Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-10-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1879 01 octobre 1879
Description : 1879/10/01 (A1,N19). 1879/10/01 (A1,N19).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5508717c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
No 19# _ pc Année. _ 1er Octobre 1879.
A UNE AMIE
Toi qui sais quelle variété d'enseignements peut
offrir la nature à un esprit incliné aux images et
aux symboles, tu ne t'étonneras point des ré-
flexions qui m'ont été suggérées l'autre matin par
la contemplation d'un bourgeon.
C'était un bourgeon de ficus (ou caoutchouc).
Je l'avais vu, durant des semaines, immobile et
rigide, enfermé dans son enveloppe brunâtre,
haute et pointue. Ce malin-là, je trouvai l'enve-
loppe déchirée, et les deux jeunes fouilles d'un
beau vert tendre, déjà vigoureuses, s'ouvranl à
demi, heureuses de voir la lumière 1 Ce que rien
ne m'avait annoncé la veille au soir s'était ac-
compli dans le silence de la nuit.
Comment n'aurais-je pas alors pensé à vous,
pères et mères, qui attendez en soupirant, pour
voire enfant, les rayons libérateurs du soleil de
justice, sans voir luire l'aurore d'un changement
dans cette Ame pour laquelle vous êtes on tra-
vail? Comment ne me serais-je pas dit, en son-
geant à toutes les bénédictions assurées aux
prières des parents chrétiens, à leur action invi-
sible et merveilleuse : « Le matin viendra où les
germes cachés s'épanouiront, où-rame captive
s'ouvrira à la lumière, où votre foi, exercée par
la patience, verra l'effet dos promesses ! »
Il était donc entré dans la vie active et pro-
gressive, ce bourgeon qui pendant si longtemps
avait paru appartenir à la nature inanimée. Quel-
ques heures plus tard, tu aurais pu voir les deux
jeunes feuilles à peu près dégagées du linceul
protecteur qui ne les retenait plus que légèrement
par l'extrémité. Elles aspiraient à se sentir indé-
pendantes, â respirer librement.
Tu m'accuseras peut-être do faire des rappro-
chements arbitraires ; mais je ne pus m'em-
pècher de voir là une nouvelle et éloquente leçon
de la nature.
Le respect do la liberté individuelle, n'est-ce
pas un principe qui doit nous être sacré, même
vis-à-vis de nos enfants?Même à l'égard de cette
vie nouvelle que nous voyons éclore après une
longue nuit d'attente, et que nous voudrions pro-
téger contre tous les accidents, contre tous les
ennemis du dedans et du dehors?
Oui, ce besoin de liberté individuelle, il faudrait
savoir le respecter toujours. Il faudrait n'user
qu'avec une prudence infinie et une extrême dé-
licatesse du droit et du devoir de veiller sur cette
âme bien-aimée, d'affermir ses premiers pas. La
sollicitude peut manquer son but si elle se laisse
trop apercevoir. La vigilance irait à fin contraire
si elle no se gardait de tout ce qui ressemble à de
la contrainte.
Si dans l'hygiène spirituelle, il faut do l'eau en
abondance, il faut aussi beaucoup d'air!
La moitié de nos petites misèi'es viennent de
très petits ennuis. Une porte qui grince nous
agace cinquante fois par jour. Un contrevent
dérangé qui bat la nuit contre le mur, le son
criard de la mandoline du pauvre mendiant aveu-
gle, une maladresse de la servante, une porce-
laine brisée, un rien trouble la sérénité de notre
àme. La ménagère est trop affairée pour mettre
un pou d'huile au gond de la porte, trop nerveuse
pour supporter les bruits continus, trop impa-
tiente pour ajouter le baume de la douceur aux
incidents fâcheux et aux paroles désobligeantes.
On se figure que l'on a plus de contrariétés que
tout le monde, et l'on s'étonne que Job ait fait
tant de cas do ses grandes épreuves, en oubliant
les petites qui encombrent notre vie en ce siècle.
