Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-11-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1879 01 novembre 1879
Description : 1879/11/01 (A1,N21). 1879/11/01 (A1,N21).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55087196
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 21. — lro Année. • 1er Novembre 1879.
MES VACANCES
Que ce mot est joli et que de souvenirs agréa-
bles il réveille ! Que d'imaginations en mouve-
ment! que de châteaux ou Espagne à l'approche
des vacances! Depuis le plus jeune enfant jus-
qu'au grave législateur, la folle jeunesse et le
Arieillard réfléchi, tout se met en branle. Chacun
se promet des félicités inconnues : les écoliers
secouent avec frénésie la poussière de leurs pieds
sur les bancs de l'école ; les parents les attendent
avec une impatience fébrile. On dirait qu'ils no les
ont jamais vus; ils leur préparent tous les délasse-
ments, toutes les distractions possibles, les réu-
nions bruyantes, les jeux, les voyages, les bains ;
pour quelques-uns, le repos ; pour tous, un mo-
ment d'accalmie dans les fravaux journaliers, la
jouissance des derniers beaux jours et la rentrée,
pour ceux qui en ont, des derniers fruits de l'au-
tomne. Je n'ose parler des vendanges et de la
joie qui les suit, caries pays frappés par le terri-
ble phylloxéra pourraient prendre cette parole
comme une dérision.
Tout cela fait de l'époque des vacances un
temps de prédilection pour ceux qui ont le
moyen d'en jouir sans laisser en souffrance leurs
intérêts ou ceux d'autrui.
Malheureusement, j'ai dû prendre aussi les
miennes, quoique j'eusse bien autre chose a faire,
mais il a fallu céder au plus fort, et me voici dans
un petit coin de terre bien retiré, mais non dé-
sert, que j'aimerais faire connaître a mes jeunes
lectrices.
Il y a peu do personnes, voire même d'enfants,
qui n'aient entendu parler d'Arcachon, cotte ville
de bains ni courue, et qui a reçu cette année la
visite du roi d'Espagne et de sa fiancée ; mais il
n'en est pas de môme de Moullo, qui s'en trouve
éloigné de quelques kilomètres, dont les chalets
ou villas forment l'extrême limite des habitations
humaines, et servent de but de promenade aux
baigneurs, qui s'y rendent tantôt en bateau, tantôt
au travers de la forêt.
Cette forêt de pins résineux, destinée à contenir
les sables soulevés par la tempête, est immense ;
elle traverse, après la Gironde, tout le départe-
ment des Landes et va s'éteindre à Bayonne. Il
fait toujours chaud dans sa vaste enceinte ; les
malades en respirent l'arôme fortifiant, les en-
fants y jouent et on les voit exercer leurs forces
en montant et descendant les dunes ; la jeunesse
la parcourt à cheval et les parents en voiture,
ce qui lui donne en été une grande animation.
Le bassin, formé par les eaux de l'Océan, dont
on voit moutonner les vagues à l'horizon, est
animé, à son tour, parles nombreuses barques de
pêcheurs, aux voiles blanches et légères, qui des-
cendent ou montent, selon la marée, allant cher-
cher ou apportant le poisson pris au filet : royans,
soles, mules,rougets, dorades, loubines, etc., etc.
Il n'y a que le folâtre marsouin qui ne se laisse
guère prendre par eux, tout en venant s'ébattre
sous leurs yeux, comme pour les narguer par sa
présence et défier le danger.
Moullo se trouve on face du phare Ferret, dit
d'Arcachon, sentinelle avancée, placée comme en
faction devant lui ; le soir, quand ses feux sont
allumés, la colonne de lumière qu'il projette dans
l'eau vient expirer sur la plage et semble vous
dire : « Bonsoir, dormez en paix, je veille! » et
dans le silence profond qui vous entoure, on se
sent moins isolé sous cet oeil qui vous garde et
préserve les pauvres mariniers.
