Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-10-06
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 octobre 1886 06 octobre 1886
Description : 1886/10/06 (Numéro 955). 1886/10/06 (Numéro 955).
Description : Note : 2ème édition. Note : 2ème édition.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/04/2008
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Paris,' 6 GcTOBRBié.Se
JOURNAL ABSOLUMENT INDEPENDANT
PARIS, MERGREDI 6 OCTOBRE
PRIX D'ABONNEMENT
PRIX POUR 1 mois 3 mois émois. Un an
Départements. 4* 10 20 40
Unionpostâle. »
Les abonnements partent du 1" et du 16 de chaque mois.
.Les Annonces sont rennes chez MM. Lagrango,
Cerf et Cie, G et 8, place de la Bourse, et aux
Bureaux du journal
Toute demande de changement d'adresse dott
̃être accompagnée d'une des dernières bandes et
de 50 centimes en timbres-poste,
Oh NE saurait trop féliciter le gouvernement
de la régence espagnole d'avoir usé d'indulgence
à l'égard des chefs du mouvement militaire qui
échoua si piteusement le 19 septembre dernier.
Le pays du Cid a de tous temps passé pour la
terre classique des révoltes et des pronuncia-
mientos. Le souvenir d'une insurrection ratée de
plus ne saurait y exercer la moindre influence
sur l'opinion publique qui, dans le cas actuel, eût
mal accueilli des exécutions ordonnées par d'an-
ciens révolutionnaires assagis.
Comment, d'ailleurs, le chef de cabinet, M. Sa-
gasta, aurait-il pu ne pas user de clémence en-
vers des républicains, lui qui, aujourd'hui
ministre de la monarchie bourbonnienne, a fait
autrefois afficher à chaque coin de' rue que les
Bourbons avaient cessépour toujours de régner
sur l'Espagne ?
Quand on a de ces impairs-là sur la cons-
cience, il ne faut pas être trop sévère pour ceux
qui n'ont pas aussi bien réussi que don Manoël
Praxedes Sagasta à décrocher le pouvoir à la
suite de quelque émeute militaire ou civile.
M. Sagasta et ses collègues, même pour satis-
faire la vengeance du général Pavia qui en veut
à tout le monde de s'être laissé surprendre, ne
pouvait se montrer plus sévère que Canovas, et
Pidal eux-mêmes.
CHOSES ET GEINS
Le peintre Meissonnier est attendu a Rome trè s
prochainement.
M. le ministre de l'intérieur et M. le ministre des
postes et télégraphes ont chassé hier dans les tirés
de Marly.
L'évaluation officieuse du prix du pain à Paris,
pour la première quinzaine d'octobre 1886, porto le
prix de revient du kilogramme de première qualité
à 34 centimes.
La réouverture des cours gratuits d'enseignement
professionnel, organisés par la chambre syndicale
du papier, reprendront le 7 octobre, en l'hôtel des
chambres syndicales.
Aujourd'hui paraît un volume très patriotique et
très intéressant, intitulé l'Amour du drapeau. Ce
livre, tout d'action et rigoureusement historique,ne
passera pas inaperçu.
On a répandu le bruit que M. Vacher de Mont-
procureur général près la cour mixte d'A-
lexandrie, avait donné sa démission. Ce bruit est dé-
nué de tout fondement.
Les maires des vingt arrondissements de Paris
informent les habitants de la capitale qu'à l'appro-
che de l'hiver, les membres des bureaux de bienfai-
sance vont faire des quêtes à domicile.
M. Gounod d'Artemare, avocat général à la cour
d'appel d'Orléans, est décédé subitement à la Chans-
Bée-Haint- Victor (Loir-et-Cher), où il était allé pour
assister au mariage de l'un de ses amis.
On annonce la mort do Mme Gidel, femme du pro-
viseur du lycée Louis-lo- Grand. Mme Gidel était
fille de M. Jullien, ancien proviseur au même lycée.
Les obsèques ont été célébrées hier à Saint-Etienne-
?u-Mont.
Le conseil municipal n'étant pas en session, le
bureau du conseil, en présence de l'urgence, a dé-
cidé qu'une somme de 15,000 francs serait mise à
la disposition de MM. les maires pour être distri-
buée comme secours de loyer..
M. Danloux, consul de deuxième classe, chargé
du consulat de France à Fiume, est nommé consul
a Corfou, en remplacement de M. Mallet, mis, sur
sa demande, en disponibilité. M. Lajeune- Vilar est
nommé vice-consul de France à Fiume.
Voici l'ordre du jour de la séance trimestrielle des
cinq académies qui aura lieu aujourd'hui à deux
FEUILLETON DU € MATIN»
DU 6 OCTOBRE 1886
DEUXIÈME PARTIE
Les habitués et les gardiens du Luxembourg
avaient remarqué depuis longtemps un grand
vieillard qui se présentait chaque jour, excepté
le dimanche, aux portes du jardin dès qu'elles
étaient ouvertes, et qui, sans jamais adresser .la
parole à qui que ce fût, errait dans les grandes
allées d'un pas lent et automatique.
Qnelque temps qu'il fît, été comme hiver, ce
vieillard, insensible à la chaleur comme au froid,
marchait sans regarder autour de lui, il ne
voyait ni les couples qui s'enfonçaient sous les
ombrages, ni les enfants qui se poursuivaient
gaîment. il avait l'œil fixe et semblait indifférent
à tout ce qui pouvait se passer, il n'écoutait
rien, ne regardait rien et ne s'asseyait jamais.
A midi sonnant, il disparaissait, revenait une
demi-heure après, et recommençait jusqu'au soir
sa solitaire promenade.
On. lui avait donné le surnom de père Rabat-
Toie, et il le méritait par son aspect rébarbatif.
Si préoccupé, si absorbé qu'on puisse être par
les affaires, par les études ou par le chagrin, il
est rare qu'on ne subisse pas à un moment
quelconque l'influence d'un milieu calme, d'un
paysage agréable, d'un doux parfum, et le charme
pénétrant qu'exerce sur les natures les plus re-
vêches le voisinage de l'enfance.
Le savant à la recherche d'un problème, le
spéculateur à la poursuite d'une combinaison, le
poète qui polit une rime, le musicien qui con-
serve une mélodie, l'amoureux qui maudit une
le misér&Me en au^te, d'un. morceau de
heures Lecture de M. Ch. Nisard'; Rapport
de M. Zeller sur les fêtes du centenaue de Heidel-
~berg^3° Communication de diverses dispositions
testamentaires prises par Mgr le duc d'Aumale.
Le docteur Luys, qui s'occupe depuis longtemps
de travaux concernant l'anatomie du cerveau, a de
nouveau présenté hier à ses collègues de l'Académie
de médecine des pièces relatives à ses recherches.
M. Luys a répondu à plusieurs questions techniques
que lui ont posées MM. Lagneau, Dujardin-Beau-
metz, Féréol, etc..
Un petit journal peu connu, le Conseiller, qui
s'occupe-de la défense des intérêts des consomma-
mateurs, publie dans son numéro d'hier la note qui
suit MM. les rédacteurs du Conseiller ayant été
en villégiature pendant le mois de septembre, la pu-
blication du journal dû être suspendue. La sim-
plicité de cette annonce en dit assez pour que nous
nous dispensions d'ajouter quoi que ce soit.
Lundi, 11 octobre prochain, sera célébré à l'église
de la Madeleine, le mariage de M. Georges Flory,
juge suppléant au tribunal de Versailles, et de Mlle
Marie Outrebon. Le.futur est fils de M. A. Flory,
l'expert près la cour d'appel dont la compétence
est connue et qui est toujours chargé de l'expertise
dans les grosses affaires financières. La fiancée es t
la petite-fille de l'ancien fondateur du Soir,
Nominations dans la marine. Sur la proposition
de l'amiral Aube, sont nommés Au grade de capi-
taine de vaisseau, M. le capitaine de frégate Le
Mercier-Mous seaux; au grade de capitaine de fré-
gate,,MM. les lieutenants de vaisseau Herbert et
Vicel; au grade de lieutenant de vaisseau, MM. les
enseignes de vaisseau Lidin, Carré et Dartige du
Fournet; au grade d'enseigne, M. Hurel, ler maître
de timonerie.
Nous apprenons la mort du colonel Théry, com-
mandant le 11e régiment d'artillerie à Versailles.
Elève à l'Ecole polytechnique en 1854, M. Théry était
capitaine en 1853, chef d'escadron en 1870, lieute-
nant-colonel en 1879; il avait de fort beaux états de
service. Les obsèques civiles du colonel Théryont
été célébrées, avant'hier, à Versailles, au milieu d'une
grande affluence d'amis, d'officiers et de fonction-
naires. Le général Ladvocat, commandant l'artille-
rie de la 3e brigade, et le lieutenant-colonel Langlois,
dulie régiment, ont prononcé des discours.
Nous apprenons la mort de M. Hiolle, statuaire
de talent, décédé hier à une heure de l'après-midi,
à Bois-le-Roi, où il avait l'habitude de passer l'été.
M. I-Iiolle était, un ancien prix de Rome, membre du
jury de sculpture du Salon, chevalier de la Légion-
d'Honneur, etc. Il laisse une veuve et sept enfants,
au sort desquels les amis et admirateurs de l'artiste
s'intéresseront certainement. Les obsèques de M.
Hiolle auront lieu jeudi à 11 h. 1/2 à Bois-le-Roi.
(Départ de Paris par le train de 9 heures 25, gare
de Lyon.)
