Presse et revues
4 pages
Titre : Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann
Titre : New annals of the construction
Titre : Neue Annalen der Baukunst
Éditeur : V. Dalmont (Paris)
Éditeur : V. DalmontV. Dalmont (Paris)
Éditeur : DunodDunod (Paris)
Éditeur : J. BaudryJ. Baudry (Paris)
Éditeur : C. BérangerC. Béranger (Paris)
Date d'édition : 1872-08-01
Contributeur : Oppermann, Charles Alfred (18..-18.. ; ingénieur des Ponts et chaussées). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826369p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5529 Nombre total de vues : 5529
Description : 01 août 1872 01 août 1872
Description : 1872/08/01 (A18,T18,N212)-1872/08/31. 1872/08/01 (A18,T18,N212)-1872/08/31.
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55391717
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3528
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
73 NOUVELLES ANNALES DE LA GONSTRUGTION. —18' ANNEE, — AOUT 1872. 7h
TEXTE. — ffibtes et documents. — L'Église Saint-Augustin, à Paris : Appli-
cation des ossatures métalliques.aux édifices religieux, par M. BALTARD, architecte en
chef de la ville de Paris. (PI. 33-34, 35:36).— ïieyue des cSieEiiims «le fer. —Che-
min de fer do Cârcassone à Narbonne (Aude). —Réseau du Nord-Est. — Chemins de
er Russes. — Chronique. — Travaux des Départements. — Ardèche. — Nord (Lille).
f_ Pas-de-Calais). — Rhône (Ville de Lyon). —• Travaux étrangers. — Tunnel du- dé-
troit de Canso (Amérique du Nord). — Grand-Pont de New-Port, à Cincinnati. —
Etevue îles publictetions étrangères..— Meclianic's magazine. — Projets et
construction des chemins de fer Rhénans.
PL^H'cnisg. — 33-34. L'Église Saint-Augustin, à Paris, coupe générale du dôme.
— 35-36. Coupe en travers, vue extérieure et détails.
NOTES ET DOCUMENTS.
MÉglïse Saint-AragirastiiEB, à Paris.
application des ossatures métalliques aux édifices religieux,
PAR M. BALTARD ,,Architecte en Chef de la ville de Paris.
PL. 55-54, 55-56.
ARTICLES ANTÉRIEURS. — Église Saint-Eugène, à Paris, ossature métallique, etc.,
Ann. Constr. 1856, PI. 49, 50. — Église de la Trinité, à Paris, par M. BALLU, Archi-
tecte, charpente en fer, Ann. Constr. 1867, PL. 7, 8, 9, — Noie sur l'application du
Fer et de la Fonte à là construction des Voûtes composées, Propagateur des Travaux
en fer, 1868, PI. 11. — Voûtes en fer de l'Église Notre-Dame-de-France, Leicester-
Circus, à Londres, par M. BOILEAU, Architecte à Paris.
L'église Saint-Augustin comprend deux oeuvres Lien distinctes, et
que l'on peut diversement apprécier.
L'ossature métallique intérieure de la nef et de la coupole est une
des conceptions les plus remarquables du nouveau Paris, et l'on y
reconnaît aisément la.main de l'éuiinent; architecte des Halles Cen-
trales.
L'autre partie de l'édifice, qui constitue l'oeuvre extérieure en ma-
çonnerie, n'a pas pu atteindre, pour des causes diverses, le même degré
de perfection.
Tout d'abord elle a été gênée — on pourrait dire atrophiée — dans
son développement, par la forme bizarre et iDsolite du terrain accordé
par la Ville.
Ceci n'est pas, évidemment, du fait de l'architecte, et il a dû pro-
tester certainement, avec laplus grande énergie, contre un programme
d'espace aussi insuffisant, qui l'obligeait a mutiler sa création pre-
mière en lui retranchant tous les membres excédant l'alignement des
trottoirs, ou à les y faire rentrer de vive force, malgré toutes les
règles adoptées.
L'architecture religieuse est, eu effet, depuis des siècles, Juabituée à
se déployer largement, et en toute liberté, sur des terrains à elle, où
toutes les lignes sont en parfaite harmonie avec les formes du voisinage,
qu'elle domine de toute sa hauteur.