Pendant les nuits sombres, son foyer n'est pas
le seul qui s'allume dans ces parages. Après le
repas du soir, quand la marée est propice, on voit
apparaître des feux de tout côté, â droite, à gau-
che et au milieu, s'agitant sur la surface des eaux ;
les barques qui les portent glissent furtivement
et en silence sur la vague assoupie, que de lé-
gers coups do rame troublent à peine. C'est la
pêche aux flambeaux, si chère aux amateurs. Le
MES VACANCES
Que ce mot est joli et que de souvenirs agréa-
bles il réveille ! Que d'imaginations en mouve-
ment! que de châteaux ou Espagne à l'approche
des vacances! Depuis le plus jeune enfant jus-
qu'au grave législateur, la folle jeunesse et le
Arieillard réfléchi, tout se met en branle. Chacun
se promet des félicités inconnues : les écoliers
secouent avec frénésie la poussière de leurs pieds
sur les bancs de l'école ; les parents les attendent
avec une impatience fébrile. On dirait qu'ils no les
ont jamais vus; ils leur préparent tous les délasse-
ments, toutes les distractions possibles, les réu-
nions bruyantes, les jeux, les voyages, les bains ;
pour quelques-uns, le repos ; pour tous, un mo-
ment d'accalmie dans les fravaux journaliers, la
jouissance des derniers beaux jours et la rentrée,
pour ceux qui en ont, des derniers fruits de l'au-
tomne. Je n'ose parler des vendanges et de la
joie qui les suit, caries pays frappés par le terri-
ble phylloxéra pourraient prendre cette parole
comme une dérision.
Tout cela fait de l'époque des vacances un
temps de prédilection pour ceux qui ont le
moyen d'en jouir sans laisser en souffrance leurs
intérêts ou ceux d'autrui.
Malheureusement, j'ai dû prendre aussi les
miennes, quoique j'eusse bien autre chose a faire,
mais il a fallu céder au plus fort, et me voici dans
un petit coin de terre bien retiré, mais non dé-
sert, que j'aimerais faire connaître a mes jeunes
lectrices.
Il y a peu do personnes, voire même d'enfants,
qui n'aient entendu parler d'Arcachon, cotte ville
de bains ni courue, et qui a reçu cette année la
visite du roi d'Espagne et de sa fiancée ; mais il
n'en est pas de môme de Moullo, qui s'en trouve
éloigné de quelques kilomètres, dont les chalets
ou villas forment l'extrême limite des habitations
humaines, et servent de but de promenade aux
baigneurs, qui s'y rendent tantôt en bateau, tantôt
au travers de la forêt.
Cette forêt de pins résineux, destinée à contenir
les sables soulevés par la tempête, est immense ;
elle traverse, après la Gironde, tout le départe-
ment des Landes et va s'éteindre à Bayonne. Il
fait toujours chaud dans sa vaste enceinte ; les
malades en respirent l'arôme fortifiant, les en-
fants y jouent et on les voit exercer leurs forces
en montant et descendant les dunes ; la jeunesse
la parcourt à cheval et les parents en voiture,
ce qui lui donne en été une grande animation.
Le bassin, formé par les eaux de l'Océan, dont
on voit moutonner les vagues à l'horizon, est
animé, à son tour, parles nombreuses barques de
pêcheurs, aux voiles blanches et légères, qui des-
cendent ou montent, selon la marée, allant cher-
cher ou apportant le poisson pris au filet : royans,
soles, mules,rougets, dorades, loubines, etc., etc.
Il n'y a que le folâtre marsouin qui ne se laisse
guère prendre par eux, tout en venant s'ébattre
sous leurs yeux, comme pour les narguer par sa
présence et défier le danger.
Moullo se trouve on face du phare Ferret, dit
d'Arcachon, sentinelle avancée, placée comme en
faction devant lui ; le soir, quand ses feux sont
allumés, la colonne de lumière qu'il projette dans
l'eau vient expirer sur la plage et semble vous
dire : « Bonsoir, dormez en paix, je veille! » et
dans le silence profond qui vous entoure, on se
sent moins isolé sous cet oeil qui vous garde et
préserve les pauvres mariniers.
Pendant les nuits sombres, son foyer n'est pas
le seul qui s'allume dans ces parages. Après le
repas du soir, quand la marée est propice, on voit
apparaître des feux de tout côté, â droite, à gau-
che et au milieu, s'agitant sur la surface des eaux ;
les barques qui les portent glissent furtivement
et en silence sur la vague assoupie, que de lé-
gers coups do rame troublent à peine. C'est la
pêche aux flambeaux, si chère aux amateurs. Le
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