Titre : L'Écho de Bougie : journal politique, littéraire, commercial & agricole
Auteur : Parti radical (France). Arrondissement de Bougie. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Bougie (Algérie))
Date d'édition : 1913-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327598399
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7642 Nombre total de vues : 7642
Description : 01 juin 1913 01 juin 1913
Description : 1913/06/01 (A12,N1043). 1913/06/01 (A12,N1043).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5575320g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-13601
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
Douzième Année. — N° 1.043
Prix S Centimes
Dimanche 1er Juin 1913
Bougie, le 31 Mai 19(3
* .1 On le savait depuis longue date.
._. -;..Le foyerde propagande, de s'abo^
itage, d'internationalisme, d'antimi-
litarisme, de gréviculturë et d'anar-^
chie était au coeur de la Coniédé-
. ration générale du Travail.
Ç'est.de là que depuis dix années
partaient tous les mots d'ordre.
C'est là que se triturait la besogne
révolutionnaire.
"' C'est au siège dë-cëtte organisation
•tolérée aux ramifications té.nébreu-.
'ses quB s'Organisaient tous les mou- :,
vements dirigés contre la vie écono-
mique et la défense du pays.
Oh n'ignorait pas davantage que;
• lé C.G.t./àvait: affilié; à son oeuvre
de «festructionles Bourses; du-.Tra-.j J.
^-^stiT^ii vivent des subventions tfêip': .''
~ 'généreusement- raccordées par .nos'; .
municipalités et par nos départe-,
ments. <
On savait encore — puisque de \
' gi*àrids débatsparlem^ntairesàvaiéût j
^:'euiîèu sur ces scandales —que le ^
Soie du Soldai, si cher aux institu- /
• teurs ànti-patriotes et aux; francs-; ,t
maçons des Loges, n'avait d'autre
but que de servir de trait d'union - J
entre les chambardeur civils : et ^
ceux de la caserne. t
Dans un Congrès syndicaliste tenu À
en 1900, à Paris, il avait été décidé
« que les jeunes travailleurs qui ont
« à subir l'encasernement, devraient n
« être mis er. relations avec les se- à
« crétaires des bourses du Travail ou o
« ils seraient en garnison. » A
C'était, on le'voit, la main-mise ^
sur toutes les forces vives et agissant
"tes qui contribuent à la sécurité v
d'un peuple. ei
La Ç. G. T. fomentait à son gré ;.£
les grèves maritimes, les grèves des -^
chemins de fer, les grèves des Pos-
tiers et des Télégraphistes, fé
Elle avait contaminé l'enseigne- P<
ment, elle était redoutée dans les s?
■ Ci
élections, il ne lui manquait plus que .
de gangrener l'armée, notre suprê-
me sauvegarde, en la poussante l'in-
discipline, à là révolte, à la déser-
tion et au sabotage de' la défense na-
tionale.
C'en était trop.
.11 était tempsde. sévir, et lepays
n'appreiidra pas sans .satisfaction
que Je gouvernement s'est enfin ré-
solu hier à poursuivre et à châtier
les auteurs de ce vaste complot. :'
On a perquisitionné à la C. G; T.
et dans les Bourses; de province ; on
y a saisi les preuves de la conspira-
tion infâme, les. brochures, cartes,
libelles et imprimés qui empôison-
.naient les cerveaux et véhiculaient
la contagion.- V '...„.
On ;a trouvé la trace de l'argent
distribué aux meneurs, aux agita-
teurs, aux soldats acquis à cette oeu-
'urë qu'encourage et que subvention-
ne Tê'tr'ahgér:. • ::
; -C'est le. premier acte viril d'un
gouvernement résolu enfin à se dé-
fendre 'contre les misérables qui ont
poignardé la patrie. . '
Pourvu qu'il ne soit pas trop tard !
; Maxime RÀSTÈIL.
■ ->■ ■ -■ _ ~'*m " ■■ . ' ' ■ .
LA PETITE ACTUALITÉ
Et les coqs chantaient toujours !...:
Le Maire de'Bougie est têtu. Il peN
spnnifie la résistance passive;- il sym-
bolise la force d'inertie....
