Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1887-05-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1887 01 mai 1887
Description : 1887/05/01 (A9,N9). 1887/05/01 (A9,N9).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5495960c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 9. — 9e Année.
4" Mai 1887.
SOMMAIRE
Pestalozzi. — Le premier cheveu blanc de la grand'mère.
— Cachemires de l'Inde. — Poésie. — Le messager de
Dieu. — Ému de compassion. — Un bout de ruban. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Dons.
PESTALOZZI
1746-1826.
11 n'est pas un journal qui n'entretienne en ce
moment ses lecteurs des résultats merveilleux
obtenus par l'hypnotisme et son application à la
pédagogie.
« Est-il possible, se demande-t-on, de changer,
à l'aide de cette puissance étrange, un enfant
sain et bien portant, mais paresseux et vicieux,
en un enfant appliqué et honnête? »
Nous n'avons aucunement l'intention de ra-
conter ici les expériences faites dans ce domaine
par quelques savants. Nous voulons seulement
poser une question :
Lors même que l'on obtiendrait le résultat
cherché, le but moral serait-il atteint?
Non : jamais. Cette soumission inconsciente
anéantit la volonté de l'enfant au lieu de la corri-
ger. Ce n'est plus là l'éducation.
Quel abîme entre ces expériences nouvelles et
le développement normal des facultés de la jeu-
nesse tel que le comprenait l'homme modeste qui
fut le modèle des éducateurs et dont la puissance
d'autorité émanait du respect profond qu'il té-
moignait à l'individualité.
I.
A l'Exposition universelle de Paris en 1867,
le portail des bâtiments destinés à l'exhibition
scolaire de tous les pays était surmonté de la
statue d'un vénérable instituteur entouré d'un
groupe de petits enfants. Sur le socle se lisait
cette inscription : le Père de la pédagogie.
C'était bien là en effet le personnage légen*
daireiPestalozzirecueillantlesorphelinsdeStatiz.
Il naquit à Zurich, le 12 janvier 1746, di-
gne enfant de la belle Helvétie, cette patrie des
beautés fortes et sublimes. Passionné du beau
moral, animé de l'esprit évangélique le plus pur,
plein d'amour pour l'enfance, de respect pour les.
humbles et les chétifs, il a été l'un des plus grands
éducateurs de son siècle.
Nous le voyons bien humble dans ses débats,
celui dont les idées devaient un jour pénétrer
l'Ancien et le Nouveau-Monde. En 1771, il achète
près du village de Birr, en Argovie, un terrain in-
culte, y bâtit une ferme qu'il appela Neuhof, et
s'y installe avec sa jeune femme, Anna Schultess,
pour y cultiver la garance. Bientôt il sut attirer
autour de lui les petits mendiants, les vagabonds,
toute la bohème enfantine de la contrée. Il occu-
pait ces enfants au travail de la ferme ou à des
métiers et leur donnait quelques leçons élémen-
taires; sans les sortir de leur condition, il vou-
lait en faire des ouvriers laborieux, sobres et
patients.
Par malheur, n'ayant pas beaucoup d'ordre, ni
aucun talent d'administrateur, son bon coeur et
ses idées philanthropiques l'entraînèrent trop loin,
aussi les embarras pécuniaires ne tardèrent pas
à se faire cruellement sentir, les travaux des en-
fants n'arrivant pas à couvrir les dépenses.
Pendant cinq ans, il persévéra et ne s'avoua
vaincu qu'après avoir dépensé son dernier sou et
compromis gravement sa santé et celle de sa
femme; en 1780, sa ruine était complète et le
personnel de l'asile dispersé. Lui-môme était ca-
lomnié, bafoué; on le tenait pour un exalté, un
maniaque, dont les idées pédagogiques n'avaient
pas le sens commun.
4" Mai 1887.
SOMMAIRE
Pestalozzi. — Le premier cheveu blanc de la grand'mère.
— Cachemires de l'Inde. — Poésie. — Le messager de
Dieu. — Ému de compassion. — Un bout de ruban. —
Coin des ménagères. — Pensées. — Dons.
PESTALOZZI
1746-1826.
11 n'est pas un journal qui n'entretienne en ce
moment ses lecteurs des résultats merveilleux
obtenus par l'hypnotisme et son application à la
pédagogie.
« Est-il possible, se demande-t-on, de changer,
à l'aide de cette puissance étrange, un enfant
sain et bien portant, mais paresseux et vicieux,
en un enfant appliqué et honnête? »
Nous n'avons aucunement l'intention de ra-
conter ici les expériences faites dans ce domaine
par quelques savants. Nous voulons seulement
poser une question :
Lors même que l'on obtiendrait le résultat
cherché, le but moral serait-il atteint?
Non : jamais. Cette soumission inconsciente
anéantit la volonté de l'enfant au lieu de la corri-
ger. Ce n'est plus là l'éducation.
Quel abîme entre ces expériences nouvelles et
le développement normal des facultés de la jeu-
nesse tel que le comprenait l'homme modeste qui
fut le modèle des éducateurs et dont la puissance
d'autorité émanait du respect profond qu'il té-
moignait à l'individualité.
I.
A l'Exposition universelle de Paris en 1867,
le portail des bâtiments destinés à l'exhibition
scolaire de tous les pays était surmonté de la
statue d'un vénérable instituteur entouré d'un
groupe de petits enfants. Sur le socle se lisait
cette inscription : le Père de la pédagogie.
C'était bien là en effet le personnage légen*
daireiPestalozzirecueillantlesorphelinsdeStatiz.
Il naquit à Zurich, le 12 janvier 1746, di-
gne enfant de la belle Helvétie, cette patrie des
beautés fortes et sublimes. Passionné du beau
moral, animé de l'esprit évangélique le plus pur,
plein d'amour pour l'enfance, de respect pour les.
humbles et les chétifs, il a été l'un des plus grands
éducateurs de son siècle.
Nous le voyons bien humble dans ses débats,
celui dont les idées devaient un jour pénétrer
l'Ancien et le Nouveau-Monde. En 1771, il achète
près du village de Birr, en Argovie, un terrain in-
culte, y bâtit une ferme qu'il appela Neuhof, et
s'y installe avec sa jeune femme, Anna Schultess,
pour y cultiver la garance. Bientôt il sut attirer
autour de lui les petits mendiants, les vagabonds,
toute la bohème enfantine de la contrée. Il occu-
pait ces enfants au travail de la ferme ou à des
métiers et leur donnait quelques leçons élémen-
taires; sans les sortir de leur condition, il vou-
lait en faire des ouvriers laborieux, sobres et
patients.
Par malheur, n'ayant pas beaucoup d'ordre, ni
aucun talent d'administrateur, son bon coeur et
ses idées philanthropiques l'entraînèrent trop loin,
aussi les embarras pécuniaires ne tardèrent pas
à se faire cruellement sentir, les travaux des en-
fants n'arrivant pas à couvrir les dépenses.
Pendant cinq ans, il persévéra et ne s'avoua
vaincu qu'après avoir dépensé son dernier sou et
compromis gravement sa santé et celle de sa
femme; en 1780, sa ruine était complète et le
personnel de l'asile dispersé. Lui-môme était ca-
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pas le sens commun.
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