Presse et revues
24 pages
Titre : La Nouvelle éducation
Auteur : Nouvelle éducation (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-05-01
Contributeur : Guéritte, Madeleine T. (1881-1948). Éditeur scientifique
Contributeur : Cousinet, Roger (1881-1973). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826089g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4216 Nombre total de vues : 4216
Description : 01 mai 1930 01 mai 1930
Description : 1930/05/01 (A9,N85)-1930/05/31. 1930/05/01 (A9,N85)-1930/05/31.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Littérature de jeunesse Collection numérique : Littérature de jeunesse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5534128p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-35807
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
- 75 -
On considère qu'une petite fille de 3 ans et 2 mois, à qui sa
nurse étrangère donne seulement un oeuf après son potage, et
des fruits, « est insuffisamment nourrie » !
Ces enfants, à qui on cède sur tout, ne savent pas obéir, ne
savent pas résister à leurs désirs, à aucun moment. On cède
pour tout : leA'ers, repas, siestes, promenades, bonbons, ca-
deaux.
Résultat : Enfants énervés, complètement instables, dor-
mant mal, toujours surexcités, en proie à des indigestions con-
tinuelles.
L'Ecole et la Famille hors de la vie.
La Revue de l'Enseignement secondaire des Jeunes Filles
publiait ceci dans son N° de décembre 1929 :
Un essai d'enquête a été tenté, en mai 1929. Une série de questions por
tant sur les causes générales des guerres, les rapports des peuples entre
eux, la S.D.N., a été posée dans six lycées de jeunes iilles aux élèves de
6% 5", /)', 3', 2% 1", Philosophie. Elles ont répondu en classe, par écrit, et
ces 5o3 réponses ont été dépouillées aA'ee soin.
Les résultats ont appris que nombre d'élèves, non seulement ignorent
ce qu'est la S.D.N., ce qu'elle se propose, mais encore ils révèlent l'état
d'esprit d'enfants et de jeunes Iilles qui n'ont aucune idée des conditions
de vie de l'Europe nouA'ellc, et qui se contentent de jeter un rapide coup
d'oeil sur les peuples lointains ou proches qui demeurent des « étran-
gers ».
Ce n'est pas affaire d'âge. Il est même curieux de constater que, fort
souvent, les élèves de 1" ne se trouvent pas mieux renseignées que celles
de 5', et ne sont pas plus habituées à réfléchir sur ces sujets.
Ce n'est pas non plus que, de la à 18 ans, les esprits ne puissent saisir
l'intérêt de pareilles questions. Dans la plupart des lycées où fut posé le
questionnaire, les élèves, surprises d'abord, puis dépitées de leur propre
ignorance, ont interrogé ensuite avec ardeur, ont manifesté un très vif
désir d'être mieux documentées, et ont commencé à éprouver le besoin
de porter leurs regards au-delà de l'horizon habituel, si étroitement
limité.
Devant ces résultats effarants, des Sévriennes ont fait aux
élèves du Lycée de Sèvres d'excellentes causeries sur les tra-
ATaux de la Société des Nations.
La déplorable ignorance de ces jeunes filles n'est pas seule-
ment une nouA'ellc condamnation des programmes et des
méthodes archaïques de nos lycées, elle révèle aussi crûment
la pauvreté intellectuelle et morale de l'atmosphère familiale
et des conversations qui régnent autour de ces jeunes filles-
De quoi parle-t-on donc dans ces maisons pour que les enfants
en soient là ? De toutes sortes de choses sans doute, mais
jamais de ce qui importe le plus, jamais de ce qui élargit
On considère qu'une petite fille de 3 ans et 2 mois, à qui sa
nurse étrangère donne seulement un oeuf après son potage, et
des fruits, « est insuffisamment nourrie » !
Ces enfants, à qui on cède sur tout, ne savent pas obéir, ne
savent pas résister à leurs désirs, à aucun moment. On cède
pour tout : leA'ers, repas, siestes, promenades, bonbons, ca-
deaux.
Résultat : Enfants énervés, complètement instables, dor-
mant mal, toujours surexcités, en proie à des indigestions con-
tinuelles.
L'Ecole et la Famille hors de la vie.
La Revue de l'Enseignement secondaire des Jeunes Filles
publiait ceci dans son N° de décembre 1929 :
Un essai d'enquête a été tenté, en mai 1929. Une série de questions por
tant sur les causes générales des guerres, les rapports des peuples entre
eux, la S.D.N., a été posée dans six lycées de jeunes iilles aux élèves de
6% 5", /)', 3', 2% 1", Philosophie. Elles ont répondu en classe, par écrit, et
ces 5o3 réponses ont été dépouillées aA'ee soin.
Les résultats ont appris que nombre d'élèves, non seulement ignorent
ce qu'est la S.D.N., ce qu'elle se propose, mais encore ils révèlent l'état
d'esprit d'enfants et de jeunes Iilles qui n'ont aucune idée des conditions
de vie de l'Europe nouA'ellc, et qui se contentent de jeter un rapide coup
d'oeil sur les peuples lointains ou proches qui demeurent des « étran-
gers ».
Ce n'est pas affaire d'âge. Il est même curieux de constater que, fort
souvent, les élèves de 1" ne se trouvent pas mieux renseignées que celles
de 5', et ne sont pas plus habituées à réfléchir sur ces sujets.
Ce n'est pas non plus que, de la à 18 ans, les esprits ne puissent saisir
l'intérêt de pareilles questions. Dans la plupart des lycées où fut posé le
questionnaire, les élèves, surprises d'abord, puis dépitées de leur propre
ignorance, ont interrogé ensuite avec ardeur, ont manifesté un très vif
désir d'être mieux documentées, et ont commencé à éprouver le besoin
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Devant ces résultats effarants, des Sévriennes ont fait aux
élèves du Lycée de Sèvres d'excellentes causeries sur les tra-
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La déplorable ignorance de ces jeunes filles n'est pas seule-
ment une nouA'ellc condamnation des programmes et des
méthodes archaïques de nos lycées, elle révèle aussi crûment
la pauvreté intellectuelle et morale de l'atmosphère familiale
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