On; lui montre. : il est aveuglé ; on le
fait ëcôiifér : il est sourd ; on 'lui fait
- N'essayez pas dé le 1 faire marcher : Jt
aies pieds,nickelés»' ' "-, .
Le vacarme des coqs en pleine ville ■
européenne est,en plusieurs endroits,
intolérable. If est inconcevable qu'on
puisse: installer impunément - uiï pou-
lailler; dans une boutique,' -'dahsTune
cuisine ou sur irn balcori;., L'.OueiTSà-
hel s'est plaint ; L'Echo se plaint à son
.tour ^--inutilerfient. ,;
°
police indigène que vous appelez pour
constater tin fait de ce genre; «je m'en
f.,.iehe »,.dit lé Maire, qui traduit en
termes libres le fit'prorations eolun-
ias de Virgile.
_*■■■'■•"■
**
On ne peut plus aller à la gare, le
matin, saris rencontrer des mendiants
arabes à tous les. tournants dix sentier
ou de la route. *".:■.:•
Ceux-ci se réservent la banlieue ;.
d'autres font la ville, ici gémissant, là
volanturi pain ou autre chose.
ils opèrent eh toute quiétude; ils sau-
vent que l'indifférence'du Maire leur
est acquise, et qu'il n'ouvrira pas la
bouche, ne fera pas un geste.pour dé-
barrasser la ville dé la lèpre qui l'en-
vahit.
N'essayez pas de secouer cette indif--
férënce. Pour lui, Bougie sans ses
porte-loques répugnants, c'est; Bône
sans le Cours, c'est Biskra sans l'oasis,
c'est Constantine sans les ponts...-
L'esthétique ne peut qu'y perdre.
*
II existe à l'extrémité de la rue
Bridjâ, avant d'arriver à la caserne,une
excavation due à un êboulement du
remblai qui s'est produit.au .commen-
cement de l'hiver.: ."""
On a planté, sur une quinzaine ■ de
mètres, une mauvaise. barrière; dont
les vides étaient maillés avec du fil de
fer ; mais, petit à petit, la paroi à pic
se "désagrège, s'effrite, reculant ' ainsi
le vide contre les poteaux, et-le :fil de
fera disparu en partie. - ■; ;-,
Les enfants ;«njam;bent\; là traverse. I
horizontale et jouent là ; lo.sol peut.cé- !
der ; ils peuvent glisser ; la commune
trinquera si un accident a lieu.
Peu lui chaut au Maire.
Qui ne connaît à Alger le Trou de
l'Empereur, qui resta béant durant 40
ans ? ' . " '
Bougie devient un petit Alger : ' il a
le trou Bouscasse.
»...
*'*' '
Un télescope n'est pas indispensa-
ble pour voir, rue du Vieillard, dans-
un terrain vague en amont de la mai-,
son Uratschi, un pan de mur fortement
incliné, dont la ruine imminente est
un danger.pour la circulation publique.
Il s'effondrera, il est vrai., en dehors
de la rue, et. quelques pierres seule-
ment iront heurter les chevilles des
passants. Le danger est surtout dans
l'insuffisance d'une haie tout à fait, pri-.
mitive, qui n'empêche pas les enfants.
de pénétrer dans ce terrain et les gens
pressés de déposer lé soir ce qui les
gêne. -•••.-■ ......
S? Ç^ù'aj|end-.oh pour remédier \ à cét=,
état dèchoseS?'
. ..^ ...,
yt . ... ** ; . .. .
•r Il:y.a des, rues qui. portent des noms
^ baroques-,: Fatima, du .Vieillard,, du
. Spahi, Saint-Joseph,.Saint-Louis.... que
;sàfs-je~ encore.!t : ' ' ' ' . . "' '.
Pourquoi là Municipalité- ne rëinpla-
c-èratit-elle passes? noms par ceux d'ofr t
ficiers valeureux, conime. le furent les':
rBarral^l.es.Trézelj les, Çlauzel, et de
fonctionnaires, intègres,comme l'étaient
lés BizioiiÇ lés Martel; les "Raybàud,
qui; eux, n'ont pias'été oubliés ? :
il y à d'autres, rués: qu'il faut baptir
sër, notamment'les deux, rues.-à .esca- ■
liers qui vont de^la rue du Vieillard à
la nie Saint-Louis, et. dans l'une des-
quelles iin ogre dé Barbarie serinait
dernièrement son air. favori^ les \ckan-
teurs, en l'accompagnant de ce--refrain
terrifiant: -"-.-"■ r
C'est moi, DpnSpayento, capitan: de l'Enfer,;'
Qui viens croiser-le fer.. - ... -"''?I
A ce souvenir, mes sens se glacent
encore d'effroi.