L'Écriture Sainte a parlé de l'incorruptibilité
de l'esprit doux et tranquille, que la femme chré-
tienne doit revêtir pour plaire au Seigneur.
A UNE AMIE
Toi qui sais quelle variété d'enseignements peut
offrir la nature à un esprit incliné aux images et
aux symboles, tu ne t'étonneras point des ré-
flexions qui m'ont été suggérées l'autre matin par
la contemplation d'un bourgeon.
C'était un bourgeon de ficus (ou caoutchouc).
Je l'avais vu, durant des semaines, immobile et
rigide, enfermé dans son enveloppe brunâtre,
haute et pointue. Ce malin-là, je trouvai l'enve-
loppe déchirée, et les deux jeunes fouilles d'un
beau vert tendre, déjà vigoureuses, s'ouvranl à
demi, heureuses de voir la lumière 1 Ce que rien
ne m'avait annoncé la veille au soir s'était ac-
compli dans le silence de la nuit.
Comment n'aurais-je pas alors pensé à vous,
pères et mères, qui attendez en soupirant, pour
voire enfant, les rayons libérateurs du soleil de
justice, sans voir luire l'aurore d'un changement
dans cette Ame pour laquelle vous êtes on tra-
vail? Comment ne me serais-je pas dit, en son-
geant à toutes les bénédictions assurées aux
prières des parents chrétiens, à leur action invi-
sible et merveilleuse : « Le matin viendra où les
germes cachés s'épanouiront, où-rame captive
s'ouvrira à la lumière, où votre foi, exercée par
la patience, verra l'effet dos promesses ! »
Il était donc entré dans la vie active et pro-
gressive, ce bourgeon qui pendant si longtemps
avait paru appartenir à la nature inanimée. Quel-
ques heures plus tard, tu aurais pu voir les deux
jeunes feuilles à peu près dégagées du linceul
protecteur qui ne les retenait plus que légèrement
par l'extrémité. Elles aspiraient à se sentir indé-
pendantes, â respirer librement.
Tu m'accuseras peut-être do faire des rappro-
chements arbitraires ; mais je ne pus m'em-
pècher de voir là une nouvelle et éloquente leçon
de la nature.
Le respect do la liberté individuelle, n'est-ce
pas un principe qui doit nous être sacré, même
vis-à-vis de nos enfants?Même à l'égard de cette
vie nouvelle que nous voyons éclore après une
longue nuit d'attente, et que nous voudrions pro-
téger contre tous les accidents, contre tous les
ennemis du dedans et du dehors?
Oui, ce besoin de liberté individuelle, il faudrait
savoir le respecter toujours. Il faudrait n'user
qu'avec une prudence infinie et une extrême dé-
licatesse du droit et du devoir de veiller sur cette
âme bien-aimée, d'affermir ses premiers pas. La
sollicitude peut manquer son but si elle se laisse
trop apercevoir. La vigilance irait à fin contraire
si elle no se gardait de tout ce qui ressemble à de
la contrainte.
Si dans l'hygiène spirituelle, il faut do l'eau en
abondance, il faut aussi beaucoup d'air!
La moitié de nos petites misèi'es viennent de
très petits ennuis. Une porte qui grince nous
agace cinquante fois par jour. Un contrevent
dérangé qui bat la nuit contre le mur, le son
criard de la mandoline du pauvre mendiant aveu-
gle, une maladresse de la servante, une porce-
laine brisée, un rien trouble la sérénité de notre
àme. La ménagère est trop affairée pour mettre
un pou d'huile au gond de la porte, trop nerveuse
pour supporter les bruits continus, trop impa-
tiente pour ajouter le baume de la douceur aux
incidents fâcheux et aux paroles désobligeantes.
On se figure que l'on a plus de contrariétés que
tout le monde, et l'on s'étonne que Job ait fait
tant de cas do ses grandes épreuves, en oubliant
les petites qui encombrent notre vie en ce siècle.
L'Écriture Sainte a parlé de l'incorruptibilité
de l'esprit doux et tranquille, que la femme chré-
tienne doit revêtir pour plaire au Seigneur.
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