Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1893-06-01
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1893 01 juin 1893
Description : 1893/06/01 (Numéro 3380). 1893/06/01 (Numéro 3380).
Description : Note : 2ème édition. Note : 2ème édition.
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2008
Dixième année. -^î* Paris et DÉPARTEMENTS 10 CENTIMES -Juin 1.893
SEUL JOURNAL FRANÇAIS RECEVANT PAR FILS ET SERVICES SPÉCIAUX LES DERNIÈRES NOUVELLES DU MONDE ENTIER
LA. RÉPONSE DES SOCIALISTES
ALLEMANDS
oraiodre des peuples libres
Pas un soldat, pas un de-
nier de plus L'ar-
mée populaire.
En réponse à la brochure officielle dont le
Matin a uublié le résumé, le parti socia-
liste développe, à son tour, dans un supplé-
ment de la VOlhszeilunff, les griefs du peu-
pie allemand contre la loi militaire.
Voici la substance de ce nouveau docu-
ment Fatale nécessité.
nous ne voulons pas non plus laisser
^'Allemagne sans défense. Car une politique
étroite et sans conscience a suscité contre
l'Allemagne la haine des peuples. Elle nous
a, hélas brvuillés avec nos voisins de l'Ouest.,
de telle sorte que chez eux la voix de la rai-
son et l'esprit de fraternité ne peuvent que
lentement pénétrer. A l'Est, un despote
est prêt à profiter de la faiblesse des voi-
sins pour augmenter son autorité néfaste.
Mais de cette nécessité de défense, nous
ne voulons pas qu'on fasse un prétexte pour
agrandir encore la plaie de notre temps,
l'augmentation des armées au prix de sacri-
lices sans cesse renaissants.
Les armées permanentes 'ressemblent à
Une sangsue géante qui suce lc sanjç des
peuples, qui dévore leur moelle.
Des soldatst encore des soldats cric ce
Môlbch affamé. Les millions et les milliards
arrachés à la sueur dos peuples disparais-
sent dans sa gueule sans fond.
Les progrès du mal.
En 1868, après une guerre victorieuse,
hommes suffisaient. En 187a, après
d'autres victoires, il fallait 401,659 hommes,
plus du double. Depuis, on a encore aug-
monté les effectifs.
Aujourd'hui, l'armée entière, faite d'hom-
mes ayant tous reçu l'éducation militaire
complète,se compose de 3,900,000 hommes,
le triple de la force des armées allemandes
en 1870-71.
On veut encore ajouter hommes.
Voilà les progrès du Moloch.
Chacun de ces soldats est un ouvrier
Sont la force de travail est soustraite au peu-
Le peuple doitaussi habiller et nourrir ses
Soldats. Les charges du peuple, pour l'en-
tretien de cette armée de paix, étaient d'a-
bord de 475 millions de marks. En 1886, elles
sent à 623 millions de marks; en à 854
millions.
La nouvelle loi porterait la dépense au
moins à un milliard par un.
Les chiffres déclarés par le gouverne-
fient sont au-dessous de la vérité, de l'aveu
tnême du ministre.
Il' faudra construire de nouvelles casernes
pour de nouveaux soldats,
On joue avec les millions comme avec les
cailloux extraits d'une carrière.
Les milliards de la France.
<. Quand on a dit « La France paiera cinq
'milliards d'indemnité de guerre », on con-
sidérant que ce, sacrifice rendrait tout un
^peuple exsangue.
A présent, la Moloch impose au peuple al-
lemand un sacrifice annuel d'un milliard.
.Tous les cinq ans il est condamné à payer
l'indemnité de guerre de la France.
L'ennemi Je plus acharné ne nous traite-
rait pas avec plus de rigueur après la dé-
faite; et, encore, serions-nous au bout des
sacrifices, une fois la somme versée.
j On nous parle du service de deux ans il
sàie serait tel que pour l'infanterieet on pour-
rait ensuite rétablir le service de trois ans,
après expérience faite.
t Après ehaque demande, le gouvernement
1ivait coutume de dire « C'est la dernière lj»
jCette fois, il vous dit tout de suite « Nous
''demanderons davantage. » On n'a jamais
manqué de raisons pour augmenter les ar-
tnées.
Certes, on ne pourra pas demander plus
d'hommes. On est arrivé à la dernière li-
mite. Pour arriver au nombre demandé, il
faudra enrôler des hommes qui seraient
mieux à leur place dans des lazarets.
D'anciens officiers ont déclaré que la
nouvelle augmentation ne serait pas un
Supplément de forces pour l'armée, mais,
au contraire, une cause de faiblesse.
Ils croient que ces nouvelles recrues de
fatigués et de malades ne formeront que
des arrière-gardes, inutiles en cas de vic-
toire, propres à rendre plus grave la dé-
faite.
On dit que la loi allégera les services de
la territoriale, C'est faux le chancelier de
Caprivi a dit qu'à la prochaine guerre, per-
sonne ne restera à la maison.
Dommage au travail.
De on a dépensé pour les armées
milliards 600 millions de marks. C'est le
salaire, à raison de 2 marks par jour et par
tête, de 19 millions ouvriers pendant
un an.
Chaqueannée, travailleurs se trou-;
vent ainsi frustrés d'une somme équivalente
leur salaires
Comment les temps sont-ils si mauvais'
pour répargae-de chacun î C'est que un.
demi-million d^iorames est pris au travail
I par l'armée et-qu'un million d'autres doit
travailler à lfes entretenir.
Et cela ira de mal en pis.
On répond qu'on peut être exposé à être
seuls pour faire face à la France et à la
)Russie. Alors à quoi sert la triple alliance ?
Si elle ne sert pas, on aura beau augmenter
l'armée, elle ne sera jamais égale à celles
de la France et de la Russie réunies.
La seule défense sérieuse contre ces ar-
,nées fantastiques serait une meilleure or-
ganisation etsurtout une meilleure réparti-
lion des charges publiques,
Or, on fait le contraire et on augmente
pour l'Allemagne les chances d'infériorité.
Les nouveaux impôts.
1 Pour faire face à ces dépenses, on n*eut
augmenter que les contributions indirectes
pr, ce genre d'impôt n'est productif que s'il
frappe des objets de première nécessité:
Mors. le pauvre paye la même somme que
le richo: donc, proportionnellement, il pave
beaucoup plus.
On propose trois nouveaux impôts, dont
eux sur la consommation, un sur le coin-
On .frappera la bière et l'alcool et les opé-
ratinons de Bourse.
Les deux premiers impôts écrasent le pau-
vre, qui paye déjà sur ces articles 680.522,100
marks par an. On augmentera cette contri-
bution énorme, alors que le chômage se
propag.. ei que les affaires deviennent pires.
riches spéculateurs, mais
|a petite oison ide de province.
La mesure est comble.
L'Allemagne a donné assez de sang et
d'argent au Moloch de l'armée active.
Pas un soldat, pas un denier de plus
Appel à tous les ordres.
Toi, paysan, le percepteur arrachera la
dernière vache ton étable. Toi, artisan,
boucle ton sac, s'il te reste quelque chose
à y mettre, va errer le long des grandes
roules. Toi, ouvrier industriel, ne te plains
pas si tu vois ta famille affamée.
Le seul parti qui est décidé à repousser
tout impôt nouveau et aussi Il alléger les
charges publiques, c'est le parti socialiste.
Nous voulons rendre le peuple plus sain
et plus fort par une meilleure alimentation
ainsi nous voulons fortifier l'armée popu-
laire, affranchie d'une obéissance aveugle,
mais tou'ours prête à verser la dernière
goutte de son sang pour protéger les droits
du peuple, le foyer et la famille.
Nous voulons une armée commandée par
de bons citoyens instruits des connaissances
techniques, et non par uneclasse privilégiée
d'officiers.
Avec une telle armée, un peuple n'a à
craindre aucun ennemi, ni le Russe avide
de conquêtes, ni les peuples libres et civi-
liséa, avec qui toute raison de conflit aura
cessé, en même temps que la politique
d'excitation des capitalistes.
Le socialisme offre au peuple allemand
l'uniqüe espoir d'affranclissement et de li-
Faut-il plus de soldats et plus d'impôts?
Celui. qui songera- à son pays, il lui-même,
il safamille; à son avenir, celui-là se fera
représenter par un socialiste. ">
REMBOURSEMENT REPOUSSÉ
La proposition Pierre Richard et la
responsabilité de l'Etat A
la commission Un vote
de surprise.
La commission de la Chambre saisie de
la proposition de M. Pierre Richard, député
boulangiste, tendant à faire rembourser par
l'Etat à la Compagnie de Panama les 50,000
francs avancés par M. Vlastoà M. Rouvier
en 1887 par suite de certaines nécessités po-
litiques, s'est réunie hier.
Après la lecture des dépositions de MM.
Rouvier et Vlasto devant la commission
d'enquête et des explications fournies na-
guère par M. Rouvier, la proposition a été
rejetée par 4 voix contre
M. de La Marlinière, de la Droite, a alors
demandé à la commission d'émettre l'avis
que « la responsabilité de M. Rouvier en tant
que ministre était engagée*. Cette proposition
a rallié, outre la voix de son auteur, celles;de
deux autres membres de la Droite, MM.
Gamard et Fouquet, ainsi que celle de M.
Pierre Richard, soit li voix. Ont voté contre
MM. lioyer. Bôraud, Laguerre. S'est abs-
tenu M.Loup.
