Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1903 01 mars 1903
Description : 1903/03/01 (A25,N5). 1903/03/01 (A25,N5).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5507924w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 5. — 25e Année.
1er Mars 1903
SOMMAIRE
Variétés : Hygiène sociale ; l'hygiène de la maison et les
logements ouvriers, par M" 0 A,. Philip de Barjeau. (Suite
et fin.) — Causerie sur le tabac et les fumeurs, par
M™' Louisa Dupont. — Bruges, par H. Héliard. (Suite et
lin.) — Henri Warnery, le Chemin d'Espéranee, confes-
sion d'un inconnu, par M. A. Doy. (A suivre.)
Bibliographie : Livres -nouveaux, par Mlle Tatarie.
Pensée.
Annonces.
VARIÉTÉS
HYGIENE SOCIALE
L'hygiène de la maison et les logements ouvriers.
(Suite et fin.)
Il y a d'abord l'entreprise charitable. Disons
tout de suite que la charité est très difficile à
exercer dans ce domaine. On donne sans peine de
la nourriture ou un vêtement; fournir un loge-
ment est plus malaisé. Tolstoï dit quelque part
que si chaque homme riche prenait un homme
pauvre chez lui, la question sociale serait résolue.
Evidemment ce moyen-là serait efficace, mais il
est peu praticable : les différences d'habitude et
d'éducation entraîneraient desheurts continuels.
Construire des maisons où les pauvres gens se-
raient logés gratuitement serait préférable ; seu-
lement cette gratuité serait peu morale, avilis-
sante même, et il est à espérer que l'ouvrier n'en
voudrait pas. Le système de la fondation et l'a-
ménagement du logement du pauvre sont encore
les formes les plus délicates de la charité privée.
Citoiii dans le premier domaine l'oeuvre de Pea-
body,qm, en 1864, donna sa fortune pour la fonda-
tion de maisons ouvrières, à condition que celles-
ci seraient louées à prix d'argent; cet argent de-
vait être capitalisé et servir â la construction d'au-
tres maisons. Aujourd'hui la fondation Peabody
compte 5.000 logements, abritant 25.000 per-
sonnes, et le capital est monté à 32 millions.:
Il serait à désirer que beaucoup suivissent ce bel
exemple. Au lieu de laisser, comme Carnegie,
des millions à la fondation de bibliothèques, ou
d'immobiliser comme tel autre sept cent mille
francs à l'élévation de son propre tombeau, ne
vaudrait-il pas mieux songer aux vivants, fournir
un abri convenable à la grande foule de ceux qui
peinent et qui souffrent?... La tentative de miss
Hill devrait aussi avoir des imitateurs. Créée en
1879 et inspirée par lluskin, cette oeuvre se
préoccupe d'aménager les logements ouvriers
dans le sens de l'hygiène et du confort. Dès visi-
teurs bénévoles servent d'intermédiaires entre le
propriétaire et les locataires. Si ces derniers
paient régulièrement leurs termes, on leur ac-
corde une certaine somme-qui sert aux embellis-
sements et aux réparations des logis. Tout mau-
vais sujet est expulsé. On défend de prendre des
pensionnaires et de trop s'entasser, quitte à ré-
duire le loyer des familles nombreuses. Entre les
habitants d'une même maison règne une solida-
rité bienfaisante, — solidarité d'ailleurs beau-
coup plus fréquente dans la classe ouvrière que
parmi les gens aisés.
Il y a ensuite les Itistilulions patronales, les
patrons bâtissant pour leurs ouvriers en s'impo-
sant certains sacrifices. Les ouvriers sont même
parfois logés gratis, comme à Baccarat : c'est
alors une subvention ajoutée à leur salaire. Ou
bien ils paient une somme minime ; au Creusot,
certains logements ne dépassent pas 1 fr. 25
de loyer par semaine. D'autres patrons fournis-
sent des logements très confortables en faisant
payer davantage, telle est la maison Suchard
1er Mars 1903
SOMMAIRE
Variétés : Hygiène sociale ; l'hygiène de la maison et les
logements ouvriers, par M" 0 A,. Philip de Barjeau. (Suite
et fin.) — Causerie sur le tabac et les fumeurs, par
M™' Louisa Dupont. — Bruges, par H. Héliard. (Suite et
lin.) — Henri Warnery, le Chemin d'Espéranee, confes-
sion d'un inconnu, par M. A. Doy. (A suivre.)
Bibliographie : Livres -nouveaux, par Mlle Tatarie.
Pensée.
Annonces.
VARIÉTÉS
HYGIENE SOCIALE
L'hygiène de la maison et les logements ouvriers.
(Suite et fin.)
Il y a d'abord l'entreprise charitable. Disons
tout de suite que la charité est très difficile à
exercer dans ce domaine. On donne sans peine de
la nourriture ou un vêtement; fournir un loge-
ment est plus malaisé. Tolstoï dit quelque part
que si chaque homme riche prenait un homme
pauvre chez lui, la question sociale serait résolue.
Evidemment ce moyen-là serait efficace, mais il
est peu praticable : les différences d'habitude et
d'éducation entraîneraient desheurts continuels.
Construire des maisons où les pauvres gens se-
raient logés gratuitement serait préférable ; seu-
lement cette gratuité serait peu morale, avilis-
sante même, et il est à espérer que l'ouvrier n'en
voudrait pas. Le système de la fondation et l'a-
ménagement du logement du pauvre sont encore
les formes les plus délicates de la charité privée.
Citoiii dans le premier domaine l'oeuvre de Pea-
body,qm, en 1864, donna sa fortune pour la fonda-
tion de maisons ouvrières, à condition que celles-
ci seraient louées à prix d'argent; cet argent de-
vait être capitalisé et servir â la construction d'au-
tres maisons. Aujourd'hui la fondation Peabody
compte 5.000 logements, abritant 25.000 per-
sonnes, et le capital est monté à 32 millions.:
Il serait à désirer que beaucoup suivissent ce bel
exemple. Au lieu de laisser, comme Carnegie,
des millions à la fondation de bibliothèques, ou
d'immobiliser comme tel autre sept cent mille
francs à l'élévation de son propre tombeau, ne
vaudrait-il pas mieux songer aux vivants, fournir
un abri convenable à la grande foule de ceux qui
peinent et qui souffrent?... La tentative de miss
Hill devrait aussi avoir des imitateurs. Créée en
1879 et inspirée par lluskin, cette oeuvre se
préoccupe d'aménager les logements ouvriers
dans le sens de l'hygiène et du confort. Dès visi-
teurs bénévoles servent d'intermédiaires entre le
propriétaire et les locataires. Si ces derniers
paient régulièrement leurs termes, on leur ac-
corde une certaine somme-qui sert aux embellis-
sements et aux réparations des logis. Tout mau-
vais sujet est expulsé. On défend de prendre des
pensionnaires et de trop s'entasser, quitte à ré-
duire le loyer des familles nombreuses. Entre les
habitants d'une même maison règne une solida-
rité bienfaisante, — solidarité d'ailleurs beau-
coup plus fréquente dans la classe ouvrière que
parmi les gens aisés.
Il y a ensuite les Itistilulions patronales, les
patrons bâtissant pour leurs ouvriers en s'impo-
sant certains sacrifices. Les ouvriers sont même
parfois logés gratis, comme à Baccarat : c'est
alors une subvention ajoutée à leur salaire. Ou
bien ils paient une somme minime ; au Creusot,
certains logements ne dépassent pas 1 fr. 25
de loyer par semaine. D'autres patrons fournis-
sent des logements très confortables en faisant
payer davantage, telle est la maison Suchard
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