Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-08-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1889 01 août 1889
Description : 1889/08/01 (A11,N15). 1889/08/01 (A11,N15).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55100185
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 45. — 44e Année.
1er Août 4889,
SOMMAIRE.
L'enseignement professionnel. — Les gants. — Parti. — Le
cimetière. — Poésie. — Les jeux, de plein air. — Les
avantages de la solitude. — Menioo. — Bibliographie. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Don.
L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL'.
... Je vous conseille, car c'est la méthode
scientifique qui le prescrit, de ne jamais perdre
de vue le rapport qui doit exister entre l'effort que
vous faites et le but que vous poursuivez. On ne
travaille pas seulement pour travailler; — notez
que je n'ai pas à aborder en ce moment la grande
question du travail. Le travail est par lui-même
et en lui-même un grand moralisateur, et je ne
veux cetres pas contredire cette vérité ; je la con-
sidère comme absolue ; mais enfin le travail, et je
me place au point de vue économique et pratique,
peut et doit produire un effet. Si votre travail ne
produit pas l'effet cherché, il produit un effet in-
verse, car il devient inutile, et au lieu d'enrichir,
il appauvrit. C'est un effort qui n'a servi ni à
vous-mêmes ni à la société.
Si j'osais parler de l'écriture à des jeunes filles
et à des jeunes gens qui ont passé l'âge où ils ap-
prenaient à écrire, je leur demanderais s'ils ont
toujours réfléchi à l'objet de l'écriture. Son but
n'est-il pas de transmettre la pensée de celui qui
écrit à celui qui est éloigné et de réunir par cette
invention ingénieuse deux absents?
D'où je conclus que ceux qui ne savent pas
écrire ou dont l'écriture n'est pas lisible, sont
exactement dans la situation où étaient les hom-
mes avant l'invention de l'écriture, puisqu'ils ne
peuvent se mettre en rapport avec les absents.
1. Fragments d'un discours prononcé à Lyon par M. Léon
Say en présidant l'assemblée annuelle de la Société d'en-
seignement professionnel.
Il y a dans l'écriture un fait bien remarquable
auquel vous n'avez peut-être pas assez réfléchi;
nous sommes tellement habitués à l'écriture que
vraiment nous en confondons l'origine avec celle
de la parole. Je suis convaincu pour ma part que
le langage n'a pas été inventé ; on ne trouve et
on ne trouvera jamais aucune trace, dans les plus
vieux monuments de l'histoire de l'homme, qui
fasse supposer qu'il ait pu jamais exister un in-
venteur de la parole. Nous lisons dans nos gram-
maires : « Le serpent siffle, l'homme parle et le
taureau mugit. » On n'a donc pas inventé la pa-
role, mais on a inventé l'écriture.
Il est facile d'en fournir la preuve; il en est
une d'ailleurs qui est bien curieuse. Quand les
premiers Espagnols sont arrivés dans l'Amérique
du Sud ; quand Pizarre et ses compagnons, assez
farouches et fort cruels, ont entrepris la conquête
du Pérou, ils se sont trouvés en face d'une civili-
sation très avancée qui, sur beaucoup de points,
ne le cédait en rien à la civilisation du xvne
siècle en Europe. Et pourtant les habitants du
Pérou n'avaient aucune idée de l'écriture. Ils ne
savaient pas qu'il y eût des moyens de s'entendre
à distance, si ce n'est par des procédés mnémoni-
ques tout à fait enfantins.
Est-ce qu'il n'y a pas une différence entre une
main conduite par un esprit élevé, cultivé, par
un homme sachant ce qu'il veut et ce qu'il fait,
et une main conduite par un esprit inculte,
ignorant, inférieur? Ici, comme là, on peut affir-
mer que c'est l'esprit qui marche, qui vient et qui
va, qui fait passer la personnalité de l'homme
dans l'ouvrage qu'il accomplit.
Nous avons des organes, et les premiers de
nos organes ce sont nos mains. Nous avons quel-
quefois même de l'esprit jusqu'au bout des on-
gles, — c'est rare, mais enfin cela se trouve ; et
1er Août 4889,
SOMMAIRE.