Mais la commission a dû ajourner à sa
1 prochaine séance la discussion des termes
de son rapport et la nomination du rappor-
teur.
Eu effet, aucun des quatre membres qui
ont voté la motion La Martinière n'a voul u
accepter d'en ôtre le rapporteur.
D'autre part, on a Vu par les votes que
huit membres seulement de la commission
sur onze étaient présents, et il y a lieu de
penser que lorsque la commission sera réu-
nie au complet, la décision que les mem-
bres de la Droite ont réussi à faire voter
par surprise, hier, ne sera pas maintenue.
Des doutes ayant été émis sur la teneur
réelle de la résolution adoptée par la com-
mission, nous ne pouvions mieux faire,
pour éctaircir le point, que d'aller on référer
à M. de La Martinière lui-même.
Chez M. de La Martinière.
C'est une erreur, nous dit l'honorable
député de la Manche je n'ai pas proposé et
la commission n'a pas adopté de résolution
rendant M. Bouvier :personnellement res-
ponsable d'un remboursement quelconque.
Voici exactement comment les choses se
sont passées
M. Pierre Richard n'ayant pas insisté
pour l'adoption.de sa proposition, la com-
mission ne pouvait se montrer plus intrai-
table que l'auteur lui-même, et elle a re-
poussé la proposition du remboursement
par l'Etat.
Un de nos collègues ayant alors déposé
une proposition tendant à engager la res-
ponsabilité personnelle de M. Rouvier, par
voie de répétitioil, j'ai cru devoir faire ob-
server que la Chambre n'avait pas ti se
prononcer sur des questions semblables
qu'il ne lui appartenait pas de s'immiscer
dans des intérêts privés ni de déclarer que
tel était débiteur et tel autre créancier. Ce
serait l'affaire du liquidateur de la Compa-
pagnie de Panama et cela relevait de la
compétence des tribunaux.
La proposition que j'ai alors formulée
vise le ministre et non le député, l'homme
d'Etat et non M. Rouvier. Ce que j'entends
blâmer, ce sont les actes de gouvernement
de M. Rouvier, membre d'un cabinet répu-
blicain, qui a introduit dans la pratique gou-
vernementale des procédés contre lesquels
je m'élève hautement.
Ce sera, nous dit en terminant M. de La
Martiniére, la conclusion du rapport de la
commission si, à la prochaine séance, la
majorité n'est pas changée.
Bien entendu, M. Rouvier, que nous
avons interrogé également, ne s'émeut
guère des foudres que voudraient diriger
contre lui les députes de la Droite et il y
oppose une dédaigneuse indifférence.
TOUS LES BONNEURS
Lé propriétaire du vainqueur du Derby
à Londres Héritage de
100 millions.
LONDRES, 31 mât. Par fil spécial.
Curieuse et singuliére coïncidence. Le pro-
priétaire d'Isinglass, le vainqueur du Derby,,
est entré aujourd'hui même en p'bs&sssion
d'un héritage estimé 100 millions de
Cet héritage provient de deux oncles
morts il y a quelques années.
L'héritier ne devait entrer en possession
que le jour où il aurait trente-deux ans ac-
complis. Or, ce matin même, le propriétaire
du vainqueur du Derby a atteint l'âge
AU NICARAGUA
31 mai. Par câble au
« Matin ». Le gouvernement a reçu hier
la nouvelle officieuse que le docteur Sacaza
a donné hier soir sa démission de président
du Nicaragua, après avoir signé la paix avec
les révolutionnaires.
LA CONSTITUTION BUUGARE
Une proclamation du prince au peuple vient
EUe communique le nouveau .texte de* ar-
ticles moçuQes de la Gonst>ii|îioQ.
L'année s'iHiaonee assez mal pour une
partie de l'agriculture la sécheresse a
compromis les blés, les betteraves les
foins sont hors de prix, et le bétail est
tombé il rien ce n'est qu'un cri dans les
pays d'élevage.
Je sais bien que M. Méline n'a pas pro-
mis de protéger les mens de la terre con-
tre des fléaux de ce genre. Son affaire
est de repousser l'invasion du cochon
d'Amérique et l'inondation du blé. de
l'Inde; il se charge de nous défendre
contre l'abondance venue de l'étranger
il ne connaît pas d'autre ennemi. La
grêle, la gelée, le phylloxéra, la séche-
resse et la pluie ne sont pas de sa com-
pétence. Et quand il a promis la prospé-
rité à nos cultivateurs, c'était sous la ré-
serve que le temps serait propice et la
récolte bonne.
Néanmoins, si réservé qu'il ait été
dans ses promesses, les événements ont
l'air de s'acharner v en réduire encore la
portée. Les éleveurs, malgré tout, se
sentant a l'abri du côté des bœufs ita-
liens et des moutons d'Allemagne,
croyaient pouvoir espérer des jours
meilleurs et des prix plus rémunéra-
teurs. Quelques jours de soleil ont suffi
pour ruiner leurs espérances la baisse
qui on est résultée est dix fois plus forte
que les hausses passagères dont ils
avaient pu profiter jusqu'ici. La où le
bétail avait monté de 10, parfois de
0/0 au plus, le cours s'est effondré de
50, de 60, de 80 0/0.
Je ne veux pas déduire de là la con-
damnation des tarifs protecteurs la con-
clusion serait tout fait forcée. Seule-
ment il faut avouer que la puissance en
est bien restreinte, et qu'entre les bril-
lantes perspectives dont nous parlaient
les protectionnistes et les maigres résul-
tats obtenus, il y a une certaine dispro-
portion. Les agriculteurs ont pu croire,
à écouter les discours de ceux qui se di-
saient leurs réels amis au Parlement, il
une ère de prospérité il semblait que la
concurrence étrangère une fois écartée,
des temps nouveaux et plus heureux al-
laient s'ouvrir. Il faut en rabattre au-
jourd'hui la panacée trop vantée laisse
paraître son inefficacité. C'est une dé-
couverte fort simple, mais il n'est pas
dit qu'elle ne soit pas pour quelques-uns
l'équivalent d'un désenchantement.
En faisant ces modestes remarques,
je déplais aux partisans de la muraille
de Chino « Qu'avez-vous à vous plain-
dre ? disent-ils. Vous êtes de Lyon, et
Lyon, depuis le triomphe du protection-
nisme, fait des affaires d'or Vous avez
été battu comme théoricien, mais votre
patriotisme local doit vous consoler. Al-
lez, ingrat 1 ot n'accusez plus d'impuis-
sance un régime qui a fait votre bonheur
malgré vous! »
Je le confesse depuis un an, la fabri-
que lyonnaise vit sous un système qui
est mâtiné de protectionnisme; si nos
matières premières, les filés de coton
exceptés, sont exemptes de droits, les
produits étrangers similaires aux nôtres
sont, pour la plupart, atteints par des
tarifs sensibles. Or, en même temps,«nous
avons la satisfaction de constater que les
derniers mois ont été des mois passables,
et que l'ouvrage, sans être très paye, a
pourtant été moins rare que par le pas-
sé. Je serais heureux de pouvoir dire
que ce changement est l'œuvre de M. Mé-
line j'irais de ce pas avec mes collègues
l'en remercier, lui demander le maintien
de ses bienfaits il a l'âme bonne ilnous
accorderait sans murmure l'objet de no-
tre prière.
Par malheur, c'est une sécurité que
nous n'avons pas. L'abondance relative
des commandes de soieries a suivi de
près la rupture de nos relations commer-
ciales avec le monde ce n'est pas à dire
qu'elle on résulte. Les commission-
naires vous diront, eux, que la cause est
ailleurs. Elle est dans la mode, qui est
aujourd'hui aux soieries, alors que na-
guère elle allait aux lainages. C'est un
caprice des femmes qui a fait notre for-
tune. Puisse-t-il durert
La meilleure preuve que la mode est
la vraie raison de tout le phénomène, que
les droits n'y sont pour rien, c'est que
le prix des soies s'est accru depuis six
ou huit mois dans des proportions
inouïes telle soie qui valait 50 francs
en vaut 80. Et elle ne s'en vend que
mieux Où est le protectionniste qui au-
rait osé accorder à nos producteurs des
droits de cette importance? La mode a
fait ce que M. Méline n'aurait ni pu, ni
osé, ni voulu faire.
La mode ici, la sécheresse là voilà
le genre de causes qui décident des prix,
des commandes, des courants commer-
ciaux, de la prospérité ou de la ruine de
vastes catégories de producteurs. Sup-
putez une bonne-récolte, le grain abon-
dera, 6t tous les droits du monde ne
l'empêcheront pas de s'avilir. Imaginez-
la mauvaise; et il n'y aura pas de Cham-
bre assez audacieuse pour maintenir les
tarifs ils disparaîtront 5 l'instant où ils
allaient permettre au cultivait;: de ven-
dre sa maigre moisson à un prix un j??u
relevé! 1
Telle est l'impuissance des petites
combinaisons des législateurs en face
des grands faits de lit vie économique.
Les protectionnistes avaient réglé le
prix des choses et assuré la prospérité de
tels ou telsproducteurs: neuf fois sur dix,
le premier vent qui passe renverse leurs
jour le public finira par s'apercevoir de
de leurs échafaudages ce sera
1 déjà un pas de fait. il n'y aura alors
qu'à attendre que la même dômonstra-
tration soit faite pour ces socialistes qui
veulent régler par des lois le prix de la
journée et le bénéfice de chaque indus-
triel. Les deux sectes sont cousines ger-
maines elles ont grandi ensemble de-
puis quelques années it est permis d'es-
pérer qu'elles iront d'un même pas vers
leur déclin.
