Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1896-11-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1896 01 novembre 1896
Description : 1896/11/01 (A18,N21). 1896/11/01 (A18,N21).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55095867
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
Nu 21. — 18" Aimée.
1er Novembre 1896.
SOMMAIRE
Chronique du Bien : Aux Femmes, par M™ 0 Henry
Grôville.
Varioles : Le respect de la femm.i. — Une page de la
baronne G. de Rolli-child. — Règles de vie.
Nouvelle. Une pelile Femirw, par S.-E. Robert (à suivre)
Ouvrages reçus.
Annonces.
Nous sommes heureuses d'annoncer à nos fidèles
lectrices que le Journal « LA. FEMME » vient d'ob-
tenir une médaille d'argent à l'Exposition d'éco-
nomie sociale de la ville de Rouan. Nous avons
été d'autant plus satisfaites de celle distinction
qu'elle est la plus haute récompense qui ail été
accordée dans celte section.
C'est un grand encouragement de sentir que
notre modeste feuille est appréciée par ceux que
préoccupe sérieusement le mouvement féminin à
notre époque.
LE COMITÉ,
Mma Gréville,notre distinguée collaboratrice, a
subi, cet été, une très grave opération, suivie
d'une longue et douloureuse convalescence.
Grâce à Dieu, elle est en pleine voie de guérison,
et dans une pensée bien touchante, elle a voulu
que les premières lignes sorties de sa plume
soient adressées aux lectrices du journal ta
Femme. Ces lignes les voici :
CHRONIQUE DU BIEN
Aux Femmes
Mes soeurs de joie et de misère, aïeules, mères,
épouses, jeunes filles, je reviens à vous de si
loin I Mon premier retour à faire est pour un sa-,
lut à vous toutes qui souffrez ou pourriez souffrir
comme moi.
Nos douleurs personnelles sont peu de chose et
ne mériteraient pas même une mention, si du
fond de cet abime de torturés ne se levait un
grand enseignement.
Le mot seul d'opération faitdresserl.es che-
veux sur la tête, et beaucoup meurent pour n'a-'
voir pas voulu s'y soumettre à temps. Précjsé:--
ment en même temps que moi, une femme-jeune
et charmante, une mère cruellement éprouvée,
par les chagrins de la vie, a dû s'offrir au cou-
teau, pour la même maladie dont j'ai souffert si
longtemps.
Mais il était trop tard, ses jours étaient usés,
quoique l'opération eût réussi; pendant que je
sortais des limbes du chloroforme, elle rendait
le dernier soupir et entrait dans la mort.
O mes soeurs, que ce calice se détourne de
vous, puissiez-vous ne jamais connaître ni les
heures d'affreuse lucidité mentale qui précèdent,
où toute votre vie vous apparaît, jugée alors si
sévèrement, ni le moment désespéré où l'on s'a-
bandonne aux mains de ces hommes de bien, vos
bourreaux, qui sont les chirurgiens. Puissiez-
vous surtout ne pas sentir avec la délicatesse
morbide de sensation qui rend tout mouvement
une torture, l'affreux réveil, le retour à la vie,
qui serait si doux s'il n'était accompagné de (ant
de souffrances.
Mais si votre destin l'a voulu, si vous devez
subir l'opération chirurgicale, la grande, la
vraie, celle où l'on plonge dans la mort apparente
pour en ressortir étonnée d'être vivante, et pres-
que plus étonnée que satisfaite, au premier mo-
ment, oh I mes soeurs, lorsque vous saurez à
n'en pas douter que l'opération est nécessaire,
n'hésitez pas; acceptez-la d'un coeur résigné,
confiant, pour l'amour de ceux qui vous sont
chers, car chaque jour de relard peut amener
une complication imprévue et fatale.
1er Novembre 1896.
SOMMAIRE
Chronique du Bien : Aux Femmes, par M™ 0 Henry
Grôville.
Varioles : Le respect de la femm.i. — Une page de la
baronne G. de Rolli-child. — Règles de vie.
Nouvelle. Une pelile Femirw, par S.-E. Robert (à suivre)
Ouvrages reçus.
Annonces.
Nous sommes heureuses d'annoncer à nos fidèles
lectrices que le Journal « LA. FEMME » vient d'ob-
tenir une médaille d'argent à l'Exposition d'éco-
nomie sociale de la ville de Rouan. Nous avons
été d'autant plus satisfaites de celle distinction
qu'elle est la plus haute récompense qui ail été
accordée dans celte section.
C'est un grand encouragement de sentir que
notre modeste feuille est appréciée par ceux que
préoccupe sérieusement le mouvement féminin à
notre époque.
LE COMITÉ,
Mma Gréville,notre distinguée collaboratrice, a
subi, cet été, une très grave opération, suivie
d'une longue et douloureuse convalescence.
Grâce à Dieu, elle est en pleine voie de guérison,
et dans une pensée bien touchante, elle a voulu
que les premières lignes sorties de sa plume
soient adressées aux lectrices du journal ta
Femme. Ces lignes les voici :
CHRONIQUE DU BIEN
Aux Femmes
Mes soeurs de joie et de misère, aïeules, mères,
épouses, jeunes filles, je reviens à vous de si
loin I Mon premier retour à faire est pour un sa-,
lut à vous toutes qui souffrez ou pourriez souffrir
comme moi.
Nos douleurs personnelles sont peu de chose et
ne mériteraient pas même une mention, si du
fond de cet abime de torturés ne se levait un
grand enseignement.
Le mot seul d'opération faitdresserl.es che-
veux sur la tête, et beaucoup meurent pour n'a-'
voir pas voulu s'y soumettre à temps. Précjsé:--
ment en même temps que moi, une femme-jeune
et charmante, une mère cruellement éprouvée,
par les chagrins de la vie, a dû s'offrir au cou-
teau, pour la même maladie dont j'ai souffert si
longtemps.
Mais il était trop tard, ses jours étaient usés,
quoique l'opération eût réussi; pendant que je
sortais des limbes du chloroforme, elle rendait
le dernier soupir et entrait dans la mort.
O mes soeurs, que ce calice se détourne de
vous, puissiez-vous ne jamais connaître ni les
heures d'affreuse lucidité mentale qui précèdent,
où toute votre vie vous apparaît, jugée alors si
sévèrement, ni le moment désespéré où l'on s'a-
bandonne aux mains de ces hommes de bien, vos
bourreaux, qui sont les chirurgiens. Puissiez-
vous surtout ne pas sentir avec la délicatesse
morbide de sensation qui rend tout mouvement
une torture, l'affreux réveil, le retour à la vie,
qui serait si doux s'il n'était accompagné de (ant
de souffrances.
Mais si votre destin l'a voulu, si vous devez
subir l'opération chirurgicale, la grande, la
vraie, celle où l'on plonge dans la mort apparente
pour en ressortir étonnée d'être vivante, et pres-
que plus étonnée que satisfaite, au premier mo-
ment, oh I mes soeurs, lorsque vous saurez à
n'en pas douter que l'opération est nécessaire,
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