Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-07-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juillet 1882 01 juillet 1882
Description : 1882/07/01 (A4,N13). 1882/07/01 (A4,N13).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5508788f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
No 13. — 4« Année. 1" Juillet 1882,
SOMMAIRE
L'école industrielle Je Belleville. — Quelques mots sur la
vaillance. — Journal d'Émily Ellet, III. — Poésie (Ce qu'il
nous fait laisser). — Les tribulations de Nicolas (suite et
fin). — Mieux vaut aimer que punir. — Annonces.
L'École industrielle de Belleville.
La feuille paroissiale de Batigholles dans son
numéro du 3 juin nous rappelle, d'après les cahiers
d'un aumônier, les 100,000 enfants abandonnés
que nous connaissons, avec ce détail acquis que
Paris seul en fournit 10,000 sur 60,000 nais-
sances, c'est-à-dire, un sixième de sa popula-
tion.
Parmi les enfants malheureux, les abandonnés
compris, 600,000 ne fréquentent pas encore
l'école ; on en compte de 50 à 60,000 à Paris.
Ce fait que nous n'aurions pu préciser en
dehors de ces indications, nous montre que l'école
gratuite, obligatoire ne suffit pas et qu'il faut
encore à l'enfant, les moyens d'en profiter, c'est-
dire un abri, un chez soi, et quelqu'un qui le
conduise. En dehors de ces deux conditions, il
n'y mettra jamais les pieds, à moins qu'il ne soit
recueilli et ne trouve moralement une nouvelle
famille. Or, si les 100,000 ne sont que les survi-
vant de 10 à 15 ans, on peut bien mettre le
total à 500,000 si ce n'est davantage, et c'est
bien ici que nous pouvons dire avec l'apôtre Paul.
« Qui est suffisant pour ces choses? Comment
arracher tous ces malheureux à la misère et au
sort qui les attend?... »
Une enquête sérieuse, amènerait une statistique
bien émouvante et très douloureuse sur le compte
de ces enfants au triple point de vue.
1° De la mortalité que nous savons être des
9/10 au premier âge.
2° De la validité corporelle, en déterminant le
nombre de rachitiques, scrofuleux, infirmes,
estropiés, etc., qu'ils fournissent à nos hôpi-
taux (1).
3° De la criminalité qui achève, dirions-nous,
si le mot n'était un blasphème, de nous débar-
rasser de ces enfants en les confinant dans les
prisons et les maisons disciplinaires.
Si le mal avait un point d'arrêt, que le bon
sens d'un côté et la moralité de l'autre succédas-
sent au désordre effréné qui lève la tête et apprend
à ne plus rougir, nous dirions : C'est fini, mais le
mal augmentant sans cesse en raison même de sa
vitalité on se demande si les nobles efforts et
toutes les réformes tentées jusqu'à ce jour abou-
tiront.
La meilleure des réformes serait sans doute, le
retour au bien et à l'ordre moral, mais l'homme
n'aime pas la ligne droite et il cherche, dit
l'Écriture, beaucoup de discours, il admet, comme
une nécessité, les faiblesses humaines dont il
cherche sans cesse à se disculper et à se blanchir.
Pauvre ressource qui ne parvient pas à le satis-
faire, laissons-la lui et voyons, pour notre propre
compte, ce qui nous reste à faire pour neutraliser
ses exploits.
Parmi les réformes indiquées, deux grandes
lignes se détachent qui doivent être suivies
simultanément.
1° Le relèvement des adultes.
2° La préservation des enfants.
Le relèvement des adultes est difficile, cepen-
(1) On n'a encore, que je sache, entrepris rien despécial en
France pour cette classe d'infortunés. Unancien missionnaire
danois, que nous avons vu ces derniers jours en a 800 sous sa
direction qui tous, après avoir été remontés, sous le rapport
physique, par de hons soins, et pourvus d'appareils adaptés à
leur état, qui un bras, qui une jambe, une main, etc., par-
viennent à travailler et arrivent parfois à l'indépendance. Il
trouve que nos jambes de bois, et, en général nos appareils
orthopédiques, sont trop pesants. Que de progrès nous avons
encore à accomplir pour être à la hauteur de notre tâche I
SOMMAIRE
L'école industrielle Je Belleville. — Quelques mots sur la
vaillance. — Journal d'Émily Ellet, III. — Poésie (Ce qu'il
nous fait laisser). — Les tribulations de Nicolas (suite et
fin). — Mieux vaut aimer que punir. — Annonces.