A. Burdeau.
Le MATIN publiera demain un article.
de SÉVERINE
Au moment où s'ouvre la saison des
villégiatures, le MATIN offre à ses
lecteurs des abonnements A LA SE-
MAINE, au prix de 75 CENTIMES
pour la France. Pour recevoir le
journal immédiatement à l'adresse
indiquée, il leur suffira d'adresser à
l'administration du MATIN le mon-
tant des abonnements hebdomadaires,
soit en mandat-poste, ou simplement
en timbres.
LA SITUATION EUROPEENNE
M. Challemel-Lacour interviewé par
un journaliste hongrois Nou-
velle orientation de la politi-
que russe.
Vienne, 31 mai. Par service spécial.
Le correspondant à Paris du Pesti Na-
pto a, à propos du discours du trône, inter-
viewé M. Challemel-Lacour, qui lui a dit ce
qui suit
Le discours du trône aux Délégations
ne nous a pas surpris. Il laisse entendre
une nouvelle orientation de la politique
russe en Orient,.mais nous l'avions prévue.
Le gouvernement russe a adopté un nou-
veau modus procedendi dans la question
des Balkans par suite des événements en
Allemagne et en Angleterre.
Cette nouvelle orientation offre pour l'ave-
nir prochain une véritable garantie que la
paix européenne ne sera pas troublée par
des incidents en Bulgarie et en Serbie. Le
gouvernement français a déjà pressenti ce
nouvel état de choses lors du récent pas-
sage de M. de Giers à Vienne.
Nous connaissons exactement, en France,
les intentions de M. de Giers, et savons
qu'il a toujours préconisc le maintien du
statu quo dans la presqu'île balkanique et
qu'à cet égard il s'est trouvé d'accord avec
le comte Kalnoky. Les deux grands adver-
saires de la Russie, l'Allemagne et l'Angle-
terre, sont trop occupés aujourd'hui de
leurs affaires intérieures pour pouvoir en-
treprendre aucune action extérieure. Cet
état de choses a pour effet de permettre Ii
la Russie de poursuivre la réalisation de
ses plans en Asie.
Pour la France, par suite de ces circons-
tances, l'alliance avec la Russie a perdu
momentanément sa valeur pratique, cepen-
1 dant l'Allemagne est tellement absorbée par
ses luttes intestines que la France n'a à re-
douter de ce côté-là aucune attaque.
La France profite de la paix européenne
pour poursuivre sa politique tunisienne et
pour assurer son influence sur le bey. C'est
ainsi que la paix en Europe coûte cher à
l'Italie qui apprendra que la triple alliance
ne lui sert pas au point de vue de ses inté-
rêts dans la Méditerranée.
Le discours du trône prouve que le comte
Kalnoky a conduit sagement la politique
austro-hongroise en Orient, puisque la nou-
velle orientation de la Russie est en pre-
mière ligue profitable l'Autriche-Hon-
grie.
M. Challemel-Lacour conclut en assurant
que le gouvernement français partage les
mômes idées que lui.
AUX PAYS ANNEXÉS
M. Liebknecht à Metz Faute d'un
local.
METZ, 31 niai, D'un correspondant.
-Une réunion socialiste, dans laquelle de-
vait parler M. Liebknecht, ne put avoir lieu,
le patron de l'établissement ayant refusé au
dernier moment de prêter son local par
crainte de la police et de la gendarmerie.
Les socialistes et les curieux se sont ren-
dus en grand nombre à Plantières. Les pre-
miers se sont formés en cortège et sont en-
trés en ville en poussant un hoch en l'hon-
neur de M. Liebknecht et du socialisme in-
ternational et en chantant des refrains so-
cialistes.
11 n'y a pas eu d'autre incident.
M. Liebknecht quittera Metz demain, se
rendant à Sarrebruck.
DÉLIT DE PÊCHE
Un ministre qui aime la truite- Sous-
secrétaire d'Etat en justice
de paix.
LONDRES, 31 inàù Par fil spécial.
Sir E. Grey, sous-secrétaire d'Etat aux af-
faires étrangères, a été mis à l'amende par
un juge de paix du Sommerset sbire pour
avoir été pris en flagrant délit de pêche à la
truite sans permission. Il avait déjà un
plein panier de poissons.
Il a été condamné à une amende de neuf
shellings et aux dépens.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Vienne, 31 mai. Par service spécial.
L'Académie des sciences de tienne, sec-
tion des mathématiques et des sciences na-
turelles, a tenu sa seance annuelle aujour-
d'hui.
Elle a élu comme membres d'honneur à
l'étranger le professeur Giovanni Schiapa-
relli, directeur de l'observatoire de Milan
et M. L. Pasteur, l'illustre savant français,
et comme membres correspondants le doc-
teur Hertz, professeur à Bonn, et M. Dau-
brée, inspecteur général des mines à Paris.
Ces nominations doivent encore être rati-
fiées par l'empereur.
TROUBLES EXAGERES
Jr^ÈVE, 31 mai. D'un correspondant
l'es tiu "Wes de Saiat-Imier, signalés par
une dépêche Berne, ont été absolument
exagérés. brisées dans
routse réduit âdes^s brisées dans
un atelier d'horlogerie qui et"?0*°yalt des
ouvriers non syndiqués.
Il n'y a pas eu de blessés.
LES ANCLAIS AU SOUDAN
LoXOjRks, 31 mai. ̃- Par fil spécial.
Due dépêche de Moabasa, én date d'aujour-
Çhui, dit que la question soudanaise est
Tegrêêï" "̃' '•̃ • ̃' ̃
Sir Gerald Portai, ayant recruté toutes les
troupes égyptiennes pour te compte du
gouvernement anglais, .proposé "d'abandon-
ner les-deux forts ies plus éloignés dans le
Toru'et de ramoner les garnisons aux forts
les plus rapproçhés..
Une colonie d'esclaves soudanais sera
formée près du lac Owen.
Le' capitaine Portai reste au Toru pour
organiser les troupes, et le capitaine Mac
Donald est nommé résident Kampala.
UN BON POINT
Les affaires du Siam et l'Angleterre
Attitude de lord Rosebery
La cour de Bangkok
désabusée.
LONDRES, 31 mai. Par fil spécial.
Je ne saurais, je pense, âtre suspect de la
moindre partialité envers lord Rosebery,
que j'ai plusieurs fois préseuté aux lecteurs
sous des couleurs moins qu'aimables. La
vérité me force à lui marquer aujourd'hui
un bon point.
Il est absolument vrai que te gouverne-
ment siamois a eu la pensée d'entamer une
lutte contre l'approehe des Français vers le
Mékong. Etant donnée la suprématie de
l'influence commerciale anglaise Bangkok
sur celle de toutes les autres nations étran-
gères, et égarés aussi, peut-être, par les ar-
ticles hors de saison ùuStandard et de ses
congénères, articles dont le télégraphe leur
apportait le même jour un résumé, les Sia-
mois ne doutaient point du concours des
Anglais. Un certain nombre de personna-
ges anglais qui fréquentent il ta cour de Siam
ne manquaient pas d'entretenir l'empereur
des liens d'amitié et d'intérêt qui l'unis-
saient il l'Angleterre. Celle-ci ne permettrait
jamais aux Français de faire le moindre mal
à leurs amis, lesquels pouvaient, en revan-
ohe, aller de l'avant, sans so préoccuper de
ce qu'on disait à Paris.
Il faut déchanter complètement aujour-
d'hui.
Au Foreign Office.
En effet, dés la première menace de com-
plication, dès qu'on a vu l'émotion produite
à Paris par l'affaire de l'ile de Ithûn.e, ordre
a été donné au représentant du Siam à Lon-
dres de se rendre au Foroign-OfOce et de
sonder lord Rosehery pour lui demander
quel appui l'Angleterre comptait donner à
son pays dans la lutte sur le point de s'en-
gager avecles Français:
« Mais absolument aucun, a répondu lord
Rosebery. C'est affaire purement entre vous
et les Français. L'Angleterre ne veut nulle-
ment se mêler à votre querelle. »
Le marquis de Maha-Yota, ministre de
Siam, en entendant ces paroles, fut complè-
tement interloqué. 11 eut beau insister, le
chef du Foreign Offce.ne lui donna aucun
espoir de se laisser fléchir.
La légation de Siam fit connaître télégra-
phiquement il Bangkok la désastreuse ré-
ponse de cette Angleterre, qu'on considérait
comme la meilleure /amie et le plus sûr ap-
pui. Il faut ajouter que. pendant qu'à Lon-
dres on faisait cctle démarche, le ministre
de Siam à Paris recevait l'ordre de faire les
déclarations les plus pacifiques et s'en ac-
quittait, d'ailleurs, il, merveille, soit par
d'habiles notes transmises à la presse, soit
par des déclarations d'amour au quai d'Or-
say.
Vaine insistance.
