Lundi 28 Janvier 1895.
Le Numéro 5> Centimes
62e ANNÉE. Nouvelle Série, n° 975.
EMILE DE GIRABDUf
Fondateur
HENRI DELAMAER
Administrateur
1X3 ANNONCES ET RÉCLAMES SONT REÇHŒ
A.TXS. bureaux de « la Pressa^
et chez MM. Ch. Lagrange, Cerf et C'«
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Dollingea et C°, 16, rue Grange-Batelier©
Administration: 12, pue du Croissant, 1S\ ,1
MAUBICE DE LA F ARGUS
Directeur
HENBI BRÉMONTIER-
Séculaire de 2s rédaction
*30NNEMENTS
Trois mois, six mois, un an«
pAW8 » e"fr. "9 & 80 li"fi:
Départements B'ft. 11 & » 22 fr.
Étranger Le port en an.
Rédaction 12, rue du Croissant, 12
L ymm |
m Sir John Ribot"!
Si l'honorable M. Ribot aime l'An-
gleterre aussi tendrement que le pré-
tendent ses adversaires politiques, il
doit être bien heureux aujourd'hui
« Candidat d'outre-Manche, ministre-
anglais, etc., etc. », telles sont les épi-
thètes avec lesquelles la presse fran-
caise a accueilli la nouvelle de la for-
mation du cabinet Ribot.
Les journaux, nous devons le cons-
tater, se montrent très durs pour le
nouveau président du conseil. Furieux
de l'échec de la combinaison Bour-
geois, les radicaux déclarent en chceur
qu'il serait bon de se préoccuper dès
maintenant de la succession de' M. Ri-
bot, qui « appartient à la catégorie dès
constipés et n'a jamais été qu'un -fruit'
sec ».
C'est donc sous les plus mauvais
auspices que « l'anglophile Ribot »
prend la direction des affaires dans un
moment très difficile. L'impartialité de
ce journal nous' fait' toutefois un de-
voir de constater que les noms dë^cer-
tains collaborateurs de" M. Ribot n'ont
pas reçu de l'opinion publique un ac-
cueil aussi frais que celui réservé à leur
chef de file. MM.Leygues et Hanotaux,
qui ont donné des preuves de courage
et de fermeté, ont une bonne presse,
ainsi que les titulaires des ministères
de la guerre et de la marine, que les
patriotes craignaient de voir confier à
des civils aussi peu capables de pré-
parer et de diriger notre expédition à
Madagascar que de présider au travail
quotidien qui s'élabore dans les bu-
reaux du boulevard Saint-Germain et
de la rue Royale.
Personne ne 'saurait pronostiquer
ce que nous réserve la séance de de-
main, à la Chambre, et l'issue qui sera
donnée à l'interpellation de M. Goblet
sur la politique intérieure.
Nous avons un cabinet, c'est cer-
tain. Aurons-nous une- majorité pour
soutenir le cabinet? C'est plus que dou-
teux M. F.
DERNIERES NOUVELLES
La réunion àe ce matin
̃ Les ministres ont tenu ce matin une pre-
mière conférence au domicile personnel de
M. Ribot, rue de Tournon.
Le nouveau cabinet, devant avoir presque
immédiatement l'occasion de s'expliquer de-
vant les Chambres sur sa politique générale,
ne fera très probablement pas la déclaration
ministérielle d'usage.
Les ministres se sont réunis cet après-
midi, à cinq heures, à l'Elysée, sous la pré-v
sidence de M. Félix Faure, pour prendre con-
naissance du Message présidentiel.
Convocation des Chambres
Les Chambres sont convoquées pour de-
toain lundi, à deux heures et demie. -J
L'ordre du jour porte
« Communication du gouvernement. »
La première sortie du Président
M. Félix Faure a fait, cet après-midi, à
leux heures, une promenade en voiture.
Eéception diplomatique
La. réception diplomatique, retardée par
suite delà crise ministérielle, aura lieu mardi
prochain. Les ambassadeurs et les ministres
plénipotentiaires, accrédités' auprès de la
République française, introduits par le
comte de Bourqueney et M. Armand Mollard,
directeur et sous-chef du protocole, seront
reçus, dans -le grand salon du-rez-de-chaus-
sée, par le président de la République.
Mgr Ferrata, nonce apostolique, doyen du
corps diplomatique, prononcera une allocu- l -e
tioii à laquelle M. Félix Faure répondra. J
Les honneurs militaires, à l'arrivée et au
départ des ambassadeurs, seront rendus par
la compagnie de garde à l'Elysée.
Au bal de l'Opéra ̃:
Vers deux heures du matin, un buste en
marbre, placé dans la première galerie don-
nant accès au bal de l'Opéra, est tombé sur u
le pied de Mme Denise Sureau, née Cadar, ij
âgée de cinquante ans, femme de ménage.
"Mme Sureau, blessée assez gravement, a tE
été transportée à l'hôpital Saint-Louis, dans ei
une voiture des Ambulances urbaines.
M. Ribot
PRÉSIDENT DU CONSEIL ET MINISTRE
DES FINANCES
I Ri 1 SERBIE A PARIS
L
Le roi Alexandre de Serbie, qui avait quitté
son royaume vendredi soir ,-pour venir en
France rendre visite à sa mère la reine Na-
thalie, actuellement à Biarritz, est arrivé ce
matin à Paris par l'Orient-Express.
