Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-T42-34
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
Onzième année. — N° 16
21 Avril 1894
SOMMAIRE
Les maladies de Poitrine et leur traitement ra- tionnel.
■Maladies de Femmes : traitement utéromyogé- nique.
Maladies des Voies digestives.
Les Débiles.
Correspondance.
Table des Sommaires.
.Consultations par correspondance.
Traitements par correspondance.
La Médecine Nouvelle.
Le Manuel d'Électrotbôrapie.
Prix des plaques.
Finances.
LES MALADIES DE POITRINE
et leur Traitement rationnel
Avez-vous compté parfois ce qu'on fait avaler de drogues à un poitrinaire, en une seule journée ? Le chiffre en est effrayant, et on en arrive à se demander comment ils peuvent supporter longtemps un pareil régime.
Prenez, par exemple, la créosote. On la leur intrpduitparrestomac. Quand L'estomac n'en peut plus, ce qui n'est pas long, on la leur donne par le rectum, en lavements. Bientôt, l'extrémité inférieure du tube di- gestif se révolte, comme la partie supé- rieure, contre de pareils agissements. Alors, ne pouvant plus intoxiquer les ma- lades ni par le haut, ni par le bas, c'est à la j
peau qu'on s'adresse, et les injections sous- cutanées entrent en scène. Les injections sous-cutanées provoquent, vingt fois sur vingt, des phlegmons, des abcès, des sup- purations du tissu cellulaire, et, alors, une nouvelle cause d'affaiblissement et de souf- frances vient s'adjoindre à la maladie ini- . tiale. Le malheureux patient;,, circonvenu de toutes parts par une médication qui. ne fait qu'accroître son misérable état, ne sait vraiment plus à quel saint se vouer. Ajou- tez, en outre, à ce tableau absolument exact et qui n'est en rien poussé au noir — j'en appelle à tous ceux qui ont vu des phtisiques dans les mains de n'importe quel médecin officiel — que, dès la pre- mière absorption de créosote, sous n'im- porte quelle forme et par n'importe quelle voie, l'appétit du malade qui se tenait en- core tant bien que mal, tombe tout a coup, et, alors,, vous assistez soudainement à ce spectacle terrifiant de la. dénutrition du malade qui se décompose tous les jours, sous vos yeux.
Est-ce donc là ce qu'on lui avait pro- mis? Le supplice, auquel on l'a condamné, n'avait-il pas d'autre but que de troubler la tranquillité de sa fin, ou même encore delà hâter? En vérité, on se demande comment des gens, revêtus de tant d'or- dres et de chamarres et qu'on croirait sérieux à voir leur masque immobile et pensif, osent encore, après tous les insuc- cès de leur méthode seolastique, continuer
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