Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-08-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 15 août 1885 15 août 1885
Description : 1885/08/15 (A7,N16). 1885/08/15 (A7,N16).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5495915j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 16. — 7' Année.
15 Août 1885.
SOMMAIRE
Falsifications. — Nos petits soucis. — Carmen Sylva. — La
mission des fleurs. — Poésie. — Avez-vous un livre de
compte?— Oiseaux et insectes. —Échos et nouvelles.—
— Un concours. — Bibliographie. Coin des ménagères.
— Pensées. — Annonces.
FALSIFICATIONS.
Prendre à Paris dans un. restaurant de la ban-
lieue du chat de gouttière pour du lapin, c'est
chose classique ; mais quand nous goûtons avec
plaisir des gâteaux oujdu miel, nous nous croyons
en droit d'être sûrs d'avance de ce que nous al-
lons manger.
Des condamnations prononcées en Alsace et à
Paris ont révélé qu'il se cache parfois des ma-
tières étranges sous le nom de ces douceurs at-
trayantes. Depuis assez longtemps déjà, on sophis-
tique le miel liquide, l'analyse de différents
échantillons de miel saisi9 en Alsace a donné les
résultats suivants : la meilleure qualité renfer-
mait 50 p. 100 de glucose ; une autre contenait
à peine un quart de produit pur et l'analyse dé-
montrait la présence, outre la glucose, d'un quart
d'eau et d'une petite quantité d'acides divers
(acide sulfurique, ou chlorhydrique).
Los Américains sont allés plus loin : ils sont
parvenus à fabriquer du miel en rayons. Une
maison de commerce de Boston vend ce produit
artificiel ; les rayons de cire fine sont faits très
arlistement et ressemblent à s'y méprendre, à
ceux des abeilles. Les alvéoles sont remplies avec
du sirop de fécule très épais auquel on ajoute
un peu de miel ; après quoi on passe un fer chaud
sur les alvéoles, ce qui les ferme. Le produit est
vendu comme du miel de première qualité ; on en
expédie des quantités considérables en Europe.
D'autre part, le conseil d'hygiène du départe-
ment de la Seine a appris récemment que des pâ-
tissiers remplaçaient, dans la confection de leurs
gâteaux, la graisse et le beurre par la vaseline
et la pétréoline. Ces corps gras dérivés du pé-
trole, ne rancissent pas : propriété avantageuse
pour le marchand, mais fâcheuse pour le consom-
mateur qui n'est pas averti par l'odorat de l'an-
cienneté du gâteau. Du reste, si la vaseline entiè-
rement pure ne produit sur l'organisme aucune
action fâcheuse, elle ne possède en tous cas au-
cune des qualités nutritives du beurre, et celle
que l'on trouve d'ordinaire dans le commerce n'est
pas assez épurée pour être inoffensive ; aussi elle
peut occasionner de graves embarras gastriques.
Des gâteaux au pétrole 1 du miel à la glucose !
voilà des délicatesses fort peu de notre goût. Le
conseil d'hygiène a donc décidé l'interdiction de
ces produits dans la fabrication des substances
alimentaires ; mais, introduits à la dérobée, ils
peuvent nous être vendus sans même que nous
nous en doutions, car la vue et l'odorat ne suffisent
pas pour distinguer les falsifications. Le meifleur
moyen de les éviter, c'est de n'adresser ses com-
mandes et de ne faire 6es achats qu'à des sources
sûres ; pour le miel, dans les lieux de production;
quant aux pâtisseries, toute bonne ménagère ap-
prendra à les confectionner elle-même.
En Angleterre, il est vrai, quelques médecins
affirment que l'on peut se servir avec grand
succès de la gelée de pétrole contre le rhume, la
diphthérie et les affections des poumons, aussi les
bonbons à la vaseline y obtiennent-ils une certaine
vogue.
Pour être défendus dans la fabrication des gâ-
teaux, les dérivés du pétrole n'en offrent pas
moins un grand intérêt.
