Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-07-06
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 juillet 1894 06 juillet 1894
Description : 1894/07/06 (Numéro 3780). 1894/07/06 (Numéro 3780).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2008
̃Païus,-
LE MATIN,
'2
il dit qu'où les excepte de l'amnistio. pyrce
qu'ils sont républicains (même M. 1 sillon I).
tandis qu'on appuie sa majorité sur les
boulan listes monarchistes.
M. de Maillé proteste au nom des rno-
narchisles, qui étaient où minorité dans le
L'orateur rappelle a ta Chambre que le
jour môme de l'arrivée à la présidence du
conseil de M. Casioiir-Perior< tes répu-
blicains ont voté l'amnistie en majo-
Le gouvernement fait l'apaisement du
côté du clergé, qui professe le mépris des
lois: il ne le fait pas du côté des ou-
vriers.
M. Etienne n'a cessé de rappeler il l'o-
rateur qu il parlait sur l'urgence et non sur
te fond.
Eniin, M. Pelletan consent il abréger et
cède la narole à M. Ernest Roche, socialiste
rochefoitiste, qui demande l'urgence et Iti
discussion immédiate, sans que le gouver-
nement intervienne dans le débat.
M. Charles Dupuy.
Le président du'conseil, malgré M. Pelle-
tan qui lui a reproché son silence et M.
Ernest. Roche qui prétend le lui imposer,
> veut dégager sa responsabilité,
Il s'oppose au vote de l'urgence. Le mo-
F, ment est absolument mal choisi pour l'am-
A l'occasion du 14 juillet et de l'avènement
du président de la République (On s'exclame
à l'Extrême Gauche; polit-quoi? le mot s'ap-
plique aussi bien aux fonctions électives
qu'aux héréditaires.) le gouvernement a exa-
i miné quelles mesures de clémence il con-
venait d'appliquer. Il n'a pas oublié les ou-
vriers il fera grâce aux égarés, mais non
aux meneurs et aux excitateurs. (Vifs ap-
plaudissements).
Quant aux délits de presse, il en est qui
ne sont pas ordinaires par exemple, ce-
lui du journaliste M. Breton, défendu par
M. Yiviaui, qui menaçait M. Cârnot, s'il ne
graciait pas Henry, de voir « sa carcasse de
bois disloyuée loar une bombe 1 »
Et maintenant, conclut M. Dupuy, fai-
tes ce que vous voudrez
M, René GoBlet.
Décidément, ceux qui entrevoyaient der-
rière le petit homme d'Etat qu'était M. Go-
blet le petit factieux qu'il est devenu
étaient clairvoyants.
L'ancien président du conseil est tout à
fait enrôlé comma -enfant de troupe dans
l'armée que commandent MM. Coûtant,
Chauvin, FabéTot et consorts.
M. -Goblet reprocha' au gouvernement
d'avoir fait uu choix .entre les condamnés
pour faits de. grève. En outre, la grâce
n'est pas l'amnistie.
M. Dupuy n'a rien dit des condamnés de
la Haute Cour. Cette question pèse lourde-
ment sur l'avenir de la République.
Quant à l'article de M. Breton, ce n'est
pas la cause de l'assassinat de M. Carnot.
S5'il faut chercheur l'inspiration de Caserio,"
on la trouve dans les Cltktintents, de Vic-
tor Hugo %a proteste énergiquement.
Mais le vrai coupable, l'auteur responsa-
ble de l'assassinat, c'est le ministre, dont la
police a été en défaut.
Les communards et les socialistes exul-
tent, et, pendant plus do cinq minutes, ils
se donnent le plaisir d'appeler assassin
M. Charles Dupuy, qui ne semble pas très
ému d'une si ridicule accusation.
M. Pourquery de Boisserin monte à la
tribune pour parler sans rien dire.
A la majorité de 377 voix contre 157, l'ur-
gence n'est pas déclarée.
Si cette séance n'a pas dégénéré comme
les précédentes en tumulte indescriptible,
encore une fois il en faut rendre grâce au
sang-froid de M. Etienne.
A aujourd'hui, séance de raisins secs.
AU SÉNAT
Projets divers L'Opéra-Comique-
Le rengagement des sous-
officiers.
Le Sénat adopte successivement le pro-
jet de conveutiou commerciale entre la
trance et la Bolivie; le projet ouvrant un
crédit pour la reconstruction de l'Opéra-
Comique les projets modifiant les articles
et G de la loi du 18 mars 1889 sur le ren-
gagement des sous-officiers le projet ten-
dant à l'essai de mobilisation de deux régi-
ments de cavalerie de réserve.
Il valide l'élection de M. Jacques Hé-
brard et voto la proposition Labbé modi-
fiant l'article 29 de la loi de recrutement de
1889 en ce qui concerne les étudiants en
médecine..
Cette proposition augmente d'une année
le délai a impartir à ces étudiants, qui ne
font qu'un an de service, pour conquérir le
grade de docteur. Ils auront donc mainte-
nant jusqu'à vingt-sept ans.
La même faveur est accordée aux étu-
diants en droit sur un amendement de M.
Thézard et malgré l'opposition du minis-
tre de la guerre.
Séance aujourd'hui.
UN REPAIRE D'ANARCHISTES
Dans les Vosges Un fils de magis-
trat anarchiste La révolte
au Baufroy Douze
expulsions.
Saint-Diè, 5 juillet. D'un correspon-
dant. On a dit que Joseph Léger, le
jeune jardinier anarchiste arrêté à la Va-
renne-Saint-Hilaire, avait appartenu à une
ferme-école sise près de Mirecourt, laquelle
serait un véritable repaire d'anarchistes. Je
me suis rendu à Mirecourt, et voici les dé-
tails que j'ai recueillis.
Il s'agit de la ferme-école du Baufroy,
qui est située à une lieue de Mirecourt et
qui comporte près de cent quatre-vingts
hectares.
r Il y a là, en temps ordinaire, une tren-
,taine d'élèves qui font gratuitement la
ferme-école est subventionnée par l'Etat
;leurs études agricoles et qui, après un sé-
jour de deux ans, reçoivent un diplôme et
une allocation de trois ou quatre cents
francs.
Voici les renseignements que j'ai obtenus
d'un des principaux professeurs de l'é-
cole
Il y a juste un an que J. Léger est entré
au Baufroy. Son caractère, qui paraissait
fort doux, se modifia brusquement sous
l'influence d'un de ses camarades absolu-
ment perverti. Ce dernier était le fils d'un
magistrat distingué et avait été placé par
son père, en désespoir de cause, à la ferme-
école après voir été chassé de plusieurs
collèges. Ce dangereux vaurien fut bientôt
renvoyé du Baufroy pour escroquerie et in-
subordination. De fait, il avait fomenté dans
ia maison de véritables révoltes. Il paraît
qu'il fut placé dans une autre ferme, mais
qu'il s'enfuit un beau matin et qu'il se ca-
che actuellement dans quelque coin de
Paris.
Précoce gredin.
Je vous l'ai dit, ce précoce gredin avait
pris un grand ascendant sur Joseph Léger.
Celui-ci s'enfuit, à son tour. dans les
premiers jours du mois d'avril dernier et
trouva une place de jardinier à la Varenne-
Saint-Hilaire, chez M. Breton, à qui il pré-
'senta de faux certificats.
M. Breton, ne trouvant pas ces attesta-
tions suffisantes, demanda des renseigne-
ments supplémentaires au directeur de la
ferme-école du Baufroy et fut bientôt édifié
sur le compte de Joseph Léger; toutefois,
comme il était satisfait de son jeune jardi-
nier, il le conserva à son service.
On croit ici que le tuteur de Léger M.
Victor Doullens, qui demeure à Paris, rue
Cambronne intervint probablement au-
près de M. Breton en faveur de son pu-
pilule.
Depuis que Léger et son ami ont quitté
le Baufroy, les autres élevés sont devenus
ce point indisciplinés que la direction a
dû sévir. Elle a renvoyé douze jeunes
gens.
GeXaiÊ est d'autant Plus
mais et;qu'aucun journal ne pénètre dans
la férmë-iicblei C'est 'dbnc uniquement à
l'ardente propagande exercée par les deux
jeunes anarchistes sur leurs camarades,
que sontdiis les nombreux actes .dïosu-
bordinatiôn qui viennent de désorganiser
momentanément lé Baufroy. ̃
Tout rentrera bientôt dans l'ordre.
LA FÊTE DU 14 JUILLET
Le vote du conseil municipal Vaine
manifestation.
On sait que le conseil municipal a émis le
vœu que malgré la mort de M. Carnot la
fête nationale du 14 Juillet soit célébré
comme les années précédentes:'
On peut'se demander si le vote de nos
conseillers n'est pas une de ces vpjn.es ma-
nifestations dont l'Hôtel de Ville est trop
souvent le théâtre et si, en affirmant plato-
niquement leur intention de fêter quand
même le 14 Juillet, nos édiles n'ont pas
voulu que sauvegarder le principe d'une
fête qui depuis quelques années avait beau-
coup perdu dans la faveur du public et
qu'une interruption compromettrait peut-
être irrémédiablement.
Quoi qu'il en soit, la décision du conseil
semble destinée à rester lettre morte. En
effet; le gouvernement lui refuse et son
appui et sa subvention la revue due Long-
champ est de môme les représen-
tations gratuites dans les théâtres; d'autre
part, pas d'illuminations, et, enfin, tes com-
pagnies de chemins ;le fer ont fait savoir
'qu'elles n'organiseraient pas de trains de
plaisir.
Par quoi nos conseillers entendent-ils
remplacer ces principaux, pour ne pas dire
uniques, éléments d'attraits de la fête, on
se te demande vainement.
Une protestation.
Disons à ce propos que la suppression
du feu d'artifice a provoqué dans 1 honora-
ble corporation des artiticiers de la Seine
une vive émotion, émotion qui se traduit
par la lettre suivante, dans laquelle ils atti-
rent l'attention des pouvoirs publics sur le
grave préjudice qui leur est causé
.Cotte mesure, que nous sommes loin de
blâmer, ne laisse aucune espérance de gagner
leur vieàunoi'oult! d'ouvriers dont le métier ne
consiste qu'à tiavailler pendant toute une an-
née en vue de la fête nationale.
Parmi ces humbfes je citerai les artificiers,
formant en France une corporation de plus.de.
deux mille ouvriers, qui vunt se trouver, par
le fait do la décision gouvernementale, pendant
un an sans aucun travail.
Je crois être l'intcrprèto de toutes les corpo-
rations qui sC trouvent daas notre cas, tellos
que les décorateurs, illuminateurs, etc. Une pé-
tition que nous adressons M. le président du
conseil des ministres a pour but de faire pour
cette annCe reculer la l'cte nationale a la date
que le gouvernement jugera convenable.