Comme on le voit, ce n'était pas trop mal
imaginé, et la diplomatie siamoise était cer-
taine du succès. Paf .voilà tout l'échafau-
dage à terre. On n'en voulut rien croire à
Bangkok le ministre de Siam à Londres
devait avoir mal expliqué les choses, ou
bien même il n'avait pas compris le vérita-
ble sens de la réponse de lord Rosebery. Il
lui fut enjoint de se rendre au Foreign Of-
fice une seconde fois et de présenter les ex-
plications les plus claires et les plus préci-
ses, indiquant, naturellement, que les Fran-
çais avaient commencé. Une seconde entre-
vue entre lord Rosebery et le représentant
de Siam a eu lieu, la semaine dernière, dans
Downing street, où se trouve le Foreign
Office.
Cette seconde démarche n eut pas plus
de succès que la première la réponse du
ministre anglais a été négative, et, cela,
d'une façon toute péremptoire. Et, non con-
tent de dire non au marquis de Maha-Yota,
lord Rosebery lit télégraphier, dans le
même sens, à Bangkok, pour qu'aucun
doute ne pût subsister, à la cour de Siam,
sur les intentions anglaises.
Voilà l'histoire authentique de l'action
diplomatique siamoise et de l'attitude an-
glaise.
FUNÉRAILLES DE SON DAVIS
Imposante manifestation populaire
La cérémonie religieuse.
New- York, 31 niai. Par câble au
« Matin ». Le train emmenant les restes
de Jefferson Davis de la Nouvelle-Orléans
à Richmond a été assiégé à chaque instant
par une foule immense.
A Raleigh, le cercueil a été transporté
hier au Capitole et exposé sur un catafalque
dans la rotonde.
Une foule de vingt mille personnes assis-
tait à la cérémonie.
Le cercueil a été porté sur les épaules des
vétérans confédérés et escorté par la milice
et les enfants des écoles.
A chaque coin du cercueil, une jeune fille
habillée en b.lanc tenait un drapeau des
Etats-Unis.
Un service religieux a été célébré avec le
concours de toutes les sociétés chorales de
la cité.
Le catafalque disparaissait littéralement
sous les fleurs jetées par le peuple.
On dit qu'un grand nombre de personnes
doivent venir ici pour assister aux derniè-
res funérailles.
CHAMBRE PRUSSIENNE
BERLIN, 31 mai. D'un correspondant.
La Chambre des députés de Prusse a
voté définitivement le projet de loi électo-
rale avec la rédaction adoptée par la Cham-
bre des seigneurs.
Elle a aussi adopté définitivement le pro-
jet de loi tendant à remettre aux commu-
nes les fonds provenant des contributions
directes.
Elle a voté en troisième lecture le projet
de loi relatif aux subventions pour la cons-
truction des écoles primaires.
La prochaine séance aura probablement
lieu à la fin du mois de juin.
L'EXPOSITION DE CHICAGO
Chicago, 31 mai. Par câble au « Ma-
tin ». Dans sa réunion d'hier, la commis-
sion exécutive des récompenses s'est pro-
noncée pour le maintien du système adopté
en premier lieu et a notifié au président des
exposants étrangers le rejet de leur protes-
tation.
Il est donc possible que les exposants
étrcours ht? tous cas, ils ne pourront pas re-
tirer de de l'Exposition les objets
exposés^
M. BURDHAU ÉLU PRÉSIDENT
DE LA COMMISSION
Candidature déclinée par M Rouvier
Déclaration du nouveau prési-
dent La réforme des bois-
sons Clôture do la dis-
cussion générale.
Ainsi que nous t'avions fait pressentir,
de,au qui a été élu président de ta corn-
mission du budget de 1894. Il a été nom-
mé au second tour de .scrutin pur 18 voix
contre 11 données à M. Lockroy et 2 bul-
latins blancs. Au premier tour, les voix
s'étaient réparties ainsi MM. Burdeau, 13
voix; Lockroy, 9; Rouvier, 2; Jules Roche,
1 Yves Guyot, 1; bulletins blaucs,
Ajoutons qu'au début de îa réunion, M.
Rouvier avait, comme nous l'avions égale-
ment annoncé, décliné toute candidature,
par la déclaration suivante
Un certain nombre de mes amis m'ont offert
rie me porter il. la présidence de la commission.
du budget. Je suis profondément touchG do co
témoignage d'estime et d'affection nui em-
prunte u des incidents récents une signification
donljê sens toute la valeur. Mais ie fes prie du
reporter leur voix sur un autre candidat, bien
n.-solu que je suis à décLiner l'honneur qu'ils
voulaient nie faire.
MM.' Lo'ckroy et Dël'uns-Monlaud odt été
ensuite nommés vice-présidents,, le premier-,
par ;? voix et le second par t'O voix.
Pnis, les plusjeunes membres, MM. -Ja-
mais, Lasserro et Coruudet ont été désignés
comme secrétaires.
Allocution de M. Burdeau.
En prenant possession du fauteuil prési-
dentiel, M. Burdeau a prononcé l'allocution
suivante:
Mes chers collègues,
.le vous remercio profondément du grand
honneurs que vous me faites en m'appelant à
présider vos travaux. J'en sens tout le prix et
aussi tout le lois, Cet honneur, je ne le dois
'1 qu'à votre bienveillance et aux refus d'hommes
désignes il votre choix par leur expérience, par
les services rendus, par leur autorité.
Pour m'acquitter do la tache qu'ils m'ont
laissée, je compte avant tout sur votre con-
cours, mes chers collègues, et sur les traditions
de courtoisie et de cordialité que nos prédéces-
et qui y rendent fucila le rôle du président.
ment délicate. IL ne s'agit pas sntrlome.nt,
comme d'ordinaire, de préparer tous los élé-
ments propres il éclairer la Chambre dans
l'exere du plus ossential de ses droits, le
droit de contrôle sur les dépenses et les char-
ges publiques.
Il faut encore que ces éléments soient réu-
nis et que votre rapport, soit prêt dans un dc-
Le vœu de la. Chambre it cet égard est for-
mef. Vous pourrez y répondre sans rien siteri-
lier de ce qu'exige un examen attentif et sé-
vère, mais en faisant passer, avant tante an-
tre préoccupation, la volonté d'aboutir en temps
utile.
Nous contribuerons ainsi, pour la part qui
nous incombe, à assurer 10 ,jeu le plus normal
des institutions parlementaires et il doter- le
pays, ayant notre séparation, de la loi de u-
nancas et des réformes fiscales sur lesquelles
il est on droit de compter.
Les rapporteurs spéciaux.
La commission a ensuite procédé il la dé-
signation des rapporteurs spéciaux dos di-
vers budgets. En voici la liste
Finances, M. Thomson Intérieur, M.
Dupuy-Dutemps; Affaires étraycgères, M.
Horteur; Guerre, M. Georges Cochery;
Marine, M. Gerville-Réacha Travaux
publics, M. Etienne; Commerce, M. Sieg-
fried Instruction publique, M. Isambert;
Agriculture, M. Bastid Justice, M. La-
bussière; Colonies, M. Charles Roux; Al-
gérie, M. Pourquery de Boisserin; Cultes,
M. Lasserre; Beaux- Arts, M. Merlou; Ser-
vices pénitentiaires, M. Boucher (Vosges)
Postes et Télégraphes, M. Mesureur; Clle-
mins de fer de l'Etat, M. Jacquemin; In-
valictes de la Marine, M. Mège Garan-
ties d'intérêt des Chemins de fer, M. Cor-
nudet.
Aujourd'hui, la commission élira son rap-
porteur général, qui semble devoir être M.
Antonin Dubost.
Discussion générale.
Après la répartition dos rapports spé-
ciaux, la discussion générale a été ouverte.
M. Rouvier a pris le premier la parole et
reproduit les observations critiques qu'if
avait déjà formulées la veille contre le pro-
jet du ministre des finances. A propos de la
réforme du régime des boissons. M. Rou-
vier a lancé cette pointe a M. Peytral:
« Je suis heureux de constater que l'un
des hommes de cette Chambre qui se mon-
traient naguère un des plus ardents cham-
pions du dégrèvement total dos boissons
hygiéniques nous présente un projet qui se
rapproche beaucoup de celui que j'avais
moi-même élaboré et qu'il a combattu. Il a
senti quelles étaient les difficultés du pou-
voir. »
M. Salis a ensuite soulevé une question
de droit constitutionnel. La commission
doit-elle attendre que le Sénat ait statué sur
la réforme des boissons pour s'en occuper
elle-même, et d'abord en est-elle saisie par
le projet du gouvernement où cette réforme
ne figure que dans l'exposé des motifs
Le député de l'Hérault a dit qu'à son
sens la commission devait s'en déclarer
saisie, malgré la discussion prochaine du
Sénat, sans méconnaître qu'au point de vue
constitutionnel il y avait là une difficulté
nouvelle qu'il y aurait un grave inconvé-
nient résoudre sans examen préalable.
Finalement, la commission a décidé
qu'elle statuerait demaiu vendredi sur la
question. MM. Salis et Pelletan doivent, à
ce sujet, déposer une proposition tendant à
ce que la commission s'occupe delaréforme
des boissons sans se préoccuper du Sénat et
rétablisse ie dégrèvement total des boissons
hygiéniques.
Plusieurs autres commissaires ont en-,
suite présenté différentes observations su(
l'ensemble du projet de budget, et la dis-
cussion générale a été close.
QUE C'EST DffêLE
Un Lemice-Terrieux britannique
M. Labouchère persécuté John
Bull s'amuse.
LONDRES, 31 mai. Par fil spécial.-
On sait que M. Labouchôre, propriétaire et
principal rédacteur du Truth, est depuis
une quinzaine de jours victime d'abomina-
bles plaisanteries.
