Titre : Les Dimanches de la femme : supplément de la "Mode du jour"
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757532k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13670 Nombre total de vues : 13670
Description : 17 février 1929 17 février 1929
Description : 1929/02/17 (A8,N363). 1929/02/17 (A8,N363).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55625644
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-66555
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA FAIBLESSE TRIOMPHANTE
Dans une charmante petite ville des bords de la Tamise,
enfouie sous la verdure, Gravesend, existe une singulière et
pittoresque coutume, qui rappelle ces moeurs d'un humour
goguenard et un peu cru que Dickens excelle à observer :
chaque année, une superbe tranche de lard est solennellement
décernée aux ménages dont on sait que la vie matrimoniale
est traversée de fréquents orages.
Ce prix est décerné en grande pompe, dans le hall de la
ville, par un jury qui essaie de garder toute sa gravité et que
préside le chef constable de la cité.
Les messieurs qui présentent leur candidature arrivent
avec des visages couverts d'égratignures et des contusions
provoquées par des expériences de balistique malheureuse,
où les assiettes et les pincettes ont servi de projectiles.
A la honte de notre sexe, les dames ne rougissent point
•d'exhiber les traces d'une mésentente manifeste sur un visage
où. passent toutes les couleurs de l'arc-en-cieU
On croit rêver au récit de pareils usages, où la grossièreté
le dispute au ridicule, dans un pays où cependant la femme
a conquis des droits qu'on lui refuse encore chez nous.
Ce qui marque bien la différence de mentalité de deux
peuples, c'est justement que ce restant de la rusticité, de l'inci-
vilité lourde et joviale des siècles passés, puisse encore s'épa-
nouir en un temps où la civilisation s'est si délicatement
affinée, où les progrès matériels ont métamorphosé complè-
tement notre existence et qui connaît des facilités qui eussent
semblé paradisiaques aux heureux de la terre, il y a seulement
cent ans, qui vivaient en ignorant lé confort actuel du plus
simple artisan.
Cela confirme une théorie qui est celle de bien des esprits
indépendants : les améliorations matérielles s'ordonnent
selon un rythme qui va beaucoup plus vite que nos perfec-
tionnements moraux. Nous entendons, dans notre chambre,
des concerts venus des quatre coins du monde, nous parcou-
rons en quelques heures des distances qu'il fallait mettre des
semaines à franchir, nous volons par-dessus les chaînes de
montagnes, mais notre âme change très peu... Je ne dis pas,
mes chères lectrices, qu'elle ne change point, car je crois,
malgré les égoïsmes dont nous sommes trop souvent entou-
rées, à plus de douceur et à plus de bonté, à plus de pitié et
de charité, mais si nos progrès moraux suivaient la cadence
de nos progrès matériels, nous devrions être tous, hommes
et femmes, de véritables anges... Hélas ! nous n'avons qu'à
ouvrir un journal pour nous apercevoir que la perfection n'est
pas de ce monde.
* *
Cette ridicule et vulgaire coutume d'un petit port du Kent
appelle une autre réflexion...-Si de pareilles manifestations,
qui ne pourraient pas se produire chez nous, peuvent avoir
lieu chez nos voisins, n'est-ce point parce que l'homme et
la femme y jouissent de droits à peu près égaux ? Cette éga-
lité tend à faire disparaître tout sentiment de galanterie.
Le chroniqueur attitré d'un des quotidiens qui offrent le
plus fort tirage osait écrire dernièrement : « Pourquoi donner
ma place à une jeune femme dans le métro ? Cette jeune
femme joue au tennis ou au golf... Elle est peut-être plus solide
que moi... C'est sans doute une sportive. Alors, pourquoi
me déranger ? " ■ .
11 y a une toute petite part de logique dans ce raisonnement:
De même un Anglais et une Anglaise sont des sportifs qui
ont conquis les mêmes droits. S'ils ne s'entendent pas en
ménage, au point de recourir à des arguments frappants,
ils ne trouvent point odieux de comparaître l'un et l'autre
devant un juge officiel pour se voir décerner, après examen,
un prix de mésintelligence. Dans cette ostentation avec laquelle
ils en produisent les preuves, il y a un esprit sportif qui tend
à placer les deux sexes sur un pied d'égalité
Vous me direz que cela ne se passe qu'à Gravesend. Heu-
reusement ! N'empêche que cette conception peut se vérifier
partout où la femme apparaît en concurrente et lutte avec
des chances qui s'équilibrent : le respect et les prévenances
qu'on lui doit — et que beaucoup estiment ne plus lui devoir
— subissent une attitude affligeante.
