Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-02-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 15 février 1897 15 février 1897
Description : 1897/02/15 (A19,N4). 1897/02/15 (A19,N4).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5509683b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 4. — 19e Année.
15 Février 1897.
SOMMAIRE
Variétés : Conditions de la femme dans le temps présent,
par M™" d'Abbadie d'Arrast. — L'émigration des femmes
aux colonies, par H. M. — Les tristessrs de Madeleine,
par une abonnée. — Le club de Mm" de Mai sy. — Choses
et autres à travers le féminisme, A. A.
Pensées.
Bibliographie.
Ouvrages reç.us.
Recette. — Annonces.
Nous prions nos abonnées de faire bon accueil
à la quittance qui leur sera présentée prochai-
nement.
VARIÉTÉS
Conditions de la femme dans le temps présent.
Des plus dignes de notre attention est la bro-
chure de Mme Goignet : Conditions de la femme
dans le temps présent, que YAvanl-Courrière
vient à son grand honneur de mettre au nombre
de ses publications. Cette étude avait paru le
21 novembre dernier dans la Revue Bleue, mais,
parmi les lectrices de la Fenwie,iï y a quelques
personnes qui, certainement, n'ont pas eu l'occa-
sion de la lire, qui nous sauront gré de la leur
faire connaître.
Une des pensées maîtresses de cette étude c'est
que le mariage monogame, le mariage tel que
Vont constitué les usages et le code des pays
chrétiens, est la grande conquêje de la femme ; le
mariage serait une garantie de sécurité que
l'homme accorde à la femme contre lui-même,
contre la fragilité, la mobilité de ses affections.
Nous ne marchandons pas à Minc Goignet notre
assentiment. Sa thèse est excellente, nous vou-
lons seulement la généraliser.
Le mariage n'est pas seulement une conquête
féminine ; nous y voyons plutôt la conséquence
d'une victoire remportée à deux. Le triomphe de
deux combattants contre des ennemis communs.
Ce qui succombe par l'institution monogamique,
succombe pour l'égal profit des deux alliés : oe
sont les passions, les inconstances, les caprices,
les trahisons auxquelles l'un et l'autre sont éga-
lement enclins lorsqu'aucun frein, aucun redres-
sement ne force leur nature fragile à éprouver
des sentiments durables, nobles, en harmonie
avec la dignité de l'être humain. Faire du ma-
riage une conquête de la femme sur l'homme,
n'est-ce pas s'engager sur un terrain dangereux;
ou risquer de venir se perdre dans les maximes
désolantes des deux morales, l'une qui serait à
l'usage de la femme, l'autre plus latitudinairé, la
morale du dominateur « Quia nominor leo ■>?
Alors que ferons-nous de là thèse vitale du fémi-
nisme ? D'ailleurs, l'homme ne trouve ni la sécu-
rité, ni le bonheur dans la multiplicité des
unions, pas plus que la femme. La loi vengeresse
de l'inconsistance des passions lui réserve des
coups aussi sensibles que ceux dont elle frappe
la femme infidèle.
.Renvoyons les traîtres du même pas ; ils sont
à deux de jeu. Pour l'un comme pour l'autre les
naufrages seront également lamentables; et
Alfred a peut-être plus pâli, pleuré, et plus souf-
fert que Loelia. Le mariage est une incalculable
conquête, celle d'une civilisation progressive sur
la barbarie des moeurs. C'en est une surtout
d'une façon incontestable, pour l'être le plus fai-
ble de l'association familiale, pour l'enfant dont
le mariage des parents assure la sécurité morale
et maternelle. M,,,e Goignet réfute fortement les
théories sur les unions libres qu'affectionnent
romanciers et conférenciers, surtout ceux d'ou-
tre Manche; Mrac Goignet les appelle de faux
champions des intérêts féministes, ceux qui, au
mépris du bon sens et du sens moral, s'effor-
cent de persuader à la femme qu'elle doit prendre
sa revanche d'un long asservissement, qu'il lui
15 Février 1897.
SOMMAIRE
Variétés : Conditions de la femme dans le temps présent,
par M™" d'Abbadie d'Arrast. — L'émigration des femmes
aux colonies, par H. M. — Les tristessrs de Madeleine,
par une abonnée. — Le club de Mm" de Mai sy. — Choses
et autres à travers le féminisme, A. A.
