Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-05-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 15 mai 1889 15 mai 1889
Description : 1889/05/15 (A11,N10). 1889/05/15 (A11,N10).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5510012p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 40. — 11e Année.
15 Mai 1889.
SOMMAIRE.
Paris, le L5 mai. — A propos d'un arbre. — Conseils sur la
pédagogie. — Charités royales. — Orgues de Barbarie. —
Fragments. — Poésie. — Journée de mai. — Poison lent
mais sûr. — Souvenirs d'Alsace. — Bibliographie. —
Annonces. — Coin des ménagères. — Pensées. — Rec-
tification.
Paris, le 15 mai.
Paris est en toilette ! Paris est prêt !
Le coup de feu des derniers préparatifs de
l'Exposition est passé ! On a travaillé avec fièvre
non seulement au Champ de Mars, mais dans la
ville entière. Les hôtels neufs portent à leurs
balcons des noms flamboyants: Royal-Hôlel ■—
Splendid Hôtel — Hôtel Anglo-Français, — les
anciens ont reblanchi leurs façades ; — les ma-
gasins rivalisent d'embellissements et de récla-
mes ; la dernière demeure du quartier le plus ex-
centrique s'est mise en frais de coquetterie pour
les hôtes attendus. C'est une passion de nettoyage
et de repeinture.
Les avenues qui aboutissent au Champ de
Mars ont un air exotique; à chaque pas, on y ren-
contre une figure bizarre, noire, brune ou jaune :
nègres vêtus de couleurs voyantes, Arabes ma-
jestueux dans leurs burnous, Chinois sérieux et
affairés. Les constructions de tous genres sem-
blent jaillir de terre par miracle le long de ces
avenues. On voit là les modèles d'architecture
les plus variés, depuis le panorama Jeanne d'Arc
en simili-pierre de taille et la taverne « moyen
âge », jusqu'à l'échoppe où Ton vend des brio-
ches. Ces pâtisseries en plein vent ont déjà dû
faire de bonnes recettes, car le dimanche et le
jeudi, jours de congé, les abords de l'Exposition
sont envahis par les promeneurs. On avait eu la
sagesse d'interdire au public l'entrée des chan-
tiers pendant les derniers jours; il n'était pas
sans danger de circuler au milieu dès ouvriers,
on risquait de recevoir sur la tête un moellon ou
une barre de fer.
Mais cette interdiction n'avait pas empêché le
peuple parisien, badaud dans l'âme, de se porter
du côté où l'on pourrait voir quelque chose. L'a-
près-midi du dimanche, surtout, on voyait un flot
pressé de curieux traverser les ponts de la Seine,
allant au Champ de Mars ou en revenant. La
foule était composée de familles entières, père,
mère, collégiens, fillettes, un enfant qu'on traîne
par la main, un autre dans sa petite voiture; com-
merçants et ouvriers endimanchés sont le fond
de cette population des grandes villes où l'aristo-
cratie reste une minorité. L'expression domi-
nante sur tous ces visages est celle d'un intérêt
joyeux.
Du 5 au 8 ont eu lieu les brillantes fêtes de
l'inauguration.
Dans un éloquent article, publié le 24 avril par
le journal le Malin, M. Jules Simon demandait
qu'on fît la « Part du pauvre », pendant ces ré-
jouissances. Voici un fragment de cet article :
« Les meurt-de-faim et les déshérités seront-ils
exclus de la joie universelle? Si nous célébrions
encore nos fêtes comme aux années qui ont im-
médiatement suivi 1789, chaque famille se fe-
rait servir son repas dans la rue, et on appelle-
rait à le partager les affamés qui errent le soir en
cherchant leur pâture comme une troupe d'ani-
maux abandonnés ; on leur donnerait au moins
les restes du repas. A la place de cette hospita-
lité, qui, pour nous, payens que nous sommes,
rappelle un peu trop les moeurs de la primitive
Église, ne peut-on leur porter chez eux de quoi
ne pas souffrir de la faim, ce jour-là, pendant
que le chef de l'État s'assoira au banquet de
l'Hôtel-de-Ville? Quand M. Carnot lèvera son
verre pour boire à la République fraternelle,
15 Mai 1889.
SOMMAIRE.
