Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-05-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1888 01 mai 1888
Description : 1888/05/01 (A10,N9). 1888/05/01 (A10,N9).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54959871
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
j\« 9. — 40° Année.
I 0' Mai 4888.
SOMMAIRE
Le puits artésien. — Contraste. — L'enfant abandonné aux
domestiques. — Lettre d'une Tahitienne. — Poésie. —
L'uimes-tu assez? — Aux amies do l'asile maternel. —
Hygiène de la vue. — Les tribulations de Nicolas. — Bi-
bliographie. — Pensées.
LE PUITS ARTÉSIEN
DE LA PLAGE HÉBERT.
Au moment où 6'agitent les graves questions
qui tiennent nos esprits en éveil et nous font tour
à tour craindre et espérer pour la paix de l'Europe,
vin fait d'un ordre différent, mais dont le résultat
définitif doit sûrement donner le bien-être à des
milliers d'individus, s'est accompli, sans éveiller
l'attention publique.
Je veux parler du puits artésien de la place
Hébert.
Il fut commencé en 1866 et ce n'est qu'an mois
de février dernier que l'eau a jailli d'une profon-
deur de 719 mètres.
Il est intéressant d'examiner par quels prodiges
de patience on est parvenu à faire monter jusqu'à
nous cette source intarissable.
Mettons-nous donc en voyage pour le quartier
de La Chapelle.
Je ne vous promets point des avenues sans
poussière ni des jardins ombreux. Sans nul doute,
nous rencontrerons des légions d'enfants jouant
dans la rue, des artisans pressés, des ouvriers va-
quant à leurs affaires, en un mot, une population
de travailleurs soutenant bravement le combat
journalier de la vie.
La Chapelle est un des quartiers les plus popu-
leux de Paris : un de ceux par conséquent qui ont
besoin d'une plus grande quantité d'eau.
Sur un vaste emplacement s'élèvent les chan-
tiers du forage. Au milieu, on aperçoit une im-
mense chèvre munie de poulies et de chaînes en
fer; des treuils, une presse hydraulique : touteela
mis en mouvement par une machine à vapeur.
Puis une forge, des ateliers, des bureaux. Un
amoncellement de tiges de sonde longues de deux
mètres et qui s'adaptent exactement les unes aux
autres. Des tubes en fonte, une quantité d'outils
perforateurs qui forment la tête de tige, ce sont
des trépans en acier.
Par un mouvement alternatif ces trépans broient
la roche au fond du puits. Ces débris de roches,
réduits en boue liquide, s'amassent dans le trou
de sonde et sont enlevés à l'aide d'une pompe, en
même temps que l'eau d'infiltration.
A mesure que le creusement avance on fait
descendre dans l'intérieur du forage des tubes de
fonte désignés sous le nom de « tubes de rete-
nue », que l'on enfonce àgrand'peine.
Et l'on chemine ainsi lentement, n'avançant
que de quelques centimètres chaque jour, à
travers des terrains de transport, des calcaires,
des sables, des argiles, des craies, des marnes,
redoutant sans cesse les mauvaises rencontres,
le6 roches trop dures ou trop friables, les couches
mouvantes, les éboulements, les rivières souter-
raines et les instruments brisés ou immobilisés
au fond du puits.
Comme vous le pensez, la difficulté du travail
augmente en raison de la profondeur, et les acci-
dents deviennent aussi plus graves. Une tige
cassée, un tuyau de retenue déformé à quatre ou
cinq cents mètres au-dessous du sol, sont des ca-
tastrophes qui entraînent la suspension des tra-
vaux, et exigent souvent des mois pour être répa-
rées.
Le puits de la place Hébert a subi plus d'un
arrêt de cette nature : ainsi, en 1874, le tube de
retenue fut écrasé par la pression des terres sur
une longueur de cent mètres.
I 0' Mai 4888.
SOMMAIRE
Le puits artésien. — Contraste. — L'enfant abandonné aux
domestiques. — Lettre d'une Tahitienne. — Poésie. —
L'uimes-tu assez? — Aux amies do l'asile maternel. —
Hygiène de la vue. — Les tribulations de Nicolas. — Bi-
bliographie. — Pensées.
LE PUITS ARTÉSIEN
DE LA PLAGE HÉBERT.
Au moment où 6'agitent les graves questions
qui tiennent nos esprits en éveil et nous font tour
à tour craindre et espérer pour la paix de l'Europe,
vin fait d'un ordre différent, mais dont le résultat
définitif doit sûrement donner le bien-être à des
milliers d'individus, s'est accompli, sans éveiller
l'attention publique.
Je veux parler du puits artésien de la place
Hébert.
Il fut commencé en 1866 et ce n'est qu'an mois
de février dernier que l'eau a jailli d'une profon-
deur de 719 mètres.
Il est intéressant d'examiner par quels prodiges
de patience on est parvenu à faire monter jusqu'à
nous cette source intarissable.
Mettons-nous donc en voyage pour le quartier
de La Chapelle.
Je ne vous promets point des avenues sans
poussière ni des jardins ombreux. Sans nul doute,
nous rencontrerons des légions d'enfants jouant
dans la rue, des artisans pressés, des ouvriers va-
quant à leurs affaires, en un mot, une population
de travailleurs soutenant bravement le combat
journalier de la vie.
La Chapelle est un des quartiers les plus popu-
leux de Paris : un de ceux par conséquent qui ont
besoin d'une plus grande quantité d'eau.
Sur un vaste emplacement s'élèvent les chan-
tiers du forage. Au milieu, on aperçoit une im-
mense chèvre munie de poulies et de chaînes en
fer; des treuils, une presse hydraulique : touteela
mis en mouvement par une machine à vapeur.
Puis une forge, des ateliers, des bureaux. Un
amoncellement de tiges de sonde longues de deux
mètres et qui s'adaptent exactement les unes aux
autres. Des tubes en fonte, une quantité d'outils
perforateurs qui forment la tête de tige, ce sont
des trépans en acier.
Par un mouvement alternatif ces trépans broient
la roche au fond du puits. Ces débris de roches,
réduits en boue liquide, s'amassent dans le trou
de sonde et sont enlevés à l'aide d'une pompe, en
même temps que l'eau d'infiltration.
A mesure que le creusement avance on fait
descendre dans l'intérieur du forage des tubes de
fonte désignés sous le nom de « tubes de rete-
nue », que l'on enfonce àgrand'peine.
Et l'on chemine ainsi lentement, n'avançant
que de quelques centimètres chaque jour, à
travers des terrains de transport, des calcaires,
des sables, des argiles, des craies, des marnes,
redoutant sans cesse les mauvaises rencontres,
le6 roches trop dures ou trop friables, les couches
mouvantes, les éboulements, les rivières souter-
raines et les instruments brisés ou immobilisés
au fond du puits.
Comme vous le pensez, la difficulté du travail
augmente en raison de la profondeur, et les acci-
dents deviennent aussi plus graves. Une tige
cassée, un tuyau de retenue déformé à quatre ou
cinq cents mètres au-dessous du sol, sont des ca-
tastrophes qui entraînent la suspension des tra-
vaux, et exigent souvent des mois pour être répa-
rées.
Le puits de la place Hébert a subi plus d'un
arrêt de cette nature : ainsi, en 1874, le tube de
retenue fut écrasé par la pression des terres sur
une longueur de cent mètres.
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