11 y a, dans l'ordre juridique, encore beaucoup à réclamer
pour nous. 11 y a bien des injustices qu'il faudra faire dispa-
raître... Je suis très sincèrement de cet avis.
Mais cela ne m'empêche point de penser que nous tirons
une grande force de notre faiblesse même, et que nous n'avons
absolument rien à gagner en persuadant le sexe laid que nous
sommes ses égales dans tous les domaines.
Si l'on observe une décadence de ces manières chevale-
resques qui constituaient les usages charmants de la galan-
terie, la faute en serait peut-être plus à certaines maladroites
qu'à ces messieurs, écrivait une femme de lettres ces jours
derniers.
Prenons garde qu'à force de vouloir imiter ]es hommes,
ils ne nous considèrent comme leurs pareils... La nature
nous a faites différentes. On ne peut rien contre l'omnipotence
de. la nature. On peut traverser l'océan en avion, mais on
n'empêche pas une petite rivière de couler. Et dans ce Paris
supèr-civilisé de la place de l'Opéra, n'oublions point qu'on
n'a pu détourner le cours d'un humble cours d'eau... Il est
caché, mais il se fraie toujours son chemin, sous nos métros,
sous nos autos...
Qu'on le veuille ou non, la nature a mis en nous une cer-
taine faiblesse qui est tout notre charme et toute notre puis-
sance—Soyons sportives, mais restons femmes. Soyons
actives, mais n'abi i |Uons rien, aux heures de repos, d'une
certaine grâce alanguie.
Et laissons toujours croire aux hommes que nous avons
besoin d'être protégées... Cela flatte tellement leur amour-
propre ! N'oublions point que ce sont de grands enfants
vaniteux...
Mais je prêche des convaincues... Les lectrices des Diman-
ches — je le vois' bien par les lettres que je reçois — sont des
Françaises sages et pondérées, chez qui la douceur et la ten-
dresse fleurissent naturellement, et qui savent bien que tout
le bonheur de la terre vient dans l'amour, dans cette enivrante
soumission à la loi de chérir et de bercer et que nous sommes
d'autant plus fortes que notre coeur se donne d'un plus sin-
cère et d'un plus loyal élan.
MARTINE.
LES GRAVURES ANCIENNES
NETTOYAGE ET ENTRETIEN
Les gravures anciennes sont trop précieuses pour ne pas
attirer l'attention des maîtresses de maisons soucieuses
de la parfaite ordonnance de leur logis, autant que de son
bel aspect décoratif. - -. ■ - " ■ .
ir faut tout à la fois éviter les nettoyages intempestifs,
et combattre l'action de la poussière et des infiniment
.petits.
Dès qu'on aperçoit sur une gravure des traînées de pous-
sière s'etalant sur les marges, on doit décrocher la gravure
et en examiner le dos.
On voit alors que le papier recouvrant le dos du cadre
est crevé et décollé en plusieurs endroits. H faudra donc,
dès qu'on aura quelques loisirs, couper ce papier à l'aide
d'une lame de canif, écarter soigneusement les petites
.pointes qui le retiennent. Cela est relativement aisé car
ces pointes, menues et flexibles, sont plantées dans la feuil-
lure du cadre.
Après avoir enlevé le carton du dos et;retiré avec pré-
caution la gravure, en veillant à nepoiut déchirer les marges,
souffler à. l'aide d'un petit soufflet la poussière qu'il.faut
chasser sans l'étaler sur la gravure; pour cela il faut suivre
chaque trace noire et souffler du centre de la gravure vers
la périphérie.
Si après un soufflage consciencieux quelques traces
demeurent, essayer de les enlever avec un linge très fin,
en procédant très légèrement et par petites touches.
Si les marges restent encrassées, on les passera à la
gomme très douce et très tendre ou avec de la mie. de pain
rassis émiettée et tamisée, de manière que nulle aspérité
n'égratigne le papier.
Si la gravure présente des taches de moisissure, de?
traces jaunâtres, il est difficile de .les enlever soi-même
surtout si la gravure est de grande dimension. Voiri com-
ment procèdent' les professionnels pour détacher les gra-
vures noires anciennes : dans une cuve où la gravure pourra
être trempée à l'aise et bien étalée, faire un bain d'eau
javelée donnant 50 au pèse-acide ; c'est dire que pour un
extrait de 250 on mettra quatre parties d'eau de pluie cle
préférence, ou d'eau distillée pour une d'eau de javel.
Placer la gravure sur une plaque de verre légèrement,
plus grande ; cette plaque est indispensable, car elle évite
de déchirer la gravure, le papier mouillé se crevant au
moindre mouvement.
