Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-09-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1882 01 septembre 1882
Description : 1882/09/01 (A4,N17). 1882/09/01 (A4,N17).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5508792b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 17. — 4e Année.
1« Septembre 1888.
SOMMAIRE
La crise ministérielle. — Un chapitre du livre des belles-
mères. — Poésie (Oui, Dieu nous les rendra). — La lecture. —
Gardes-malades.— Il vit. — Ce que la Bible dit des femmes
(réponses). — Annonce.
LA GRISE MINISTÉRIELLE
Nous sommes déjà loin, bien loin, par le temps
qui court, de la crise ministérielle, mais elle est
encore présente à la pensée de tous. M. de Frey-
cinet, battu deux fois en huit jours, déblayant le
terrain, et personne ne se présentant pour rele-
ver le gant jeté à sa personne. La France s'en
est amusée, alarmée aussi, et pour peu que la
position se fut accentuée, le comique aurait fait
place à une sérieuse agitation.
Nous avons suivi de l'oeil, comme tout le
monde, cette singulière péripétie, et nous nous
demandions, en vérité, si la vocation ministérielle
allait aussi faire défaut. Ce n'est pas que l'appé-
tit et l'ambition nous manquent, mais décidément
les vocations, trop subordonnées aux intérêts
matériels ont, comme la Bourse, leurs moments
de défaillance. On veut bien, en temps de paix,
et quand il n'y a aucun risque, être dignitaire de
l'Église, officier, général, préfet, ministre, etc.,
mais quand il faut payer de sa personne, oh!
alors... alors les rats les plus empanachés, comme
dit Lafontaine, se sauvent comme de simples fan-
tassins, et le dévouement, il faut bien l'avouer,
n'est pas la plus belle vertu de notre époque.
Nous manquons d'hommes, disent les uns,
nous manquons de caractères, disent les autres,
pas d'hommes spéciaux, pas de volonté, pas d'ini-
tiative, etc. Est-ce que nous serions réellement
abaissés à ce point, et pourquoi pas?... Depuis
longtemps on s'efforce de mettre la nation sous
le joug du même niveau intellectuel et moral,
pour peu, on exigerait qu'ils eussent tous la
même pensée, et à la longue l'arbre porte ses
fruits, les mêmes causes produisent toujours les
mêmes effets.
Il va sans dire que nous laissons de côté la
question politique proprement dite, elle appartient
tout entière au sexe fort qui se l'est adjugée, et
nous avons bien autre chose à faire qu'à lui dis-
puter cette prérogative, mais la révélation que
cette crise inattendue nous a faite de la pénurie
d'hommes ayant une autorité, des idées, une vo-
lonté et un programme à eux, même dans cette
politique qui est leur apanage spécial, est un fait
trop caractéristique pour que des effets nous ne
remontions pas un peu aux causes. . . . •
D'où vient ce manque général de vocations
déterminées, ce besoin de courir après le lucre
du jour, les jouissances, le bien-être, les hon-
neurs, etc.?... D'où vient cet abaissement des
caractères, signalé de toutes parts, ce manque de
dévouement qui se remarque depuis les plus
hautes jusqu'aux plus humbles sphères? en un
mot, ce manque de sens pratique qui nous rend
versatiles au dernier point.
Dire qu'il n'y a plus d'hommes, ni de carac-
tères, ni de volontés, voire même du dévouement,
serait aller trop loin. Grâce à Dieu, il y a encore
sous ce rapport, de nobles exceptions, mais la
manie qui règne dans notre cher pays, de tout
niveler, de tout fourrer dans le même moule, et de
n'accepter que ce qui en sort, fait que les hommes
qui se trouvent au-dessus de ce niveau, restent,
par cela même, en dehors du mouvement com-
mun, et deviennent impropres, par leur manque
de contact avec leurs concitoyens, de servir uti-
lement leur pays. Obligés de se faire une vie à
part, ils s'y concentrent, et leur modestie ne les
mettant jamais en évidence, ils restent inconnus
ou méconnus, ce dont ils n'ont pas à se plaindre.