Pour la circonstance, un salon de récep-
tion avait été richement installé dans une
des salles d'attente par les soins du conseil
d'administration de la Compagnie de l'Est.
Dans ce salon se tenaient, en attendant
l'arrivée du train MM. le coiite de Takovo
(le roi Milan), père du jeune souverain; le
colonel Chamoin,représentant M.le président
de la République; de Bourqueney, directeur
du protocole, représentant le ministre des
affaires étrangères Laurent, secrétaire gé-
néral de la préfecture de police, délégué par
M. Lépine, indisposé Picard, chef de l'ex-
ploitation de la Compagnie de l'Est; le colo-
nel Frassanovitch, ministre plénipotentiaire
de Serbie à Paris; Odavitch, secrétaire;
Dragomir Yankovitch, attaché, et plusieurs
notabilités de la colonie serbe.
Sur les quais se pressaient environ deux
cents jeunes Serbes, pour la plupart étudiants
à Paris.
A huit heures quarante-sept, le train était
annoncé de Meaux avec treize minutes de re-
M. Hanotaux
MINISTRE DBS AFFAIRES ÉDRANGBRES
tard tous les personnages présents se ren-
daient sur le quai d'arrivée et, à neuf heures
exactement, l'Orient-Express entrait en gare.
Aussitôt, que le convoi fut arrêté, le roi
Alexandre qui portait un pardessus re-
haussé d'astrakan et une toque de voyage en
fourrure, descendit de, wagon et se jeta dans
les bras de son père, qui l'embrassa sur les
deux joues à plusieurs reprises, tandis que
tous les témoins de cette touchante scène se
découvraient respectueusement.
Le comte de Takovo présenta ensuite au
jeune souverain le directeur du protocole,
qui à son tour lui présenta successivement
toutes les notabilités auxquelles celui-ci
serra la "main. A son tour, ie roi Alexandre
présenta les personnes de sa suite.
Les présentations faites, M. Picard con-
duisit le royal voyageur dans le salon, tandis
que les membres do la colonie serbe lui fai-
saient une bruyante ovation au dehors.
Après s'être reposé un instant et avoir
causé avec 'les -personnes-. qui -l'entouraient,
le roi a pris place avec son pèi-e dans un
coupé attelé de deux superbes chevaux ei
LE PORTRAIT DU JOUR
Les origines de M. de
Giers étaient suédoises.
Un des membres de sa.
famille était allé s'établir
en Russie sous le règne
d'Anna Ivanowna.
Le jeune de Giers, à
dix-huit ans, entra dans
l'administration et, jus-
qu'en 1875, alla à travers
l'Europe, de consulats en
légations et de légations
en consulats.
A cette époque, il fut
nommé adjoint du minis-
SgJ^WW?rl^!iL^JJJuv4^^JJ;W^!qjj^vSg!3gg
s'est rendu à l'hôtel que l'ex-roi Milan habite
avenue du Bois-de-Boulogne.
A son départ, les curieux, au nombre de
deux cents environ, qui stationnaient dans la
cour, l'ont salué.
A l'occasion de l'arrivée du roi Alexandre,
un service d'ordre spécial avait été organisé
M. Leygues'
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR
par les soins de MM. Gaillot, chef de la po-
lice municipale, Touny, commissaire divi-
sionnaire, et Sens, commissaire de surveil-
lance spéciale.
Il était dirigé par MM. Durand, officier de
paix, et Embredane, inspecteur principal du
dixième arrondissement, et Walter, commis-
saire adjoint à la gare du Nord. Ces mes-
sieurs avaient sous leurs ordres de nom-
breux agents des dixième et onzième arron-
dissements.
LË~IYSTBRB BE LA BEI BUHOIS
ISéeoas'î'eï'îe «S'sssa cadavre
Ce matin, l'attention du gardien de la paix
Charles Brochard était attirée par une forme
indécise,- gisant dans le passage du Chef-de-
la-Vilie, près la rue Dunois, dans un terrain
vague.
S'étant approché, il put se rendre compte
que ce qu'il avait pris tout d'abord pour un
amas de vêtements n'était autre que le ca-
davre d'un homme jeune encore et vêtu en
ouvrier.
Le commissaire de police, prévenu aussi-
tôt, se transporta sur les lieux, pendant
qu'on envoyait, en toute hâte, chercher un
médecin.
Au premier abord, celui-ci n'a pu se pro-
noncer sur les causes de la mort de cet in-
connu.
Y a-t-il eu crime ou simplement suicide? 2
Rn mystère profond plane sur cette affaire.
Les commentaires allant leur train, les
hypothèses les plus vagues et les. plus- di-
verses se font jour dans le quartier, où ré-
gne une grande émotion.
Le commissaire de police a fait transpor-
ter le corps de la victime à la Morgue aux
fins d'autopsie légale.
On saura demain à quoi s'en tenir sur cette
étrange découverte.
LA BUmmi PB M. 1 SMS
Le rôle de M. de Giers pendant les cin-
quante et quelques années qu'il passa dans
la diplomatie, mérite une plus longue étude,
et maintenant que nous avons montré le mi-
nistre des affaires étrangères dans ses der-
nières années, complétons sa biographie.
En 1841, M. de Giers était attaché au con-
sulat russe en Moldavie.
Après cette époque il se spécialisa dans
l'étude de la question d'Orient, question qui
joue un si grand rôle non seulement en Rus-
sie, mais en Europe même.