La gravure est donc placée sur le verre, le dos toucha m
ce dernier. Immerger le tout et remuer doucement clans
la cuve, jusqu'à ce que les taches soient presque disparues :
vider le réi ipient et le mettre sous un robinet coulant à
filet mince pendant cinq ou six heures. 11 faut que. par
un rinçage abondant, toute trace de chlore disparaisse
du papier, faute de quoi, ce dernier, au séchage et sous
l'influence de la lumière, montrerait des traces jaunies
qui deviendraient presque indélébiles.
: Le rinçage terminé, retirer support cle verre et gni-
1 vure et laisser sécher à. demi.
Quand le papier, humide encore, est un peu moins fra-
gile, le faire glisser sur un lit de feuilles de buvard parfai-
tement propre, recouvrir d'autres buvards et laisser sécher
sous presse.
On voit que ce nettoyage à fond comporte de minu-
tieuses pré. autions.
La gravure époussetée ou nettoyée et parfaitement
sèche sera replacée dans son cadre.
Ce dernier bien essuyé, rainures et moulures, à l'aide
d'un chiffon doux, aura sa vitre soigneusement laite à
l'aide d'alcool à brûler coupé d'eau, à l'intérieur comme à
l'intérieur.
N'utiliser pour ce nettoyage que des chiffons très fins,
car il ' ne faut pas faire de stries ; ce qui ne manquerait
pas de se produire si.on utilisait du papier iouraal ou du
3 papier de soie. v
il Replacer la gravure bien d'aplomb, mettre !e carton,
parfaitement propre, rajuster les pointes, puis coller sur
I 'tout le dos une feuille de papier bleu ou gris, afin que la
I poussière ne se puisse glisser à l'intérieur.
! SIMONE.
I CHANSON DE FORTUNIO
1 —........—
I 5; vous croyez que je van dire
I Qui -j'ose aimer,
I v )<• ne saurais, pour un empire.
Vous la nommer.
Nous allons chanter à la ronde.
Si vous voulez,
One je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.
]e fais ce que sa fantaisie ■ ;
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui - faut ma vie,
La lui. donner.
Du mat qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
]'en porte -1'âme déchirée
Jusqu'à mourir. ' . ■ . . .
Mats j'aime trop pour que je die
. Qui j'ose aimer,' , .,
'Et je veux mourir pour ma mie ' .-.
Sans' la nommer. - ' _
sJ '•• •- ■ - ' A. DE MUSSET:
Dans une charmante petite ville des bords de la Tamise,
enfouie sous la verdure, Gravesend, existe une singulière et
pittoresque coutume, qui rappelle ces moeurs d'un humour
goguenard et un peu cru que Dickens excelle à observer :
chaque année, une superbe tranche de lard est solennellement
décernée aux ménages dont on sait que la vie matrimoniale
est traversée de fréquents orages.
Ce prix est décerné en grande pompe, dans le hall de la
ville, par un jury qui essaie de garder toute sa gravité et que
préside le chef constable de la cité.
Les messieurs qui présentent leur candidature arrivent
avec des visages couverts d'égratignures et des contusions
provoquées par des expériences de balistique malheureuse,
où les assiettes et les pincettes ont servi de projectiles.
A la honte de notre sexe, les dames ne rougissent point
•d'exhiber les traces d'une mésentente manifeste sur un visage
où. passent toutes les couleurs de l'arc-en-cieU
On croit rêver au récit de pareils usages, où la grossièreté
le dispute au ridicule, dans un pays où cependant la femme
a conquis des droits qu'on lui refuse encore chez nous.
Ce qui marque bien la différence de mentalité de deux
peuples, c'est justement que ce restant de la rusticité, de l'inci-
vilité lourde et joviale des siècles passés, puisse encore s'épa-
nouir en un temps où la civilisation s'est si délicatement
affinée, où les progrès matériels ont métamorphosé complè-
tement notre existence et qui connaît des facilités qui eussent
semblé paradisiaques aux heureux de la terre, il y a seulement
cent ans, qui vivaient en ignorant lé confort actuel du plus
simple artisan.