C'est dans l'espoir, etc.
Pour les artificiers du département
de la Seine,
Le délégué, BOLL.
I! y a là une solution à examiner.
LES BREVETS TURPIB
La commission spéciale Délai iné-
vitable Interview apocryphe.
Quelques-uns de nos, confrères ont an-
noncé que la commission chargée de l'exa-
men des inventions intéressant l'armée
doit se réunir dans quelques iours et aura
vraisemblablement à donner son"avis sur
l'invention du chimiste Turpiu.
Cette information est inexacte. La com-
mission doit bien se réunir, en effet, mais
elle ne pourra émettre la moindre opinion
au sujet de la fameuse invention par la
raison toute simple que le dossier et les
pièces ne lui ont pas encore été communi-
quées.
Pour que cette communication ait lieu, il
faut, comme nous l'avons déjà dit, du reste,
que l'auteur de l'invention adresse lui-
même au ministère de la guerre ou Il la
commission des inventions applicables à la
défense nationale un duplicata des pièces
déposées par lui au ministère du commerce.
Sans cette formalité, expressément exi-
gée par la loi, la commission continuera
bien iL se réunir deux fois par mois, mais
ne s'occupera toujours pas du fameux
dossier, qui est condamné ainsi à languir
encore, deux mois durant, dans les cartons
du ministère.
Ajoutons que M. Turpin, dont un journal
du soir, la Patrie, a publié une longue et
minutieuse interview, a protesté, dans le
Temps, contre le langage qui lui était at-
tribué.
L'iracible inventeur, qui se trouvait il,
la terrasse d'un grand café du boulevard
eu compagnie de deux de nos confrères,
montrait même une irritation extrêmement
vive du langage qui lui avait été prêté.
LA VICE-PRESIDENCE
La siège de M. Burdeau Les can-
didats.
La Chambre doit procéder aujourd'hui à
l'élection d'un vice-président en remplace-
ment de M. Burdeau, élu président.
Deux candidats républicains sont en pré-
sence M. Clausel de Coussergues, pré-
senté par le Centre, et M. Dupuy-Dutemps,
présenté par les progressistes.
M. Dupuy-Dutemps, qui était déjà candi-
dat au moment de l'élection de M. Burdeau,
était, dans l'ordre des suffrages obtenus,
arrivé immédiatement après lui.
CONSEIL DES MINISTRES
Grâces accordées par le président de
la République Achat de l'Ecole
Monge.
Le président de la République, à l'occa-
sion de la fête du 14 Juillet et de son élec-
tion, a, conformément aux indications four-
nies par le garde des sceaux, signé un dé-
cret accordant 374 grâces individuelles, par-
tielles ou totales.
M. Georges Leygues, ministre de l'ins-
truction publique, a été autorisé à déposer
un projet ouvrant un crédit de 4,800,000
francs pour l'achat par l'Etat de l'Ecole
Monge.
LA RENTE ITALIENNE
Le projet de réduction Rejet par
le Sénat.
ROME, 5 juillet. -D'un correspondant.
La commission permanente du Sénat
pour les finances a rejeté aujourd'hui, par
11 voix contre 5, le projet du gouvernement
tendant à la réduction de l'intérêt de la
rente.
Néanmoins, on est assuré de l'approba-
tion par le Sénat de toutes les mesures fi-
nancières^ proposées par le gouvernement,
telles que la Chambre les a votées.
LES DESORDRES DE LYON
LYON, 5 juillet. D'un correspondant,
MM. Chevalier, Joly et Chantreuil, juge
d'instruction, continuent à interroger les in-
dividus mis à leur disposition et inculpés
de pillage et d'incendie durant les manifes-
tations qui suivirent l'assassinat de M.
Carnot.
Ils croient pouvoir relever contre plu-
sieurs des manifestants des charges suffi-
santes pour les envoyer devant la cour
d'assises.
M. BONQHl AU QUIRINbL
Roue, 5 juillet. D'un correspondant,
Le roi a reçu aujourd'hui M. Bonghi.
DN AKI DE CASERIO
/'L'arrestation d'un anarchiste à Saint-
Etienne Enquête à propos du
complot.
Saint-Etienne, 5 juillet. Par service
spécial. L'anarchiste Mourguos, arrêté
récemment à Cette en qualité d'ami intime
de Caserio, est un anarchiste militant do la
ré"ion de Saint-Etienne.
Il fut compris dans les arrestations qui
eurent lieu le 1er janvier et exerçait à
cette époque le métier de plâtrier. Il pur-
gea un mois de prison, mais il quitta Saint-
Ktienne pour aller dans le Midi.
On prétend, dans les milieux anarchistes
de Saint-Etienne, que Mourgues se mit im-
.mèdiatement en relations avec Cascrio,
qu'il connaissait déj:i pour l'avoir vu il
Saint-Etienne, où il apportait la correspon-
dance anarchiste, des placards, etc.
D'après la même source, Caserio serait
descendu souvent, à Saint-Etienne, chez
ouvrier italien, anarchiste, rue
Saint-François, qui prit-la fuite au moment
où des perquisitions établissaient que son
domicile servait de refuge aux compagnons
malheureux.
Le complot contre M. Carnot aurait été
connu des anarchistes de Saint- Kliou ne.
La police se livre une
L-SToisT'ÏXGÊPTiON
L'entente internationale concernant
les anarchistes Opinion de
la presse allemande.
Bkulin, 5 juillet. Par service spécial
Les journaux libéraux approuvent le
gouvernement de résister l'invitation réi-
térée do demander des lois d'exception
contre les anarchistes.
La pre.-se conservatrice mène une cam-
pagne contre le chancelier.et l'accuse d im-
La l'ost dit qu'il faut absolument frapper
les agitateurs et qu'il est nécessaire dans ce
but de restreindre la liberté de la presse et
le droit de réuuion et d'association.
La Gazette libérale dit « Tous les
1 iiomiôtes gens condamnent les attentats
anarchistes. Il fout se garder de porter at-
teinte Cette unanimité par des lois d'ex-
ception ii,ùi. soulèveraient dos discussions
irritantes..
Seuls les gouveruemecrts faibles éprou-
vent le besoin, après de semblables atten-
tats, de faire du zèle pour paraître forts. »
L'Espagne et les autres puissances
Projet soumis aux Cortès.
Madrid, 5 juin, Par service spécial.
Le gouvernement a décidé de déposer
un projet de loi .tendant il obtenir des
Cortès l'autorisation d'établir des conven-
tions de modus Vivendi commerciales, sur
les bases du tarif miuimum et accordant
les avantages déjà concédés aux nations
ayant des traités avec l'Espagne.
SÉQUESTRE LEVÉ
Echo du Panama Le tribunal do
Berlin.
Le tribunal de ISerljn, la suite de la
transaction intervenue entre la compagnie
de Panama, les héritiers Reinaeh el-Uorué?
a a levé le séquestre sur les im-
meubles apnarlenant à eu dernier et situés
DECOUVERTE DE DYNAMITE
Alger, 5 juillet. Par service spécial.
•– La potiae a découvert, chez un Espagnol
habitant le quartier de Bab-el-Oued, une di-
zaiue de cartouches de dynamite dissiou-
lées claus une petite boite, ainsi qu'une
centaine de détonateurs et des mèches.
L'Espagnol a été arrêté.
LE CHOLERA EN RUSSIE
SAiNT-PûTEus-Boun», 5 juillet. Par ser-
vice spécial. Du loi" au juillet, il y a
eu 18 cas de cboléra et 4 décès Il Cronstadt,
et, du 3 au 4 juillet, 18 cas et 5 décès à
Saint-Pétersbourg.
SPORT ANGLAIS
Londues, G juillet 1894. -Par fil spécial, -1 t
La Prineess of Wales's Stakes, l'épreuve
l'allocation de &}O,(itK) francs, a été disputée
hier il Newinarket par un champ d'élite com-
posé -de Ladas, lsington, lîavensuury, Uœburn
lsinglàss, quai gagna le Derby et les grandes
épreuves do l'an dernier, a enlevé ce fameux
Stahes oh Ladas n'a pu mieux faire que d'arl'i-
ver troisième.
Le désappointement a été considérable, car
on considérait 16 poulain do lord Rosebery J:
comme imbattable; il faut en rabattre et con- 1
sidérer Ludas comme un animal dont on s'est
beaucoup exagéré la vuleur et qui n'a jamais
rencontré que des adversaires très médiocres,
dont il a toujours eu raison.
Les autres courses n'ont pas existé.
P1'incess of Wales's stalles. francs,
1,600 mètres.
Isinelas, a M. Mac Galmont.. (Tom Loatos) i
Bullingdon, au duc de Westminster
(Mornington Cannon) 2
Ladas, à lord Rosebery (J. Watts) 3
Saint-Florian, à M. Douglas-Baird. (PraU) 4
Non placés Raeburn, lîavensbury, Pries-
tholme.
Dernier betling 8/15 Ladas, 100/12 Isinglas,
8/1 Havensbury, 10/1 Haeburn, 33/1 Saint-Flo-
rian, 50/1 Bullingdon, Priesttiolme.
Gagné d'une tète trois longueurs du deuxiè-
me au troisième.
Durée de la course l' fi8" 2/5.
LES JOURNAUX DE CE $ATI»
LES TRISTESSES DU POUVOIR
Du Figaro
Un archevêque qui a fait autrefois, a Saint-
Roch, le catéchisme à Mme Carnot et qui était,
ces jours-ci, de passage il Paris, a été reçu
mardi par la veuve du président de la ltépu-
blique.
Vous ne sauriez croire, lui a dit Mme
Carnot, combien je suis soutenue, dans le
malheur qui me frappe, par mes sentiments
chrétiens, et combien ma foi de chrétienne
m'a réconfortée au milieu des nombreuses
épreuves, insoupçonnées de la plus grande
partie du public, qui ne m'ont pas été mélia-
gées depuis que M. Carnot a été nommé pré-
sident de la République.
Depuis le jour où nous sommes entrés il l'E-
lysée, mon mari ni moi n'avons pas, en effet,
passé vingt-quatre heures sans recevoir, soit
des lettres de menaces, soit des avis nous pré-
venant que des complots étaient tramés contre
le chef de l'Etat.
Aussi je vivais dans des transes continuel-
les, surtout lorsque M. Carnot était en voyage,
ou simplement à la promenade. Je ne cessais
de trembler pour sa vie, et lorsqu'après une
absence plus ou moins prolongée, je le re-
voyais enfin, nous tombions dans les bras l'un
de l'autre, heureux et presque surpris de nous
retrouver.