A TRAVERS PARIS
Accident de chemin de fer.
Hier soir, à la gare Montparnasse, un homme d'é-
quipe a été tué au moment où il accrochait un wa-
gon à un train de l'Etat. L'accident a été produit par
une machine qui a pris le train en écharpe.
L'accident du bois de Boulogne (suite).
Nous avons annoncé qu'un enfant de quatre ans,
nommé Pierre Dutesque, dont les parents demeurent
rue Rennequin, 19, avait été renversé par un des
petits tramways du Jardin d'acclimatation, près de
la porte Maillot.
Nous apprenons aujourd'hui que cet enfant a suc-
combé à ses blessures à l'hôpital Beaujon.
Une stupide plaisanterie.
Hier, non loin du viaduc d'Auteuil, deux pêcheurs
se livraient à leur passion favorite, lorsque tout à
coup l'un deux, M. G. sentit une violente sensa-
tion de brûlure. Il eut la présence d'esprit de retirer
vivement ses vêtements, non sans s'abîmer les
mains, et il constata que quelqu'un avait versé sur
lui, du haut du pont, de l'acide sulfurique. M. G. no
se connaît aucun ennemi et, en faisant sa déclara-
tion, il n'a pu fournir aucun renseignement.
Un drôle de locataire.
Hier soir, à huit heures, le nommé Lechal, âgé de
quarante-q|iq ans, garçon boucher, demeurant rue
du Château-des-Rentiers, 179, a tiré un coup de re-
volver dans le dos de son propriétaire, le sieur Hé-
rion, un vieillard de soixante-dix-sept ans, parce
que celui-ci lui avait donné congé. Sa tentative de
meurtre accomplie, 'Le chat s'est constitué prison-
nier.
La blessure de Al. Hérion ne paraît pas grave.
Une enquête a été aussitôt ouverte.
L'incendie du dépôt des omnibus (suite).
L'incendie que nous avons signalé hier n'a réelle-
ment été éteint qu'à neut heures du matin, et le
déblaiement a amené une horrible découverte.
Un malheureux palfrenier, nommé Gaudin, qui
était rentré ivre, a été trouvé mort dans la soupente
où il s'était couché.
Le chef du dépôt, qui s'était imprudemment aven-
turé dans les bâtiments incendiés, pour constater les
dégâts, a été grièvement blessé à la jambe par la
chute d'une poutre.
Un pompier a reçu aussi de graves contu-
sions.
L'incendie .de de Mme Madeleine
Lemaire.
Mme Herbelin, mère de Mme Madeleine Lemaire,
habite avec la grande artiste un hôtel situé entre
pain se sont tous surpris en train d'oublier leurs
rêves de gloire, de fortune, de plaisirs et d'ap-
pêtit, en considérant une troupe de petits gar-
çons qui jouent à la Tour prends garde, ou une
bande de petites filles ijUi chantent: les lauriers
sont coupés.
Malgré soi, au son de ces voix fraîches, à là
vue de ces visages joyeux, il vous vient au
cœur des souvenirs confus, on fait un retour sur
le passé, on pense à des choses écoulées, on se
voit tout enfant, entouré de figures aimées qui
se sont envolées depuis longtemps, des refrains
oubliés surgissent à la mémoire étonnée, on
fredonne mélancoliquement de vieilles chansons,
des bouffées de jeunesse vous monient au cer-
veau, et c'est à regret qu'on s'arrache au spec-
tacle de cette fougue innocente et de cette naïve
gaîté mais en partant on adresse à ces incon-
scients consolateurs un regard reconnaissant, car
on leur doit un moment de vaine jouissance.
Le père Rabat Jcie fuyait les enfants et les
amoureux, les vierges folles qui traversaient le
jardin so serraient craintivement contre leurs
compagnons au seul aspect de son visage lugu-
bre, et les enfants faisaient un détour pour ne
pas se trouver sur son passage.
Il y avait comme un accord tacite pour le lais-
ser à son isolement farouche.
Il paraissait âgé d'au moins soixante ans. H
était grand, mais sa haute taille se courbait, il
avait dû être solidement charpenté, mais il était
d'une maigreur excessive, ses vêtements flot-
taient sur lui, de longs cheveux blancs enca-
draient ses traits ravagés et livides, de gros sour-
cils grisonnants ombrageaient ses yeux dont
l'expression sinistre causait à tout le monde une
impression de malaise.
Ils brillaient, ces yeux, d'une flamme étrange;
ils luisaient, étincelants à fixer, au fond de leurs
orbites, sans que les paupières, en s'abaissant,
pussent en atténuer le fantastique éclat.
Une légende avait commencé à s'établir sur le
compte de ce bizarre personnage. Les uns pré-
tendaient que c'était un ancien bourreau, les'au-
tres le considéraient simplement comme un on-
ginal. Mais l'opinion qui prévalut, appuyée par
les informations prises à son domicile, car on le
.suivit §t*?a conjttut sîL flenieure, fut «il avait
cour et jardin, au numéro 31 de la rue de Monceau.
Au se trouvent un petit et un grand
salon, une salle à manger et l'atelier de Mme Le-
maire, rempli de toiles de grand prix et d'objet pré-
cieux. A côté, les serres et les écuries.L'hôtel a trois
étages.
Cet hôtel a été, la nuit dernière, pillé et incendié
par des voleurs.
Les malfaiteurs ont escaladé le mur qui sépare le
jardin de la rue, en grimpant le long du bec de gaz,
qui forme' potence et qui est accolé à la mu-
raille. Une fois dans le jardin, il leur a été facile
d'entrer dans la maison, en faisant sauter les
volets d'une petite pièce qui est dans le fond de la
cour.
Ils ont d'abord pénétré dans les salons et y ont
brisé toutes les portes. Les meubles artistiques et
les meubles en laque de Chine ont été défoncés. Les
objets précieux brisés. Tous les écrins vidés ont été
trouvés sur le parquet. Un très beau paravent en
verre, peint par Mlle Lemaire, fille de Mme Made-
leine Lemaire, a été complètement brisé.
Les voleurs sont montés ensuite au premier étage,
oil ils ont brisé les armoires et les meubles, et en-
levé une partie de ce qu'ils contenaient. Au
deuxième, les dégâts sont surtout considérables dans,'
la chambre à coucher de Mlle Lemaire. Les voleurs,;
après avoir brisé les meubles, les objets d'art et vidé
tous les tiroirs, ont versé de l'essence sur un fait-'
teuil et sur un divan en étoffe.
Dans le salon du rez-de-chaussée l'essence a été
également répandue à profusion sur les meubles, et
le feu a été mis simultanément aux deux en-
droits.
Dans le salon, la moitié du piano, les tentures, les
portières et plusieurs meubles ontété brûlés, ainsi
qu'une partie du parquet.
Les dégâts ne sont pas moins grands dans la
chambre de Mme Lemaire.
Là, les malfaiteurs ont mis le feu aux meubles.
Le magnifique portrait de Mlle Lemaire, par Cha-
plin, a été atteint par le feu, mais derrière la toile
seulement. On peut donc espérer qu'il pourra être
L'alarme a été donnée hier matin, à six heures,
par les vpisins qui ont vu sortir les flammes par les
fenêtres de l'hôtel. Les pompiers ont été prevenus
et sont arrivée immédiatement. Ils étaient comman-
dés par un lieutenant. Vers dix heures, ils étaient
maîtres du feu, mais ils n'ont quitté l'hôtel que
vers midi.
L'enquête ouverte par M, Aragon, commissaire de
police du quartier de l'Europe, qui' a été appelé sur
les lieux, rue de Montceau, à six heures et demie du
matin, a été vivement menée. Des agents de la sû-
reté, mandés en toute hâte, arrivaient vers huit heu-
res, recueillaient les premiers indices, et partaient à
la recherche des incendiaires.
Comme il n'y a pas de concierge dans la maison,
et que Mine Herbelin, sa fille et sa petite-fille sont
en ce moment au château de Reveillon, dans la
Marne, les gardiens de la paix ont la garde de
l'hôtel.
Les amis de Mmes Herbelin et Lemaire, et, en-'
tre autres M. Carvalho, lieutenant au 140 dragons,
fils de M. Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique,
ont télégraphié au château de Reveillon pour les
prévenir de ce qui venait d'arriver.
L'atelier de Mme Lemaire a été heureusement
épargné. Non seulement les voleurs n'y ont pas Dé-
nétré, mais le feu ne l'a pas atteint.
PROTESTATION
DES
BRASSEURS DE MUNICH
Les principaux brasseurs de Munich nous adres-
sent la communication suivante
Certains articles publiés dans plusieurs journaux
de Paris'et reproduits par la presse belge, ont fait
aux bières de Munich le reproche d'être additionnées
de substances plus ou moins nuisibles, et principa-
lement d'acide salycilique.
Sans nous arrêter au mobile de ces attaques, voici
notre réponse
Toutes nos bières ont toujours été et sont encore
fabriquées en parfaite conformité avec la loi bava-
roise, qui interdit avec une extrême rigueur l'em-
ploi d'autres substances que malt, houblon, levure
et eau. Nous repoussons donc d'une façon absolue
les accusations contenues dans les articles en ques-
tion et tendant à faire considérer comme nuisible la
consommation de nos bières, que nous garantissions
naturelles et sans mélange.
Munich, ce 3 octobre 1886.
