Titre : Le Journal pour rire : journal d'images, journal comique, critique, satirique, lithographique... / dirigé par Ch. Philipon,...
Éditeur : Aubert et cie (Paris)
Date d'édition : 1852-04-09
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32802279b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1823 Nombre total de vues : 1823
Description : 09 avril 1852 09 avril 1852
Description : 1852/04/09 (N28). 1852/04/09 (N28).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54994100
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC2-1681
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2011
HoareUe série. — Numéro 28.
Prix du nsjméro : 45 centimes.
9 avril 1852.
LANTERNE MAGIQUE DES ACTEURS ET JOURNALISTES DE PARIS,
Par NADAfi.
Gérard de NXETA1 a commencé par écriro pour lo libraire Touquct — Tôuquet-Voltaire — des brochures et pamphlets, le Cuisinier d'un grand homme, Y Académie. Il est auteur de deux des couplets de la fameuse
complainte de Cadet Roussel. Auteur do Léo Ilurkhart, des Amours de Vienne (le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre), des Femmii du Caire, etc. Gérard do Norval est modeste, doux, naïf, bienveillant, afTcctucux, et voya-
geur comme l'hirondelle. Le seul défaut quo je connaisse à Gérard , c'est d'aflirmer qu'il a vu dos sirènes dans ses voyages et de raconter comment elles sont faites. On n'est pas parfait I Co petit jeuno
homme à cravate blanche habite à la journée une des chaises de la Bibliothèque Nationale. Jone sais pas si c'est lu qu'il trouvo le sujet do ces charmantes nouvelles dont il publie au moins une par an; mais s'il en était ainsi,
j'engagerais fort M. Charles ASBELXNEATJ a solliciter du directeur de la Bibliothèque l'autorisation d'occuper sa chaise la nuit. Mous pourrions peut-être alors avoir des nouvelles do cet aimable écrivain tous les semes-
tres, et ce no serait que peu... Auguste OTAOUXT, l'homme des Mousquetaires, le célèbre collaborateur d'Alexandre Dumas , l'auteur plus célèbre encore du Château de Gratifier, est né rue Quin-
canipoix. Il a été professeur de l'Université et a fuit de la peinture avant de se donner aux lettres. Mieux vaut tard... TOÙUENJBIi, lo plus spirituel de tous les phalanstériens de la création. Chas-
seur s'il en fut et naturaliste comme pas un, M. Tousscnel a écrit un livro, V Esprit des biles, qui est le plus curieux, lo plus étourdissant des. tours de force, comme observation soutenue et analogique, commo vervo et
esprit. - Deux gros yeux café-moka, un front shakespearien ou à peu près, une canne, deux ou trois romans, dont le Vieux poète, quatre ou cinq tragédies, dont le Vieux consul, voici Arthur YOMT-
IIOX, tel qu'il apparaissait sous le vestibule de l'Odéon, dont il faisait l'orgueil avant l'importation du drame allemand par un directeur auvergnat quoique) aimable. Ponroy a renoncé pour lo moment au théâtre et à ses
pompes, et il rédige dans je no sais quel chef-lieu de département je ne sais quelle feuillo réac.
