Revue apologétique : doctrine et faits religieux

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64 pages

Titre : Revue apologétique : doctrine et faits religieux

Éditeur : G. Beauchesne (Paris)

Date d'édition : 1924-06-01

Contributeur : Verdier, Jean (1864-1940). Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32856341x

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 juin 1924 01 juin 1924

Description : 1924/06/01 (A19,T38,N434). 1924/06/01 (A19,T38,N434).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5574852v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-246292

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/12/2010

REVUE APOLOGÉTIQUE

Imitation ou Plagiat ?

EMPRUNTS LITTÉRAIRES
DES PÈRES DE L'ÉGLISE

Certains auteurs ecclésiastiques ont entre eux des rap-
ports si étroits et si fréquents, que la similitude des sujets
traités et le fond commun d'inspiration religieuse ne
suffisent pas toujours à les expliquer. Il s'agit ici, bien
entendu, de l'âge d'or de la littérature chrétienne et non
pas de ces époques de décadence où l'impuissance rési-
gnée vit de plagiat et de compilation.

Saint Jérôme, dans un moment d'humeur, dénonce
et flétrit ce qu'il appelle furta Latinorum. Mais les Grecs
ne sont guère plus innocents que les Latins ; et les écri-
vains profanes ne le cèdent guère, en fait d'exploitation
des oeuvres d'autrui, aux Pères de l'Eglise les plus in-
criminés.

On a beau dire que les anciens n'avaient aucune idée
de la propriété littéraire vu que leurs idées, à cet égard,
différaient radicalement des nôtres ; qu'à leurs yeux,
un ouvrage livré au public cessai* d'être à son auteur
pour appartenir à tout le monde/ qu'en dehors des cita-
tions textuelles, les moyens de référence étaient rares
ou peu usités; que la pénurie relative des livres permet-
tant vite de reconnaître l'original, la copie ne méritait
plus le nom infamant de plagiat, qui désigne plutôt une
manoeuvre louche, un détournement sournois. Tout cela,
pour être vrai dans quelque mesure, ne supprime pas le
problème.

Chez les Pères, il est vrai, la libre exploitation de
leurs prédécesseurs avait des excuses. Soit dit sans ironie
aucune, la vérité chrétienne — et même un peu la ma-
nière de l'exposer aux fidèles, de la présenter aux païens
et de la défendre contre l'hérésie — était considérée
comme un bien d'Eglise. C'était un legs des apôtres,

REVUE APOLOGÉTIQUE. — T. XXXVIII. — N° 434. — 1er JUIN 1924. 17

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