Les façades, comme les bas côtés, peuvent s'étendre parallèlement
ou perpendiculairement aux axes, en dessinant la croix traditionnelle,
sans que l'architecte soit obligé de supprimer les retours d'angle voulus
par le mouvement des élévations, et sans rien sacrifier de la proportion
normale des transepts et des bas côtés.
Ici, au contraire, deux malheureuses lignes obliques, péniblement
tracées, à l'alignement du boulevard, pour ne pas supprimer tout à
fait les chapelles latérales, semblent protester contre la rigueur des
arrêlés Préfectoraux, et choquent, à première vue, tous les specta^
leurs, même les plus incompétents en architecture.
On aurait dû, à tout prix, gagner au moins une vingtaine de mètres
sur les premières maisons du rang pair de l'avenue Malesherbes, et
dessiner alors, par exemple, le tracé blanc que nous avons indiqué
sur les Figures 2 et 3, et qui n'eût été que le strict indispensable.
On aurait pu donner, alors aussi, à la façade, son développement
G. 347
normal sur les côtés de la façade principale, et encadrer plus sérieu-
sement la rosace unique qui la décore.
Cette rosace est d'ailleurs d'un effet admirable à l'intérieur : en
dehors, il en est tout autrement.
En écartant ces observations générales qui ne sont pas, nous le répé-
tons, attribuables à l'architecte, tout le'reste de l'ordonnance de cet
édifice témoigne d'une haute pensée religieuse et artistique, qui a été
détaillée avec un soin très-remarquable dans les moindres détails.
Le style général adopté, qui est une sorte de transaction entre le
Romano-Byzantin et le Renaissance-Moderne, a dû avoir pour signifi-
cation, dans la pensée de i'architecte, le sacrifice fait aux formes hié-
ratiques voulues par la tradition catholique, tout en tenant compte du
progrès matériel réalisé dans la construction.
La charpente métallique intérieure est d'ailleurs un témoignage
évident de cet ordre d'idées, parfaitement rationnel.
Toutes les figures et statues portent un cachet religieux incontes-
table, et, à l'intérieur, l'effet général est très-grandiose et très impo-
sant. -
Nous engageons vivement ceux de nos lecteurs qui n'ont pas encore
vu cette nef à aller la visiter : il y a là un contraste tout a fait saisis-
sant entre le vaisseau religieux de l'Église et son aspect extérieur,
vue du boulevard.
La coupole surtout' (une des plus considérables de Paris) présente
un coup d'oeil d'une grande élévation.
Peut-être pourrait-on regretter que la lanterne en fonte qui la "cou-
ronné ne soit pas un peu plus légère : il y a peut-être un petit excès
de colonnettes, et le pyramidion carré posé sur une base polygonale
de seize côtés (presque circulaire) n'est peut-être pas non plus d'une
orthodoxie irréprochable.
Il est plus fâcheux encore que l'espace insuffisant attribué par la
Ville au développement de tout l'édifice, n'ait pas permis d'écarter un
peu plus les quatre clochetons d'angle du dôme qu'ils semblent étouffer,
en ne formant avec lui qu'une seule masse; — mais, à quelques mètres
près, l'équilibre général de cette partie de l'oeuvre est satisfaisant, et;
encore une fois, s'il y a un regret à exprimer, on ne saurait trop lé
faire retomber sur qui de droit, c'est-à-dire sur l'omnipotence inintel-
ligente du même Préfet despotique, qui a déjà fait placer le nouvel
Opéra de travers sur toutes les lignes des façades environnantes; —-la
mairie de Saint-Germain-l'Auxerrois de Mais sur l'église et sur le
Louvre; — l'église de Montrouge entre deux rues obliques, absolu-
ment comme l'église Saint-Augustin, etc.
C'était comme un parti pris, dans le plan général du nouveau Paris,
de ne mettre aucune construction d'aplomb sur les lignes environ-
nantes.
On voulait peut-être plus sûrement forcer l'attention des spectateurs,
comme certains industriels qui mettent leurs affiches à l'envers pour
mieux piquer la curiosité du passant; — ou comme l'architecte" de la
tour penchée de Pise dont on ne parle tant que parce qu'elle penche...
Rectifications proposées.
