Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-03-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 mars 1885 01 mars 1885
Description : 1885/03/01 (A7,N5). 1885/03/01 (A7,N5).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5495904r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
îY 5. — 7' Année.
1" Mars 1885.
SOMMAIRE
Paris, lo IM mars 1885. — Fortifle-toi. — Histoire de la mis-
sion française. — Bienveillante. — Poésie. — Petite élour-
Paris, le 1" mars 1886.
Chère madame,
Vous m'avez quelquefois demandé de vous
donner des nouvelles de ce qui se passe à Paris ;
je vous raconterai donc quelque chose de ce qui
a été le grand intérêt du mois dernier dans un
coin de notre monde évangélique, je veux dire la
visite de M. Rochat, de Genève.
Pusieurs journaux en ayant parlé, vous êtes
déjà informée à ce sujet ; je ne ferai donc que
vous dire ce que j'ai vu et entendu moi-même.
Dans une première réunion générale, M. Ro-
chat, s'adressant à tous, au nom de la philan-
thropie chrétienne la plus élevée, a raconté'com-
ment s'était formée à Genève, en 1877, la Société
de tempérance de la Croix-Bleue, dont il est le
président après en avoir été le fondateur. La So-
ciété a commencé avec deux membres, elle en
compte aujourd'hui 4,000, soit 4,000 personnes
qui ont signé l'engagement de s'abstenir,, avec
l'aide de Dieu, de toute boisson fermenlée'. Sur
ces 4,000 abstinents, 1,250 sont d'anciens buveurs
auxquels Dieu a, en effet, donné la force qu'ils
avaient cherchée en Lui ; les autres sont des amis
de l'humanité qui ont fait de bon coeur le sacri-
fice de leur verre de bordeaux ou même de leur
eau rougie pour soutenir, de leur exemple, des
frères plus faibles. Infirmiers de la Croix-Bleue,
comme M. Rochat les appelait, émules de ces
infirmiers de la Croix-Rouge qui, nés aussi sur le
sol de la Suisse, s'en vont ramasser sur tous les
i. Sauf prescription miSdicalo.
champs de bataille de l'Europe, les victimes des
boulets et des baïonnettes, ils se donnent pour
tâche de relever sur le grand champ de bataille
de la vie, ceux que l'ivrognerie a fait tomber hon-
teusement, et tandis que le monde les montre au
doigt pour en rire, ils leur tendent une main amie.
M. Rochat ne s'en est pas tenu aux auditoires
protestants, et, après avoir parlé à la 6alle des
Capucines qui réunit le fashionable public des
boulevards, il s'est adressé dans quatre confé-
rences au vrai peuple de Paris. J'ai assisté à la
plus importante, celle de la salle de bal Rivoli.
Plusieurs jours à l'avance, de grandes affiches
placardées aux murs emportant ces mots :
Comment on guérit les buveurs,
conviaient les ouvriers du quartier Saint-Antoine,
à venir entendra M. Rochat. Bien des invitations
•
avaient été aussi portées à domicile par des amis
de bonne volonté, et en arrivant, à huit heures,
nous nous sommes trouvées, ma mère et moi, au
milieu d'un auditoire de 600 à 700 blouses bleues,
parmi lesquelles étaient espacés quelques habits
noirs et aussi quelques femmes, venues comme
nous, par sympathie ou par curiosité.
Impossible de résumer en quelques mots cette
belle conférence si riche de faits éloquents et de
statistiques tristement concluantes dont je re-
grette de n'avoir pas pris note avec assez d'exac-
titude, pour les reproduire toutes. Ici c'est la
moyenne de litres de vin (ou de liquide appelé
tel) consommé par an et par individu, à Paris, et
qui en 14 ans, de 1866 à 1880, monte de 100
litres à 300 ! Là, il s'agit de 83 épileptiquos dont
60 appartiennent à des parents adonnés à la
boisson. Partout ce sont les accidents, les mala-
dies et les crimes causés par l'abus de la boisson,
qui se multiplient d'une façon alarmante.