Gabriel Seldmayr, zum Spatenbrau;
Action Braueroi, zum Loëvenbrau,
à Hertrich, Hch Pollich;
Action Gesellschaft, Hackerbrau,
Georg. Kappelmeier;
Brauerei, zuui Auguslincr. Jos Wagner;
Brauerei, zum Mùnchnerkindl,
à Benkendorff
Bûrgerliches Brauhnus, G. Prœbst;
Kœnigliches Hoi'brauamt, Staubwasser;
G. Pschorr;
Jos. Seldmayr, zum Franziskaner-Keller
Leistbrau;
Gebr. Schmederer, Actien-Brauerei,
v/ Strebcr,«L. Reitschuster.
TABLETTES THÉATRALES
CE SOIR
Aux Nouveautés, première représentation de Adam et
Eve, opérette fantastique en quatre actes, do MM Er-
nest Blum et Raqul Toché, musique do M. Gaston Ser-
pette, avec la distribution suivante
eu des malheurs et qu'il en était devenu un peu
fou.
Comme, en définitive, il était inoffensif, on le
laissa à son éternel manège; les étudiants facé-
tieux, d'abord s'étaient amusés à lui demander
des renseignements baroques qui d'ailleurs n'a-
vaient jamais obtenu de réponses-mais s'abstin-
rent bientôt des quolibets dont ils le saluaient
autrefois.
Lorsque la retraite sonnait, le père Rabat-Joie
sortait du jardin, de son même pas de fantôme,
et rentrait dans l'appartement qu'il occupait,
seul avec un vieux domestique, au second étage
de la rue de Tournon.
Il ne recevait jamais de visite; il ne lisait au-
cun journal. De temps en temps seulement, lui
arrivait une lettre timbrée d'Amérique que son
valet de chambre ne lui tendait qu'en tremblant,
car il se mettait régulièrement dans une colère
épouvantable; mais, non moins régulièrement,
dès le lendemain, il passait chez un banquier de
la rue Lafitte et allait à la grande poste déposer
un pli chargé.
Deux fois par semaine, il se rendait au col-
lège Louis-le-Grand et au couvent des-Dames de
l'Oratoire, rue de Rennes, mais il se bornait à
interroger du regard les concierges qui, sans
doute habitués à ses allures, lui répondaient par
un signe de tête signifiant: « Rien de nouveau g,
et il retournait au Luxembourg.
Nous avons dit qu'il n'y paraissait pas le di-
manche. Ce jour-là, en effet, un changement no-
table se produisait dans sa tenue et dans sa phy-
sionomie. Il prenait un soin particulier de sa
toilette; il éteignait le feu de son regard; il s'ef-
forçait visiblement de chasser les préoccupations
qui travaillaient son esprit; il tâchait, en un
mot de reprendre figure humaine et de ne plus
être un objet d'étonnement et de répulsion.
Ce n'était positivement plus le même homme,
il eut été difficile de reconnaître le père Rabat-
Joie dans le vieillard correcte el bienveillant qui
promenait en voiture sur les boulevards et aux
Champs-Elysées un petit garçon et une petite
fille qu'il avait été chercher au collège et au
couvent.
Mais, la journée finie, il les y reconduisait et
reprenait .pour une morne do
̃ Adramalefr Berthelier %i
Adam -Albert Biasseur'
Benoît ̃. Blanche
Corbulon Lauret
Marcellus Dubois
Galena Prosper *̃
3Byç Mmes Théo
Asmodée Marie Lanteltr.o
Suzanne Marguerite Beval
Gyhthia Decrozat
Eloa Germaine
Un esclave Varennes
Dorothina Mithoir
Emile Estradére
Gomez Devilliers
Au théâtre Déjazet, première représentation dë Dans
une Loge, comédie en un acte de M. Ludovic Denis de
Lagarde, suivie de la lt>0* représentation. de la Bam-
boche.
Demain jeudi, sans remise, au Gymnase, première ré-
présentation de Mme Jane Hading dans Frou-Frou.
Mlle Brandès dément le bruit qui a couru de son pro.
chain inariags avec un sport sman connu.
La charmante artiste nous le tenons de soarce cer-
taine ne songe nullement au mariage, du moins pour
le moment..
Le concert Parisien fera sa réouverture samedi pro-
chain, sous la nouvelle direction de M. Didier.
M. Didier, qui reprendra le premier soir les Dames de
la Halle, d'Ofi'enbach, a l'intention de monter toutes les
pièces en un acte do ce joyeux et charmant répertoire.
On a annoncé, puis démenti l'engagement de Mlle Berr
parM. Lamoureux, pour les représentations musicales de
l'Eden-Théâtre, en disant que Mlle Berr était remplacée.
par Mme Fidès-Devriès,
Voici la vérité Mme Fidès-Devriès jouera bien Eisa
de Lohengrin, mais Mlle Berr n'en reste pas moins en-
gagée avec M. iiamoureux. ̃ ̃ • s
En réponse à un article de M. de Cassagnac relatif à
lajreprésentation de Juarez, le comité de l'Association
générale des étudiants publie la note suivante
« M. do Cassagnac prétend, dans un article parce ma-
tin à propos de Jecarez, que le directeur du Château-d'Eau
a fait une démarche auprès des membres de l'Associa-
tion générale des étudiants pour les engager il manifester
là la première représentation de la pièce de M. Gassier.
Cette allégation est absolument dénuée de fondement, et
nous affirmons que jamais aucune démarche n'a été et ne
pouvait être tentée par le directeur du Château-d'Eau au-
près des étudiants.
» Notre Association reste, de par ses statuts, complète-
ment étrangère aux manifestations politiques et religieu-
ses, chaque membre étant d'ailleurs libre d'agir comme
bon lui semble. »
Ancienne Maison CHEUVREUX-AUBERTOT.
(Voir la mise en vente exceptionnelle à la 4" page.)
TRIBUNAUX
Cour d'assises de la Seine Assassinat
Un amant tué par sa maîtresse.
Biver, originaire de Belgique, s'est marié dans ce
.pays. Il y était établi, quand des querelles de ménage
l'engagèrent "à s'éloigner du domicile conjugal. Il
vint Paris, où il noua bientôt des -relations inti-
mes avec la fille Fournet.
En admettant que celle ci ait pu ignorer le ma-
riage de Biver, ses illusions n'ont pas été de longue
durée.
Biver lui a fait connaître sa situation de famille,
et tandis que leurs relations continuaient, la femme
Biver est venue reprendre son mari.
Une association est intervenue entre ces trois per-
sonnes, aux termes de laquelle les époux Biver et
la fille Fournet devenaient acquéreurs d'un débit de
vins, boulevard de Contrescarpe, numéro 10, qu'ils
devaient exploiter ensemble.
La vie commune ne tarda pas à devenir intoléra-
ble, Les relations continuaient entre Biver et la
fille Fournet; la femme Biver les surprit un jour, et
bientôt après la fille Fouuret était chassée de la
maison.
Elle en ressentit une extrême irritation ,et sous
prétexte de réclamer son apport social, mais en réa-
lité poussée par le désir de renouer avec son amant
ou de se venger de lui, elle se livra chaque jour aux
scènes les plus violentes devant la boutique des
époux Biver.
Elle avait acheté un revolver, et plusieurs per-
sonnes avaient vu cette arme entre ses mains.
Le 29 mai dernier, vers onze heures et demie du
soir, elle était devant la boutique, proférant des
injures et provoquant Biver.
Ce dernier ferma sa porte, mais elle la rouvrit
violemment et lui cracha deux fois au visage. Il ri-
posta par un soufflet.
A ce moment, la fille Fournet tira son revolver
de sa proche et üt feu sur Biver, en s'écriant i Ah 1
coquin, tu ne me battras plus, tu m'as assez bat-
tue. t
Biver, atteint au bras, la renversa et voulut la
désarmer, mais elle tira sur lui presque à bout por-
tant plusieurs coups, dont l'un l'atteignit au coeur.
Il s'affaissa et succomba immédiatement.
A l'audience, la fille Fournet, qui est âgée de vingt-
sept ans et dont les traits ne sont rien moins que
réguliers, déclare qu'elle a tué Biver non par jalou-
sie, mais bien parce que Biver avait refusé de
lui rendre les 1,800 francs qu'elle avait versés pour
l'achat du fonds de commerce.
Me Démange est assis au banc de la défense. Me
Corne se présente pour Mme veuve Biver, partie
civile.
Les débats dureront deux jours.
Cour d'assises de l'Isère Tentative d'as-
sassinat Entre Italiens.
Les ouvriers italiens qu'on emploie en si grand
nombre depuis quelques années chez nous, généra-
lement pour la construction de nos lignes de che-
mins de fer ou pour la réfection de nos routes, sont
le plus souvent des travailleurs laborieux et sobres
solitude et de silence dans laquelle il se com-
plaisait.
Tels étaient les renseignements que les cu-
rieuxavaient pu obtenir sur cet inconnu mysté-
rieux, en faisant causer la concierge de la mai-
son où il demeurait.
On savait en outre qu'il devait êtra riche, que
les deux enfants en question étaient ses pu-
pilles, et qu'enfin il s'apprelait Daniel Vidai..
Oui, Daniel, mais Daniel usé, flétri, vieilli
avant l'âge, car à l'éoque où nous le retrouvons;
il avait il peine quarante-cinq ans et il en pa-
raissait soixante.
Comment avait-il pu supporter la mort inat-
tendue de Marthe ? Comment avait-il résisté à
cette épreuves, à cet effondrement de toutes ses
espérances? C'était un secret entre Dieu et lui.