S'il nous était permis d'émettre un voeu, qui serait peut-être encore
réalisable, le jour où la Ville de Paris aurait une somme suffisante à
dépenser à son embellissement définitif, nous voudrions que l'on fit à
l'église Saint-Augustin les modifications suivantes (voir Fig. 2,
PI. 33-34):
1" Élargir la façade principale en y ajoutant deux clochers ou
flèches qui lui manquent, tout eu conservant, pour points d'appui in-
térieurs des tours polygonales à établir, les deux corps de piliers
existants, qui sont bien forts d'ailleurs pour la seule façade ac-
tuelle;
2° Rétablir en ligne droite, et parallèlement à la grande nef, les
Chapelles latérales;
1872. — 10
TEXTE. — ffibtes et documents. — L'Église Saint-Augustin, à Paris : Appli-
cation des ossatures métalliques.aux édifices religieux, par M. BALTARD, architecte en
chef de la ville de Paris. (PI. 33-34, 35:36).— ïieyue des cSieEiiims «le fer. —Che-
min de fer do Cârcassone à Narbonne (Aude). —Réseau du Nord-Est. — Chemins de
er Russes. — Chronique. — Travaux des Départements. — Ardèche. — Nord (Lille).
f_ Pas-de-Calais). — Rhône (Ville de Lyon). —• Travaux étrangers. — Tunnel du- dé-
troit de Canso (Amérique du Nord). — Grand-Pont de New-Port, à Cincinnati. —
Etevue îles publictetions étrangères..— Meclianic's magazine. — Projets et
construction des chemins de fer Rhénans.
PL^H'cnisg. — 33-34. L'Église Saint-Augustin, à Paris, coupe générale du dôme.
— 35-36. Coupe en travers, vue extérieure et détails.
NOTES ET DOCUMENTS.
MÉglïse Saint-AragirastiiEB, à Paris.
application des ossatures métalliques aux édifices religieux,
PAR M. BALTARD ,,Architecte en Chef de la ville de Paris.
PL. 55-54, 55-56.
ARTICLES ANTÉRIEURS. — Église Saint-Eugène, à Paris, ossature métallique, etc.,
Ann. Constr. 1856, PI. 49, 50. — Église de la Trinité, à Paris, par M. BALLU, Archi-
tecte, charpente en fer, Ann. Constr. 1867, PL. 7, 8, 9, — Noie sur l'application du
Fer et de la Fonte à là construction des Voûtes composées, Propagateur des Travaux
en fer, 1868, PI. 11. — Voûtes en fer de l'Église Notre-Dame-de-France, Leicester-
Circus, à Londres, par M. BOILEAU, Architecte à Paris.
L'église Saint-Augustin comprend deux oeuvres Lien distinctes, et
que l'on peut diversement apprécier.
L'ossature métallique intérieure de la nef et de la coupole est une
des conceptions les plus remarquables du nouveau Paris, et l'on y
reconnaît aisément la.main de l'éuiinent; architecte des Halles Cen-
trales.
L'autre partie de l'édifice, qui constitue l'oeuvre extérieure en ma-
çonnerie, n'a pas pu atteindre, pour des causes diverses, le même degré
de perfection.
Tout d'abord elle a été gênée — on pourrait dire atrophiée — dans
son développement, par la forme bizarre et iDsolite du terrain accordé
par la Ville.
Ceci n'est pas, évidemment, du fait de l'architecte, et il a dû pro-
tester certainement, avec laplus grande énergie, contre un programme
d'espace aussi insuffisant, qui l'obligeait a mutiler sa création pre-
mière en lui retranchant tous les membres excédant l'alignement des
trottoirs, ou à les y faire rentrer de vive force, malgré toutes les
règles adoptées.
L'architecture religieuse est, eu effet, depuis des siècles, Juabituée à
se déployer largement, et en toute liberté, sur des terrains à elle, où
toutes les lignes sont en parfaite harmonie avec les formes du voisinage,
qu'elle domine de toute sa hauteur.
Les façades, comme les bas côtés, peuvent s'étendre parallèlement
ou perpendiculairement aux axes, en dessinant la croix traditionnelle,
sans que l'architecte soit obligé de supprimer les retours d'angle voulus
par le mouvement des élévations, et sans rien sacrifier de la proportion
normale des transepts et des bas côtés.
Ici, au contraire, deux malheureuses lignes obliques, péniblement
tracées, à l'alignement du boulevard, pour ne pas supprimer tout à
fait les chapelles latérales, semblent protester contre la rigueur des
arrêlés Préfectoraux, et choquent, à première vue, tous les specta^
leurs, même les plus incompétents en architecture.