Cela confirme une théorie qui est celle de bien des esprits
indépendants : les améliorations matérielles s'ordonnent
selon un rythme qui va beaucoup plus vite que nos perfec-
tionnements moraux. Nous entendons, dans notre chambre,
des concerts venus des quatre coins du monde, nous parcou-
rons en quelques heures des distances qu'il fallait mettre des
semaines à franchir, nous volons par-dessus les chaînes de
montagnes, mais notre âme change très peu... Je ne dis pas,
mes chères lectrices, qu'elle ne change point, car je crois,
malgré les égoïsmes dont nous sommes trop souvent entou-
rées, à plus de douceur et à plus de bonté, à plus de pitié et
de charité, mais si nos progrès moraux suivaient la cadence
de nos progrès matériels, nous devrions être tous, hommes
et femmes, de véritables anges... Hélas ! nous n'avons qu'à
ouvrir un journal pour nous apercevoir que la perfection n'est
pas de ce monde.
* *
Cette ridicule et vulgaire coutume d'un petit port du Kent
appelle une autre réflexion...-Si de pareilles manifestations,
qui ne pourraient pas se produire chez nous, peuvent avoir
lieu chez nos voisins, n'est-ce point parce que l'homme et
la femme y jouissent de droits à peu près égaux ? Cette éga-
lité tend à faire disparaître tout sentiment de galanterie.
Le chroniqueur attitré d'un des quotidiens qui offrent le
plus fort tirage osait écrire dernièrement : « Pourquoi donner
ma place à une jeune femme dans le métro ? Cette jeune
femme joue au tennis ou au golf... Elle est peut-être plus solide
que moi... C'est sans doute une sportive. Alors, pourquoi
me déranger ? " ■ .
11 y a une toute petite part de logique dans ce raisonnement:
De même un Anglais et une Anglaise sont des sportifs qui
ont conquis les mêmes droits. S'ils ne s'entendent pas en
ménage, au point de recourir à des arguments frappants,
ils ne trouvent point odieux de comparaître l'un et l'autre
devant un juge officiel pour se voir décerner, après examen,
un prix de mésintelligence. Dans cette ostentation avec laquelle
ils en produisent les preuves, il y a un esprit sportif qui tend
à placer les deux sexes sur un pied d'égalité
Vous me direz que cela ne se passe qu'à Gravesend. Heu-
reusement ! N'empêche que cette conception peut se vérifier
partout où la femme apparaît en concurrente et lutte avec
des chances qui s'équilibrent : le respect et les prévenances
qu'on lui doit — et que beaucoup estiment ne plus lui devoir
— subissent une attitude affligeante.
11 y a, dans l'ordre juridique, encore beaucoup à réclamer
pour nous. 11 y a bien des injustices qu'il faudra faire dispa-
raître... Je suis très sincèrement de cet avis.
Mais cela ne m'empêche point de penser que nous tirons
une grande force de notre faiblesse même, et que nous n'avons
absolument rien à gagner en persuadant le sexe laid que nous
sommes ses égales dans tous les domaines.
Si l'on observe une décadence de ces manières chevale-
resques qui constituaient les usages charmants de la galan-
terie, la faute en serait peut-être plus à certaines maladroites
qu'à ces messieurs, écrivait une femme de lettres ces jours
derniers.
Prenons garde qu'à force de vouloir imiter ]es hommes,
ils ne nous considèrent comme leurs pareils... La nature
nous a faites différentes. On ne peut rien contre l'omnipotence
de. la nature. On peut traverser l'océan en avion, mais on
n'empêche pas une petite rivière de couler. Et dans ce Paris
supèr-civilisé de la place de l'Opéra, n'oublions point qu'on
n'a pu détourner le cours d'un humble cours d'eau... Il est
caché, mais il se fraie toujours son chemin, sous nos métros,
sous nos autos...
Qu'on le veuille ou non, la nature a mis en nous une cer-
taine faiblesse qui est tout notre charme et toute notre puis-
sance—Soyons sportives, mais restons femmes. Soyons
actives, mais n'abi i |Uons rien, aux heures de repos, d'une
certaine grâce alanguie.
Et laissons toujours croire aux hommes que nous avons
besoin d'être protégées... Cela flatte tellement leur amour-
propre ! N'oublions point que ce sont de grands enfants
vaniteux...
Mais je prêche des convaincues... Les lectrices des Diman-
ches — je le vois' bien par les lettres que je reçois — sont des
Françaises sages et pondérées, chez qui la douceur et la ten-
dresse fleurissent naturellement, et qui savent bien que tout
le bonheur de la terre vient dans l'amour, dans cette enivrante
soumission à la loi de chérir et de bercer et que nous sommes
d'autant plus fortes que notre coeur se donne d'un plus sin-
cère et d'un plus loyal élan.
MARTINE.
LES GRAVURES ANCIENNES
NETTOYAGE ET ENTRETIEN
Les gravures anciennes sont trop précieuses pour ne pas
attirer l'attention des maîtresses de maisons soucieuses
de la parfaite ordonnance de leur logis, autant que de son
bel aspect décoratif. - -. ■ - " ■ .
ir faut tout à la fois éviter les nettoyages intempestifs,
et combattre l'action de la poussière et des infiniment
.petits.