L'expression de tels sentiments honore trop
une femme pour que Mme Carnot ne nous
pardonne pas l'indiscrétion que nous venons
de commettre.
LES CONDAMNES GRACIÉS
On sait que le président t de la République
a signé trois cent soixante-quatorze grâces
partielles ou totales.
A ce propos, le Rappel donne les rensei-
gnements suivsats
Sur les trois cent soixante-quatorze graciés
figurent avec remise totale t& restant de leur
peine tous les condamnés pour fait, de grève;
ceux-ci n'étaient pas d'ailleurs au nonli1.1"0 de.
plus de vingt.
on s'en souvient, à dix jours de prison pour
son rôle dans la grève de Trignac, a été exclu
du bénéfice de la grâce.
En dehors de ces vingt grévistes, il y a trois
ou quatre condamnés pour délits électoraux.
Tout le reste des graciés se compose de con-
damnés de droit commun qui, par leur con-
duite, se sont rendus (lignes de cette me-
sure.
On a exclu de la grâce tous lés condamnis
pour excitation au crime, apologie de faits
qualifiés crimes, provocation à l'indiscipline
des militaires par la voie de l'écrit ou de la
parole.
NAUNDORFF DEMASQUE
Le Gaulois publie une curieuse lettrequi
a été adressée par le comte Georges de
moins il M. Jules Cornély.
Nous en extrayons le passage suivant
Monsieur,
Après IL[, dans le journal lo 1'emps,
le résumé ,de la conférence de M. Laguerre
sur Louis et l'allusion à la légitimité des
Kaundorlï qui la termine, j'ai eu l'honneur de
vous de Vichy, où je faisais une saison,
que je possédais deux lettres curieuses du
premier NaundorlV, qui avait pris le titre do
dnc de Normandie.
En rentrant chez moi, je m'empresso de
vous en adresser une copie certifiée et de vous
donner une courte explication sur lo fait qui
J'ai trouvé, dans l'héritage du comte Alfred
de Fal!oux, un certain nombre de docu-
ments et de souvenirs 'relatifs la famille
royale.
Mmo de Falloux, mère du grand homme
d'Etat, avait été élevée à Vcrsailles avec le
Dauphin et Madame Royale.
Sa mère, la marquise de Soucy, sous-nou-
vernante des Enfants de France, se trouvait
près cle la reine, au 10 août, et fut chargée de
reconduire ù Vienne. en 179U, celle qui, peu de
temps après, allait devenir la duchesse d'An.
goulôme.
En 1KS5, M. Nau-ndorff, se prétendant
Louis XVII, vint il Paris et tonta de se faire
heconnaltre pour lél par un certain nombre de
personnes ayant vécu dans l'intimité du mal-
heureux prince.
il pria donc Mme Frambaud de le met.
tre en rapport avec Mme de Falloux, née
Suucy.
Bien qu'elle se méfiât de l'authenticité du
prétendu Louis XVII, cette dernière accepta le
rendez-vous, et l'une do ses premières paroles
füt celle-ci
Si vous êtes vraiment le Dauphin, vous
devez vous souvenir parfaitement du nom que
vous me donniez en jouant à VersailleS
M. Naundorf se troubla et ne put retrouver
le nom.
CASERIO A CETTE
.Un rédacteur de l'Evénement a inter-
viewé, sur Caserio, le maire de Cette, de
passage à Paris
Santo Caserio était certainement, dit le
jeune maire, un anarchisto connu.
Ainsi, lorsque, le lendemaiiAle l'assassinat.
1g préfet de l'Hérault vint à Cette, je fus l'at-
tendre a la gare. A peine eut-il descendu du
train, qu'il pria le commissaire de police cte
lui communiquer la liste des anarchistes. Te-
nez, fit-il aussitôt qu'il l'eut sous les yeux,
voilà l'assassin do M. Carnot. Et en disant
cela, il montrait de l'onglc le nom de Caserio
Santo.
Caserio Santo était inscrit le quatrième sur
la liste
La préfecture en avait donc été avertie ainsi
que la Sûreté.
Notre police connaissait Caserio, elle le sur-
Veillait, mais il lui fut facile de quitter le pays
sans qu'elle le sut.
Ma police elle ne se compose que do quel-
I ques agents, et nuus avons a Cotte des quan-
aussi no peut-dlo continuellement surveiller
les compagnons, qui deviennent de plus en
plus nombreux.
Puis revenant a l'assassin do M. Carnot.
Casorio Saui,o parlait peu, mais néan-
moins on cite de Iui quelques conversations.
Un juur qu'en sa présence on s'entretenait
nie M. Garnot, il dit dans son jargon de Mila-
nais
Le président, je l'ai condamné I,
Une autre fois, que ses camarades causaient
dos derniers attentats anarchistes:
Ce n'est pus les bombes qu'il faut j'em-
ploierai mieux
Et la phrase s'acheva par un geste signifi-
Il imita un cuup de poignard.
L'AFFAIRE SCHIFFMACHER
Du XIX* SièCle
Le sous-lieutenant Schiffmacher avait.il, le
droit de porter un revolver chargé ?
Mc Jules Deroste, au nom du général Edon,
soutiendra que l'officier a agi contrairement
au règlement en portant, au cours d'une ins-
pection, un revolver chargé.
L'honorable avocat ajoutera qu'aux termes
de l'article 4 de l'instruction du G mai 18(J0, le
général Edon avait ledroit et le devoir de s'as-
surer que l'officier Schiffmacher était pourvu
du revolver modèle 1802 et non d'un autre. Par
conséquent aucune imprudence n'est à repro-
cher au général.
Le commissaire 'du gouvernement soutien-
dra naturellement la thèse contraire. A l'ap-
pui do son système, l'organe du ministère pu-
blic invoquera également l'instruction minis-
térielle du 6 mai 1800 qui définit la tenue de
campagne et qui prescrit que les officiers doi-
vent, en temps de grandes manœuvres, avoir
sur eux dix huât cartouches.
S'il n'existe que douze alvéoles iL cartouches
dans la ceinture de l'officier, donc forcément
les six autres cartouches doivent se trouver
dans le barillet du revolver.
En un mot, le devoir du sous-lieutenant
Schiffmncher était d'avoir son revolver chargé.
D'autant plus que le général Moulins, sous les
ordres duquel il était, exigeait formellement le
port de dix-huit cartouches. Par suite le géné-
rat Edon tombe, sans discussion possible, sous
le coup de l'article 319 du Code pénal, article
ainsi conçu
« Quiconque, par maladresse, imprudence,
inattention, négligence ou inobservation des
règlements, aura commis involontairement un
homicide ou en aura involontairement été la
cause, .sera puni d'un emprisonnement de
trois mois il deux ans et d'une amende de 50
a GOO francs. »
UN OPÉRA ITALIEN A PARIS
Du Journal des Débats
II y a un an environ, M. Edouard Sonzogno,
le fameux éditeur qui est en même temps pro-
priétaire du Secolo, fit part à M. Théodore de
Glaser, l'agent théâtral bien connu, du projet
qu'il nourrissait de confier, comme autrefois,
l'interprétation d'ouvrages italiens à des artis-
tes italiens, sur un théâtre de Paris. (On se
rappelle 'qu'en 1889, lors de l'Exposition, M.
Edouard Sonzogno, fit une entreprise sembla-
ble au théâtre de la Gaîté.)
Aprés avoielonguement étudié la question,
ces messieurs ont pris, hier soir, les résolu-
tions suivantes du 16 mai au 16 juin 1895,
une troupe, engagée par M. Sonzogno, donnera
des représentations d'ouvrages italiens non
ençore entendus il Paris et choisis parmi les
œuvres des jeunes compositeurs tels que
MM. Leon Cavallo, Mascagni, etc.
Dans cet espace d'un mois, on consacrera
une huitaine de soirées à dix ou douze opéras
nouveaux. Les mêmes spectacles seront re-
nouvelés deux ou trois fois au plus.
L'orchestre et les chœurs, environ 150 per-
sonnes, les costumes et les décors seront em-
pruntés au théâtre internationel de Milan dont
M. Sonzogno est directeur. M. Sonzogno, étant
également propriétaire des théâtres de Merca-
dante et de San-Garlo, à Naples, ainsi que du
théâtre Pergola, à Florence, recrutera les ar-
tistes dans les troupes de ces quatre théâtres.
Le personnel chantant de ces grandes scènes
italiennes est, parait-il, tout à fait de premier
ordre.
On devine_aisément que le transport de tous
ces éléments réunis nécessitera des frais
énormes. Jamais aucune troupe en tournée,
pas nième la fameuse compagnie des Meinin-
gen, n'aura occasionné un tel déplacement de
matériel et d'artistes. Seuls, les figurants se-
ront engagés par soirée à Paris même.
SWINBURNE A LA FRANCE
Le grand poète anglais Swinburne envoie
à M. Auguste Vaoquerie le mot et les vers
qu'on va lire et que notre confrère publie
dans le Rappel
Mon cher ami,
Je vous envoie ces vers de sympathie pour
la France dont tout Anglais loyal partage
en ce moment le deuil. A.-C. Sw.
Carnot. La Mort s'élevant sur des ailes
de feu et de haine, est venue de cet éternel
enfer où l'âme de l'anarchie siffle et se tord
Elle a, d'un coup cruel, brisé un noble cœur.
Deux fois déjà, par delà la large mer qui se
gonfle vers l'ouest, elle avait armé des mains
pour commettre sur Lincoln etsurGardUeliUe
adieu à la Fraâce.
France, le cour qui aujourd'hui ne re-
rait pas avec toi n'aurait jamais aimé la justice
et la liberté. rlréacité de ta main, le bâton do
l'Etat a été brisé. L'espoir, découragé d'un-
goisse, doute si la libecté même est libre.
La morsure du serpent a été ressentie par-
tout, et ia mer n'a plus séparé les cours.
VOL DANS LES MUSEES DE MARSEILLE
De Marseille au Petit Parisien
Les musées do Marseille n'ont pas do chance
on en est encore iL chercher les voleurs du mu-
sée Borely, et un méfait analogue vient de se
produire au musée de Longciiamp.
Des malfaiteurs se sont introduits avec ef-
fraction dans une salle inférieure de ce der-
nier musée et v ont enlevé trois tableaux et
trois dessins d'une grande valeur, dont un Van
DyCk et un Rembrandt.
Détail curieux le conservateur ayant si-
gnalé, il y a quelque ternps, la facilité avec la-
quelle 011 pouvait s'introduire du dehors dans
cette partie du musée, on avait placé en obser-
vation deux agents de police, mais, hier. on
jugea il propos de supprimer ce service, et, ce
matin, les tableaux ont été enlevés dans les
mcmes conditions que fut enlevée la croix de
l'évcque de Belsunce an château Borcly.
