Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-02-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1882 01 février 1882
Description : 1882/02/01 (A4,N3). 1882/02/01 (A4,N3).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55087767
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 3. — 4e Année.
1er Février 1882.
SOMMAIRE
Les bonbons. — L'étrangère (suite et fin). — La fleur de la
vigne. — Poésie (Fleur il'liiver). — Une héroine de quinze
ans. — Heures perdues. — Doit-on répondre à toutes les
lettres? — Correspondance. — Une pensée par jour. —
(Euvres des enfants.
LES BONBONS
Nous arrivons un peu tard pour parler de
cette production consacrée du jour de l'an, déjà
si loin de nous. Les poupées avaient été l'année
dernière l'objet de notre observation ; deux spé-
cimens, vraiment remarquables, nous ont offert,
ces jours derniers, un progrès sensible sur cet
article; l'un, une jolie quarteronne bien réussie,
possédait la première petite main, fine et délicate,
que nous ayons vue, l'autre, un oeil plus tempéré
par la • forme des cils et des paupières. Si les
artistes achèvent do perfectionner l'oeil trop ou-
vert, et par cela même trop hardi, et la forme
des pieds et des mains, jusqu'ici informe et gros-
sière, la poupée française sera une véritable
perfection ; mais revenons à notre sujet.
Quand j'étais toute petite fille, il y a bien
longtemps de cela, les enfants de ma classe et
même ceux d'un étage au-dessus, no connaissaient
guère, en fait de bonbons, que les mauvais ber-
lingots qu'ils fabriquaient eux-mêmes les jours de
fête, et le cornet traditionnel de pralines et de
dragées mélangées, que quelques bonnes Ames
leur fournissaient toujours au 1er janvier. Les
plus favorisés, qui pouvaient conserver quelques
sous de leurs étrennes, toujours destinées à
quelque objet utile, se donnaient le luxe d'un
petit chien ou d'un agneau en sucre candi (les
animaux étaient alors à la mode) et les posaient
triomphalement sur la cheminée de la plus belle
chambre, jusqu'à ce que les raj'ons du soleil
printannier vint les ramollir, et alors, oh ! alors,
les pauvres petits, qui avaient concouru, pour
leur part, aux plaisirs des longues soirées d'hiver
étaient, dans un moment de folio gaieté, mis en
pièces et avalés sans merci : laine, collier, pattes
et museau, tout y passait ; heureux temps où
l'on s'amusait à peu de frais, sans autre souci
du lendemain que les leçons qu'il fallait reprendre
et que nos yeux de lynx nous permettaient de
réciter si bien en regardant sur le cahier des
autres.
Quant aux richesses des enfants plus heureux,
nous ne les connaissions pas, et j'ignore si, a
leurs beaux jouets, très chers à cette époque, et
qu'ils devaient conserver (on en trouve encore
dans les vieilles armoires), ils n'auraient pas
préféré nos poupées, que nous éventrions à plaisir,
et notre joyeux entrain.
Aujourd'hui, la poupée s'est élevée à la hauteur
artistique, et les bonbons l'ont suivie, les vi-
trines des confiseurs nous en ont offert cette
année de toutes les façons : fleurs, fruits, légumes,
tout a été de la partie, depuis le raisin sec de
Malaga, parfaitement imité, jusqu'aux châtai-
gnes grillées, toutes pliées dans leur blanche
serviette ; les meubles de poupée ont commencé
même à paraître. Parmi les légumes, il ne manque
plus que l'ail, l'oignon, la ciboule, le cerfeuil et
le persil pour que les bienheureuses petites filles
qui possèdent un ménage complet, après avoir
orné la table de leur dinclte des fruits les plus
exquis puissent aussi faire le pot-au-feu et tel
attire ragoût culinaire de leur façon jusqu'à ce
1er Février 1882.
SOMMAIRE
Les bonbons. — L'étrangère (suite et fin). — La fleur de la
vigne. — Poésie (Fleur il'liiver). — Une héroine de quinze
ans. — Heures perdues. — Doit-on répondre à toutes les
lettres? — Correspondance. — Une pensée par jour. —
(Euvres des enfants.
LES BONBONS
Nous arrivons un peu tard pour parler de
cette production consacrée du jour de l'an, déjà
si loin de nous. Les poupées avaient été l'année
dernière l'objet de notre observation ; deux spé-
cimens, vraiment remarquables, nous ont offert,
ces jours derniers, un progrès sensible sur cet
article; l'un, une jolie quarteronne bien réussie,
possédait la première petite main, fine et délicate,
que nous ayons vue, l'autre, un oeil plus tempéré
par la • forme des cils et des paupières. Si les
artistes achèvent do perfectionner l'oeil trop ou-
vert, et par cela même trop hardi, et la forme
des pieds et des mains, jusqu'ici informe et gros-
sière, la poupée française sera une véritable
perfection ; mais revenons à notre sujet.
Quand j'étais toute petite fille, il y a bien
longtemps de cela, les enfants de ma classe et
même ceux d'un étage au-dessus, no connaissaient
guère, en fait de bonbons, que les mauvais ber-
lingots qu'ils fabriquaient eux-mêmes les jours de
fête, et le cornet traditionnel de pralines et de
dragées mélangées, que quelques bonnes Ames
leur fournissaient toujours au 1er janvier. Les
plus favorisés, qui pouvaient conserver quelques
sous de leurs étrennes, toujours destinées à
quelque objet utile, se donnaient le luxe d'un
petit chien ou d'un agneau en sucre candi (les
animaux étaient alors à la mode) et les posaient
triomphalement sur la cheminée de la plus belle
chambre, jusqu'à ce que les raj'ons du soleil
printannier vint les ramollir, et alors, oh ! alors,
les pauvres petits, qui avaient concouru, pour
leur part, aux plaisirs des longues soirées d'hiver
étaient, dans un moment de folio gaieté, mis en
pièces et avalés sans merci : laine, collier, pattes
et museau, tout y passait ; heureux temps où
l'on s'amusait à peu de frais, sans autre souci
du lendemain que les leçons qu'il fallait reprendre
et que nos yeux de lynx nous permettaient de
réciter si bien en regardant sur le cahier des
autres.
Quant aux richesses des enfants plus heureux,
nous ne les connaissions pas, et j'ignore si, a
leurs beaux jouets, très chers à cette époque, et
qu'ils devaient conserver (on en trouve encore
dans les vieilles armoires), ils n'auraient pas
préféré nos poupées, que nous éventrions à plaisir,
et notre joyeux entrain.
Aujourd'hui, la poupée s'est élevée à la hauteur
artistique, et les bonbons l'ont suivie, les vi-
trines des confiseurs nous en ont offert cette
année de toutes les façons : fleurs, fruits, légumes,
tout a été de la partie, depuis le raisin sec de
Malaga, parfaitement imité, jusqu'aux châtai-
gnes grillées, toutes pliées dans leur blanche
serviette ; les meubles de poupée ont commencé
même à paraître. Parmi les légumes, il ne manque
plus que l'ail, l'oignon, la ciboule, le cerfeuil et
le persil pour que les bienheureuses petites filles
qui possèdent un ménage complet, après avoir
orné la table de leur dinclte des fruits les plus
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