Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-11-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1899 01 novembre 1899
Description : 1899/11/01 (A21,N19). 1899/11/01 (A21,N19).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55098727
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N» 19. — 21° Année.
1er Novembre 1899.
SOMMAIRE
Variétés : Un art méconnu, par Ad. B. N. — Deux voya-
geuses, A. A. — Congrès pour l'amélioration du sort des
aveugles. — Qu'est-ce que le devoir social ? par Noëlle
Roger. • .
Nouvelles : Blanche-Marie, par M. Gassabois. (Suite et fin.)
Michéle Rondier, par M. Girardet. (A suivre.)
Mouvement féminin.
Bibliographie.
Annonces.
VARIÉTÉS
UN ART MÉCONNU
On ne l'enseigne pas à l'école, on le pratique
rarement à la maison.
Enfant, on l'a en méfiance ; jeune homme ou
jeune femme, en mépris. Nous ne parlerons pas
des vieux, qui en ont peur tant qu'ils ne s'y
voient pas forcés.
Vienne la maladie, sous la forme aujourd'hui
si fréquente du surmenage, de la neurasthénie,
la nécessité s'en impose. Mais devoir n'est pas
toujours savoir. Et plus d'un état de langueur se
prolonge, même à pire, faute d'a¥oir ajouté cet
art modeste, mais essentiel, au programme de
l'éducation : l'art du repos. C'est trop peu de dire
modeste; il se cache honteusement, se confon-
dant tantôt avec la paresse, tantôt avec l'égoïsme.
Nous prétendons le réhabiliter.
Kous objectera-t-on qu'il serait plaisant de le
prêcher à une classe qui n'en a pas besoin ? et
ironique de le conseiller à qui n'en peut user?
Il est vrai.-Mais il importe de s'entendre.
Il y a fatigue et fatigue. La femme de ménage
ou l'ouvrière de fabrique, si elle a de rudes jour-
nées, ne connaît guère les nuits sans sommeil.
Ce genre d'usure qui a les nerfs pour cause lui
reste épargné. La régularité même de sa besogne,
si elle peut entretenir sa santé par une saine
nourriture, et ne pas trouver dlautre part, de
retour au logis, de malade à soigner, assure le
bon fonctionnement de la machine de ce çôté-là.
A quelque chose sa peine est bonne.
Pour d'autres femmes au contraire, la tâche
est complexe — professeur et mère dé famille
par exemple ; ou d'apparence toute simple par-
fois — maîtresse de maison, ce qui, remarqueZ-Ie,
peut impliquer des devoirs nombreux, compli-'
qués, quand ils ne sont pas contradictoires.
Il y a tel moment dans la vie de certaines
femmes, où il faut être à la fois aux choses du
ménage et à celles du bureau, à la salle d'étude
et au salon, et à la pauvre voisine qui demandé
une audience urgente (sans avoir pris de rendez-
vous !), et au correspondant qui exige une ré-
ponse immédiate, nouvelles ou renseignements;
et à l'enquête promise; et au malade dont les
crises, la nuit prochaine, la tiendront debout une
heure ou plusieurs, quitte à chercher sous la
douche matinale la force de fournir Une nouvelle
journée... Cela peut se prolonger pendant des
mois, pendant des années. Encore laissons-nous
de côté les occupations extérieures, dont il fau-
drait tenir compte, de la mondanité ou de la cha-
rité.
Et il faut sourire à tous les étages, remonter
ou distraire l'infirme, encourager, aider au besoin
les domestiques surmenés, se préparer des loisirs
pour aller attendre les amis annoncés par télé-
gramme, les promener au parc, à la jetée, écouter
avec complaisance les détails sur leur croisière
flâneuse, sans laisser deviner sous la sérénité
conquise à force d'héroïsme, le conflit de la
veille, le souci du jour, là préoccupation obsé-
dante du lendemain (peut-être un secours promis
et qu'on ne sait pas encore bien où recueillir)
1er Novembre 1899.
SOMMAIRE
Variétés : Un art méconnu, par Ad. B. N. — Deux voya-
geuses, A. A. — Congrès pour l'amélioration du sort des
aveugles. — Qu'est-ce que le devoir social ? par Noëlle
Roger. • .
Nouvelles : Blanche-Marie, par M. Gassabois. (Suite et fin.)
Michéle Rondier, par M. Girardet. (A suivre.)
Mouvement féminin.
Bibliographie.
Annonces.
VARIÉTÉS
UN ART MÉCONNU
On ne l'enseigne pas à l'école, on le pratique
rarement à la maison.
Enfant, on l'a en méfiance ; jeune homme ou
jeune femme, en mépris. Nous ne parlerons pas
des vieux, qui en ont peur tant qu'ils ne s'y
voient pas forcés.
Vienne la maladie, sous la forme aujourd'hui
si fréquente du surmenage, de la neurasthénie,
la nécessité s'en impose. Mais devoir n'est pas
toujours savoir. Et plus d'un état de langueur se
prolonge, même à pire, faute d'a¥oir ajouté cet
art modeste, mais essentiel, au programme de
l'éducation : l'art du repos. C'est trop peu de dire
modeste; il se cache honteusement, se confon-
dant tantôt avec la paresse, tantôt avec l'égoïsme.
Nous prétendons le réhabiliter.
Kous objectera-t-on qu'il serait plaisant de le
prêcher à une classe qui n'en a pas besoin ? et
ironique de le conseiller à qui n'en peut user?
Il est vrai.-Mais il importe de s'entendre.
Il y a fatigue et fatigue. La femme de ménage
ou l'ouvrière de fabrique, si elle a de rudes jour-
nées, ne connaît guère les nuits sans sommeil.
Ce genre d'usure qui a les nerfs pour cause lui
reste épargné. La régularité même de sa besogne,
si elle peut entretenir sa santé par une saine
nourriture, et ne pas trouver dlautre part, de
retour au logis, de malade à soigner, assure le
bon fonctionnement de la machine de ce çôté-là.
A quelque chose sa peine est bonne.
Pour d'autres femmes au contraire, la tâche
est complexe — professeur et mère dé famille
par exemple ; ou d'apparence toute simple par-
fois — maîtresse de maison, ce qui, remarqueZ-Ie,
peut impliquer des devoirs nombreux, compli-'
qués, quand ils ne sont pas contradictoires.
Il y a tel moment dans la vie de certaines
femmes, où il faut être à la fois aux choses du
ménage et à celles du bureau, à la salle d'étude
et au salon, et à la pauvre voisine qui demandé
une audience urgente (sans avoir pris de rendez-
vous !), et au correspondant qui exige une ré-
ponse immédiate, nouvelles ou renseignements;
et à l'enquête promise; et au malade dont les
crises, la nuit prochaine, la tiendront debout une
heure ou plusieurs, quitte à chercher sous la
douche matinale la force de fournir Une nouvelle
journée... Cela peut se prolonger pendant des
mois, pendant des années. Encore laissons-nous
de côté les occupations extérieures, dont il fau-
drait tenir compte, de la mondanité ou de la cha-
rité.
Et il faut sourire à tous les étages, remonter
ou distraire l'infirme, encourager, aider au besoin
les domestiques surmenés, se préparer des loisirs
pour aller attendre les amis annoncés par télé-
gramme, les promener au parc, à la jetée, écouter
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flâneuse, sans laisser deviner sous la sérénité
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