Un individu, que personne ne connaît, lui
a fait adresser un tonneau de cidre, dos
meubles, du charbon, etc.
Deux entrepreneurs de pompes funèbres
envoyés par le mystificateur sont arrivés
l'autre jour chez M. Labouchère, Ce dernier
I sortait justement.
quelle
pièce de la ZS^p&tf Se trouvait le corpk du
SEUL JOURNAL FRANÇAIS RECEVANT PAR FILS ET SERVICES SPÉCIAUX LES DERNIÈRES NOUVELLES DU MONDE ENTIER
LA. RÉPONSE DES SOCIALISTES
ALLEMANDS
oraiodre des peuples libres
Pas un soldat, pas un de-
nier de plus L'ar-
mée populaire.
En réponse à la brochure officielle dont le
Matin a uublié le résumé, le parti socia-
liste développe, à son tour, dans un supplé-
ment de la VOlhszeilunff, les griefs du peu-
pie allemand contre la loi militaire.
Voici la substance de ce nouveau docu-
ment Fatale nécessité.
nous ne voulons pas non plus laisser
^'Allemagne sans défense. Car une politique
étroite et sans conscience a suscité contre
l'Allemagne la haine des peuples. Elle nous
a, hélas brvuillés avec nos voisins de l'Ouest.,
de telle sorte que chez eux la voix de la rai-
son et l'esprit de fraternité ne peuvent que
lentement pénétrer. A l'Est, un despote
est prêt à profiter de la faiblesse des voi-
sins pour augmenter son autorité néfaste.
Mais de cette nécessité de défense, nous
ne voulons pas qu'on fasse un prétexte pour
agrandir encore la plaie de notre temps,
l'augmentation des armées au prix de sacri-
lices sans cesse renaissants.
Les armées permanentes 'ressemblent à
Une sangsue géante qui suce lc sanjç des
peuples,
Des soldatst encore des soldats cric ce
Môlbch affamé. Les millions et les milliards
arrachés à la sueur dos peuples disparais-
sent dans sa gueule sans fond.
Les progrès du mal.
En 1868, après une guerre victorieuse,
hommes suffisaient. En 187a, après
d'autres victoires, il fallait 401,659 hommes,
plus du double. Depuis, on a encore aug-
monté les effectifs.
Aujourd'hui, l'armée entière, faite d'hom-
mes ayant tous reçu l'éducation militaire
complète,se compose de 3,900,000 hommes,
le triple de la force des armées allemandes
en 1870-71.
On veut encore ajouter hommes.
Voilà les progrès du Moloch.
Chacun de ces soldats est un ouvrier
Sont la force de travail est soustraite au peu-
Le peuple doitaussi habiller et nourrir ses
Soldats. Les charges du peuple, pour l'en-
tretien de cette armée de paix, étaient d'a-
bord de 475 millions de marks. En 1886, elles
sent à 623 millions de marks; en à 854
millions.
La nouvelle loi porterait la dépense au
moins à un milliard par un.
Les chiffres déclarés par le gouverne-
fient sont au-dessous de la vérité, de l'aveu
tnême du ministre.
Il' faudra construire de nouvelles casernes
pour de nouveaux soldats,
On joue avec les millions comme avec les
cailloux extraits d'une carrière.
Les milliards de la France.
<. Quand on a dit « La France paiera cinq
'milliards d'indemnité de guerre », on con-
sidérant que ce, sacrifice rendrait tout un
^peuple exsangue.
A présent, la Moloch impose au peuple al-
lemand un sacrifice annuel d'un milliard.
.Tous les cinq ans il est condamné à payer
l'indemnité de guerre de la France.
L'ennemi Je plus acharné ne nous traite-
rait pas avec plus de rigueur après la dé-
faite; et, encore, serions-nous au bout des
sacrifices, une fois la somme versée.
j On nous parle du service de deux ans il
sàie serait tel que pour l'infanterieet on pour-
rait ensuite rétablir le service de trois ans,
après expérience faite.
t Après ehaque demande, le gouvernement
1ivait coutume de dire « C'est la dernière lj»
jCette fois, il vous dit tout de suite « Nous
''demanderons davantage. » On n'a jamais
manqué de raisons pour augmenter les ar-
tnées.
Certes, on ne pourra pas demander plus
d'hommes. On est arrivé à la dernière li-
mite. Pour arriver au nombre demandé, il
faudra enrôler des hommes qui seraient
mieux à leur place dans des lazarets.
D'anciens officiers ont déclaré que la
nouvelle augmentation ne serait pas un
Supplément de forces pour l'armée, mais,
au contraire, une cause de faiblesse.
Ils croient que ces nouvelles recrues de
fatigués et de malades ne formeront que
des arrière-gardes, inutiles en cas de vic-
toire, propres à rendre plus grave la dé-
faite.
On dit que la loi allégera les services de
la territoriale, C'est faux le chancelier de
Caprivi a dit qu'à la prochaine guerre, per-
sonne ne restera à la maison.
Dommage au travail.
De on a dépensé pour les armées
milliards 600 millions de marks. C'est le
salaire, à raison de 2 marks par jour et par
tête, de 19 millions ouvriers pendant
un an.
Chaqueannée, travailleurs se trou-;
vent ainsi frustrés d'une somme équivalente
leur salaires
Comment les temps sont-ils si mauvais'
pour répargae-de chacun î C'est que un.
demi-million d^iorames est pris au travail
I par l'armée et-qu'un million d'autres doit
travailler à lfes entretenir.
Et cela ira de mal en pis.
On répond qu'on peut être exposé à être
seuls pour faire face à la France et à la
)Russie. Alors à quoi sert la triple alliance ?
Si elle ne sert pas, on aura beau augmenter
l'armée, elle ne sera jamais égale à celles
de la France et de la Russie réunies.
La seule défense sérieuse contre ces ar-
,nées fantastiques serait une meilleure or-
ganisation etsurtout une meilleure réparti-
lion des charges publiques,
Or, on fait le contraire et on augmente
pour l'Allemagne les chances d'infériorité.
Les nouveaux impôts.
1 Pour faire face à ces dépenses, on n*eut
augmenter que les contributions indirectes
pr, ce genre d'impôt n'est productif que s'il
frappe des objets de première nécessité:
Mors. le pauvre paye la même somme que
le richo: donc, proportionnellement, il pave
beaucoup plus.
On propose trois nouveaux impôts, dont
eux sur la consommation, un sur le coin-
On .frappera la bière et l'alcool et les opé-
ratinons de Bourse.
Les deux premiers impôts écrasent le pau-
vre, qui paye déjà sur ces articles 680.522,100
marks par an. On augmentera cette contri-
bution énorme, alors que le chômage se
propag.. ei que les affaires deviennent pires.
riches spéculateurs, mais
|a petite oison ide de province.
La mesure est comble.
L'Allemagne a donné assez de sang et
d'argent au Moloch de l'armée active.
Pas un soldat, pas un denier de plus
Appel à tous les ordres.
Toi, paysan, le percepteur arrachera la
dernière vache ton étable. Toi, artisan,
boucle ton sac, s'il te reste quelque chose
à y mettre, va errer le long des grandes
roules. Toi, ouvrier industriel, ne te plains
pas si tu vois ta famille affamée.
Le seul parti qui est décidé à repousser
tout impôt nouveau et aussi Il alléger les
charges publiques, c'est le parti socialiste.
Nous voulons rendre le peuple plus sain
et plus fort par une meilleure alimentation
ainsi nous voulons fortifier l'armée popu-
laire, affranchie d'une obéissance aveugle,
mais tou'ours prête à verser la dernière
goutte de son sang pour protéger les droits
du peuple, le foyer et la famille.
Nous voulons une armée commandée par
de bons citoyens instruits des connaissances
techniques, et non par uneclasse privilégiée
d'officiers.
Avec une telle armée, un peuple n'a à
craindre aucun ennemi, ni le Russe avide
de conquêtes, ni les peuples libres et civi-
liséa, avec qui toute raison de conflit aura
cessé, en même temps que la politique
d'excitation des capitalistes.
Le socialisme offre au peuple allemand
l'uniqüe espoir d'affranclissement et de li-
Faut-il plus de soldats et plus d'impôts?
Celui. qui songera- à son pays, il lui-même,
il safamille; à son avenir, celui-là se fera
représenter par un socialiste. ">
REMBOURSEMENT REPOUSSÉ
La proposition Pierre Richard et la
responsabilité de l'Etat A
la commission Un vote
de surprise.
La commission de la Chambre saisie de
la proposition de M. Pierre Richard, député
boulangiste, tendant à faire rembourser par
l'Etat à la Compagnie de Panama les 50,000
francs avancés par M. Vlastoà M. Rouvier
en 1887 par suite de certaines nécessités po-
litiques, s'est réunie hier.
Après la lecture des dépositions de MM.
Rouvier et Vlasto devant la commission
d'enquête et des explications fournies na-
guère par M. Rouvier, la proposition a été
rejetée par 4 voix contre
M. de La Marlinière, de la Droite, a alors
demandé à la commission d'émettre l'avis
que « la responsabilité de M. Rouvier en tant
que ministre était engagée*. Cette proposition
a rallié, outre la voix de son auteur, celles;de
deux autres membres de la Droite, MM.
Gamard et Fouquet, ainsi que celle de M.
Pierre Richard, soit li voix. Ont voté contre
MM. lioyer. Bôraud, Laguerre. S'est abs-
tenu M.Loup.