On n'a aucun indlco permettant de retrouver
les coupables. •
UN COMBLE
Du Figaro
Caserio Santo, l'assassin, vient d'adresser,
par l'entremise du ministère de l'intérieur, il
M. uasimir-Perier, président de la République,
une lettre dans laquelle il le prie de vouloir
bien lui envoyer quoique argent «pour adoucir
le régime un peu sévère de la prison » I
La chose est absolument authentique d'ail-
leurs nous ne nous permettrions pas de plai-
santer sur un tel sujet.
« Je suis très mal nourri, dit l'assassin, et
en somme vous me devez bien un secours,
puisque c'est il moi que vous devez d'ëtro pré-
sident de la République!
Quoi cynisme 9
L'ETERNEL BACHOT
Du Gaulois
C'était hier l'ouverture de la chasse do la
chasse à ce bouton de cristal qu'on appello le
diplôme de bachelier.
On me confie le chiffre total, officiel. dos can-
llidats qui se présentent, ce mois, rien ctu'it
la Sorbonne-. Il est coquet
SIX miï.m: uuit CI' cisqua.nttk ET un
Près de sept mille jeunes gens viennent
composer, do midi il quatre heures, une « Let-
tre de Varius à Virgile pour le féliciter des
Géoi'giques », ou traduire le « Discours d'An-
nibal* a ses soldats après la prise de Sagonte ».
NOUVELLES A LA MAIN
Du Charivari:
M. Aubépin, l'ox-président qui vient de mou-
rir, était un cassant.
D'une intelligence et d'une compétence incon-
testables, il avait des fois des coups de boutoir
Exemple
Un jour, plaidait devant lui un avocat
effroyablement prolixe et souverainement en-
dormant.
Cela durait depuis prvs de deux heures
déjà, quand cet intarissable s'adressant au
tribunal
Je vous demande pardon, mais j'aurais
besoin de m "étendre.
M. Aubépin, se penchant alors vers le con-
seiller do droits
Et nous donc
Un Album historique Souvenir
Avis éventuels.
Les demandes concernant 1' « Album
historiquenous nous arrivent en nombre
tellement considérable que, malgré no-
tre bon vouloir, il nous est impossible
D'écrire et de réclamer los frais de
95 centimes pour transport aux sous-
cripteurs des départements qui ont omis
cette formalité;
2° D'expédier les Albums demandes
en faisant traite par le même courrier.
En conséquence, nous prions toutes
les personnes qui n'ont pas fait leur
demande conformément il nos instruc-
tions, de bien vouloir nous adresser le
montant de leurs commandes ou de
compléter les sommes envoyées.
Les souscripteurs dont les bulletins
sont compris dans le troisième mille
seront servis aujourd'hui même.
ÉCHOS DU MATIN
La commission de l'Exposition de 1900
se réunira ce matin, à neuf heures et
demie, rue de Grenelle, au ministère du
commercé.
Dimanche prochain, à onze heures, dans
la chapelle arménienne, rue de Vienne,
sera célébré un service à la mémoire de
M. Carnot.
Le président de la République prendra
officiellement possession de l'Elysée mardi
prochain 10 juillet, pour être complètement
installé le jour de la fête nationale.
La statue de Condorcet, œuvre de M. J.
Perrin, dont nous avons annoncé l'arrivée
à côté de son piédestal, quai Conti, en face
de l'Institut, a été installée définitivement
hier.
La Société nationale d'agriculture tien-
dra sa séance publique annuelle de distri-
bution des récompenses le mercredi 11
juillet, à trois heures, dans son hôtel de la
rue de Bellechasse, sous la présidence du
ministre de l'agriculture.
Le musée du Louvre vient d'acquérir une
œuvre, peu connue jusqu'ici, due au pin-
ceau du baron Gros.
C'est un portrait de la princesse Gabrielli,
alliée aux Bonaparte, qui n'avait jamais
quitté la galerie que possèdent ses descen-
dants à Rome.
Mme Carnot, devant les difficultés sou-
levées par son désir de faire bénir par l'ar-
chevêque de Paris ou par un prêtre de
Saint-Etienne-du-Mont le caveau du Pan-
théon dans lequel doit être déposé défini-
tivement le cercueil de l'ancien président
de la République, a renoncé à son projet.
Une messe basse a été célébrée, hier ma-
tin, pour le repos de l'âme de M. Carnot,
dans la chapelle du collège Sainte-Barbe,
où le plus jeune fils du président a terminé
ses études l'année dernière.
Le directeur, les administrateurs, les pro-
fesseurs, le personnel et les élèves assis-
taient à la cérémonie.
On étudie actuellement, à la direction gé-
nérale des ponts et chaussées, une nou-
velle méthode de vérification de l'élasticité
des ponts au moyen de la photographie.
Les clichés ainsi obtenus donnent la me-
sure très exacte des oscillations du tablier
sous les diverses surcharges et peuvent
servir de points de repère dans les cas d'af-
faissement de la masse du pont.
Hier matin, en présence des fils de M.
Carnot, du général Borius, des officiers de
la maison militaire présidentielle, de deux
délégués du ministère de la guerre et du
ministère des affaires étrangères ainsi que
du juge de paix du 8e arrondissement, les
scellés ont été levés au cabinet du prési-
dent de la République, à l'Elysée, et à son
domicile particulier, rue des Bassins,
Des papiers ont été remis au délégué du
ministère de la guerre pour être déposés
aux archives.
Nos lecteurs auront certainement rectifié
d'eux-mêmes, dans notre numéro d'hier, le
nom de Decurtins, le membre du Con-
seil national suisse avec qui nous àVPns eu
vement social dans son pay«, et qui a été im-
primé Decurtius.
Nous tenons cependant à faire cette rec-
tification nous-même, le nom de Curtius
étant celui d'un autre membre du Conseil
national suisse, non moins honorable, mains
qui appartient à une nuance religieuse tout
opposée à celle de M. Decurtins.
Le banquet des employés des omnibus
Bastille-Bourdon aura lieu le juillet,
neuf heures et demie du soir, 98" quai de
la Râpée.
M. Ch. Rivet, élève de l'Ecole des Beaux-
Arts, offre gracieusement le gros lot de la
tombola (toile peinte à l'huile de un mètre
cinquante sur un mètre cinquante repré-
sentant une allégorie corporative).
Pourvu que l'artiste, trop largement ins-
piré par les idées de République ouverte,
ne portraiture pas le classique char de
1 Etat sousles espèces d'un omnibus
Le 25 de ce mois, les pièces divisionna!-e
res italiennes seront refusées par les cais-
ses de l'Etat. Il nous a paru intéressant do
nous-informer à la Monnaie ce aue vau-
draient ces piéces le jour même où elles
n'auront plus le droit de circulation. Les
changeurs, comme la Monnaie, ne les pren-
dront que pour leur valeur vénale, car elles
devront être mises à la foute.
Le cours de l'argent étant de 555 francs
de perte pour 1.000, le prix de ces pièces
sera ainsi établi la pièce de 2 francs vau-
dra 0 fr. 75 c; celle de 1 franc, 0 fr. 33 p.
celle de 0 fr. 50 c., 0 fr, c, et la pièce de
20 centimes vaudra 5 centimes.
Avis aux intéressés.
LA vxc MONDAINE
Le peintre Munckaczy a quitté Paris, lier
soir, pour sa propriété de Colpach, dans le
grand-duché de Luxembourg.
Hier, a eu lieu, à Saint-Lambert de Vaugi-
rard, le mariage de notre confrère Georges
Muscadel, rédacteur au « Journal des Dé-
bats », avec Mlle Marie Daniel.
Les témoins étaient, pour le maric MM. te
docteur Hahn, bibliothécaire en chef de la
Faculté de médecine, iioreau, rédacteur
principal au ministère de la guerre, ct, pour
la mariée MM. Camille Fabre, directeur de
la Conciergerie, et un fonctionnaire du minis-
tère de la guerre, M. Mongin.'
La ['('présentation de la tragédie du sâr Pe-
ladan « Babylone », chez la duchesse de
Pomar, a eu lieu, hier, dans le superbe hôtel
de l'avenue de Wagram, devant un très élé-
gant auditoire.
Remarqué les princesses Côortschakoff,
Galitzine, Bibesco, de Masagne, de Lucinge,
Kotchoubey, de la Rocca, marquise de Mailly-
Nesles, marquise de Versainvillc -Odoard,
comtesse Aimcry de La Rochefoucauld, com-
tesse Murât, comte de Montcsquiou-Fczensac,
comte de Ségur, comtesse de Rochegude,
marquise de Ciuinemont, marquise de Choi-
seul, marquise de Castillon de Saint-Victor,
comtesse de Germiny, comtesse Murat, comte
de Bauffremont, vicomte de Contades, mar-
quise de Bassano, comtesse de La Rochebro-
chard, comte de Béthune, comte de Puiseux,
comte de Monteynard, etc.
Le mariage de M. Emile Lafon, neveu de
l'amiral, avec Mlle Alice Montigny, fille de
Mme Montigny-Rémaury, l'éminente pianiste,
devenue en secondes noces la femme de M.
de Serres, a été célébré, hier, à Saint-Eu-
gène.
La jeune fiancée, charmante en sa toilette
de satin blanc enrichie de point d'Angleterre,
a été conduite à l'autel par son oncle, M.
Ambroise Thomas, qut lui servait de témoin,
avec M. Rémaury. Les témoins étaient pour
le marié M. Jérôme, de l'Institut, et le doc-
teur Auger.
Une dépèche du cardinal Rampolla a trans-
mis aux jeunes époux la bénédiction papale.
Pendant la cérémonie religieuse MM.
Faure, Tafianel, Delsart, Rémy, Pugno se
sont fait entendre. L'orgue était tenu par Ail.
Saint-Saëns.
Dans l'assistance Mme Ambroise Thomas,
en brocard gris argent; Mme de Lagarde, en
broché mauve; Mme de Maupas, en satin-
noir Mme Maurice de Montigny, en rose
clair à reflets changeants; MM. Roujon, Gé-
rôme, Kxmpfcn, Deschapelle, l'amiral Rous-
tan, etc.
La comtesse d'Eu, empêchée par son deuil
d'assister à la cérémonie, s'était faite repré.
senter par la baronne de Muritiba, sa dame
d'honneur.
NOUVELLE ERRONEE
Budapest,' 5 juillet. D'un corres-
pondant. Ou annonce officiellement que
la nouvelle relative à une catastrophe quai
serait survenue sur la Theiss est absolu-
ment controuvée.
Voir à la troisième page le «Monde
financier et le «Ntarché de
DERNIERS COURS DE LA
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Italien.