En effet, nous retrouvons, M. de Giers en
1848, au quartier général '.de.' l'armée russe,
opérant contre les Hongrois j enl85Q, premier
tre des affaires étrangè-
res, qui était alors le.
prince Gortschakoff.
Enfin, le n avril 1882,
il était nommé titulaire
des affaires étrangères.
A la vérité, on peut
dire que, depuis le Con-
grès de Berlin, il occu-
pait cet emploi.
'/& On se souvient certai-
W
S§/nernent de la circulaire
???.
^'iï qu'il adressa aux puis-
!ij!l sances lors de l'avène-
J'ï ment d'Alexandre III,
secrétaire à l'ambassade de Constantinople
en 1853, il dirige la chancellerie du plénipo-
tentiaire russe en Moldo-Valachie, et y est
mêlé à tous les incidents qui précèdent la
guerre d'Orient.
En 1856, M. de Giers part à la tête du con-
sulat d'Egypte, puis retient en Valachie en
M. Poincaré
MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
1858 et part pour Téhéran comme ministre
plénipotentiaire en 1863, où il prépare le dé-
veloppement triomphant de l'influence russe
en Asie centrale, de 1869 à 1875.
Sa gestion en Perse fut admirable.
Lorsque les bases de l'influence russe fu-
rent bien assises en Orient, M. de Giers fut
envoyé à Berne, où il resta jusqu'en 1872 et
où il fut remplacé par le fils du prince Gort-
chakoff. •
En Europe
II est alors envoyé à Stockholm-, qu'il
quitte en 1875 pour devenir chef des affaires
asiatiques; c'est ainsi qu'il eut à traiter, avec
l'Angleterre, de questions particulièrement
délicates.
En 1876, grâce à cette première mission,
il est désigné pour remplacer le prince de
Gortchakoff, pendant les absences de celui-
ci. C'est ainsi qu'il était le véritable ministre
des affaires étrangères lorsqu'éclata la guerre
entre la Russie et la Turquie.
Enfin, en 1882, il devenait titulaire de l'em-
ploi et avait alors à s'occuper des questions
occidentales, qu'il paraissait ignorer.
Grâce à son esprit d'assimilation, M. de
Giers se mit très vite au courant à la
vérité, le tsar était lui-même son propre mi-
nistre des affaires étrangères. Il savait ce
qu'il voulait et M. de Giers ne fut sans doute
jamais obligé de le renseigner sur ce qu'il
avait à faire.
On prétend, à cette occasion, que M. de
Giers n'avait jamais été un très chaud parti-
san de l'alliance franco -russe.
Qu'en sait-on ?.
80,000 FRANCS DE FAUSSES TRAITES
A la suite de nombreuses plaintes éma-
nant de commerçants en relations d'affaires
avec M. M. négociant en grains, rue des
Abbesses, M. Garnot, commissaire de police
du quartier des Grandes-Carrières, a mis
hier celui-ci en état d'arrestation.
L'enquête à laquelle s'est livré le magis-
trat a établi' que M. M. aurait mis en circu-
lation pour 80,000 francs de traites fausses.
Cette arrestation a causé à Montmartre,
où M. M. était très connu, une émotion fa-
cile à comprendre. ̃'̃̃
L'enquête se poursuit activement.
1i1~ tHUi:JIÜ~ l~ !J v~
Une des épouses du chérif d'Ouezzaa est
en ce moment à Paris, où elle a été reçue
par le ministre' des affaires 'étrangères avec
les honneurs rendue .aux princesses étran-.
gères. ̃ :• •' ̃ ̃ ̃
Rappelons ce qu'est le chérifat d'Ouezzan
Située au sud-est de Tanger, sur la frontière
de l'Algérie et du Maroc, laprovince d'Ouez-
zan est un des gros marabouts du Maroc, qui
est toujours resté fidèle au sultan.
Les chorfo (pluriel de chérif), qui sont ap-
pelés aussi vicaires de Mahomet, sont les
descendants des disciples du prophète, et les
hommes de ces familles sont. par droit de
naissance, chefs religieux et civils de leurs
provinces leur influence est souvent très
grande, c'.est le cas pour le chérif d'Ouezzan.
Le père du chérif actuel a été le chef du
parti qui a toujours soutenu, au Maroc, la
politique conciliatrice et civilisatrice de la
France.
Le fils dont l'épouse est en ce moment à
Paris a continué l'œuvre entrepriee par le
père, et le gouvernement français lui a tou-
jours prodigué les marques de sa sympa-
thie.
En ce moment l'épouse du chérif d'Ouez-
zan est venue à Paris pour s'occuper de l'é-
ducation de ses enfants, dont l'aîné, héritier
présomptif du titre de chérif d'Ouezzan, est
un des meilleurs élèves étrangers sortis de
notre Ecole d'application de Saumur..
Un attaché du protocole a été spécialement
chargé de conduire l'épouse du chérif dans
nos principaux théâtres, notamment à l'O-
péra, l'Opéra-Comique et les théâtres de
genre.
A L'ÉGOLS POLYTECHNIQUE
L'assemblée générale annuelle de l'Asso-
ciation amicale des anciens élèves de l'Ecole
polytechnique a eu lieu aujourd'hui, à deux
heures, dans l'amphithéâtre de l'école.
M. le général Mercier, ancien ministre de
la guerre, présidait, assisté de MM. Bouquet
de la Grye, membre de l'Institut, président
de la Société; Vigo-Roussillon, -contrôleur
généralde l'armée, .vice-président Claude
Lafontaine, trésorier Brisac, secrétaire; et
le colonel Laussédat, directeur du conserva-
toire des Arts-et-Métiers.