Ces corps ont l'aspect des graisses ou des huiles;
ce sont, comme les ont appelés les Américains qui
en ont fait la découverte, des onguents ou des ge-
15 Août 1885.
SOMMAIRE
Falsifications. — Nos petits soucis. — Carmen Sylva. — La
mission des fleurs. — Poésie. — Avez-vous un livre de
compte?— Oiseaux et insectes. —Échos et nouvelles.—
— Un concours. — Bibliographie. Coin des ménagères.
— Pensées. — Annonces.
FALSIFICATIONS.
Prendre à Paris dans un. restaurant de la ban-
lieue du chat de gouttière pour du lapin, c'est
chose classique ; mais quand nous goûtons avec
plaisir des gâteaux oujdu miel, nous nous croyons
en droit d'être sûrs d'avance de ce que nous al-
lons manger.
Des condamnations prononcées en Alsace et à
Paris ont révélé qu'il se cache parfois des ma-
tières étranges sous le nom de ces douceurs at-
trayantes. Depuis assez longtemps déjà, on sophis-
tique le miel liquide, l'analyse de différents
échantillons de miel saisi9 en Alsace a donné les
résultats suivants : la meilleure qualité renfer-
mait 50 p. 100 de glucose ; une autre contenait
à peine un quart de produit pur et l'analyse dé-
montrait la présence, outre la glucose, d'un quart
d'eau et d'une petite quantité d'acides divers
(acide sulfurique, ou chlorhydrique).
Los Américains sont allés plus loin : ils sont
parvenus à fabriquer du miel en rayons. Une
maison de commerce de Boston vend ce produit
artificiel ; les rayons de cire fine sont faits très
arlistement et ressemblent à s'y méprendre, à
ceux des abeilles. Les alvéoles sont remplies avec
du sirop de fécule très épais auquel on ajoute
un peu de miel ; après quoi on passe un fer chaud
sur les alvéoles, ce qui les ferme. Le produit est
vendu comme du miel de première qualité ; on en
expédie des quantités considérables en Europe.
D'autre part, le conseil d'hygiène du départe-
ment de la Seine a appris récemment que des pâ-
tissiers remplaçaient, dans la confection de leurs
gâteaux, la graisse et le beurre par la vaseline
et la pétréoline. Ces corps gras dérivés du pé-
trole, ne rancissent pas : propriété avantageuse
pour le marchand, mais fâcheuse pour le consom-
mateur qui n'est pas averti par l'odorat de l'an-
cienneté du gâteau. Du reste, si la vaseline entiè-
rement pure ne produit sur l'organisme aucune
action fâcheuse, elle ne possède en tous cas au-
cune des qualités nutritives du beurre, et celle
que l'on trouve d'ordinaire dans le commerce n'est
pas assez épurée pour être inoffensive ; aussi elle
peut occasionner de graves embarras gastriques.
Des gâteaux au pétrole 1 du miel à la glucose !
voilà des délicatesses fort peu de notre goût. Le
conseil d'hygiène a donc décidé l'interdiction de
ces produits dans la fabrication des substances
alimentaires ; mais, introduits à la dérobée, ils
peuvent nous être vendus sans même que nous
nous en doutions, car la vue et l'odorat ne suffisent
pas pour distinguer les falsifications. Le meifleur
moyen de les éviter, c'est de n'adresser ses com-
mandes et de ne faire 6es achats qu'à des sources
sûres ; pour le miel, dans les lieux de production;
quant aux pâtisseries, toute bonne ménagère ap-
prendra à les confectionner elle-même.
En Angleterre, il est vrai, quelques médecins
affirment que l'on peut se servir avec grand
succès de la gelée de pétrole contre le rhume, la
diphthérie et les affections des poumons, aussi les
bonbons à la vaseline y obtiennent-ils une certaine
vogue.
Pour être défendus dans la fabrication des gâ-
teaux, les dérivés du pétrole n'en offrent pas
moins un grand intérêt.
Ces corps ont l'aspect des graisses ou des huiles;
ce sont, comme les ont appelés les Américains qui
en ont fait la découverte, des onguents ou des ge-
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