Avoir, pendant dix longues années, préparé,
combiné, par une série de crimes, un crime plus
grand encore, s'être exposé à l'échafaud pour
satisfaire une passion plus forte que tout en lui,
toucher au but et voir ce but lui échapper à ja-
mais. il y avait là de quoi le rendre fou.
Il crut qu'il le devenait en effet, et il eut été
heureux de perdre la raison, pour se soustraire
aux tortures, cette fois inéluctables, qui lui
broyaient le coeur.. Quel châtiment et comme
il avait conscience de l'avoir mérité.
Cette femme qu'il avait aimée depuis toujours,
qu'il n'avait jamais cessé de désirer avec toutes
les ardeurs d'un tempérament de feu, qu'il n'a-
vait possédée qu'un instant, qui l'avait sans
cesse désespéré par son indifférence et par son
mépris, cette femme qui était à un autre, qu'il
avait arrachée à cet autre au prix d'un assassi-
nat et qui lui aurait inspiré de plus horribles
forfaits encore s'ils eussent été nécessaires, cette
femme pour laquelle il avait tout trahi, tout mé-
connu, pour laquelle il avait été incendiaire, vo-
leur et meurtrier, au moment où il allait recueil-
lir le fruit de ses ténéb reuses machinations,. où
elle allait tomber dans ses bras et lui apparte-
nir enfin, cette femme se réfugiait dans la
mort
Il était impuissant, lui qui ne craignait rien
il était impuissant devant une telle catastrophe.
Il ne pouvait que maudire la destinée plus forte
que lui, en présence de ce cadavre qui bravait
mais ils ont le couteau facile. Quand ils ne s'exer-
cent pas sur nos compatriotes au maniement.de cette
arme, ils ne se font pas scrupule d'en faire emploi
les uns. à l'égard des autres. C'est un crime de cette
dernière catégorie qui amène sur les bancs de la
cour d'assises Guipponi et Bordogne, à cela* après
que la tentative de meurtre n'a pas été commise à
l'aide du couteau traditionnel,, mais avec une ser-
pette.
Les deux individus en question ont-ils.essayé
d'assassiner leur camarade Boffili? L'acte d'accusa-
tion le croit.
D'après cette pièce judiciaire Boffili, maître char-
bonnier à Domène, fut réveillé une nuit par une
main qui lui passait sur le corps. Il fit un mouve-
ment et parvint a saisir une main qui tenait une
serpette;mais trop tard, l'arme l'avait frappé au cou.
Malgré.sa blessure, Boffili se dressa sur son séant;
mais il n'eut que le temps devoir disparaître deux
hommes à la faveur de la nuit.
Boffili se mit en vain à leur poursuite. Rentré
chez lui; il constata qu'il n'y avait eu aucune tenta-
tive de vol dans son domicile.
Il réfléchit alors, et, persuadé qu'on avait voulu
se venger de lui, il ne tarda pas à désigner ceux
qu'il croyait être les deux agresseurs.
Ses soupçons se portèrent sur deux ouvriers Dié-
montais, les nommés Bordogno (Luidgi) et Guipponi
(Baptiste), qui avaient quitté récemment son ser-
vice et qui,avaient eu avec lui des difficultés pour
le payement de leur salaire. Iis furent arrêtés dans
la même matinée, à onze heures et demie, par les
gendarmes, qui les trouvèrent endormis dans une
baraque qu'ils avaient construite dans le bois dé
Montchafi^ey, commune de Vaulnaveys-le-Bas, oÙ
ils étaient employés depuis une quinzaine de jours
à faire du charbon pour le compte d'un sieur
Riban.
Ils prétendirent s'être couchés la veille à leur
heure habituelle et n'avoir pas quitté leur baraque
depuis lors; mais les gendarmes remarquèrent:des
traces de boue fraîche sur leurs chaussures qu'ils
soutenaient n'avoir pas mises, depuis deux jours. Ils
nièrent aussi avoir eu une serpette en leur ppsses-
sion. Par contre, ils reconnurent avoir eu avec Bof-
fili dès difficultés non encore terminées. Or, de
nombreux témoins ont affirmé avoir vu entre les
mains, de Bordogne une serpette semblable à cello
que Boffili a arrachée des mains de l'un des assas-
sins. Plusieurs d'entre eux déclarèrent même recon-
naître à un signe particulier cette même serpette
pour être celle.de Bordogne.
D'un* autre côté, d'autres personnes ont,vu, entre
six et huit heures du matin, soit à Bollemont, soit
à Montchaffrey, les deux accusés, venant de la di-
rection de Domène, se dirigeant vers leur baraque
et prenant avec soiu il travers champs pour éviter
les habitations. Enfin des traces de sang ont été
constatées sur les chaussures de Bordogne et.sur
celles de Guipponi. Il est vrai de dire que ces tiaces
peuvent provenir des saignements de nez auxquels ̃̃"
Bordogne est sujet.
Ces graves indices de culpabilité ont été confirmés
par la découverte du carnet de Bordogne-, à la der-
nière page duquel on lit la mention suivante, écrite
de sa main, dans laquelle la victime est désignée
par son surnôm habituel de Pécot
a Ce 1886. Je soussigné déclare que Pécot me la
paiera. Il m'a fait perdre deux mois de travail à
raison de 55 francs par mois. Je l'ai fait appeler de-
vant le juge de paix, mais cela ne m'a pas avancé,
c'est comme si j'avais fait un trou dans l'ea.u. Non,
je ne puis lui nardonenr cela! Il peut bien être as-
suré qu'il ne vivra pas aussi longtemps qu'il peut
bien se l'imaginer. A mort à mot Boffili Baptiste Il
Signé avec une croix.
Il n'est donc pas douteux que les deux accusés na
soient les auteurs du crime qui leur est reproché.Ce
crime a été prémédité, car, autre circonstance, on a
remarqué que la serpette saisie avait été fraîchement
aiguisée, non seulement sur le devant de la lame,
mais encore au dos de la pointe, de manière il eq
faire une arme plus meurtrière.
Malgré ces preuves, Bordogne et Guipponi ont
toujours protesté de leur innocence.
Bordogne et Guipponi sont tous deux âgés de
vingt ans. Leur physionomie n'est pas mauvaise et
leur tenue est assez convenable. Ils portent tous
deux le costume de la prison.
Comme ils s'expriment difficilement en français,
bien qu'ils comprennent toutes les questions de M.
le président, M. Grassi, interprète-juré, les assista
et traduit leur interrogatoire.
Boffili, à peu près guéri de l'affreuse blessure
qu'il a reçue au cou, assiste à l'audience.
Peudant le long interrogatoire que M. le prési-
dent leur a fait subir, les deux accusés se défendent
avec la plus grande, énergie, en niant toute partici-
pation au crime dont on les accuse.
Bordogne, notamment, refuse de reconnaître comme
sienne la serpette qui a servi au crime et explique
que, s'il a écrit sur son carnet « A mort Boffili »
cela n'est pas une preuve suffisante pour l'accuser.
d'un assassinat dont il n'a jamais eu la pensée.
Au reste, dans la nuit du crime, tous deux sont
restés sans sortir, dans leur cabane de Vaulnavcys.
Le premier témoin entendu, Boffili, fait une dépo-
sition fort émouvante.
Il jure que la serpette avec laquelle il a été si
grièvement blessé au cou, est celle de Bordogne. Il
la reconnaît parfaitement.
Les autres témoins n'apportent aucune preuve de
la culpabilité des deux accusés qui sont acquittés.
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Que lui avait-elle dit, Marthe, 'avant de rendre
le dernier soupir? Qu'elle lui confiait ses en-
fantsl Pensait-elle donc qu'il lui survivrait?
Mais n'avait-elle pas ajouté André est votre
fils
Ah! si cet aveu fut venu plus tôt, comme les
choses se seraient passées autrement! Il n'v au-.
rait eu ni père, ni mari ni rêve qui eussent pu l'en
empêcher. Il aurait pris la mère et l'enfant, cet
enfant qui était à lui, et il les aurait enmenés
loin, bien loin, n'importe où, niait- il les aurait
pris et gardés! f'r
Et quelle vie entre ces deux êtres chéris! au
lieu des tourments d'une jalousie féroce et d'une
passion inassouvie, il aurait eu des jouissances
ineffables.
Elle les lui avait refusées, elle avait préféré
faire leur malheur tous, elle l'avait rendu cri-
minel, elle avait fait de lui un misérable, cette
Marthe tant adorée qui, dans un raflinement de
vengeance, ne lui révélait sa paternité que lors-
qu'elle ne pouvait plus la lui taire, pour aug-
menter encore le supplice de ses regrets
Lorsqu'il l'avait vue retomber inanimée sur
ses oreillers, à la nuit du suprême aveu, il ne
crut pas d'abord à la réalité d'un malheur si su-
bit. Il s'imagina que ce n'était qu'une défaillance
et il se précipita vers elle mais Marthe ne bon-
geait plus, ses traits avaient déjà pris une rigi-
dité marmoréenne, ses yeux s'étaient fermés à
jamais, et de sa bouche entr'ouverte, aucun souf-
fle ne devait plus sortir.
C'était fini," bien fini la pauvre martyre avait
cessé de souffrir.
Il pouvait en rassasier ses yeux, de la vue de
ce visage pâli, car bientôt il ne le verrait plus.
On le lui prendrait pour le mettre en terre; et
maintenait Marthe devait connaître ses crimes et
regretter le mouvement de pitié qui l'avait pous-
sée à lui révéler le secret du lien qui l'unissait à,
André.
