Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-02-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 février 1912 01 février 1912
Description : 1912/02/01 (A34,N2)-1912/02/28. 1912/02/01 (A34,N2)-1912/02/28.
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5500586f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N» 2.
34e Année.
Février 1912
LA FEMME
Revue paraissant le 20 de chaque mois.
UNE POIGNEE DE LOIS NOUVELLES
En 1909, 622 enfants étaient engagés par les
directeurs des théâtres parisiens pour parader
sur les planches ; 40 enfants sont en représenta-
tion tous les soirs jusqu'à une heure tardive, au
théâtre Réjaue, dans l'Oiseau bleu. Fémina en-
rôle une nombreuse troupe de petits acteurs ;
l'Odéon a lancé une jeune actrice de 14 ans dans
les grands premiers rôles. Le succès de ces exhi-
bitions infantiles est tel que presque tous les
théâtres cherchent à engager des enfants. Nous
posons une question à laquelle chacun peut
chercher une réponse : Y a-t-il une relation de
cause à effet entre ces exhibitions contre nature
et les récents scandales de perversion des sens
de la traite des enfants ? La traite des enfants est
une industrie lucrative, non moins lucrative que
la traite des blanches. Cette monstruosité vient
grossir le bilan des tentations contre nature, et
de toutes c'en est la plus honteuse, la plus ina-
vouable, la plus profondément marquée de la
tare de la dégénérescence de notre époque. N'est-
elle pas alimentée, cette tentation, favorisée,
excitée par l'étalage des grâces enfantines, si
pénétrantes, si prenantes pour' l'imagination
maladive ? L'éclat des lumières, le luxe de la
représentation, la féerie des travestissements
a transformé l'enfant ; peut-être la combi-
naison facile des illusions provocantes est-
elle l'origine des aberrations criminelles du
sens moral ? Quant aux dangers que courent
les petits acteurs pour leur santé physique et
leur moralité, il est inutile de les énumérer.
Ce sont des dangers qui ne font de doute pour
personne. Le député du Lot, M. de Monzie a
déposé à la Chambre une proposition de loi dont
le but est d'interdire la figuration des enfants au-
dessous de 13 ans sur la scène. La proposition a
été transmise à la commission du travail. M.
l'abbé Lemire en est rapporteur; il doit s'enten-
dre avec le sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-
Arts pour que les autorisations accordées abusi-
vement aux directeurs de théâtres soient révo-
quées et que d'accord avec le gouvernement la
répression d'un abus puisse venir rapidement
en discussion. Les autorisations actuelles ont
été données en vertu de la loi de 1892, par suite
d'une interprétation abusive du texte de la loi.
On a pu lire ces jours derniers, dans les comp-
tes rendus du Sénat, que la proposition de loi
relative à la révision de l'article du code civil
qui interdit la reconnaissance par le père ou la
mère des enfants adultérins avait été reth'ée de
l'ordre du jour de la haute assemblée. Au même
moment on a lu avec une légitime stupeur que la
Chambre avait ajourné la discussion sur la pro-
position adoptée par le Sénat de limiter le nombre
des cabarets. Quel prétexte nos députés ont-ils
fait valoir pour justifier l'ajournement? Ce pré-
texte, qui paraît bizarre, fait état de cette cir-
constance que la proposition a une importance qui
ne permet pas de l'aborder par surprise et que la
Chambre doit d'abord s'éclairer. Pourtant, depuis
16 ans que M. Reinach a déposé au Parlement
une proposition dont c'est l'objet, on a eu le
temps d'y réfléchir ; la question n'a-t-elle pas été
discutée au fond dans les congrès anti-alcooliques,
dans les Sociétés Croix Bleu, Etoile Bleu?
Quel état fait-on des voeux de l'Académie de
médecine, des Conseils d'hygiène, des Commis-
sions scolaires, des Groupements de la Bienfai-
sance? Aucune question sociale n'a été étudiée
plus complètement que celle qui vise la limita-
tion du nombre des cabarets et aucune n'a été
expérimentée plus largement dans les différentes
contrées d'Europe et d'Amérique qui l'ont dé-
crétée.
L'autre fléau qui est étroitement lié au fléau
de l'alcoolisme, le fléau de la dépopulation dont
le mouvement s'accentue en France, est étudié
au Sénat par une commission dont le regretté
professeur Lannelongue était le président. La
proposition de loi a pour rapporteur le sénateur
34e Année.
