Presse et revues
4 pages
Titre : L'Industrie du Nord et du Pas-de-Calais : journal du commerce et de l'industrie, agriculture, littérature, beaux-arts, sciences, théâtre, nouvelles locales, feuille d'annonces
Éditeur : L. Crépin (Douai)
Date d'édition : 1858-05-23
Contributeur : Crépin, Lucien (1831-1890). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32791159w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 680 Nombre total de vues : 680
Description : 23 mai 1858 23 mai 1858
Description : 1858/05/23 (A2,N21). 1858/05/23 (A2,N21).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
Description : Collection numérique : BIPFPIG62 Collection numérique : BIPFPIG62
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54835729
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3770
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N'-ai. :
^imanehe f5 Mai l«m
Dcuxiônifi année j
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Xotis pârto* de !k;gffàîtfë'3e?Riga!éoii*48 pipo-f
duçjîtfhi des Iiné,i et ïVbiié 'n'fe rièniàiid'oBS ^*%tti èèr-j
' Pinçât â^oriRiné. Puîssé-t-^W hé tt^ trôb^jptiaei*; dé
iGetle iCun^apce^jÇé choix prouve ^a raison^ être
; :, dans. les c ^ehy: .«oçsi|ç|e)ratî.opg' aj^iffffièàf., ^y^r,, 11
une seule tige, sans branches latéï&lfiS, auquel cai
«lie est mieux,appéciéj? par le$ açhej^sjjgl^jue U
graine produite pat*,cette ,tjgèupflut Âtçftiifippl^ïéé
Comme sentcace, ; auquelcas elle; s&vend:pla8>eïie|
ijne la ^iîtiïl rësé^vëe pftut* IW fabriques d'huilej
' 'Cette prëniiére ijràiiié, obtenue" àtec" 'là' 1 semence
eirangerel sons le noni* 'Se WMtiW ' ifaptës tytâhei
est emnloyee, concurremment avec, la arraine dé
,u,f»|gaj pour,couvrirIp^es nos ^IJtiye? d^jin^iellê
peutnien; couvrir >tTOÎg i parties, tandis qjiç. celle-ci
/> couvre la quatrième partie. .■..• .';;; • ■:. >•, \
1! La tigfesqrtieîle l«?gr(arne $apr§s tonpië donné
des bk-aiicliès et des fruits plus aboudàrtts, comme le
poirier souffreteux par comparaison avec lé 'JJb'itficjp
Vigoureux. Si On pfend (dans ces fruits la seWu-ncè
'''!;<^tte'UoHiilti^'cUltÉré^lÀ!t^ devhehhëitt «tfcorf:
piife b'ifà'n^h'taéà,' ièttè^'y^Èr^'^^? H^viînl'expression des cultivateurs.' tes
1 « bkutës è? lés graines plus jîetiW/ Là* mej^nfr^encé
se manifeste de plus e^ plus. Klleavan^té'ctiirtniert-
cec dei ïa seconde eiiitùre,r-aveè 'fa) gt^në*#a»r«^ ''
tonne. Elle ne ferait que se contiitlieHii'mà'rchan;!
■'.-; i'-f ■?;•:«;; ■•<*«!» strîr'îiîfs »»,«! jî;f| orr I-KW Wïfflo ;"\î 1
:',■»'.":,,, ,.,',■. i ,1,1 i , " i i 'i i J1 ■ ,'',■■' M1 ii; , : i ' i';. 1 .,; =
Vers la décadence de la plante en muîtipHaht, les
génératitfnàaariS'ttÀs cuïttirès. C'est une eoftsêquenee
,'.; inimitable du i*apjitcicbcmént dés plantes; toutes jes
' fois qiiéTon a'fài? dans nos contrées dés s«itnis de lin
suffisaniinent espacés, on a obtenu des graines.pleines
ef bien iiomiies comme la graine de Riga? et les
^^plpodutts'àre^ettïèû^^^n^'u^ '
! mes aux. plantes priovenues des graines du j^ôr'<|•" i^é
pareilles expériences out é<ë tentées par plusieurs
i cullivateursj et on cite volontiers sur ce sujet l'ëxi
rpç^çnce!établie et sttiyîe, tout spécialement pour
cet objet, par Matbieu de Dombasle, d'illustie mé-
moire. "
Nous ne quitterons pas Tarticlc semence à propos
deSèkiltitfésîdtti'liny sans aborder l'explication dé
quélqnésfaîtsi»clatifs a leur emploi.
1 ''Ltt; graine de Riga donne une levée plus lente
que la graine â'bprès tonne, foutes choses étant
égales d'ailleurs.'il en est de même dans le jardi-
nage, lorsqu'on sème par comparaison une graine
Venue dans de bonnes conditions et une graine
énervée soit par lin trop grand rapprochement des
plantes, soit par une recolle trop hâtive. La culture
' dû cerfeuil présente souvent de pareils exemples. Je
ne mets pas en doute que si dans une récolte de blé,
on faisait deux parts avec les grains pleins et bien
venus* du bas de l'épi et avec les grains moins bien
"venus du Haut de l'épi, pour les semer ensuite sépa-
rément, 'on aurait une levée plus hàtivc avec les
dernières qu'avec les premières, et chacun dcVinè
' ]êà:- 3 faut çhèrèliér léà plantes 5 vigotïréusesi.