Félix M"AT, un nom qui doit aujourd'hui sopasser de commentaires, comme il a pu en tout temps se passer d'éloges. Le sympathique auteur de Diogène, du Chiffonnier■, des Deux serrurier», etc., manque au comité
de la Société des gens de lettres qu'il a présidée pendant plusieurs années, et où il a laissé un vide qu'on ne comblera pas sans lui. J'ai l'honneur de vous présenter M. Gustave SESNOXBES-
TERHXS (quelques-uns l'appellent M. des Sombres Bords) , jeune homme du meilleur monde, l'un des plus copieux rédacteurs du journal la Semaine. On retrouve dans son style l'élégance native de sa personne. —
Mais qu'est-ce que c'est donc que ces deux dominos noirs qui le suivent si obstinément toute la nuit à tous les bals de l'Opéra? Le Figaro et les Nouvelles à la main avaient fondé l'incontestable réputa-
tion de M. Nestor R.OQUEPXiAN'. Assez spirituel pour avoir fait fortune, assez heureux pour n'avoir rien écrit de médiocre, assez sérieusement instruit pour avoir le droit d'être paradoxal, il a su éviter, à force de
tact et de goût, la réputation d'homme à bonnes fortunes, qui pouvait le menacer dans sa direction des Variétés, puis de l'Opéra. Causeur, soupeur et fumeur charmant, obstiné è être bien élevé, et il le sera jusqu'à là
mort définitive de l'esprit en France, Nestor Roqueplan ne pouvait avoir qu'un souhait à former : il ne lui manque rien, puisque son frère Camille fait ces ravissants tableaux que vous savez. Près de lui,
son Achate fidèle, René XÀRDJEBEAIT, un de ces grands hommes d'esprit, — et d'esprit très-vivace et réel — que les provinces ne connaissent point; école de ceux qui laissent l'ombre pour la proie, se soucient
moins de montrer ce qu'ils valent que d'en jouir eux-mêmes, et admirent moins la poésie dans les livres que celle qu'ils trouvent ailleurs. René, l'humoristique auteur d'un tout petit volume, VAlmanach des rieurs, et de
il. Lafkur, où le sublime Lepeintre jeune a trouvé son meilleur rôle; René, qui a été trois fois à la Nouvelle-Orléans, à Rio, dans l'Inde et jusqu'en Chine, estjë dernier des causeurs. Respecté d'ailleurs des rats, aux
coulisses de l'Opéra, en l'honneur de sa mèche blanche. Ce manteau surmonté de moustaches en croc représente M. Emmanuel GONZAXES, écrivain d'avenir depuis dix ou douze ans, et très-
recherchédes lecteurs du Siècie. Les Frères de la côte, les .Mémoire» d'un ange, le Liure d'amour, Esaii le lépreux, les Sept boiser*, de Buckingham, le Vengeur du mari, etc., lui ont valu un succès européen dans les
réclames des journaux et des éditeurs. Ils attestent chez Emmanuel Gonzalès une profonde connaissance des moeurs et du caractère des crocodiles, aigles, jaguars et autres animaux domestiques, qui jouent le principal rôle
dans ses dramatiques récits. —Membre très-nécessaire du Comité des gens de lettres.
Prix du nsjméro : 45 centimes.
9 avril 1852.
LANTERNE MAGIQUE DES ACTEURS ET JOURNALISTES DE PARIS,
Par NADAfi.
Gérard de NXETA1 a commencé par écriro pour lo libraire Touquct — Tôuquet-Voltaire — des brochures et pamphlets, le Cuisinier d'un grand homme, Y Académie. Il est auteur de deux des couplets de la fameuse
complainte de Cadet Roussel. Auteur do Léo Ilurkhart, des Amours de Vienne (le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre), des Femmii du Caire, etc. Gérard do Norval est modeste, doux, naïf, bienveillant, afTcctucux, et voya-
geur comme l'hirondelle. Le seul défaut quo je connaisse à Gérard , c'est d'aflirmer qu'il a vu dos sirènes dans ses voyages et de raconter comment elles sont faites. On n'est pas parfait I Co petit jeuno
homme à cravate blanche habite à la journée une des chaises de la Bibliothèque Nationale. Jone sais pas si c'est lu qu'il trouvo le sujet do ces charmantes nouvelles dont il publie au moins une par an; mais s'il en était ainsi,
j'engagerais fort M. Charles ASBELXNEATJ a solliciter du directeur de la Bibliothèque l'autorisation d'occuper sa chaise la nuit. Mous pourrions peut-être alors avoir des nouvelles do cet aimable écrivain tous les semes-
tres, et ce no serait que peu... Auguste OTAOUXT, l'homme des Mousquetaires, le célèbre collaborateur d'Alexandre Dumas , l'auteur plus célèbre encore du Château de Gratifier, est né rue Quin-
canipoix. Il a été professeur de l'Université et a fuit de la peinture avant de se donner aux lettres. Mieux vaut tard... TOÙUENJBIi, lo plus spirituel de tous les phalanstériens de la création. Chas-
seur s'il en fut et naturaliste comme pas un, M. Tousscnel a écrit un livro, V Esprit des biles, qui est le plus curieux, lo plus étourdissant des. tours de force, comme observation soutenue et analogique, commo vervo et
esprit. - Deux gros yeux café-moka, un front shakespearien ou à peu près, une canne, deux ou trois romans, dont le Vieux poète, quatre ou cinq tragédies, dont le Vieux consul, voici Arthur YOMT-
IIOX, tel qu'il apparaissait sous le vestibule de l'Odéon, dont il faisait l'orgueil avant l'importation du drame allemand par un directeur auvergnat quoique) aimable. Ponroy a renoncé pour lo moment au théâtre et à ses
pompes, et il rédige dans je no sais quel chef-lieu de département je ne sais quelle feuillo réac.