L'École industrielle de Belleville.
La feuille paroissiale de Batigholles dans son
numéro du 3 juin nous rappelle, d'après les cahiers
d'un aumônier, les 100,000 enfants abandonnés
que nous connaissons, avec ce détail acquis que
Paris seul en fournit 10,000 sur 60,000 nais-
sances, c'est-à-dire, un sixième de sa popula-
tion.
Parmi les enfants malheureux, les abandonnés
compris, 600,000 ne fréquentent pas encore
l'école ; on en compte de 50 à 60,000 à Paris.
Ce fait que nous n'aurions pu préciser en
dehors de ces indications, nous montre que l'école
gratuite, obligatoire ne suffit pas et qu'il faut
encore à l'enfant, les moyens d'en profiter, c'est-
dire un abri, un chez soi, et quelqu'un qui le
conduise. En dehors de ces deux conditions, il
n'y mettra jamais les pieds, à moins qu'il ne soit
recueilli et ne trouve moralement une nouvelle
famille. Or, si les 100,000 ne sont que les survi-
vant de 10 à 15 ans, on peut bien mettre le
total à 500,000 si ce n'est davantage, et c'est
bien ici que nous pouvons dire avec l'apôtre Paul.
« Qui est suffisant pour ces choses? Comment
arracher tous ces malheureux à la misère et au
sort qui les attend?... »
Une enquête sérieuse, amènerait une statistique
bien émouvante et très douloureuse sur le compte
de ces enfants au triple point de vue.
1° De la mortalité que nous savons être des
9/10 au premier âge.
2° De la validité corporelle, en déterminant le
nombre de rachitiques, scrofuleux, infirmes,
estropiés, etc., qu'ils fournissent à nos hôpi-
taux (1).
3° De la criminalité qui achève, dirions-nous,
si le mot n'était un blasphème, de nous débar-
rasser de ces enfants en les confinant dans les
prisons et les maisons disciplinaires.
Si le mal avait un point d'arrêt, que le bon
sens d'un côté et la moralité de l'autre succédas-
sent au désordre effréné qui lève la tête et apprend
à ne plus rougir, nous dirions : C'est fini, mais le
mal augmentant sans cesse en raison même de sa
vitalité on se demande si les nobles efforts et
toutes les réformes tentées jusqu'à ce jour abou-
tiront.
La meilleure des réformes serait sans doute, le
retour au bien et à l'ordre moral, mais l'homme
n'aime pas la ligne droite et il cherche, dit
l'Écriture, beaucoup de discours, il admet, comme
une nécessité, les faiblesses humaines dont il
cherche sans cesse à se disculper et à se blanchir.
Pauvre ressource qui ne parvient pas à le satis-
faire, laissons-la lui et voyons, pour notre propre
compte, ce qui nous reste à faire pour neutraliser
ses exploits.
Parmi les réformes indiquées, deux grandes
lignes se détachent qui doivent être suivies
simultanément.
1° Le relèvement des adultes.
2° La préservation des enfants.
Le relèvement des adultes est difficile, cepen-
(1) On n'a encore, que je sache, entrepris rien despécial en
France pour cette classe d'infortunés. Unancien missionnaire
danois, que nous avons vu ces derniers jours en a 800 sous sa
direction qui tous, après avoir été remontés, sous le rapport
physique, par de hons soins, et pourvus d'appareils adaptés à
leur état, qui un bras, qui une jambe, une main, etc., par-
viennent à travailler et arrivent parfois à l'indépendance. Il
trouve que nos jambes de bois, et, en général nos appareils
orthopédiques, sont trop pesants. Que de progrès nous avons
encore à accomplir pour être à la hauteur de notre tâche I
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