; :' lîtïe leVéëmoÏBs 1 protn^te pou^uriëni^Béespèce
de graines est en même temptf moinsï*^u$îjjei'é'o^i
'moîusunïfirt^rte^ûahtltla taîlllè jdés/plïrîtes qui
commencent à se inontret'hory'dfe terre; Il «e peut
pas en êtrenautreiHent. Une ^cnlture de lin de tonnp
ësC porfriéiette, raison moins flatteuse pour Ifoeil,!
dans le premier âge, qu'une culture de lin d'après
:-rifènne.- ' -;'; ..■ .-';,; --.- "
..." -*L',:1grÇ.nagefdu lift de tonne-doit être retardé au-
tant qrte possible, Ipçsquoii veut einpjloyejrfa grain»
-;'i(»nime: seBieaeg W&prèTtotwifiÂOn d®it;'p6uif'tou3
■ lescasj après ég^enage, conserverqnseinbjescinenccî
et débris du fruit à.l'étal de mélangé, etcrèiniseij
if. même le tout dans ; des tonnes tenues en ■ lieu sec'
Cette pratique a pour objet la meilleure conserva.;
tion des graines., On conserve pour la mêtne raison
les blés en paille jusqu'à l'approche des semailles,
lorsqu'on veut les réserver pour semence d'une année
^l'année suivante.
La gfàinç d'après tonne est aussi conservée quel-
quefois pendant 18 à 20 mois avant d'être répandue
comme semence.
Cette pratique trouve son'èxpliçatio.ii dans les
considérations suivantes. La jeune plante est toute
formée dans la graine. Elle y. sommeille à côté dé
la réserve qui doit faire sa nourriture dans le pre*
mierâge. Mais elle ne cesse pas d'être soumise,.pen-
dant ce sommeil, à la destinée finale detout ce qui a
fici La mort peut l'atteindre dans 'l'état de sommeil
comme dans l'état de veille. Les plantes les plus
faibles périssent généralement ;lës premières > et
lorsqu'après 20 mois de repos la-graine est reprise .
pour être confiée au sol, il sort de cette seineheé *
plus de plantes vigoureuses comparativement que
si elle avait été répandue un an plus tôt ; on obtient
une culture plus éfjale dans ses plantes. ; ,
Il,ne faut pas s'étonner, après cette txpositio.^, si
l'on à donne le semis des blés viçiis* :c\)n)atB;;un .
moyen de prévenir l'apparition des blés noirs dan^
les cultures. Celle pratique aiiivàit plus (jeprosélytes,
s'il n'y avait'paslai.dïm^çdjt^^l^.^s^biiîlé jrutVme^
de jauger sa semence pour chaque ïneéure déterre,
.lorsque le. blé n'a pas été conservé dans sa paille pen-
dant une année foul^ehtièfVs^Çfi^irt^^V^L'hftbi-
tude de nos cultures. La ''p^a.tMuëi<^aVâi^%é:'V>^tit
^HcoPéVëni'^tie^circ^nittoiéé^
• agricole. Lé jardinier est quelquefois éondiiit à faire
prématurément des récoltes de semenpés. ïl com-
promet par cette opération la yié de la jeune plante
':'sia>mmeUllâQ^.^éjK'daQslà;g»ih^J4i}ii^î^^ bien
que cette semence est bonneseulement"pp'u'r wnééûlr
turetrès prochaine. Elle ne germerait plus à quel* '>
que temps de là.
La graine de lin pour semence n'a pas cessé
j usquici d^ètre répandue à la volée, On a bien i n ven -
té des instruments;pour imiter, uji pareil semis.
>,Mais je.n'ai pas encore vu ces instruments .d^ns '<
notre contrée, et je n'ai pas- appris qu'ils aient été
essayés en d?autres,lieux pour lejs^niis du lin,j(,prf-
qu'pn vfiut obtenir des plantes à la fois t,rès ferries
et .parfaitement espacées, on partage la siiinenee en
ii trois portions égales et «»,'fait ilç semi| à trois re-
prises srir toute; la pièces C'estilinM qwe MQÉ pi'o-
cède pour les lins défin que les babitantsdeSomaiji
vont chercher dans les quartiers id'Avpsnëâi êtldn
Câtéau. L'étiolement dés tigesqesfc à son maximum
dans de pareilles cultures. L'inc*rustation:«letîr/;fait
défaut. Ils manquent de la rigidité sûffisa|t|« pènr
léimaintien des tiges. Il faut les ramer. ;.,ir.'
> r La jeune plante du lin ne souffre pas autant; dans
: son jeune) âge quéiiios autres plantes industrielles.
■ Cela tient a ce;qu'elle,pi!v:ote ré^iument dèssa nais-
sance.: M^iscet:effet en amènfe n^autre. Liiumidité
iiidu sol iéstï*harriéè biew )vite par les racines et par
• g...■!'„■' u,s -a.-.; :-.:■;...« .', s.»3 zvAi: a \
-1 ode l'Industrie iOA)J>^r4f»t;d«;Ra«^jBf!CaWs. \ •
L'OEUF DE PAaDES DU PÈRE GRIS. ;
r^.Granae nouvelle!, direz- vous, et "pleine d intérêt! I î
.••■^•'duiffeÔiMdùA'AHdrfdh'fcfcrïiër él
' 'éstV'dé'p^M^ J''i ;1 | '
Ah ! c'estiqbésTé!jJê¥eier*n?eyt^a,s'i§'|)tWnier;veliû ; |1
, „ç^ambrl àu1ilmët'*âWe0deil
'M^è'iîonibféulé'g^élierâtiôns de:Wéfetairés:t:JH*,à'>tu la
propriété de l'immeuble changer quatre oil-cifi'q''fois 4e .