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nements au MATIN sont ïntéarâie-
ment remboursés en livres, masi-
que ou gravures choisis dams notre
LE MATIN,
'2
il dit qu'où les excepte de l'amnistio. pyrce
qu'ils sont républicains (même M. 1 sillon I).
tandis qu'on appuie sa majorité sur les
boulan listes monarchistes.
M. de Maillé proteste au nom des rno-
narchisles, qui étaient où minorité dans le
L'orateur rappelle a ta Chambre que le
jour môme de l'arrivée à la présidence du
conseil de M. Casioiir-Perior< tes répu-
blicains ont voté l'amnistie en majo-
Le gouvernement fait l'apaisement du
côté du clergé, qui professe le mépris des
lois: il ne le fait pas du côté des ou-
vriers.
M. Etienne n'a cessé de rappeler il l'o-
rateur qu il parlait sur l'urgence et non sur
te fond.
Eniin, M. Pelletan consent il abréger et
cède la narole à M. Ernest Roche, socialiste
rochefoitiste, qui demande l'urgence et Iti
discussion immédiate, sans que le gouver-
nement intervienne dans le débat.
M. Charles Dupuy.
Le président du'conseil, malgré M. Pelle-
tan qui lui a reproché son silence et M.
Ernest. Roche qui prétend le lui imposer,
> veut dégager sa responsabilité,
Il s'oppose au vote de l'urgence. Le mo-
F, ment est absolument mal choisi pour l'am-
A l'occasion du 14 juillet et de l'avènement
du président de la République (On s'exclame
à l'Extrême Gauche; polit-quoi? le mot s'ap-
plique aussi bien aux fonctions électives
qu'aux héréditaires.) le gouvernement a exa-
i miné quelles mesures de clémence il con-
venait d'appliquer. Il n'a pas oublié les ou-
vriers il fera grâce aux égarés, mais non
aux meneurs et aux excitateurs. (Vifs ap-
plaudissements).
Quant aux délits de presse, il en est qui
ne sont pas ordinaires par exemple, ce-
lui du journaliste M. Breton, défendu par
M. Yiviaui, qui menaçait M. Cârnot, s'il ne
graciait pas Henry, de voir « sa carcasse de
bois disloyuée loar une bombe 1 »
Et maintenant, conclut M. Dupuy, fai-
tes ce que vous voudrez
M, René GoBlet.
Décidément, ceux qui entrevoyaient der-
rière le petit homme d'Etat qu'était M. Go-
blet le petit factieux qu'il est devenu
étaient clairvoyants.
L'ancien président du conseil est tout à
fait enrôlé comma -enfant de troupe dans
l'armée que commandent MM. Coûtant,
Chauvin, FabéTot et consorts.
M. -Goblet reprocha' au gouvernement
d'avoir fait uu choix .entre les condamnés
pour faits de. grève. En outre, la grâce
n'est pas l'amnistie.
M. Dupuy n'a rien dit des condamnés de
la Haute Cour. Cette question pèse lourde-
ment sur l'avenir de la République.
Quant à l'article de M. Breton, ce n'est
pas la cause de l'assassinat de M. Carnot.
S5'il faut chercheur l'inspiration de Caserio,"
on la trouve dans les Cltktintents, de Vic-
tor Hugo %a proteste énergiquement.
Mais le vrai coupable, l'auteur responsa-
ble de l'assassinat, c'est le ministre, dont la
police a été en défaut.
Les communards et les socialistes exul-
tent, et, pendant plus do cinq minutes, ils
se donnent le plaisir d'appeler assassin
M. Charles Dupuy, qui ne semble pas très
ému d'une si ridicule accusation.
M. Pourquery de Boisserin monte à la
tribune pour parler sans rien dire.
A la majorité de 377 voix contre 157, l'ur-
gence n'est pas déclarée.
Si cette séance n'a pas dégénéré comme
les précédentes en tumulte indescriptible,
encore une fois il en faut rendre grâce au
sang-froid de M. Etienne.
A aujourd'hui, séance de raisins secs.
AU SÉNAT
Projets divers L'Opéra-Comique-
Le rengagement des sous-
officiers.
Le Sénat adopte successivement le pro-
jet de conveutiou commerciale entre la
trance et la Bolivie; le projet ouvrant un
crédit pour la reconstruction de l'Opéra-
Comique les projets modifiant les articles
et G de la loi du 18 mars 1889 sur le ren-
gagement des sous-officiers le projet ten-
dant à l'essai de mobilisation de deux régi-
ments de cavalerie de réserve.
Il valide l'élection de M. Jacques Hé-
brard et voto la proposition Labbé modi-
fiant l'article 29 de la loi de recrutement de
1889 en ce qui concerne les étudiants en
médecine..
Cette proposition augmente d'une année
le délai a impartir à ces étudiants, qui ne
font qu'un an de service, pour conquérir le
grade de docteur. Ils auront donc mainte-
nant jusqu'à vingt-sept ans.
La même faveur est accordée aux étu-
diants en droit sur un amendement de M.
Thézard et malgré l'opposition du minis-
tre de la guerre.
Séance aujourd'hui.
UN REPAIRE D'ANARCHISTES
Dans les Vosges Un fils de magis-
trat anarchiste La révolte
au Baufroy Douze
expulsions.
Saint-Diè, 5 juillet. D'un correspon-
dant. On a dit que Joseph Léger, le
jeune jardinier anarchiste arrêté à la Va-
renne-Saint-Hilaire, avait appartenu à une
ferme-école sise près de Mirecourt, laquelle
serait un véritable repaire d'anarchistes. Je
me suis rendu à Mirecourt, et voici les dé-
tails que j'ai recueillis.
Il s'agit de la ferme-école du Baufroy,
qui est située à une lieue de Mirecourt et
qui comporte près de cent quatre-vingts
hectares.
r Il y a là, en temps ordinaire, une tren-
,taine d'élèves qui font gratuitement la
ferme-école est subventionnée par l'Etat
;leurs études agricoles et qui, après un sé-
jour de deux ans, reçoivent un diplôme et
une allocation de trois ou quatre cents
francs.
Voici les renseignements que j'ai obtenus
d'un des principaux professeurs de l'é-
cole
Il y a juste un an que J. Léger est entré
au Baufroy. Son caractère, qui paraissait
fort doux, se modifia brusquement sous
l'influence d'un de ses camarades absolu-
ment perverti. Ce dernier était le fils d'un
magistrat distingué et avait été placé par
son père, en désespoir de cause, à la ferme-
école après voir été chassé de plusieurs
collèges. Ce dangereux vaurien fut bientôt
renvoyé du Baufroy pour escroquerie et in-
subordination. De fait, il avait fomenté dans
ia maison de véritables révoltes. Il paraît
qu'il fut placé dans une autre ferme, mais
qu'il s'enfuit un beau matin et qu'il se ca-
che actuellement dans quelque coin de
Paris.
Précoce gredin.
Je vous l'ai dit, ce précoce gredin avait
pris un grand ascendant sur Joseph Léger.
Celui-ci s'enfuit, à son tour. dans les
premiers jours du mois d'avril dernier et
trouva une place de jardinier à la Varenne-
Saint-Hilaire, chez M. Breton, à qui il pré-
'senta de faux certificats.
M. Breton, ne trouvant pas ces attesta-
tions suffisantes, demanda des renseigne-
ments supplémentaires au directeur de la
ferme-école du Baufroy et fut bientôt édifié
sur le compte de Joseph Léger; toutefois,
comme il était satisfait de son jeune jardi-
nier, il le conserva à son service.
On croit ici que le tuteur de Léger M.
Victor Doullens, qui demeure à Paris, rue
Cambronne intervint probablement au-
près de M. Breton en faveur de son pu-
pilule.
Depuis que Léger et son ami ont quitté
le Baufroy, les autres élevés sont devenus
ce point indisciplinés que la direction a
dû sévir. Elle a renvoyé douze jeunes
gens.
GeXaiÊ est d'autant Plus
mais et;qu'aucun journal ne pénètre dans
la férmë-iicblei C'est 'dbnc uniquement à
l'ardente propagande exercée par les deux
jeunes anarchistes sur leurs camarades,
que sontdiis les nombreux actes .dïosu-
bordinatiôn qui viennent de désorganiser
momentanément lé Baufroy. ̃
Tout rentrera bientôt dans l'ordre.
LA FÊTE DU 14 JUILLET
Le vote du conseil municipal Vaine
manifestation.
On sait que le conseil municipal a émis le
vœu que malgré la mort de M. Carnot la
fête nationale du 14 Juillet soit célébré
comme les années précédentes:'
On peut'se demander si le vote de nos
conseillers n'est pas une de ces vpjn.es ma-
nifestations dont l'Hôtel de Ville est trop
souvent le théâtre et si, en affirmant plato-
niquement leur intention de fêter quand
même le 14 Juillet, nos édiles n'ont pas
voulu que sauvegarder le principe d'une
fête qui depuis quelques années avait beau-
coup perdu dans la faveur du public et
qu'une interruption compromettrait peut-
être irrémédiablement.
Quoi qu'il en soit, la décision du conseil
semble destinée à rester lettre morte. En
effet; le gouvernement lui refuse et son
appui et sa subvention la revue due Long-
champ est de môme les représen-
tations gratuites dans les théâtres; d'autre
part, pas d'illuminations, et, enfin, tes com-
pagnies de chemins ;le fer ont fait savoir
'qu'elles n'organiseraient pas de trains de
plaisir.
Par quoi nos conseillers entendent-ils
remplacer ces principaux, pour ne pas dire
uniques, éléments d'attraits de la fête, on
se te demande vainement.
Une protestation.
Disons à ce propos que la suppression
du feu d'artifice a provoqué dans 1 honora-
ble corporation des artiticiers de la Seine
une vive émotion, émotion qui se traduit
par la lettre suivante, dans laquelle ils atti-
rent l'attention des pouvoirs publics sur le
grave préjudice qui leur est causé
.Cotte mesure, que nous sommes loin de
blâmer, ne laisse aucune espérance de gagner
leur vieàunoi'oult! d'ouvriers dont le métier ne
consiste qu'à tiavailler pendant toute une an-
née en vue de la fête nationale.
Parmi ces humbfes je citerai les artificiers,
formant en France une corporation de plus.de.
deux mille ouvriers, qui vunt se trouver, par
le fait do la décision gouvernementale, pendant
un an sans aucun travail.
Je crois être l'intcrprèto de toutes les corpo-
rations qui sC trouvent daas notre cas, tellos
que les décorateurs, illuminateurs, etc. Une pé-
tition que nous adressons M. le président du
conseil des ministres a pour but de faire pour
cette annCe reculer la l'cte nationale a la date
que le gouvernement jugera convenable.