Bonjour. ' ..n ..,.
LE PÈRE OLIVE. ,
LE SERVICE DE TROIS ANS
Nouvelle mutinerie à Ixeville
Le Capitaine y laisse Ja peau
(Le capitaine, dans le bureau du
chef, jette' un. coup d'oeil sur
les écritures, vérifie les comp-
tes, examine les menus, donne
des signatures. On frappe à la,
porte.). ■;-
I.E CAPITAINE (sans lever, lès yeux). -^
Entrez ! (Au sergent qui vient d'entrer
et, après avoir salué:, se tient dans la
pospion:régleinè/iiàire:) Ah ! c'est vous,;
sergent de semaine,.?... Mais je ne vous
avais pas fait dema'nder. Je vous .ver-
rai tantôt en passant dans les cham-
brées. : .;.V;-'->
LE SERGENT (ému).; — C'est que, mon
capitaine, je venais précisémenb -pour
vous prévenir. Il vaudrait mieux, dans
l'état d''ës.prîfc;OÙi.sont ies,.hpnimes, que
vous vous -dispensiez ; de passerj-.daas
les chambrées. •..;-- K.ïjMqùSk
LE CAPITAINE (déposant-la plaimn^.-^..
Que me chantez-voue là ? L'état d'es-
prit des hommes ?"Que je n'aille ^>as
dans les'J*chàtobréés ?•• Voyons, mon
ami, vous n'y estes j, pas ?
, LE SERGENT (hésitant). — Ah !»si mon
capitaine savait !
*'■ Lé CAPITAINE :(se£*Uvant).~^'&xpli-
- qiiëi-Voàs.1?;.''^ -'■'••'• '■■ :--» '■• ■ .'•■■■^f'y
:'.' LE SERGENT. —r Voilà, "mon capitaine.
Lë'capdra'I d'ordinaire, (qui à l neiirè,
a rappelé âuxpp'uimës dé'ferre.. Per-
sonne n'a bougé. Avisé d*ë e'è.qUi se
passait, j'ai parcouru les chambrées en
criant : « Tout lé moiïdéaux'patates! »
On a fait comme-stqn n'entendait pas.
Les uns sont demeurés assis aupied
de leur châlit, d'autres ont affecté d'a-
range-r leur paquetage, d'autres enfin
m'ont regardé, gôùaiTlêUrs,' lés mains -
dans les pochés: •' !'' ;'' . " '
LE CAPITAINE: ■—-Et vous n'av«z-rien
• m? :'■-■■ --■'■. ;>;•:- - ^?i
I . LE SERGÉNT.: — "' PardonvTmcWE^ciîapi-
•'taine! J'ai dit :« Lé premier q^f né
: boage pas,-je le fouï.;wekMda%êsi^
j ■ dèscéÉkrus ? ' ' :"i"-"i ■' - '>;',,:h^''l
i" LE SERGENT. — Non, mon capitaine,
ilsn'ontpas-■bea^.-.^Ai' *\'-:\-
LE CAPITAINE (rêt>eurj~r~$oii& qui est
. étrange!';' ,/;
.'' -ï LE SERGENT..^-lM-v;n^nà'çe^^tte.;ptt-
!" nition a prûduitii moh'Càpitanïe,^ iitt ef-
fet diamétralement opposé'-à'ëelfif que
j'attendais. Les hommes nx'pnt entouré
et seJs.pnt inis à; hurler : «c A bas les
patates ! » Il n'est "pas Jusqu'au caporal
, de .1^. troisième chambrée, un rengagé
pourtant dé Tànné,e dernière, qui n'ait
pris part à Ja manifestation en récla-
mant là classe. »•;..'•.; ."-:•
: LE CAPITAINE. ^—. Le .caporal aussi ?