L'âme de sa victime devait le maudire 1
FRANÇOIS OSWA.LD,
:&?&̃ M^'TfN
Paris,' 6 GcTOBRBié.Se
JOURNAL ABSOLUMENT INDEPENDANT
PARIS, MERGREDI 6 OCTOBRE
PRIX D'ABONNEMENT
PRIX POUR 1 mois 3 mois émois. Un an
Départements. 4* 10 20 40
Unionpostâle. »
Les abonnements partent du 1" et du 16 de chaque mois.
.Les Annonces sont rennes chez MM. Lagrango,
Cerf et Cie, G et 8, place de la Bourse, et aux
Bureaux du journal
Toute demande de changement d'adresse dott
̃être accompagnée d'une des dernières bandes et
de 50 centimes en timbres-poste,
Oh NE saurait trop féliciter le gouvernement
de la régence espagnole d'avoir usé d'indulgence
à l'égard des chefs du mouvement militaire qui
échoua si piteusement le 19 septembre dernier.
Le pays du Cid a de tous temps passé pour la
terre classique des révoltes et des pronuncia-
mientos. Le souvenir d'une insurrection ratée de
plus ne saurait y exercer la moindre influence
sur l'opinion publique qui, dans le cas actuel, eût
mal accueilli des exécutions ordonnées par d'an-
ciens révolutionnaires assagis.
Comment, d'ailleurs, le chef de cabinet, M. Sa-
gasta, aurait-il pu ne pas user de clémence en-
vers des républicains, lui qui, aujourd'hui
ministre de la monarchie bourbonnienne, a fait
autrefois afficher à chaque coin de' rue que les
Bourbons avaient cessépour toujours de régner
sur l'Espagne ?
Quand on a de ces impairs-là sur la cons-
cience, il ne faut pas être trop sévère pour ceux
qui n'ont pas aussi bien réussi que don Manoël
Praxedes Sagasta à décrocher le pouvoir à la
suite de quelque émeute militaire ou civile.
M. Sagasta et ses collègues, même pour satis-
faire la vengeance du général Pavia qui en veut
à tout le monde de s'être laissé surprendre, ne
pouvait se montrer plus sévère que Canovas, et
Pidal eux-mêmes.
CHOSES ET GEINS
Le peintre Meissonnier est attendu a Rome trè s
prochainement.
M. le ministre de l'intérieur et M. le ministre des
postes et télégraphes ont chassé hier dans les tirés
de Marly.
L'évaluation officieuse du prix du pain à Paris,
pour la première quinzaine d'octobre 1886, porto le
prix de revient du kilogramme de première qualité
à 34 centimes.
La réouverture des cours gratuits d'enseignement
professionnel, organisés par la chambre syndicale
du papier, reprendront le 7 octobre, en l'hôtel des
chambres syndicales.
Aujourd'hui paraît un volume très patriotique et
très intéressant, intitulé l'Amour du drapeau. Ce
livre, tout d'action et rigoureusement historique,ne
passera pas inaperçu.
On a répandu le bruit que M. Vacher de Mont-
procureur général près la cour mixte d'A-
lexandrie, avait donné sa démission. Ce bruit est dé-
nué de tout fondement.
Les maires des vingt arrondissements de Paris
informent les habitants de la capitale qu'à l'appro-
che de l'hiver, les membres des bureaux de bienfai-
sance vont faire des quêtes à domicile.
M. Gounod d'Artemare, avocat général à la cour
d'appel d'Orléans, est décédé subitement à la Chans-
Bée-Haint- Victor (Loir-et-Cher), où il était allé pour
assister au mariage de l'un de ses amis.
On annonce la mort do Mme Gidel, femme du pro-
viseur du lycée Louis-lo- Grand. Mme Gidel était
fille de M. Jullien, ancien proviseur au même lycée.
Les obsèques ont été célébrées hier à Saint-Etienne-
?u-Mont.
Le conseil municipal n'étant pas en session, le
bureau du conseil, en présence de l'urgence, a dé-
cidé qu'une somme de 15,000 francs serait mise à
la disposition de MM. les maires pour être distri-
buée comme secours de loyer..
M. Danloux, consul de deuxième classe, chargé
du consulat de France à Fiume, est nommé consul
a Corfou, en remplacement de M. Mallet, mis, sur
sa demande, en disponibilité. M. Lajeune- Vilar est
nommé vice-consul de France à Fiume.
Voici l'ordre du jour de la séance trimestrielle des
cinq académies qui aura lieu aujourd'hui à deux
FEUILLETON DU € MATIN»
DU 6 OCTOBRE 1886
DEUXIÈME PARTIE
Les habitués et les gardiens du Luxembourg
avaient remarqué depuis longtemps un grand
vieillard qui se présentait chaque jour, excepté
le dimanche, aux portes du jardin dès qu'elles
étaient ouvertes, et qui, sans jamais adresser .la
parole à qui que ce fût, errait dans les grandes
allées d'un pas lent et automatique.
Qnelque temps qu'il fît, été comme hiver, ce
vieillard, insensible à la chaleur comme au froid,
marchait sans regarder autour de lui, il ne
voyait ni les couples qui s'enfonçaient sous les
ombrages, ni les enfants qui se poursuivaient
gaîment. il avait l'œil fixe et semblait indifférent
à tout ce qui pouvait se passer, il n'écoutait
rien, ne regardait rien et ne s'asseyait jamais.
A midi sonnant, il disparaissait, revenait une
demi-heure après, et recommençait jusqu'au soir
sa solitaire promenade.
On. lui avait donné le surnom de père Rabat-
Toie, et il le méritait par son aspect rébarbatif.
Si préoccupé, si absorbé qu'on puisse être par
les affaires, par les études ou par le chagrin, il
est rare qu'on ne subisse pas à un moment
quelconque l'influence d'un milieu calme, d'un
paysage agréable, d'un doux parfum, et le charme
pénétrant qu'exerce sur les natures les plus re-
vêches le voisinage de l'enfance.
Le savant à la recherche d'un problème, le
spéculateur à la poursuite d'une combinaison, le
poète qui polit une rime, le musicien qui con-
serve une mélodie, l'amoureux qui maudit une
le misér&Me en au^te, d'un. morceau de
heures Lecture de M. Ch. Nisard'; Rapport
de M. Zeller sur les fêtes du centenaue de Heidel-
~berg^3° Communication de diverses dispositions
testamentaires prises par Mgr le duc d'Aumale.
Le docteur Luys, qui s'occupe depuis longtemps
de travaux concernant l'anatomie du cerveau, a de
nouveau présenté hier à ses collègues de l'Académie
de médecine des pièces relatives à ses recherches.
M. Luys a répondu à plusieurs questions techniques
que lui ont posées MM. Lagneau, Dujardin-Beau-
metz, Féréol, etc..
Un petit journal peu connu, le Conseiller, qui
s'occupe-de la défense des intérêts des consomma-
mateurs, publie dans son numéro d'hier la note qui
suit MM. les rédacteurs du Conseiller ayant été
en villégiature pendant le mois de septembre, la pu-
blication du journal dû être suspendue. La sim-
plicité de cette annonce en dit assez pour que nous
nous dispensions d'ajouter quoi que ce soit.
Lundi, 11 octobre prochain, sera célébré à l'église
de la Madeleine, le mariage de M. Georges Flory,
juge suppléant au tribunal de Versailles, et de Mlle
Marie Outrebon. Le.futur est fils de M. A. Flory,
l'expert près la cour d'appel dont la compétence
est connue et qui est toujours chargé de l'expertise
dans les grosses affaires financières. La fiancée es t
la petite-fille de l'ancien fondateur du Soir,
Nominations dans la marine. Sur la proposition
de l'amiral Aube, sont nommés Au grade de capi-
taine de vaisseau, M. le capitaine de frégate Le
Mercier-Mous seaux; au grade de capitaine de fré-
gate,,MM. les lieutenants de vaisseau Herbert et
Vicel; au grade de lieutenant de vaisseau, MM. les
enseignes de vaisseau Lidin, Carré et Dartige du
Fournet; au grade d'enseigne, M. Hurel, ler maître
de timonerie.
Nous apprenons la mort du colonel Théry, com-
mandant le 11e régiment d'artillerie à Versailles.
Elève à l'Ecole polytechnique en 1854, M. Théry était
capitaine en 1853, chef d'escadron en 1870, lieute-
nant-colonel en 1879; il avait de fort beaux états de
service. Les obsèques civiles du colonel Théryont
été célébrées, avant'hier, à Versailles, au milieu d'une
grande affluence d'amis, d'officiers et de fonction-
naires. Le général Ladvocat, commandant l'artille-
rie de la 3e brigade, et le lieutenant-colonel Langlois,
dulie régiment, ont prononcé des discours.
Nous apprenons la mort de M. Hiolle, statuaire
de talent, décédé hier à une heure de l'après-midi,
à Bois-le-Roi, où il avait l'habitude de passer l'été.
M. I-Iiolle était, un ancien prix de Rome, membre du
jury de sculpture du Salon, chevalier de la Légion-
d'Honneur, etc. Il laisse une veuve et sept enfants,
au sort desquels les amis et admirateurs de l'artiste
s'intéresseront certainement. Les obsèques de M.
Hiolle auront lieu jeudi à 11 h. 1/2 à Bois-le-Roi.
(Départ de Paris par le train de 9 heures 25, gare
de Lyon.)
A TRAVERS PARIS
Accident de chemin de fer.