C'est dans l'espoir, etc.
Pour les artificiers du département
de la Seine,
Le délégué, BOLL.
I! y a là une solution à examiner.
LES BREVETS TURPIB
La commission spéciale Délai iné-
vitable Interview apocryphe.
Quelques-uns de nos, confrères ont an-
noncé que la commission chargée de l'exa-
men des inventions intéressant l'armée
doit se réunir dans quelques iours et aura
vraisemblablement à donner son"avis sur
l'invention du chimiste Turpiu.
Cette information est inexacte. La com-
mission doit bien se réunir, en effet, mais
elle ne pourra émettre la moindre opinion
au sujet de la fameuse invention par la
raison toute simple que le dossier et les
pièces ne lui ont pas encore été communi-
quées.
Pour que cette communication ait lieu, il
faut, comme nous l'avons déjà dit, du reste,
que l'auteur de l'invention adresse lui-
même au ministère de la guerre ou Il la
commission des inventions applicables à la
défense nationale un duplicata des pièces
déposées par lui au ministère du commerce.
Sans cette formalité, expressément exi-
gée par la loi, la commission continuera
bien iL se réunir deux fois par mois, mais
ne s'occupera toujours pas du fameux
dossier, qui est condamné ainsi à languir
encore, deux mois durant, dans les cartons
du ministère.
Ajoutons que M. Turpin, dont un journal
du soir, la Patrie, a publié une longue et
minutieuse interview, a protesté, dans le
Temps, contre le langage qui lui était at-
tribué.
L'iracible inventeur, qui se trouvait il,
la terrasse d'un grand café du boulevard
eu compagnie de deux de nos confrères,
montrait même une irritation extrêmement
vive du langage qui lui avait été prêté.
LA VICE-PRESIDENCE
La siège de M. Burdeau Les can-
didats.
La Chambre doit procéder aujourd'hui à
l'élection d'un vice-président en remplace-
ment de M. Burdeau, élu président.
Deux candidats républicains sont en pré-
sence M. Clausel de Coussergues, pré-
senté par le Centre, et M. Dupuy-Dutemps,
présenté par les progressistes.
M. Dupuy-Dutemps, qui était déjà candi-
dat au moment de l'élection de M. Burdeau,
était, dans l'ordre des suffrages obtenus,
arrivé immédiatement après lui.
CONSEIL DES MINISTRES
Grâces accordées par le président de
la République Achat de l'Ecole
Monge.
Le président de la République, à l'occa-
sion de la fête du 14 Juillet et de son élec-
tion, a, conformément aux indications four-
nies par le garde des sceaux, signé un dé-
cret accordant 374 grâces individuelles, par-
tielles ou totales.
M. Georges Leygues, ministre de l'ins-
truction publique, a été autorisé à déposer
un projet ouvrant un crédit de 4,800,000
francs pour l'achat par l'Etat de l'Ecole
Monge.
LA RENTE ITALIENNE
Le projet de réduction Rejet par
le Sénat.
ROME, 5 juillet. -D'un correspondant.
La commission permanente du Sénat
pour les finances a rejeté aujourd'hui, par
11 voix contre 5, le projet du gouvernement
tendant à la réduction de l'intérêt de la
rente.
Néanmoins, on est assuré de l'approba-
tion par le Sénat de toutes les mesures fi-
nancières^ proposées par le gouvernement,
telles que la Chambre les a votées.
LES DESORDRES DE LYON
LYON, 5 juillet. D'un correspondant,
MM. Chevalier, Joly et Chantreuil, juge
d'instruction, continuent à interroger les in-
dividus mis à leur disposition et inculpés
de pillage et d'incendie durant les manifes-
tations qui suivirent l'assassinat de M.
Carnot.
Ils croient pouvoir relever contre plu-
sieurs des manifestants des charges suffi-
santes pour les envoyer devant la cour
d'assises.
M. BONQHl AU QUIRINbL
Roue, 5 juillet. D'un correspondant,
Le roi a reçu aujourd'hui M. Bonghi.
DN AKI DE CASERIO
/'L'arrestation d'un anarchiste à Saint-
Etienne Enquête à propos du
complot.
Saint-Etienne, 5 juillet. Par service
spécial. L'anarchiste Mourguos, arrêté
récemment à Cette en qualité d'ami intime
de Caserio, est un anarchiste militant do la
ré"ion de Saint-Etienne.
Il fut compris dans les arrestations qui
eurent lieu le 1er janvier et exerçait à
cette époque le métier de plâtrier. Il pur-
gea un mois de prison, mais il quitta Saint-
Ktienne pour aller dans le Midi.
On prétend, dans les milieux anarchistes
de Saint-Etienne, que Mourgues se mit im-
.mèdiatement en relations avec Cascrio,
qu'il connaissait déj:i pour l'avoir vu il
Saint-Etienne, où il apportait la correspon-
dance anarchiste, des placards, etc.
D'après la même source, Caserio serait
descendu souvent, à Saint-Etienne, chez
ouvrier italien, anarchiste, rue
Saint-François, qui prit-la fuite au moment
où des perquisitions établissaient que son
domicile servait de refuge aux compagnons
malheureux.
Le complot contre M. Carnot aurait été
connu des anarchistes de Saint- Kliou ne.
La police se livre une
L-SToisT'ÏXGÊPTiON
L'entente internationale concernant
les anarchistes Opinion de
la presse allemande.
Bkulin, 5 juillet. Par service spécial
Les journaux libéraux approuvent le
gouvernement de résister l'invitation réi-
térée do demander des lois d'exception
contre les anarchistes.
La pre.-se conservatrice mène une cam-
pagne contre le chancelier.et l'accuse d im-
La l'ost dit qu'il faut absolument frapper
les agitateurs et qu'il est nécessaire dans ce
but de restreindre la liberté de la presse et
le droit de réuuion et d'association.
La Gazette libérale dit « Tous les
1 iiomiôtes gens condamnent les attentats
anarchistes. Il fout se garder de porter at-
teinte Cette unanimité par des lois d'ex-
ception ii,ùi. soulèveraient dos discussions
irritantes..
Seuls les gouveruemecrts faibles éprou-
vent le besoin, après de semblables atten-
tats, de faire du zèle pour paraître forts. »
L'Espagne et les autres puissances
Projet soumis aux Cortès.
Madrid, 5 juin, Par service spécial.
Le gouvernement a décidé de déposer
un projet de loi .tendant il obtenir des
Cortès l'autorisation d'établir des conven-
tions de modus Vivendi commerciales, sur
les bases du tarif miuimum et accordant
les avantages déjà concédés aux nations
ayant des traités avec l'Espagne.
SÉQUESTRE LEVÉ
Echo du Panama Le tribunal do
Berlin.
Le tribunal de ISerljn, la suite de la
transaction intervenue entre la compagnie
de Panama, les héritiers Reinaeh el-Uorué?
a a levé le séquestre sur les im-
meubles apnarlenant à eu dernier et situés
DECOUVERTE DE DYNAMITE
Alger, 5 juillet. Par service spécial.
•– La potiae a découvert, chez un Espagnol
habitant le quartier de Bab-el-Oued, une di-
zaiue de cartouches de dynamite dissiou-
lées claus une petite boite, ainsi qu'une
centaine de détonateurs et des mèches.
L'Espagnol a été arrêté.
LE CHOLERA EN RUSSIE
SAiNT-PûTEus-Boun», 5 juillet. Par ser-
vice spécial. Du loi" au juillet, il y a
eu 18 cas de cboléra et 4 décès Il Cronstadt,
et, du 3 au 4 juillet, 18 cas et 5 décès à
Saint-Pétersbourg.
SPORT ANGLAIS
Londues, G juillet 1894. -Par fil spécial, -1 t
La Prineess of Wales's Stakes, l'épreuve
l'allocation de &}O,(itK) francs, a été disputée
hier il Newinarket par un champ d'élite com-
posé -de Ladas, lsington, lîavensuury, Uœburn
lsinglàss, quai gagna le Derby et les grandes
épreuves do l'an dernier, a enlevé ce fameux
Stahes oh Ladas n'a pu mieux faire que d'arl'i-
ver troisième.
Le désappointement a été considérable, car
on considérait 16 poulain do lord Rosebery J:
comme imbattable; il faut en rabattre et con- 1
sidérer Ludas comme un animal dont on s'est
beaucoup exagéré la vuleur et qui n'a jamais
rencontré que des adversaires très médiocres,
dont il a toujours eu raison.
Les autres courses n'ont pas existé.
P1'incess of Wales's stalles. francs,
1,600 mètres.
Isinelas, a M. Mac Galmont.. (Tom Loatos) i
Bullingdon, au duc de Westminster
(Mornington Cannon) 2
Ladas, à lord Rosebery (J. Watts) 3
Saint-Florian, à M. Douglas-Baird. (PraU) 4
Non placés Raeburn, lîavensbury, Pries-
tholme.
Dernier betling 8/15 Ladas, 100/12 Isinglas,
8/1 Havensbury, 10/1 Haeburn, 33/1 Saint-Flo-
rian, 50/1 Bullingdon, Priesttiolme.
Gagné d'une tète trois longueurs du deuxiè-
me au troisième.
Durée de la course l' fi8" 2/5.
LES JOURNAUX DE CE $ATI»
LES TRISTESSES DU POUVOIR
Du Figaro
Un archevêque qui a fait autrefois, a Saint-
Roch, le catéchisme à Mme Carnot et qui était,
ces jours-ci, de passage il Paris, a été reçu
mardi par la veuve du président de la ltépu-
blique.
Vous ne sauriez croire, lui a dit Mme
Carnot, combien je suis soutenue, dans le
malheur qui me frappe, par mes sentiments
chrétiens, et combien ma foi de chrétienne
m'a réconfortée au milieu des nombreuses
épreuves, insoupçonnées de la plus grande
partie du public, qui ne m'ont pas été mélia-
gées depuis que M. Carnot a été nommé pré-
sident de la République.
Depuis le jour où nous sommes entrés il l'E-
lysée, mon mari ni moi n'avons pas, en effet,
passé vingt-quatre heures sans recevoir, soit
des lettres de menaces, soit des avis nous pré-
venant que des complots étaient tramés contre
le chef de l'Etat.
Aussi je vivais dans des transes continuel-
les, surtout lorsque M. Carnot était en voyage,
ou simplement à la promenade. Je ne cessais
de trembler pour sa vie, et lorsqu'après une
absence plus ou moins prolongée, je le re-
voyais enfin, nous tombions dans les bras l'un
de l'autre, heureux et presque surpris de nous
retrouver.