Février 1912
LA FEMME
Revue paraissant le 20 de chaque mois.
UNE POIGNEE DE LOIS NOUVELLES
En 1909, 622 enfants étaient engagés par les
directeurs des théâtres parisiens pour parader
sur les planches ; 40 enfants sont en représenta-
tion tous les soirs jusqu'à une heure tardive, au
théâtre Réjaue, dans l'Oiseau bleu. Fémina en-
rôle une nombreuse troupe de petits acteurs ;
l'Odéon a lancé une jeune actrice de 14 ans dans
les grands premiers rôles. Le succès de ces exhi-
bitions infantiles est tel que presque tous les
théâtres cherchent à engager des enfants. Nous
posons une question à laquelle chacun peut
chercher une réponse : Y a-t-il une relation de
cause à effet entre ces exhibitions contre nature
et les récents scandales de perversion des sens
de la traite des enfants ? La traite des enfants est
une industrie lucrative, non moins lucrative que
la traite des blanches. Cette monstruosité vient
grossir le bilan des tentations contre nature, et
de toutes c'en est la plus honteuse, la plus ina-
vouable, la plus profondément marquée de la
tare de la dégénérescence de notre époque. N'est-
elle pas alimentée, cette tentation, favorisée,
excitée par l'étalage des grâces enfantines, si
pénétrantes, si prenantes pour' l'imagination
maladive ? L'éclat des lumières, le luxe de la
représentation, la féerie des travestissements
a transformé l'enfant ; peut-être la combi-
naison facile des illusions provocantes est-
elle l'origine des aberrations criminelles du
sens moral ? Quant aux dangers que courent
les petits acteurs pour leur santé physique et
leur moralité, il est inutile de les énumérer.
Ce sont des dangers qui ne font de doute pour
personne. Le député du Lot, M. de Monzie a
déposé à la Chambre une proposition de loi dont
le but est d'interdire la figuration des enfants au-
dessous de 13 ans sur la scène. La proposition a
été transmise à la commission du travail. M.
l'abbé Lemire en est rapporteur; il doit s'enten-
dre avec le sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-
Arts pour que les autorisations accordées abusi-
vement aux directeurs de théâtres soient révo-
quées et que d'accord avec le gouvernement la
répression d'un abus puisse venir rapidement
en discussion. Les autorisations actuelles ont
été données en vertu de la loi de 1892, par suite
d'une interprétation abusive du texte de la loi.
On a pu lire ces jours derniers, dans les comp-
tes rendus du Sénat, que la proposition de loi
relative à la révision de l'article du code civil
qui interdit la reconnaissance par le père ou la
mère des enfants adultérins avait été reth'ée de
l'ordre du jour de la haute assemblée. Au même
moment on a lu avec une légitime stupeur que la
Chambre avait ajourné la discussion sur la pro-
position adoptée par le Sénat de limiter le nombre
des cabarets. Quel prétexte nos députés ont-ils
fait valoir pour justifier l'ajournement? Ce pré-
texte, qui paraît bizarre, fait état de cette cir-
constance que la proposition a une importance qui
ne permet pas de l'aborder par surprise et que la
Chambre doit d'abord s'éclairer. Pourtant, depuis
16 ans que M. Reinach a déposé au Parlement
une proposition dont c'est l'objet, on a eu le
temps d'y réfléchir ; la question n'a-t-elle pas été
discutée au fond dans les congrès anti-alcooliques,
dans les Sociétés Croix Bleu, Etoile Bleu?
Quel état fait-on des voeux de l'Académie de
médecine, des Conseils d'hygiène, des Commis-
sions scolaires, des Groupements de la Bienfai-
sance? Aucune question sociale n'a été étudiée
plus complètement que celle qui vise la limita-
tion du nombre des cabarets et aucune n'a été
expérimentée plus largement dans les différentes
contrées d'Europe et d'Amérique qui l'ont dé-
crétée.
L'autre fléau qui est étroitement lié au fléau
de l'alcoolisme, le fléau de la dépopulation dont
le mouvement s'accentue en France, est étudié
au Sénat par une commission dont le regretté
professeur Lannelongue était le président. La
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