*.!amajns.^eî;;pwr,'S^tf se soi^ 4çç|dé à UB dém§i^ge|nent Si •
Les voisins rout'surnommé lepeutperelCni.parce qu on
,i (Wilui-a janft#.« connu gué(des.vf^i^n^|f|ris..JUeé^urs de
fête, il endosse po*t&nr certain Habit; a Basques étroites, '
..„..q;ui passe Deuovou-êtéiAà.répô'quëde.iaïévôlutîob âe "
'Jùïlteïfnlal'irtfâmtfcnWyôuvenf mëieUsë'. 'et',' à vrfei'
dire, cet habi^jpJnoiii re§^M!Wé>lëtoiitf6!*Aiïe1ùt -à^uft; habit
■:7:«gtiï, •■„• -, : ;;-;,. ■ .; . ,,,,.,; ,,s,.r.
, •■:, i.Depuisjnigit.aiis, çe.brflvftbommp, aBçieàièxpeditioà-
„,-. HM^aux -flHan.(»s,,,v,it.;.en retraite : d'une trè's modiqfe
.-,;. lension/ll â'iêsnatatûtës.fës^
'' "Iè"cTi-a%ement!:' cftaio'a^îôu^và• ik'mêmeHëàré, ÏL'Mt de
chez lui, salue tôttS -Bés$veâ&r®W^ et,'toUs
, les soirs, à la même, heure, remonte à sa chambrette ius-
;;,;dtfatf ïertdem'dih'. •' ' /,':r''"'^ '• ■ !;'-'Ï. ;''•-;
'•■ ' :"!(5'%§f tè'wiMèle des'locataires; poli, discret, toujours sa- >
Vi l<'('i*- ':■'.:■ 'V.i jt:n ■ :- ■/'.-'. ....'' ,
tisfait, il yitse^Lét ne fait point de bjuit;., il n'a ni femme,
nï'çhien. enfants';, lès yisiteurs a'dsent poxiU'Éi marches
''dç'sbhesçâlierj.'pri hes^itpasou il mange ni s'il mange;
;'maîs;î^pftfè sonitefcmfe;knrêb une exactitudescraputeùsej;
: Ibref; 'personnein'iàuràit-àseiplaindre' de lui, n'était son.pô|'
,..jtier et ja famille de. san portier! ■ , ; • ', f
' économe par nécessité, il né leur donne que d'e'mincejs
étrénnes au jouir de Faii.ët huit francs partebfe ^ohr faire
sa chambre. .'.'<■■ t.; ;.'.: ' -■ '..:;; >i ; :.-!■ iv^Wi.l,:. " - .
,-^iHpitfrancs par mois! n'estfee p,as d^q^^mff Je ne .
;, çomprénds.pas lepropriétaiiç de.garder ç§èzj*^iirm$urt-
) irfê-/a;lm comme ça.^ Çavèut fairq,îe béUfg^^;4ët pas le
!i siiu.'Je vbuà'demande un peu'S'il ne pôutrfit pal,"!él vieux
!''cWquëdèht, sesaliVër' dans un hospice au, lieu dertralner
i 'ses galoches'dans notre maison! , • .' • -;
- Ainsi claibaudait depuis longtemp.s ^lle Sophônisbe, une
fort belle personne de dix-huit ans, fille de M.'Hargneux, '
concierge de.l'hôtel, et sa famille, n'avait qû'uâe;!Voix pour
nmàùdiré etiiijtirièir le pâutrè'inhocejit.*ieillard. ; '
Le père Gris n'est;ipas de sion siècle; Ilak^onnu les poè-
tiers d'autrefois, cesibraves,gens .qui,.logis dans un nid!à '
^rats, exerçaientrhùinble profession dé sàyetiërsou de tail-
'{tetirs eiïhleùx, c;oucHÉeht dans' Une soupente pareille à ip
' tîrôir,'èt fàisaiëilt dûfté l'èùf soupe: aux choux sur un pbêle .
portatif; il se sûKvient itôujours de:Pipelet etde,s| femme
• Nastasi^, et de ce polisson de Cabrioa, qui faisait avec eux
.' il'ne(sdit,pas;qafels.prsMnages.,sont41evenus;,MM. lès
cônpiïirgess'ïepresentaijits efflciels de l'autorité du proprié-
taires et administrateurs de l'immeuble dont ils se bor-
naient jadis à balayer l'escalier. Il ignbre'quèhairës'aiment les aises et les jouissances de la vie ; il ne
s'aperçoit pas que M. Hargneux parle politique et prend
son café après chaque repas; que madame son épouse se
lave les mains avec du savon napolitain et la figure avec
du cold-cie^m^,qtie,;nVâdê'mo}§ë'Oë'Séphéhisbe a une mon-
, tre et des br.âcelets et prétend aller au spectacle une fois
' au W^IÏSpal*sentâinevsenfi*!'que' Mi= Georges;: quieût été
: autrefois il héritier présomptifïrfnrcord-onxpaterael, met dos
gants, #£Kefteehezm4Kn^ ving^- .