L'expression de tels sentiments honore trop
une femme pour que Mme Carnot ne nous
pardonne pas l'indiscrétion que nous venons
de commettre.
LES CONDAMNES GRACIÉS
On sait que le président t de la République
a signé trois cent soixante-quatorze grâces
partielles ou totales.
A ce propos, le Rappel donne les rensei-
gnements suivsats
Sur les trois cent soixante-quatorze graciés
figurent avec remise totale t& restant de leur
peine tous les condamnés pour fait, de grève;
ceux-ci n'étaient pas d'ailleurs au nonli1.1"0 de.
plus de vingt.
on s'en souvient, à dix jours de prison pour
son rôle dans la grève de Trignac, a été exclu
du bénéfice de la grâce.
En dehors de ces vingt grévistes, il y a trois
ou quatre condamnés pour délits électoraux.
Tout le reste des graciés se compose de con-
damnés de droit commun qui, par leur con-
duite, se sont rendus (lignes de cette me-
sure.
On a exclu de la grâce tous lés condamnis
pour excitation au crime, apologie de faits
qualifiés crimes, provocation à l'indiscipline
des militaires par la voie de l'écrit ou de la
parole.
NAUNDORFF DEMASQUE
Le Gaulois publie une curieuse lettrequi
a été adressée par le comte Georges de
moins il M. Jules Cornély.
Nous en extrayons le passage suivant
Monsieur,
Après IL[, dans le journal lo 1'emps,
le résumé ,de la conférence de M. Laguerre
sur Louis et l'allusion à la légitimité des
Kaundorlï qui la termine, j'ai eu l'honneur de
vous de Vichy, où je faisais une saison,
que je possédais deux lettres curieuses du
premier NaundorlV, qui avait pris le titre do
dnc de Normandie.
En rentrant chez moi, je m'empresso de
vous en adresser une copie certifiée et de vous
donner une courte explication sur lo fait qui
J'ai trouvé, dans l'héritage du comte Alfred
de Fal!oux, un certain nombre de docu-
ments et de souvenirs 'relatifs la famille
royale.
Mmo de Falloux, mère du grand homme
d'Etat, avait été élevée à Vcrsailles avec le
Dauphin et Madame Royale.
Sa mère, la marquise de Soucy, sous-nou-
vernante des Enfants de France, se trouvait
près cle la reine, au 10 août, et fut chargée de
reconduire ù Vienne. en 179U, celle qui, peu de
temps après, allait devenir la duchesse d'An.
goulôme.
En 1KS5, M. Nau-ndorff, se prétendant
Louis XVII, vint il Paris et tonta de se faire
heconnaltre pour lél par un certain nombre de
personnes ayant vécu dans l'intimité du mal-
heureux prince.
il pria donc Mme Frambaud de le met.
tre en rapport avec Mme de Falloux, née
Suucy.
Bien qu'elle se méfiât de l'authenticité du
prétendu Louis XVII, cette dernière accepta le
rendez-vous, et l'une do ses premières paroles
füt celle-ci
Si vous êtes vraiment le Dauphin, vous
devez vous souvenir parfaitement du nom que
vous me donniez en jouant à VersailleS
M. Naundorf se troubla et ne put retrouver
le nom.
CASERIO A CETTE
.Un rédacteur de l'Evénement a inter-
viewé, sur Caserio, le maire de Cette, de
passage à Paris
Santo Caserio était certainement, dit le
jeune maire, un anarchisto connu.
Ainsi, lorsque, le lendemaiiAle l'assassinat.
1g préfet de l'Hérault vint à Cette, je fus l'at-
tendre a la gare. A peine eut-il descendu du
train, qu'il pria le commissaire de police cte
lui communiquer la liste des anarchistes. Te-
nez, fit-il aussitôt qu'il l'eut sous les yeux,
voilà l'assassin do M. Carnot. Et en disant
cela, il montrait de l'onglc le nom de Caserio
Santo.
Caserio Santo était inscrit le quatrième sur
la liste
La préfecture en avait donc été avertie ainsi
que la Sûreté.
Notre police connaissait Caserio, elle le sur-
Veillait, mais il lui fut facile de quitter le pays
sans qu'elle le sut.
Ma police elle ne se compose que do quel-
I ques agents, et nuus avons a Cotte des quan-
aussi no peut-dlo continuellement surveiller
les compagnons, qui deviennent de plus en
plus nombreux.
Puis revenant a l'assassin do M. Carnot.
Casorio Saui,o parlait peu, mais néan-
moins on cite de Iui quelques conversations.
Un juur qu'en sa présence on s'entretenait
nie M. Garnot, il dit dans son jargon de Mila-
nais
Le président, je l'ai condamné I,
Une autre fois, que ses camarades causaient
dos derniers attentats anarchistes:
Ce n'est pus les bombes qu'il faut j'em-
ploierai mieux
Et la phrase s'acheva par un geste signifi-
Il imita un cuup de poignard.
L'AFFAIRE SCHIFFMACHER
Du XIX* SièCle
Le sous-lieutenant Schiffmacher avait.il, le
droit de porter un revolver chargé ?
Mc Jules Deroste, au nom du général Edon,
soutiendra que l'officier a agi contrairement
au règlement en portant, au cours d'une ins-
pection, un revolver chargé.
L'honorable avocat ajoutera qu'aux termes
de l'article 4 de l'instruction du G mai 18(J0, le
général Edon avait ledroit et le devoir de s'as-
surer que l'officier Schiffmacher était pourvu
du revolver modèle 1802 et non d'un autre. Par
conséquent aucune imprudence n'est à repro-
cher au général.
Le commissaire 'du gouvernement soutien-
dra naturellement la thèse contraire. A l'ap-
pui do son système, l'organe du ministère pu-
blic invoquera également l'instruction minis-
térielle du 6 mai 1800 qui définit la tenue de
campagne et qui prescrit que les officiers doi-
vent, en temps de grandes manœuvres, avoir
sur eux dix huât cartouches.
S'il n'existe que douze alvéoles iL cartouches
dans la ceinture de l'officier, donc forcément
les six autres cartouches doivent se trouver
dans le barillet du revolver.
En un mot, le devoir du sous-lieutenant
Schiffmncher était d'avoir son revolver chargé.
D'autant plus que le général Moulins, sous les
ordres duquel il était, exigeait formellement le
port de dix-huit cartouches. Par suite le géné-
rat Edon tombe, sans discussion possible, sous
le coup de l'article 319 du Code pénal, article
ainsi conçu
« Quiconque, par maladresse, imprudence,
inattention, négligence ou inobservation des
règlements, aura commis involontairement un
homicide ou en aura involontairement été la
cause, .sera puni d'un emprisonnement de
trois mois il deux ans et d'une amende de 50
a GOO francs. »
UN OPÉRA ITALIEN A PARIS
Du Journal des Débats
II y a un an environ, M. Edouard Sonzogno,
le fameux éditeur qui est en même temps pro-
priétaire du Secolo, fit part à M. Théodore de
Glaser, l'agent théâtral bien connu, du projet
qu'il nourrissait de confier, comme autrefois,
l'interprétation d'ouvrages italiens à des artis-
tes italiens, sur un théâtre de Paris. (On se
rappelle 'qu'en 1889, lors de l'Exposition, M.
Edouard Sonzogno, fit une entreprise sembla-
ble au théâtre de la Gaîté.)
Aprés avoielonguement étudié la question,
ces messieurs ont pris, hier soir, les résolu-
tions suivantes du 16 mai au 16 juin 1895,
une troupe, engagée par M. Sonzogno, donnera
des représentations d'ouvrages italiens non
ençore entendus il Paris et choisis parmi les
œuvres des jeunes compositeurs tels que
MM. Leon Cavallo, Mascagni, etc.
Dans cet espace d'un mois, on consacrera
une huitaine de soirées à dix ou douze opéras
nouveaux. Les mêmes spectacles seront re-
nouvelés deux ou trois fois au plus.
L'orchestre et les chœurs, environ 150 per-
sonnes, les costumes et les décors seront em-
pruntés au théâtre internationel de Milan dont
M. Sonzogno est directeur. M. Sonzogno, étant
également propriétaire des théâtres de Merca-
dante et de San-Garlo, à Naples, ainsi que du
théâtre Pergola, à Florence, recrutera les ar-
tistes dans les troupes de ces quatre théâtres.
Le personnel chantant de ces grandes scènes
italiennes est, parait-il, tout à fait de premier
ordre.
On devine_aisément que le transport de tous
ces éléments réunis nécessitera des frais
énormes. Jamais aucune troupe en tournée,
pas nième la fameuse compagnie des Meinin-
gen, n'aura occasionné un tel déplacement de
matériel et d'artistes. Seuls, les figurants se-
ront engagés par soirée à Paris même.
SWINBURNE A LA FRANCE
Le grand poète anglais Swinburne envoie
à M. Auguste Vaoquerie le mot et les vers
qu'on va lire et que notre confrère publie
dans le Rappel
Mon cher ami,
Je vous envoie ces vers de sympathie pour
la France dont tout Anglais loyal partage
en ce moment le deuil. A.-C. Sw.
Carnot. La Mort s'élevant sur des ailes
de feu et de haine, est venue de cet éternel
enfer où l'âme de l'anarchie siffle et se tord
Elle a, d'un coup cruel, brisé un noble cœur.
Deux fois déjà, par delà la large mer qui se
gonfle vers l'ouest, elle avait armé des mains
pour commettre sur Lincoln etsurGardUeliUe
adieu à la Fraâce.
France, le cour qui aujourd'hui ne re-
rait pas avec toi n'aurait jamais aimé la justice
et la liberté. rlréacité de ta main, le bâton do
l'Etat a été brisé. L'espoir, découragé d'un-
goisse, doute si la libecté même est libre.
La morsure du serpent a été ressentie par-
tout, et ia mer n'a plus séparé les cours.
VOL DANS LES MUSEES DE MARSEILLE
De Marseille au Petit Parisien
Les musées do Marseille n'ont pas do chance
on en est encore iL chercher les voleurs du mu-
sée Borely, et un méfait analogue vient de se
produire au musée de Longciiamp.
Des malfaiteurs se sont introduits avec ef-
fraction dans une salle inférieure de ce der-
nier musée et v ont enlevé trois tableaux et
trois dessins d'une grande valeur, dont un Van
DyCk et un Rembrandt.
Détail curieux le conservateur ayant si-
gnalé, il y a quelque ternps, la facilité avec la-
quelle 011 pouvait s'introduire du dehors dans
cette partie du musée, on avait placé en obser-
vation deux agents de police, mais, hier. on
jugea il propos de supprimer ce service, et, ce
matin, les tableaux ont été enlevés dans les
mcmes conditions que fut enlevée la croix de
l'évcque de Belsunce an château Borcly.