Le général André, directeur de l'école,
étant légèrement indisposé, s'était fait ex-
cuser.
M. le général Mercier, dans un discours
très applaudi, a fait un court historique de
l'association. Il a rendu hommage au rôle
utile et bienfaisant des anciens polytechni-
ciens, dans toutes les carrières auxquelles
ils sont préparés armée, science, industrie.
M- Brisac, secrétaire, a procédé ensuite à la
lecture du rapport annuel et du compte rendu
financier.
M. Brisac a ensuite prononcé l'éloge funè-
bre des membres morts dans l'année, au
premier rang desquels il a placé M. Carnot,
le regretté président de la République, et M.
Blondeau, intendant générai, président de
section au conseil d'Etat.
Sur l'initiative de M.Gariel, ingénieur, pro-
fesseur à la Faculté, il va être formé un
groupe parisien des anciens polytechniciens
habitant Paris, au nombre de 1,500 environ,
afin, par des réunions fréquentes, de resser-
rer, les liens, de; camaraderie qui les unis-
sent, ̃- -̃̃ ̃̃•̃̃̃-̃ ̃ •:̃-̃ ̃̃̃
Revue ''de la Presse
LES JOURNAUX DE CE SOIR
ï
̃ Le ministère Ribot
De la France:
Il importe que les patriotes du Parlement
suivent, d'un œil attentif, tous les agisse-
ments de sa politique extérieure. On ne doit
pas oublier une seconde que ,par atavisme,
par éducation, par goût, par toutes ses rela-
tions, M. Ribot est plus anglais que Rose«
bery lui-même.
De Paris, sur le même sujet
La personnalité de M. Ribot, quelles qua
soient les attaques dont on l'accueille, ins«
pire une confiance qui, dans les circons-
tances où nous sommes, a bien son prix. La
probité de M. Ribot, sa loyauté, son esprit de
justice, ne sont mis en doute par personne,
pas même par ses ennemis.
On ne dira pas de lui ce qu'on dit, non sans
raison peut-être, de son prédécesseur, à sa-
voir qu'il a joué sans trop de scrupule les.
Machiavel. Et nous pouvons espérer que la
campagne féroce de dénigrement, de calom-
nie, de persécution haineuse' contre tout ce
qui marquait parmi les vieux républicains,
sera close une fois pour toutes.
Du Jour
M. Ribot représentait une autre politiqua
et a su prouver qu'il était animé d'une autre
résolution. Il a, en vingt-quatre heures, cons-
titué un ministère où des bonnes volontés
affirmées de toutes parts se sont associées
pour une besogne commune. Ce ministère-là
fera de la concentration après sans l'avoir
autant annoncé avant.
En tous cas, on peut l'attendre avec con-
fiance à ses actes, et c'est ce que nous fe-.
rons pour notre part, heureux de retrouver
quelques-uns des hommes de talent qui ont
marqué dans la précédente administration,
et certain des loyales intentions de leurs
nouveaux collègues..
La mort de M. de Giers
De la Patrie, sous la signature de M. Mil-
levoye
La mort de M. de Giers ne modifiera pas la
politique extérieure de la Russie, et nechan-
gera rien aux dispositions amicales du tsar
Nicolas II à l'égard de la France. La France
n'en doit pas moins saluer avec une sympa-
thie respectueuse la mémoire du ministre
qui fut l'interprète consciencieux des pen-
sées et des volontés d'Alexandre III.
Le noble empereur qui sut préparer et
vouloir l'union de son empire avec la dé«
mocratie française fut bien servi et fidèle-
ment obéi par M. de Giers.
De la Gazelle de France
Félix Faure ne pouvait avoir la main plus
heureuse. Il a fait choix, au gré des socia-
listes, de la meilleure peau du troupeau mi-
nistrâble.
Avec Ribot, le jeu des massacres ne va pas
chômer.
C'est M. Goblet qui ouvrira le feu.
Reste à savoir comment pourra se former
une majorité autour d'un Ribot [
De la Liberté
M. Ribot, dont tout le monde connaît et
apprécie la très grande expérience parle-
mentaire, était, dans les circonstances diffi-
ciles où nous nous trouvons, l'homme le plus
capable de réussir dans la tâche qui lui. a été
confiée et le mieux placé pour réunir les
concours nécessaires et raffermir les divers
éléments de la majorité gouvernementale.
C'est un homme d'autorité, mais c'est un
libéral qui n'est pas antipathique à la plu-
part des radicaux et quC même, depuis un
certain temps, a accentué ses tendances
progressistes. Il peut certainement rendre
plus faciles les rapports entre les fractions
malléables des deux groupes principaux du
parti républicain.
Du 7'emps
.C'est, comme on le voit, un cabinet da
concentration, dont le rôle essentiel doit
être de redonner aux républicains confiance
en eux-mêmes et dans l'avenir. A ce point
de vue, il lui appartient de signaler avec
précision sur quel point l'accord peut aisé-
ment s'établir, afin de constituer une véri-
table majorité de gouvernement.
S'il n'a peut-être pas à faire de grandes
choses, il a du moins à faire des choses très
utiles et très pressantes c'est assez pour
que les Chambres et le pays l'accueillent
avec sympathie et que tous les bons ci-
toyens s'emploient à seconder ses efforts.