Mais la commission a dû ajourner à sa
1 prochaine séance la discussion des termes
de son rapport et la nomination du rappor-
teur.
Eu effet, aucun des quatre membres qui
ont voté la motion La Martinière n'a voul u
accepter d'en ôtre le rapporteur.
D'autre part, on a Vu par les votes que
huit membres seulement de la commission
sur onze étaient présents, et il y a lieu de
penser que lorsque la commission sera réu-
nie au complet, la décision que les mem-
bres de la Droite ont réussi à faire voter
par surprise, hier, ne sera pas maintenue.
Des doutes ayant été émis sur la teneur
réelle de la résolution adoptée par la com-
mission, nous ne pouvions mieux faire,
pour éctaircir le point, que d'aller on référer
à M. de La Martinière lui-même.
Chez M. de La Martinière.
C'est une erreur, nous dit l'honorable
député de la Manche je n'ai pas proposé et
la commission n'a pas adopté de résolution
rendant M. Bouvier :personnellement res-
ponsable d'un remboursement quelconque.
Voici exactement comment les choses se
sont passées
M. Pierre Richard n'ayant pas insisté
pour l'adoption.de sa proposition, la com-
mission ne pouvait se montrer plus intrai-
table que l'auteur lui-même, et elle a re-
poussé la proposition du remboursement
par l'Etat.
Un de nos collègues ayant alors déposé
une proposition tendant à engager la res-
ponsabilité personnelle de M. Rouvier, par
voie de répétitioil, j'ai cru devoir faire ob-
server que la Chambre n'avait pas ti se
prononcer sur des questions semblables
qu'il ne lui appartenait pas de s'immiscer
dans des intérêts privés ni de déclarer que
tel était débiteur et tel autre créancier. Ce
serait l'affaire du liquidateur de la Compa-
pagnie de Panama et cela relevait de la
compétence des tribunaux.
La proposition que j'ai alors formulée
vise le ministre et non le député, l'homme
d'Etat et non M. Rouvier. Ce que j'entends
blâmer, ce sont les actes de gouvernement
de M. Rouvier, membre d'un cabinet répu-
blicain, qui a introduit dans la pratique gou-
vernementale des procédés contre lesquels
je m'élève hautement.
Ce sera, nous dit en terminant M. de La
Martiniére, la conclusion du rapport de la
commission si, à la prochaine séance, la
majorité n'est pas changée.
Bien entendu, M. Rouvier, que nous
avons interrogé également, ne s'émeut
guère des foudres que voudraient diriger
contre lui les députes de la Droite et il y
oppose une dédaigneuse indifférence.
TOUS LES BONNEURS
Lé propriétaire du vainqueur du Derby
à Londres Héritage de
100 millions.
LONDRES, 31 mât. Par fil spécial.
Curieuse et singuliére coïncidence. Le pro-
priétaire d'Isinglass, le vainqueur du Derby,,
est entré aujourd'hui même en p'bs&sssion
d'un héritage estimé 100 millions de
Cet héritage provient de deux oncles
morts il y a quelques années.
L'héritier ne devait entrer en possession
que le jour où il aurait trente-deux ans ac-
complis. Or, ce matin même, le propriétaire
du vainqueur du Derby a atteint l'âge
AU NICARAGUA
31 mai. Par câble au
« Matin ». Le gouvernement a reçu hier
la nouvelle officieuse que le docteur Sacaza
a donné hier soir sa démission de président
du Nicaragua, après avoir signé la paix avec
les révolutionnaires.
LA CONSTITUTION BUUGARE
Une proclamation du prince au peuple vient
EUe communique le nouveau .texte de* ar-
ticles moçuQes de la Gonst>ii|îioQ.
L'année s'iHiaonee assez mal pour une
partie de l'agriculture la sécheresse a
compromis les blés, les betteraves les
foins sont hors de prix, et le bétail est
tombé il rien ce n'est qu'un cri dans les
pays d'élevage.
Je sais bien que M. Méline n'a pas pro-
mis de protéger les mens de la terre con-
tre des fléaux de ce genre. Son affaire
est de repousser l'invasion du cochon
d'Amérique et l'inondation du blé. de
l'Inde; il se charge de nous défendre
contre l'abondance venue de l'étranger
il ne connaît pas d'autre ennemi. La
grêle, la gelée, le phylloxéra, la séche-
resse et la pluie ne sont pas de sa com-
pétence. Et quand il a promis la prospé-
rité à nos cultivateurs, c'était sous la ré-
serve que le temps serait propice et la
récolte bonne.
Néanmoins, si réservé qu'il ait été
dans ses promesses, les événements ont
l'air de s'acharner v en réduire encore la
portée. Les éleveurs, malgré tout, se
sentant a l'abri du côté des bœufs ita-
liens et des moutons d'Allemagne,
croyaient pouvoir espérer des jours
meilleurs et des prix plus rémunéra-
teurs. Quelques jours de soleil ont suffi
pour ruiner leurs espérances la baisse
qui on est résultée est dix fois plus forte
que les hausses passagères dont ils
avaient pu profiter jusqu'ici. La où le
bétail avait monté de 10, parfois de
0/0 au plus, le cours s'est effondré de
50, de 60, de 80 0/0.
Je ne veux pas déduire de là la con-
damnation des tarifs protecteurs la con-
clusion serait tout fait forcée. Seule-
ment il faut avouer que la puissance en
est bien restreinte, et qu'entre les bril-
lantes perspectives dont nous parlaient
les protectionnistes et les maigres résul-
tats obtenus, il y a une certaine dispro-
portion. Les agriculteurs ont pu croire,
à écouter les discours de ceux qui se di-
saient leurs réels amis au Parlement, il
une ère de prospérité il semblait que la
concurrence étrangère une fois écartée,
des temps nouveaux et plus heureux al-
laient s'ouvrir. Il faut en rabattre au-
jourd'hui la panacée trop vantée laisse
paraître son inefficacité. C'est une dé-
couverte fort simple, mais il n'est pas
dit qu'elle ne soit pas pour quelques-uns
l'équivalent d'un désenchantement.
En faisant ces modestes remarques,
je déplais aux partisans de la muraille
de Chino « Qu'avez-vous à vous plain-
dre ? disent-ils. Vous êtes de Lyon, et
Lyon, depuis le triomphe du protection-
nisme, fait des affaires d'or Vous avez
été battu comme théoricien, mais votre
patriotisme local doit vous consoler. Al-
lez, ingrat 1 ot n'accusez plus d'impuis-
sance un régime qui a fait votre bonheur
malgré vous! »
Je le confesse depuis un an, la fabri-
que lyonnaise vit sous un système qui
est mâtiné de protectionnisme; si nos
matières premières, les filés de coton
exceptés, sont exemptes de droits, les
produits étrangers similaires aux nôtres
sont, pour la plupart, atteints par des
tarifs sensibles. Or, en même temps,«nous
avons la satisfaction de constater que les
derniers mois ont été des mois passables,
et que l'ouvrage, sans être très paye, a
pourtant été moins rare que par le pas-
sé. Je serais heureux de pouvoir dire
que ce changement est l'œuvre de M. Mé-
line j'irais de ce pas avec mes collègues
l'en remercier, lui demander le maintien
de ses bienfaits il a l'âme bonne ilnous
accorderait sans murmure l'objet de no-
tre prière.
Par malheur, c'est une sécurité que
nous n'avons pas. L'abondance relative
des commandes de soieries a suivi de
près la rupture de nos relations commer-
ciales avec le monde ce n'est pas à dire
qu'elle on résulte. Les commission-
naires vous diront, eux, que la cause est
ailleurs. Elle est dans la mode, qui est
aujourd'hui aux soieries, alors que na-
guère elle allait aux lainages. C'est un
caprice des femmes qui a fait notre for-
tune. Puisse-t-il durert
La meilleure preuve que la mode est
la vraie raison de tout le phénomène, que
les droits n'y sont pour rien, c'est que
le prix des soies s'est accru depuis six
ou huit mois dans des proportions
inouïes telle soie qui valait 50 francs
en vaut 80. Et elle ne s'en vend que
mieux Où est le protectionniste qui au-
rait osé accorder à nos producteurs des
droits de cette importance? La mode a
fait ce que M. Méline n'aurait ni pu, ni
osé, ni voulu faire.
La mode ici, la sécheresse là voilà
le genre de causes qui décident des prix,
des commandes, des courants commer-
ciaux, de la prospérité ou de la ruine de
vastes catégories de producteurs. Sup-
putez une bonne-récolte, le grain abon-
dera, 6t tous les droits du monde ne
l'empêcheront pas de s'avilir. Imaginez-
la mauvaise; et il n'y aura pas de Cham-
bre assez audacieuse pour maintenir les
tarifs ils disparaîtront 5 l'instant où ils
allaient permettre au cultivait;: de ven-
dre sa maigre moisson à un prix un j??u
relevé! 1
Telle est l'impuissance des petites
combinaisons des législateurs en face
des grands faits de lit vie économique.
Les protectionnistes avaient réglé le
prix des choses et assuré la prospérité de
tels ou telsproducteurs: neuf fois sur dix,
le premier vent qui passe renverse leurs
jour le public finira par s'apercevoir de
de leurs échafaudages ce sera
1 déjà un pas de fait. il n'y aura alors
qu'à attendre que la même dômonstra-
tration soit faite pour ces socialistes qui
veulent régler par des lois le prix de la
journée et le bénéfice de chaque indus-
triel. Les deux sectes sont cousines ger-
maines elles ont grandi ensemble de-
puis quelques années it est permis d'es-
pérer qu'elles iront d'un même pas vers
leur déclin.