On n'a aucun indlco permettant de retrouver
les coupables. •
UN COMBLE
Du Figaro
Caserio Santo, l'assassin, vient d'adresser,
par l'entremise du ministère de l'intérieur, il
M. uasimir-Perier, président de la République,
une lettre dans laquelle il le prie de vouloir
bien lui envoyer quoique argent «pour adoucir
le régime un peu sévère de la prison » I
La chose est absolument authentique d'ail-
leurs nous ne nous permettrions pas de plai-
santer sur un tel sujet.
« Je suis très mal nourri, dit l'assassin, et
en somme vous me devez bien un secours,
puisque c'est il moi que vous devez d'ëtro pré-
sident de la République!
Quoi cynisme 9
L'ETERNEL BACHOT
Du Gaulois
C'était hier l'ouverture de la chasse do la
chasse à ce bouton de cristal qu'on appello le
diplôme de bachelier.
On me confie le chiffre total, officiel. dos can-
llidats qui se présentent, ce mois, rien ctu'it
la Sorbonne-. Il est coquet
SIX miï.m: uuit CI' cisqua.nttk ET un
Près de sept mille jeunes gens viennent
composer, do midi il quatre heures, une « Let-
tre de Varius à Virgile pour le féliciter des
Géoi'giques », ou traduire le « Discours d'An-
nibal* a ses soldats après la prise de Sagonte ».
NOUVELLES A LA MAIN
Du Charivari:
M. Aubépin, l'ox-président qui vient de mou-
rir, était un cassant.
D'une intelligence et d'une compétence incon-
testables, il avait des fois des coups de boutoir
Exemple
Un jour, plaidait devant lui un avocat
effroyablement prolixe et souverainement en-
dormant.
Cela durait depuis prvs de deux heures
déjà, quand cet intarissable s'adressant au
tribunal
Je vous demande pardon, mais j'aurais
besoin de m "étendre.
M. Aubépin, se penchant alors vers le con-
seiller do droits
Et nous donc
Un Album historique Souvenir
Avis éventuels.
Les demandes concernant 1' « Album
historiquenous nous arrivent en nombre
tellement considérable que, malgré no-
tre bon vouloir, il nous est impossible
D'écrire et de réclamer los frais de
95 centimes pour transport aux sous-
cripteurs des départements qui ont omis
cette formalité;
2° D'expédier les Albums demandes
en faisant traite par le même courrier.
En conséquence, nous prions toutes
les personnes qui n'ont pas fait leur
demande conformément il nos instruc-
tions, de bien vouloir nous adresser le
montant de leurs commandes ou de
compléter les sommes envoyées.
Les souscripteurs dont les bulletins
sont compris dans le troisième mille
seront servis aujourd'hui même.
ÉCHOS DU MATIN
La commission de l'Exposition de 1900
se réunira ce matin, à neuf heures et
demie, rue de Grenelle, au ministère du
commercé.
Dimanche prochain, à onze heures, dans
la chapelle arménienne, rue de Vienne,
sera célébré un service à la mémoire de
M. Carnot.
Le président de la République prendra
officiellement possession de l'Elysée mardi
prochain 10 juillet, pour être complètement
installé le jour de la fête nationale.
La statue de Condorcet, œuvre de M. J.
Perrin, dont nous avons annoncé l'arrivée
à côté de son piédestal, quai Conti, en face
de l'Institut, a été installée définitivement
hier.
La Société nationale d'agriculture tien-
dra sa séance publique annuelle de distri-
bution des récompenses le mercredi 11
juillet, à trois heures, dans son hôtel de la
rue de Bellechasse, sous la présidence du
ministre de l'agriculture.
Le musée du Louvre vient d'acquérir une
œuvre, peu connue jusqu'ici, due au pin-
ceau du baron Gros.
C'est un portrait de la princesse Gabrielli,
alliée aux Bonaparte, qui n'avait jamais
quitté la galerie que possèdent ses descen-
dants à Rome.
Mme Carnot, devant les difficultés sou-
levées par son désir de faire bénir par l'ar-
chevêque de Paris ou par un prêtre de
Saint-Etienne-du-Mont le caveau du Pan-
théon dans lequel doit être déposé défini-
tivement le cercueil de l'ancien président
de la République, a renoncé à son projet.
Une messe basse a été célébrée, hier ma-
tin, pour le repos de l'âme de M. Carnot,
dans la chapelle du collège Sainte-Barbe,
où le plus jeune fils du président a terminé
ses études l'année dernière.
Le directeur, les administrateurs, les pro-
fesseurs, le personnel et les élèves assis-
taient à la cérémonie.
On étudie actuellement, à la direction gé-
nérale des ponts et chaussées, une nou-
velle méthode de vérification de l'élasticité
des ponts au moyen de la photographie.
Les clichés ainsi obtenus donnent la me-
sure très exacte des oscillations du tablier
sous les diverses surcharges et peuvent
servir de points de repère dans les cas d'af-
faissement de la masse du pont.
Hier matin, en présence des fils de M.
Carnot, du général Borius, des officiers de
la maison militaire présidentielle, de deux
délégués du ministère de la guerre et du
ministère des affaires étrangères ainsi que
du juge de paix du 8e arrondissement, les
scellés ont été levés au cabinet du prési-
dent de la République, à l'Elysée, et à son
domicile particulier, rue des Bassins,
Des papiers ont été remis au délégué du
ministère de la guerre pour être déposés
aux archives.
Nos lecteurs auront certainement rectifié
d'eux-mêmes, dans notre numéro d'hier, le
nom de Decurtins, le membre du Con-
seil national suisse avec qui nous àVPns eu
vement social dans son pay«, et qui a été im-
primé Decurtius.
Nous tenons cependant à faire cette rec-
tification nous-même, le nom de Curtius
étant celui d'un autre membre du Conseil
national suisse, non moins honorable, mains
qui appartient à une nuance religieuse tout
opposée à celle de M. Decurtins.
Le banquet des employés des omnibus
Bastille-Bourdon aura lieu le juillet,
neuf heures et demie du soir, 98" quai de
la Râpée.
M. Ch. Rivet, élève de l'Ecole des Beaux-
Arts, offre gracieusement le gros lot de la
tombola (toile peinte à l'huile de un mètre
cinquante sur un mètre cinquante repré-
sentant une allégorie corporative).
Pourvu que l'artiste, trop largement ins-
piré par les idées de République ouverte,
ne portraiture pas le classique char de
1 Etat sousles espèces d'un omnibus
Le 25 de ce mois, les pièces divisionna!-e
res italiennes seront refusées par les cais-
ses de l'Etat. Il nous a paru intéressant do
nous-informer à la Monnaie ce aue vau-
draient ces piéces le jour même où elles
n'auront plus le droit de circulation. Les
changeurs, comme la Monnaie, ne les pren-
dront que pour leur valeur vénale, car elles
devront être mises à la foute.
Le cours de l'argent étant de 555 francs
de perte pour 1.000, le prix de ces pièces
sera ainsi établi la pièce de 2 francs vau-
dra 0 fr. 75 c; celle de 1 franc, 0 fr. 33 p.
celle de 0 fr. 50 c., 0 fr, c, et la pièce de
20 centimes vaudra 5 centimes.
Avis aux intéressés.
LA vxc MONDAINE
Le peintre Munckaczy a quitté Paris, lier
soir, pour sa propriété de Colpach, dans le
grand-duché de Luxembourg.
Hier, a eu lieu, à Saint-Lambert de Vaugi-
rard, le mariage de notre confrère Georges
Muscadel, rédacteur au « Journal des Dé-
bats », avec Mlle Marie Daniel.
Les témoins étaient, pour le maric MM. te
docteur Hahn, bibliothécaire en chef de la
Faculté de médecine, iioreau, rédacteur
principal au ministère de la guerre, ct, pour
la mariée MM. Camille Fabre, directeur de
la Conciergerie, et un fonctionnaire du minis-
tère de la guerre, M. Mongin.'
La ['('présentation de la tragédie du sâr Pe-
ladan « Babylone », chez la duchesse de
Pomar, a eu lieu, hier, dans le superbe hôtel
de l'avenue de Wagram, devant un très élé-
gant auditoire.
Remarqué les princesses Côortschakoff,
Galitzine, Bibesco, de Masagne, de Lucinge,
Kotchoubey, de la Rocca, marquise de Mailly-
Nesles, marquise de Versainvillc -Odoard,
comtesse Aimcry de La Rochefoucauld, com-
tesse Murât, comte de Montcsquiou-Fczensac,
comte de Ségur, comtesse de Rochegude,
marquise de Ciuinemont, marquise de Choi-
seul, marquise de Castillon de Saint-Victor,
comtesse de Germiny, comtesse Murat, comte
de Bauffremont, vicomte de Contades, mar-
quise de Bassano, comtesse de La Rochebro-
chard, comte de Béthune, comte de Puiseux,
comte de Monteynard, etc.
Le mariage de M. Emile Lafon, neveu de
l'amiral, avec Mlle Alice Montigny, fille de
Mme Montigny-Rémaury, l'éminente pianiste,
devenue en secondes noces la femme de M.
de Serres, a été célébré, hier, à Saint-Eu-
gène.
La jeune fiancée, charmante en sa toilette
de satin blanc enrichie de point d'Angleterre,
a été conduite à l'autel par son oncle, M.
Ambroise Thomas, qut lui servait de témoin,
avec M. Rémaury. Les témoins étaient pour
le marié M. Jérôme, de l'Institut, et le doc-
teur Auger.
Une dépèche du cardinal Rampolla a trans-
mis aux jeunes époux la bénédiction papale.
Pendant la cérémonie religieuse MM.
Faure, Tafianel, Delsart, Rémy, Pugno se
sont fait entendre. L'orgue était tenu par Ail.
Saint-Saëns.
Dans l'assistance Mme Ambroise Thomas,
en brocard gris argent; Mme de Lagarde, en
broché mauve; Mme de Maupas, en satin-
noir Mme Maurice de Montigny, en rose
clair à reflets changeants; MM. Roujon, Gé-
rôme, Kxmpfcn, Deschapelle, l'amiral Rous-
tan, etc.
La comtesse d'Eu, empêchée par son deuil
d'assister à la cérémonie, s'était faite repré.
senter par la baronne de Muritiba, sa dame
d'honneur.
NOUVELLE ERRONEE
Budapest,' 5 juillet. D'un corres-
pondant. Ou annonce officiellement que
la nouvelle relative à une catastrophe quai
serait survenue sur la Theiss est absolu-
ment controuvée.
Voir à la troisième page le «Monde
financier et le «Ntarché de
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