Pensée, qui doit do- <
miaiea' aii-iltessus «.te urnes ù sca-utin, 1
doHt déiKxnicier le p^nil que ferait, à la '
FiKJlnce un -neviKi-onitenit d'opiniiMit en fa- 1
veur de cteux qui, sans.oser le montaier,
ne veau-aiieint pas d!*iuln mauvais oeil un '
uetoiiir vors le rtHginie des moines et ou- '•
rés : aussi, la Libre Pensée fail-elïe le
m'-ceçsa.iïv pour que s'oirgaDiise, en de-
hoins du Parlement, le'régime de défense
sociiu.to, kuqwe eA républicaiitn.
A cette oeuva^e. nous donmons le anot
d'ouxlia». et, autour (r-ellei nous mènerons
activement la plus acdûve propagiande,
quelles que, soieaiil. les attaques dont
•nous serons roibjek rien ne pourra, nous
détourneir du but que noms nous assi-
gnons.
Les aJiimées du ciipitoilismc insatiihble
et ran¥iiC|c, die lai Ixiuingieois'ie sec4aii,e et
égoïste, de ceux qui s'iiutn-oduisent jé-
suitiquieineinit, dons la. place forlle; de la
Répuibliqiue pouir -miieux la trahir et la
liVireir à Pepinemi, toiuiles soute.nues di-
a'ecilenlelnil, pair les soildaits de Rouie et les
ciVuenls dtv co^ifessionniail, et inda,recAe-
.■mieinit i>ar la loun-bte des inconscients,
sliigifont, se pJacent lie; mieux qu'elles
peuvent 'pour suu-pirendlre et. opérer dans
l'oinubre et i^ecouviier a'unsi par un mau-
vais coup, la prépondérance dirigieamte
quie leurs chefs ont depuis longtemps
pcrdlue.
La. Lïblm Pensée ne les laisse,ra pas
vaiimicire aussi facilement qu'ils iwirais-
senit. le eiroiiire, parce qu'elle veille et tient
Ises troupies prèles à toutes éventualités,
piairce qu'elle est en même temps qu'une
| force, niiOimlie une foone. agissante aussi,
I et, dans tes ctaonstonces qui se pnépav
iienit, qui pouinronit ôta-e d'une exceptiop-
îieilte gracié, la, Lilwie Pensée, et ses mi-
liitânts dotùvent dominer tout ce, qu'ils ,pos-
sèdienit en homjinies, en voiloaitié. en émer-
NOs journaux, nos coaifé.reiiîC'iea's doi-
ï vent aller pairtout ; s'il en manque, ils
doùvfeliiit en insitruire, en préparer de
.nouveaux, omi' c'est bien peu que de
tativaille-r pour la démoe-mlie et la liberté.
Un librie i>ea'i6eur doit être prêt poui
., : toiujtes ûles circonstances, toiiites les oc-
casions où le dirolit est attaqué, où il souf
e fre dans lai personne des faibles et de«
^ déshérités ; il doit prévenir le régikm
e; i qui voiuAïraiilti ^ encoiriei î-edeveniïr maître
0 "ann d'étalnir 'dans la; Prtmiice révolution
^ otiaiine, diane ae noble piays qui sei
^ d'exemple à toutes les nations, les ohaS
3. nés d'unei nouvelle servitude.
