Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-03-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1888 15 mars 1888
Description : 1888/03/15 (A10,N6). 1888/03/15 (A10,N6).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5495984s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N» 6. — 10e Année.
15 Mars 1888. '■•■
SOMMAIRE
Évangélistes et garde-malades. — Un souvenir. — Pensées de
Talmage. — Poésie. — L'humilité. — Les expressions ris-
quées. — La couturière au logis. — Les tribulations de
Nicolas. — Annonce. — Pensées. — Dons.
ÉVANGÉLISTES ET GARDE-MALADES.
Avez-vous lu la Grande armée des misérables,
ouvrage traduit il y a quelques années par M" 10 de
Gasparin? Ce livre peint, avec une saisissante
réalité, la vie des pauvres dans les quartiers per-
dus de Londres.
Les seules personnes qui se décident à péné-
trer dans ces antres de la pauvreté et du vice, ce
sont les évangélistes des deux sexes et les garde-
malades ; car les sergents de ville eux-mêmes n'y
apparaissent que rarement et en nombre pour
faire une battue à la poursuite d'un criminel.
Je crois qu'aucun de nos grands centres ne se
rapproche, sous ce rapport, de la métropole an-
glaise ; mais dans toute ville populeuse il existe
de ces tristes recoins, renfermant une population
de déshérités pour lesquels la misère physique
et la misère morale vont de pair, et auxquels il
faudrait pouvoir donner les soins et les secours
matériels les plus élémentaires, avec les ensei-
gnements religieux les plus primitifs.
En Angleterre, les pasteurs et les laïques zélés
qui pénètrent dans ces bas-fonds aiment à em-
ployer, pour leur oeuvre de relèvement, le dévoue-
ment des femmes pieuses. Ils comprennent que
Dieu leur a donné, pour cela, des aptitudes spé-
ciales, une perception délicate de ce qu'il y a
encore de bon dans les coeurs les plus dégradés.
L'utilité de ce concours est, depuis quelque
temps, vivement sentie parmi les chrétiens actifs
de France. M" 10 Dalencourt 1 est heureuse de pou-
voir entreprendre une nouvelle oeuvre répondant
à ce besoin:
« Maintes fois, écrit-elle, j'ai été sollicitée par
des pasteurs et des laïques de leur recommander
une femme chrétienne qui pût les décharger de
certains devoirs exclusivement du domaine fémi-
nin. « Je lui voudrais, me dit l'un d'eux, un
« grand amour des âmes, l'habitude de parler aux:
« enfants et aux femmes, de lire et de prier avec
« les malades, voira mèmede les soigner, fâiïé
« leur lit, nettoyer leur chambre, etc., mais je suis
« chatouilleux, j'ai peur des femmes qui s'impo-
« sent et des mouches du coche t J'en voudrais une
« se dévouant avec humilité, tact et discrétion. »
MmoD. est àmême de commencer, sur une petite
échelle, une école de garde-malades et d'évan-
gélistes. Persuadée que la meilleure école est
encore celle de la pratique, elle offre de recevoir
dans son champ de travail (la mission parmi les
femmes de la classe ouvrière) deux ou trois per-.
sonnes chrétiennes désireuses de se préparer à
servir Dieu en soignant et évangélisant leurs
soeurs malheureuses.
Une fois l'expérience acquise, elles pourraient
retourner dans leurs localités respectives, soit au
service des églises, soit sous la direction du
pasteur, dont elles soulageraient la tâche par
des services divers et dévoués, soit enfin pour
seconder ou fonder des oeuvres d'évangélisation.
Leur travail ressemblerait beaucoup à celui
des diaconesses de paroisse (réformées et luthé-
riennes), auxiliaires si précieuses, mais trop peu
nombreuses, de nos pasteurs. L'évangélisation et
l'initiative personnelle auraient une part plus
grande dans leur activité. Il y a une différence
pourtant : c'est que la vocation de diaconesse exige
la consécration de la vie entière hors de la famille.