Le Numéro 5> Centimes
62e ANNÉE. Nouvelle Série, n° 975.
EMILE DE GIRABDUf
Fondateur
HENRI DELAMAER
Administrateur
1X3 ANNONCES ET RÉCLAMES SONT REÇHŒ
A.TXS. bureaux de « la Pressa^
et chez MM. Ch. Lagrange, Cerf et C'«
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Dollingea et C°, 16, rue Grange-Batelier©
Administration: 12, pue du Croissant, 1S\ ,1
MAUBICE DE LA F ARGUS
Directeur
HENBI BRÉMONTIER-
Séculaire de 2s rédaction
*30NNEMENTS
Trois mois, six mois, un an«
pAW8 » e"fr. "9 & 80 li"fi:
Départements B'ft. 11 & » 22 fr.
Étranger Le port en an.
Rédaction 12, rue du Croissant, 12
L ymm |
m Sir John Ribot"!
Si l'honorable M. Ribot aime l'An-
gleterre aussi tendrement que le pré-
tendent ses adversaires politiques, il
doit être bien heureux aujourd'hui
« Candidat d'outre-Manche, ministre-
anglais, etc., etc. », telles sont les épi-
thètes avec lesquelles la presse fran-
caise a accueilli la nouvelle de la for-
mation du cabinet Ribot.
Les journaux, nous devons le cons-
tater, se montrent très durs pour le
nouveau président du conseil. Furieux
de l'échec de la combinaison Bour-
geois, les radicaux déclarent en chceur
qu'il serait bon de se préoccuper dès
maintenant de la succession de' M. Ri-
bot, qui « appartient à la catégorie dès
constipés et n'a jamais été qu'un -fruit'
sec ».
C'est donc sous les plus mauvais
auspices que « l'anglophile Ribot »
prend la direction des affaires dans un
moment très difficile. L'impartialité de
ce journal nous' fait' toutefois un de-
voir de constater que les noms dë^cer-
tains collaborateurs de" M. Ribot n'ont
pas reçu de l'opinion publique un ac-
cueil aussi frais que celui réservé à leur
chef de file. MM.Leygues et Hanotaux,
qui ont donné des preuves de courage
et de fermeté, ont une bonne presse,
ainsi que les titulaires des ministères
de la guerre et de la marine, que les
patriotes craignaient de voir confier à
des civils aussi peu capables de pré-
parer et de diriger notre expédition à
Madagascar que de présider au travail
quotidien qui s'élabore dans les bu-
reaux du boulevard Saint-Germain et
de la rue Royale.
Personne ne 'saurait pronostiquer
ce que nous réserve la séance de de-
main, à la Chambre, et l'issue qui sera
donnée à l'interpellation de M. Goblet
sur la politique intérieure.
Nous avons un cabinet, c'est cer-
tain. Aurons-nous une- majorité pour
soutenir le cabinet? C'est plus que dou-
teux M. F.
DERNIERES NOUVELLES
La réunion àe ce matin
̃ Les ministres ont tenu ce matin une pre-
mière conférence au domicile personnel de
M. Ribot, rue de Tournon.
Le nouveau cabinet, devant avoir presque
immédiatement l'occasion de s'expliquer de-
vant les Chambres sur sa politique générale,
ne fera très probablement pas la déclaration
ministérielle d'usage.
Les ministres se sont réunis cet après-
midi, à cinq heures, à l'Elysée, sous la pré-v
sidence de M. Félix Faure, pour prendre con-
naissance du Message présidentiel.
Convocation des Chambres
Les Chambres sont convoquées pour de-
toain lundi, à deux heures et demie. -J
L'ordre du jour porte
« Communication du gouvernement. »
La première sortie du Président
M. Félix Faure a fait, cet après-midi, à
leux heures, une promenade en voiture.
Eéception diplomatique
La. réception diplomatique, retardée par
suite delà crise ministérielle, aura lieu mardi
prochain. Les ambassadeurs et les ministres
plénipotentiaires, accrédités' auprès de la
République française, introduits par le
comte de Bourqueney et M. Armand Mollard,
directeur et sous-chef du protocole, seront
reçus, dans -le grand salon du-rez-de-chaus-
sée, par le président de la République.
Mgr Ferrata, nonce apostolique, doyen du
corps diplomatique, prononcera une allocu- l -e
tioii à laquelle M. Félix Faure répondra. J
Les honneurs militaires, à l'arrivée et au
départ des ambassadeurs, seront rendus par
la compagnie de garde à l'Elysée.
Au bal de l'Opéra ̃:
Vers deux heures du matin, un buste en
marbre, placé dans la première galerie don-
nant accès au bal de l'Opéra, est tombé sur u
le pied de Mme Denise Sureau, née Cadar, ij
âgée de cinquante ans, femme de ménage.
"Mme Sureau, blessée assez gravement, a tE
été transportée à l'hôpital Saint-Louis, dans ei
une voiture des Ambulances urbaines.
M. Ribot
PRÉSIDENT DU CONSEIL ET MINISTRE
DES FINANCES
I Ri 1 SERBIE A PARIS
L
Le roi Alexandre de Serbie, qui avait quitté
son royaume vendredi soir ,-pour venir en
France rendre visite à sa mère la reine Na-
thalie, actuellement à Biarritz, est arrivé ce
matin à Paris par l'Orient-Express.