Hier soir, à la gare Montparnasse, un homme d'é-
quipe a été tué au moment où il accrochait un wa-
gon à un train de l'Etat. L'accident a été produit par
une machine qui a pris le train en écharpe.
L'accident du bois de Boulogne (suite).
Nous avons annoncé qu'un enfant de quatre ans,
nommé Pierre Dutesque, dont les parents demeurent
rue Rennequin, 19, avait été renversé par un des
petits tramways du Jardin d'acclimatation, près de
la porte Maillot.
Nous apprenons aujourd'hui que cet enfant a suc-
combé à ses blessures à l'hôpital Beaujon.
Une stupide plaisanterie.
Hier, non loin du viaduc d'Auteuil, deux pêcheurs
se livraient à leur passion favorite, lorsque tout à
coup l'un deux, M. G. sentit une violente sensa-
tion de brûlure. Il eut la présence d'esprit de retirer
vivement ses vêtements, non sans s'abîmer les
mains, et il constata que quelqu'un avait versé sur
lui, du haut du pont, de l'acide sulfurique. M. G. no
se connaît aucun ennemi et, en faisant sa déclara-
tion, il n'a pu fournir aucun renseignement.
Un drôle de locataire.
Hier soir, à huit heures, le nommé Lechal, âgé de
quarante-q|iq ans, garçon boucher, demeurant rue
du Château-des-Rentiers, 179, a tiré un coup de re-
volver dans le dos de son propriétaire, le sieur Hé-
rion, un vieillard de soixante-dix-sept ans, parce
que celui-ci lui avait donné congé. Sa tentative de
meurtre accomplie, 'Le chat s'est constitué prison-
nier.
La blessure de Al. Hérion ne paraît pas grave.
Une enquête a été aussitôt ouverte.
L'incendie du dépôt des omnibus (suite).
L'incendie que nous avons signalé hier n'a réelle-
ment été éteint qu'à neut heures du matin, et le
déblaiement a amené une horrible découverte.
Un malheureux palfrenier, nommé Gaudin, qui
était rentré ivre, a été trouvé mort dans la soupente
où il s'était couché.
Le chef du dépôt, qui s'était imprudemment aven-
turé dans les bâtiments incendiés, pour constater les
dégâts, a été grièvement blessé à la jambe par la
chute d'une poutre.
Un pompier a reçu aussi de graves contu-
sions.
L'incendie .de de Mme Madeleine
Lemaire.
Mme Herbelin, mère de Mme Madeleine Lemaire,
habite avec la grande artiste un hôtel situé entre
pain se sont tous surpris en train d'oublier leurs
rêves de gloire, de fortune, de plaisirs et d'ap-
pêtit, en considérant une troupe de petits gar-
çons qui jouent à la Tour prends garde, ou une
bande de petites filles ijUi chantent: les lauriers
sont coupés.
Malgré soi, au son de ces voix fraîches, à là
vue de ces visages joyeux, il vous vient au
cœur des souvenirs confus, on fait un retour sur
le passé, on pense à des choses écoulées, on se
voit tout enfant, entouré de figures aimées qui
se sont envolées depuis longtemps, des refrains
oubliés surgissent à la mémoire étonnée, on
fredonne mélancoliquement de vieilles chansons,
des bouffées de jeunesse vous monient au cer-
veau, et c'est à regret qu'on s'arrache au spec-
tacle de cette fougue innocente et de cette naïve
gaîté mais en partant on adresse à ces incon-
scients consolateurs un regard reconnaissant, car
on leur doit un moment de vaine jouissance.
Le père Rabat Jcie fuyait les enfants et les
amoureux, les vierges folles qui traversaient le
jardin so serraient craintivement contre leurs
compagnons au seul aspect de son visage lugu-
bre, et les enfants faisaient un détour pour ne
pas se trouver sur son passage.
Il y avait comme un accord tacite pour le lais-
ser à son isolement farouche.
Il paraissait âgé d'au moins soixante ans. H
était grand, mais sa haute taille se courbait, il
avait dû être solidement charpenté, mais il était
d'une maigreur excessive, ses vêtements flot-
taient sur lui, de longs cheveux blancs enca-
draient ses traits ravagés et livides, de gros sour-
cils grisonnants ombrageaient ses yeux dont
l'expression sinistre causait à tout le monde une
impression de malaise.
Ils brillaient, ces yeux, d'une flamme étrange;
ils luisaient, étincelants à fixer, au fond de leurs
orbites, sans que les paupières, en s'abaissant,
pussent en atténuer le fantastique éclat.
Une légende avait commencé à s'établir sur le
compte de ce bizarre personnage. Les uns pré-
tendaient que c'était un ancien bourreau, les'au-
tres le considéraient simplement comme un on-
ginal. Mais l'opinion qui prévalut, appuyée par
les informations prises à son domicile, car on le
.suivit §t*?a conjttut sîL flenieure, fut «il avait
cour et jardin, au numéro 31 de la rue de Monceau.
Au se trouvent un petit et un grand
salon, une salle à manger et l'atelier de Mme Le-
maire, rempli de toiles de grand prix et d'objet pré-
cieux. A côté, les serres et les écuries.L'hôtel a trois
étages.
Cet hôtel a été, la nuit dernière, pillé et incendié
par des voleurs.
Les malfaiteurs ont escaladé le mur qui sépare le
jardin de la rue, en grimpant le long du bec de gaz,
qui forme' potence et qui est accolé à la mu-
raille. Une fois dans le jardin, il leur a été facile
d'entrer dans la maison, en faisant sauter les
volets d'une petite pièce qui est dans le fond de la
cour.
Ils ont d'abord pénétré dans les salons et y ont
brisé toutes les portes. Les meubles artistiques et
les meubles en laque de Chine ont été défoncés. Les
objets précieux brisés. Tous les écrins vidés ont été
trouvés sur le parquet. Un très beau paravent en
verre, peint par Mlle Lemaire, fille de Mme Made-
leine Lemaire, a été complètement brisé.
Les voleurs sont montés ensuite au premier étage,
oil ils ont brisé les armoires et les meubles, et en-
levé une partie de ce qu'ils contenaient. Au
deuxième, les dégâts sont surtout considérables dans,'
la chambre à coucher de Mlle Lemaire. Les voleurs,;
après avoir brisé les meubles, les objets d'art et vidé
tous les tiroirs, ont versé de l'essence sur un fait-'
teuil et sur un divan en étoffe.
Dans le salon du rez-de-chaussée l'essence a été
également répandue à profusion sur les meubles, et
le feu a été mis simultanément aux deux en-
droits.
Dans le salon, la moitié du piano, les tentures, les
portières et plusieurs meubles ontété brûlés, ainsi
qu'une partie du parquet.
Les dégâts ne sont pas moins grands dans la
chambre de Mme Lemaire.
Là, les malfaiteurs ont mis le feu aux meubles.
Le magnifique portrait de Mlle Lemaire, par Cha-
plin, a été atteint par le feu, mais derrière la toile
seulement. On peut donc espérer qu'il pourra être
L'alarme a été donnée hier matin, à six heures,
par les vpisins qui ont vu sortir les flammes par les
fenêtres de l'hôtel. Les pompiers ont été prevenus
et sont arrivée immédiatement. Ils étaient comman-
dés par un lieutenant. Vers dix heures, ils étaient
maîtres du feu, mais ils n'ont quitté l'hôtel que
vers midi.
L'enquête ouverte par M, Aragon, commissaire de
police du quartier de l'Europe, qui' a été appelé sur
les lieux, rue de Montceau, à six heures et demie du
matin, a été vivement menée. Des agents de la sû-
reté, mandés en toute hâte, arrivaient vers huit heu-
res, recueillaient les premiers indices, et partaient à
la recherche des incendiaires.
Comme il n'y a pas de concierge dans la maison,
et que Mine Herbelin, sa fille et sa petite-fille sont
en ce moment au château de Reveillon, dans la
Marne, les gardiens de la paix ont la garde de
l'hôtel.
Les amis de Mmes Herbelin et Lemaire, et, en-'
tre autres M. Carvalho, lieutenant au 140 dragons,
fils de M. Carvalho, directeur de l'Opéra-Comique,
ont télégraphié au château de Reveillon pour les
prévenir de ce qui venait d'arriver.
L'atelier de Mme Lemaire a été heureusement
épargné. Non seulement les voleurs n'y ont pas Dé-
nétré, mais le feu ne l'a pas atteint.
PROTESTATION
DES
BRASSEURS DE MUNICH
Les principaux brasseurs de Munich nous adres-
sent la communication suivante
Certains articles publiés dans plusieurs journaux
de Paris'et reproduits par la presse belge, ont fait
aux bières de Munich le reproche d'être additionnées
de substances plus ou moins nuisibles, et principa-
lement d'acide salycilique.
Sans nous arrêter au mobile de ces attaques, voici
notre réponse
Toutes nos bières ont toujours été et sont encore
fabriquées en parfaite conformité avec la loi bava-
roise, qui interdit avec une extrême rigueur l'em-
ploi d'autres substances que malt, houblon, levure
et eau. Nous repoussons donc d'une façon absolue
les accusations contenues dans les articles en ques-
tion et tendant à faire considérer comme nuisible la
consommation de nos bières, que nous garantissions
naturelles et sans mélange.
Munich, ce 3 octobre 1886.