cinq centimes,comme le banquier du premier. ]
Le père €ris vit trop retiré pour observer les moeufs de
• ses contemporains, toutefois, il avait: vaguement entendu
parler du luxe et des prétentions de la famille, Hargneux ,
et depuis trois mois il s'.était dit :
'•^ Voyons, il faut faire comme tout le monde. Ces Har-
gneux, d'ailleurs, sont, après tout, de bonnes gens.; je se-
; raibeareûx de leur faire plaisir;; le jour de Pâques, je leur
réserve une jolie surprise.
Pendant toutlé carême, il s'imposa un régime d'ascète ;
il mangeait fort peu, il mangea moins encore; un sou de
lait, dijux sousvde pain et beaucoup 1 de Courage soutinrent
sa faffile tnaçhirië jusqu'au samedi saint; Il était jaune et
Biàigrëj. et son pantalon gris flottait sur:.ses,jambes comme
un drapeau sut sa hampe. Mais il était tout joyeux, il avait
économisé vin£t francs, et ne doutait point'que cette som- :
me, offerte à.propos ne lui conciliât à jamais le respect et
raffëction delà loge. " ; .-
Le' soir, il acheta un 03uf de Pâques, un bel oeuf en sàcrie :i
couvert d'un papierfdoré, et y ayant introduit sa piôc'ë aeV*
vingt francs, il alla se coucher : toute la nuit il rêva du 3
vgrâcieux sourire que ne .manquerait pas de lui adresser
mademoiselle Sophônisbe, quand elle aurait reçu et ouvert ';
le présent de la poule aux oeufs d'or. " * T
Le lendemain, il attendit la jeune fille. Elle arriva vers '
les dix heures avec son balai et sa mine la plus maussade.
— Je vais bien la dérider ! pensa le :père .Gris. ; f
Et, s'approchant d'elle, lui dit d'une voix caressante ! ? ji
— Mon enfant, voilà longtemps que je songe à vous 'ré-
compenserde vestons services ; je choisis ce jour pour vous
donner une petite preuve de ma' satisfaction et de ma ré-
connaissance. ; ; ...
Tout en parlant, il glissait l'oeuf dans la poche béante ,
du tablier de Sophônisbe, et se détourriait eti s-ouriant. So-
phônisbe ditUH'TOerci bien sec, fit si. besogne et se retira.
Elle n'eut même pas l'idée, d'ouvrir l'oeuf. ; .
— Qu'est-ce qu'il veut qiie.je.fisse de cette saleté-là?
> murmura-t-elle en descendant à la loge; je donnerai çà à
un Savoyard. -
— Elle jeta dédaigneusement le cadeau sur la table et
n'y pensa plus.. Mais .M.. Hargneux, un quart d'heure apr^s,
revint du café,,e.t/çiperce^nt l'oeuf.-'' :
— Qu'éàt-ç!e^iie;fc;èst.que 'ça?dit-il eh fronçant le sour-
cil. •-■■■■. -,
—C'est ce grigou de père Gris qui m'a donné ça ce ma-
tin;, il fait ce vqu'il peut, ce pauvre diable ! il ne faut pas
,. lui.en vouloir. .■ :;:' » ; ; -r
,:, ,,,Machinalement, M. Har^eux prit l'oeuf et l'ayantouvert
y trouva la pièce;de.yi)i.gt 'francs'.'
-rn> Vingt,francs I ôvèst,pjagnifique !. c'est trop pour ma
fille.,Un^père'.de. famille doit.:. ',
'..'■/.Iln'aphey.ït'pas ^.phrase; mais prenant,le louis d'or, il
le mit dans, son'gb,ii$set.,. et l'ayant remplacé par une pièce
de dix francs, alla.faire un'e:noiivelïevisîte à son voisin
le limonadier. ; J
„, .11..venait de.quitter la loge, quand sa femme, en grande
«fiM*6'/^114^? fe .messe. ï)u premier coup • d'oeil, elle
.g%Ooe;uf,de Pâques..' :. ' ' '.'■'■'■'■ -•--■..'; =
Yr'tiif^1}?. /crià-t-elle à sa fille qui se peignait dans l'ar-
mère-boutiquè;; Sopho,. d'où vient cet oeuf? ;
; , rrr. C'est lé,père (fris-qUi iioùi. a déposé 'Cette ordure
ut.; 7^ Faudra lui .reporter ça, ma;flfle; on' ne fait' pas des
,çadeaiix,de ç&génïë-là à desgens comme nous
En même temps, elle ouvrit l'oeuf :
. ■— .©ix francs,! c'est-il, pieu, possible? Dix francs. Sopho-
■.>&mffi™*-^£}W ffShcs, .t'est bien d:ssèz'po;ut elle.
,,,Fau|..:dailleurs quelle/prenne sa part des cha&ëtde la
maison. * . : <.p-.:
. . Elle introduisiUes cinq francs dans l'oeuf, et courût lacer
le corset de sa fille Alors arriva M. Georges, lut aussi vit
le cadeau du père Gris. ;
. —-.geste,! ma. soeur, on te soigne, dit-il.