C'est incohcévablte!5lilIl,,,fau.t que j'aille
voir (Ilsort accompagné'dû*sergent de
' •semaine et eHïre dans, la 'troisième -
chanïbréé:) duipz^ '";
LE CAPÔBAL;,^-Fixé 1 (Tous les hom-
mes,> interrompant wurs occupations, se
tiennent làmaiàtfansjerang~j
^x\fiTkiNi (se toàrnanéwe&'U ser-
gent de semaine).- —■ Que njè^disiez-;.,
vôu's? Ces hcynmes-^on^uneïténue par-
faite. , (S'adressâ'nt aux soldais.) N'a-
vez-vous" pas" 'e'fftéâéà' qïji.''pn avait rap-
pelé aux pommes -dje':térre ? Allons,
' grouilïez-Wn^S^s, a^is,.av»Je>t que
terapsr '-/ifë ■■. -.'■' '..'J' \ r/ .-'-Î'"---':-:'^-:: ^
• . LE. CA>OJUL. — Nous .a^pnsj.pM'tâite-
ment entendu, mon capitaine, mais
Jrioùs avons déçidé"qoé -nous ne descen-
drions pas. r. .. '; i#,
LE CAPITAINE' (siî/fvousavez<..' décide ?".*-\'v.w&^ .:■
LE CAPORAL. —T Oui, mon capitaine.
Mes camarades et moi avons exa'miné
mûrement,.la s.iiyuajjan,;et pris l'ëîigage-
ment de npus, en : tehip strictement à
Inobservation du'. CÔn&çâ?)q'i}r nous lie
a.vec, i,^tat^.tje;rc^9^^^devons verser'np^ce.-isji^g? jusqu'à la
; deraière^gpû.tte;.">ppur^.la^ la; <
patrie, mais il ne,. spépi'§g.Aucunemènt ,.
■. qiie nous dé'Vîpns^é^lucïeT lés pommes :
de lèËré^.l^'AsV.'ppù^ ■'
.iBpssau'/etr^ tpujt^âë.^ulfe^ nptts vous
suivrons,: Jpais i'p^us-^n.'irpns „pas à la
: corvée des pommçsld'e* terre. ; :;•;
; TOUS. r—. Oui;!,"Oui f. Vivement la
jfiierre 'UÀ bas les_paiitfikjl
Prix S Centimes
Dimanche 1er Juin 1913
Bougie, le 31 Mai 19(3
* .1 On le savait depuis longue date.
._. -;..Le foyerde propagande, de s'abo^
itage, d'internationalisme, d'antimi-
litarisme, de gréviculturë et d'anar-^
chie était au coeur de la Coniédé-
. ration générale du Travail.
Ç'est.de là que depuis dix années
partaient tous les mots d'ordre.
C'est là que se triturait la besogne
révolutionnaire.
"' C'est au siège dë-cëtte organisation
•tolérée aux ramifications té.nébreu-.
'ses quB s'Organisaient tous les mou- :,
vements dirigés contre la vie écono-
mique et la défense du pays.
Oh n'ignorait pas davantage que;
• lé C.G.t./àvait: affilié; à son oeuvre
de «festructionles Bourses; du-.Tra-.j J.
^-^stiT^ii vivent des subventions tfêip': .''
~ 'généreusement- raccordées par .nos'; .
municipalités et par nos départe-,
ments. <
On savait encore — puisque de \
' gi*àrids débatsparlem^ntairesàvaiéût j
^:'euiîèu sur ces scandales —que le ^
Soie du Soldai, si cher aux institu- /
• teurs ànti-patriotes et aux; francs-; ,t
maçons des Loges, n'avait d'autre
but que de servir de trait d'union - J
entre les chambardeur civils : et ^
ceux de la caserne. t
Dans un Congrès syndicaliste tenu À
en 1900, à Paris, il avait été décidé
« que les jeunes travailleurs qui ont
« à subir l'encasernement, devraient n
« être mis er. relations avec les se- à
« crétaires des bourses du Travail ou o
« ils seraient en garnison. » A
C'était, on le'voit, la main-mise ^
sur toutes les forces vives et agissant
"tes qui contribuent à la sécurité v
d'un peuple. ei
La Ç. G. T. fomentait à son gré ;.£
les grèves maritimes, les grèves des -^
chemins de fer, les grèves des Pos-
tiers et des Télégraphistes, fé
Elle avait contaminé l'enseigne- P<
ment, elle était redoutée dans les s?