e- Plug dé quailaln'te ampées '■ d'effonls n
la peuvent être laùmsi peaidues, et ce n'e:
is parce qu'il plaiivuit, à nos dirigeants s
a s'aiûcouitmodei' ix>u,r le partage de la k
iirtine be.uiu'ée,que les obscm-s que nous '
uuuies- dpivB4il les laisser laii;
uanites. sachons leur l'appeler que bien-
*t deux gtànérations depuis 1871 ont eu
i courage dé flaire les sac-niJices les plus
)ii;rds pour imposer au monde le res-
ecl cfui est dû à i^n régime auquel par-
icipent les -enfanils du peuple. Tous les t
njicmis de ce rég/itinie se coalisent |>our ï
Î diaiuisiuier. 1» l'aiire abhoiier, c'est là \
3ur plus graaid jeu. Eli bien, nous ne t
L'. peiuiiettiroaie pas, cad- nwii, seulement \
a Réjijublique sei'ait mise en i>éril, mais s
uussti l'avenir tte ceux pour lesquels t
îous nous somiiiues dépensés. *
Quels sont les élénilents des divei's <
xaii-tie puOi tiques qui nous déilaignent ]
reut-ètne pturce qu'ils nous jalousent 7 Î
Les treiniljleai's ! qui craignent nous 4
»roir Iroip wislruire. le peuple, cwr c'est i
oujouiis venw luti que nous IWMUS netour- '
lions. Ceux-là qui tiennent aux foules le
langage laïque de circonstance, paii'ce
que ca sert leiurs auntoitiops, mais qui
dons la vie privée et aussi dans les as-
se;nvblées génémiles trahissent ce même
langage, nous en veulent au fond de la
persévéa~dnee que nous mettons à frap-
per de Ycrilë k\ Mcnsoyujc, à faire que
le Savoir triomphe sur l'ignorance. Mais
qu'à c-ala. ne tienne, rien, ne nous empê-
chera de mettito à nu les honunes et les
oi-g'anismes qui -coniplorteari. conti-e la li-
bei«té de conscience et le régime qui I
tend à l'assurer. I
En îfa'oe de l'odiieux, dressons la beau-
lé; c'est à cela que jfinvite- mes amis à
fai.re eneoaie unv. effort: Cet effoirt doit
avoii" plusieuirs visées. Tout d'ahoa'd dé-
masquer lies trembleuns, ne pas man-
quer de signaûer à raittenlion ixiblique
cieux paiimi les mandlataàjres dont l'axî:-
lion se counmet au moyen d'une gii-ouel-
tte-coaiseiillèiie ; ceux-là, n& cessons de
le daim, sonit plus que néfastes à un gou-
vememient démocratique'.
Agissant tel que je l'indique, c'est le
devoir l'épu.tolica/in et social aocomp-li 2
nos amiis faiiilllii'iaiiieiii'fc s'ils ne dénon-
çaieaiit les « tolunoies pairiemenitaires ».
jLaisBe.r se penpéLuer le mal, c'est con-
duire au p;Lre le iiaitient, et tous, comme
nioii, jjBauseroaiit. que le patient a déjà trop
Iloniguieuuent souffert.
Une aulirfci des visées qui nécessitent
piotire effoii, c'est â&lle qui a trait à l'ins-
truicljioiii! vraiinieairt. publique et laïque de
. tous lés enfante de la. nation, Mise: en
toute indé]>eniilance., sans 'pression au-
cune, au servie© de renÇaince, l'instruc-
tion laïque assurerai le façon|niage com-
■pleli du citoyen ; c'est à ce- moment que
les poiiiitliciiens et lés arrivistes auront
cessé de domiinier, poui' le plus giiam.d
• bien; de Tavemir humain, et les aubek
t seront renversés. !
Le parti 1 prête, les religions, les ad.
vansaiures eoailiisés, les faux itéçpu'blicaini
î sayenlt tout
t 1 btres pienseurs doàvent plus q,u© jamai
.'unrir et tous ■ensemble persister dfcbis
e continuel effort.
EsnLE NOËL,
Président-d«4'ynion Nuiionalv'
lies Libres Penseurs de Fran-
ce.
Dogme et Sociologie
La notion de la loi dans les phénomè- !
nés sociaux, ioki d'être purement indiea- ,
tiv^, et d'exprimer la constance des rap- ]
ports des choses, est devenue une près- ]
cription iraa>érative et intangible de la
P,iwùde,nioe. Il a tollu la dé^iagier de cet aip-
■pauleil inètaphysiique, dissijiier la redouta-
ble fascination des causes finales, et de
la conception, d'uni ordre invariable et ab-
solu tracé par la divinité, restituer aux
phénomènes et aux ilois leur relativité his-
torique, pour faire pénétrer le génie ré-
formateur dajis l'ordre économique. C'est
en s'éloignant de l'action divine préétablie
j>oitée que la notion des lois de l'histoire
avait déjà pour Condorcet, le gnuid ini-
tialcur de la sociologie, et c'est pourquoi
en essayant d'étendre la prévision scienti-
fique vers l'avenir en fondant sur ,1a scien-
ce et la provision sociales, l'art sociaj. la
politique scientifique, il a été 1© précur-
seur de tous les réformateurs sociaux du
XIX siècle, du plus modeste au plus radi-
cal, dès lors qu'ils cherchent leur inspira-
tion dans la science. Quoiqu'il taille pen-
ser aujourd'hui de l'oeuvre sociologique do
Comte, il n'&ii a pas moins tracé des voies
lumineuses aux savants et aux réforma-
teurs futur® ; l'ordre qui se réalise spon-
tanément dans les phénomènes sociaux