A. Burdeau.
Le MATIN publiera demain un article.
de SÉVERINE
Au moment où s'ouvre la saison des
villégiatures, le MATIN offre à ses
lecteurs des abonnements A LA SE-
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LA SITUATION EUROPEENNE
M. Challemel-Lacour interviewé par
un journaliste hongrois Nou-
velle orientation de la politi-
que russe.
Vienne, 31 mai. Par service spécial.
Le correspondant à Paris du Pesti Na-
pto a, à propos du discours du trône, inter-
viewé M. Challemel-Lacour, qui lui a dit ce
qui suit
Le discours du trône aux Délégations
ne nous a pas surpris. Il laisse entendre
une nouvelle orientation de la politique
russe en Orient,.mais nous l'avions prévue.
Le gouvernement russe a adopté un nou-
veau modus procedendi dans la question
des Balkans par suite des événements en
Allemagne et en Angleterre.
Cette nouvelle orientation offre pour l'ave-
nir prochain une véritable garantie que la
paix européenne ne sera pas troublée par
des incidents en Bulgarie et en Serbie. Le
gouvernement français a déjà pressenti ce
nouvel état de choses lors du récent pas-
sage de M. de Giers à Vienne.
Nous connaissons exactement, en France,
les intentions de M. de Giers, et savons
qu'il a toujours préconisc le maintien du
statu quo dans la presqu'île balkanique et
qu'à cet égard il s'est trouvé d'accord avec
le comte Kalnoky. Les deux grands adver-
saires de la Russie, l'Allemagne et l'Angle-
terre, sont trop occupés aujourd'hui de
leurs affaires intérieures pour pouvoir en-
treprendre aucune action extérieure. Cet
état de choses a pour effet de permettre Ii
la Russie de poursuivre la réalisation de
ses plans en Asie.
Pour la France, par suite de ces circons-
tances, l'alliance avec la Russie a perdu
momentanément sa valeur pratique, cepen-
1 dant l'Allemagne est tellement absorbée par
ses luttes intestines que la France n'a à re-
douter de ce côté-là aucune attaque.
La France profite de la paix européenne
pour poursuivre sa politique tunisienne et
pour assurer son influence sur le bey. C'est
ainsi que la paix en Europe coûte cher à
l'Italie qui apprendra que la triple alliance
ne lui sert pas au point de vue de ses inté-
rêts dans la Méditerranée.
Le discours du trône prouve que le comte
Kalnoky a conduit sagement la politique
austro-hongroise en Orient, puisque la nou-
velle orientation de la Russie est en pre-
mière ligue profitable l'Autriche-Hon-
grie.
M. Challemel-Lacour conclut en assurant
que le gouvernement français partage les
mômes idées que lui.
AUX PAYS ANNEXÉS
M. Liebknecht à Metz Faute d'un
local.
METZ, 31 niai, D'un correspondant.
-Une réunion socialiste, dans laquelle de-
vait parler M. Liebknecht, ne put avoir lieu,
le patron de l'établissement ayant refusé au
dernier moment de prêter son local par
crainte de la police et de la gendarmerie.
Les socialistes et les curieux se sont ren-
dus en grand nombre à Plantières. Les pre-
miers se sont formés en cortège et sont en-
trés en ville en poussant un hoch en l'hon-
neur de M. Liebknecht et du socialisme in-
ternational et en chantant des refrains so-
cialistes.
11 n'y a pas eu d'autre incident.
M. Liebknecht quittera Metz demain, se
rendant à Sarrebruck.
DÉLIT DE PÊCHE
Un ministre qui aime la truite- Sous-
secrétaire d'Etat en justice
de paix.
LONDRES, 31 inàù Par fil spécial.
Sir E. Grey, sous-secrétaire d'Etat aux af-
faires étrangères, a été mis à l'amende par
un juge de paix du Sommerset sbire pour
avoir été pris en flagrant délit de pêche à la
truite sans permission. Il avait déjà un
plein panier de poissons.
Il a été condamné à une amende de neuf
shellings et aux dépens.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Vienne, 31 mai. Par service spécial.
L'Académie des sciences de tienne, sec-
tion des mathématiques et des sciences na-
turelles, a tenu sa seance annuelle aujour-
d'hui.
Elle a élu comme membres d'honneur à
l'étranger le professeur Giovanni Schiapa-
relli, directeur de l'observatoire de Milan
et M. L. Pasteur, l'illustre savant français,
et comme membres correspondants le doc-
teur Hertz, professeur à Bonn, et M. Dau-
brée, inspecteur général des mines à Paris.
Ces nominations doivent encore être rati-
fiées par l'empereur.
TROUBLES EXAGERES
Jr^ÈVE, 31 mai. D'un correspondant
l'es tiu "Wes de Saiat-Imier, signalés par
une dépêche Berne, ont été absolument
exagérés. brisées dans
routse réduit âdes^s brisées dans
un atelier d'horlogerie qui et"?0*°yalt des
ouvriers non syndiqués.
Il n'y a pas eu de blessés.
LES ANCLAIS AU SOUDAN
LoXOjRks, 31 mai. ̃- Par fil spécial.
Due dépêche de Moabasa, én date d'aujour-
Çhui, dit que la question soudanaise est
Tegrêêï" "̃' '•̃ • ̃' ̃
Sir Gerald Portai, ayant recruté toutes les
troupes égyptiennes pour te compte du
gouvernement anglais, .proposé "d'abandon-
ner les-deux forts ies plus éloignés dans le
Toru'et de ramoner les garnisons aux forts
les plus rapproçhés..
Une colonie d'esclaves soudanais sera
formée près du lac Owen.
Le' capitaine Portai reste au Toru pour
organiser les troupes, et le capitaine Mac
Donald est nommé résident Kampala.
UN BON POINT
Les affaires du Siam et l'Angleterre
Attitude de lord Rosebery
La cour de Bangkok
désabusée.
LONDRES, 31 mai. Par fil spécial.
Je ne saurais, je pense, âtre suspect de la
moindre partialité envers lord Rosebery,
que j'ai plusieurs fois préseuté aux lecteurs
sous des couleurs moins qu'aimables. La
vérité me force à lui marquer aujourd'hui
un bon point.
Il est absolument vrai que te gouverne-
ment siamois a eu la pensée d'entamer une
lutte contre l'approehe des Français vers le
Mékong. Etant donnée la suprématie de
l'influence commerciale anglaise Bangkok
sur celle de toutes les autres nations étran-
gères, et égarés aussi, peut-être, par les ar-
ticles hors de saison ùuStandard et de ses
congénères, articles dont le télégraphe leur
apportait le même jour un résumé, les Sia-
mois ne doutaient point du concours des
Anglais. Un certain nombre de personna-
ges anglais qui fréquentent il ta cour de Siam
ne manquaient pas d'entretenir l'empereur
des liens d'amitié et d'intérêt qui l'unis-
saient il l'Angleterre. Celle-ci ne permettrait
jamais aux Français de faire le moindre mal
à leurs amis, lesquels pouvaient, en revan-
ohe, aller de l'avant, sans so préoccuper de
ce qu'on disait à Paris.
Il faut déchanter complètement aujour-
d'hui.
Au Foreign Office.
En effet, dés la première menace de com-
plication, dès qu'on a vu l'émotion produite
à Paris par l'affaire de l'ile de Ithûn.e, ordre
a été donné au représentant du Siam à Lon-
dres de se rendre au Foroign-OfOce et de
sonder lord Rosehery pour lui demander
quel appui l'Angleterre comptait donner à
son pays dans la lutte sur le point de s'en-
gager avecles Français:
« Mais absolument aucun, a répondu lord
Rosebery. C'est affaire purement entre vous
et les Français. L'Angleterre ne veut nulle-
ment se mêler à votre querelle. »
Le marquis de Maha-Yota, ministre de
Siam, en entendant ces paroles, fut complè-
tement interloqué. 11 eut beau insister, le
chef du Foreign Offce.ne lui donna aucun
espoir de se laisser fléchir.
La légation de Siam fit connaître télégra-
phiquement il Bangkok la désastreuse ré-
ponse de cette Angleterre, qu'on considérait
comme la meilleure /amie et le plus sûr ap-
pui. Il faut ajouter que. pendant qu'à Lon-
dres on faisait cctle démarche, le ministre
de Siam à Paris recevait l'ordre de faire les
déclarations les plus pacifiques et s'en ac-
quittait, d'ailleurs, il, merveille, soit par
d'habiles notes transmises à la presse, soit
par des déclarations d'amour au quai d'Or-
say.
Vaine insistance.
Comme on le voit, ce n'était pas trop mal
imaginé, et la diplomatie siamoise était cer-
taine du succès. Paf .voilà tout l'échafau-
dage à terre. On n'en voulut rien croire à
Bangkok le ministre de Siam à Londres
devait avoir mal expliqué les choses, ou
bien même il n'avait pas compris le vérita-
ble sens de la réponse de lord Rosebery. Il
lui fut enjoint de se rendre au Foreign Of-
fice une seconde fois et de présenter les ex-
plications les plus claires et les plus préci-
ses, indiquant, naturellement, que les Fran-
çais avaient commencé. Une seconde entre-
vue entre lord Rosebery et le représentant
de Siam a eu lieu, la semaine dernière, dans
Downing street, où se trouve le Foreign
Office.