■ Ci
élections, il ne lui manquait plus que .
de gangrener l'armée, notre suprê-
me sauvegarde, en la poussante l'in-
discipline, à là révolte, à la déser-
tion et au sabotage de' la défense na-
tionale.
C'en était trop.
.11 était tempsde. sévir, et lepays
n'appreiidra pas sans .satisfaction
que Je gouvernement s'est enfin ré-
solu hier à poursuivre et à châtier
les auteurs de ce vaste complot. :'
On a perquisitionné à la C. G; T.
et dans les Bourses; de province ; on
y a saisi les preuves de la conspira-
tion infâme, les. brochures, cartes,
libelles et imprimés qui empôison-
.naient les cerveaux et véhiculaient
la contagion.- V '...„.
On ;a trouvé la trace de l'argent
distribué aux meneurs, aux agita-
teurs, aux soldats acquis à cette oeu-
'urë qu'encourage et que subvention-
ne Tê'tr'ahgér:. • ::
; -C'est le. premier acte viril d'un
gouvernement résolu enfin à se dé-
fendre 'contre les misérables qui ont
poignardé la patrie. . '
Pourvu qu'il ne soit pas trop tard !
; Maxime RÀSTÈIL.
■ ->■ ■ -■ _ ~'*m " ■■ . ' ' ■ .
LA PETITE ACTUALITÉ
Et les coqs chantaient toujours !...:
Le Maire de'Bougie est têtu. Il peN
spnnifie la résistance passive;- il sym-
bolise la force d'inertie....
On; lui montre. : il est aveuglé ; on le
fait ëcôiifér : il est sourd ; on 'lui fait
- N'essayez pas dé le 1 faire marcher : Jt
aies pieds,nickelés»' ' "-, .
Le vacarme des coqs en pleine ville ■
européenne est,en plusieurs endroits,
intolérable. If est inconcevable qu'on
puisse: installer impunément - uiï pou-
lailler; dans une boutique,' -'dahsTune
cuisine ou sur irn balcori;., L'.OueiTSà-
hel s'est plaint ; L'Echo se plaint à son
.tour ^--inutilerfient. ,;
°
police indigène que vous appelez pour
constater tin fait de ce genre; «je m'en
f.,.iehe »,.dit lé Maire, qui traduit en
termes libres le fit'prorations eolun-
ias de Virgile.
_*■■■'■•"■
**
On ne peut plus aller à la gare, le
matin, saris rencontrer des mendiants
arabes à tous les. tournants dix sentier
ou de la route. *".:■.:•
Ceux-ci se réservent la banlieue ;.
d'autres font la ville, ici gémissant, là
volanturi pain ou autre chose.
ils opèrent eh toute quiétude; ils sau-
vent que l'indifférence'du Maire leur
est acquise, et qu'il n'ouvrira pas la
bouche, ne fera pas un geste.pour dé-
barrasser la ville dé la lèpre qui l'en-
vahit.
N'essayez pas de secouer cette indif--
férënce. Pour lui, Bougie sans ses
porte-loques répugnants, c'est; Bône
sans le Cours, c'est Biskra sans l'oasis,
c'est Constantine sans les ponts...-
L'esthétique ne peut qu'y perdre.
*
II existe à l'extrémité de la rue
Bridjâ, avant d'arriver à la caserne,une
excavation due à un êboulement du
remblai qui s'est produit.au .commen-
cement de l'hiver.: ."""
On a planté, sur une quinzaine ■ de
mètres, une mauvaise. barrière; dont
les vides étaient maillés avec du fil de
fer ; mais, petit à petit, la paroi à pic
se "désagrège, s'effrite, reculant ' ainsi
le vide contre les poteaux, et-le :fil de
fera disparu en partie. - ■; ;-,
Les enfants ;«njam;bent\; là traverse. I
horizontale et jouent là ; lo.sol peut.cé- !
der ; ils peuvent glisser ; la commune
trinquera si un accident a lieu.