est d'autant plus impartial qu'ils sont j&his
complexes, c'est par là que loin de repous-
ser l'intervention, ils l'appellent et Comte
y a vu justement la hase de tous nos pro-
grès réfléchis ; c'est sur cette relativité et
cette modificabiUté des faits sociaux, que
reposent toutes les écoles, quelles qii'elles
soient, les espérances rationnelles d'une
I réfonniîutioai de l'humanité, et selon, le mot
I die Oonite, nos destinées actives tout entiè-
I res. C'est en prolongeant ces pensées que
I quarante ans après Comte, Fouillée dans
d'admirables ,pages exposera la, réaction
féconde de l'idéal humain : « A l'airt di-
vin, s'écrierart-il en contenant ses entrai^
nements métaiphysiqùes, à la Providence
divine, secours problématique qui n'a ja-
mais aidé que ceux qui s'aident, eux-mê-
mes la seule peut-être qui. après avoir étiè
sa propre libératrice, puisse espérer d'être
un jour, en une certaine mesure la libéra-
trice du monde. Mais c'est une espérance
métaphysique _; ce qui est positif pour la
I sociologie et pour la philosophie de l'his-
toire, c'est que l'avenir de l'humanité si-
non die la niatua*,e, est aux mains de l'hom-
me. »
Plus près de nous encore, ipour ne citer
que les, •publications d'hier, les oeuvres ré-
centes de Degreef sur la sociologie écono-
mique, de Lester Waird sur la sociologie
pure, justàifient les espéranoes qui (m'a-
niment moi-même ; du concours et du
confht des actions individuelles résultera
pour la société dans son ensemble une
conscience de plus en plus nette des fins
collectives à poursuivre, et dont la science
' sera le grand instrument. L'art social
) prévu par Condorcet atteindra alors tout
son. développement et toute sa puissance.
Si l'Eglise, dans l'interprétation de l'his-
( tpire fiait place au déterminisme.natuiral ides
phénomènes sociaux, elle tend avant tout
- à maintenir l'avenir sous l'empire du dog-
j me absolu, avec elle se rompt l'unité de la
pensée scientifique et de l'action pratiqua
1: que la sociologie positive réalise. L'Egli®«
propose à l'hommie et à l'humanité des
[ fins, et des sanctions suprêmes dans uni or
•" dre surnaturel ; pour elle le sentiment dv
i- devoir moral s'attache à une loi tradescen
I danté, divine. Elle aboutit à consacre:
e chez l'homme l'incapacité de s'élever à h
it justice par ses seuls efforts, c'est-à-dire i
,: la déchéance de l'humanité, et à la néces
" site d'une rédemption surnatuveUio ; e
Is dans les pays soumis, comme la Belgique
a la dHiieMStion spirituelle cette déiohéaiiiic
se traduit par i'interdiiction de tout ense
A ] gnemeixt régulier de la morale qui n'e<
(pas fondé sur les principes et sur les san,
is tions de la religion, elle créée par la m<
i: me un© inégalité monstrueuse des con
ciences. elle rompt dès le début la COE
lis munauté morale égalitaire de l'enfanc
gage de la. communauté fraternelle de l'a-
\,enir. Telle est la double victoire de l'ab-
solu doublement désastreuse, mais c'est
là aussi que Feffort de la pensée moderne
est à la fois unnaiime et décisif.
HECTOR DENIS.
 L'ORI&IflEm'flOMÂnlTÉ
A l'oaiigine l;i. eomiaisSance des dogmes,
cc-nsei-\-és daiiis les temples étaient euve-
■loppés d'initia tions et d"éj)reuves ; la. vieill-
ie ligure de la. vérité sortant dfe la bouche
•d'un puits est une ligure indienne.
C'est une observation constante que les
institutions, tes lois, les moeurs se confor-
ment chez tous les .peuples à leurs crovnai-
ces religieuses. Ecrire l'histoire de Dieu,
die ses successions, de ses métamaiphosies,
de ses renaissances daans l'oidre et la sui-
te des ouïtes, ce sdra.it écrire l'histoire de
rhuînanité-
Ouelques familles sacerdotales, dans l'In-
de, eotimme dans touttes les civ.iilisatinns de
raiitique orient, s'étaient superposées an
gotivernement, à l'administration, aux fi-
nances, à la justilce. Elles tenaient tout
sous îieuir ania'inocculW'e et puiissante. Loou-
ractéi* de ces castes sacendotailes se anoii'-
tre pjytttout invarjailjrleiiieait le même ; elles
ne sangeiaieniti qu'à s'assujettir les intoth-
•"enices. Lies prètlres sac.niiia.ient à rcs,prit
de domination, leur liberté ]>eiistnuiol!le,
tout-, jusqu'aux jouissances de la vie. Sous
un voile d'humilité oi-gueiiheuse. et de dlô-
sintlàress'enieiit, iJs travaillaient à organii-
seir, à agj'an.diiii- souindieanent, et, sans cespe
leur inliiuence, ou mieux l'inlliience de leur
oaiiporatron. Sous quelques ra(pa>orts, leun-
piiissance n'était J>ÏIS usuapée ; ces faufi-
les, déjposiitasiiieB du: dogme, avaient des
comlnaissianices ^uipéràeuii-es à celles de leurs
temps.