—;T:u.trouves,ça.merveilleux, toi? un oeuf de six sous
et rien, dedans! / , ■ - • ■■ • ■■- -■'''.
-- 'Rien, dedans! voyons; ce serait bicn'':.extraordi-
naire. .. '.
^imanehe f5 Mai l«m
Dcuxiônifi année j
■ H',.'!1;.'/';]. '!;■'■"; :,.'!"•''■ ;'.'. ,i-. ,- ',. '■ ■ ';/■.,; ,; ■ ;;:-;v::v!i "
<>.*'"•"'' ' " Douai, le 23 mai 1858.
/Suite:J ' -•■ ".■';:::.'.':; . /
. "ri.;*y»r'Tj*-5 •rfteW"F'X;."-':':tk'«l ■:!•:<'/; orî *!$■'■'/': ;■;'• ; ;.,ï " /''
Xotis pârto* de !k;gffàîtfë'3e?Riga!éoii*48 pipo-f
duçjîtfhi des Iiné,i et ïVbiié 'n'fe rièniàiid'oBS ^*%tti èèr-j
' Pinçât â^oriRiné. Puîssé-t-^W hé tt^ trôb^jptiaei*; dé
iGetle iCun^apce^jÇé choix prouve ^a raison^ être
; :, dans. les c ^ehy: .«oçsi|ç|e)ratî.opg' aj^iffffièàf., ^y^r,, 11
une seule tige, sans branches latéï&lfiS, auquel cai
«lie est mieux,appéciéj? par le$ açhej^sjjgl^jue U
graine produite pat*,cette ,tjgèupflut Âtçftiifippl^ïéé
Comme sentcace, ; auquelcas elle; s&vend:pla8>eïie|
ijne la ^iîtiïl rësé^vëe pftut* IW fabriques d'huilej
' 'Cette prëniiére ijràiiié, obtenue" àtec" 'là' 1 semence
eirangerel sons le noni* 'Se WMtiW ' ifaptës tytâhei
est emnloyee, concurremment avec, la arraine dé
,u,f»|gaj pour,couvrirIp^es nos ^IJtiye? d^jin^iellê
peutnien; couvrir >tTOÎg i parties, tandis qjiç. celle-ci
/> couvre la quatrième partie. .■..• .';;; • ■:. >•, \
1! La tigfesqrtieîle l«?gr(arne $apr§s tonpië donné
des bk-aiicliès et des fruits plus aboudàrtts, comme le
poirier souffreteux par comparaison avec lé 'JJb'itficjp
Vigoureux. Si On pfend (dans ces fruits la seWu-ncè
'''!;<^tte'UoHiilti^'cUltÉré^lÀ!t^ devhehhëitt «tfcorf:
piife b'ifà'n^h'taéà,' ièttè^'y^Èr^'^^? H^viîn
1 « bkutës è? lés graines plus jîetiW/ Là* mej^nfr^encé
se manifeste de plus e^ plus. Klleavan^té'ctiirtniert-
cec dei ïa seconde eiiitùre,r-aveè 'fa) gt^në*#a»r«^ ''
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■'.-; i'-f ■?;•:«;; ■•<*«!» strîr'îiîfs »»,«! jî;f| orr I-KW Wïfflo ;"\î 1
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Vers la décadence de la plante en muîtipHaht, les
génératitfnàaariS'ttÀs cuïttirès. C'est une eoftsêquenee
,'.; inimitable du i*apjitcicbcmént dés plantes; toutes jes
' fois qiiéTon a'fài? dans nos contrées dés s«itnis de lin
suffisaniinent espacés, on a obtenu des graines.pleines
ef bien iiomiies comme la graine de Riga? et les
^^plpodutts'àre^ettïèû^^^n^'u^ '
! mes aux. plantes priovenues des graines du j^ôr'<|•" i^é
pareilles expériences out é<ë tentées par plusieurs
i cullivateursj et on cite volontiers sur ce sujet l'ëxi
rpç^çnce!établie et sttiyîe, tout spécialement pour
cet objet, par Matbieu de Dombasle, d'illustie mé-
moire. "
Nous ne quitterons pas Tarticlc semence à propos
deSèkiltitfésîdtti'liny sans aborder l'explication dé
quélqnésfaîtsi»clatifs a leur emploi.
1 ''Ltt; graine de Riga donne une levée plus lente
que la graine â'bprès tonne, foutes choses étant
égales d'ailleurs.'il en est de même dans le jardi-
nage, lorsqu'on sème par comparaison une graine
Venue dans de bonnes conditions et une graine
énervée soit par lin trop grand rapprochement des
plantes, soit par une recolle trop hâtive. La culture
' dû cerfeuil présente souvent de pareils exemples. Je
ne mets pas en doute que si dans une récolte de blé,
on faisait deux parts avec les grains pleins et bien
venus* du bas de l'épi et avec les grains moins bien
"venus du Haut de l'épi, pour les semer ensuite sépa-
rément, 'on aurait une levée plus hàtivc avec les
dernières qu'avec les premières, et chacun dcVinè
' ]êà:- 3 faut çhèrèliér léà plantes 5 vigotïréusesi.