Gabriel Seldmayr, zum Spatenbrau;
Action Braueroi, zum Loëvenbrau,
à Hertrich, Hch Pollich;
Action Gesellschaft, Hackerbrau,
Georg. Kappelmeier;
Brauerei, zuui Auguslincr. Jos Wagner;
Brauerei, zum Mùnchnerkindl,
à Benkendorff
Bûrgerliches Brauhnus, G. Prœbst;
Kœnigliches Hoi'brauamt, Staubwasser;
G. Pschorr;
Jos. Seldmayr, zum Franziskaner-Keller
Leistbrau;
Gebr. Schmederer, Actien-Brauerei,
v/ Strebcr,«L. Reitschuster.
TABLETTES THÉATRALES
CE SOIR
Aux Nouveautés, première représentation de Adam et
Eve, opérette fantastique en quatre actes, do MM Er-
nest Blum et Raqul Toché, musique do M. Gaston Ser-
pette, avec la distribution suivante
eu des malheurs et qu'il en était devenu un peu
fou.
Comme, en définitive, il était inoffensif, on le
laissa à son éternel manège; les étudiants facé-
tieux, d'abord s'étaient amusés à lui demander
des renseignements baroques qui d'ailleurs n'a-
vaient jamais obtenu de réponses-mais s'abstin-
rent bientôt des quolibets dont ils le saluaient
autrefois.
Lorsque la retraite sonnait, le père Rabat-Joie
sortait du jardin, de son même pas de fantôme,
et rentrait dans l'appartement qu'il occupait,
seul avec un vieux domestique, au second étage
de la rue de Tournon.
Il ne recevait jamais de visite; il ne lisait au-
cun journal. De temps en temps seulement, lui
arrivait une lettre timbrée d'Amérique que son
valet de chambre ne lui tendait qu'en tremblant,
car il se mettait régulièrement dans une colère
épouvantable; mais, non moins régulièrement,
dès le lendemain, il passait chez un banquier de
la rue Lafitte et allait à la grande poste déposer
un pli chargé.
Deux fois par semaine, il se rendait au col-
lège Louis-le-Grand et au couvent des-Dames de
l'Oratoire, rue de Rennes, mais il se bornait à
interroger du regard les concierges qui, sans
doute habitués à ses allures, lui répondaient par
un signe de tête signifiant: « Rien de nouveau g,
et il retournait au Luxembourg.
Nous avons dit qu'il n'y paraissait pas le di-
manche. Ce jour-là, en effet, un changement no-
table se produisait dans sa tenue et dans sa phy-
sionomie. Il prenait un soin particulier de sa
toilette; il éteignait le feu de son regard; il s'ef-
forçait visiblement de chasser les préoccupations
qui travaillaient son esprit; il tâchait, en un
mot de reprendre figure humaine et de ne plus
être un objet d'étonnement et de répulsion.
Ce n'était positivement plus le même homme,
il eut été difficile de reconnaître le père Rabat-
Joie dans le vieillard correcte el bienveillant qui
promenait en voiture sur les boulevards et aux
Champs-Elysées un petit garçon et une petite
fille qu'il avait été chercher au collège et au
couvent.
Mais, la journée finie, il les y reconduisait et
reprenait .pour une morne do
̃ Adramalefr Berthelier %i
Adam -Albert Biasseur'
Benoît ̃. Blanche
Corbulon Lauret
Marcellus Dubois
Galena Prosper *̃
3Byç Mmes Théo
Asmodée Marie Lanteltr.o
Suzanne Marguerite Beval
Gyhthia Decrozat
Eloa Germaine
Un esclave Varennes
Dorothina Mithoir
Emile Estradére
Gomez Devilliers
Au théâtre Déjazet, première représentation dë Dans
une Loge, comédie en un acte de M. Ludovic Denis de
Lagarde, suivie de la lt>0* représentation. de la Bam-
boche.
Demain jeudi, sans remise, au Gymnase, première ré-
présentation de Mme Jane Hading dans Frou-Frou.
Mlle Brandès dément le bruit qui a couru de son pro.
chain inariags avec un sport sman connu.
La charmante artiste nous le tenons de soarce cer-
taine ne songe nullement au mariage, du moins pour
le moment..
Le concert Parisien fera sa réouverture samedi pro-
chain, sous la nouvelle direction de M. Didier.
M. Didier, qui reprendra le premier soir les Dames de
la Halle, d'Ofi'enbach, a l'intention de monter toutes les
pièces en un acte do ce joyeux et charmant répertoire.
On a annoncé, puis démenti l'engagement de Mlle Berr
parM. Lamoureux, pour les représentations musicales de
l'Eden-Théâtre, en disant que Mlle Berr était remplacée.
par Mme Fidès-Devriès,
Voici la vérité Mme Fidès-Devriès jouera bien Eisa
de Lohengrin, mais Mlle Berr n'en reste pas moins en-
gagée avec M. iiamoureux. ̃ ̃ • s
En réponse à un article de M. de Cassagnac relatif à
lajreprésentation de Juarez, le comité de l'Association
générale des étudiants publie la note suivante
« M. do Cassagnac prétend, dans un article parce ma-
tin à propos de Jecarez, que le directeur du Château-d'Eau
a fait une démarche auprès des membres de l'Associa-
tion générale des étudiants pour les engager il manifester
là la première représentation de la pièce de M. Gassier.
Cette allégation est absolument dénuée de fondement, et
nous affirmons que jamais aucune démarche n'a été et ne
pouvait être tentée par le directeur du Château-d'Eau au-
près des étudiants.
» Notre Association reste, de par ses statuts, complète-
ment étrangère aux manifestations politiques et religieu-
ses, chaque membre étant d'ailleurs libre d'agir comme
bon lui semble. »
Ancienne Maison CHEUVREUX-AUBERTOT.
(Voir la mise en vente exceptionnelle à la 4" page.)
TRIBUNAUX
Cour d'assises de la Seine Assassinat
Un amant tué par sa maîtresse.
Biver, originaire de Belgique, s'est marié dans ce
.pays. Il y était établi, quand des querelles de ménage
l'engagèrent "à s'éloigner du domicile conjugal. Il
vint Paris, où il noua bientôt des -relations inti-
mes avec la fille Fournet.
En admettant que celle ci ait pu ignorer le ma-
riage de Biver, ses illusions n'ont pas été de longue
durée.
Biver lui a fait connaître sa situation de famille,
et tandis que leurs relations continuaient, la femme
Biver est venue reprendre son mari.
Une association est intervenue entre ces trois per-
sonnes, aux termes de laquelle les époux Biver et
la fille Fournet devenaient acquéreurs d'un débit de
vins, boulevard de Contrescarpe, numéro 10, qu'ils
devaient exploiter ensemble.
La vie commune ne tarda pas à devenir intoléra-
ble, Les relations continuaient entre Biver et la
fille Fournet; la femme Biver les surprit un jour, et
bientôt après la fille Fouuret était chassée de la
maison.
Elle en ressentit une extrême irritation ,et sous
prétexte de réclamer son apport social, mais en réa-
lité poussée par le désir de renouer avec son amant
ou de se venger de lui, elle se livra chaque jour aux
scènes les plus violentes devant la boutique des
époux Biver.
Elle avait acheté un revolver, et plusieurs per-
sonnes avaient vu cette arme entre ses mains.
Le 29 mai dernier, vers onze heures et demie du
soir, elle était devant la boutique, proférant des
injures et provoquant Biver.
Ce dernier ferma sa porte, mais elle la rouvrit
violemment et lui cracha deux fois au visage. Il ri-
posta par un soufflet.
A ce moment, la fille Fournet tira son revolver
de sa proche et üt feu sur Biver, en s'écriant i Ah 1
coquin, tu ne me battras plus, tu m'as assez bat-
tue. t
Biver, atteint au bras, la renversa et voulut la
désarmer, mais elle tira sur lui presque à bout por-
tant plusieurs coups, dont l'un l'atteignit au coeur.
Il s'affaissa et succomba immédiatement.
A l'audience, la fille Fournet, qui est âgée de vingt-
sept ans et dont les traits ne sont rien moins que
réguliers, déclare qu'elle a tué Biver non par jalou-
sie, mais bien parce que Biver avait refusé de
lui rendre les 1,800 francs qu'elle avait versés pour
l'achat du fonds de commerce.
Me Démange est assis au banc de la défense. Me
Corne se présente pour Mme veuve Biver, partie
civile.
Les débats dureront deux jours.
Cour d'assises de l'Isère Tentative d'as-
sassinat Entre Italiens.
Les ouvriers italiens qu'on emploie en si grand
nombre depuis quelques années chez nous, généra-
lement pour la construction de nos lignes de che-
mins de fer ou pour la réfection de nos routes, sont
le plus souvent des travailleurs laborieux et sobres
solitude et de silence dans laquelle il se com-
plaisait.
Tels étaient les renseignements que les cu-
rieuxavaient pu obtenir sur cet inconnu mysté-
rieux, en faisant causer la concierge de la mai-
son où il demeurait.
On savait en outre qu'il devait êtra riche, que
les deux enfants en question étaient ses pu-
pilles, et qu'enfin il s'apprelait Daniel Vidai..
Oui, Daniel, mais Daniel usé, flétri, vieilli
avant l'âge, car à l'éoque où nous le retrouvons;
il avait il peine quarante-cinq ans et il en pa-
raissait soixante.
Comment avait-il pu supporter la mort inat-
tendue de Marthe ? Comment avait-il résisté à
cette épreuves, à cet effondrement de toutes ses
espérances? C'était un secret entre Dieu et lui.