Pensées.
Bibliographie.
Ouvrages reç.us.
Recette. — Annonces.
Nous prions nos abonnées de faire bon accueil
à la quittance qui leur sera présentée prochai-
nement.
VARIÉTÉS
Conditions de la femme dans le temps présent.
Des plus dignes de notre attention est la bro-
chure de Mme Goignet : Conditions de la femme
dans le temps présent, que YAvanl-Courrière
vient à son grand honneur de mettre au nombre
de ses publications. Cette étude avait paru le
21 novembre dernier dans la Revue Bleue, mais,
parmi les lectrices de la Fenwie,iï y a quelques
personnes qui, certainement, n'ont pas eu l'occa-
sion de la lire, qui nous sauront gré de la leur
faire connaître.
Une des pensées maîtresses de cette étude c'est
que le mariage monogame, le mariage tel que
Vont constitué les usages et le code des pays
chrétiens, est la grande conquêje de la femme ; le
mariage serait une garantie de sécurité que
l'homme accorde à la femme contre lui-même,
contre la fragilité, la mobilité de ses affections.
Nous ne marchandons pas à Minc Goignet notre
assentiment. Sa thèse est excellente, nous vou-
lons seulement la généraliser.
Le mariage n'est pas seulement une conquête
féminine ; nous y voyons plutôt la conséquence
d'une victoire remportée à deux. Le triomphe de
deux combattants contre des ennemis communs.
Ce qui succombe par l'institution monogamique,
succombe pour l'égal profit des deux alliés : oe
sont les passions, les inconstances, les caprices,
les trahisons auxquelles l'un et l'autre sont éga-
lement enclins lorsqu'aucun frein, aucun redres-
sement ne force leur nature fragile à éprouver
des sentiments durables, nobles, en harmonie
avec la dignité de l'être humain. Faire du ma-
riage une conquête de la femme sur l'homme,
n'est-ce pas s'engager sur un terrain dangereux;
ou risquer de venir se perdre dans les maximes
désolantes des deux morales, l'une qui serait à
l'usage de la femme, l'autre plus latitudinairé, la
morale du dominateur « Quia nominor leo ■>?
Alors que ferons-nous de là thèse vitale du fémi-
nisme ? D'ailleurs, l'homme ne trouve ni la sécu-
rité, ni le bonheur dans la multiplicité des
unions, pas plus que la femme. La loi vengeresse
de l'inconsistance des passions lui réserve des
coups aussi sensibles que ceux dont elle frappe
la femme infidèle.
.Renvoyons les traîtres du même pas ; ils sont
à deux de jeu. Pour l'un comme pour l'autre les
naufrages seront également lamentables; et
Alfred a peut-être plus pâli, pleuré, et plus souf-
fert que Loelia. Le mariage est une incalculable
conquête, celle d'une civilisation progressive sur
la barbarie des moeurs. C'en est une surtout
d'une façon incontestable, pour l'être le plus fai-
ble de l'association familiale, pour l'enfant dont
le mariage des parents assure la sécurité morale
et maternelle. M,,,e Goignet réfute fortement les
théories sur les unions libres qu'affectionnent
romanciers et conférenciers, surtout ceux d'ou-
tre Manche; Mrac Goignet les appelle de faux
champions des intérêts féministes, ceux qui, au
mépris du bon sens et du sens moral, s'effor-
cent de persuader à la femme qu'elle doit prendre
sa revanche d'un long asservissement, qu'il lui
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