; :' lîtïe leVéëmoÏBs 1 protn^te pou^uriëni^Béespèce
de graines est en même temptf moinsï*^u$îjjei'é'o^i
'moîusunïfirt^rte^ûahtltla taîlllè jdés/plïrîtes qui
commencent à se inontret'hory'dfe terre; Il «e peut
pas en êtrenautreiHent. Une ^cnlture de lin de tonnp
ësC porfriéiette, raison moins flatteuse pour Ifoeil,!
dans le premier âge, qu'une culture de lin d'après
:-rifènne.- ' -;'; ..■ .-';,; --.- "
..." -*L',:1grÇ.nagefdu lift de tonne-doit être retardé au-
tant qrte possible, Ipçsquoii veut einpjloyejrfa grain»
-;'i(»nime: seBieaeg W&prèTtotwifiÂOn d®it;'p6uif'tou3
■ lescasj après ég^enage, conserverqnseinbjescinenccî
et débris du fruit à.l'étal de mélangé, etcrèiniseij
if. même le tout dans ; des tonnes tenues en ■ lieu sec'
Cette pratique a pour objet la meilleure conserva.;
tion des graines., On conserve pour la mêtne raison
les blés en paille jusqu'à l'approche des semailles,
lorsqu'on veut les réserver pour semence d'une année
^l'année suivante.
La gfàinç d'après tonne est aussi conservée quel-
quefois pendant 18 à 20 mois avant d'être répandue
comme semence.
Cette pratique trouve son'èxpliçatio.ii dans les
considérations suivantes. La jeune plante est toute
formée dans la graine. Elle y. sommeille à côté dé
la réserve qui doit faire sa nourriture dans le pre*
mierâge. Mais elle ne cesse pas d'être soumise,.pen-
dant ce sommeil, à la destinée finale detout ce qui a
fici La mort peut l'atteindre dans 'l'état de sommeil
comme dans l'état de veille. Les plantes les plus
faibles périssent généralement ;lës premières > et
lorsqu'après 20 mois de repos la-graine est reprise .
pour être confiée au sol, il sort de cette seineheé *
plus de plantes vigoureuses comparativement que
si elle avait été répandue un an plus tôt ; on obtient
une culture plus éfjale dans ses plantes. ; ,
Il,ne faut pas s'étonner, après cette txpositio.^, si
l'on à donne le semis des blés viçiis* :c\)n)atB;;un .
moyen de prévenir l'apparition des blés noirs dan^
les cultures. Celle pratique aiiivàit plus (jeprosélytes,
s'il n'y avait'paslai.dïm^çdjt^^l^.^s^biiîlé jrutVme^
de jauger sa semence pour chaque ïneéure déterre,
.lorsque le. blé n'a pas été conservé dans sa paille pen-
dant une année foul^ehtièfVs^Çfi^irt^^V^L'hftbi-
tude de nos cultures. La ''p^a.tMuëi<^aVâi^%é:'V>^tit
^HcoPéVëni'^tie^circ^nittoiéé^
• agricole. Lé jardinier est quelquefois éondiiit à faire
prématurément des récoltes de semenpés. ïl com-
promet par cette opération la yié de la jeune plante
':'sia>mmeUllâQ^.^éjK'daQslà;g»ih^J4i}ii^î^^ bien
que cette semence est bonneseulement"pp'u'r wnééûlr
turetrès prochaine. Elle ne germerait plus à quel* '>
que temps de là.
La graine de lin pour semence n'a pas cessé
j usquici d^ètre répandue à la volée, On a bien i n ven -
té des instruments;pour imiter, uji pareil semis.
>,Mais je.n'ai pas encore vu ces instruments .d^ns '<
notre contrée, et je n'ai pas- appris qu'ils aient été
essayés en d?autres,lieux pour lejs^niis du lin,j(,prf-
qu'pn vfiut obtenir des plantes à la fois t,rès ferries
et .parfaitement espacées, on partage la siiinenee en
ii trois portions égales et «»,'fait ilç semi| à trois re-
prises srir toute; la pièces C'estilinM qwe MQÉ pi'o-
cède pour les lins défin que les babitantsdeSomaiji
vont chercher dans les quartiers id'Avpsnëâi êtldn
Câtéau. L'étiolement dés tigesqesfc à son maximum
dans de pareilles cultures. L'inc*rustation:«letîr/;fait
défaut. Ils manquent de la rigidité sûffisa|t|« pènr
léimaintien des tiges. Il faut les ramer. ;.,ir.'
> r La jeune plante du lin ne souffre pas autant; dans
: son jeune) âge quéiiios autres plantes industrielles.
■ Cela tient a ce;qu'elle,pi!v:ote ré^iument dèssa nais-
sance.: M^iscet:effet en amènfe n^autre. Liiumidité
iiidu sol iéstï*harriéè biew )vite par les racines et par
• g...■!'„■' u,s -a.-.; :-.:■;...« .', s.»3 zvAi: a \
-1 ode l'Industrie iOA)J>^r4f»t;d«;Ra«^jBf!CaWs. \ •
L'OEUF DE PAaDES DU PÈRE GRIS. ;
r^.Granae nouvelle!, direz- vous, et "pleine d intérêt! I î
.••■^•'duiffeÔiMdùA'AHdrfdh'fcfcrïiër él
' 'éstV'dé'p^M^ J''i ;1 | '
Ah ! c'estiqbésTé!jJê¥eier*n?eyt^a,s'i§'|)tWnier;veliû ; |1
, „ç^ambrl àu1ilmët'*âWe0deil
'M^è'iîonibféulé'g^élierâtiôns de:Wéfetairés:t:JH*,à'>tu la
propriété de l'immeuble changer quatre oil-cifi'q''fois 4e .