Cette seconde démarche n eut pas plus
de succès que la première la réponse du
ministre anglais a été négative, et, cela,
d'une façon toute péremptoire. Et, non con-
tent de dire non au marquis de Maha-Yota,
lord Rosebery lit télégraphier, dans le
même sens, à Bangkok, pour qu'aucun
doute ne pût subsister, à la cour de Siam,
sur les intentions anglaises.
Voilà l'histoire authentique de l'action
diplomatique siamoise et de l'attitude an-
glaise.
FUNÉRAILLES DE SON DAVIS
Imposante manifestation populaire
La cérémonie religieuse.
New- York, 31 niai. Par câble au
« Matin ». Le train emmenant les restes
de Jefferson Davis de la Nouvelle-Orléans
à Richmond a été assiégé à chaque instant
par une foule immense.
A Raleigh, le cercueil a été transporté
hier au Capitole et exposé sur un catafalque
dans la rotonde.
Une foule de vingt mille personnes assis-
tait à la cérémonie.
Le cercueil a été porté sur les épaules des
vétérans confédérés et escorté par la milice
et les enfants des écoles.
A chaque coin du cercueil, une jeune fille
habillée en b.lanc tenait un drapeau des
Etats-Unis.
Un service religieux a été célébré avec le
concours de toutes les sociétés chorales de
la cité.
Le catafalque disparaissait littéralement
sous les fleurs jetées par le peuple.
On dit qu'un grand nombre de personnes
doivent venir ici pour assister aux derniè-
res funérailles.
CHAMBRE PRUSSIENNE
BERLIN, 31 mai. D'un correspondant.
La Chambre des députés de Prusse a
voté définitivement le projet de loi électo-
rale avec la rédaction adoptée par la Cham-
bre des seigneurs.
Elle a aussi adopté définitivement le pro-
jet de loi tendant à remettre aux commu-
nes les fonds provenant des contributions
directes.
Elle a voté en troisième lecture le projet
de loi relatif aux subventions pour la cons-
truction des écoles primaires.
La prochaine séance aura probablement
lieu à la fin du mois de juin.
L'EXPOSITION DE CHICAGO
Chicago, 31 mai. Par câble au « Ma-
tin ». Dans sa réunion d'hier, la commis-
sion exécutive des récompenses s'est pro-
noncée pour le maintien du système adopté
en premier lieu et a notifié au président des
exposants étrangers le rejet de leur protes-
tation.
Il est donc possible que les exposants
étr
tirer de de l'Exposition les objets
exposés^
M. BURDHAU ÉLU PRÉSIDENT
DE LA COMMISSION
Candidature déclinée par M Rouvier
Déclaration du nouveau prési-
dent La réforme des bois-
sons Clôture do la dis-
cussion générale.
Ainsi que nous t'avions fait pressentir,
de,au qui a été élu président de ta corn-
mission du budget de 1894. Il a été nom-
mé au second tour de .scrutin pur 18 voix
contre 11 données à M. Lockroy et 2 bul-
latins blancs. Au premier tour, les voix
s'étaient réparties ainsi MM. Burdeau, 13
voix; Lockroy, 9; Rouvier, 2; Jules Roche,
1 Yves Guyot, 1; bulletins blaucs,
Ajoutons qu'au début de îa réunion, M.
Rouvier avait, comme nous l'avions égale-
ment annoncé, décliné toute candidature,
par la déclaration suivante
Un certain nombre de mes amis m'ont offert
rie me porter il. la présidence de la commission.
du budget. Je suis profondément touchG do co
témoignage d'estime et d'affection nui em-
prunte u des incidents récents une signification
donljê sens toute la valeur. Mais ie fes prie du
reporter leur voix sur un autre candidat, bien
n.-solu que je suis à décLiner l'honneur qu'ils
voulaient nie faire.
MM.' Lo'ckroy et Dël'uns-Monlaud odt été
ensuite nommés vice-présidents,, le premier-,
par ;? voix et le second par t'O voix.
Pnis, les plusjeunes membres, MM. -Ja-
mais, Lasserro et Coruudet ont été désignés
comme secrétaires.
Allocution de M. Burdeau.
En prenant possession du fauteuil prési-
dentiel, M. Burdeau a prononcé l'allocution
suivante:
Mes chers collègues,
.le vous remercio profondément du grand
honneurs que vous me faites en m'appelant à
présider vos travaux. J'en sens tout le prix et
aussi tout le lois, Cet honneur, je ne le dois
'1 qu'à votre bienveillance et aux refus d'hommes
désignes il votre choix par leur expérience, par
les services rendus, par leur autorité.
Pour m'acquitter do la tache qu'ils m'ont
laissée, je compte avant tout sur votre con-
cours, mes chers collègues, et sur les traditions
de courtoisie et de cordialité que nos prédéces-
et qui y rendent fucila le rôle du président.
ment délicate. IL ne s'agit pas sntrlome.nt,
comme d'ordinaire, de préparer tous los élé-
ments propres il éclairer la Chambre dans
l'exere du plus ossential de ses droits, le
droit de contrôle sur les dépenses et les char-
ges publiques.
Il faut encore que ces éléments soient réu-
nis et que votre rapport, soit prêt dans un dc-
Le vœu de la. Chambre it cet égard est for-
mef. Vous pourrez y répondre sans rien siteri-
lier de ce qu'exige un examen attentif et sé-
vère, mais en faisant passer, avant tante an-
tre préoccupation, la volonté d'aboutir en temps
utile.
Nous contribuerons ainsi, pour la part qui
nous incombe, à assurer 10 ,jeu le plus normal
des institutions parlementaires et il doter- le
pays, ayant notre séparation, de la loi de u-
nancas et des réformes fiscales sur lesquelles
il est on droit de compter.
Les rapporteurs spéciaux.
La commission a ensuite procédé il la dé-
signation des rapporteurs spéciaux dos di-
vers budgets. En voici la liste
Finances, M. Thomson Intérieur, M.
Dupuy-Dutemps; Affaires étraycgères, M.
Horteur; Guerre, M. Georges Cochery;
Marine, M. Gerville-Réacha Travaux
publics, M. Etienne; Commerce, M. Sieg-
fried Instruction publique, M. Isambert;
Agriculture, M. Bastid Justice, M. La-
bussière; Colonies, M. Charles Roux; Al-
gérie, M. Pourquery de Boisserin; Cultes,
M. Lasserre; Beaux- Arts, M. Merlou; Ser-
vices pénitentiaires, M. Boucher (Vosges)
Postes et Télégraphes, M. Mesureur; Clle-
mins de fer de l'Etat, M. Jacquemin; In-
valictes de la Marine, M. Mège Garan-
ties d'intérêt des Chemins de fer, M. Cor-
nudet.
Aujourd'hui, la commission élira son rap-
porteur général, qui semble devoir être M.
Antonin Dubost.
Discussion générale.
Après la répartition dos rapports spé-
ciaux, la discussion générale a été ouverte.
M. Rouvier a pris le premier la parole et
reproduit les observations critiques qu'if
avait déjà formulées la veille contre le pro-
jet du ministre des finances. A propos de la
réforme du régime des boissons. M. Rou-
vier a lancé cette pointe a M. Peytral:
« Je suis heureux de constater que l'un
des hommes de cette Chambre qui se mon-
traient naguère un des plus ardents cham-
pions du dégrèvement total dos boissons
hygiéniques nous présente un projet qui se
rapproche beaucoup de celui que j'avais
moi-même élaboré et qu'il a combattu. Il a
senti quelles étaient les difficultés du pou-
voir. »
M. Salis a ensuite soulevé une question
de droit constitutionnel. La commission
doit-elle attendre que le Sénat ait statué sur
la réforme des boissons pour s'en occuper
elle-même, et d'abord en est-elle saisie par
le projet du gouvernement où cette réforme
ne figure que dans l'exposé des motifs
Le député de l'Hérault a dit qu'à son
sens la commission devait s'en déclarer
saisie, malgré la discussion prochaine du
Sénat, sans méconnaître qu'au point de vue
constitutionnel il y avait là une difficulté
nouvelle qu'il y aurait un grave inconvé-
nient résoudre sans examen préalable.
Finalement, la commission a décidé
qu'elle statuerait demaiu vendredi sur la
question. MM. Salis et Pelletan doivent, à
ce sujet, déposer une proposition tendant à
ce que la commission s'occupe delaréforme
des boissons sans se préoccuper du Sénat et
rétablisse ie dégrèvement total des boissons
hygiéniques.
Plusieurs autres commissaires ont en-,
suite présenté différentes observations su(
l'ensemble du projet de budget, et la dis-
cussion générale a été close.
QUE C'EST DffêLE
Un Lemice-Terrieux britannique
M. Labouchère persécuté John
Bull s'amuse.
LONDRES, 31 mai. Par fil spécial.-
On sait que M. Labouchôre, propriétaire et
principal rédacteur du Truth, est depuis
une quinzaine de jours victime d'abomina-
bles plaisanteries.
Un individu, que personne ne connaît, lui
a fait adresser un tonneau de cidre, dos
meubles, du charbon, etc.
Deux entrepreneurs de pompes funèbres
envoyés par le mystificateur sont arrivés
l'autre jour chez M. Labouchère, Ce dernier
I sortait justement.
quelle
pièce de la ZS^p&tf Se trouvait le corpk du
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