Avoir, pendant dix longues années, préparé,
combiné, par une série de crimes, un crime plus
grand encore, s'être exposé à l'échafaud pour
satisfaire une passion plus forte que tout en lui,
toucher au but et voir ce but lui échapper à ja-
mais. il y avait là de quoi le rendre fou.
Il crut qu'il le devenait en effet, et il eut été
heureux de perdre la raison, pour se soustraire
aux tortures, cette fois inéluctables, qui lui
broyaient le coeur.. Quel châtiment et comme
il avait conscience de l'avoir mérité.
Cette femme qu'il avait aimée depuis toujours,
qu'il n'avait jamais cessé de désirer avec toutes
les ardeurs d'un tempérament de feu, qu'il n'a-
vait possédée qu'un instant, qui l'avait sans
cesse désespéré par son indifférence et par son
mépris, cette femme qui était à un autre, qu'il
avait arrachée à cet autre au prix d'un assassi-
nat et qui lui aurait inspiré de plus horribles
forfaits encore s'ils eussent été nécessaires, cette
femme pour laquelle il avait tout trahi, tout mé-
connu, pour laquelle il avait été incendiaire, vo-
leur et meurtrier, au moment où il allait recueil-
lir le fruit de ses ténéb reuses machinations,. où
elle allait tomber dans ses bras et lui apparte-
nir enfin, cette femme se réfugiait dans la
mort
Il était impuissant, lui qui ne craignait rien
il était impuissant devant une telle catastrophe.
Il ne pouvait que maudire la destinée plus forte
que lui, en présence de ce cadavre qui bravait
mais ils ont le couteau facile. Quand ils ne s'exer-
cent pas sur nos compatriotes au maniement.de cette
arme, ils ne se font pas scrupule d'en faire emploi
les uns. à l'égard des autres. C'est un crime de cette
dernière catégorie qui amène sur les bancs de la
cour d'assises Guipponi et Bordogne, à cela* après
que la tentative de meurtre n'a pas été commise à
l'aide du couteau traditionnel,, mais avec une ser-
pette.
Les deux individus en question ont-ils.essayé
d'assassiner leur camarade Boffili? L'acte d'accusa-
tion le croit.
D'après cette pièce judiciaire Boffili, maître char-
bonnier à Domène, fut réveillé une nuit par une
main qui lui passait sur le corps. Il fit un mouve-
ment et parvint a saisir une main qui tenait une
serpette;mais trop tard, l'arme l'avait frappé au cou.
Malgré.sa blessure, Boffili se dressa sur son séant;
mais il n'eut que le temps devoir disparaître deux
hommes à la faveur de la nuit.
Boffili se mit en vain à leur poursuite. Rentré
chez lui; il constata qu'il n'y avait eu aucune tenta-
tive de vol dans son domicile.
Il réfléchit alors, et, persuadé qu'on avait voulu
se venger de lui, il ne tarda pas à désigner ceux
qu'il croyait être les deux agresseurs.
Ses soupçons se portèrent sur deux ouvriers Dié-
montais, les nommés Bordogno (Luidgi) et Guipponi
(Baptiste), qui avaient quitté récemment son ser-
vice et qui,avaient eu avec lui des difficultés pour
le payement de leur salaire. Iis furent arrêtés dans
la même matinée, à onze heures et demie, par les
gendarmes, qui les trouvèrent endormis dans une
baraque qu'ils avaient construite dans le bois dé
Montchafi^ey, commune de Vaulnaveys-le-Bas, oÙ
ils étaient employés depuis une quinzaine de jours
à faire du charbon pour le compte d'un sieur
Riban.
Ils prétendirent s'être couchés la veille à leur
heure habituelle et n'avoir pas quitté leur baraque
depuis lors; mais les gendarmes remarquèrent:des
traces de boue fraîche sur leurs chaussures qu'ils
soutenaient n'avoir pas mises, depuis deux jours. Ils
nièrent aussi avoir eu une serpette en leur ppsses-
sion. Par contre, ils reconnurent avoir eu avec Bof-
fili dès difficultés non encore terminées. Or, de
nombreux témoins ont affirmé avoir vu entre les
mains, de Bordogne une serpette semblable à cello
que Boffili a arrachée des mains de l'un des assas-
sins. Plusieurs d'entre eux déclarèrent même recon-
naître à un signe particulier cette même serpette
pour être celle.de Bordogne.
D'un* autre côté, d'autres personnes ont,vu, entre
six et huit heures du matin, soit à Bollemont, soit
à Montchaffrey, les deux accusés, venant de la di-
rection de Domène, se dirigeant vers leur baraque
et prenant avec soiu il travers champs pour éviter
les habitations. Enfin des traces de sang ont été
constatées sur les chaussures de Bordogne et.sur
celles de Guipponi. Il est vrai de dire que ces tiaces
peuvent provenir des saignements de nez auxquels ̃̃"
Bordogne est sujet.
Ces graves indices de culpabilité ont été confirmés
par la découverte du carnet de Bordogne-, à la der-
nière page duquel on lit la mention suivante, écrite
de sa main, dans laquelle la victime est désignée
par son surnôm habituel de Pécot
a Ce 1886. Je soussigné déclare que Pécot me la
paiera. Il m'a fait perdre deux mois de travail à
raison de 55 francs par mois. Je l'ai fait appeler de-
vant le juge de paix, mais cela ne m'a pas avancé,
c'est comme si j'avais fait un trou dans l'ea.u. Non,
je ne puis lui nardonenr cela! Il peut bien être as-
suré qu'il ne vivra pas aussi longtemps qu'il peut
bien se l'imaginer. A mort à mot Boffili Baptiste Il
Signé avec une croix.
Il n'est donc pas douteux que les deux accusés na
soient les auteurs du crime qui leur est reproché.Ce
crime a été prémédité, car, autre circonstance, on a
remarqué que la serpette saisie avait été fraîchement
aiguisée, non seulement sur le devant de la lame,
mais encore au dos de la pointe, de manière il eq
faire une arme plus meurtrière.
Malgré ces preuves, Bordogne et Guipponi ont
toujours protesté de leur innocence.
Bordogne et Guipponi sont tous deux âgés de
vingt ans. Leur physionomie n'est pas mauvaise et
leur tenue est assez convenable. Ils portent tous
deux le costume de la prison.
Comme ils s'expriment difficilement en français,
bien qu'ils comprennent toutes les questions de M.
le président, M. Grassi, interprète-juré, les assista
et traduit leur interrogatoire.
Boffili, à peu près guéri de l'affreuse blessure
qu'il a reçue au cou, assiste à l'audience.
Peudant le long interrogatoire que M. le prési-
dent leur a fait subir, les deux accusés se défendent
avec la plus grande, énergie, en niant toute partici-
pation au crime dont on les accuse.
Bordogne, notamment, refuse de reconnaître comme
sienne la serpette qui a servi au crime et explique
que, s'il a écrit sur son carnet « A mort Boffili »
cela n'est pas une preuve suffisante pour l'accuser.
d'un assassinat dont il n'a jamais eu la pensée.
Au reste, dans la nuit du crime, tous deux sont
restés sans sortir, dans leur cabane de Vaulnavcys.
Le premier témoin entendu, Boffili, fait une dépo-
sition fort émouvante.
Il jure que la serpette avec laquelle il a été si
grièvement blessé au cou, est celle de Bordogne. Il
la reconnaît parfaitement.
Les autres témoins n'apportent aucune preuve de
la culpabilité des deux accusés qui sont acquittés.
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Que lui avait-elle dit, Marthe, 'avant de rendre
le dernier soupir? Qu'elle lui confiait ses en-
fantsl Pensait-elle donc qu'il lui survivrait?
Mais n'avait-elle pas ajouté André est votre
fils
Ah! si cet aveu fut venu plus tôt, comme les
choses se seraient passées autrement! Il n'v au-.
rait eu ni père, ni mari ni rêve qui eussent pu l'en
empêcher. Il aurait pris la mère et l'enfant, cet
enfant qui était à lui, et il les aurait enmenés
loin, bien loin, n'importe où, niait- il les aurait
pris et gardés! f'r
Et quelle vie entre ces deux êtres chéris! au
lieu des tourments d'une jalousie féroce et d'une
passion inassouvie, il aurait eu des jouissances
ineffables.
Elle les lui avait refusées, elle avait préféré
faire leur malheur tous, elle l'avait rendu cri-
minel, elle avait fait de lui un misérable, cette
Marthe tant adorée qui, dans un raflinement de
vengeance, ne lui révélait sa paternité que lors-
qu'elle ne pouvait plus la lui taire, pour aug-
menter encore le supplice de ses regrets
Lorsqu'il l'avait vue retomber inanimée sur
ses oreillers, à la nuit du suprême aveu, il ne
crut pas d'abord à la réalité d'un malheur si su-
bit. Il s'imagina que ce n'était qu'une défaillance
et il se précipita vers elle mais Marthe ne bon-
geait plus, ses traits avaient déjà pris une rigi-
dité marmoréenne, ses yeux s'étaient fermés à
jamais, et de sa bouche entr'ouverte, aucun souf-
fle ne devait plus sortir.
C'était fini," bien fini la pauvre martyre avait
cessé de souffrir.
Il pouvait en rassasier ses yeux, de la vue de
ce visage pâli, car bientôt il ne le verrait plus.
On le lui prendrait pour le mettre en terre; et
maintenait Marthe devait connaître ses crimes et
regretter le mouvement de pitié qui l'avait pous-
sée à lui révéler le secret du lien qui l'unissait à,
André.
L'âme de sa victime devait le maudire 1
FRANÇOIS OSWA.LD,
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