Peu lui chaut au Maire.
Qui ne connaît à Alger le Trou de
l'Empereur, qui resta béant durant 40
ans ? ' . " '
Bougie devient un petit Alger : ' il a
le trou Bouscasse.
»...
*'*' '
Un télescope n'est pas indispensa-
ble pour voir, rue du Vieillard, dans-
un terrain vague en amont de la mai-,
son Uratschi, un pan de mur fortement
incliné, dont la ruine imminente est
un danger.pour la circulation publique.
Il s'effondrera, il est vrai., en dehors
de la rue, et. quelques pierres seule-
ment iront heurter les chevilles des
passants. Le danger est surtout dans
l'insuffisance d'une haie tout à fait, pri-.
mitive, qui n'empêche pas les enfants.
de pénétrer dans ce terrain et les gens
pressés de déposer lé soir ce qui les
gêne. -•••.-■ ......
S? Ç^ù'aj|end-.oh pour remédier \ à cét=,
état dèchoseS?'
. ..^ ...,
yt . ... ** ; . .. .
•r Il:y.a des, rues qui. portent des noms
^ baroques-,: Fatima, du .Vieillard,, du
. Spahi, Saint-Joseph,.Saint-Louis.... que
;sàfs-je~ encore.!t : ' ' ' ' . . "' '.
Pourquoi là Municipalité- ne rëinpla-
c-èratit-elle passes? noms par ceux d'ofr t
ficiers valeureux, conime. le furent les':
rBarral^l.es.Trézelj les, Çlauzel, et de
fonctionnaires, intègres,comme l'étaient
lés BizioiiÇ lés Martel; les "Raybàud,
qui; eux, n'ont pias'été oubliés ? :
il y à d'autres, rués: qu'il faut baptir
sër, notamment'les deux, rues.-à .esca- ■
liers qui vont de^la rue du Vieillard à
la nie Saint-Louis, et. dans l'une des-
quelles iin ogre dé Barbarie serinait
dernièrement son air. favori^ les \ckan-
teurs, en l'accompagnant de ce--refrain
terrifiant: -"-.-"■ r
C'est moi, DpnSpayento, capitan: de l'Enfer,;'
Qui viens croiser-le fer.. - ... -"''?I
A ce souvenir, mes sens se glacent
encore d'effroi.
Bonjour. ' ..n ..,.
LE PÈRE OLIVE. ,
LE SERVICE DE TROIS ANS
Nouvelle mutinerie à Ixeville
Le Capitaine y laisse Ja peau
(Le capitaine, dans le bureau du
chef, jette' un. coup d'oeil sur
les écritures, vérifie les comp-
tes, examine les menus, donne
des signatures. On frappe à la,
porte.). ■;-
I.E CAPITAINE (sans lever, lès yeux). -^
Entrez ! (Au sergent qui vient d'entrer
et, après avoir salué:, se tient dans la
pospion:régleinè/iiàire:) Ah ! c'est vous,;
sergent de semaine,.?... Mais je ne vous
avais pas fait dema'nder. Je vous .ver-
rai tantôt en passant dans les cham-
brées. : .;.V;-'->
LE SERGENT (ému).; — C'est que, mon
capitaine, je venais précisémenb -pour
vous prévenir. Il vaudrait mieux, dans
l'état d''ës.prîfc;OÙi.sont ies,.hpnimes, que
vous vous -dispensiez ; de passerj-.daas
les chambrées. •..;-- K.ïjMqùSk
LE CAPITAINE (déposant-la plaimn^.-^..
Que me chantez-voue là ? L'état d'es-
prit des hommes ?"Que je n'aille ^>as
dans les'J*chàtobréés ?•• Voyons, mon
ami, vous n'y estes j, pas ?
, LE SERGENT (hésitant). — Ah !»si mon
capitaine savait !
*'■ Lé CAPITAINE :(se£*Uvant).~^'&xpli-
- qiiëi-Voàs.1?;.''^ -'■'••'• '■■ :--» '■• ■ .'•■■■^f'y
:'.' LE SERGENT. —r Voilà, "mon capitaine.
