Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-06-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juin 1902 01 juin 1902
Description : 1902/06/01 (A24,N11). 1902/06/01 (A24,N11).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5507906z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N» 11. — 34e Année.
1"' Juin 1903.
SO-MM-A'.RE
Variétés : La reine, le prince et leur famille, par M. Glie-
valley. — La femme aux Etat-Unis,, par Georges Nestler-
Tricoche (Etats-Unis), Signal de Genève.— L'imitation
de Jésus-Christ au xix° siècle, par M. V.
Mouvement féminin : Les Unions chrétiennes de jeunes
tilles. E. S.
Les exemplaires du 15 juin, du 1er juillet et du 15 juillet,
consacrés à la Conférence de Versailles, paraîtront en un seul
numéro. Les personnes qui désireraient le recevoir peuvent
s'adresser au bureau du journal, 18, Boulevard Arago, Paris,
en joignant o fr. 50 à leur demande.
VARIÉTÉS
VICTORIA
M. Chevalley, rédacteur au Temps, vient de
faire paraître, en un volume de 400 pages, chez
Delagrave,une histoire du règne de Victoria, dont
nous donnerons prochainement un compte-rendu.
Voici quelques extraits sur la vie familiale de
là reine :
La reine, le prince et leur' famille.
Une vie beaucoup plus intime que la vie ordi-
naire de l'aristocratie anglaise s'établit dans la
famille royale. On en souriait d'abord. Mais,
bientôt, quelques-unes des coutumes importées
d'Allemagne parle prince Albert s'acclimatèrent
si bien en Angleterre, qu'on les considère au-
jourd'hui comme caractéristiques du home bri-
tannique, par exemple l'arbre de Noël de Christ-
mas et la célébration des anniversaires de nais-
sance par'de petites fêtes de famille.
Les dix années qui s'écoulèrent entre 1840 et
1850 furent pour la reine d'Angleterre des années
de bonheur et de joie conjugale. Le souvenir lui
en est resté charmant, presque enivrant, pendant
toute son existence.
La reine et le prince s'aimaient avec une telle
tendresse que la moindre séparation leur était
positivement douloureuse. Aussi ne se sépa-
raient-ils guère. La première fois que le prince
s'absenta pendant plus de deux jours, ce fut pour
inaugiuer à Liverpool les magnifiques docks qui
venaient d'être construits. Pendant ce temps, la •
reine écrivait à son vieil ami le baron Stokmar :
« Je me sens bien seule sans mon cher maître. Je
sais bien que d'autres couples se séparent sou-
vent pendant quelques jours. Mais l'habitude ne
pourrait jamais me faire à ce régime-là. Vous ne
sauriez m'en blâmer, j'en suis assurée. Sans lui,
tout perd son intérêt. Ce me sera toujours une
affreuse tristesse d'être séparée de lui, même
pendant deux jours, et je-prie Dieu de ne jamais
me laisser survivre à Lui. »
Ces derniers mots étaient écrits en 1845. La
reine devait plus tard les rappeler avec une pro-
fonde amertume quand la mort, sourde à son
voeuj l'eut laissée veuve/
Par leur mutuel attachement, la reine et le
prince Albert s'élevaient et parfaisaient ensemble
l'oeuvre de leur vie morale. Le prince Albert, qui
était d'accueil froid et d'âme passionnée, à la fois
prompt aux enthousiasmes et appliqué à s'en
garder, sentimental et réservé, capable d'inspira-
tions géniales et de fautes contre le bon sens,
apprenait, au contact de la reine, à mettre plus
d'harmonie et d'équilibre entre ses facultés, à
mieux paraître ce qu'il était et à s'assurer contre
les défauts de ses admirables qualités. C'est bien
lui qui demeurait la force inspiratrice du foyer,
le penseur, le chercheur, le fournisseur d'idées
et d'inspirations. Sans lui, la reine n'en aurait eu
probablement qu'au jour le jour et de celles qui
1"' Juin 1903.
SO-MM-A'.RE
Variétés : La reine, le prince et leur famille, par M. Glie-
valley. — La femme aux Etat-Unis,, par Georges Nestler-
Tricoche (Etats-Unis), Signal de Genève.— L'imitation
de Jésus-Christ au xix° siècle, par M. V.
Mouvement féminin : Les Unions chrétiennes de jeunes
tilles. E. S.
Les exemplaires du 15 juin, du 1er juillet et du 15 juillet,
consacrés à la Conférence de Versailles, paraîtront en un seul
numéro. Les personnes qui désireraient le recevoir peuvent
s'adresser au bureau du journal, 18, Boulevard Arago, Paris,
en joignant o fr. 50 à leur demande.
VARIÉTÉS
VICTORIA
M. Chevalley, rédacteur au Temps, vient de
faire paraître, en un volume de 400 pages, chez
Delagrave,une histoire du règne de Victoria, dont
nous donnerons prochainement un compte-rendu.
Voici quelques extraits sur la vie familiale de
là reine :
La reine, le prince et leur' famille.
Une vie beaucoup plus intime que la vie ordi-
naire de l'aristocratie anglaise s'établit dans la
famille royale. On en souriait d'abord. Mais,
bientôt, quelques-unes des coutumes importées
d'Allemagne parle prince Albert s'acclimatèrent
si bien en Angleterre, qu'on les considère au-
jourd'hui comme caractéristiques du home bri-
tannique, par exemple l'arbre de Noël de Christ-
mas et la célébration des anniversaires de nais-
sance par'de petites fêtes de famille.
Les dix années qui s'écoulèrent entre 1840 et
1850 furent pour la reine d'Angleterre des années
de bonheur et de joie conjugale. Le souvenir lui
en est resté charmant, presque enivrant, pendant
toute son existence.
La reine et le prince s'aimaient avec une telle
tendresse que la moindre séparation leur était
positivement douloureuse. Aussi ne se sépa-
raient-ils guère. La première fois que le prince
s'absenta pendant plus de deux jours, ce fut pour
inaugiuer à Liverpool les magnifiques docks qui
venaient d'être construits. Pendant ce temps, la •
reine écrivait à son vieil ami le baron Stokmar :
« Je me sens bien seule sans mon cher maître. Je
sais bien que d'autres couples se séparent sou-
vent pendant quelques jours. Mais l'habitude ne
pourrait jamais me faire à ce régime-là. Vous ne
sauriez m'en blâmer, j'en suis assurée. Sans lui,
tout perd son intérêt. Ce me sera toujours une
affreuse tristesse d'être séparée de lui, même
pendant deux jours, et je-prie Dieu de ne jamais
me laisser survivre à Lui. »
Ces derniers mots étaient écrits en 1845. La
reine devait plus tard les rappeler avec une pro-
fonde amertume quand la mort, sourde à son
voeuj l'eut laissée veuve/
Par leur mutuel attachement, la reine et le
prince Albert s'élevaient et parfaisaient ensemble
l'oeuvre de leur vie morale. Le prince Albert, qui
était d'accueil froid et d'âme passionnée, à la fois
prompt aux enthousiasmes et appliqué à s'en
garder, sentimental et réservé, capable d'inspira-
tions géniales et de fautes contre le bon sens,
apprenait, au contact de la reine, à mettre plus
d'harmonie et d'équilibre entre ses facultés, à
mieux paraître ce qu'il était et à s'assurer contre
les défauts de ses admirables qualités. C'est bien
lui qui demeurait la force inspiratrice du foyer,
le penseur, le chercheur, le fournisseur d'idées
et d'inspirations. Sans lui, la reine n'en aurait eu
probablement qu'au jour le jour et de celles qui
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