Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-03-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 15 mars 1902 15 mars 1902
Description : 1902/03/15 (A24,N6). 1902/03/15 (A24,N6).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5507897f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
Nu 6. — 24e Année.
15 Mars 1902.
SÔMMiA-iRE-
Chronique du Bien : L'assistance aux animaux, par
Marie Tabarié.
Variétés : Première aUtnle, par M."' Louisa Dupont. —
Revue do livres, par M"LD A. Philip de Barjeau.
Mouvement féminin.
Annonces.
CHRONIQUE DU BIEN
L'ASSISTANCE AUX ANIMAUX
Société de bienfaisance autorisée par arrêté
ministériel du 28 juillet 1900.
PARIS, 36, rue Vaneau, VII' arr>.
Je prie mes lectrices parisiennes de vouloir
bien fixer dans leur mémoire cetle adresse
que, depuis des mois, j'ai à coeur de leur faire
connaître.
« Ce qui m'étonne le plus à Paris, disait un
brave paysan suisse à qui l'on posait la question,
c'eat de voir les coclws u'onmibus ai habiles à
manoeuvrer leurs grosses voitures au milieu-dés
rues encombrées; et les bêtes si maltraitées aux
abattoirs et sur la voie publique. »
Quoi de plus vrai ?
L'homme, qui tire des animaux tout le parti
possible, qui boit leur lait, s'habille de leur
peau, se pare de leurs plumes, se nourrit de leur
chair, — les traite, souvent, fort mal durant leur
vie; que dis-je?... leur fait, parfois, subir des
tortures, les uns par cruauté, les autres par in-
souciance. Qui dira ce que souffrent les chevaux,
à Paris el ailleurs?... Il n'est presque pas une de
mes sorties dans la ville qui ne soit gâtée par la
vue de quelques-uns de ces pauvres animaux ti-
rant des charrettes trop chargées. A. observer
l'effort continuel de tous leurs muscles sous la
peau parfois entamée par le fouet, — à voir leur
pauvre silhouette qui trahit le manque de soins
et de nourriture, on se sent envahi par une tris-'
tesse que ne console pas la vue d'autres ani-
maux parfaitement étrillés et harn'açhés... Du
reste, le bruit du fouet semble être l'accompagne-
ment obligé du roulement des voitures, et l'on
voit maint cocher qui frappe son cheval sans
qu'on puisse comprendre pourquoi, puisqu'il
trotte de toutes ses forces ! On dirait, en vérité,
qu'il y va de la dignité d'un automédon, de taper
sans cesse sur l'animal qui fait rouler son véhi-
cule... Aussi me serait-il intolérable d'habiter
une de ces rues en pente où l'on voit quotidien-
nement,'et les jours où le pavé est glissant sur-
tout, — des chevaux en détresse parce que la
charge est trop lourde et que le charretier — très
à plaindre lui-même, du reste, — n'a pas eu la
précaution, bien simple pourtant, de se munir
d'un peu de sable pour rendre, aux mauvais en-
droits, le sol moins pénible à ses pauvres bêtes I...
En face de ces crimes de lèse-animal, que fait.
îè public? Pas grand'uùose. Parfois, je le recon-
nais et je m'en réjouis, — il pousse à la roue ;
mais souvent il se contente de regarder— témoin
ce tout petit drame qui s'est passé, l'autre jour,
dans un terrain vague, sous les fenêtres de la
personne qui me l'a raconté,"au delà d'un mur,
de l'autre côté de sa rue. — Un beau chat, flai-
rant quelque bonne aubaine, enfonça son museau
dans une boîte à conserves vide. Une fois dedans,
le pauvre animal n'en peut plus ressortir. En
vain il se débat, tire et se démène ; en vain il
frappe contrôle sol sa tête emprisonnée... Les
passants assislent tranquillement à ces efforts
désespérés, à ces bonds fous ; et lorsqu'un gros
15 Mars 1902.
SÔMMiA-iRE-
Chronique du Bien : L'assistance aux animaux, par
Marie Tabarié.
Variétés : Première aUtnle, par M."' Louisa Dupont. —
Revue do livres, par M"LD A. Philip de Barjeau.
Mouvement féminin.
Annonces.
CHRONIQUE DU BIEN
L'ASSISTANCE AUX ANIMAUX
Société de bienfaisance autorisée par arrêté
ministériel du 28 juillet 1900.
PARIS, 36, rue Vaneau, VII' arr>.
Je prie mes lectrices parisiennes de vouloir
bien fixer dans leur mémoire cetle adresse
que, depuis des mois, j'ai à coeur de leur faire
connaître.
« Ce qui m'étonne le plus à Paris, disait un
brave paysan suisse à qui l'on posait la question,
c'eat de voir les coclws u'onmibus ai habiles à
manoeuvrer leurs grosses voitures au milieu-dés
rues encombrées; et les bêtes si maltraitées aux
abattoirs et sur la voie publique. »
Quoi de plus vrai ?
L'homme, qui tire des animaux tout le parti
possible, qui boit leur lait, s'habille de leur
peau, se pare de leurs plumes, se nourrit de leur
chair, — les traite, souvent, fort mal durant leur
vie; que dis-je?... leur fait, parfois, subir des
tortures, les uns par cruauté, les autres par in-
souciance. Qui dira ce que souffrent les chevaux,
à Paris el ailleurs?... Il n'est presque pas une de
mes sorties dans la ville qui ne soit gâtée par la
vue de quelques-uns de ces pauvres animaux ti-
rant des charrettes trop chargées. A. observer
l'effort continuel de tous leurs muscles sous la
peau parfois entamée par le fouet, — à voir leur
pauvre silhouette qui trahit le manque de soins
et de nourriture, on se sent envahi par une tris-'
tesse que ne console pas la vue d'autres ani-
maux parfaitement étrillés et harn'açhés... Du
reste, le bruit du fouet semble être l'accompagne-
ment obligé du roulement des voitures, et l'on
voit maint cocher qui frappe son cheval sans
qu'on puisse comprendre pourquoi, puisqu'il
trotte de toutes ses forces ! On dirait, en vérité,
qu'il y va de la dignité d'un automédon, de taper
sans cesse sur l'animal qui fait rouler son véhi-
cule... Aussi me serait-il intolérable d'habiter
une de ces rues en pente où l'on voit quotidien-
nement,'et les jours où le pavé est glissant sur-
tout, — des chevaux en détresse parce que la
charge est trop lourde et que le charretier — très
à plaindre lui-même, du reste, — n'a pas eu la
précaution, bien simple pourtant, de se munir
d'un peu de sable pour rendre, aux mauvais en-
droits, le sol moins pénible à ses pauvres bêtes I...
En face de ces crimes de lèse-animal, que fait.
îè public? Pas grand'uùose. Parfois, je le recon-
nais et je m'en réjouis, — il pousse à la roue ;
mais souvent il se contente de regarder— témoin
ce tout petit drame qui s'est passé, l'autre jour,
dans un terrain vague, sous les fenêtres de la
personne qui me l'a raconté,"au delà d'un mur,
de l'autre côté de sa rue. — Un beau chat, flai-
rant quelque bonne aubaine, enfonça son museau
dans une boîte à conserves vide. Une fois dedans,
le pauvre animal n'en peut plus ressortir. En
vain il se débat, tire et se démène ; en vain il
frappe contrôle sol sa tête emprisonnée... Les
passants assislent tranquillement à ces efforts
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