Lë'capdra'I d'ordinaire, (qui à l neiirè,
a rappelé âuxpp'uimës dé'ferre.. Per-
sonne n'a bougé. Avisé d*ë e'è.qUi se
passait, j'ai parcouru les chambrées en
criant : « Tout lé moiïdéaux'patates! »
On a fait comme-stqn n'entendait pas.
Les uns sont demeurés assis aupied
de leur châlit, d'autres ont affecté d'a-
range-r leur paquetage, d'autres enfin
m'ont regardé, gôùaiTlêUrs,' lés mains -
dans les pochés: •' !'' ;'' . " '
LE CAPITAINE: ■—-Et vous n'av«z-rien
• m? :'■-■■ --■'■. ;>;•:- - ^?i
I . LE SERGÉNT.: — "' PardonvTmcWE^ciîapi-
•'taine! J'ai dit :« Lé premier q^f né
: boage pas,-je le fouï.;wekMda%êsi^
j ■ dèscéÉkrus ? ' ' :"i"-"i ■' - '>;',,:h^''l
i" LE SERGENT. — Non, mon capitaine,
ilsn'ontpas-■bea^.-.^Ai' *\'-:\-
LE CAPITAINE (rêt>eurj~r~$oii& qui est
. étrange!';' ,/;
.'' -ï LE SERGENT..^-lM-v;n^nà'çe^^tte.;ptt-
!" nition a prûduitii moh'Càpitanïe,^ iitt ef-
fet diamétralement opposé'-à'ëelfif que
j'attendais. Les hommes nx'pnt entouré
et seJs.pnt inis à; hurler : «c A bas les
patates ! » Il n'est "pas Jusqu'au caporal
, de .1^. troisième chambrée, un rengagé
pourtant dé Tànné,e dernière, qui n'ait
pris part à Ja manifestation en récla-
mant là classe. »•;..'•.; ."-:•
: LE CAPITAINE. ^—. Le .caporal aussi ?
C'est incohcévablte!5lilIl,,,fau.t que j'aille
voir (Ilsort accompagné'dû*sergent de
' •semaine et eHïre dans, la 'troisième -
chanïbréé:) duipz^ '";
LE CAPÔBAL;,^-Fixé 1 (Tous les hom-
mes,> interrompant wurs occupations, se
tiennent làmaiàtfansjerang~j
^x\fiTkiNi (se toàrnanéwe&'U ser-
gent de semaine).- —■ Que njè^disiez-;.,
vôu's? Ces hcynmes-^on^uneïténue par-
faite. , (S'adressâ'nt aux soldais.) N'a-
vez-vous" pas" 'e'fftéâéà' qïji.''pn avait rap-
pelé aux pommes -dje':térre ? Allons,
' grouilïez-Wn^S^s, a^is,.av»Je>t que
terapsr '-/ifë ■■. -.'■' '..'J' \ r/ .-'-Î'"---':-:'^-:: ^
• . LE. CA>OJUL. — Nous .a^pnsj.pM'tâite-
ment entendu, mon capitaine, mais
Jrioùs avons déçidé"qoé -nous ne descen-
drions pas. r. .. '; i#,
LE CAPITAINE' (siî/f
LE CAPORAL. —T Oui, mon capitaine.
Mes camarades et moi avons exa'miné
mûrement,.la s.iiyuajjan,;et pris l'ëîigage-
ment de npus, en : tehip strictement à
Inobservation du'. CÔn&çâ?)q'i}r nous lie
a.vec, i,^tat^.tje;rc^9^^^devons verser'np^ce.-isji^g? jusqu'à la
; deraière^gpû.tte;.">ppur^.la^ la; <
patrie, mais il ne,. spépi'§g.Aucunemènt ,.
■. qiie nous dé'Vîpns^é^lucïeT lés pommes :
de lèËré^.l^'AsV.'ppù^ ■'
.iBpssau'/etr^ tpujt^âë.^ulfe^ nptts vous
suivrons,: Jpais i'p^us-^n.'irpns „pas à la
: corvée des pommçsld'e* terre. ; :;•;
; TOUS. r—. Oui;!,"Oui f. Vivement la
jfiierre 'UÀ bas les_paiitfikjl
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