Dès qu'on aperçoit sur une gravure des traînées de pous-
sière s'etalant sur les marges, on doit décrocher la gravure
et en examiner le dos.
On voit alors que le papier recouvrant le dos du cadre
est crevé et décollé en plusieurs endroits. H faudra donc,
dès qu'on aura quelques loisirs, couper ce papier à l'aide
d'une lame de canif, écarter soigneusement les petites
.pointes qui le retiennent. Cela est relativement aisé car
ces pointes, menues et flexibles, sont plantées dans la feuil-
lure du cadre.
Après avoir enlevé le carton du dos et;retiré avec pré-
caution la gravure, en veillant à nepoiut déchirer les marges,
souffler à. l'aide d'un petit soufflet la poussière qu'il.faut
chasser sans l'étaler sur la gravure; pour cela il faut suivre
chaque trace noire et souffler du centre de la gravure vers
la périphérie.
Si après un soufflage consciencieux quelques traces
demeurent, essayer de les enlever avec un linge très fin,
en procédant très légèrement et par petites touches.
Si les marges restent encrassées, on les passera à la
gomme très douce et très tendre ou avec de la mie. de pain
rassis émiettée et tamisée, de manière que nulle aspérité
n'égratigne le papier.
Si la gravure présente des taches de moisissure, de?
traces jaunâtres, il est difficile de .les enlever soi-même
surtout si la gravure est de grande dimension. Voiri com-
ment procèdent' les professionnels pour détacher les gra-
vures noires anciennes : dans une cuve où la gravure pourra
être trempée à l'aise et bien étalée, faire un bain d'eau
javelée donnant 50 au pèse-acide ; c'est dire que pour un
extrait de 250 on mettra quatre parties d'eau de pluie cle
préférence, ou d'eau distillée pour une d'eau de javel.
Placer la gravure sur une plaque de verre légèrement,
plus grande ; cette plaque est indispensable, car elle évite
de déchirer la gravure, le papier mouillé se crevant au
moindre mouvement.
La gravure est donc placée sur le verre, le dos toucha m
ce dernier. Immerger le tout et remuer doucement clans
la cuve, jusqu'à ce que les taches soient presque disparues :
vider le réi ipient et le mettre sous un robinet coulant à
filet mince pendant cinq ou six heures. 11 faut que. par
un rinçage abondant, toute trace de chlore disparaisse
du papier, faute de quoi, ce dernier, au séchage et sous
l'influence de la lumière, montrerait des traces jaunies
qui deviendraient presque indélébiles.
: Le rinçage terminé, retirer support cle verre et gni-
1 vure et laisser sécher à. demi.
Quand le papier, humide encore, est un peu moins fra-
gile, le faire glisser sur un lit de feuilles de buvard parfai-
tement propre, recouvrir d'autres buvards et laisser sécher
sous presse.
On voit que ce nettoyage à fond comporte de minu-
tieuses pré. autions.
La gravure époussetée ou nettoyée et parfaitement
sèche sera replacée dans son cadre.
Ce dernier bien essuyé, rainures et moulures, à l'aide
d'un chiffon doux, aura sa vitre soigneusement laite à
l'aide d'alcool à brûler coupé d'eau, à l'intérieur comme à
l'intérieur.
N'utiliser pour ce nettoyage que des chiffons très fins,
car il ' ne faut pas faire de stries ; ce qui ne manquerait
pas de se produire si.on utilisait du papier iouraal ou du
3 papier de soie. v
il Replacer la gravure bien d'aplomb, mettre !e carton,
parfaitement propre, rajuster les pointes, puis coller sur
I 'tout le dos une feuille de papier bleu ou gris, afin que la
I poussière ne se puisse glisser à l'intérieur.
! SIMONE.
I CHANSON DE FORTUNIO
1 —........—
I 5; vous croyez que je van dire
I Qui -j'ose aimer,
I v )<• ne saurais, pour un empire.
Vous la nommer.
Nous allons chanter à la ronde.
Si vous voulez,
One je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.
]e fais ce que sa fantaisie ■ ;
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui - faut ma vie,
La lui. donner.
Du mat qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
]'en porte -1'âme déchirée
Jusqu'à mourir. ' . ■ . . .
Mats j'aime trop pour que je die
. Qui j'ose aimer,' , .,
'Et je veux mourir pour ma mie ' .-.
Sans' la nommer. - ' _
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