Félix M"AT, un nom qui doit aujourd'hui sopasser de commentaires, comme il a pu en tout temps se passer d'éloges. Le sympathique auteur de Diogène, du Chiffonnier■, des Deux serrurier», etc., manque au comité
de la Société des gens de lettres qu'il a présidée pendant plusieurs années, et où il a laissé un vide qu'on ne comblera pas sans lui. J'ai l'honneur de vous présenter M. Gustave SESNOXBES-
TERHXS (quelques-uns l'appellent M. des Sombres Bords) , jeune homme du meilleur monde, l'un des plus copieux rédacteurs du journal la Semaine. On retrouve dans son style l'élégance native de sa personne. —
Mais qu'est-ce que c'est donc que ces deux dominos noirs qui le suivent si obstinément toute la nuit à tous les bals de l'Opéra? Le Figaro et les Nouvelles à la main avaient fondé l'incontestable réputa-
tion de M. Nestor R.OQUEPXiAN'. Assez spirituel pour avoir fait fortune, assez heureux pour n'avoir rien écrit de médiocre, assez sérieusement instruit pour avoir le droit d'être paradoxal, il a su éviter, à force de
tact et de goût, la réputation d'homme à bonnes fortunes, qui pouvait le menacer dans sa direction des Variétés, puis de l'Opéra. Causeur, soupeur et fumeur charmant, obstiné è être bien élevé, et il le sera jusqu'à là
mort définitive de l'esprit en France, Nestor Roqueplan ne pouvait avoir qu'un souhait à former : il ne lui manque rien, puisque son frère Camille fait ces ravissants tableaux que vous savez. Près de lui,
son Achate fidèle, René XÀRDJEBEAIT, un de ces grands hommes d'esprit, — et d'esprit très-vivace et réel — que les provinces ne connaissent point; école de ceux qui laissent l'ombre pour la proie, se soucient
moins de montrer ce qu'ils valent que d'en jouir eux-mêmes, et admirent moins la poésie dans les livres que celle qu'ils trouvent ailleurs. René, l'humoristique auteur d'un tout petit volume, VAlmanach des rieurs, et de
il. Lafkur, où le sublime Lepeintre jeune a trouvé son meilleur rôle; René, qui a été trois fois à la Nouvelle-Orléans, à Rio, dans l'Inde et jusqu'en Chine, estjë dernier des causeurs. Respecté d'ailleurs des rats, aux
coulisses de l'Opéra, en l'honneur de sa mèche blanche. Ce manteau surmonté de moustaches en croc représente M. Emmanuel GONZAXES, écrivain d'avenir depuis dix ou douze ans, et très-
recherchédes lecteurs du Siècie. Les Frères de la côte, les .Mémoire» d'un ange, le Liure d'amour, Esaii le lépreux, les Sept boiser*, de Buckingham, le Vengeur du mari, etc., lui ont valu un succès européen dans les
réclames des journaux et des éditeurs. Ils attestent chez Emmanuel Gonzalès une profonde connaissance des moeurs et du caractère des crocodiles, aigles, jaguars et autres animaux domestiques, qui jouent le principal rôle
dans ses dramatiques récits. —Membre très-nécessaire du Comité des gens de lettres.
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