Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-02-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 février 1889 01 février 1889
Description : 1889/02/01 (A11,N3). 1889/02/01 (A11,N3).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55100044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N* 3. — 41e Année.
4" Février 4889.
En Palestine. — Mon expérience. — Poésie. — Les pro-
fessions féminines. — Fragment. — Apprenons à compter
nos jours. — Une cure à l'américaine. — "Une mathéma-
ticienne hors ligne. — Bibliographie. ■— Annonce. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Dons.
EN PALESTINE.
On cherche à Londres et ailleurs le moyen de
reconstituer le royaume de Palestine au profit
des Israélites dispersés ou persécutés sur la face
du globe.
A Paris, ce mouvement est mené par deux
groupes : la Société des Fils de Sion et la Société
Émancipation, comprenant un millier de mem-
bres qui se réunissent chaque semaine pour se
concerter sur ce plan grandiose. Il est intéressant
de savoir si, en France, où les juifs jouissent de
tous les droits de citoyen, la reconstitution pro-
jetée paraît désirable et opportune. Ce sont, le
croirait-on, les écrivains catholiques qui semblent
le plus favorables à cette idée, malgré la perspec-
tive d'avoir à remettre entre les mains des Israé-
lites l'Église du Saint-Sépulcre et les nombreux
couvents élevés par eux en Terre-Sairte.
• Voici comment l'abbé Chabauty, chanoine ho-
noraire d'Àngoulême et d'Angers, développe les
conclusions auxquelles il est arrivé à ce sujet :
« L'émigration en masse des juifs débarrasse-
rait le inonde occidental d'un élément de trouble
et de discorde qui, depuis bientôt un siècle, divise
et ruine la société européenne et l'a ébranlée jus-
que dans ses fondements ; les nations européen-
nes redeviendraient elles-mêmes, pourraient s'en-
tendre et arriver à l'union et à la paix.
« L'on peut manifester quelque surprise de ce
qu'un prêtre catholique ne jette pas tous les ana-
thèmes possibles à la proposition de remettre le
tombeau de Jésus-Christ en la propriété du Juif
déicide. Hélas ! les peuples et les gouvernements
catholiques Font bien laissé depuis des' siècles
entre les mains des musulmans, qui ne valent
guère mieux pour nous que les Juifs. »
L'abbé Chabauty est persuadé qu'après la re-
constitution du royaume, la nation juive se con-
vertirait au catholicisme.
Voici l'avis de M. Drurnont, l'ennemi acharné
de la race sémite :
« Si les Juifs voulaient, ils achèteraient, pour
reconstituer le royaume d'Israël, non seulement
la Palestine, mais aussi la Roumanie :
« Comme Français, comme citoyen, je me ré-
jouirais de la réalisation de ce plan; un élément
encombrant pourmapatriedisparaîtrait.'» Mais il
ajoute : « Comme observateur je crois qu'ils ne dé-
sirent nullement être relégués en Palestine/
même avec un roi ; ils n'y retrouveraient pas de
richesses et quel usage d'ailleurs en feraient-ils
là-bas ! »
La même opinion est exprimée, non point d'une
manière acerbe, mais avec beaucoup de largeur,
par M. Adolphe Franck, membre de l'Institut,
qui a occupé avec tant d'éclat une chaire au Col-
lège de France, et qui poursuit, malgré son grand
âge, l'oeuvre sociale à laquelle il s'est voué : la
ligue de la paix et la ligue contre l'athéisme :
« Je considère cette idée de rétablir le royaume
de Juda comme une chimère absolument irréa-
lisable, absolument contraire aux intérêts des
Israélites, aux intérêts des nations civilisées, au
progrès qui s'accentue dans le monde.
« Elle peut hanter les cerveaux des Juifs oppri-
més en Russie, en Roumanie, pays qui ne com-
prennent pas les services que l'élément sémite
peut leur rendre.
« Là où les Israélites sont émancipés politique-
ment, ils rejetteraient avec horreur cette idée.