*.!amajns.^eî;;pwr,'S^tf se soi^ 4çç|dé à UB dém§i^ge|nent Si •
Les voisins rout'surnommé lepeutperelCni.parce qu on
,i (Wilui-a janft#.« connu gué(des.vf^i^n^|f|ris..JUeé^urs de
fête, il endosse po*t&nr certain Habit; a Basques étroites, '
..„..q;ui passe Deuovou-êtéiAà.répô'quëde.iaïévôlutîob âe "
'Jùïlteïfnlal'irtfâmtfcnWyôuvenf mëieUsë'. 'et',' à vrfei'
dire, cet habi^jpJnoiii re§^M!Wé>lëtoiitf6!*Aiïe1ùt -à^uft; habit
■:7:«gtiï, •■„• -, : ;;-;,. ■ .; . ,,,,.,; ,,s,.r.
, •■:, i.Depuisjnigit.aiis, çe.brflvftbommp, aBçieàièxpeditioà-
„,-. HM^aux -flHan.(»s,,,v,it.;.en retraite : d'une trè's modiqfe
.-,;. lension/ll â'iêsnatatûtës.fës^
'' "Iè"cTi-a%ement!:' cftaio'a^îôu^và• ik'mêmeHëàré, ÏL'Mt de
chez lui, salue tôttS -Bés
, les soirs, à la même, heure, remonte à sa chambrette ius-
;;,;dtfatf ïertdem'dih'. •' ' /,':r''"'^ '• ■ !;'-'Ï. ;''•-;
'•■ ' :"!(5'%§f tè'wiMèle des'locataires; poli, discret, toujours sa- >
Vi l<'('i*- ':■'.:■ 'V.i jt:n ■ :- ■/'.-'. ....'' ,
tisfait, il yitse^Lét ne fait point de bjuit;., il n'a ni femme,
nï'çhien. enfants';, lès yisiteurs a'dsent poxiU'Éi marches
''dç'sbhesçâlierj.'pri hes^itpasou il mange ni s'il mange;
;'maîs;î^pftfè sonitefcmfe;knrêb une exactitudescraputeùsej;
: Ibref; 'personnein'iàuràit-àseiplaindre' de lui, n'était son.pô|'
,..jtier et ja famille de. san portier! ■ , ; • ', f
' économe par nécessité, il né leur donne que d'e'mincejs
étrénnes au jouir de Faii.ët huit francs partebfe ^ohr faire
sa chambre. .'.'<■■ t.; ;.'.: ' -■ '..:;; >i ; :.-!■ iv^Wi.l,:. " - .
,-^iHpitfrancs par mois! n'estfee p,as d^q^^mff Je ne .
;, çomprénds.pas lepropriétaiiç de.garder ç§èzj*^iirm$urt-
) irfê-/a;lm comme ça.^ Çavèut fairq,îe béUfg^^;4ët pas le
!i siiu.'Je vbuà'demande un peu'S'il ne pôutrfit pal,"!él vieux
!''cWquëdèht, sesaliVër' dans un hospice au, lieu dertralner
i 'ses galoches'dans notre maison! , • .' • -;
- Ainsi claibaudait depuis longtemp.s ^lle Sophônisbe, une
fort belle personne de dix-huit ans, fille de M.'Hargneux, '
concierge de.l'hôtel, et sa famille, n'avait qû'uâe;!Voix pour
nmàùdiré etiiijtirièir le pâutrè'inhocejit.*ieillard. ; '
Le père Gris n'est;ipas de sion siècle; Ilak^onnu les poè-
tiers d'autrefois, cesibraves,gens .qui,.logis dans un nid!à '
^rats, exerçaientrhùinble profession dé sàyetiërsou de tail-
'{tetirs eiïhleùx, c;oucHÉeht dans' Une soupente pareille à ip
' tîrôir,'èt fàisaiëilt dûfté l'èùf soupe: aux choux sur un pbêle .
portatif; il se sûKvient itôujours de:Pipelet etde,s| femme
• Nastasi^, et de ce polisson de Cabrioa, qui faisait avec eux
.' il'ne(sdit,pas;qafels.prsMnages.,sont41evenus;,MM. lès
cônpiïirgess'ïepresentaijits efflciels de l'autorité du proprié-
taires et administrateurs de l'immeuble dont ils se bor-
naient jadis à balayer l'escalier. Il ignbre'què
s'aperçoit pas que M. Hargneux parle politique et prend
son café après chaque repas; que madame son épouse se
lave les mains avec du savon napolitain et la figure avec
du cold-cie^m^,qtie,;nVâdê'mo}§ë'Oë'Séphéhisbe a une mon-
, tre et des br.âcelets et prétend aller au spectacle une fois
' au W^IÏSpal*sentâinevsenfi*!'que' Mi= Georges;: quieût été
: autrefois il héritier présomptifïrfnrcord-onxpaterael, met dos
gants, #£Kefteehezm4Kn^ ving^- .
cinq centimes,comme le banquier du premier. ]
Le père €ris vit trop retiré pour observer les moeufs de
• ses contemporains, toutefois, il avait: vaguement entendu
parler du luxe et des prétentions de la famille, Hargneux ,
et depuis trois mois il s'.était dit :
'•^ Voyons, il faut faire comme tout le monde. Ces Har-
gneux, d'ailleurs, sont, après tout, de bonnes gens.; je se-
; raibeareûx de leur faire plaisir;; le jour de Pâques, je leur
réserve une jolie surprise.
