Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1884-03-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mars 1884 15 mars 1884
Description : 1884/03/15 (N6,A6). 1884/03/15 (N6,A6).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5495861f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 6. — 6" Année.
15 Mars 4884.
SOMMAIRE
Paris, lo 15 mars. — Blanc comme la noige. — La jeune
fllle chrétienno et la société moderne. — Plus fait dou-
ceur que violence. — Dans lo bercail. — Poésie. — Les
oeuvres do charité laïques (fin). — L'amie de Jane (fin).
— Échos et nouvelles. — Bibliographie. — Coin des
ménagères. — Pensées. — Dons.
Paris, le 15 mars 1884.
Si vous passiez le long de la rue Bolivar, l'une
de ces après-midi, mes chères lectrices, vous
seriez frappées de voir, en face des Bultes-Ghau-
mont, quelques centaines de personnes, rangées
trois par trois, le long du trottoir, et vous vous
demanderiez sûrement la raison de leur présence
et de leur patiente immobilité. Mais si, vous appro-
chant, vous examiniez de plus près ce curieux
assemblage de femmes, d'hommes et d'enfants,
vous auriez bientôt la clé de l'énigme. Si dispa-
rate qu'elle vous eût semblé, au premier abord,
cette foule vous apparaîtrait vêtue de la livrée
uniforme de la misère ; et, dans leurs yeux creux,
sur leurs figures pâles et décharnées, vous recon-
naîtriez l'empreinte sinistre de la faim.
Vous connaissez déjà, mes chères lectrices, la
crise que traverse en ce moment notre population
ouvrière de Paris. C'est, depuis bien des se-
maines, le thème favori de la presse *, on en parle
au Sénat, on en parle à la Chambre des députés ;
économistes et hommes politiques apportent cha-
cun leur petit système, leur panacée infaillible
d'après eux. Le malheur est que, pendant que
l'on discute, l'ouvrier sans travail portevune à
une ses dernières loques au Mont-de-Piété, et,
quand il n'a plus rien, entendant les enfants qui
pleurent, il sent la révolte lui mordre le coeur, et
le doute qui couvait en lui, se change en amère
négation.
Comment s'en étonner, hélas ! alorsque nous-
mêmes, après avoir expérimenté mille fois la
bonté du Seigneur à notre égard, nous sommes
encore si accessibles au murmure ; alors que nous
nous agitons impatiemment sous des épreuves
bien légères en comparaison? Si nous nous rapr
pelons combien de fois nous avons été prêtes à
mettre en question la justice ou la charité de
Celui qui fait concourir, pour notre bien, toutes
choses, nous comprendrons mieux comment ces
pauvres créatures ignorantes, aigries par la misère
et par l'égoïsme des heureux du jour, en viennent
à dire : « Il n'y a pas de Dieu, car un Dieu d'a-
mour ne pourrait nous condamner à de pareilles
souffrances ! » Souvent, bien souvent, dans ces
dernières semaines, j'ai entendu répéter ces mots,
et j'ai toujours répondu : « La volonté de votre
Père des cieux n'est pas qu'aucun de ces petits
périsse. Un passereau, même, ne tombe point à
terre sans sa permission. Combien ne valez-vous
pas plus que des oiseaux 1 »
Voilà ce qu'il faut à notre population pari-
sienne : apprendre ce qu'est Dieu en réalité.
Trop longtemps on le lui a peint comme un maître
austère, toujours prêt à frapper ceux qui ne pou-
vaient acheter ses faveurs, et les hommes ne
voyant plus dans la religion qu'un instrument de
tyrannie, ou l'occasion d'un trafic honteux, s'en
sont détournés avec répugnance. Mais le Père
de miséricorde, auprès duquel le pauvre et le
petit ont un libre accès, l'Ami prêt à nous secourir
dans nos détresses, Paris (pris dans son ensem-
ble), n'en avait jamais entendu parler, et voilà
pourquoi à l'heure suprême de l'épreuve, notre
peuple sans Dieu se trouve aussi sans espoir.