I^es tir^dlilîions, l'es sciences, lep inven-
tions, les anis^ toult est sorti du. temple.
Le pilomière foi^ne du pouvoir dans les
sotiétiés- anciennes nj été la. foimne inspirée,
quelques hommes prophètes, ou se don-
nait pour té.ls, se. sont fait là..Providence
dçs peuplies, dcaiit iils conifisquaieiit l'in.itia.-
tive et l'nicfciviit» prop|i
hommes onit évaMà leur autorité sur des
miraicâes, des ,ré\'éilaitiions,, des pi*odiges. Les
aiocusjeir de subterfuge sen-ait méconnaître
leuir ca.riacitèré et la, nature d'es services
qu'ils ont rendus à leur époque. Faut-il,
d'un anltre côté, chercher la cause des
faits merveilleux auxquels ils oait du lemr
influence dams un oiidre de commiinic.ii-
tions inïmédiates de l'homme a^iec la divi-
nité, aidire siïrnatu'rel q,ue la théologie aî-
■ftvnïe 1 que la philosoiphie repousse ? Ces
deux exiptioa'tions étant écartées, les ;phy.
s'iologisites modernes onlt^ cru, trouver tlains
un phénomène du, cerveau no'uveU'ement
obsenvé, l'haliluiciinaitioin,, une in,teapTét«jtaon
plus, (raisonnable de tels mystères. L'hail-
luciinaition fait, en quelque sorte; jaillir du
o&nwîau, la penpée vivante, lui donne unie
-, ftonme,: un coifpts, une voix. Ces grandlsi
' mïuleudes ont été dte bonne foi ; ils" ont cru,
quie Dïeui leur avait panléj, pauvres insen-
i ses, et ce sonlt; sesivîs de ûette cônvictioin
»■ pour révé&eir aux hommes des vérités utiles.
- Ceci s'appliquerait, aus visions de Buddo,
s dé Blrailiimia, et die queJquies autres réveilla^
B I tenais indienis.
i Les refligSons' de l'Inde, de la, Pe,vse, de la
■t Chine, sont toutes emtin'eintes' de n,atura-
lisime. Lai niaiture vajihiicue, forcée dans son
»- saniatufiitue 1 par la, main, de l'homme, se rè-
is fugia dans le teriiiple ou. elle se vengeait de
d Tiisuire des moirtells qui l'avaient àêtlrônée
ï- en Se faisiant adorer. ipar eux. Après la
a grandte î^év.olution qui avait substitué l'acr
ne >tion die l'homme sun- k- gilobe aux lois prl-
« miitlives de la natuirevil ai-riva ce que nous
» verrons arriver après toutes les îévolu-
r- lions.: Le principe nouveau, vainiqueuir: nie
'xL taiida pas:à se laissea-envahiir par le .pîp.ijQ;
a- ciipe ainicifân. À l'ai-dlre iananobile de l'Unn-
&r véïis suiooèdia dans lia société un ordre de
la choses pàrçiiteinienit imlmobile, faibal, néc«s-
à siaia'e,
ss- Ce: qui suirprend Fhilstorien dianis ces ct-
et ^iliilsaltions aniliques, poussées' fort loin a
le, ceftitaibs égardls, c'est le parasiitiBane des
ice hommies et des instituttons. Les premiers
ei- étapes, qui se montrèrent dans la création,
3st aiprèfe le reforoidiSBement du gilolbe, ét,aiemt
ic- des, plantes et des animaux enichaînés à la
lê- nature d'es milieux sous Tinfluenice desquels
as- ills se dével'opp'aiient. Il en est aussi: des i,n^
m- dividuB dans les sociétés de l'antique
ce, orient, soMiout dams l'Inde. Les hoimues
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 60.53%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Fonds régional : Rhône-Alpes Fonds régional : Rhône-Alpes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RhoneAlp1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5604466t/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5604466t/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5604466t/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5604466t/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5604466t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5604466t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5604466t/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest