Titre : L'Extrême-gauche (Alliance radicale-socialiste) : paraissant le dimanche
Auteur : Alliance radicale-socialiste. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saint-Mandé)
Date d'édition : 1883-09-01
Contributeur : Brousse, Émile (1850-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327724822
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1883 01 septembre 1883
Description : 1883/09/01 (A1,N27). 1883/09/01 (A1,N27).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG66 Collection numérique : BIPFPIG66
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55023159
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-4969
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/12/2010
Première aimée* N° 27r
PARAISSANT IiB DIMANCHE
Ier Septembre 1883,
RÉDAGTIÔNi — MM.' Emile Brousse,
Mario ï boulet, "Dupofta!, G-ifodet, doc-
teur furigny, Gaillard, Victor Leydet,
Roque (de Filaol), Desmons, Franconie,
Dntailly, Criard, Màu.reï XVar), Gerville-
JRêachej Colirmeâuij Gaston Laporte*
Beauquier, Glovis 1 Hugues, Sir-Martin,
députés:; —- A. iRobin^ Raoul Canivet,
publicistes; — Pîebs, Civis, Juvenis,
chroniqueurs.
LETTRE D'UN DÉPUTÉ
Les Monarchistes
Je lisais tout-à-1'henre le premier
article d'un journal bien connu ; il se
terminait par ses mots : « la Républi-
que peut dormir tranquille. »
Il est certain que les monarchistes
sont divisés et que leurs alliés d'hier,
les bonapartistes, semblent se préparer
à faire bande à part. Les uns sont en
désaccord' entr'eux sur' les garanties
qu'il convient de donner au pape et â
l'Eglise ; les autres s'efforcent de re-
constituer leur parti disloqué parle
désastre de Sedan et par la fin tragi-
que du petit Bonaparte.
Aux heures où s'ouvrent des succes-
sions politiques, on voit toujours les
groupes s'agiter et rivaliser d'habileté
pour prendre la tête du cortège. Mais
on les voit aussi s'entendre plus tard,
afin de monter à l'assaut du gouver-
nement établi.
Il ne faudrait pas tirer tous ses ar-
guments de divisions aussi passagères
qu'inévitables et affirmer qu'il n'y a
pas de danger â craindre.
Depuis 13 ans, les républicains se
disent qu'ils peuvent « dormir tran-
quilles » puisque leurs adversaires ne
parviennent pas à se ranger sous une
seule et même bannière ; et j'avoue
que les événements leur ont donné
raison en apparence, puisque notre
chère République brave lés menaces
-et les outrages, et qu'elle reste, fière-
ment debout, tandis que les monar-
chies voisines commencent à trembler
sur leurs bases fragiles.
Les violentés discussions qu'a fait
surgir la question du drapeau entre
légitimistes et orléanistes, de même
que les souvenirs du banquet gras
organisé par le prince Jérôme pour
protester «ontre le vendredi, saint,
nous ont vigoureuséineiit aidés. Nous
avons eu là chance toute particulière
d'avoirâ lutter contré des gens qui se
jalousaient et que leurs chefs de file
excitaient ouvertement â la défiance.
Il y avait à, ?rohsdorff un vieux
prétendant entêté: etsévère, qui, n'ad-
mettait aucune transaction, qui ne
pardonnait pas à Jérôme son plat de
grâS^ddutye,|datr dù'C'd'Aumale son
airipur dès traditions orléanistes; avec
ce" débris de l'antiquité, on pouvait
largement dormir tranquille.
Aujourd'hui, sans toutefois éprou-
ver des craintes exagérées, il est né-
cessaire de se surveiller davantage et
de inouïs savourer les délices de Ca-
poue, La situation a été. modifiée par
la mort du comte de Ghamhord,dontla
résistance en matière de compromis-
sions était une indéniable sauvegarde*
Sa disparition facilite l'alliance des
faux libéraux, des catholiques scepti-
ques, des. impérialistes déclassés, des
bourgeois repus, des ambitieux sans
convictions, et de tous ceux que les
circonstances ont découragés ou rui-
nés. Ne croyez pas que les articles
envenimés des journaux conservateurs
suffisent pour empêcher tout ce monde
de se liguer contre la République. Les
transactions les plus éhontées s'effec-
tuent en 48 heures dans un milieu
pareil.
Gomme nous connaissons l'élasticité
des convictions, la haine qui remplit
les coeurs et les appétits que l'idée
d'une Restauration éveille, ce n'est,,
pas sur les divisions de l'armée enne-
mie, que nous devons compterrc*est~
sur l'union de nqtre propre armée.
Les querelles de l'Union, du Soleil et
du Pays, nous font moins de bien que
les infamies débitées par des journaux
républicains contre des républicains
ne nous font de mal.
Puisons notre principale force non
pas dans la dispersion des bataillons
monarchistes mais dans. la concentra-
tion des nôtres ; nous pouvons faire de
grands progrès à cet égard, si iious
apprenons à nous respecter mutuelle-
ment.
Ce qui ne nous empêchera pas de
poursuivre la réalisation de nos diffé-
rents programmes, car un régime de
liberté ne peut s'améliorer que par la
discussion.
Tout ce que nous souhaitons, c'est
qu'on ne brise pas l'honneur de ceux
que nous devrons suivre peut-être un
jour sur lé champ de batataille.
Le p.euple.est pour nous ; ne l'écoeu-
rons pas, ne lui faisons pas perdre ces
sentiments de respect qu'il a toujours
professés pour ses élus) alors nous
pourrons « dormir tranquilles. »
X... Député.
Les affiches suivantes ont été appo-
sées sur les murs de Paris :
LA LIGUE POPULAIRE
Aux royalistes,,
Une grande douleur 'vient de nous
: atteindre.: notre bien-aimé roi est mort.
Nous" ne pleurerons jamais assez ce
digne descendant de Saint-Louis, si
grand par son; caractère, si admirable
par ses vertus; cependant il convient de
nous souvenir que'lés larmes ne sont
pas l'action. Rappelôns-nous que si nous
-avons le devoir de pleurer le roi mort
nous avons'aussi le droit de penser â Ta
France; /
Lé devoir de ne pas abandonner les
positions conquises;
Le devoir de nous réunir tous sans
exception autour du nouveau souverain
reconnu et désigné par le comte de
Chambord lui-même, le 5 août 1873, au-
tour du comte de Paris.
C'est maintenant en son nom que nous
marcherons à l'ennemi, que nous com-
battrons la République.
Plus d'inutiles regrets, plus de dis«
sentiments criminels 1 Que l'union se
fasse complète, il y va du salut de la
patrie.
Lé comte de Paris est l'héritier direct
à\.ffenri V: c'est comme dauphin de
France qu'il devient prétendant et re-
présentant de la monarchie tradition-
nelle;
Rien n'est changé, sinon qu un nou-
veau chef est à la tête de la Maison de
Fràiice. >
Nous disions hier : Vive lé Roy
HentHVl
Nous disons aujourd'hui :
ISve le Roi, vive Louis-Philippe II1
\ Les délégués :
'i j.
} jGiïe&à&s BERRT, CHARLES NICOUUATTD,
ADOLPHE PIEYRE, député.
CASTAGNETTES
Il y a des gens qui se disent espa-
gnols et qui sont.;..* républicains.
C'est un genre de cumul bien étrange,
paraît-il, bien en dehors des usages,
il faut croire, car il est encore fort
mal porté dans le pays des boléros et
des castagnettes.
Serait-ce parce qu'au lieu de rece-r
voir, comme la plupart des çuraulards,
des traitements empilés les uns sur les
autres, on ne reçoit que des coups de
fusil pour toute monnaie ? v
Pire que la monnaie de singe ! :
Mais le plus curieux de l'aventure,
c'est de voir le roi, que je consens dé-
sormais à appeler le plus grand des
Alphonses, faire mine de reprocher à
la France d'appuyer le mouvement
républicain en Espagne et la menacer
d'aller le dire à papa*
L'empereur Guillaume ne fait certes
pas mal comme croquemitaine ; il a,
comme on dit au théâtre, le physique
de l'emploi. Reste à savoir si on croit
encore de nos jours et en France, à
tous ces croquemitaines dont le succès
momentané n'a été dû qu'à des gouver-
nants; et à des généraux ramollis et ;
tombés dans l'enfance.
Pauvre Alphonse ! Son ménage va
mal ; on se dispute à la maison ; il
reçoit des'coups quand il est en train
de jouer des castagnettes.
Il n'y a plus de tranquillité ni de
sécurité autour de lui JK; pas moyen
ji^e^it en roi, et c'est: la faute à la
I Pourquoi nepas exiger toutde suite de
la République Française des renforts
pour soutenir la. monarchie ébranlée,
comme Louis Napoléon a commis la
faute de le faire contre Rome en 1849?
Quoiqu'on fasse, quoiqu'on dise, on
n'empêchera pas la France républi-v
caine de garder une sage neutralité
dans les affaires intérieures de: ses
voisins, mais aussi d'avoir des sympa-
thies pour tout mouvement destiné à
secouer le joug des monarchies.
Tous les Alphonses et tous les
Guillaumes du monde feront bien d?en
prendre leur parti, s'ils tiennent à
rester quelques années de plus sur ce
qu'on appelle un trône.
La révolution est légitime dans tout
pays où lé peuple n'est pas libre d'ex-
priméiTson opinion et où lé suffrage
universel ne fonctionné pas.
Le bulletin de vote seul, entouré de
toutes les garanties de liberté et de
sincérité, peut remplacer le fusil, et
quand un peuple asservi, pressuré,
avili, souffre au point de vue mater-
nel comme au point de vue moral,
personne ne saurait lui contester le
droit dé protester par tous les moyens
dont il peut disposer.
L?Espagne ést^ellê libre?
Non.
Eh ! bien, nous, sôimhès avec ceux
qui souffrent pour la liberté et nous
espérons que bientôt la France pourra
s'écrier avec plus de vérité que jamais :
Il n'y a plus de Pyrénées !
VICTOR LBTDÊT,
: : Député des Bmches*dur>Rh@w.
Le droit d'aînesse
Aujourd'hui, mes enfants, vous vivez
à une époque d'égalité. Vous êtes égaux
entre frères> comme plus tard, dans la
société, vous serez égaux entre citoyens.
Quand votre père' vous récompense,
quand votre mère vous caresse, les ré-
compenses et les caresses sont, égales
pour tous, petits et grands, filles et
garçons.
■ Et un joiuy quand vous serez appelés
à succéder à vos parents, vous aurez
tous, cadets ou aînés, une part de,.1'h'é-
ritage paternel etmaternel.
11;'n'èn' était pas ainsi il y a cent ans< ~
Jusqu'à la Révolution, jusqu'au décret
du 15 mars 1790, les cadets et les filles
n'avaient aucun droit à la succession de
leurs parents. Seul le fils aîné héritait.
C'est l'inégalité qui régnait alors, et,
avec l'inégalité l'injustice. Dans une
même famille il y avait un frère riche
et des frères jauvrès, un frère choyé,
cai'essé et des frères négligés, maltrai-
tés. L'inégalité dans le partage des biens
en sppelait d'autres.: l'inégalité dans les
soin?, .l'inégalité dans la tendresse
même. Les cadets et les .filles ne comp-
taient, pour rien : toutes les faveurs,
toutes les préférences étaient réservées
au fils aîné. ;
PARAISSANT IiB DIMANCHE
Ier Septembre 1883,
RÉDAGTIÔNi — MM.' Emile Brousse,
Mario ï boulet, "Dupofta!, G-ifodet, doc-
teur furigny, Gaillard, Victor Leydet,
Roque (de Filaol), Desmons, Franconie,
Dntailly, Criard, Màu.reï XVar), Gerville-
JRêachej Colirmeâuij Gaston Laporte*
Beauquier, Glovis 1 Hugues, Sir-Martin,
députés:; —- A. iRobin^ Raoul Canivet,
publicistes; — Pîebs, Civis, Juvenis,
chroniqueurs.
LETTRE D'UN DÉPUTÉ
Les Monarchistes
Je lisais tout-à-1'henre le premier
article d'un journal bien connu ; il se
terminait par ses mots : « la Républi-
que peut dormir tranquille. »
Il est certain que les monarchistes
sont divisés et que leurs alliés d'hier,
les bonapartistes, semblent se préparer
à faire bande à part. Les uns sont en
désaccord' entr'eux sur' les garanties
qu'il convient de donner au pape et â
l'Eglise ; les autres s'efforcent de re-
constituer leur parti disloqué parle
désastre de Sedan et par la fin tragi-
que du petit Bonaparte.
Aux heures où s'ouvrent des succes-
sions politiques, on voit toujours les
groupes s'agiter et rivaliser d'habileté
pour prendre la tête du cortège. Mais
on les voit aussi s'entendre plus tard,
afin de monter à l'assaut du gouver-
nement établi.
Il ne faudrait pas tirer tous ses ar-
guments de divisions aussi passagères
qu'inévitables et affirmer qu'il n'y a
pas de danger â craindre.
Depuis 13 ans, les républicains se
disent qu'ils peuvent « dormir tran-
quilles » puisque leurs adversaires ne
parviennent pas à se ranger sous une
seule et même bannière ; et j'avoue
que les événements leur ont donné
raison en apparence, puisque notre
chère République brave lés menaces
-et les outrages, et qu'elle reste, fière-
ment debout, tandis que les monar-
chies voisines commencent à trembler
sur leurs bases fragiles.
Les violentés discussions qu'a fait
surgir la question du drapeau entre
légitimistes et orléanistes, de même
que les souvenirs du banquet gras
organisé par le prince Jérôme pour
protester «ontre le vendredi, saint,
nous ont vigoureuséineiit aidés. Nous
avons eu là chance toute particulière
d'avoirâ lutter contré des gens qui se
jalousaient et que leurs chefs de file
excitaient ouvertement â la défiance.
Il y avait à, ?rohsdorff un vieux
prétendant entêté: etsévère, qui, n'ad-
mettait aucune transaction, qui ne
pardonnait pas à Jérôme son plat de
grâS^ddutye,|datr dù'C'd'Aumale son
airipur dès traditions orléanistes; avec
ce" débris de l'antiquité, on pouvait
largement dormir tranquille.
Aujourd'hui, sans toutefois éprou-
ver des craintes exagérées, il est né-
cessaire de se surveiller davantage et
de inouïs savourer les délices de Ca-
poue, La situation a été. modifiée par
la mort du comte de Ghamhord,dontla
résistance en matière de compromis-
sions était une indéniable sauvegarde*
Sa disparition facilite l'alliance des
faux libéraux, des catholiques scepti-
ques, des. impérialistes déclassés, des
bourgeois repus, des ambitieux sans
convictions, et de tous ceux que les
circonstances ont découragés ou rui-
nés. Ne croyez pas que les articles
envenimés des journaux conservateurs
suffisent pour empêcher tout ce monde
de se liguer contre la République. Les
transactions les plus éhontées s'effec-
tuent en 48 heures dans un milieu
pareil.
Gomme nous connaissons l'élasticité
des convictions, la haine qui remplit
les coeurs et les appétits que l'idée
d'une Restauration éveille, ce n'est,,
pas sur les divisions de l'armée enne-
mie, que nous devons compterrc*est~
sur l'union de nqtre propre armée.
Les querelles de l'Union, du Soleil et
du Pays, nous font moins de bien que
les infamies débitées par des journaux
républicains contre des républicains
ne nous font de mal.
Puisons notre principale force non
pas dans la dispersion des bataillons
monarchistes mais dans. la concentra-
tion des nôtres ; nous pouvons faire de
grands progrès à cet égard, si iious
apprenons à nous respecter mutuelle-
ment.
Ce qui ne nous empêchera pas de
poursuivre la réalisation de nos diffé-
rents programmes, car un régime de
liberté ne peut s'améliorer que par la
discussion.
Tout ce que nous souhaitons, c'est
qu'on ne brise pas l'honneur de ceux
que nous devrons suivre peut-être un
jour sur lé champ de batataille.
Le p.euple.est pour nous ; ne l'écoeu-
rons pas, ne lui faisons pas perdre ces
sentiments de respect qu'il a toujours
professés pour ses élus) alors nous
pourrons « dormir tranquilles. »
X... Député.
Les affiches suivantes ont été appo-
sées sur les murs de Paris :
LA LIGUE POPULAIRE
Aux royalistes,,
Une grande douleur 'vient de nous
: atteindre.: notre bien-aimé roi est mort.
Nous" ne pleurerons jamais assez ce
digne descendant de Saint-Louis, si
grand par son; caractère, si admirable
par ses vertus; cependant il convient de
nous souvenir que'lés larmes ne sont
pas l'action. Rappelôns-nous que si nous
-avons le devoir de pleurer le roi mort
nous avons'aussi le droit de penser â Ta
France; /
Lé devoir de ne pas abandonner les
positions conquises;
Le devoir de nous réunir tous sans
exception autour du nouveau souverain
reconnu et désigné par le comte de
Chambord lui-même, le 5 août 1873, au-
tour du comte de Paris.
C'est maintenant en son nom que nous
marcherons à l'ennemi, que nous com-
battrons la République.
Plus d'inutiles regrets, plus de dis«
sentiments criminels 1 Que l'union se
fasse complète, il y va du salut de la
patrie.
Lé comte de Paris est l'héritier direct
à\.ffenri V: c'est comme dauphin de
France qu'il devient prétendant et re-
présentant de la monarchie tradition-
nelle;
Rien n'est changé, sinon qu un nou-
veau chef est à la tête de la Maison de
Fràiice. >
Nous disions hier : Vive lé Roy
HentHVl
Nous disons aujourd'hui :
ISve le Roi, vive Louis-Philippe II1
\ Les délégués :
'i j.