Pendant toutlé carême, il s'imposa un régime d'ascète ;
il mangeait fort peu, il mangea moins encore; un sou de
lait, dijux sousvde pain et beaucoup 1 de Courage soutinrent
sa faffile tnaçhirië jusqu'au samedi saint; Il était jaune et
Biàigrëj. et son pantalon gris flottait sur:.ses,jambes comme
un drapeau sut sa hampe. Mais il était tout joyeux, il avait
économisé vin£t francs, et ne doutait point'que cette som- :
me, offerte à.propos ne lui conciliât à jamais le respect et
raffëction delà loge. " ; .-
Le' soir, il acheta un 03uf de Pâques, un bel oeuf en sàcrie :i
couvert d'un papierfdoré, et y ayant introduit sa piôc'ë aeV*
vingt francs, il alla se coucher : toute la nuit il rêva du 3
vgrâcieux sourire que ne .manquerait pas de lui adresser
mademoiselle Sophônisbe, quand elle aurait reçu et ouvert ';
le présent de la poule aux oeufs d'or. " * T
Le lendemain, il attendit la jeune fille. Elle arriva vers '
les dix heures avec son balai et sa mine la plus maussade.
— Je vais bien la dérider ! pensa le :père .Gris. ; f
Et, s'approchant d'elle, lui dit d'une voix caressante ! ? ji
— Mon enfant, voilà longtemps que je songe à vous 'ré-
compenserde vestons services ; je choisis ce jour pour vous
donner une petite preuve de ma' satisfaction et de ma ré-
connaissance. ; ; ...
Tout en parlant, il glissait l'oeuf dans la poche béante ,
du tablier de Sophônisbe, et se détourriait eti s-ouriant. So-
phônisbe ditUH'TOerci bien sec, fit si. besogne et se retira.
Elle n'eut même pas l'idée, d'ouvrir l'oeuf. ; .
— Qu'est-ce qu'il veut qiie.je.fisse de cette saleté-là?
> murmura-t-elle en descendant à la loge; je donnerai çà à
un Savoyard. -
— Elle jeta dédaigneusement le cadeau sur la table et
n'y pensa plus.. Mais .M.. Hargneux, un quart d'heure apr^s,
revint du café,,e.t/çiperce^nt l'oeuf.-'' :
— Qu'éàt-ç!e^iie;fc;èst.que 'ça?dit-il eh fronçant le sour-
cil. •-■■■■. -,
—C'est ce grigou de père Gris qui m'a donné ça ce ma-
tin;, il fait ce vqu'il peut, ce pauvre diable ! il ne faut pas
,. lui.en vouloir. .■ :;:' » ; ; -r
,:, ,,,Machinalement, M. Har^eux prit l'oeuf et l'ayantouvert
y trouva la pièce;de.yi)i.gt 'francs'.'
-rn> Vingt,francs I ôvèst,pjagnifique !. c'est trop pour ma
fille.,Un^père'.de. famille doit.:. ',
'..'■/.Iln'aphey.ït'pas ^.phrase; mais prenant,le louis d'or, il
le mit dans, son'gb,ii$set.,. et l'ayant remplacé par une pièce
de dix francs, alla.faire un'e:noiivelïevisîte à son voisin
le limonadier. ; J
„, .11..venait de.quitter la loge, quand sa femme, en grande
«fiM*6'/^114^? fe .messe. ï)u premier coup • d'oeil, elle
.g%Ooe;uf,de Pâques..' :. ' ' '.'■'■'■'■ -•--■..'; =
Yr'tiif^1}?. /crià-t-elle à sa fille qui se peignait dans l'ar-
mère-boutiquè;; Sopho,. d'où vient cet oeuf? ;
; , rrr. C'est lé,père (fris-qUi iioùi. a déposé 'Cette ordure
ut.; 7^ Faudra lui .reporter ça, ma;flfle; on' ne fait' pas des
,çadeaiix,de ç&génïë-là à desgens comme nous
En même temps, elle ouvrit l'oeuf :
. ■— .©ix francs,! c'est-il, pieu, possible? Dix francs. Sopho-
■.>&mffi™*-^£}W ffShcs, .t'est bien d:ssèz'po;ut elle.
,,,Fau|..:dailleurs quelle/prenne sa part des cha&ëtde la
maison. * . : <.p-.:
. . Elle introduisiUes cinq francs dans l'oeuf, et courût lacer
le corset de sa fille Alors arriva M. Georges, lut aussi vit
le cadeau du père Gris. ;
. —-.geste,! ma. soeur, on te soigne, dit-il.
—;T:u.trouves,ça.merveilleux, toi? un oeuf de six sous
et rien, dedans! / , ■ - • ■■ • ■■- -■'''.
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