Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-10-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1888 01 octobre 1888
Description : 1888/10/01 (A11,N19). 1888/10/01 (A11,N19).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54959997
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N" 19. — H' Année.
lro Octobre 1888.
SOMMAIRE
L'esclavage en Afrique. — Urrreproche. — Parabole. —
Le gardien invisible. —• La vie présente. — La croix de
Christ. — Poésie. — La graphologie. — Pauvre grand'-
mère. — Coin des ménagères. — Annonces. — Pensées.
L'ESCLAVAGE EN AFRIQUE.
« Les Chambres sont en vacances, les journaux
ne renferment donc plus rien d'intéressant », tel
est le refrain général. Mais votre petite feuille,
Mesdames, ne s'occupe pas de politique; double
avantage! elle ne subit pas les fluctuations du
jour et peut s'intéresser d'autant plus aux grandes
questions qui, dans un coin ou l'autre du monde,
concernent le bonheur de l'humanité.
Parmi celles-là, il en est une d'un poignant
intérêt : c'est celle de l'esclavage.
L'esclavage ! direz-vous, existe-t-il encore quel-
que part? L'abolition de la traite n'est-elle pas
proclamée et établie depuis des années? En pa-
roles peut-être, mais en fait absolument pas. En
plein xix° siècle, des créatures humaines sont
achetées, vendues, échangées comme une vile
marchandise. D'un côté de la Méditerranée, en
France, on proclame hautement la liberté de pa-
role, d'action et de pensée 5 sur l'autre rive, la vie
même n'est pas un bien permis.
Les récits des voyageurs, des savants et des
missionnaires sont unanimes pour prouver que
la traite des noirs est pratiquée en Afrique, dans
l'intérieur des terres, de manière à dévaster les
contrées les plus florissantes. 11 a été constaté
que la traite enlève chaque année à leur terre
natale un million d'êtres humains et que cinq
cent mille de ces créatures meurent des suites
de cet enlèvement.
A travers tout le centre de l'Afrique, depuis
Zanzibar jusqu'au Congo, la chasse à l'homme
est pratiquée, et voici comment. Un cheik mu-
sulman a-t-il besoin de piastres, d'étoffes ou d'ar-
mes à feu, il part en guerre avec une centaine de ■
mousquets et va faire main basse sur quelques
centres de population païenne. Ces razzias ne sont
pas difficiles, car les nègres ont grand peur de la
voix de la poudre. Au premier coup de fusil, ils
se jettent à plat ventre et tendent le col au carcan
de bois.
Il existe aussi des exploitations particulières ;
des Ai:ai>esrdes Égyptiens, parfois même des Eu-
ropéens déclassés s'organisent en bandes soumi-
ses à un semblant de discipline et fouillent les
contrées où la population est dense.
On y fait parler la poudre et le gibier humain
se laisse prendre.
On s'empare, le plus souvent, seulement des
femmes et des enfants, parce que leur transport
est plus facile. 11 suffit de peu de gardiens pour
les conduire pendant les immenses voyages qu'il
faut effectuer dans des contrées désertes. Les
hommes, une fois la première terreur passée,
essayent quelquefois de se révolter, de se dé-
fendre ; aussi un nombre considérable de gens
armés est nécessaire pour les mener au but.
En ne s'emparant que des êtres faibles, les né-
griers évitent cette difficulté! Pauvre troupeau
mené au fouet! Les bandes d'esclaves offrent le
spectacle le plus douloureux qu'on puisse voir.
L'imagination peut à peine se représenter, les
cruautés inouies et les souffrances intolérables
dont les récits de tous les explorateurs font foi. '
Quelques poignées de millet suffisent à entre-
tenir la vie de ces malheureuses créatures, et
quand les foi-ces leur font défaut, les mauvais
traitements leur rendent momentanément une
énergie factice. Quand les coups de fouet, de
bâton, les pointes de fer enfoncées dans la chair
lro Octobre 1888.
SOMMAIRE
L'esclavage en Afrique. — Urrreproche. — Parabole. —
Le gardien invisible. —• La vie présente. — La croix de
Christ. — Poésie. — La graphologie. — Pauvre grand'-
mère. — Coin des ménagères. — Annonces. — Pensées.
L'ESCLAVAGE EN AFRIQUE.
« Les Chambres sont en vacances, les journaux
ne renferment donc plus rien d'intéressant », tel
est le refrain général. Mais votre petite feuille,
Mesdames, ne s'occupe pas de politique; double
avantage! elle ne subit pas les fluctuations du
jour et peut s'intéresser d'autant plus aux grandes
questions qui, dans un coin ou l'autre du monde,
concernent le bonheur de l'humanité.
Parmi celles-là, il en est une d'un poignant
intérêt : c'est celle de l'esclavage.
L'esclavage ! direz-vous, existe-t-il encore quel-
que part? L'abolition de la traite n'est-elle pas
proclamée et établie depuis des années? En pa-
roles peut-être, mais en fait absolument pas. En
plein xix° siècle, des créatures humaines sont
achetées, vendues, échangées comme une vile
marchandise. D'un côté de la Méditerranée, en
France, on proclame hautement la liberté de pa-
role, d'action et de pensée 5 sur l'autre rive, la vie
même n'est pas un bien permis.
Les récits des voyageurs, des savants et des
missionnaires sont unanimes pour prouver que
la traite des noirs est pratiquée en Afrique, dans
l'intérieur des terres, de manière à dévaster les
contrées les plus florissantes. 11 a été constaté
que la traite enlève chaque année à leur terre
natale un million d'êtres humains et que cinq
cent mille de ces créatures meurent des suites
de cet enlèvement.
A travers tout le centre de l'Afrique, depuis
Zanzibar jusqu'au Congo, la chasse à l'homme
est pratiquée, et voici comment. Un cheik mu-
sulman a-t-il besoin de piastres, d'étoffes ou d'ar-
mes à feu, il part en guerre avec une centaine de ■
mousquets et va faire main basse sur quelques
centres de population païenne. Ces razzias ne sont
pas difficiles, car les nègres ont grand peur de la
voix de la poudre. Au premier coup de fusil, ils
se jettent à plat ventre et tendent le col au carcan
de bois.
Il existe aussi des exploitations particulières ;
des Ai:ai>esrdes Égyptiens, parfois même des Eu-
ropéens déclassés s'organisent en bandes soumi-
ses à un semblant de discipline et fouillent les
contrées où la population est dense.
On y fait parler la poudre et le gibier humain
se laisse prendre.
On s'empare, le plus souvent, seulement des
femmes et des enfants, parce que leur transport
est plus facile. 11 suffit de peu de gardiens pour
les conduire pendant les immenses voyages qu'il
faut effectuer dans des contrées désertes. Les
hommes, une fois la première terreur passée,
essayent quelquefois de se révolter, de se dé-
fendre ; aussi un nombre considérable de gens
armés est nécessaire pour les mener au but.
En ne s'emparant que des êtres faibles, les né-
griers évitent cette difficulté! Pauvre troupeau
mené au fouet! Les bandes d'esclaves offrent le
spectacle le plus douloureux qu'on puisse voir.
L'imagination peut à peine se représenter, les
cruautés inouies et les souffrances intolérables
dont les récits de tous les explorateurs font foi. '
Quelques poignées de millet suffisent à entre-
tenir la vie de ces malheureuses créatures, et
quand les foi-ces leur font défaut, les mauvais
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