} jGiïe&à&s BERRT, CHARLES NICOUUATTD,
ADOLPHE PIEYRE, député.
CASTAGNETTES
Il y a des gens qui se disent espa-
gnols et qui sont.;..* républicains.
C'est un genre de cumul bien étrange,
paraît-il, bien en dehors des usages,
il faut croire, car il est encore fort
mal porté dans le pays des boléros et
des castagnettes.
Serait-ce parce qu'au lieu de rece-r
voir, comme la plupart des çuraulards,
des traitements empilés les uns sur les
autres, on ne reçoit que des coups de
fusil pour toute monnaie ? v
Pire que la monnaie de singe ! :
Mais le plus curieux de l'aventure,
c'est de voir le roi, que je consens dé-
sormais à appeler le plus grand des
Alphonses, faire mine de reprocher à
la France d'appuyer le mouvement
républicain en Espagne et la menacer
d'aller le dire à papa*
L'empereur Guillaume ne fait certes
pas mal comme croquemitaine ; il a,
comme on dit au théâtre, le physique
de l'emploi. Reste à savoir si on croit
encore de nos jours et en France, à
tous ces croquemitaines dont le succès
momentané n'a été dû qu'à des gouver-
nants; et à des généraux ramollis et ;
tombés dans l'enfance.
Pauvre Alphonse ! Son ménage va
mal ; on se dispute à la maison ; il
reçoit des'coups quand il est en train
de jouer des castagnettes.
Il n'y a plus de tranquillité ni de
sécurité autour de lui JK; pas moyen
ji^e^it en roi, et c'est: la faute à la
I Pourquoi nepas exiger toutde suite de
la République Française des renforts
pour soutenir la. monarchie ébranlée,
comme Louis Napoléon a commis la
faute de le faire contre Rome en 1849?
Quoiqu'on fasse, quoiqu'on dise, on
n'empêchera pas la France républi-v
caine de garder une sage neutralité
dans les affaires intérieures de: ses
voisins, mais aussi d'avoir des sympa-
thies pour tout mouvement destiné à
secouer le joug des monarchies.
Tous les Alphonses et tous les
Guillaumes du monde feront bien d?en
prendre leur parti, s'ils tiennent à
rester quelques années de plus sur ce
qu'on appelle un trône.
La révolution est légitime dans tout
pays où lé peuple n'est pas libre d'ex-
priméiTson opinion et où lé suffrage
universel ne fonctionné pas.
Le bulletin de vote seul, entouré de
toutes les garanties de liberté et de
sincérité, peut remplacer le fusil, et
quand un peuple asservi, pressuré,
avili, souffre au point de vue mater-
nel comme au point de vue moral,
personne ne saurait lui contester le
droit dé protester par tous les moyens
dont il peut disposer.
L?Espagne ést^ellê libre?
Non.
Eh ! bien, nous, sôimhès avec ceux
qui souffrent pour la liberté et nous
espérons que bientôt la France pourra
s'écrier avec plus de vérité que jamais :
Il n'y a plus de Pyrénées !
VICTOR LBTDÊT,
: : Député des Bmches*dur>Rh@w.
Le droit d'aînesse
Aujourd'hui, mes enfants, vous vivez
à une époque d'égalité. Vous êtes égaux
entre frères> comme plus tard, dans la
société, vous serez égaux entre citoyens.
Quand votre père' vous récompense,
quand votre mère vous caresse, les ré-
compenses et les caresses sont, égales
pour tous, petits et grands, filles et
garçons.
■ Et un joiuy quand vous serez appelés
à succéder à vos parents, vous aurez
tous, cadets ou aînés, une part de,.1'h'é-
ritage paternel etmaternel.
11;'n'èn' était pas ainsi il y a cent ans< ~
Jusqu'à la Révolution, jusqu'au décret
du 15 mars 1790, les cadets et les filles
n'avaient aucun droit à la succession de
leurs parents. Seul le fils aîné héritait.
C'est l'inégalité qui régnait alors, et,
avec l'inégalité l'injustice. Dans une
même famille il y avait un frère riche
et des frères jauvrès, un frère choyé,
cai'essé et des frères négligés, maltrai-
tés. L'inégalité dans le partage des biens
en sppelait d'autres.: l'inégalité dans les
soin?, .l'inégalité dans la tendresse
même. Les cadets et les .filles ne comp-
taient, pour rien : toutes les faveurs,
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