Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-10-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1880 01 octobre 1880
Description : 1880/10/01 (A2,N19). 1880/10/01 (A2,N19).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5508743v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 19. — 2r Année.
1er Octobre 1880.
SEANCE DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE EN FAVEUR
DES ENFANTS ABANDONNÉS OU COUPABLES
20 aoftt 1880.
Celte roniarqualjle séance s'est tenue au Palais
do Justice, sous la présidence de M. Bonjean.
Nous n'essaierons pas do dépeindre les émo-
tions que nous avons éprouvées, le calme est né-
cessaire pour rester dans le vrai, l'éloquence des
fails n'a pas besoin do commentaires.
Nous avons relevé l'année dernière, d'après la
statistique donnée par M. le I)r lirochard, sur la
mortalité des enfants, l'énorme proportion que
prend cette mortalité, dans les conditions anor-
males où la plupart do ces malheureuses victimes
sont placées.
Cette mortalité, qui est on général de l-'i à
10 pour 100 pour les enfants élevés dans leurs fa-
milles, est poureuxde'JO à 95pour 100.Malgré cette
effroyable hécatombe, il en survit environ 25,000
confiés à l'Assistance publique, ou élevés par des
parents indignes ou incapables. Sur ces 25,000,
20,000 arrivent do 12 à 10 ans sur les bancs de la
police correctionnelle, et 5,000 surnagent tant
bien que mal, dans les bas-fonds de la société.
lui prenant pour base le minimum de la morta-
lité, qui est de 0 sur 10, on trouve que les 25,000
qui forment le dixième survivant représentent
250,000 naissances plus ou moins anormales. Si
on ôlc ensuite de ces 25,000 les quatre cinquièmes
qui vont peupler nos prisons, il en reste à peine
2 pour 100 qui parviennent à se soustraire à l'ac-
tion de Injustice, et si quelque moraliste venait a
s'occuper de ce dernier cinquantième, peut-être
trouverait-il un nouveau cinquantième do ce cin-
quantième parvenu à se frayer, à travers les
mille difficultés qui l'environnent et qui l'obsè-
dent, le chemin d'une existence digne et honorée.
Il résulte de cet état de choses, qu'il y a on
Franco plus do 100,000 enfants dénués de toute
ressource, qui ont faim, dont quelques-uns sont
arrêtés avant 8 ans, et reviennent de 12 à 10 pour
être envoyés dans nos maisons de correction, en
attendant que leur âge permette de sévir plus
sévèrement.
La magistrature s'est émue en leur faveur : elle
n'a pas Io courage de punir un enfant qui a faim
et qui vole pour la satisfaire ou qui est incapable
de se conduire, et depuis longtemps les hommes
de coeur ot de conscience cherchent le moyen
d'arrêter ce fléau, qui prend d'année en année de
plus grandes proportions.
On n'a parlé qu'incidemment dos filles, dans
cette séancï où la question des jeunes garçons,
au point de vue de l'agriculture et do l'armée, a
élé la principale préoccupation; mais il a été re-
connu que, si elles étaient moins nombreuses sur
les bancs do la criminalité, nous les retrouvons
ailleurs, dans une situation non moins fatale, et
plus dangereuse peut-être pour notre société,
que celle de leurs compagnons.
La naissance à elle seule sufiît-cllo pour créer
cet état do choses ? Non, mille fois non.Tout effet
a une cause, et la perversité presque générale do
ces enfants doit avoir la sienne; la faim ot les
méfaits de la première enfance no les expliquent
pas. Sans doute, on peut invoquer la corruption
générale du coeur, mais nous la partageons tous ;
on peut aussi mettre en avant la famille; on pour-
rait avec plus de raison encore y placer l'absence
d'une mère au foyer et du foyer lui-même ; mais
il y a plus encore, et il est bon d'ouvrir les yeux
lout grands sur cette plaie qui nous dévore. Ne
s'occuper que des effets, tout en laissant subsister
la cause, bien loin de guérir le mal, no fait que le
constater.
La chose est aujourd'hui avérée, et l'honorablo
président de la SociéLé générale en a fait l'aveu.
Les enfants mineurs enfermés à la Roquette (pri-
sonspéciale destinée à la moralisation dos jeunes
détenus), achèvent do s'y corrompre, ce qui fait
que l'Klat les cède aux particuliers pour éviter
une plus grande contagion. Jusqu'à 12 ans, les
1er Octobre 1880.