Pour la circonstance, un salon de récep-
tion avait été richement installé dans une
des salles d'attente par les soins du conseil
d'administration de la Compagnie de l'Est.
Dans ce salon se tenaient, en attendant
l'arrivée du train MM. le coiite de Takovo
(le roi Milan), père du jeune souverain; le
colonel Chamoin,représentant M.le président
de la République; de Bourqueney, directeur
du protocole, représentant le ministre des
affaires étrangères Laurent, secrétaire gé-
néral de la préfecture de police, délégué par
M. Lépine, indisposé Picard, chef de l'ex-
ploitation de la Compagnie de l'Est; le colo-
nel Frassanovitch, ministre plénipotentiaire
de Serbie à Paris; Odavitch, secrétaire;
Dragomir Yankovitch, attaché, et plusieurs
notabilités de la colonie serbe.
Sur les quais se pressaient environ deux
cents jeunes Serbes, pour la plupart étudiants
à Paris.
A huit heures quarante-sept, le train était
annoncé de Meaux avec treize minutes de re-
M. Hanotaux
MINISTRE DBS AFFAIRES ÉDRANGBRES
tard tous les personnages présents se ren-
daient sur le quai d'arrivée et, à neuf heures
exactement, l'Orient-Express entrait en gare.
Aussitôt, que le convoi fut arrêté, le roi
Alexandre qui portait un pardessus re-
haussé d'astrakan et une toque de voyage en
fourrure, descendit de, wagon et se jeta dans
les bras de son père, qui l'embrassa sur les
deux joues à plusieurs reprises, tandis que
tous les témoins de cette touchante scène se
découvraient respectueusement.
Le comte de Takovo présenta ensuite au
jeune souverain le directeur du protocole,
qui à son tour lui présenta successivement
toutes les notabilités auxquelles celui-ci
serra la "main. A son tour, ie roi Alexandre
présenta les personnes de sa suite.
Les présentations faites, M. Picard con-
duisit le royal voyageur dans le salon, tandis
que les membres do la colonie serbe lui fai-
saient une bruyante ovation au dehors.
Après s'être reposé un instant et avoir
causé avec 'les -personnes-. qui -l'entouraient,
le roi a pris place avec son pèi-e dans un
coupé attelé de deux superbes chevaux ei
LE PORTRAIT DU JOUR
Les origines de M. de
Giers étaient suédoises.
Un des membres de sa.
famille était allé s'établir
en Russie sous le règne
d'Anna Ivanowna.
Le jeune de Giers, à
dix-huit ans, entra dans
l'administration et, jus-
qu'en 1875, alla à travers
l'Europe, de consulats en
légations et de légations
en consulats.
A cette époque, il fut
nommé adjoint du minis-
SgJ^WW?rl^!iL^JJJuv4^^JJ;W^!qjj^vSg!3gg
s'est rendu à l'hôtel que l'ex-roi Milan habite
avenue du Bois-de-Boulogne.
A son départ, les curieux, au nombre de
deux cents environ, qui stationnaient dans la
cour, l'ont salué.
A l'occasion de l'arrivée du roi Alexandre,
un service d'ordre spécial avait été organisé
M. Leygues'
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR
par les soins de MM. Gaillot, chef de la po-
lice municipale, Touny, commissaire divi-
sionnaire, et Sens, commissaire de surveil-
lance spéciale.
Il était dirigé par MM. Durand, officier de
paix, et Embredane, inspecteur principal du
dixième arrondissement, et Walter, commis-
saire adjoint à la gare du Nord. Ces mes-
sieurs avaient sous leurs ordres de nom-
breux agents des dixième et onzième arron-
dissements.
LË~IYSTBRB BE LA BEI BUHOIS
ISéeoas'î'eï'îe «S'sssa cadavre
Ce matin, l'attention du gardien de la paix
Charles Brochard était attirée par une forme
indécise,- gisant dans le passage du Chef-de-
la-Vilie, près la rue Dunois, dans un terrain
vague.
S'étant approché, il put se rendre compte
que ce qu'il avait pris tout d'abord pour un
amas de vêtements n'était autre que le ca-
davre d'un homme jeune encore et vêtu en
ouvrier.
Le commissaire de police, prévenu aussi-
tôt, se transporta sur les lieux, pendant
qu'on envoyait, en toute hâte, chercher un
médecin.
Au premier abord, celui-ci n'a pu se pro-
noncer sur les causes de la mort de cet in-
connu.
Y a-t-il eu crime ou simplement suicide? 2
Rn mystère profond plane sur cette affaire.
Les commentaires allant leur train, les
hypothèses les plus vagues et les. plus- di-
verses se font jour dans le quartier, où ré-
gne une grande émotion.
Le commissaire de police a fait transpor-
ter le corps de la victime à la Morgue aux
fins d'autopsie légale.
On saura demain à quoi s'en tenir sur cette
étrange découverte.
LA BUmmi PB M. 1 SMS
Le rôle de M. de Giers pendant les cin-
quante et quelques années qu'il passa dans
la diplomatie, mérite une plus longue étude,
et maintenant que nous avons montré le mi-
nistre des affaires étrangères dans ses der-
nières années, complétons sa biographie.
En 1841, M. de Giers était attaché au con-
sulat russe en Moldavie.
Après cette époque il se spécialisa dans
l'étude de la question d'Orient, question qui
joue un si grand rôle non seulement en Rus-
sie, mais en Europe même.