Et non seulement l'abus de l'alcool est un grave
danger pour celui qui s'y livre, mais il produit
1" Mars 1885.
SOMMAIRE
Paris, lo IM mars 1885. — Fortifle-toi. — Histoire de la mis-
sion française. — Bienveillante. — Poésie. — Petite élour-
Paris, le 1" mars 1886.
Chère madame,
Vous m'avez quelquefois demandé de vous
donner des nouvelles de ce qui se passe à Paris ;
je vous raconterai donc quelque chose de ce qui
a été le grand intérêt du mois dernier dans un
coin de notre monde évangélique, je veux dire la
visite de M. Rochat, de Genève.
Pusieurs journaux en ayant parlé, vous êtes
déjà informée à ce sujet ; je ne ferai donc que
vous dire ce que j'ai vu et entendu moi-même.
Dans une première réunion générale, M. Ro-
chat, s'adressant à tous, au nom de la philan-
thropie chrétienne la plus élevée, a raconté'com-
ment s'était formée à Genève, en 1877, la Société
de tempérance de la Croix-Bleue, dont il est le
président après en avoir été le fondateur. La So-
ciété a commencé avec deux membres, elle en
compte aujourd'hui 4,000, soit 4,000 personnes
qui ont signé l'engagement de s'abstenir,, avec
l'aide de Dieu, de toute boisson fermenlée'. Sur
ces 4,000 abstinents, 1,250 sont d'anciens buveurs
auxquels Dieu a, en effet, donné la force qu'ils
avaient cherchée en Lui ; les autres sont des amis
de l'humanité qui ont fait de bon coeur le sacri-
fice de leur verre de bordeaux ou même de leur
eau rougie pour soutenir, de leur exemple, des
frères plus faibles. Infirmiers de la Croix-Bleue,
comme M. Rochat les appelait, émules de ces
infirmiers de la Croix-Rouge qui, nés aussi sur le
sol de la Suisse, s'en vont ramasser sur tous les
i. Sauf prescription miSdicalo.
champs de bataille de l'Europe, les victimes des
boulets et des baïonnettes, ils se donnent pour
tâche de relever sur le grand champ de bataille
de la vie, ceux que l'ivrognerie a fait tomber hon-
teusement, et tandis que le monde les montre au
doigt pour en rire, ils leur tendent une main amie.
M. Rochat ne s'en est pas tenu aux auditoires
protestants, et, après avoir parlé à la 6alle des
Capucines qui réunit le fashionable public des
boulevards, il s'est adressé dans quatre confé-
rences au vrai peuple de Paris. J'ai assisté à la
plus importante, celle de la salle de bal Rivoli.
Plusieurs jours à l'avance, de grandes affiches
placardées aux murs emportant ces mots :
Comment on guérit les buveurs,
conviaient les ouvriers du quartier Saint-Antoine,
à venir entendra M. Rochat. Bien des invitations
•
avaient été aussi portées à domicile par des amis
de bonne volonté, et en arrivant, à huit heures,
nous nous sommes trouvées, ma mère et moi, au
milieu d'un auditoire de 600 à 700 blouses bleues,
parmi lesquelles étaient espacés quelques habits
noirs et aussi quelques femmes, venues comme
nous, par sympathie ou par curiosité.
Impossible de résumer en quelques mots cette
belle conférence si riche de faits éloquents et de
statistiques tristement concluantes dont je re-
grette de n'avoir pas pris note avec assez d'exac-
titude, pour les reproduire toutes. Ici c'est la
moyenne de litres de vin (ou de liquide appelé
tel) consommé par an et par individu, à Paris, et
qui en 14 ans, de 1866 à 1880, monte de 100
litres à 300 ! Là, il s'agit de 83 épileptiquos dont
60 appartiennent à des parents adonnés à la
boisson. Partout ce sont les accidents, les mala-
dies et les crimes causés par l'abus de la boisson,
qui se multiplient d'une façon alarmante.
Et non seulement l'abus de l'alcool est un grave
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