On aurait dû, à tout prix, gagner au moins une vingtaine de mètres
sur les premières maisons du rang pair de l'avenue Malesherbes, et
dessiner alors, par exemple, le tracé blanc que nous avons indiqué
sur les Figures 2 et 3, et qui n'eût été que le strict indispensable.
On aurait pu donner, alors aussi, à la façade, son développement
G. 347
normal sur les côtés de la façade principale, et encadrer plus sérieu-
sement la rosace unique qui la décore.
Cette rosace est d'ailleurs d'un effet admirable à l'intérieur : en
dehors, il en est tout autrement.
En écartant ces observations générales qui ne sont pas, nous le répé-
tons, attribuables à l'architecte, tout le'reste de l'ordonnance de cet
édifice témoigne d'une haute pensée religieuse et artistique, qui a été
détaillée avec un soin très-remarquable dans les moindres détails.
Le style général adopté, qui est une sorte de transaction entre le
Romano-Byzantin et le Renaissance-Moderne, a dû avoir pour signifi-
cation, dans la pensée de i'architecte, le sacrifice fait aux formes hié-
ratiques voulues par la tradition catholique, tout en tenant compte du
progrès matériel réalisé dans la construction.
La charpente métallique intérieure est d'ailleurs un témoignage
évident de cet ordre d'idées, parfaitement rationnel.
Toutes les figures et statues portent un cachet religieux incontes-
table, et, à l'intérieur, l'effet général est très-grandiose et très impo-
sant. -
Nous engageons vivement ceux de nos lecteurs qui n'ont pas encore
vu cette nef à aller la visiter : il y a là un contraste tout a fait saisis-
sant entre le vaisseau religieux de l'Église et son aspect extérieur,
vue du boulevard.
La coupole surtout' (une des plus considérables de Paris) présente
un coup d'oeil d'une grande élévation.
Peut-être pourrait-on regretter que la lanterne en fonte qui la "cou-
ronné ne soit pas un peu plus légère : il y a peut-être un petit excès
de colonnettes, et le pyramidion carré posé sur une base polygonale
de seize côtés (presque circulaire) n'est peut-être pas non plus d'une
orthodoxie irréprochable.
Il est plus fâcheux encore que l'espace insuffisant attribué par la
Ville au développement de tout l'édifice, n'ait pas permis d'écarter un
peu plus les quatre clochetons d'angle du dôme qu'ils semblent étouffer,
en ne formant avec lui qu'une seule masse; — mais, à quelques mètres
près, l'équilibre général de cette partie de l'oeuvre est satisfaisant, et;
encore une fois, s'il y a un regret à exprimer, on ne saurait trop lé
faire retomber sur qui de droit, c'est-à-dire sur l'omnipotence inintel-
ligente du même Préfet despotique, qui a déjà fait placer le nouvel
Opéra de travers sur toutes les lignes des façades environnantes; —-la
mairie de Saint-Germain-l'Auxerrois de Mais sur l'église et sur le
Louvre; — l'église de Montrouge entre deux rues obliques, absolu-
ment comme l'église Saint-Augustin, etc.
C'était comme un parti pris, dans le plan général du nouveau Paris,
de ne mettre aucune construction d'aplomb sur les lignes environ-
nantes.
On voulait peut-être plus sûrement forcer l'attention des spectateurs,
comme certains industriels qui mettent leurs affiches à l'envers pour
mieux piquer la curiosité du passant; — ou comme l'architecte" de la
tour penchée de Pise dont on ne parle tant que parce qu'elle penche...
Rectifications proposées.
S'il nous était permis d'émettre un voeu, qui serait peut-être encore
réalisable, le jour où la Ville de Paris aurait une somme suffisante à
dépenser à son embellissement définitif, nous voudrions que l'on fit à
l'église Saint-Augustin les modifications suivantes (voir Fig. 2,
PI. 33-34):
1" Élargir la façade principale en y ajoutant deux clochers ou
flèches qui lui manquent, tout eu conservant, pour points d'appui in-
térieurs des tours polygonales à établir, les deux corps de piliers
existants, qui sont bien forts d'ailleurs pour la seule façade ac-
tuelle;
2° Rétablir en ligne droite, et parallèlement à la grande nef, les
Chapelles latérales;
1872. — 10
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