Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-12-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 décembre 1897 01 décembre 1897
Description : 1897/12/01 (A19,N23). 1897/12/01 (A19,N23).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5509741b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N" 23. — 19e Année. !<>■' Décembre 1897.
SOMMAIRE
Variétés : Causerie tirée de la « Ligue fraternelle des En-
fants de Frauce ». — Le répaiateiir des oublis,XXX. —
Lep-lil. Jésus. Histoire pour Noé' 1, par M"' 0 Eugène Btr-
sier (d suivre). — Les femmes dans la science, par
Mll,a d'Abbadie d'Arrast (« suivre). — Joie à faire le
b.en, Vinet.
Pensée.
Mouvement féminin.
Annonces.
Toute abonnée, qui recueillera quatre
abonnements, recevra le sien gratuite-
ment.
Afin de nous éviter des frais de recouvrement,
nous serions reconnaissantes à nos abonnées de vou-
loir bien envoyer, avant le Ier janvier, le montant
de leur abonnement en un mandat-poste, à l'ordre
de M"C.DEJOUX, 191, rue Lcgcndre, Paris.
VARIÉTÉS
CAUSERIE
Le grand vent qui, l'hiver, passe sur les villes
transies et les campagnes glacées, vient conter
aux cheminées, en lugubres histoires, toutes les
misères qu'il a frôlées de ses ailes froides.
Elles planent, ces vastes ailes, sur les étendues
mornes, et dans leur vol, elles emportent le cri
des navires en détresse, la plainte des foyers sans
feu, la douleur des vagabonds sans abri. Les en-
fants se serrent les uns contre les autres devant
la belle flamme rose qui fait danser les ombres
du mur. La chambre est tiède, ils ont auprès
d'eux le monde familier et quasi fantastique de
leurs projets. Mais la voix du vent conte à la che-
un ■ ■ .n^.l.^-1 . - — ■ — — — -— -*, " l
minée l'histoire de toutes les misères frôlées sur
la route.
« Grand'mère, murmure alors l'un d'eux,
grand'mère, parle-nous des pauvres... Nous vou-
drions les consoler... »
Et l'aïeule, en attendant la lampe amie, l'aïeule
organise le petit cercle autour 1 de ses genoux. Il
est fort étroit le petit cercle qui s'organise autour
des genoux de l'aïeule, mais qu'importe ? Il y
passe un grand souffle d'amour,..
fond de voire âme : c'est le mot charité. Un joli
mot, tout parfumé de grâce ! On l'a souvent bien
mal compris. Faire la charité, s'imagine-t-on,
c'est faire l'aumône. Oh I mes petits enfants,
comme on la limite, comme on la restreint, la
belle et profonde charité, la vertu royale, univer-
selle, éternelle ! La vraie charité, par laquelle on
peut donner au plus riche et recevoir du plus
pauvre!
'«-Je ne sais pas' sivpus m'entendez bien, mais
vous vous souviendrez de ces choses, et, plus
tard, vous les répéterez vous-mêmes à vos petits
enfants... Vous me demandez de vous parler dés
pauvres... Vous voudriez les consoler. Mes ché-
rubins, soyez bénis pour cette pensée, et songez
que l'aumône toute seule, si elle soulage5 ne con-
sole pas. Les pauvres sont fiers. De plus, ils sont
nos frères, nos frères malheureux. Il faut les
aimer, ainsi vous les consolerez.
» Pour éviter de les froisser, mes chers petits,
soyez bien persuadés, quand vous leur porterez
le don de votre charité fraternelle, que c'est vous
qui allez solliciter leur charité en les invitant
à vous donner leur amour. S'ils étaient à votre
place, ils agiraient comme vous. Aimez-les ; ils
vous aimeront. Tout est là. Donner ou recevoir,
SOMMAIRE
Variétés : Causerie tirée de la « Ligue fraternelle des En-
fants de Frauce ». — Le répaiateiir des oublis,XXX. —
Lep-lil. Jésus. Histoire pour Noé' 1, par M"' 0 Eugène Btr-
sier (d suivre). — Les femmes dans la science, par
Mll,a d'Abbadie d'Arrast (« suivre). — Joie à faire le
b.en, Vinet.
Pensée.
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CAUSERIE
Le grand vent qui, l'hiver, passe sur les villes
transies et les campagnes glacées, vient conter
aux cheminées, en lugubres histoires, toutes les
misères qu'il a frôlées de ses ailes froides.
Elles planent, ces vastes ailes, sur les étendues
mornes, et dans leur vol, elles emportent le cri
des navires en détresse, la plainte des foyers sans
feu, la douleur des vagabonds sans abri. Les en-
fants se serrent les uns contre les autres devant
la belle flamme rose qui fait danser les ombres
du mur. La chambre est tiède, ils ont auprès
d'eux le monde familier et quasi fantastique de
leurs projets. Mais la voix du vent conte à la che-
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minée l'histoire de toutes les misères frôlées sur
la route.
« Grand'mère, murmure alors l'un d'eux,
grand'mère, parle-nous des pauvres... Nous vou-
drions les consoler... »
Et l'aïeule, en attendant la lampe amie, l'aïeule
organise le petit cercle autour 1 de ses genoux. Il
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passe un grand souffle d'amour,..
fond de voire âme : c'est le mot charité. Un joli
mot, tout parfumé de grâce ! On l'a souvent bien
mal compris. Faire la charité, s'imagine-t-on,
c'est faire l'aumône. Oh I mes petits enfants,
comme on la limite, comme on la restreint, la
belle et profonde charité, la vertu royale, univer-
selle, éternelle ! La vraie charité, par laquelle on
peut donner au plus riche et recevoir du plus
pauvre!
'«-Je ne sais pas' sivpus m'entendez bien, mais
vous vous souviendrez de ces choses, et, plus
tard, vous les répéterez vous-mêmes à vos petits
enfants... Vous me demandez de vous parler dés
pauvres... Vous voudriez les consoler. Mes ché-
rubins, soyez bénis pour cette pensée, et songez
que l'aumône toute seule, si elle soulage5 ne con-
sole pas. Les pauvres sont fiers. De plus, ils sont
nos frères, nos frères malheureux. Il faut les
aimer, ainsi vous les consolerez.
» Pour éviter de les froisser, mes chers petits,
soyez bien persuadés, quand vous leur porterez
le don de votre charité fraternelle, que c'est vous
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