SEANCE DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE EN FAVEUR
DES ENFANTS ABANDONNÉS OU COUPABLES
20 aoftt 1880.
Celte roniarqualjle séance s'est tenue au Palais
do Justice, sous la présidence de M. Bonjean.
Nous n'essaierons pas do dépeindre les émo-
tions que nous avons éprouvées, le calme est né-
cessaire pour rester dans le vrai, l'éloquence des
fails n'a pas besoin do commentaires.
Nous avons relevé l'année dernière, d'après la
statistique donnée par M. le I)r lirochard, sur la
mortalité des enfants, l'énorme proportion que
prend cette mortalité, dans les conditions anor-
males où la plupart do ces malheureuses victimes
sont placées.
Cette mortalité, qui est on général de l-'i à
10 pour 100 pour les enfants élevés dans leurs fa-
milles, est poureuxde'JO à 95pour 100.Malgré cette
effroyable hécatombe, il en survit environ 25,000
confiés à l'Assistance publique, ou élevés par des
parents indignes ou incapables. Sur ces 25,000,
20,000 arrivent do 12 à 10 ans sur les bancs de la
police correctionnelle, et 5,000 surnagent tant
bien que mal, dans les bas-fonds de la société.
lui prenant pour base le minimum de la morta-
lité, qui est de 0 sur 10, on trouve que les 25,000
qui forment le dixième survivant représentent
250,000 naissances plus ou moins anormales. Si
on ôlc ensuite de ces 25,000 les quatre cinquièmes
qui vont peupler nos prisons, il en reste à peine
2 pour 100 qui parviennent à se soustraire à l'ac-
tion de Injustice, et si quelque moraliste venait a
s'occuper de ce dernier cinquantième, peut-être
trouverait-il un nouveau cinquantième do ce cin-
quantième parvenu à se frayer, à travers les
mille difficultés qui l'environnent et qui l'obsè-
dent, le chemin d'une existence digne et honorée.
Il résulte de cet état de choses, qu'il y a on
Franco plus do 100,000 enfants dénués de toute
ressource, qui ont faim, dont quelques-uns sont
arrêtés avant 8 ans, et reviennent de 12 à 10 pour
être envoyés dans nos maisons de correction, en
attendant que leur âge permette de sévir plus
sévèrement.
La magistrature s'est émue en leur faveur : elle
n'a pas Io courage de punir un enfant qui a faim
et qui vole pour la satisfaire ou qui est incapable
de se conduire, et depuis longtemps les hommes
de coeur ot de conscience cherchent le moyen
d'arrêter ce fléau, qui prend d'année en année de
plus grandes proportions.
On n'a parlé qu'incidemment dos filles, dans
cette séancï où la question des jeunes garçons,
au point de vue de l'agriculture et do l'armée, a
élé la principale préoccupation; mais il a été re-
connu que, si elles étaient moins nombreuses sur
les bancs do la criminalité, nous les retrouvons
ailleurs, dans une situation non moins fatale, et
plus dangereuse peut-être pour notre société,
que celle de leurs compagnons.
La naissance à elle seule sufiît-cllo pour créer
cet état do choses ? Non, mille fois non.Tout effet
a une cause, et la perversité presque générale do
ces enfants doit avoir la sienne; la faim ot les
méfaits de la première enfance no les expliquent
pas. Sans doute, on peut invoquer la corruption
générale du coeur, mais nous la partageons tous ;
on peut aussi mettre en avant la famille; on pour-
rait avec plus de raison encore y placer l'absence
d'une mère au foyer et du foyer lui-même ; mais
il y a plus encore, et il est bon d'ouvrir les yeux
lout grands sur cette plaie qui nous dévore. Ne
s'occuper que des effets, tout en laissant subsister
la cause, bien loin de guérir le mal, no fait que le
constater.
La chose est aujourd'hui avérée, et l'honorablo
président de la SociéLé générale en a fait l'aveu.
Les enfants mineurs enfermés à la Roquette (pri-
sonspéciale destinée à la moralisation dos jeunes
détenus), achèvent do s'y corrompre, ce qui fait
que l'Klat les cède aux particuliers pour éviter
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