En effet, nous retrouvons, M. de Giers en
1848, au quartier général '.de.' l'armée russe,
opérant contre les Hongrois j enl85Q, premier
tre des affaires étrangè-
res, qui était alors le.
prince Gortschakoff.
Enfin, le n avril 1882,
il était nommé titulaire
des affaires étrangères.
A la vérité, on peut
dire que, depuis le Con-
grès de Berlin, il occu-
pait cet emploi.
'/& On se souvient certai-
W
S§/nernent de la circulaire
???.
^'iï qu'il adressa aux puis-
!ij!l sances lors de l'avène-
J'ï ment d'Alexandre III,
secrétaire à l'ambassade de Constantinople
en 1853, il dirige la chancellerie du plénipo-
tentiaire russe en Moldo-Valachie, et y est
mêlé à tous les incidents qui précèdent la
guerre d'Orient.
En 1856, M. de Giers part à la tête du con-
sulat d'Egypte, puis retient en Valachie en
M. Poincaré
MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
1858 et part pour Téhéran comme ministre
plénipotentiaire en 1863, où il prépare le dé-
veloppement triomphant de l'influence russe
en Asie centrale, de 1869 à 1875.
Sa gestion en Perse fut admirable.
Lorsque les bases de l'influence russe fu-
rent bien assises en Orient, M. de Giers fut
envoyé à Berne, où il resta jusqu'en 1872 et
où il fut remplacé par le fils du prince Gort-
chakoff. •
En Europe
II est alors envoyé à Stockholm-, qu'il
quitte en 1875 pour devenir chef des affaires
asiatiques; c'est ainsi qu'il eut à traiter, avec
l'Angleterre, de questions particulièrement
délicates.
En 1876, grâce à cette première mission,
il est désigné pour remplacer le prince de
Gortchakoff, pendant les absences de celui-
ci. C'est ainsi qu'il était le véritable ministre
des affaires étrangères lorsqu'éclata la guerre
entre la Russie et la Turquie.
Enfin, en 1882, il devenait titulaire de l'em-
ploi et avait alors à s'occuper des questions
occidentales, qu'il paraissait ignorer.
Grâce à son esprit d'assimilation, M. de
Giers se mit très vite au courant à la
vérité, le tsar était lui-même son propre mi-
nistre des affaires étrangères. Il savait ce
qu'il voulait et M. de Giers ne fut sans doute
jamais obligé de le renseigner sur ce qu'il
avait à faire.
On prétend, à cette occasion, que M. de
Giers n'avait jamais été un très chaud parti-
san de l'alliance franco -russe.
Qu'en sait-on ?.
80,000 FRANCS DE FAUSSES TRAITES
A la suite de nombreuses plaintes éma-
nant de commerçants en relations d'affaires
avec M. M. négociant en grains, rue des
Abbesses, M. Garnot, commissaire de police
du quartier des Grandes-Carrières, a mis
hier celui-ci en état d'arrestation.
L'enquête à laquelle s'est livré le magis-
trat a établi' que M. M. aurait mis en circu-
lation pour 80,000 francs de traites fausses.
Cette arrestation a causé à Montmartre,
où M. M. était très connu, une émotion fa-
cile à comprendre. ̃'̃̃
L'enquête se poursuit activement.
1i1~ tHUi:JIÜ~ l~ !J v~
Une des épouses du chérif d'Ouezzaa est
en ce moment à Paris, où elle a été reçue
par le ministre' des affaires 'étrangères avec
les honneurs rendue .aux princesses étran-.
gères. ̃ :• •' ̃ ̃ ̃
Rappelons ce qu'est le chérifat d'Ouezzan
Située au sud-est de Tanger, sur la frontière
de l'Algérie et du Maroc, laprovince d'Ouez-
zan est un des gros marabouts du Maroc, qui
est toujours resté fidèle au sultan.
Les chorfo (pluriel de chérif), qui sont ap-
pelés aussi vicaires de Mahomet, sont les
descendants des disciples du prophète, et les
hommes de ces familles sont. par droit de
naissance, chefs religieux et civils de leurs
provinces leur influence est souvent très
grande, c'.est le cas pour le chérif d'Ouezzan.
Le père du chérif actuel a été le chef du
parti qui a toujours soutenu, au Maroc, la
politique conciliatrice et civilisatrice de la
France.
Le fils dont l'épouse est en ce moment à
Paris a continué l'œuvre entrepriee par le
père, et le gouvernement français lui a tou-
jours prodigué les marques de sa sympa-
thie.
En ce moment l'épouse du chérif d'Ouez-
zan est venue à Paris pour s'occuper de l'é-
ducation de ses enfants, dont l'aîné, héritier
présomptif du titre de chérif d'Ouezzan, est
un des meilleurs élèves étrangers sortis de
notre Ecole d'application de Saumur..
Un attaché du protocole a été spécialement
chargé de conduire l'épouse du chérif dans
nos principaux théâtres, notamment à l'O-
péra, l'Opéra-Comique et les théâtres de
genre.
A L'ÉGOLS POLYTECHNIQUE
L'assemblée générale annuelle de l'Asso-
ciation amicale des anciens élèves de l'Ecole
polytechnique a eu lieu aujourd'hui, à deux
heures, dans l'amphithéâtre de l'école.
M. le général Mercier, ancien ministre de
la guerre, présidait, assisté de MM. Bouquet
de la Grye, membre de l'Institut, président
de la Société; Vigo-Roussillon, -contrôleur
généralde l'armée, .vice-président Claude
Lafontaine, trésorier Brisac, secrétaire; et
le colonel Laussédat, directeur du conserva-
toire des Arts-et-Métiers.