Jérusalem est resté un nom symbolique, signi-
4" Février 4889.
En Palestine. — Mon expérience. — Poésie. — Les pro-
fessions féminines. — Fragment. — Apprenons à compter
nos jours. — Une cure à l'américaine. — "Une mathéma-
ticienne hors ligne. — Bibliographie. ■— Annonce. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Dons.
EN PALESTINE.
On cherche à Londres et ailleurs le moyen de
reconstituer le royaume de Palestine au profit
des Israélites dispersés ou persécutés sur la face
du globe.
A Paris, ce mouvement est mené par deux
groupes : la Société des Fils de Sion et la Société
Émancipation, comprenant un millier de mem-
bres qui se réunissent chaque semaine pour se
concerter sur ce plan grandiose. Il est intéressant
de savoir si, en France, où les juifs jouissent de
tous les droits de citoyen, la reconstitution pro-
jetée paraît désirable et opportune. Ce sont, le
croirait-on, les écrivains catholiques qui semblent
le plus favorables à cette idée, malgré la perspec-
tive d'avoir à remettre entre les mains des Israé-
lites l'Église du Saint-Sépulcre et les nombreux
couvents élevés par eux en Terre-Sairte.
• Voici comment l'abbé Chabauty, chanoine ho-
noraire d'Àngoulême et d'Angers, développe les
conclusions auxquelles il est arrivé à ce sujet :
« L'émigration en masse des juifs débarrasse-
rait le inonde occidental d'un élément de trouble
et de discorde qui, depuis bientôt un siècle, divise
et ruine la société européenne et l'a ébranlée jus-
que dans ses fondements ; les nations européen-
nes redeviendraient elles-mêmes, pourraient s'en-
tendre et arriver à l'union et à la paix.
« L'on peut manifester quelque surprise de ce
qu'un prêtre catholique ne jette pas tous les ana-
thèmes possibles à la proposition de remettre le
tombeau de Jésus-Christ en la propriété du Juif
déicide. Hélas ! les peuples et les gouvernements
catholiques Font bien laissé depuis des' siècles
entre les mains des musulmans, qui ne valent
guère mieux pour nous que les Juifs. »
L'abbé Chabauty est persuadé qu'après la re-
constitution du royaume, la nation juive se con-
vertirait au catholicisme.
Voici l'avis de M. Drurnont, l'ennemi acharné
de la race sémite :
« Si les Juifs voulaient, ils achèteraient, pour
reconstituer le royaume d'Israël, non seulement
la Palestine, mais aussi la Roumanie :
« Comme Français, comme citoyen, je me ré-
jouirais de la réalisation de ce plan; un élément
encombrant pourmapatriedisparaîtrait.'» Mais il
ajoute : « Comme observateur je crois qu'ils ne dé-
sirent nullement être relégués en Palestine/
même avec un roi ; ils n'y retrouveraient pas de
richesses et quel usage d'ailleurs en feraient-ils
là-bas ! »
La même opinion est exprimée, non point d'une
manière acerbe, mais avec beaucoup de largeur,
par M. Adolphe Franck, membre de l'Institut,
qui a occupé avec tant d'éclat une chaire au Col-
lège de France, et qui poursuit, malgré son grand
âge, l'oeuvre sociale à laquelle il s'est voué : la
ligue de la paix et la ligue contre l'athéisme :
« Je considère cette idée de rétablir le royaume
de Juda comme une chimère absolument irréa-
lisable, absolument contraire aux intérêts des
Israélites, aux intérêts des nations civilisées, au
progrès qui s'accentue dans le monde.
« Elle peut hanter les cerveaux des Juifs oppri-
més en Russie, en Roumanie, pays qui ne com-
prennent pas les services que l'élément sémite
peut leur rendre.
« Là où les Israélites sont émancipés politique-
ment, ils rejetteraient avec horreur cette idée.
Jérusalem est resté un nom symbolique, signi-
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