Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1891-05-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1891 15 mai 1891
Description : 1891/05/15 (A13,N10). 1891/05/15 (A13,N10).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5510067n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
No 40 — 13e Année.
15 Mai 1891
SOMMAIRE
Le repos du dimanche. — Comment aimer le prochain.—
Dans quel but travaillez-vous? — Poésie adressée à
M. Dhornbres. — La dépopulation de la France. —
Poésie. — Une belle nouvelle année. —• Bibliographie-
— Echos et nouvelles. — Goin des ménagères. — Pen-
sées. — Annonces.
LE REPOS DU DIMANCHE
Les lectrices de la Femme n'ignorent pas qu'il
existe en France, depuis 1889, une- associa-
tion ou « Ligue populaire pour le repos du diman-
che». C'est sur le voeu du Congrès international du
repos hebdomadaire, tenu en septembre 1889 à l'Ex-
position universelle, qu'elle s'est constituée ; son
but est de montrer à tous la nécessité et les bien-
faits du dimanclie au point de vue de l'hygiène,
de la morale, de la vie de famille et du bien public.
Il va sans dire qu'il n'est aucunement question de
croyance religieuse dans ce mouvement, et on a
bien soin de proclamer hautement ce fait; mais il
n'en est pas moins réjouissant de voir des hom-
mes distingués et haut placés s'en occuper, et il
est permis d'espérer que, malgré les petits com-
mencements d'une si bonne oeuvre, nous la ver-
rons un jour triompher de tous les obstacles.
Prions Dieu pour que le repos du dimanche de-
vienne une institution dans notre cher pays, et
puissions-nous voir le jour ou tout Français, non
seulement se souviendra du jour du repos pour
se dispenser de travailler, mais s'en souviendra
pour le sanctifier !
Le mercredi 11 mars, la Ligue populaire a tenu
sa première assemblée générale dans l'amphithéâ-
tre de la Société de géographie. L'assistance était
très nombreuse. M. Léon Say, président du Co-
mité de la Ligue, a exposé le but et les moyens
d'action de cette association ; il a insisté sur la
nécessité d'agir par la persuasion sur les moeurs
publiques saris avoir recours à l'autorité. Pour
cela il faut des efforts soutenus et des dépenses.
Le secrétaire, M. Rivière, a rendu compte des
travaux accomplis : l'administration des postes a
diminué le nombre des distributions faites le di-
manche et avancé l'heure de la fermeture des bu-
reaux. Des comités locaux se sont formés en pro-
vince, à Bordeaux, Calais, Lille, Tours,Limoges,
Marseille. Malheureusement, le nombre des sous-
criptions n'est pas considérable, et le Bulletin de
la Ligue ne tire qu'à 2,000 exemplaires.
M. Cheysson, vice-président, a traité la ques-
tion de la fermeture des gares de petite vitesse le
dimanche.
M. de Nordling a lu le rapport financier cons-
tatant que pendant l'année 1890 les recettes ne se
sont élevées qu'au chiffre de 6,545 fr. et que lés
dépenses les ont excédées de quelques centaines
de francs.
Enfin, M. Jules Simon, président d'honneur de
la Ligue, a, pendant plus d'une demi-heure, tenu
l'auditoire sous le charme de sa parole tour à tour
fine et spirituelle, sérieuse et éloquente; il à plaidé
la cause du repos hebdomadaire, du repos du di-
manche et non d'un autre jour. Il s'étonne que
les femmes n'adhèrent pas, en masse, à la Ligue,
car si elles voulaient intervenir et se lever toutes
ensemble pour protester contre le travail du di-
manche, leur voix serait entendue, et on attein-
drait plus vite le but poursuivi.