Le général André, directeur de l'école,
étant légèrement indisposé, s'était fait ex-
cuser.
M. le général Mercier, dans un discours
très applaudi, a fait un court historique de
l'association. Il a rendu hommage au rôle
utile et bienfaisant des anciens polytechni-
ciens, dans toutes les carrières auxquelles
ils sont préparés armée, science, industrie.
M- Brisac, secrétaire, a procédé ensuite à la
lecture du rapport annuel et du compte rendu
financier.
M. Brisac a ensuite prononcé l'éloge funè-
bre des membres morts dans l'année, au
premier rang desquels il a placé M. Carnot,
le regretté président de la République, et M.
Blondeau, intendant générai, président de
section au conseil d'Etat.
Sur l'initiative de M.Gariel, ingénieur, pro-
fesseur à la Faculté, il va être formé un
groupe parisien des anciens polytechniciens
habitant Paris, au nombre de 1,500 environ,
afin, par des réunions fréquentes, de resser-
rer, les liens, de; camaraderie qui les unis-
sent, ̃- -̃̃ ̃̃•̃̃̃-̃ ̃ •:̃-̃ ̃̃̃
Revue ''de la Presse
LES JOURNAUX DE CE SOIR
ï
̃ Le ministère Ribot
De la France:
Il importe que les patriotes du Parlement
suivent, d'un œil attentif, tous les agisse-
ments de sa politique extérieure. On ne doit
pas oublier une seconde que ,par atavisme,
par éducation, par goût, par toutes ses rela-
tions, M. Ribot est plus anglais que Rose«
bery lui-même.
De Paris, sur le même sujet
La personnalité de M. Ribot, quelles qua
soient les attaques dont on l'accueille, ins«
pire une confiance qui, dans les circons-
tances où nous sommes, a bien son prix. La
probité de M. Ribot, sa loyauté, son esprit de
justice, ne sont mis en doute par personne,
pas même par ses ennemis.
On ne dira pas de lui ce qu'on dit, non sans
raison peut-être, de son prédécesseur, à sa-
voir qu'il a joué sans trop de scrupule les.
Machiavel. Et nous pouvons espérer que la
campagne féroce de dénigrement, de calom-
nie, de persécution haineuse' contre tout ce
qui marquait parmi les vieux républicains,
sera close une fois pour toutes.
Du Jour
M. Ribot représentait une autre politiqua
et a su prouver qu'il était animé d'une autre
résolution. Il a, en vingt-quatre heures, cons-
titué un ministère où des bonnes volontés
affirmées de toutes parts se sont associées
pour une besogne commune. Ce ministère-là
fera de la concentration après sans l'avoir
autant annoncé avant.
En tous cas, on peut l'attendre avec con-
fiance à ses actes, et c'est ce que nous fe-.
rons pour notre part, heureux de retrouver
quelques-uns des hommes de talent qui ont
marqué dans la précédente administration,
et certain des loyales intentions de leurs
nouveaux collègues..
La mort de M. de Giers
De la Patrie, sous la signature de M. Mil-
levoye
La mort de M. de Giers ne modifiera pas la
politique extérieure de la Russie, et nechan-
gera rien aux dispositions amicales du tsar
Nicolas II à l'égard de la France. La France
n'en doit pas moins saluer avec une sympa-
thie respectueuse la mémoire du ministre
qui fut l'interprète consciencieux des pen-
sées et des volontés d'Alexandre III.
Le noble empereur qui sut préparer et
vouloir l'union de son empire avec la dé«
mocratie française fut bien servi et fidèle-
ment obéi par M. de Giers.
De la Gazelle de France
Félix Faure ne pouvait avoir la main plus
heureuse. Il a fait choix, au gré des socia-
listes, de la meilleure peau du troupeau mi-
nistrâble.
Avec Ribot, le jeu des massacres ne va pas
chômer.
C'est M. Goblet qui ouvrira le feu.
Reste à savoir comment pourra se former
une majorité autour d'un Ribot [
De la Liberté
M. Ribot, dont tout le monde connaît et
apprécie la très grande expérience parle-
mentaire, était, dans les circonstances diffi-
ciles où nous nous trouvons, l'homme le plus
capable de réussir dans la tâche qui lui. a été
confiée et le mieux placé pour réunir les
concours nécessaires et raffermir les divers
éléments de la majorité gouvernementale.
C'est un homme d'autorité, mais c'est un
libéral qui n'est pas antipathique à la plu-
part des radicaux et quC même, depuis un
certain temps, a accentué ses tendances
progressistes. Il peut certainement rendre
plus faciles les rapports entre les fractions
malléables des deux groupes principaux du
parti républicain.
Du 7'emps
.C'est, comme on le voit, un cabinet da
concentration, dont le rôle essentiel doit
être de redonner aux républicains confiance
en eux-mêmes et dans l'avenir. A ce point
de vue, il lui appartient de signaler avec
précision sur quel point l'accord peut aisé-
ment s'établir, afin de constituer une véri-
table majorité de gouvernement.
S'il n'a peut-être pas à faire de grandes
choses, il a du moins à faire des choses très
utiles et très pressantes c'est assez pour
que les Chambres et le pays l'accueillent
avec sympathie et que tous les bons ci-
toyens s'emploient à seconder ses efforts.
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