De tout temps, sans doute, on a cherché à ni-
veler, mais la corde n'était pas si tendue qu'on
1« Septembre 1888.
SOMMAIRE
La crise ministérielle. — Un chapitre du livre des belles-
mères. — Poésie (Oui, Dieu nous les rendra). — La lecture. —
Gardes-malades.— Il vit. — Ce que la Bible dit des femmes
(réponses). — Annonce.
LA GRISE MINISTÉRIELLE
Nous sommes déjà loin, bien loin, par le temps
qui court, de la crise ministérielle, mais elle est
encore présente à la pensée de tous. M. de Frey-
cinet, battu deux fois en huit jours, déblayant le
terrain, et personne ne se présentant pour rele-
ver le gant jeté à sa personne. La France s'en
est amusée, alarmée aussi, et pour peu que la
position se fut accentuée, le comique aurait fait
place à une sérieuse agitation.
Nous avons suivi de l'oeil, comme tout le
monde, cette singulière péripétie, et nous nous
demandions, en vérité, si la vocation ministérielle
allait aussi faire défaut. Ce n'est pas que l'appé-
tit et l'ambition nous manquent, mais décidément
les vocations, trop subordonnées aux intérêts
matériels ont, comme la Bourse, leurs moments
de défaillance. On veut bien, en temps de paix,
et quand il n'y a aucun risque, être dignitaire de
l'Église, officier, général, préfet, ministre, etc.,
mais quand il faut payer de sa personne, oh!
alors... alors les rats les plus empanachés, comme
dit Lafontaine, se sauvent comme de simples fan-
tassins, et le dévouement, il faut bien l'avouer,
n'est pas la plus belle vertu de notre époque.
Nous manquons d'hommes, disent les uns,
nous manquons de caractères, disent les autres,
pas d'hommes spéciaux, pas de volonté, pas d'ini-
tiative, etc. Est-ce que nous serions réellement
abaissés à ce point, et pourquoi pas?... Depuis
longtemps on s'efforce de mettre la nation sous
le joug du même niveau intellectuel et moral,
pour peu, on exigerait qu'ils eussent tous la
même pensée, et à la longue l'arbre porte ses
fruits, les mêmes causes produisent toujours les
mêmes effets.
Il va sans dire que nous laissons de côté la
question politique proprement dite, elle appartient
tout entière au sexe fort qui se l'est adjugée, et
nous avons bien autre chose à faire qu'à lui dis-
puter cette prérogative, mais la révélation que
cette crise inattendue nous a faite de la pénurie
d'hommes ayant une autorité, des idées, une vo-
lonté et un programme à eux, même dans cette
politique qui est leur apanage spécial, est un fait
trop caractéristique pour que des effets nous ne
remontions pas un peu aux causes. . . . •
D'où vient ce manque général de vocations
déterminées, ce besoin de courir après le lucre
du jour, les jouissances, le bien-être, les hon-
neurs, etc.?... D'où vient cet abaissement des
caractères, signalé de toutes parts, ce manque de
dévouement qui se remarque depuis les plus
hautes jusqu'aux plus humbles sphères? en un
mot, ce manque de sens pratique qui nous rend
versatiles au dernier point.
Dire qu'il n'y a plus d'hommes, ni de carac-
tères, ni de volontés, voire même du dévouement,
serait aller trop loin. Grâce à Dieu, il y a encore
sous ce rapport, de nobles exceptions, mais la
manie qui règne dans notre cher pays, de tout
niveler, de tout fourrer dans le même moule, et de
n'accepter que ce qui en sort, fait que les hommes
qui se trouvent au-dessus de ce niveau, restent,
par cela même, en dehors du mouvement com-
mun, et deviennent impropres, par leur manque
de contact avec leurs concitoyens, de servir uti-
lement leur pays. Obligés de se faire une vie à
part, ils s'y concentrent, et leur modestie ne les
mettant jamais en évidence, ils restent inconnus
ou méconnus, ce dont ils n'ont pas à se plaindre.
De tout temps, sans doute, on a cherché à ni-
veler, mais la corde n'était pas si tendue qu'on
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