Paris, le L5 mai. — A propos d'un arbre. — Conseils sur la
pédagogie. — Charités royales. — Orgues de Barbarie. —
Fragments. — Poésie. — Journée de mai. — Poison lent
mais sûr. — Souvenirs d'Alsace. — Bibliographie. —
Annonces. — Coin des ménagères. — Pensées. — Rec-
tification.
Paris, le 15 mai.
Paris est en toilette ! Paris est prêt !
Le coup de feu des derniers préparatifs de
l'Exposition est passé ! On a travaillé avec fièvre
non seulement au Champ de Mars, mais dans la
ville entière. Les hôtels neufs portent à leurs
balcons des noms flamboyants: Royal-Hôlel ■—
Splendid Hôtel — Hôtel Anglo-Français, — les
anciens ont reblanchi leurs façades ; — les ma-
gasins rivalisent d'embellissements et de récla-
mes ; la dernière demeure du quartier le plus ex-
centrique s'est mise en frais de coquetterie pour
les hôtes attendus. C'est une passion de nettoyage
et de repeinture.
Les avenues qui aboutissent au Champ de
Mars ont un air exotique; à chaque pas, on y ren-
contre une figure bizarre, noire, brune ou jaune :
nègres vêtus de couleurs voyantes, Arabes ma-
jestueux dans leurs burnous, Chinois sérieux et
affairés. Les constructions de tous genres sem-
blent jaillir de terre par miracle le long de ces
avenues. On voit là les modèles d'architecture
les plus variés, depuis le panorama Jeanne d'Arc
en simili-pierre de taille et la taverne « moyen
âge », jusqu'à l'échoppe où Ton vend des brio-
ches. Ces pâtisseries en plein vent ont déjà dû
faire de bonnes recettes, car le dimanche et le
jeudi, jours de congé, les abords de l'Exposition
sont envahis par les promeneurs. On avait eu la
sagesse d'interdire au public l'entrée des chan-
tiers pendant les derniers jours; il n'était pas
sans danger de circuler au milieu dès ouvriers,
on risquait de recevoir sur la tête un moellon ou
une barre de fer.
Mais cette interdiction n'avait pas empêché le
peuple parisien, badaud dans l'âme, de se porter
du côté où l'on pourrait voir quelque chose. L'a-
près-midi du dimanche, surtout, on voyait un flot
pressé de curieux traverser les ponts de la Seine,
allant au Champ de Mars ou en revenant. La
foule était composée de familles entières, père,
mère, collégiens, fillettes, un enfant qu'on traîne
par la main, un autre dans sa petite voiture; com-
merçants et ouvriers endimanchés sont le fond
de cette population des grandes villes où l'aristo-
cratie reste une minorité. L'expression domi-
nante sur tous ces visages est celle d'un intérêt
joyeux.
Du 5 au 8 ont eu lieu les brillantes fêtes de
l'inauguration.
Dans un éloquent article, publié le 24 avril par
le journal le Malin, M. Jules Simon demandait
qu'on fît la « Part du pauvre », pendant ces ré-
jouissances. Voici un fragment de cet article :
« Les meurt-de-faim et les déshérités seront-ils
exclus de la joie universelle? Si nous célébrions
encore nos fêtes comme aux années qui ont im-
médiatement suivi 1789, chaque famille se fe-
rait servir son repas dans la rue, et on appelle-
rait à le partager les affamés qui errent le soir en
cherchant leur pâture comme une troupe d'ani-
maux abandonnés ; on leur donnerait au moins
les restes du repas. A la place de cette hospita-
lité, qui, pour nous, payens que nous sommes,
rappelle un peu trop les moeurs de la primitive
Église, ne peut-on leur porter chez eux de quoi
ne pas souffrir de la faim, ce jour-là, pendant
que le chef de l'État s'assoira au banquet de
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