1. 75, rue Escudier, h Boulogne-sur-Seine.
15 Mars 1888. '■•■
SOMMAIRE
Évangélistes et garde-malades. — Un souvenir. — Pensées de
Talmage. — Poésie. — L'humilité. — Les expressions ris-
quées. — La couturière au logis. — Les tribulations de
Nicolas. — Annonce. — Pensées. — Dons.
ÉVANGÉLISTES ET GARDE-MALADES.
Avez-vous lu la Grande armée des misérables,
ouvrage traduit il y a quelques années par M" 10 de
Gasparin? Ce livre peint, avec une saisissante
réalité, la vie des pauvres dans les quartiers per-
dus de Londres.
Les seules personnes qui se décident à péné-
trer dans ces antres de la pauvreté et du vice, ce
sont les évangélistes des deux sexes et les garde-
malades ; car les sergents de ville eux-mêmes n'y
apparaissent que rarement et en nombre pour
faire une battue à la poursuite d'un criminel.
Je crois qu'aucun de nos grands centres ne se
rapproche, sous ce rapport, de la métropole an-
glaise ; mais dans toute ville populeuse il existe
de ces tristes recoins, renfermant une population
de déshérités pour lesquels la misère physique
et la misère morale vont de pair, et auxquels il
faudrait pouvoir donner les soins et les secours
matériels les plus élémentaires, avec les ensei-
gnements religieux les plus primitifs.
En Angleterre, les pasteurs et les laïques zélés
qui pénètrent dans ces bas-fonds aiment à em-
ployer, pour leur oeuvre de relèvement, le dévoue-
ment des femmes pieuses. Ils comprennent que
Dieu leur a donné, pour cela, des aptitudes spé-
ciales, une perception délicate de ce qu'il y a
encore de bon dans les coeurs les plus dégradés.
L'utilité de ce concours est, depuis quelque
temps, vivement sentie parmi les chrétiens actifs
de France. M" 10 Dalencourt 1 est heureuse de pou-
voir entreprendre une nouvelle oeuvre répondant
à ce besoin:
« Maintes fois, écrit-elle, j'ai été sollicitée par
des pasteurs et des laïques de leur recommander
une femme chrétienne qui pût les décharger de
certains devoirs exclusivement du domaine fémi-
nin. « Je lui voudrais, me dit l'un d'eux, un
« grand amour des âmes, l'habitude de parler aux:
« enfants et aux femmes, de lire et de prier avec
« les malades, voira mèmede les soigner, fâiïé
« leur lit, nettoyer leur chambre, etc., mais je suis
« chatouilleux, j'ai peur des femmes qui s'impo-
« sent et des mouches du coche t J'en voudrais une
« se dévouant avec humilité, tact et discrétion. »
MmoD. est àmême de commencer, sur une petite
échelle, une école de garde-malades et d'évan-
gélistes. Persuadée que la meilleure école est
encore celle de la pratique, elle offre de recevoir
dans son champ de travail (la mission parmi les
femmes de la classe ouvrière) deux ou trois per-.
sonnes chrétiennes désireuses de se préparer à
servir Dieu en soignant et évangélisant leurs
soeurs malheureuses.
Une fois l'expérience acquise, elles pourraient
retourner dans leurs localités respectives, soit au
service des églises, soit sous la direction du
pasteur, dont elles soulageraient la tâche par
des services divers et dévoués, soit enfin pour
seconder ou fonder des oeuvres d'évangélisation.
Leur travail ressemblerait beaucoup à celui
des diaconesses de paroisse (réformées et luthé-
riennes), auxiliaires si précieuses, mais trop peu
nombreuses, de nos pasteurs. L'évangélisation et
l'initiative personnelle auraient une part plus
grande dans leur activité. Il y a une différence
pourtant : c'est que la vocation de diaconesse exige
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1. 75, rue Escudier, h Boulogne-sur-Seine.
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