L'enseignement professionnel. — Les gants. — Parti. — Le
cimetière. — Poésie. — Les jeux, de plein air. — Les
avantages de la solitude. — Menioo. — Bibliographie. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Don.
L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL'.
... Je vous conseille, car c'est la méthode
scientifique qui le prescrit, de ne jamais perdre
de vue le rapport qui doit exister entre l'effort que
vous faites et le but que vous poursuivez. On ne
travaille pas seulement pour travailler; — notez
que je n'ai pas à aborder en ce moment la grande
question du travail. Le travail est par lui-même
et en lui-même un grand moralisateur, et je ne
veux cetres pas contredire cette vérité ; je la con-
sidère comme absolue ; mais enfin le travail, et je
me place au point de vue économique et pratique,
peut et doit produire un effet. Si votre travail ne
produit pas l'effet cherché, il produit un effet in-
verse, car il devient inutile, et au lieu d'enrichir,
il appauvrit. C'est un effort qui n'a servi ni à
vous-mêmes ni à la société.
Si j'osais parler de l'écriture à des jeunes filles
et à des jeunes gens qui ont passé l'âge où ils ap-
prenaient à écrire, je leur demanderais s'ils ont
toujours réfléchi à l'objet de l'écriture. Son but
n'est-il pas de transmettre la pensée de celui qui
écrit à celui qui est éloigné et de réunir par cette
invention ingénieuse deux absents?
D'où je conclus que ceux qui ne savent pas
écrire ou dont l'écriture n'est pas lisible, sont
exactement dans la situation où étaient les hom-
mes avant l'invention de l'écriture, puisqu'ils ne
peuvent se mettre en rapport avec les absents.
1. Fragments d'un discours prononcé à Lyon par M. Léon
Say en présidant l'assemblée annuelle de la Société d'en-
seignement professionnel.
Il y a dans l'écriture un fait bien remarquable
auquel vous n'avez peut-être pas assez réfléchi;
nous sommes tellement habitués à l'écriture que
vraiment nous en confondons l'origine avec celle
de la parole. Je suis convaincu pour ma part que
le langage n'a pas été inventé ; on ne trouve et
on ne trouvera jamais aucune trace, dans les plus
vieux monuments de l'histoire de l'homme, qui
fasse supposer qu'il ait pu jamais exister un in-
venteur de la parole. Nous lisons dans nos gram-
maires : « Le serpent siffle, l'homme parle et le
taureau mugit. » On n'a donc pas inventé la pa-
role, mais on a inventé l'écriture.
Il est facile d'en fournir la preuve; il en est
une d'ailleurs qui est bien curieuse. Quand les
premiers Espagnols sont arrivés dans l'Amérique
du Sud ; quand Pizarre et ses compagnons, assez
farouches et fort cruels, ont entrepris la conquête
du Pérou, ils se sont trouvés en face d'une civili-
sation très avancée qui, sur beaucoup de points,
ne le cédait en rien à la civilisation du xvne
siècle en Europe. Et pourtant les habitants du
Pérou n'avaient aucune idée de l'écriture. Ils ne
savaient pas qu'il y eût des moyens de s'entendre
à distance, si ce n'est par des procédés mnémoni-
ques tout à fait enfantins.
Est-ce qu'il n'y a pas une différence entre une
main conduite par un esprit élevé, cultivé, par
un homme sachant ce qu'il veut et ce qu'il fait,
et une main conduite par un esprit inculte,
ignorant, inférieur? Ici, comme là, on peut affir-
mer que c'est l'esprit qui marche, qui vient et qui
va, qui fait passer la personnalité de l'homme
dans l'ouvrage qu'il accomplit.
Nous avons des organes, et les premiers de
nos organes ce sont nos mains. Nous avons quel-
quefois même de l'esprit jusqu'au bout des on-
gles, — c'est rare, mais enfin cela se trouve ; et
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