Apportons-lui donc le pur Évangile •, mais pour
que nos efforts soient bénis, sachons suivre le
Maître pas à pas. Que fit celui-ci, à une époque à
peu près semblable, en voyant accourir à Lui les
15 Mars 4884.
SOMMAIRE
Paris, lo 15 mars. — Blanc comme la noige. — La jeune
fllle chrétienno et la société moderne. — Plus fait dou-
ceur que violence. — Dans lo bercail. — Poésie. — Les
oeuvres do charité laïques (fin). — L'amie de Jane (fin).
— Échos et nouvelles. — Bibliographie. — Coin des
ménagères. — Pensées. — Dons.
Paris, le 15 mars 1884.
Si vous passiez le long de la rue Bolivar, l'une
de ces après-midi, mes chères lectrices, vous
seriez frappées de voir, en face des Bultes-Ghau-
mont, quelques centaines de personnes, rangées
trois par trois, le long du trottoir, et vous vous
demanderiez sûrement la raison de leur présence
et de leur patiente immobilité. Mais si, vous appro-
chant, vous examiniez de plus près ce curieux
assemblage de femmes, d'hommes et d'enfants,
vous auriez bientôt la clé de l'énigme. Si dispa-
rate qu'elle vous eût semblé, au premier abord,
cette foule vous apparaîtrait vêtue de la livrée
uniforme de la misère ; et, dans leurs yeux creux,
sur leurs figures pâles et décharnées, vous recon-
naîtriez l'empreinte sinistre de la faim.
Vous connaissez déjà, mes chères lectrices, la
crise que traverse en ce moment notre population
ouvrière de Paris. C'est, depuis bien des se-
maines, le thème favori de la presse *, on en parle
au Sénat, on en parle à la Chambre des députés ;
économistes et hommes politiques apportent cha-
cun leur petit système, leur panacée infaillible
d'après eux. Le malheur est que, pendant que
l'on discute, l'ouvrier sans travail portevune à
une ses dernières loques au Mont-de-Piété, et,
quand il n'a plus rien, entendant les enfants qui
pleurent, il sent la révolte lui mordre le coeur, et
le doute qui couvait en lui, se change en amère
négation.
Comment s'en étonner, hélas ! alorsque nous-
mêmes, après avoir expérimenté mille fois la
bonté du Seigneur à notre égard, nous sommes
encore si accessibles au murmure ; alors que nous
nous agitons impatiemment sous des épreuves
bien légères en comparaison? Si nous nous rapr
pelons combien de fois nous avons été prêtes à
mettre en question la justice ou la charité de
Celui qui fait concourir, pour notre bien, toutes
choses, nous comprendrons mieux comment ces
pauvres créatures ignorantes, aigries par la misère
et par l'égoïsme des heureux du jour, en viennent
à dire : « Il n'y a pas de Dieu, car un Dieu d'a-
mour ne pourrait nous condamner à de pareilles
souffrances ! » Souvent, bien souvent, dans ces
dernières semaines, j'ai entendu répéter ces mots,
et j'ai toujours répondu : « La volonté de votre
Père des cieux n'est pas qu'aucun de ces petits
périsse. Un passereau, même, ne tombe point à
terre sans sa permission. Combien ne valez-vous
pas plus que des oiseaux 1 »
Voilà ce qu'il faut à notre population pari-
sienne : apprendre ce qu'est Dieu en réalité.
Trop longtemps on le lui a peint comme un maître
austère, toujours prêt à frapper ceux qui ne pou-
vaient acheter ses faveurs, et les hommes ne
voyant plus dans la religion qu'un instrument de
tyrannie, ou l'occasion d'un trafic honteux, s'en
sont détournés avec répugnance. Mais le Père
de miséricorde, auprès duquel le pauvre et le
petit ont un libre accès, l'Ami prêt à nous secourir
dans nos détresses, Paris (pris dans son ensem-
ble), n'en avait jamais entendu parler, et voilà
pourquoi à l'heure suprême de l'épreuve, notre
peuple sans Dieu se trouve aussi sans espoir.
Apportons-lui donc le pur Évangile •, mais pour
que nos efforts soient bénis, sachons suivre le
Maître pas à pas. Que fit celui-ci, à une époque à
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