« L'homme n'est pas une machine, dit M. Ju-
les Simon; il est une pensée, il est un coeur. Il
convient de lui donner le temps d'exercer cette
pensée et ce coeur. »
Ce qui manque à la Ligue, pour assurer son
succès, c'est le nombre, qui fera la force. Ecou-
15 Mai 1891
SOMMAIRE
Le repos du dimanche. — Comment aimer le prochain.—
Dans quel but travaillez-vous? — Poésie adressée à
M. Dhornbres. — La dépopulation de la France. —
Poésie. — Une belle nouvelle année. —• Bibliographie-
— Echos et nouvelles. — Goin des ménagères. — Pen-
sées. — Annonces.
LE REPOS DU DIMANCHE
Les lectrices de la Femme n'ignorent pas qu'il
existe en France, depuis 1889, une- associa-
tion ou « Ligue populaire pour le repos du diman-
che». C'est sur le voeu du Congrès international du
repos hebdomadaire, tenu en septembre 1889 à l'Ex-
position universelle, qu'elle s'est constituée ; son
but est de montrer à tous la nécessité et les bien-
faits du dimanclie au point de vue de l'hygiène,
de la morale, de la vie de famille et du bien public.
Il va sans dire qu'il n'est aucunement question de
croyance religieuse dans ce mouvement, et on a
bien soin de proclamer hautement ce fait; mais il
n'en est pas moins réjouissant de voir des hom-
mes distingués et haut placés s'en occuper, et il
est permis d'espérer que, malgré les petits com-
mencements d'une si bonne oeuvre, nous la ver-
rons un jour triompher de tous les obstacles.
Prions Dieu pour que le repos du dimanche de-
vienne une institution dans notre cher pays, et
puissions-nous voir le jour ou tout Français, non
seulement se souviendra du jour du repos pour
se dispenser de travailler, mais s'en souviendra
pour le sanctifier !
Le mercredi 11 mars, la Ligue populaire a tenu
sa première assemblée générale dans l'amphithéâ-
tre de la Société de géographie. L'assistance était
très nombreuse. M. Léon Say, président du Co-
mité de la Ligue, a exposé le but et les moyens
d'action de cette association ; il a insisté sur la
nécessité d'agir par la persuasion sur les moeurs
publiques saris avoir recours à l'autorité. Pour
cela il faut des efforts soutenus et des dépenses.
Le secrétaire, M. Rivière, a rendu compte des
travaux accomplis : l'administration des postes a
diminué le nombre des distributions faites le di-
manche et avancé l'heure de la fermeture des bu-
reaux. Des comités locaux se sont formés en pro-
vince, à Bordeaux, Calais, Lille, Tours,Limoges,
Marseille. Malheureusement, le nombre des sous-
criptions n'est pas considérable, et le Bulletin de
la Ligue ne tire qu'à 2,000 exemplaires.
M. Cheysson, vice-président, a traité la ques-
tion de la fermeture des gares de petite vitesse le
dimanche.
M. de Nordling a lu le rapport financier cons-
tatant que pendant l'année 1890 les recettes ne se
sont élevées qu'au chiffre de 6,545 fr. et que lés
dépenses les ont excédées de quelques centaines
de francs.
Enfin, M. Jules Simon, président d'honneur de
la Ligue, a, pendant plus d'une demi-heure, tenu
l'auditoire sous le charme de sa parole tour à tour
fine et spirituelle, sérieuse et éloquente; il à plaidé
la cause du repos hebdomadaire, du repos du di-
manche et non d'un autre jour. Il s'étonne que
les femmes n'adhèrent pas, en masse, à la Ligue,
car si elles voulaient intervenir et se lever toutes
ensemble pour protester contre le travail du di-
manche, leur voix serait entendue, et on attein-
drait plus vite le but poursuivi.
« L'homme n'est pas une machine, dit M. Ju-
les Simon; il est une pensée, il est un coeur. Il
convient de lui donner le temps d'exercer cette
pensée et ce coeur. »
Ce qui manque à la Ligue, pour assurer son
succès, c'est le nombre, qui fera la force. Ecou-
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